Virus blues (6): Les soldes du Covid (12/06/2020)

0.PNGLa semaine dernière, l'économiste Bruno Colmant était interrogé pour lancer un plan fédéral de protection social et économique après la crise sanitairepodcast.

"Il faut plus d'Etat" écrit-il dans son nouveau livre "Hypercapitalisme: le coup d'éclat permanent".

 

Interview en texte:

 

0.PNG- Sortir du confinement en phases, est un soulagement pour tout le monde, constate le journaliste.
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Ce soulagement ne sera pas partagé parce que certains secteurs resteront affectés et en termes de création de richesse, on parle d'un choc majeur puisqu'on parle d'une chute du PIB, de la richesse créée chaque année, de l'ordre de 10%. Quand on parle des cinquante ou soixante milliards d'euros à majorer de la perte de ce qui n'est pas comptabilisé dans l'économie grise qui comptera de l'ordre de 80 milliards d'euros fait que c'est une richesse perdue qu'il faudra rattraper en partie l'année prochaine. C'est un choc d'appauvrissement comme si chacun gagnait moins.
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 Est-ce que ce sera ponctuel ou devenir structurel qui forcera notre système économique qui devra s'adapter?
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Il y aura un effet structurel parce qu'il y a une perte de confiance dans l'économie avec une tentation d'épargne pour se protéger contre le futur. Le partage des tâches va changer entre l’État et les marchés parce que cette crise a révélé l'importance des biens publics comme la santé, l'éducation, d'avoir un filet de sécurité social, un État providence. Dans beaucoup de pays, il y aura une réflexion dans ce partage des tâches de la spontanéité du libéralisme et de l'économie de marché.
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 L’État devra-t-il récupérer ce qu'il avait lâché au marché. L'exemple le plus flagrant a été révélé par les masques et le manque d'emprise sur des secteurs stratégiques comme la santé.
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Il y a deux choses qui m'ont surpris. C'est d'abord la complexité de la mondialisation et ensuite, de l'importance des interactions du commerce et la superficialité de l'économie. Il suffit d'un petit choc pour que tout s'arrête. Comme un peu l'histoire de la poule et de l’œuf, de l'offre et de la demande. On est entré depuis quarante ans dans un système, d'une idéologie qui dit que le marché par sa main invisible est mieux que l’État pour gérer même le bien public, mais on ne gère pas un État comme une entreprise. Une entreprise cherche le monopole temporaire pour imposer ses prix. Un État doit gérer des valeurs humanistes. On doit repenser ce système dans un équilibre plus saint au bénéfice du libéralisme mais avec la reconnaissance du rôle que peut apporter un État en manière d'épanouissement du citoyen.
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 Vous avez évoqué le déficit budgétaire de 10% du PIB, 15 milliards de dépenses de l'économie noire, des recettes en moins. Qui va pouvoir trouver l'argent pour compenser ce choc Covid?
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C'est assez simple. IL faut aborder cette crise avec des yeux un peu différents et pas des yeux d'idéologues. Certains disent qu'il faudra taxer. On ne sort pas d'une crise par la taxation qui étouffe une reprise. Il faut augmenter l'endettement. Toutes les réponses sociales que l’État va devoir mettre en place pour combler le déficit budgétaire doivent venir de l'endettement public, par l'emprunt de monnaie par l’État dont l'argent va être donné par la banque centrale européenne. En Europe, il y aura un alignement de la stimulation budgétaire par les États et de la création monétaire par la banque centrale qui va imprimer de la monnaie pour le financer.
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 Ces banques centrales avaient pourtant fixé des cadres budgétaires très stricts des fameux 3% à ne pas dépasser. Tout d'un coup l'Europe va-t-elle fermer les yeux?
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Immanquablement. Ce critère de limite de 3% date de trente ans et n'a plus la moindre pertinence arithmétique. D'autre part, ce critère existe dans une économie normale. Aujourd'hui, nous avons un choc structurel qui est le plus important qu'on ait connu depuis la seconde guerre mondiale.
- Tout le monde prend-il conscience de cette situation?
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Nous allons tous redevenir un peu Keynésiens en comprenant le rôle de l’État. Cette création monétaire gigantesque va sans doute être amplifiée par les décisions de banque centrale européenne sans être grave parce qu'elle a confiance dans la monnaie et le seul risque c'est de l'inflation alimentaire avec l'augmentation des prix mais nous ne sommes pas dans le contexte et  plus proche de la récession avec 40% de la population active affectée et donc il n'y pas une propension à une augmentation des prix et les taux d'intérêts sont nuls? Si un État emprunte aujourd'hui, il devra ensuite rembourser à un taux moindre.
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 En Belgique, on va devoir délier la bourse, de laisser filer ce déficit. Est-ce qu'on va devoir donner des "cadeaux" pour soutenir économiquement l'ensemble des secteurs. Est-ce faisable de jouer au Père Noël avant l'heure?
