Uchronie d'un quinquennat pour rien? (15/04/2017)

3.jpgIl y a un an, je parlais du passage de la démocratie représentative à la démocratie participative.

A la veille du grand scrutin en France, un poisson d'avril et une révision de ce qu'est l'Europe via son histoire, me paraissaient les plus adéquats.

Eric Zemmour a écrit "Un quinquennat pour rien" en parlant du mandat présidentiel de François Hollande.

En serait-il autrement avec un autre président, un autre système de gestion de la société ... en remontant le temps? Peut-être...

Il y a trois ans, en 2014, j'écrivais avec un certain humour "Zo dom & go more" dans le cadre des élections belges, suivi de "Démocratie européenne" au niveau "européen".

En France, entre gauche et droite, les repères se brouillent. On ne sait plus qui est qui et qui fait quoi.

La droite caractérisée par la tradition, la sécurité, le patriotisme et le la performance se mélange à la gauche identifiée par la solidarité, l'humanisme et la générosité.

Les électeurs demandent un vrai renouveau.

Mais lequel et comment?

La philosophe Cynthia Fleury écrit: "On a trop voulu dissocier éthique et politique. État de droit et État social. La démocratie rappelle cette vieille leçon de l'indivisibilité des principes comme exigence ou comme utopie, mais son seul socle d'opérativité.". 

Le Monde diplomatique parlait d'une réédition du piège du vote utile pour les prochaines élections françaises.

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Comme il y est écrit, François Hollande a été le chef d’État le plus impopulaire de la Vème république après son prédécesseur Nicolas Sarkozy déjà répudié.

Une certaine mollesse de celui que certains appelaient Flamby, était visée alors qu'il avait un pouvoir relativement absolu comme l'écrit Gérard Davet dans "Un président ne devrait pas dire ça".

1.jpgEn 2012, le PS contrôlait la présidence, le gouvernement, l'Assemblée nationale, le Sénat, 21/22 régions, 56/96 départements, 27/29 villes de plus de 100.000 habitants. 

Mais tout est allé sans ressort, sans retour sur investissements qui ont permis des écarts par manque de management efficace menant à des affaires. 

Les "affaires" ont abouti à une défiance vis-à-vis de la politique corrompue par l'argent mortifère qui agissait contre l'intérêt général.

Certains pensent, dès lors, à une rotation forcée des pouvoirs pour éviter l'oligarchie. Un vote par tirage au sort...

Techniques qui seraient orchestrées par deux ou trois mandats et puis s'en vont...

0.jpgCela n'a rien empêché au vu de ce qui s'est passé en Russie dans l'échange de "bons procédés" entre Poutine et Medvedev.

D'ailleurs, des mandats de combien d'années? Quatre, cinq ou sept ans?

Dimanche, Erdogan aura peut-être reçu les pouvoirs absolus et les coudées franches comme autocrate pour éliminer tous ses adversaires après la révision de la Constitution turque.

Une réédition de la présidence de  Atatürk en "style islamique".

La démocrature se met en place insidieusement sans crier gare

Médiapart écrivait qu'il y avait urgence démocratique...

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Les élections sont des moments particuliers pendant lesquels on compte les "pour" et on décompte les "contre" mais quand on ne voit plus que des "contre", cela se corse.

L'homme est ainsi fait même au travers des époques, il se remet en question via des représentants hiérarchiques en délégation de lui-même dans une réaction de protection et de la tranquillité de sa propre vie en famille en se foutant du tiers et du quart.

0.jpgMais quand cela va mal, il veut faire table rase du passé. 

La politique de la table rase n'a duré qu'un an après la révolution française à partir de septembre 1791.

L'acte de désintéressement n'a pourtant pas éliminé les calculs d'écartement des adversaires politiques.

Renverser les idées du peuple de l'époque était une affaire de discours et d'orateurs qui allaient casser la baraque sans vergogne.

Et comme dit Thomas Gunzig, ce n'est pas parce que une idée vient de la gauche ou de la droite qu'elle est mauvaise, mais il y a toujours ceux que l'on aime bien et celui qui est une "clette" et qui dit des conneries... 

En est-il autrement hier, aujourd'hui et demain d'ailleurs?

 

 

 

0.jpgUn dossier sort cette semaine dans l'hebdomadaire Moustique.

- Bonjour Eriofne, on peut en discuter?

- Bonjour Black Panther, bien sûr... Bienvenue. 

- Seuls 21 % de nos citoyens considéraient que le système politique belge n’était pas un échec, 68 % trouvaient que la démocratie fonctionnait mal ce qui laissait à penser qu’une majorité d’entre nous seraient tentés par un “pouvoir fort”.

