Silence en coulisses, on tourne (27/05/2017)

0.jpgLa semaine dernière, j'écrivais que je parlerais de la pièce de théâtre à laquelle j'avais assisté au Théâtre des Galeries.

Son titre: "Silence en coulisses" de Michael Frayn.

Installez-vous.

Pas de trois coups, une musique intimiste suffit et c'est parti.

Le rideau tombe.

La première partie, une pseudo générale d'une pièce de boulevard sans prétention, plutôt "Sans dessous dessus" pendant laquelle rien ne fonctionne comme prévu.

Une troupe de prime abord soudée, mais qui tourne en cauchemar pour les comédiens et le metteur en scène.

0.jpgEn cause, des acteurs manquent leur entrée, des accessoires ne sont pas à leur place.

Un metteur en scène qui se prend pour Dieu avec un intérêt prononcé pour une jeune comédienne alors que celle-ci marque ses faveurs pour un jeune comédien et essaye d’offrir un dernier rôle à un poivrot. 

Des antagonismes trop exacerbés construisent un fiasco comprenant jalousies, rivalités, petits couacs, ego, ragots, quiproquos en cascades fomentés par un voleur, un coureur de jupon, une bouteille de whisky que l’on ne cesse de cacher, une poursuite à la hache...

Les portes claquent, les sardines deviennent voyageuses, les poignées de porte cassent et les pantalons tombent aux chevilles.

Les différences de caractères ont plombé l’ambiance et ont poussé les uns et les autres vers des comportements hystériques et, en principe, inévitablement cocasse pour les zygomatiques des spectateurs.

Au cours de la deuxième partie, le décor est inversé dans les coulisses. Les règlements de compte entre comédiens se poursuivent pendant la représentation réelle qui se produit en arrière-plan.

Dans la troisième partie, la situation s’est méchamment détériorée en revenant devant le public.

Tout s’est embrouillé, s’est effondré. Les acteurs n’arrivent même plus à respecter la sacro-sainte règle : ‘the show must go on’.

L'agonie d'une troupe de théâtre professionnelle ringarde était devenue inévitable, programmée à s'acharner à monter un vaudeville lamentable avec certains acteurs qui bougent sans arrêt dans un véritable mic-mac, pendant que l'on entend par haut-parleur les acteurs essayer de jouer une comédie-face au public !

 

0.jpgUn spectacle au rythme endiablé, considéré comme une pièce la plus drôle du monde, crée à Londres en 1982 par Michael Frayn et jouée pendant quatre ans avec le titre : " Noises off".

Un extrait du début, si vous en voulez plus:podcast.

Ce mouton à cinq pattes prend un clin d’œil de parabole au théâtre dans lequel on peut se moquer des acteurs et metteurs en scène et on finit par péter un câble dans une illusion d'exister !

L’absurdité de la situation, son esprit anglais des Monty Python correspond à un humour absurde, teinté de non-sens qui fait la part belle au burlesque.

La pièce est pourtant conçue comme une comédie classique dans une unité de lieu, de temps et d’action de style "commedia dell’arte" mais sur un rythme de vaudeville.

Jusque dans les coulisses, les personnages perdus s’accrochent à une vie liée par le même côté absurde, la même médiocrité et le même désespoir de vouloir bien faire mais qui arrivent à une cacophonie chronique par manque d'intérêts du sujet d'une pièce.

Ce combat tellement vain et touchant dépeint la comédie humaine dans son ensemble sans manichéisme du bon et du méchant.

L'empathie solidaire du travail en équipe décrit dans un miroir à peine déformant, des malades imaginaires qui font à leur tête face à un metteur en scène incapable de gérer cette situation.

Ce genre de pièce peut être aimé ou détesté alors qu'elle est sensée chasser la morosité et tordre le cou à la sinistrose ambiante pendant plus de deux heures .

J'ai connu des spectateurs qui, dépités, n'ont pas assisté au deuxième acte tellement il peut déranger.

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Le review d'une  semaine endiablée

Le mois de mai est un mois de congés généralement fertiles en événements.0.jpg

Samedi dernier, c'était la "Brussels Pride".

Mot d'ordre: "Be yourself", "Be Brussels".

L0.jpges feux de signalisation reflétaient l'évènement alternativement en vert puis au rouge pour correspondre.

Tous les feux passaient au rouge, pour raison de sécurité et de terrorisme, après l'attentat de Manchester.

