Pourvu que ça dure (27/04/2014)

Le ‘développement durable’, deux mots s'assemblent en théorie et s’opposent tout autant sur le terrain. L'écologie verte, le cheval de bataille. 

 

2.jpgLes villes n'ont pourtant rien de durable même si l'écologie reste au centre des préoccupations. Tout dépend des villes. Une ville qui a un patrimoine ancien a supporter ne se trouve pas sur la même marche qu'une ville récente qui se doit d'être moderniste. Le projet de Vivapolis dans la banlieue de Wuhan est le nouvel atout français à l'exportation vers la Chine, d'une ville durable. Une offre globale, clés sur portes.

Le développement durable peut être défini, d'une manière simple, en parlant d'une meilleure qualité de vie pour chacun à l'arrivée, aujourd'hui et pour les générations à venir.

0.jpgSa définition : "une vision du progrès qui associe le développement économique, la protection de l'environnement et la justice sociale. 

Concrètement, il signifie une préoccupation qui vise à garantir :

  1. Un développement économique équilibré et équitable.
  2. De hauts niveaux d’emploi, de cohésion sociale et d'intégration.
  3. Un niveau élevé de protection de l'environnement et une utilisation responsable des ressources naturelles.
  4. Des décisions cohérentes dans un système politique ouvert, transparent et responsable.
  5. Une coopération internationale efficace afin de promouvoir un développement durable au niveau mondial.

Le Développement durable, en tant qu'idée, avait reçu une véritable impulsion politique en 1987, dans le rapport de la Commission Brundtland des Nations-Unies ("Notre avenir commun").

La Conférence des Nations-Unies sur l'Environnement et le Développement, qui s'est tenue en 1992 à Rio de Janeiro ("Sommet de la Terre"), avait été une réunion d'innovations. La "Déclaration de Rio" sur l'environnement et le développement avaient été adoptés, ainsi que le Programme d'actions de l'Agenda 21.
0.jpgUne perspective du développement durable tendait à mettre en évidence le fait que nombre de politiques actuelles tiennent plus compte des effets à long terme, ou de l'interaction entre plusieurs domaines politiques tels que l'énergie et l'environnement.

L'accomplissement d'un développement durable signifie aussi une amélioration dans la qualité de la prise de décision. C'est pourquoi, il est étroitement lié à la Gouvernance, à une meilleure réglementation et à l'analyse d'impact.

Après coup, il était essentiel de disposer d'indicateurs afin de mesurer les progrès accomplis.

Si ce développement durable est à la mode en théorie, il est plus difficile à réaliser en pratique. Une prise de conscience, une recherche du bien-être de l’Homme n'est déjà pas garanti sur facture. Quand l'écologie va à l'encontre de la population, de ses propres intérêts de en tant que vendeurs-acheteurs, cela devient vraiment problématique.
Une confusion s'est même crée entre les mots "décroissance", "croissance", "développement" et "durable".

Affirmer à tort et à travers que l'on fait du "durable" est devenu la tarte à la crème comme un concept mou avec, pour emblème, un pavillon de complaisance.

Croissance et bonheur sont des concepts qui divergent de plus en plus depuis les années 70, pendant lesquelles le progrès pour l'humain se retrouvait, en finale, avec un indice de satisfaction tout à fait partial et suranné.

Intégrer le PIB, l'accès à l'éducation et l'augmentation de l'espérance de vie dans la même durabilité est un objectif plus efficace, plus tangible. Comprendre les processus de fabrication, ce qu'il implique, encore plus vital.

Dans la réflexion, face aux projets, tout le monde devrait être mis à contribution sans créer un besoin qui n'existe que sur papier.

Ce sont les clients des produits achetés qui devraient avoir le dernier mot sur ce qui peut ou non, être produit par après.

L’Humanité y chercherait, ainsi, son salut dans l’intégration de son développement et de sa durabilité.

0.jpg"Développement durable et rentabilité vont de pair", disent les écologistes.

C'est vite dit.