- Un pouvoir pour résister à qui, à quel pouvoir?

- Tous, m'fi, puisque ils m'emmerdent tous à un moment donné

- Aux grands de ce monde ou contre leur propre force?

- Aux grands de ce monde quand ils ne sont pas efficaces.  

- Donc dans une logique de délitement du lien social, tu trouverais une réponse sans compromis en faisant appel à un panel citoyen. Es-tu prêt à en prendre la tête?

- La tête d'un grand panel citoyen? Tu te fous de moi. Je n'ai pas assez de boulot comme ça avec le travail, la famille, les amis et les gosses? Faire de la politique, c'est de la m...

- Je pense que l'on ferait mieux de retourner à l'actualité. Je ne vais pas te roucouler l'affaire de l'establishment.... 

- Dans "Plus rien à faire, plus rien à foutre", Brice Teinturier parle de la crise de confiance envers la démocratie dans une "PRAF" attitude. 

- Roland Cayrol sortait lui, "Les raisons de la colère". Sommes-nous occupés à rejouer "Les raisins de la colère" de John Steinbeck dans un nouvel épisode?

- Tous pourris.

0.jpg- Les affaires font déborder le vase, un commentaire disait à la suite de celle de Publifin disait: "Tout est légal mais suffisamment éthiquement incorrect pour que la nécessité de changer la Loi démocratiquement... Nous n'avons aucun moyen de changer la loi. De grâce, sortez de cette bulle intellectuelle peuplée de bisounours où l'on s'imagine que la démocratie permette ce genre de chose. Nous sommes toujours dans un système féodal où les seigneurs et les suzerains dictent leurs lois et imposent la dîme et la taille à leurs vassaux et aux serfs...
Seuls les termes ont changé. Seule une forme moderne de jacquerie pourrait peut-être changer les choses. Et même, j'en doute : que faire contre un pouvoir qui dispose de la force et qui aura la volonté de l'appliquer s'il se sent vaciller ? ...". 
La journaliste Peggy Noonan qui a écrit «Trump and the Rise of the Unprotected» sur le succès de Trump l’année dernière, vient de remporter le Prix Pulitzer.
C'est pas peu dire...
 
- La culture d'exemplarité et de décence politique n'est pas encore descendue des pays nordiques. Il parait que là-bas, cela n'arriverait pas.
0.jpg- C'est todi les ptits k' on spotche et les riches sont contre les pauvres. Je connais... La classe moyenne s'est tassée. Les pauvres et les riches creusent leurs différences dans un "gap", un trou infranchissable. Et ces petits continuent à engraisser et à encenser leurs vedettes du show-biz et du sport, parce qu'ils leur font rêver. 

- Panem at cicenses. La résistance des traditions est tenace mais ne tient pas face une modernité qui s'installe à grande allure.

- Tu as raison, rien ne va apparemment plus dans les relations entre les citoyens et leurs dirigeants comme le rappelait le JT de mercredi au sujet des présidentielles ressenties entre déception et colère (16:35-19:00).

- Est-il possible de changer les lois démocratiquement "Where an Idiot has a say"?

- C'est une bonne question quand les informations du "cloud", soit-disant réservées aux seigneurs et suzerains, y distillent à loisirs, leurs vassaux et serfs. 

Le grand changement de notre époque: le monde d'informations circulent à la vitesse de la lumière.

Comme les citoyens n'ont plus le temps pour faire autre chose, on ne cherche plus à savoir d'où elle vient et où elle part.
Puis, il y a la pub qui dit que "Le "Digital Wokplace" en passant par l'unification des technologies (e-mail, messagerie instantanée, médias sociaux, applications RH, outils de réunions virtuelles…), mettrait en cohérence l'ensemble des moyens de communication, transformerait « l'expérience collaborateur », favoriserait l'efficacité et l'innovation collaborative".

0.jpg- Il nous faut un pouvoir fort....

0.jpg- Le revirement récent de Donald Trump nous montre ce qu'apporte un pouvoir fort. "L'America first & great again" n'est plus qu'un souvenir de campagne. La realpolitik a repris du poil de la bête dans des illusions trahies. Son pragmatisme de circonstance n'en fait pas un idéologue. Il navigue à vue dans des actions ponctuelles pour surprendre ses adversaires et en définitive, les éradiquer en supprimant les dissidences. Montrer sa force en bombant le torse, il l'a prouvé en Syrie et en sortant sa grosse Bertha, sous le nom de MOAB en Afghanistan en pointant la Corée du Nord par ricochet. Donc, vu la possible escalade, n'espère pas un pouvoir trop fort tout de même sinon les Lumières pourraient s'éteindre et tes Droits de l'Homme vont vraiment devenir des droits de l'Ohm comme unité de résistance. 

