Débat interactif ou radioactif? (06/04/2014)

0.jpgLe 1er avril dernier, ce fut le temps des poissons d'avril.  Retour dans la vie de tous les jours et de ses débats. 

Débat politique

Jeudi, nous avons eu le débat idéologique et culturel entre deux ténors opposés de la politique: Bart De Wever (NVA) et Paul Magnette (PS).

Chacun avait été drillé à l'américaine pour la rencontre. La publicité de l'événement avait pris place des semaines à l'avance.

Le public aime ce genre de rencontre frontale et les médias s'en font l'écho.

Allait-on trouver la solution à la quadrature du cercle, la réponse au théorème à plusieurs inconnues? 

Pas du tout. Les analystes ont conclu qu'il s'agissait d'un grand écart entre deux monologues.

0.jpgBart De Wever se gaussait "Votre programme de 498 pages accorde plus de place au bien-être des animaux qu'au budget ou aux coûts salariaux. Votre programme me rend dépressif".

Paul Magnette parait le coup "Le vôtre m'a fait rire. Il contient 50 petites pages et beaucoup de photos".

Les salves reprenaient, dogmatiques à souhait. Un match de boxe avec des partisans qui applaudissaient leur poulain pour se conforter dans leurs idées.

Qui a gagné? Qui a perdu? Personne. Ce sont ces deux visions, deux choix de société complémentaires au niveau économique et idéologique qui se percutaient.

Alors, pourquoi débattre?

Pour défendre ses ides, bien sûr. Comme nous sommes différents, nous pouvons être d'accord sur un point et être complètement opposé sur d'autres. 

Dans le Vif, l'écrivain Umberto Eco était interrogé au sujet de son livre "Construire l'ennemi". 

Il disait que "Le besoin de se dessiner un ennemi est fondamental. L'ennemi sert à définir sa propre identité. Chacun a une terra incognita à inventer. L''écrivain n'est, en plus, là ni comme poète ni comme un Heideger à creuser 'une' vérité. Ce n'est pas parce qu'on ne peut pas la démontrer que l'on ne peut pas la raconter. La narrativité se situe de l'autre côté de la moralité et de la psychologie. Il se contente de la particularité comme Proust l'avait fait dans  'A la recherche du temps perdu'. 

Perdu pour qui? Pour quoi?

Depuis, Internet aplatit le présent par son flot d'informations et empêche le filtrage. La Toile est confrontée à un accroissement de mensonges apolitiques qui risquent d'anesthésier le public. Si nous ne pensions pas que nos semblables nous disent le vrai ou le faux, toute la vie serait impossible.".

"Un débat est une discussion ou un ensemble de discussions sur un sujet, précis ou de fond, à laquelle prennent part des individus ayant des avis, idées, réflexions, opinions plus ou moins divergents", comme le définit Wikipedia. 

Comment débattre?

Sur les plateaux de télévision, on assiste en permanence à des débats.

L'émission de Taddei "Ce soir ou jamais" est une occasion particulière, puisqu'elle permet de rassembler des gens d'horizons différents qui auraient pensé aux sujets proposés lors des débats. Le journaliste le fait d'ailleurs très bien comme modérateur puisqu'il ne prend pas parti.

Combats d'élites, de philosophes, d'écrivains et j'en passe et des meilleurs. Un point commun, ils ont tous écrit un livre qui justifie leur présence sur le plateau.

Alors ils débitent leur sermon sur les chaires de vérité télévisées.

Chez eux, pas question de pseudo. Ils disent qui ils sont, d'où ils viennent et quels bouquins, ils ont écrit. Ils ont leurs thèses à défendre pour la promotion de leurs livres et pour devenir, qui sait, le leader d'idées dont ils s'autoproclament les dépositaires.   

Seraient-ils devenus les seuls guides qui font danser ceux qui n'ont ni le temps ni le courage d'analyser ce qu'ils ont écouté avec tant d'amour, juste avant de faire dodo?

 

Chez les citoyens lambda, lors d'un débat en va-t-il tout autrement?

Pas à dire, si ce qui est visible avec des personnages concrets, n'est déjà pas nécessairement implicite et quand il devient invisible sur la Toile, cela devient vraiment, un véritable jeu de fléchettes. 

Le café de commerce n'existe plus que dans certains cafés spécialisés qui réservent des tables de discussions pour de vieux bougres retraités qui tapent les cartons et sirotent une bière ou un vin pour passer le temps.

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Le sauveur, Internet?