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Oui. Certains disent qu'il faut laisser tomber ceux qui n'ont pas la force, les mauvaises entreprises qu'on appelle le darwinisme social.
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Ne faudra-t-il pas sauver des secteurs ?
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Non, comme c'est un choc qui touche toute l'économie, ce n'est pas révélateur de ce qui est bonne ou mauvaise entreprise. On va devoir donner du pouvoir d'achat à beaucoup de personnes déjà mise en œuvre par des revenus de remplacement, par du chômage technique ou partiel, quitte à en arriver à un aveu de personne pour demander une somme à l'Etat fiscalisé dans le futur pour voir s'il le mérite ou pas. L'important est l'immédiateté de donner du pouvoir d'achat pour surmonter cette transition de crise.
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 Cette approche keynésienne pour relancer la consommation, d'où l'idée de chèque de l’État, de titres service de 250 euros donnés par l'employeur pour aller directement l'injecter dans l'économie réelle par des personnes qui en ont besoin avec une affectation alimentaire. Pas par la simulation de l'offre mais par la demande qu'on va sauver l'économie. La traction doit venir des entreprises et des ménages. On peut les aider par des impôts négatifs au niveau de la population. C'est important parce qu'il va y avoir une impossibilité pour certaines personnes de payer leurs impôts et leur précompte immobilier pour ceux qui sont propriétaires. Il va falloir que l'Etat pense la logique fiscale pas en imposant plus mais en donnant des crédits d'impôts négatifs pour les personnes en situation de précarité.
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 C'est à dire qu'il y aurait un sentiment de désobéissance fiscale en disant 'vu la situation moi, je ne sais pas honorer ce précompte mobilier ou mes impôts. Certains vont affronter une réalité financière qui sera incontestable et pourrait invoquer le fait que par le cas de force majeure, ils ne sont pas capables de payer leurs impôts. L'absolue priorité, c'est d'aider les personnes qui sont dans le désarroi financier et si cette demande est satisfaite et que si ces personnes arrivent à surmonter ces trimestres de crise, on relancera une économie plus tranquille sans tension extrême.
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Et on revient au rôle de l'Etat dans une situation complexe avec un gouvernement qui a une durée limitée Est-ce que l'Etat avec toute sa lasagne sera capable d'affronter une gestion aussi importante économiquement?
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La Belgique n'est plus autonome dans cette crise mondiale et la gestion n'aurait pas pu rester belge..
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 Tout le monde va de son plan de relance. La Belgique aura-t-elle les reins assez solides?
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Je crois la Belgique a une bonne qualité de rating de crédibilité financière et parce que la Belgique est dans une infrastructure monétaire et financière d'Europe dont elle va bénéficier. Ce ne sera pas un problème du tout.
0.PNG- Changer son regard en rôle de l'Etat est un changement de paradigme. Vous êtes un économiste libéral, c'est aussi un changement de vision. Est-ce que cette vision est aussi politique?
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On peut être libéral et aimer l'Etat. Je suis un produit de la providence avec un respect de l'état social. L'action va porter sur la répartition de la sphère de l'Etat et des marchés. L'erreur était que la l'Etat devait être relégué en dessous des marchés. Il faut un dialogue à part égale. Je fais partie des économistes qui ont été éduqués dans les années 80 avec l'irradiation du modèle anglo-saxon. Il était presque grossier de parler de Keynes qui aujourd'hui est revitalisé . C'est un courant idéologique qui est bon au début qui a permis d'oxygéner a généré la croissance et l'innovation. C'est toujours le cas mais par micro changements, on ne s'est pas rendu compte qu'on avait relégué l'Etat à un rôle de notaire et d'arbitre sans reconnaître sa capacité de stimulation économique et d'aide à l'économie. Si l'économie privée peut surmonter cette crise c'est grâce aux Etats.
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 Comme en 2008?
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 Bien plus qu'en 2008 qui était une crise bancaire qui a donné un choc de récession à l'époque. Aujourd'hui, c'est une récession reflétée dans la sphère financière et c'est grâce aux Etats que l'on a une banque centrale européenne dans une interaction positive entre les deux.
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 Certains ont fait le parallélisme avec la guerre. Quel est l'état du champ de bataille social et économique?
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 On avait sous-estimé cette crise. On n'est pas en 29 et pas dans une guerre des années 30 pendant laquelle on a fait l'erreur de donner une réponse budgétaire de contraction en mettant l'économie parterre. On doit maintenant l'oxygéner par de la dette, par de la création monétaire à l'inverse des années 30. L'Etat doit reprendre la main. Et je crois qu'on va suivre cette voie. 