 

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0.jpg- Le roman "Tous" de l'écrivain belge, Grégoire Polet, imagine une VIème République en France et en Belgique, comme une fédération d'un noyau dur dans l'Union européenne.
Il était interrogé podcastun matin et une autre fois dans "Quel monde on vit"
Née d'une indignation de la population, il n'y aurait plus vraiment de hiérarchie mais une démocratie directe sous forme d'utopie racontée comme une uchronie parfois fantaisiste qui se situe entre 2012 et 2013.
Pour rappel, l'uchronie est un point de divergence au moment où l'histoire réelle diverge provoquant un changement d'orientation du cours du temps différent de la réalité.
Le roman met en scène, l’ascension du parti "TOUS" en France, du parti "EO" en Belgique, vu par une jeune activiste belge, embrayé par un vieux diplomate grec et par un citoyen polonais.
Le but serait de faire reprendre goût en l'avenir et en la politique.
Babelio ne donnait pas beaucoup d'opinions sur le livre à part une remarque de LaLibreBelgique "Grégoire Polet étaye son récit de multiples analyses. Hélas !, trop pour donner au livre sa chair romanesque, écrivant plutôt un conte politique, une "Utopie" comme jadis Thomas More".
L'idée de lire un tel bouquin m'est tout de suite apparue. J'aime les utopies... 
 
Quelques phrases reprises dans le livre écrit en trois histoires imbriquées en une seule pourrait donner ce qui suit:
 
0.jpg"En Belgique, les réflexions démocratiques croupissent en attendant le moment que le bien commun se trouve menacé de façon la plus terrible en crise imminente. Une audience avec le roi pour parler du mouvement EO, diminutif de EveryOne, était aussi difficile à obtenir qu'avec le pape et Tintin. En suivant le décor le plus bigarré aux grilles du palais, le monde EO, révolutionnaire à mort, pour entrer dans le labyrinthe de l'absurdie belge caractérisée où on ne peut instrumentaliser l'image du roi. C'est alors que le miracle en secret se produisit en un échange capital avec lui. Pas de coup d’État comme action préventive. Seulement, une mise à la retraite anticipée d'un subalterne du palais qui servait d'aveu de la nostalgie, de l'insignifiance politique qui ramenait à l'égalité républicaine. Drame de l'aveu sans nuits de Longs Couteaux avec la honte qui retombe sur les journalistes et sur ceux qui n'ont pas poussé à la victoire d'EO. Depuis, les yeux du monde étaient braqués sur la Belgique avec ce qui pouvait choquer à l'étranger.
Ne pas bâtir son mouvement sur la contestation et la négation, mais seulement sur le réexamen du réel et l'image du possible positif et du créatif et de la régénération. La créativité est l'ADN de la démocratie réelle. Punir la malhonnêteté de l'Etat paternaliste et sortir des décennies de délégation des pouvoirs politiques se fait par une Assemblée tirée au sort pour politiser la population.
Une société fonctionne mieux quand les citoyens sentent qu'ils sont impliqués dans le processus de décision., que la société dépend d'eux et non qu'elle vit sur eux. La participation apporte plus que la contraignante gauche radicale. Les manières de relever un peuple humilié se créent en exploitant sa colère comme Lenine, en utilisant le pacifisme comme Gandhi ou par EO en Belgique et "Tous" en France.
S'occuper du monde comme un tout sans ingérence. Plus personne ne serait considéré comme étranger avec une carte d'identité mondiale avec des racines semblables à celles de l'ONU. Même la révolution française dissipe le doute qui suivit les derniers soubresauts de la particratie qui annonçait le chaos.   
Dans la devise d'Utquador "Le débat parle, l'idée écrit". Or, l'idée n'est plus lue tant qu'on y est habitué et on néglige de se souvenir de son origine géographique. Mais, quand on remarque que changer coûte moins d'effort que de rester immobile par le statu quo, le soulagement vient du futur avec plus de plaisir.0.jpg
Le réalisable l'emporte alors sur l'impossible difficulté. Pourtant, nul n'était dupe.
Le ressort de la convention a demandé de l'ambition, de l'intuition générale et une perspicacité hors mesure aux usines de produire comme la nature le fait.
Un nouveau président use de son pouvoir dans une réforme constitutionnelle ouverte.
L'Union européenne, c'est la machinerie inventée pour attacher deux ennemis mortels dans les liens d'une paix définitive.
Les idées universitairo-citoyenne des DP français disent que toutes les compétences qui touchent à l'international et au mondial comme l'armée doivent être reportées au niveau européen.
Il semble qu'un dieu de l'Olympe avait pris l'Europe sous sa protection et inspiré à ses ennemis la maladresse de se détruire. Cela a marché. 
Les commanditaires n'escomptent pas un exemple de stabilité sans profiter de l'occasion pour encourager le retour d'un président issu des partis traditionnels.
La technique de réconciliation européenne devrait même être essayée au Moyen-Orient par le partage de la ressource de l'eau, souvent source de conflit, comme ce fut le cas du charbon, de l'acier et de l'énergie nucléaire pour l'Europe,
sous une autorité supranationale dans une diplomatie discrète, lente et profonde pour arriver à une paix à long terme.
La solution réelle d'autonomie énergétique de la fusion nucléaire sans déchets et sans danger par biomimétisme de l'hydrogène dans le soleil, reste un projet majeur. 
 
