Le concept "racisme" enchaîné à tellement d'autres (19/06/2020)

0.PNGLe drame de George Floyd, étouffé par les forces de police à Minneapolis, a trouvé un écho sous forme d'une contestation mondiale dans un enchaînement de causes à effets parfois ambiguë dans ses amalgames. Un niveau extrême du rejet et la bulle explose. Tout commence par l'insécurité qui génère l'utilisation des armes aux Etats Unis, permise grâce au 2ème amendement. Ensuite, la violence et les réactions policières se font écho. Enfin, le racisme, le contexte colonial et les statues déboulonnées qui prennent le relais. Tout cela orchestré par les réseaux sociaux en arrière plan. La porte de sortie logique se trouve dans la fuite ou dans l'acceptation de la diversité et des différences du genre humain. 

Insécurité, armes et violence

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L'anti-racisme a subi un choc systémique dans un besoin d'abolir le racisme et toutes formes de discrimination avec ce qui est devenu le slogan "I can't breathe". George Floyd, ancien vigile de 1,93 m et de 101 kg, surnommé le "gentil géant" avait peut-être eu un passé houleux mais cela ne devait pas être terminé par cette extrémité. Colères, indignations pacifiques contre les violences policières, ponctuées par des émeutes orchestrées par des casseurs dans des effets pervers. La réédition du même phénomène à Atlantapodcastne fait que renforcer l'idée qu'il y a quelque chose de vérolé dans la vie américaine. 
Samedi, le "Carnet du Bourlingueur" présentait sont l'autre face d'une même pièce dans "Nouvelles Orléans des armes et des larmes" podcastrésultant de la ségrégation et de la pauvreté renforçant les inégalités. 
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ardi, le Thema de ARTE présentait sous un autre jour, la relation sous tension entre les forces de l’ordre et des citoyens, accompagnée d’affrontements brutaux, qui ont causé de nombreux blessés de part et d’autre et de spectaculaires dégradations dans nos capitales. 
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ercredi, la "carte blanche" (expression mal-venue) du sociologue-philosophe Bruno Derbaix "L'école n'est pas raciste, mais..." dans lequel il décrit une série de situations complexes rencontrées par les populations les plus pauvres ou d'origine étrangères, qui cachent des frustrations reportées sur des boucs émissaires: podcast. 0.PNG

Jeudi, l'affaire "Cambridge Analytica" refaisait surface après la sortie du livre "Mindfuck" traduit en "Complot Cambridge Analatica pour s'emparer de nos cerveaux" du lanceur d'alerte Christopher Wylie qui explique que le racisme a été la pierre angulaire podcast par la manipulation des masses de manière insidieuse incrustée dans les brèches de la politique par l'intermédiaire des réseaux sociaux. La seule réponse possible serait un esprit plus critique. Discrimination et racisme suivent des chocs culturels entre des différentes manières de vivre qui font changer les siennes qui ne correspondent plus au "politiquement correcte" suivant les lois d'un autre temps. La devise "Interdit d'interdire" lancée en 1968 n'a d'ailleurs toujours pas été digérée à sa juste valeur.  
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endredi, les policiers en Belgique et en France manifestent dans un "cri contre la stigmatisation" lancé par le groupe Facebook "Police Unifying Movement" non soutenu par les syndicats. C'est dans l'enseignement et l'expérience que les policiers ont à chercher aux situations de troubles pour que les poissons ne se mordent pas la queue. 
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Les hommes sont ce qu'ils admirent et les civilisations sont ce qu'elles donnent à admirer", écrit Marc Lévy. 

2.PNGDonald Trump n'a cessé de chercher à prouver la suprématie de "l'homme blanc".

Quant aux statues de personnages historiques déboulonnées de leur piédestal, à la suite de ce mouvement antiracisme, nommé "Black lives Matter" podcast, cela devient un fait presque mineur qui arrive en queue d'un ensemble de concepts négatifs qui s'entrechoquent face au contexte racial, institutionnel et colonialpodcast qui entre dans des débats avec la question "Faut-il déboulonner des personnages historiques"podcast0.PNGCes statues représentent aussi une sorte de culte de la personnalité éponymes converti en hymnes à la gloire posthume pour laisser à des fans, une trace de leur passage sur Terre dans un vieux mythe de l'immortalité. A Pyongyang, on se prosterne même obligatoirement devant ces statues. Dans nos pays démocratiques, on passe plutôt à leur côté, habitués sans gène sans même les regarder et sans plus chercher à savoir ce que ces personnages statufiés représentent dans l'histoire. Elles font partie de la mémoire en patrimoine. 
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urger la mémoire des symboles n'efface pas l'histoire mais sont là essentiellement comme base pour améliorer le présent et le futur après un pardon et une volonté de non-retour.  