Son interactivité potentielle devrait tout arranger avec les réseaux sociaux et la presse citoyenne pour trouver les liens entre les hommes de bonne volonté.

Il y a les réseaux sociaux. C'est bien sûr, c'est étudier pour. Et en effet, cela semble fonctionner dans ce milieu virtuel à condition que ce ne soit en rien conflictuel.

Quoiqu'on en dise, la fréquentation  de Facebook, si elle a perdu quelques membres du côté des très jeunes, qui ne se sentaient pas assez seuls face aux adultes, Facebook regagne, encore, d'autres membres moins jeunes pour entretenir les petites idées et conversations, vite dites, vite faites. 

La presse citoyenne, elle, se dit plus lourdes d'idées et de réflexions. Elle demande plus de temps à se concevoir et...  à se consommer. 

Comme en tout, l'engouement des débuts a fait place à une certaine lassitude sans renouvellements. L'originalité se perd dans la confusion et les répétitions. 

Cette presse citoyenne, n'est-elle pas aussi dans la même situation de décrépitude avancée après la fougue des débuts des blogs et des forums quand on pense à ce que Internet était capable d'apporter à l'échelle mondiale?

Victime de son succès, le soufflé pourrait retomber.

La question est de savoir si l'internaute peut encore parler d'autre chose que ce qui est très locale, ce qui ne le touche pas en particulier avec le sourire nécessaire pour "humidifier" l'atmosphère? Débattre, c'est surtout trouver des réponses médianes, des compromis sans tomber dans les compromissions. Le dernier qui a parlé a toujours quelque part raison.

Si la solidarité est recherchée à corps et à cris, dans le domaine des idées, il faut bien avouer que ce n'est pas au beau fixe.

Pour éviter les étincelles, Google+ a essayé de recentrer les idées en organisant des discussions dans des ensembles homogènes d'internautes.

"Veux-tu être dans mon réseau?" Une question bête et méchante que je posais à l'époque.

Le plus souvent, ce sont idées subversives ou polémiques qui se font accompagner d'éclats, de peurs et de grincements de dents. Les autres informations, celles qui ne touchent que de trop loin, font recette mais sans "casser la baraque". 

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S'engager se fait, alors, sur les chemins glissants des actions organisées à la pointe du fleuret, des chemins sur lesquels on frise la propagande, sans s'en rendre compte.

Sans être bégueule pour autant, il serait dommage que les sites citoyens et qu'Internet soient désertés par quelques manipulateurs qui agissent en toute impunité et qui éjecteraient les âmes sensibles de la Toile.  

L'analyse d'un forum citoyens comme Agoravox.fr est éloquente à ce sujet.

0.jpgMembre depuis 2006, j'ai vu constater l'évolution se construire de plus en plus dans un environnement d'hostilité à peine masqué.

J'y commente encore pour m'en amuser, mais je ne participe plus aux autres formes participatives rédactionnelles comme je l'ai été en tant que rédacteur ou de modérateur.

Les membres, car il faut être membre pour y déposer sa pensée "stratégique", il faut savoir, ne sont pas tous prêts à dialoguer et à débattre des sujets proposés.

Certains rédacteurs ne soutiennent même plus leur article, l'envoient par procuration et puis s'en dessaisissent une fois publié.

Quant aux commentateurs, le plus souvent sous le couvert de pseudos, ce sont des réactions épidermiques qui frisent l'insulte et utilisent l'agressivité comme moyen de persuasion.

Dans l'ombre, sans vraiment commenter, il y a quelques plussages ou moinssages qui passent à tour de bras, à tour de neurones. Nous ne sommes pas encore sur Facebook avec le bouton "J'aime" mais ça y ressemblerait furieusement s'il y avait un autre bouton qui dirait "Je n'aime pas". La démocratie des voix a bon dos avec sa majorité factice. 

Répondre avec des arguments qui tiennent la route, demande plus que quelques secondes de réflexion. 

Pourtant, je persiste et signe.

Parfois, une perle cachée derrière un texte. L’huîtrière atterrit, parfois, sur le plancher des vaches.  

Je ne manque pas de suivre certains débats très chauds et de m'amuser en m'y associant avec des commentaires, qui paraîtront parfois loufoques, uniquement pour détendre l'atmosphère ou en applaudissant devant un échange vif d'oppositions de conceptions. 

Je m'en sers de ce site comme rampe de lancement, je l'avoue.   