"Les instances internationales ne sont pas seules à s'intéresser à la question. Les jeunes entrepreneurs et travailleurs accordent eux aussi une attention croissante au développement durable. La notion est de plus en plus ancrée dans les stratégies des entreprises.".

Comme tout ce qui est nouveau, l'écologie est un paradigme qui peut s'imposer plus facilement en période de haute conjoncture qu'en basse.

La crise a freiné considérablement cet élan qui a pour objectif de sauver la planète.

L'entrepreneuriat durable tient moins la route alors que tout s'effrite, que le paternalisme est devenu une histoire ancienne dont les anciens pourraient avoir la nostalgie du passé de haute conjoncture.

Retour en décembre 2008, encore au début de la crise.

Retour au billet intitulé "L'éconologie, rêve ou réalité ?" qui parlait déjà d'un écart entre l'économie et l'écologie. Mais à cette époque, on espérait encore unir les principes écologiques et économiques. 

Le concret restait-il conciliant face à l'abstraction écologique et futuriste ?  

Des films portaient des envies d'écologie sur écrans larges, au vu des dégâts apparents que la vie moderne avait engendré. L'aspect du "doux sauvage" était encore une perspective très attrayante. 

C'est peut-être le moment d'en parler avec plus de réalisme des mots phares de l'écologie : "développement" et "durable".

L'économie est-elle durable ? Non.

Les développements, poussés par le marketing qui incite à produire toujours plus, plus de gadgets au besoin, plus de perfectionnements, pour assurer la pérennité de l'économie libérale et qui se basent sur toujours mieux et toujours plus efficace pour vendre, sont-ils durables ? Non.

Les nouveautés et les gadgets sont-ils délaissés par les consommateurs ? Non.

Ils font aussi partie de leurs engouements même si les révolutions de la production ne se comptent que sur les doigts d'une ou deux mains dans un siècle. L'image que l'on en donne par la pub est, à la fois, le catalyseur et le moteur.

Les consommateurs de portables n'arrivent ni à suivre le rythme des nouveautés du marché ni à consolider leurs achats par l'habitude d'utilisation. 

Avec réflexion, la question ne devrait plus être : « Peut-on faire mieux ? » mais « Pourquoi le ferait-on ? Avec quel but, pour quel progrès tangible, quels bénéfices et avec quels risques pour la société en général ? ».

0.jpgLe progrès technique est irréversible, mais il ne peut être fatal. Il devrait suivre le rythme humain et non celui de la machine à produire. 

Passer d'une technique à une autre devrait rester un choix entre plusieurs solutions, plusieurs facteurs dont une ou deux seraient seules valables dans une version durable pour passer à l'achat.  

Les écologistes ne sont pas parvenus à imposer ces visions.

Au contraire, ils ont imposé des contraintes et des écotaxes.

Tout le monde se rappelle du rébellion, du mouvement des Bonnets rouges.

Il fallait créer des emplois pour inverser la tendance et créer une véritable économie verte et combattre les contraintes, s'atteler à libérer l'homme des tâches répétitives, tout ce que l'homme considère comme des progrès.

La réussite économique des sociétés occidentales est parfois trop encline à se réconforter avec des progrès fictifs dans le travail de tous les jours.  

Le problème, c'est que les progrès technologiques s'ils ne riment pas avec le progrès écologique, s'imposent seulement pour rester dans le coup vis-à-vis de son entourage et de la concurrence.

"L'Olivier a échoué" lisais-je, récemment.

S'il y avait une intention que l'on puisse imaginer "pré-électorale" dans cette phrase, certains points n'ont pas fonctionné comme prévu. 

Période de campagne électorale oblige, ce jeudi, ce fut le duel entre Jean-Luc Crucke du MR libéral et Philippe Henry du parti Ecolo.

Le duel prouvait que les idéologies étaient plus éloignées l'une de l'autre que jamais. Des perceptions différentes de la société. Un coût disproportionné, demandé par le développement durable et qu'il aurait fallu évaluer et maîtriser alors que les moyens pour le faire manquaient.