Enjoliver ou noircir le passé n'apporte aucune solutionpodcast.

L'exemple à suivre est celui de Bordeaux, 2ème place de l'esclavage dans l'histoire:podcast

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Le Congo et Léopold II, une histoire belge

Une histoire douloureuse entre "gène ou un génie?"podcast.

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1.PNGHergé a dessiné la BD "Tintin au Congo" comme deuxième album de la série "Les Aventures de Tintin"  pour internationaliser ses albums. Après la Seconde Guerre mondiale, il a déjà été accusé de véhiculer des préjugés racistes. Les éditions Casterman ne le réédite pas, rendant l'album introuvable en librairie dans les années 1960 et en augmentant sa valeur. 0.PNGSous la pression, l'éditeur le réimprime au début des années 1970 et la polémique refait surface au début du xxie siècle, au moment de l'annonce de la production d'une série de films par Steven Spielberg, venue à Bruxelles (cf "ce billet). Une plainte déposée en Belgique pour interdire sa vente avait mené plusieurs librairies anglo-saxonnes à déplacer l'album dans le rayon pour adultes. Malgré l'inconsistance du scénario et son manque de réalisme, plus de dix millions d'exemplaires ont été vendus dans le monde et "Tintin au Congo" est resté populaire au Congo (cf  "La BD sur les murs de Bruxelles")

L'année passée j'écrivais "Bonjour Afrique" pour revoir son état de santé.
Le documentaire "Kongo, Cœur noir, hommes blancs" retraçait l'épisode de l'indépendance du Congo.

0.PNG"N'instrumentalisez pas les historiens dans le débats sur le passé colonial", lançaient quelques historiens qui partagent un consensus suivant les normes de l'époque et sans faire de lien entre le colonialisme et le racisme-discrimination.0.PNG

 Il y a un an, j'ai visité "l'Afrika Museum" de Tervuren comme il est proposé dans ce podcastpodcast et mes conclusions se trouvent en 2ème partie de mon billet "Vacances citadines". Ce billet rappelait un autre "Un Musée, un fleuve, un pays" dans lequel il était question du 50ème anniversaire de l'indépendance du Congo et du musée qui s'appelait encore "Musée royal de l'Afrique Centrale". 
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e 30 juin prochain, ce sera le 60ème anniversaire de l’indépendance du Congo. Il est rappelé en catimini dans le "Soir illustré" dans le contexte troublé...

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"Autant en emporte le vent ou le vain?" 

Le film "Autant en Emporte le Vent" a été retiré temporairement des plateformes de diffusion à cause de son caractère raciste. Un film, un roman de l’acceptation qui n’est pas courant aux Etats-Unis, ni facile à reproduire et à faire comprendre.

Scarlett O’Hara qui était-elle?  podcast
Le refus de plier devant la réalité rend Scarlett O’Hara d’abord agaçante, puis carrément antipathique quand elle se met à maltraiter son entourage, notamment sa jeune esclave noire.
E
lle aurait pu tout avoir de la vie, malgré la guerre, qui lui a offert mille occasions de faire le bien, de se montrer héroïque, de surmonter ses malheurs. Mais, à cause de son caractère immature et capricieux, elle termine malheureuse dans une maison somptueuse, couchée dans un lit de soie et de dentelles, avec un enfant qu’elle n’aime pas, d’un homme qu’elle méprise. Elle fera tant et si bien que cet homme, Rhett Butler, finira par l’abandonner lui aussi.
L'idée du film nous montre le prix qu’il y a à payer à ne pas accepter la vie qu’il nous est donné. C’est la morale de “La poule aux œufs d’or” avec “L’avarice perd tout en voulant tout gagner” toutes sortes d’avantages qu’elle choisit de mal utiliser, parce qu’elle n’a pas réfléchi à ce qu’elle voulait vraiment, à ce qui est vraiment important pour elle.
Par la manipulation, e
lle pourrit la vie des autres et sa propre vie qu’elle détruit elle-même méthodiquement.