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Résumé du livre "Le coup d'éclat permanent"

"La sphère marchande, désormais mondialisée et digitalisée, entre en violente collision avec les politiques de nombreux pays européens. Le néo-libéralisme américain apporte une incontestable croissance économique et une extraordinaire élévation du niveau de vie. Il exige cependant une mobilité parfaite et une individualisation du travail. 0.PNGEn revanche, les Etats-providences européens furent bâtis, à l'opposé du néo-libéralisme, sur la stabilité et la solidarité du travail. L'euro est fondé sur ce même postulat, non encore vérifié, de l'amplification de la mobilité du travail. Il pourrait en résulter une conflagration socio-économique dont les premières détonations sont aujourd'hui audibles. Sans une refondation de nos orientations politiques européennes, la rancœur sociale pourrait gravement s'amplifier. Il faut rebâtir l'efficacité stratégique des Etats européens. S'il existe des périodes politiques, il faut désormais un temps étatique. 2019, l'année de tous les périls politiques.

Dernière page de son livre--->

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Réflexions du Miroir

Un retour en 1918 au temps de la grippe espagnole s'impose ensuite pour terminer cette série de billets "Virus blues":

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L'histoire des épidémies est fertile en rebondissements à travers les siècles et est loin d'avoir mis un point final.

La vidéo suivante est un extrait de l'émission "Les Dessous des Cartes". Elle se terminait par une déclaration de la présentatrice : "c'est la première fois dans cette histoire que la santé a eu plus de poids que l'économie" comme il était précédemment parlé au sujet du prix de la viepodcast