Dans ce genre de situation, il faut assurer ses arrières et connaître le point jusqu'où aller trop loin. Mais, ne s'écarte-t-on pas du but et des règles du jeu d'un forum de discussions?

Il y a plusieurs solutions pour débattre dans ce milieu de forum français.

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Qu'on se le disent, j'aime l'humour. Pour forcer les réactions, je prends des risques en introduisant la provocation, quitte à jeter ce fameux pavé dans la marre aux canards même si "Les enfants du bon dieu ne sont pas des canards sauvages" comme le rappelait un vieux film. Répondre au coup par coup, au besoin, sans éliminer ce qui gène dans son propre raisonnement est une question d'honnêteté intellectuelle.

Une vérité peut très bien être vraie à un moment, à un endroit donnés et fausse à un autre moment ou endroit. 

Quand cette démocratie rigole quand elle se brûle, j'ai pris l'habitude de sortir du jeu. 

Qui respecte toujours ce qu'il écrit, d'ailleurs?

 

Qui ne change pas d'avis dans la vie?

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A ce propos, Bruno Colmantmajor de promotion de l'Ecole de Commerce Solvay, intervenait dans un autre Vif-Express.

Je lisais qu'il avait été bouleversé par la pièce de théâtre "Trotsky Business" d'Albert Maizel, camarade de Solvay, avec la création de Nathalie Uffner.

Il avait donc été mouillé par la vague sur laquelle il croyait surfer en sécurité.

Les acteurs de la pièce: "Hervé, patron de l'école de commerce de Solvay. Jacques y est professeur de philosophie. Hervé rêve de fusionner son bébé avec Harvard, pour le prestige. Ils ont tous un passé, très à gauche politiquement et très triangulaire sexuellement, qui va renaître tel un boomerang en provenance des années septante...

Hasta luego amigo guerillero. Les rois du capital, d'anciens trotskistes? Une véritable révolution au TTO

Le sujet de la pièce, vous pouvez l'imaginer: une douche écossaise. 

0.jpgBruno Colmant reconnaissait qu'il en avait été profondément troublé et regrettait ses rêves de jeunesse. Il disait qu'on n'apprend pas à rêver à Solvay, qu'il y a seulement le prestige du diplôme comme sésame, qui donne des désillusions en fabriquant des "Cicéron" fonctionnels loin de l'humanisme, tout en oubliant les utopies, la créativité et de parcourir le monde pour apprendre à mieux le connaître. S'il a lu "Le Capital" de Marx en entier, il l'avait trouvé barbant mais lui avait pourtant permis de comprendre que l'ordre politique ne parviendrait plus à résorber les inégalités. L'empathie sociale, pour remède au progrès économique, peut se concevoir dans l'introspection puisque l'Etat a toujours un rôle qui intervient pour 50% du PIB. 

Il rappelait que José Manuel Barroso, lui-même en charge de la gestion du monde, a fait partie des maoïstes. Il disait que "Celui qui à 20 ans n'a pas été anarchiste est un salaud, mais à 40, c'est un imbécile".   

C'est peut-être cela, le passage de l'adolescent à l'âge adulte.

L'âge où l'on se rend compte que, même les rêves, ont un prix.  

Vendredi dernier, le film "L'âge de raison" de Yann Samuel passait à la télé. Il tentait de déterminer si cet âge de raison survient quand on entre dans la vie active ou quand on la quitte.  


 

  

0.jpgVenons-en à la raison de la présence de ce billet.

En parallèle de mon blog, j'avais pris l'habitude d'envoyer des sujets de discussions à un petit groupe de copains, d'internautes, pour parler de sujets qui pouvaient, en principe, initier un débat entre chacun d'eux.

Jusqu'ici, ce genre de relations n'avait généré aucun succès fulgurant au niveau du groupe au complet. 

Le retour de "flammes", s'il y en avait un, se déroulait en aparté et le retour à l'envoyeur était seul utilisé quand le sujet passionnait.

J'imagine des raisons comme des sujets pas assez proche des problèmes du quotidien de chacun, un trop plein d'informations que l'on ne parvient plus à analyser et à maîtriser, une peur de se "déshabiller" devant tout le monde en dehors de deux paires d'yeux virtuellement disponibles. Comme on se connait un peu plus que dans la virtualité absolue, pas question de sortir la hache de guerre.  

0.jpgNous nous ne sommes ni femens, ni malemens. 

La fameuse phrase qui dit "pour vivre heureux, vivons caché", est toujours de rigueur.