Le film mérite une analyse non superficielle, avec un peu d'humour et de scepticisme tellement un enchevêtrement de concepts y est véhiculé...

L'auteur de cette analyse ne dit pas moins que: "Je hais ce film".... 

Le film est “jugé raciste avec une vision très édulcorée de l’esclavage”.
14.PNGMais l’esclavage n’est pas le sujet principal de ce film qui va bien au-delà d’une période historique. Il traite de questions universelles, touchant chaque être humain quelle que soit sa condition, son époque et la couleur de sa peau en donnant le mauvais rôle à des Blancs, en particulier aux deux héros du film.
Peu importe leur appartenance ethnique, ce qui compte et intéresse, c’est leur caractère, leurs choix, la façon dont ils vont accueillir les joies et les peines de leur existence pour en faire un cas d'école en psychologie.
Ils peuvent nous servir en ce moment où le monde est bouleversé par le Covid et par le fil des scandales, des injustices et des violences, qui reprennent déjà leur cours. 
Nous avons besoin, pour ne pas tous tomber malades, physiquement ou mentalement, de nous raccrocher à des histoires qui nous enseignent ce qu’il faut faire, ou ne pas faire, dans les épreuves et les difficultés pour réussir sa vie malgré tout, pour éviter de nous perdre et pour éviter d’empirer encore la situation.
Ce qui fait revenir la raison de 1939, c'est l'enchaînement des événements qui ont suivi au sujet du racisme. Tout à coup, ce qui était permis a créé la polémique et l'envie d'effacer toutes les traces du passé dans la phrase dite à Scarlett par Buttler: "vous croyez qu'exprimer des regrets soit effacer d'un coup?" dans la scène culte finale.

Deux plumes de Thomas Gunzig rappelaient notre histoire bien belge podcastpodcast.

Le trop plein d'infos dont nous sommes chargés et tarés, coupe l'appétit.
Traquer les infos qui paraissent dérisoires, futiles, superflues, accessoires sauvent parfois dans un "Autant en emporte le vain" pour ajouter à l'histoire de racisme qui, bien sûr, ne l'est pas mais qui pourrait servir à faire retomber le soufflé avec des faits diverspodcast. Ainsi, on pourrait alors statufier les infos à la gloire de l'humour et de la dérision dans une belle œuvre d'art.

ARTE vient de lancer une enquête internationale "Il est temps", participative sur nos souhaits, nos aspirations, nos rêves mais aussi nos craintes pour le futur et pour éliminer le cheminement de tous ces concepts malvenus. Les résultats de cette enquête seront ensuite analysés par un collectif de sociologues afin de nourrir une programmation exceptionnelle prévue sur le Web et à la télévision dès la fin de l'année 2020. Si les réseaux sociaux peuvent manipuler l'opinion publique, ils peuvent aussi servir à exprimer les ressentis des populations.

Une question primordiale demeure et émerge:

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Allusion, 

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28/6/2020: L'indépendance du Congo rappelée par les noirs acteurs de l'époquepodcast

29/6/2020: Le roi Philippe exprime ses regrets

 

5/9/2020: Les dix Petits nègres d'Agatha Christie

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26/9/2020: Exposition en Plein Air 'Arts Congo Eza' au Parc Royal de BruxellesExpositions Exposition Plein  Arts Congo Eza  Parc Royal Bruxelles

Arts Congo Eza est une exposition qui montre le travail d’artistes congolais ou d’ascendance congolaise qui vivent en Belgique et majoritairement à Bruxelles. 2020 est l’année de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Dans un contexte où des revendications concernant un besoin de décoloniser l’espace public et de mieux valoriser les cultures africaines, d’enseigner l’histoire coloniale ou encore de mettre fin aux discriminations dans les domaines de l’emploi et du logement se font entendre depuis plusieurs années, mais aussi suite au rassemblement massif du 07 juin dernier destiné à mettre fin au racisme dans le monde au lendemain de l’assassinat de George Floyd, il nous paraît essentiel d’aller à la rencontre des publics pour montrer la richesse des productions d’artistes contemporains qui sont à la fois bruxellois et congolais

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