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Au sujet de Bruno Colmant, j'avais une petite avance à l'allumage puisque j'ai lu un de ses livres. Livre qui m'avait poussé à écrire ce billet "Une semaine en nuances vert de gris" en établissant quelques similitudes dans certains cas avec ce que j'avais vécu. Le débat entre Paul Jorion et Bruno Colmant, transcrit dans un livre co-édité "Penser l'économie autrement" et en finale, lors d'un colloque organisé par le parti socialiste, Bruno Colmant, Paul Jorion et Etienne de Callatay étaient invités à exprimer leurs idées. Ce colloque, sensé donner la solution à la crise de l'époque, avait été orchestré uniquement par le côté social du parti et par une vision en commun. Mécontent et déçu, j'avais alors écrit un billet en prenant le titre du colloque "Multiplier les emplois de qualité au 21ème siècle? C’est possible!". Pour moi, on ne passe pas ensemble des examens de compétences pour passer de classe à l'école, tout comme on ne passe pas ensemble, une interview d'engagement à un poste auquel on postule. 
- Comme je l’ai déjà mentionné Colmant a modifié sa façon de regarder et concevoir les réalités depuis entre autres la crise financière de 2007/8. Il a maintenant un discours économique, financier et social beaucoup plus accommodant que par le passé quand son extrémisme idéologique était digne des lobbyistes du néo-libéralisme. Mais lorsque on décode ce qu’il ne dit pas ouvertement, il est en fait d’accord de socialiser les pertes parce que seuls les Etats ont cette capacité de créer des dettes qui ne seront en majorité jamais remboursées sauf en partie et indirectement par l’inflation.  Il ne dit pas ce qu’il entend pratiquement par un nouveau contrat social. Il dit seulement qu’il ne faut pas augmenter les taxes lorsqu’on est confronté à ce type de crise majeure. Donc il ne veut pas socialiser les taxes!!!! Il ne dit pas qui seront tous les contributeurs au financement du fonctionnement de l’Etat. Il fait référence à ce qui aurait été fait dans les années trente et qu’il ne faut plus faire. Je n’ai pas compris de quoi il s’agit. Ce que moi, je sais c’est comment Roosevelt a remis de l’ordre dans le domaine économique et financier aux USA à ce moment-là. Et Roosevelt avait raison. Les résultats l’ont montrés. Peut-être que son livre explique en détails ce dont il s’agit. Je me suis écroulé de rire lorsqu’il a dit textuellement « je n’ai pas pris la mesure de l’extrême vulnérabilité de nos économies globalisées ». Il n’a apparemment jamais pris le temps de lire les prix Nobel d’économie!  Pas un mot sur le plan de transition écologique objectifs 2030 et 2050 de la communauté européenne qui devrait servir de base à l’élaboration d’un redressement de nos économies pour les décennies à venir. J’en ai d’autres mais pour plus-tard  peut-être, écrit mon interlocuteur.
- Si on évolue pas, on stagne. Bien que cela puisse paraître un peu cliché, il y a trois phases dans une vie: la jeunesse, pendant laquelle on apprend à connaître la vie par les théories de l'éducation. Pendant la mise en pratique de cet enseignement dans la vie d'adulte et du travail, on remarque souvent qu'on est loin du compte quand l'esprit de solidarité qui vire progressivement à l'individualité intéressée. Arrivé à la retraite, l'ancien disparaît des radars pour les anciens collègues, rejetés parmi les inutiles et ceux qui coûtent plus qu'ils ne rapportent à la société. Socialiser les pertes et les gains demande un certain goût du risque. J'ai assumé ces gains et ces pertes sans en faire un casino, mais avec des réflexions bilantaires de petite entreprise en espérant que le hasard fasse bien les choses. Augmenter les taxes, c'est trop facile. Les citoyens ont pris l'habitude d'être pressés comme des citrons de ce côté par les taxes à tous les nouveaux de vie d'un personnage ou d'un produit. Il faut créer d'autres moyens par l'imagination et la créativité. Les contributeurs qui seront-ils? Nous, bien sûr, puisque l'Etat c'est toujours nous. Le débat de ARTE qui pose, pour la France, la question "Faut-il faire payer la crise par les riches?"podcastpodcastprouve que le débat n'est pas clos à ce sujet. En Belgique, on semble élever le niveau à 3 millions d'euros de patrimoine. Dans notre système démocratique plutôt de droite, ce serait à nous à investir dans notre avenir avec nos potentiels intellectuels, manuels et financiers que l'on partagerait avec l'entreprise qui nous engage. Pour la gauche, le problème est que nous avons délégué nos pouvoirs à des autorités privées ou publics dont on ne connait pas les stratégies, à part qu'elles se trouvent étiquetées contre une idéologie de droite. L'expression Heinrich Beta a utilisé la formule "Arbeit macht frei" en 1845 dans un écrit intitulé Argent et esprit (Geld und Geist) : « Ce n'est pas la foi qui rend heureux, pas la foi en des curetons égoïstes et nobles, mais c'est le travail qui rend heureux, car le travail rend libre. Ce n'est ni protestant ou catholique, ni allemand ou chrétien, ni libéral ou servile, c'est une loi générale de l'humanité et la condition sine qua non de toute vie et aspiration, de tout bonheur et accomplissement ». Ce slogan fut repris par les nazis dans les années 1930 en retrouvant sa logique originale du travail forcé. On n'y fait plus ce qu'on aime avec plaisir tant que le travail n'est pas considéré comme un hobby ou bien payé à sa juste valeur. D'où l'hiatus créant la cacophonie et une coupure entre l'employeur et l'employé et de là l'extrême vulnérabilité de nos économies globalisées sans coopérations et participations dans les grands ensembles commerciaux. Dans une mini-société, la stratégie d'une entreprise est discutée avec un goal en commun. En 1968, la Fondation Nobel a créé un prix Nobel d’économie à l’occasion de son 300e anniversaire. Ce prix n’avait pas sa place dans le testament d’Alfred Nobel ("L'économie est sous le feu du Nobel"). J'en ai aussi d'autres mais pour plus tard. Ici ce n'est qu'un petit tour d'horizon".