Les projets de mieux isoler les maisons, d'utiliser les circuits courts pour réduire les coûts, demandaient un réajustement des habitudes de consommateurs qui n'avaient pas été préparés. Le reproche principal était de ne pas avoir calculé son coup pour que cela profite réellement à la génération d'emplois. L'épisode malheureux du photovoltaïque semblait être l'épine dans le pied écolo qu'il fallait occulter depuis qu'il avait périclité avec les prix des panneaux photovoltaïques, hors concurrences, en provenance de Chine. 60 ans depuis la première "pile solaire" (les laboratoires Bell, le 25 avril 1954) qui promettait, dans l'avenir, une énergie propre et sûre. Les certificats verts ont été accordés pour promouvoir cette énergie et les coûts de cette énergie verte se retrouvent désormais sur la facture de tous les consommateurs d'électricité.

Le même jour au soir, le crash test, effectué entre Emily Hoyos et un citoyen lambda n'avait visiblement pas convaincu ce dernier qui demandait plus de concret. Écolo s'était planté avec l'implantation des éoliennes en Wallonie sans se poser la question si les habitants proches auraient accepté les nuisances. Les circuits courts de distribution en diminuant les intermédiaires, c'est bien, mais cela ne veut pas dire que les paysans n'exportaient pas. Les voitures électriques ne peuvent fonctionner que si elles trouveront des bornes de chargement électrique suffisamment nombreuses le long des routes pour accélérer la production et ainsi diminuer les prix de vente.      

L'ambition et le point nouveau résultant : l'économie verte par la voie participative des consommateurs. Tout est dit dans ces mots, la "participation de la population".

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À New York, la reine Mathilde avait évoqué Magritte pour le respect du développement durable.

Les mots "développement" et "durable" que l'on utilise pour caractériser l'économie verte et que notre nouvelle reine est allé prêcher à New-York, auraient-ils des privilèges d'apporter plus d'enthousiasme à l'extérieur qu'une solution à tous nos maux à l'intérieur ?

Magritte le meilleur représentant du surréalisme...

Une impression règne qu'avant tous les produits duraient plus longtemps. Matériaux plus fragiles ?

Y a-t-il une obsolescence programmée des produits vendus, un mythe ou une réalité?

Les produits seraient programmés pour tomber en panne après la garantie. Durée de vie écourtée pour raison économique essentielle pour l'économie. 

Il y a plus fin que cela.

L'achat du nouveau modèle semble obligatoire au consommateur puisque les réparations coûtent plus chères que d'acheter du nouveau et que, de plus, les pièces pour les réparations disparaissent. 

Les matériels informatiques arrivent à obsolescence encore parfaitement utilisables car les nouveaux softwares demandent plus de puissance et que les anciens ne sont plus maintenus par les fabricants de logiciels.

Puis, il y a les imprimantes à jets d'encre qui arrivent à des prix planchés mais dont les consommables en encre coûtent le même prix qu'une imprimante neuve, encres comprises. 

Qui dit "durable" pense immédiatement "renouvelable".

0.jpgAlors, vient le problème suivant, savoir ce que coûte le fait de se renouveler.

Nivellement vers le bas? Qualité remplacée par la quantité, avec la pub qui lance "Tous unis contre la vie chère"? 

Il est à constater que les entreprises qui veillaient à la qualité de leurs produits, ce sont vues laminées par le low-cost. 

Trouver le moyen de gamme avec le meilleur compromis entre prix et qualité, devrait devenir la base saine du consommateur. Mais, même cela, cela reste coûter cher pour certains.

Tout doucement, les consommateurs se mettent à retarder leurs achats. La récession s'est installée. Les investissements se sont taris. L'économie et l'emploi se sont ralentis. Tout se tient quelque part par des effets en cascades.

Les mouvements jeunes, eux, se sont adaptés en fonctions de leurs moyens financiers et en ont pris leur parti de manque. Considérés et payés avec des ronds de carottes, les jeunes sont prêts à toutes les aventures écologiques. Ils n'ont rien à perdre.