Le citoyen lambda a pris l'habitude de décharger son énergie statique sur des têtes de pipe, des représentants de médias et des élites.

Lors de débats télévisés, le citoyen lambda se concentre sur des mages, des guides spirituels, écoutés avec une oreille "religieusement vôtre", pendant un premier temps, et les dénigre, ensuite, avec un certain dédain, dans des discussions, à la première occasion.

Tout pour ne pas en faire partie aux yeux des autres.  

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Lors de l'une de ces conversations virtuelles en aparté, j'apportais quelques vieux écrits de ma boîte à réflexions du miroir bien placées dans des tiroirs du temps.

A un moment donné, j'ai senti que rien de positif ne pouvait rien en ressortir.

Si, je supporte parfaitement l'opposition d'idées, à la limite injurieuse, je ne supportais plus de ne pas en sortir sans compromis valables à cette opposition caractérielle d'opinions.

J'ai sorti les lapins du chapeau pour les représenter à la vue du reste du groupe de départ.

Pour situer le contexte, il était question de l'évolution de l'Europe, de la géostratégie, de la Crimée et des suites de l'austérité.

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En aparté, la phrase finale fut "Pour que le petit peuple comprenne "bien" ce qui se passe il est important de savoir qui est le méchant et qui est le brave et le bon. Le binaire règle nos vies au propre comme au figuré.". 

Dans les grandes lignes, un échange assez musclé se poursuivit sans que les autres interlocuteurs ne réagissent. Je commençais par dire:

- J'aime étudier les gens et leur psychologie. Mon dernier roman en est un exemple. Nous ne sommes pas à classer entre "les bons, les brutes et les truands". Il n'y a pas de bons ou de mauvais, ce sont des concepts que je ne reconnais pas. Ce rôle de "psy en herbe" est devenu pour moi une habitude, si pas un vice, sur les forums. La provoc fait partie du jeu pour gratter jusqu'au fond de l'ego. Sur Internet, beaucoup mettent un masque, ne se découvrent pas, n'apporte pas leur "A propos" sur ce qu'ils sont, de peur d'en dire trop... un trop qui pourrait être utilisé contre eux. L'intimisme, ils ne connaissent pas.

- Qu'est ce que cela pour un discours et avis aussi tranché! Comment est-il possible de classifier quelqu'un simplement parce qu'il ne veut pas être assigné à SA boite originale. Ou plus simplement la boite que quelqu'un lui assignerait? Je t'invite à changer d'approche car tu n'es pas qualifié pour juger tes interlocuteurs de cette manière. Cela est absurde. 

- Je ne vois pas où mon avis est tranché. Le "Tu n'es pas qualifié pour juger les interlocuteurs", je dois l'avouer, cela m'a beaucoup amusé. Crois-tu vraiment que j'ai fait appel à un véritable psy, quand j'ai dû engager quelqu'un dans mon équipe après une pré-sélection. La partie "humaine", le potentiel de se greffer dans un groupe, c'était mon devoir de le découvrir et à moi, de remplir ce rôle. Je me devais d'ouvrir les huîtres bien fermées. Il n'était absolument pas question de changer d'attitude ou d'approche. J'étais seul à décider. L'absurdité aurait été de faire semblant de comprendre au premier coup d’œil. L'article "Comment je suis devenu extraverti", crois-tu que je l'ai toujours été? Absolument pas. Cela s'apprend. Les bides sont du parcours, mais est-ce important? Je ne le crois pas. 