C'est vrai, en coulisses, parfois, nous sommes parfois d'humeur bizarre, triste et fatiguée comme le constatait, Thomas Gunzigpodcast.

A Cannes passait "The sense of an ending"

Un film qui ressortait des regrets nostalgiques du passé.

Il fait chaud et tout le monde pense déjà à partir à la mer pour tout oublier.0.jpg

Il faudra en plus penser au retour et cela donne encore plus de sueur.

Mais ce fut la visite de Trump à Bruxelles qui a monopolisé l'attention de cette fin de semaine.

Parlons-en... en comédiens de cirque.

Changer de politique, c'est d'abord réparer ce qui avait été fait par le gouvernement précédent avec les bourdes, les faux-plats et les bides.

Alors, il y a deux techniques utilisées dans deux démocraties: l'américaine et la française.

0.jpgCelle de Trump, "brûle-tout", fait table-rase et écrase ses adversaires.

Celle de Macron, "chamboule-tout", associe toutes les forces vives.

Trump ferait bien d'oublier son "tweeting" qui n'est de l'information que sur lui-même.

Du théâtre passons au cirque et au surréalisme "à la belge" dont nous sommes tellement friands. 0.jpg

Au cirque, il y a le clown Auguste impertinent, friand de pitreries et d'acrobaties et le clown blanc, digne, libertaire et autoritaire.

Le premier avait dit dans le passé "Brussels is like living in a hellhole" alors qu'il fallait retenir qu'il fallait être "Sprout to be Brusselers".

Un accueil "frisquet" pour lui par une 'Ancienne Belgique" de 10.000 manifestants avec le slogan "Trump not welcome".

L'accueil "chaleureux" était réservé par des comités restreints du palais et du gouvernement pour permettre de recoller les morceaux d'une vaisselle cassée dans une bagarre précédente.  

Dans la foulée, l'inauguration du nouveau complexe de l'OTAN dont il faudrait peut-être suspendre son vol, mais que le clown Auguste voulait relancer pour que ses coéquipiers payent plus et lui moins.


En politique, l'amateurisme est défendu et le surréalisme n'est pas d'à propos.  

Le second, pour les électeurs français, ce serait le soulagement pour 43,6% de Macronistes, l'attentisme pour 33,9% d’abstentionnistes et la déception pour 22,4% des autres.

Le professionnalisme des politiciens traditionnels avait une tendance à s'installer dans le temps sans mises à jour.

0.jpgUn 1er avril, j'avais lancé la question "La macronite aiguë, une maladie ou un remède?".

La réponse dépendait de l'importance du mal français et des docteurs qui étaient appelé à son chevet pour le soigner.

Une maladie curable ou non des administrés...

En plus de dix vieux routiers de la politique, huit "docteurs es-spécialités", ce sont ajoutés, choisis dans la société civile.

"In medio stat virtus" dit une locution latine mais tout dépend des paramètres à prendre en considération.

Cette nouvelle force pourrait cacher une faiblesse.

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Ce gouvernement, dit de "centre modéré", supprimait le clivage habituel gauche-droite.

Les membres de cette société civile ne se connaissent pas sinon de renom et devront très vite accorder leur violon d'Ingres personnel pour que l'orchestre soit synchronisé à une cohabitation.

Cette pièce "Silence en coulisse" pourrait être la métaphore de l'impréparation de ce nouveau gouvernement qui avec la meilleure volonté du monde de bien faire, risquait d'échouer s'il n'y avait pas de bons programmes à empiler et un metteur en scène à la hauteur qui marie tous les caractères du décor de la scène.

Ce chef d'orchestre se doit de chercher à remonter aux caractères psychologiques cachés derrière chacun d'eux et à évaluer l'ampleur de leurs compétences. 

1.jpgSans harmonie, sans compromis, sans contraintes, on ne ferait qu'anticiper des résultats calamiteux et à la fin, constater que tout aurait raté par méprises. 

Les compromis sans compromissions, cela s'apprend sur le tas dans une coalition sans collusion  avec un généraliste, chef d'orchestre qui voient à 360°.

La Boétie a écrit "Discours de la servitude volontaire" dans lequel il déclare combien, sous les apparences trompeuses, beaucoup croient que cette obéissance est obligatoirement imposée. En fait, tout pouvoir, même quand il s’impose d’abord par la force, ne peut dominer et exploiter durablement une société sans la collaboration, active ou résignée, d’une partie notable de ses membres. 