Le mouvement Metanoïa du vieux diplomate grec, met en place une caisse de l'impôt volontaire, parastatale pour l'application de certaines politiques ciblées comme celle du refinancement et de l'éducation.
Les adversaires du mouvement le qualifient d'accident politique dans un pays qui tangue.
L'absence d'espoir rend l'impôt inutile dans une spirale infinie.
On se rend compte que sans doute, cela ne pourra pas durer éternellement et le système se grippera, mais en attendant, on applaudit.
Pour ce diplomate grec, quand on ne peut continuer à travailler dans cette atmosphère sans soutien, en finale, c'est toujours la démission qui permet de passer la gloire du monde.
Ce sera l'expérience de la plèbe de plus dans une retraite anticipée. 
Deuil de la nature, au souvenir des grandes actions que l'injustice des hommes contrait à revoir en simples citoyens au bord de la place des Grands Hommes.
 
Quant au citoyen polonais dont le fils était autiste, mort dans un banale noyade à cause de la Statoil, dit à l'adresse de ce vieux diplomate grec 'Monsieur le puissant, votre irresponsabilité a étouffé ma famille, votre cynisme l'a noyé. A la douleur vient s'ajouter l'humiliation de me poser sous une banderole à Bruxelles pour protester devant le Parlement européen.
Bruxelles est une ville étonnante. Elle me distrait de mes douleurs. Les transports sont gratuits. Les gens sont détendus. Les gens se parlent facilement entre eux, sans même se connaître. Pas besoin de mots de passe.  
Je suis venu sans espoir pour vous accuser et obtenir justice. Je voudrais que vos charges vous écrasent. Votre chute ne me relèvera pas. Vous ne viendrez pas me rencontrer par peur de la vanité de vos actions et du crime involontaire et permanent de votre commodité. De ma propre initiative, je ne serais pas venu le dos courbé pour parler de moi et d'une nation blessée dans sa nature et sa chair. Puisque je dois accepter nos deux mondes juxtaposés et contraires sans qu'aucun ne doive annuler l'autre pour l'avenir du monde avec l'impression d'y être arrivé au dernier jour et d'y passer désormais toute ma vie comme un service que je rends gratis mais avec le respect de la douleur et l'exaltation de la joie, je veux mourir à l'orgueil et à la fierté, à la respectabilité. 
Par des morts, on se rapproche de la lumière et de la transparence puisque notre vie est une succession d'éternités disparues.
Notre sagesse n'apporte pas l'apaisement. Pour qu'elle ne pèse plus, il faudrait être et disparaître ou changer nos réflexes de méfiance de prédateur en les inversant.
Quand on est responsable, on réagit, mais mon ticket pour ce monde-là n'est plus valide.
La politique n'est plus qu'une affaire de domination et de rapport de force qui tue au passage par la peur de la sanction électorale. La fin de la professionnalisation de la carrière politique pourrait y remédier.
Aux politiciens, je dirais que grand bien leur fasse, de leurs avenirs, de leurs grandes décisions, de leurs tempêtes dans des verres d'eau et de leurs marées qui les tuent.  
Je m'absente et retourne dans mon jardin en Pologne avec le cœur léger pour cultiver l'éternel silence de mon fils". 
 
1.jpg Après la lecture de ce résumé qu'en penses-tu?

- Si la démocratie directe fonctionne, pourquoi pas? C'est à tenter.

- N'applaudit pas trop vite. Ce n'est que le premier acte qui pourrait t'y mener. La démocratie directe crée un malaise. 

  "Un monde sans managers", un billet qui rappelait qu'il fallait certaines qualifications.

- Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

- Bien d'accord. Il faut le temps pour pouvoir tenir ces qualifications à jour et de la motivation perpétuelle dans le caractère pour ne pas paraître un rigolo désintéressé.