L'arbitrage d'un échange dans un débat par une tierce personne ombudsman n'existant pas entre deux interlocuteurs, cette conversation se retrouve sur cette toile.

Puis pour le retraité, c'est la fuite en Egypte. Le monde du travail ne le reconnait plus que comme rentier à devenir une charge pour la société.

Au sujet du "comment considérer les collègues", le magazine "Psychologies" de mai

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L'après Covid

0.PNGPendant cette période "full Covid", on a entendu des discours paradoxaux, des adaptations successives pour tenter d'éclairer un flou qui l'entourait. Le Vif de la semaine titre "Les Belges insatisfaits" suite à un sondage exclusif dans un momentum de polémiques, d'indignation, de méfiance, d'interpellations musclées entre gauche et droite. Après cette crise sanitaire qui s'efface progressivement, la CE pense lancer de 750 à 1350 milliards d'euros dans la bataille. Aux Etats Unis, les démocrates proposent un plan de relance additionnel de 3000 milliards de $. Les banques centrales, 6000 milliards. L'argent est prêt à couler à flot.0.PNG

En Belgique, un train attendu de mesures est confirmé, à savoir la prolongation jusqu'au 31 août du chômage temporaire pour force majeure "Plan Corona", du droit-passerelle pour les indépendant et du congé parental spécifique, le gel de la dégressivité des allocations de chômage, des mesures en faveur des artistes, le subside de 3 millions d'euros aux CPAS dans le cadre de l'aide alimentaire ou encore les avantages liés aux dons de matériel informatique à destination des écoles, ... la liste n'est pas close. Le problème, c'est que l'homme a perdu la notion de ce qui est essentiel quand la couverture n'est pas extensible et qu'elle se tend dans un clivage de plus en plus dur. Chacun dans sa bulle. Diviser pour régner par l’ambiguïté des processus qui pourrait se rapprocher d'une cassure irrémédiable qui a des racines dans un monde qui se dit souverain derrière des frontières, de langues, de religions que la diplomatie ne parvient plus à solidariser. Sans fonds de roulement, le fond de réserve a fondu d'autant.

0.PNG<<---Le 14 octobre 2008, Kroll dessinait.

Les effets du Covid sont connues dans le monde donne les mêmes résultats alors que les causes sont encore imprécises  podcast.
A y réfléchir, dans cette "aventure Covid", c'est le monde entier qui a perdu en PIB  qui ne se résout pas par une dévaluation d'une monnaie par rapport à une autre quand une crise est mondiale dont seule l'arrivée plus rapide d'un vaccin pourrait changer la donne: podcastsans lui, il faudra vivre avec ce virus en attendant peut-être un autre.
O
n pourrait ainsi se retrouver statu quo après avoir soldé cette crise.
« Les soldes favorisent un écoulement accéléré de marchandises en stock dont des exemplaires ont été proposés à la vente depuis au moins un mois et comportent une réduction de prix, qui peut aller jusqu'à une revente à perte, dans la limite du stock à écouler. » dit Wiki.
0.PNGU
n déficit de 50 milliards d'euros est annoncé pour la Belgique. Les statistiques économiques de la période de reprise que nous traversons actuellement sont plutôt porteuses d’espoir grâce à la résilience de notre économiepodcast. Ce vendredi, c'est le dernier "kern" pour la première ministre Wilmès dans le régime de pouvoirs spéciaux pour fixer le dernier train de mesures à la relance.

"L'Horeca voit sa TVA baisser à 6%, un chèque consommation de 300 euros sera octroyé pour que les citoyens soutiennent les secteurs en difficultés (Horeca, culture, etc.) et les bénéficiaires d'aides sociales recevront un complément de 50 euros par mois pendant six mois" info tout de suite contestée et qualifiée de "mesure mesure inefficace, démagogique et idiote. Une prime aux chanceux, antisociale" par l'économiste Etienne de Calatay.
A
près la Flandre et la Wallonie, la Région bruxelloise adopte sa propre version du prêt coup de pouce visant à stimuler le prêt de particuliers vers les entreprises PME dans une particularité du Prêt proxi avec une garantie de 30% de la somme due en cas de faillite.