0.jpg- Cela est ton problème. Si cette approche te convient alors parfait pour toi. Ne tente pas de l'imposer aux autres. Je ne sais à quel dictionnaire, tu te réfères lorsque tu définis dans quelle boite, ton interlocuteur se situe. Quelle est la définition du terme "Introvertis"? Celui qui ne s'intéresse pas au monde dans lequel il vit. Qui ne communique pas. Donc, le contraire de ma personnalité. Je ne lis nulle part que ce mot signifierait "celui qui ne partage pas son pedigree avec ces interlocuteurs".
- Nous sommes classifier partout. Même à notre insu. Nous arrivons toujours sur des listes qui deviennent de plus en plus noires avec l'âge. Maîtriser, c'est cela qu'on nous demande quand on fait du management de personnes. Cela veut dire tellement de choses, mais dès que tu marches sur une marche de la hiérarchie, tu es seul et tu dois maîtriser.
- Ta vision du monde et des choses est tellement négative et "caricaturée" parfois à l'extrême que ces lectures me sont parfois pénibles, je l'avoue. Les clés du monde sont contrôlées par une minorité au détriment de la majorité. Il s'agit donc de reprendre le contrôle des clés qui nous ont été volée.
Reprendre les clés qui nous ont été volées? Nous ont-elles jamais été données? Pourquoi est-ce ainsi?  Deux questions à se poser, avant d'aller plus loin.
Chacun choisit les thérapies qu'il pense être les meilleurs. Je n'ai pas choisi de me soumettre à ta manière d'envisager ces thérapies.
-  Ok. Va pour l'autosuggestion. Perso, je prends tous les contraires avant d'exprimer un peu d'opinions personnelles en conclusion. 
- Tu ne réussis en rien, à te cacher en répétant tous les jours que tu ne dévoiles pas tes opinions ou si peu. Tes opinions sont claires comme de l'eau de roche. Et cela est ton droit absolu. Donc, ne répète pas tout le temps le contraire de la réalité. Ce n'est pas sérieux.  
Ouf. Je n'ai pas écrit pour rien. Merci, pour cela et merci de m'en donner le droit. Quant au sérieux. Je n'insisterai pas pour dire que cela dépend de vérités qui ne sont jamais communes et qui dépendent de tellement de paramètres.
L'homme est un puzzle très complexe et changeant. Pour cette raison, je ne partage pas/jamais MON histoire parce que automatiquement, une boite me sera allouée et ça je déteste.  
Nous sommes tous dans des boîtes encastrées derrière des préjugés que tu le veuilles ou non. Que tu le détestes n'y change rien. Tous, derrière des frontières, petites ou grandes. Je peux te donner des exemples à la pelle. Ça l'enfoiré aime remettre sur la table et qu'importe s'il n'est pas aimé pour cela.  
 
Le dialogue s'était arrêté là.
 
0.jpg"Marrons glacés, pralines glacées" pourrait-on dire au moment de l'entracte au cinéma.
Je me souviens d'un billet qui parlait du rêve américain. Il avait généré la même échauffourée de bois pas trop mûrs que j'appellerais "anti-américanisme primaire" sans y avoir été dans ce "rêve américain" pour essayer d'en comprendre les processus de visu, sur place. Et, j'avais dû, aussi, écrire un article rapide d'anecdotes à sa suite pour chercher l'entracte par des expériences vécues. 
 
Défendre ses idées est normal. Nous sommes tous différents, ce qui veut dire pléthore d'idées.
La Belgique est reconnue pour ses compromis et pas pour écraser l'autre par ses propres manières de vivre.
 
Est-ce que mon interlocuteur croyait que je venais de naître dans les filets de la Toile française, alors j'en connais quelques filières et arcanes? Un bail de neuf ans avec des locataires très particuliers de la Toile.
Occulter les arguments de l'autre et en présenter d'autres plus personnels en échange qui "normalement" sont plus vrais. Je connais le procédé.  
La technique, de dire que "Tu ne comprends rien. Tu mélanges tout", je connais.
L'intimisme entre en jeu dès qu'on écrit la première ligne dans son "A propos".
Ma devise est "Tout est dans tout et inversement", y avais-je écrit.
 
Pour répondre à la critique formulée sur ma "vision du monde", la réponse s'y trouve aussi: "Réaliste, pragmatique, plus qu'idéaliste".
 
"... je ne partage pas/jamais MON histoire parce que automatiquement, une boite me sera allouée et ça je déteste".
Une autre phrase qui m'avait interpellée dans une autre lecture.

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"Je n'ai rien à cacher. Mais je ne vais pas me mettre tout nu pour autant", une phrase qui m'avait intrigué dans un autre journal écrite par Patrick Henry, avocat à la Cour à Liège.

Le sous-titre disait: "La transparence a-t-elle définitivement pris le pas sur la confidence? Avons-nous perdu le droit à tout secret. Facebook, YouTube et les selfies induisent une curieuse culture de l'exhibitionnisme. Souhaitons-nous pour autant renoncer à toute intimité?". 

L'article, pour commencer, parlait d'une caricature de Kroll qui avait été refusée par IBookStore au nom des bonnes mœurs et du respect de la vie privée. Dans le même temps, nous devrions vivre dans une maison de verre dans laquelle la transparence serait totale et sans confidences. 

Facebook était pointé comme responsable, avec le secret qui serait violé volontairement par ses membres à titre gratuit. 