Nicolas Hulot entrera probablement en conflit avec ceux qui pousseront des positions innovantes de lobbyistes dans une rapport de force politique mais non écologiques.

Emmanuel Macron s'est présenté en pleine lumière devant la pyramide du Louvre, en Pharaon qui décide tout, qui contrôle le territoire français et veille à ce que les Français participent aux bénéfices de ses actions et qui écoute leurs demandes pour les composer.0.jpg 

Les médias, comme des scribes modernes, veilleront aux grains, comme toujours.

C'est dire qu'il ne faut pas reproduire les mauvaises habitudes des prédécesseurs dans une multiplication des "offs" qui ne veulent rien dire.

Plus d'anecdotes et d'échanges inutiles avec la presse.

C'est silence en coulisses pour un président du temps long qui fixe un horizon sans petites phrases vides de sens.

Confidentialité et autorité sans pilule du lendemain.

La première campagne s'est terminée suivie d'un roman de la conquête.

Une autre campagne débute avec les élections législatives.

Un quinquennat en marche, c'est long et c'est court, à la fois.

Trump n'en a que quelques mois en background et s'essouffle déjà.

Six Français sur dix sont, parait-il, satisfaits de la présidence Macron de cette coalition "new wave".

Nous connaissons très bien cette coalition gouvernementale "arc-en-ciel".

Une ministre de la culture et de la communication d'origine belge et naturalisée française, Françoise Nijssen, pourra apporter un goût d'exotisme. 

On continuera à observer la progression de "la marche" de notre côté.

Bruno Coppens avec la voix du Général de Gaulle, qui disait "Bruxelles outragée, Bruxelles, brisée, Bruxelles, libérée": podcastdonne une conclusion sur ces journées de glissades progressives de l'inaptitude de Trump et des blocages de nos rues et avenues bruxelloises que cela avait engendré.

0.jpgTrump a dit de Macron qu'il "était son candidat" alors qu'il avait fait penser le contraire lors de ses déclarations antérieures.

Trump, ça trompe énormément.

Il nous a une nouvelle fois trompé dans sa visite au pas de charge comme on ne l'a jamais vu.

Y aurait-il un Trump côté cour et un autre côté jardin?

Pas du tout.

Le même et il continuera à créer un désordre mondial avec le sourire d'un narcissique destructeur en disant tout et son contraire qui n'a pas manqué d'alimenter la défiance et la perplexité des Européens.  Il a choisi le camp de l'Arabie sunnite contre les chiites de l'Iran et il n'en démordra pas. Il est climatosceptique et il le restera.

Mais un "dealmaker" s'adapte à l'instinct avec les couleurs changeantes d'un caméléon qui cache le ressort d'une langue prête à jaillir sur un noyé qui pourrait lui acheter de l'eau.

"Je suis un psychopathe", un film documentaire qu'il faut revoir pour comprendre l'Auguste comme les prédateurs sociaux comme Sam Vaknin du film (ancien article).

Non, la politique d'un Auguste comme Trump est un show qu'aucun clown blanc ne parviendra à raisonner.

Il ne faut pas le contrarier, être plus malin et cela Emmanuel Macron l'a compris. 

0.jpgUne poignée de main, loin d'être innocente

Trump l'a senti et a retiré sa main.

Macron explique: «  Ma poignée de main avec lui, ce n’est pas innocent, ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une politique mais un moment de vérité. Il faut montrer qu’on ne fera pas de petites concessions, même symboliques, mais ne rien surmédiatiser non plus. Donald Trump, le président turc ou le président russe sont dans une logique de rapport de forces, ce qui ne me dérange pas. Je ne crois pas à la diplomatie de l’invective publique mais dans mes dialogues bilatéraux, je ne laisse rien passer, c’est comme cela qu’on se fait respecter ».

Monsieur le président Macron, votre prénom 'Emmanuel', fêté le jour de Noël, dérive de l'hébreu et signifie "Dieu est avec nous".

Alors, que vous dire sinon "bonne chance" ou "bonne merde".

Les deux vont souvent de pair en politique.

Alors, pourquoi ne pas inverser les rôles dans une autre pièce

chantée par Brigitte?

 

Eriofne,

 

Citations:

 

Mise à jour 29 mai 2017: La Belgique macronisée vue par Marcel Sel:

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Mise à jour 31 mai 2017: Voilà ce qu'on aurait pu avoir comme visite à Bruxelles... un père d'une grande nation comme les Etats-Unispodcast

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