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U
ne info économique dit "L’économie plonge, les marchés fanfaronnent. Combien de temps faudra-t-il avant que nous retrouvions le niveau qui précédait la crise ? Le rapport sur l’emploi des États-Unis, publié vendredi dernier, était particulièrement positif. Assisterons-nous dès lors à une reprise rapide en forme de V ou plus laborieuse en forme de U ? Le rebond mondial des marchés financiers a surpris jusqu’aux investisseurs les plus chevronnés. Avec l’assouplissement des mesures de confinement, nous assistons à une flambée boursière sans précédent sur une période de 50 jours. Les incessantes injections de capital donnent-elles lieu à une surévaluation ? L’indice à forte coloration technologique a franchi le cap symbolique des 10.000 points, propulsé par les bonnes performances des géants de la tech. C’est un record, un de plus en quelques jours. Nasdaq, cours européens à la hausse... Les marchés d’actions ont repris de belles couleurs, alors que les indicateurs prédisent des heures noires pour l’économie mondiale, est-ce une déconnexion de la réalité ou une anticipation d’une reprise plus rapide que prévu ?".".
Poser cette réflexion serait faire preuve de méconnaissance de la Bourse. Les réponses sont "non" à la première question et "oui" à la seconde. Au risque de me répéter, il ne faut pas être trop cardiaque. La Bourse ne joue pas dans la sensiblerie. Elle fait du yo-yo avec une sorte d'extrasystoles avec un souffle au cœur. Jeudi, un vent de panique et le lendemain, une remontée. En Bourse, on y apprend à gagner ou à perdre et on veut anticiper. Les anti-Bourse diront que la Bourse n'a pas de valeurs humaines et en l'état actuel, ils ont raison. Nous sommes dans un monde où l'argent, le pouvoir et le sexe prédominent dans l'immédiateté. L'origine de l’expression : « l'argent, le nerf de la guerre » ne correspond pas à celle qu'on connait aujourd'hui. Au XIe siècle, lorsque le mot apparaît le mot ’nerf’ du latin ’nervus’, visait au sens propre, en désignant de manière beaucoup moins spécialisée un ligament, un tendon ou une fibre quelconque et au figuré, ’force’, ’vigueur’ et « partie essentielle. Au Moyen Âge, une guerre servait à s’enrichir en pillant les biens et les terres de l’adversaire ou en rançonnant l’ennemi, et était bien plus souvent un gouffre financier en raison du coût des armes, de l’équipement nécessaire et de la solde des armées.
A
ujourd'hui, "l'argent, le sang de la vie" serait plus adapté à épargner ou à investir. Pour les particuliers, ce serait pour s'assurer d'un avenir aussi bon sinon meilleur que son quotidien grâce à quelques bénéfices et pour les entreprises pour du cash-flow.

Le film "Scarface - Push it to the limite", passé dernièrement à la télé, rappelle les excès et les risques d'overdose dans lesquels le prestige du miroir aux alouettes prédomine à la recherche d'un "faux" bonheur...

 

Quand la Bourse permet de spéculer sur la chute d'une entreprise et n'est pas là pour la soutenir, il y a anguilles sous roche et on passe au véritable "Spéculte".
Y aura-t-il une idéologie liée au capital de rentabilité comme une autre liée au social?
Sans effets secondaires avec des dégâts collatéraux?