Les jeunes ne louent plus uniquement leur logis, leurs kots, mais aussi tout ce qui entoure ceux-ci.

Ils louent appareils ménagers, mobilier, PC, tablette... A espérer que cela n'aille pas jusqu'à la brosse à dent.

Ils ont compris que le temps fuit et amortir les biens de consommations vu l'évolution plus rapide fait qu'acheter un bien de consommation, une fois acheté est déjà obsolète.

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Pour rappel, l'écologie est la science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu et les interactions entre eux. Ce n'est donc pas un parti comme les autres. Il touche à la planète et aux êtres qui y vivent. Les projets ne manquent pas.

Marquons les dans le désordre :

Le stockage du CO2 avec le modèle espagnol avec une sobriété en carbone. L'après nucléaire de fission avec une électricité plus chère et la relance du charbon. Les biocarburants avec un bilan carbone pire que le gazole. Le respect de l'environnement et des mers. La pollution de l'air qui frise l'airpocalypse en Chine. Les perturbateurs endocriniens. Les pesticides. Les poissons d'élevage et la pêche profonde. La nourriture de demain. La biodiversité. La déforestation. La ville durable et l'urbanisme écologique. L'eau potable. Les matières premières. Le traitement des déchets. La mobilité. Le climat avec un accord en 2015 ?

Il est prouvé grâce à deux modèles informatiques, que la pollution dope les cyclones par l'excès de chaleur dû aux particules polluantes. Les aérosols initient le processus en agissant sur la forme des nuages. La pollution ne déclenche pas les cyclones, elle interagit avec eux.

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Les pays en développement seront, dans les dix années qui viennent, les plus vulnérables au dérèglement climatique et les moins susceptibles de s'y adapter. 

Comment la planète Terre est traitée est important à plus d'un titre. Elle est unique et on sait qu'elle n'est pas infinie au niveau des ressources...

Dans notre système solaire, du moins.

La NASA pense à Mars et vient de découvrir une autre planète habitable, une exoplanète, la Kepler 186-F... mais à 490 années-lumière. Avec les moyens actuels, cela voudrait dire 183 millions d'années de voyage et 10 millions de générations avant de "akaplerir".

L'écologie est plus à prendre au niveau mondial et beaucoup moins à l'échelle d'un pays. Aucune tentative à un bas niveau ne pourra s'imposer si l'ensemble ne suit pas la transformation.

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"Une plus-value indéniable selon le rapport développement durable" ?

Tout dépend pour qui.   

"Le renouvelable intermittent a toute sa place dans le mix énergétique équilibré pourrait arriver à être viable. Seulement, il faut le laisser se développer en fonction du marché libre. La concurrence améliore l'inventivité et l'innovation. Pas les subsides.", lisait-on dans la presse

0.jpgPas de subsides, si partout les moyens de production en hommes et en matières étaient identiques. Sinon, il est très probable d'avoir raté quelque chose.

La crise a existé. S'il y a un mieux, on en subit encore ses effets de traîne.

L'écologie politisée d'aujourd'hui est arrivée très loin des rêves que Nicolas Hulot parvenait à véhiculer au travers de ses films d'Ushuaia. Conflits d'intérêts ?

Il a été très surpris quand il a tenté de s'insérer dans l'écologie politicienne et il l'a écrit dans "Une vie plus haute que mes rêves". 

On peut dire qu'on a aimé ses discours de fin des films "Ushuaia Nature"  

Les rêves ont aussi un prix. Depuis il y a eu les comptables qui ont évalué les mots "plus haute".

Le citoyen lambda réalise ses rêves en période de vacances pour se "ressourcer"' en les payant.

Nicolas a été en vacances pendant toute une partie de sa vie, tous frais payés.

Il faut des crises, dit-on.

Elles sont parfois nécessaires pour changer de paradigme.

L'écologie tant qu'elle fera rêver, gardera un avenir.

Et là, garder des rêves même quelque peu utopiques, ce sera, vraiment, pourvu que ça dure.



 

L'enfoiré,

 

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