Le but de l'article: la "protection du secret professionnel des avocats qui avait été demandé à la Cour Constitutionnelle. Les secrets des sources de leurs clients, des médias, des médecins pour raison de sécurité. Là, il n'y aucune contestation, au moins, de ma part. 

J'approuvais les mots forts de sa conclusion: "Nous vivons dans un monde étrange dans lequel Kafka est pour demain". 

Conclusions:

C'est dire que je suis paré à toutes éventualités, que j'accepte la controverse et que je n'ai jamais refuser de prendre part à un débat avec d'autres approches des réalités.

Mais, je disais que j'avais un autre projet sur mes tablettes.
Un vieux projet d'écriture d'une pièce de théâtre. 
Sans le savoir, cet échange avait construit une pièce du style de Pagnol, plus vrai que nature, entre deux interlocuteurs qui parlaient avec les mêmes mots, des idées semblables, mais qui n'invitait pas l'autre à trouver la porte de sortie en le caractérisant d'ignorant des choses de la vie.
 
Pagnol observait ses contemporains tout en s'analysant lui-même.

Je remercie, donc, mon interlocuteur pour m'y avoir fait repenser.

Cet échange va me servir dans mon nouveau projet. 

Le café de commerce avait du bon car il avait le mérite de ne pas dépasser certaines limites de la conversation au sujet de dures réalités mais sans passer aux armes de l'incompréhension stratégique. On aurait pu croire qu'entre citoyens lambda, les débats auraient été plus constructifs à la recherche de problèmes qui apportent le "tilt" salvateur.

Cela n'a pas été le cas. Désolé de l'apprendre et de le raconter.

Rester curieux de nature. Remonter aux sources d'un éventuel "mal" de société. Consulter ce que mes contemporains en disent au milieu du guet, avec des idées mêmes contradictoires. Avant de donner quelques conclusions plus personnelles sur ce que cela pourrait donner à l'embouchure de ce long fleuve qui n'est jamais tranquille.

0.jpgApprendre à être soi dans le jeu de quilles.

Défendre ses opinions, ce qui je le répète, est normal et nécessaire. On apprend bien plus de ses adversaires que de ses collatéraux identitaires.

Mercredi, Thomas avait, encore une fois, imaginé un "bête billet" comme il le disait, une situation "abracadabrantesque"dont il avait le secretComment fait-il pour m'ajouter des arguments et du grain à moudre? 

Une question revient : Débattre à quoi cela sert-il en définitive?

Peut-être, pour certains à rien. Proactif, je dirais que cela permet d'orienter l'avenir.  

Une autre question reste à poser entre vieux, bobos et has-been: "To be or not to be".

Alors, je propose ce petit fichier de "Papy chez Carrefour" que quelqu'un m'avait envoyé tout récemment, quelqu'un qui était loin d'imaginer que son fichier allait me servir aussi rapidement.

Le monde change en accéléré. Rien d'immuable même sans prophète. J'étais en accord avec Paul Jorion, dans cette vidéo et pas dans d'autres.

"La société est devenue beaucoup plus violente" comme disait Jean-Marc Meilleur, procureur du Roi à Bruxelles.

Bientôt les élections et les débats électoraux vont foisonner et les champions vont s'affronter.

Marius, répète-moi, encore une fois, cela me faisait tellement plaisir: "tu me fends le cœur"...





 

L'enfoiré,

 

Citation:

 

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Mise à jour 7 avril 2014: On célébrait l'anniversaire du génocide au Rwanda. Bien éloigné de l'objet et du sujet de ce billet, et pourtant... Il y a ceux qui débattent et ceux qui sont sur place et qui le vivent. Colette Braekman a eu une vision de très près des événements.

 

0.jpgMise à jour 8 avril 2014: Paul Magnette répliquait après le débat qu'il avait eu avec Bart De Wever.

"Le modèle scandinave de la NVA, le leurre de bart de Wever".

Quel comble d'entendre Bart De Wever, comme chantre du modèle scandinave, à se réclamer des pays scandinaves alors qu'il dénonce à la fois les prélèvements trop élevés et les prestations sociales trop généreuses en Belgique.

La Concertation sociale en Allemagne.

L'innovation et l'éducation en pays scandinaves.

Etre fier du modèle belge reconnu, comme tel, dans le monde.

Les pays scandinaves ne sont pas un modèle, mais une leçon comme la Finlande qui fait de la remédiation, cherche la meilleure alimentation et remédie au décrochage scolaire et éviter de reproduire les inégalités à l'école. Quand aux "vieux", il s'agit de les reformer".

 

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