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Les soldes du Covid
0.PNGLa tenue en lévitation de l'économie par un déversement de monnaie massif, va devoir tôt ou tard trouver une compensation par le travail de production qui n'est manifestement pas autorégulé et que la moindre faille qu'apporte un virus casse toute sa chaîne. 
L
e coronavirus a fait baisser le PIB par habitant de 10%. Ce n’est plus le pouvoir d’achat qui a baissé mais la production elle-même qui a tourné à vide dans un échange achat - vente en berne. 
0.PNGL
e monde post-pandémie? Beaucoup croisent les doigts pour qu’il soit mieux qu’avant et y œuvrent tandis que d’autres travaillent déjà pour qu’il soit « un peu pire » qu’avant comme le pense l’écrivain français Michel Houellebecq. Franchement, l'équilibre est instable. 
"L'idée de l'allocation universelle va tôt ou tard s'introduire dans la mêlée quand les licenciements vont tomber dans un cycle en boule de neige: pertes de rentabilités des entreprises, réductions d'effectifs et, en finale, faillites. Pour recommencer en plus petit, l'allocation universelle permettrait de temporiser, de réfléchir pour se repositionner dans l'évolution d'une économie mondiale qui a totalement changé d'optique si besoin", écrivais-je récemment dans un chapitre "Après-demain" qui pourrait devenir "demain" mais tellement de choses sont encore à adapter ou à rectifier pour déradicaliser. 13 mars - 13 juin: les trois mois de crise du coronavirus qui ont changé nos vies... Promotionner par la publicité et la séduction a été une manière de faire fantasmer les rêves souvent pour des raisons de prestige et de volonté de cohésion avec un ensemble qui n'est pas nécessairement le sien. Le rapport de force a mené à une situation de ne plus vouloir assumer ni ses réussites ni ses échecs mais de les attribuer à une tierce entité. 
L
'idée de "Plus d'Etat" est légitime "quand c'est nécessaire" mais son rôle essentiel est de réguler les excès du privé sans le remplacer.
Privé et public ont besoin l'un de l'autre. La lutte des classes est un vieux combat qui a muté en classe moyenne grâce à l'intelligence et à l'éducation. 
Après un tremblement de Terre comme celui du Covid, l'idée de consommer à nouveau après cette "vacance forcée", peut créer des questions négatives comme "est-ce que mon travail est-il vraiment nécessaire? Mon télétravail n'a-t-il par renforcé l'individualisation de la société?". Tout comme le retraité qui après quelques jours considérés comme des vacances peut se sentir improductif, oublié par la société, dans un chômage perpétuel.
Le système aime la compétition. Elle motive comme dans le sport mais si elle attribuait une récompense en progression arithmétique en méritocratie et non pas exponentielle au sommet, cela équilibrerait les appétits. 
L
e Covid a généré une peur obsessionnelle voir une paranoïa démesurée et un moment de questionnement bien nécessaire. 
Le capitalisme a toujours remplacé la qualité par la quantité pour rentrer dans ses frais de production.
Mais avec ce Covid, si la qualité ne diminue
ou n'augmente plus de manière magistrale, la quantité va devoir se limiter après la constatation que, vu la volonté rationalisés en plus durable. Quant à la quantité, elle-même, va devoir freiner ses ardeurs d'augmentation pour retrouver une partie des clients d'avant. Restreindre les fuites inutiles. Différencier l'important de l'urgent. Ces trois derniers mois, l'urgence a surpassé, a parfois sacrifié l'important dans le stress au détriment des particularismes sans faire dans le détail. Le maître mot: retrouver la confiance. 
Sur ARTE, le film "Etat de siège" de Costa Gavras a très justement mis en parallèle et en reflet de ce que nous venons de vivre. Le sujet: "Un représentant d'un organisme international d'aide aux pays du Tiers-Monde travaille en Uruguay. Kidnappé par un groupe d'extrême-gauche, interrogé, accusé de tous les maux, il est exécuté pour payer pour les autres et correspondre au mouvement idéologique du moment".

 
Que voulez-vous, on s'est trompé de responsable...
La baisse actuelle des potentiels entraîne un manque à gagner et une baisse des coûts à assumer après avoir absorbé, les "overheads" liés au respect des règles de protection que l'on appelle parfois 'frais de recyclage' (décontamination, panneaux entre les personnes ou autres subterfuges de protection) pour faire revenir les clients à la consommation.La bonne nouvelle du confinement est qu'il a fait reculé de 3 semaines le jour du dépassement de la Terre. Une baisse de 14,5 % de l’empreinte carbone est envisagée cette année en raison de la réduction de la consommation d’énergie ainsi qu’une baisse de 8,4 % de l’industrie forestière. Le paradoxe, certains ont épargné pendant cette périodepodcast.
Comme la rentrée a été avancée dans le temps chronologique. Les soldes d'été ont été avancées, il fait relancer l'économie par un filet social. La mode et les collections "printemps" seront-elles ajoutées à la collection hiver ou reportées en 2021 pour effacer les
traumatismes?. 
L
a théorie du chaos est peut-être à revoir avec un autre œil. "Relancer l’envie de consommer dans un déconfinement plus stressant que le confinement." par Christian Plot. 
D
ébut 2012, j'écrivais "Transformer les difficultés en nouvelles opportunités".

C'est une réflexion que l'on attribue généralement à un message de la droite, mais qui n'est pas fondamentalement faux. 
P
ar contre, l'idée que la gauche est toujours orientée par l'émotion et la droite par la raison, l'est totalement. 
E
nsuite "Très chère austérité" paru quelques jours après, disait à mots couverts que cette austérité ne nous mènerait à rien de positif en bout de course à la récession. Si l'austérité a été chère, elle l'a surtout été en nombre d'emplois perdus et de déclins en chaîne dans beaucoup de domaines tout comme le Covid. 

Je terminerai avec l'humour du Cactus de lundi:podcast
e
t par une tentative de fédéraliser les pugnacités

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...

Conjuguer le passé au futur antérieur?

Dans le futur, on peut dire que plus rien ne sera totalement identique au passé. On nous le dit partout et c'est pourquoi il faut s'assurer de bien prononcer et d'écrire ce futur comme le fait l'équipe de Bernard. 

Et puis, n'oublions pas qu'il existe aussi "le futur antérieur" est utilisé quand deux actions se passent dans le futur l'une après l'autre. L'auxiliaire 'avoir' et 'être' sont choisis dans l'ordre le plus adéquat entre les deux"
L
es States ont tellement de points négatifs en politique et en économie à son débit, que j'ai eu envie de le contrebalancer au crédit de sa musique et de son rythme... 


N'est-ce pas la meilleure manière de terminer (temporairement) les "virus blues"?

Allusion,

...

17/1/2020: Et dire qu'à cette date de mi-janvier, on disait au sujet de la consommation des ménages avec la croissance qui s'élèverait pour 2020 de 1,3%:podcast.

0.PNG15/6/2020: Et en France Macron fait le point dans une discours analysé par Pierre Marletpodcast

16/6/2020: Pharmacopée du coronapodcast

Relocalisation de la productionpodcast

22/6/2020: Aymeric Caron et son nouveau livre "La revanche de la nature - en 27 leçons pour le monde d'après": podcast

24/6/2020: Analyse chiffrée de la crise par le bureau du plan vu par Bertrand Hennepodcast

26/6/2020: Un déconfinement trop rapide?podcast

 

7/7/2020: Débat : relancer la consommation
podcast

11/7/2020: Dans la série des émissions "Et pourquoi?"

Voici le 2ème épisode en cliquant sur l'image:

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 19/7/2020: Après 4 mois de la phase 1 du Covid, alors qu'il semble y avoir une deuxième vague: Dans les coulisses du CSN

podcastpodcast

21/7/2020: Après 4 jours de négociation "Deal - we did it" le Sommet européen a un accord historique  « Avec un budget 2021-2027 de 1.074 milliards et un plan de relance de 750 milliards, jamais l’Union européenne n’avait décidé d’investir de manière aussi ambitieuse dans l’avenir »: podcastpodcast

0.PNG24/7/2020: 5ème phase du déconfinement postposée à une date ultérieure mouvante

Projet de relance en Europe soutenu par Charles Michel, Président de la Commission européennepodcast.

31/7/2020: Les chiffres de la récessionpodcast

8/8/2020: Il fallait s'y attendre à la guerre des masquespodcast...

0.PNG11/8/2020: Poutine annonce un vaccin contre le coronaviruspodcast

24/9/2020: Interview de Maggie Deblockpodcastet de l'expert Marius Gilbert
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28/9/2020: Et en France, "Jusqu’où la France peut-elle s'endetter"
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2/12/2020: Comment payer la dette débat 28'podcastpodcast

3/12/2020: François Lenglais, sur quelles épaules va peser la coronadettepodcast?

 

0.PNG12/1/2021: La répartition du plan de relance de l'Europe pour chacun de ses pays a été fixé.

La plume de Thomas Gunzig en parle au sujet de la Belgique:  podcast.

1/6/2021: La question se repose en France : comment s'en sortir avec la dette
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