En trois phases distinctes, le roman de Georges Polet démontre que chaque acteur a retrouvé sa place devant un miroir sans tain.

Le premier chapitre enthousiasmant de la jeune activiste belge, passe la main au vieux diplomate grec pragmatique dans le deuxième qui, lui-même, est mis en pièce par le citoyen polonais.   
Chacun à sa manière, a recherché dans l'autre, la raison de son propre malheur, sans la trouver parce que chacun ne comprend l'autre. 
L'uchronie et l'utopie ont rejoint l'actualité, bête et méchante...
L'humour était nécessaire pour adoucir la dose recommandée par le rôle de "médecin des âmes indignées".
"Les politiques ont pris l'habitude d'utiliser des mots qui font sérieux plutôt que des mots qui font sens" disait Christine Taubira. 
Ce diminutif "EO" de "EveryOne" suivait peut-être la tentative du Dr Zamenhof de réunir les peuples par la langue artificielle "esperanto" dont l'alphabet est aussi "EO". 
L'union fait la force ne semble pas être la voie suivie quand elle devient une farce.
Sans apprendre sur comment fonctionnent les idées des autres, sans percer leur jardin secret, pas de solidarité n'est à espérer.
- Pourquoi faut-il toujours apprendre?
- Parce qu'il y a trop de différences dans ce monde et que l'évolution des idées va plus rapidement qu'autrefois.
Les mouvements de grogne traversent tous les pouvoirs par interférences tout en désignant l'autre comme responsable d'une situation scabreuse qu'il a peut-être créé sans se rendre compte. L'erreur serait de crouler après coup par les remords et des recueillements malsains.
Tu connais la votation populaire helvétique par ses référendum?
- Bien sûr. Je la préfère. Mais instrumentalisée par les populismes, elle montre les limites de ses droits d'initiative. Imposer un référendum pour contrer un projet de loi quatre fois par an après avoir réuni les signatures de citoyens, mène à un état de campagne permanente avec des résultats parfois controversés quand cela devient un outil de marketing. 
- La démocratie construite à la manière que décrit Guillermo Guiz avec humour m'a bien plupodcast et transposée de la Belgique à la France aussi d'ailleurs podcast
 
- Moi aussi. Mais, si les prestataires de services redeviennent des serfs, c'est qu'ils n'ont pas compris leur métier.
Tous voudraient avoir les coudées franches dans son coin carré. Mais, tout dépend de l'endroit où ce coin se trouve. Etre parmi les "In" et pas dans les "Out", c'est rester dans le coup coûte que coûte.
 
- Tout cela est affaire entre la politique et les citoyens. 

- Pas du toutLa zizanie existe partout et dans tous les sens. Souvent par manque de moyens financiers ou par mauvaises attributions de ses allocations et de ses prérogatives. 

0.jpgFrançois Fillon a ressenti un assassinat politique par la justice et les médias qui l'attaquent en remontant dans son passé.

Pour lui, les votes du peuple auraient plus d'importance que son passé troublée par des affaires. 

Macron, lui, désire moraliser la politique. 

Donald Trump ne supporte ni les médias, ni la justice qui font obstacle à ses directives.

Il s'est vu contré par la justice par le côté exécutif du Congrès.0.jpg

Il s'est mis à dos l'establishment en mettant en présence les cols bleus contre les cols blancs. 

La Justice est aussi sur le liste mais, cette fois, au prétoire sur le banc des accusé.

- Je me souviens, Bruno Coppens précédait, le juge podcastLuc Hennardpodcast

- Si tu veux t'instruire sur la justice, le dernier livre de l'avocat pénaliste Eric-Dupont Moretti, "Directs du droit" a quelques anecdotes à te raconter au sujet des manipulations des jurés d'assises pendant le délibéré, de la presse qui n'est pas avare d'informer ses lecteurs de "vérité abusée" pour combler les trous de l'instruction rendant le public, jurés par délégation.

"Le crime est le lien géométrique du malheur humain", disait Badinter.

L'avocat fanfaron du 20ème siècle, Maurice Garçon écrivait "Les politiciens sont abjects. Leurs intérêts électoraux leur font faire des ignominies. Lâches, trembleurs, pusillanimes, ils se servent de tout ce qui pourrait flatter leur pouvoir. Leur indépendance est une plaisanterie. Plus ils montent dans la hiérarchie, plus ils sont serviles. Il n'aiment pas les avocats.".

- Les trois pouvoirs traditionnels de la démocratie, le législatif, l'exécutif et le judiciaire sont là pour cela.

- Le quatrième est attribué au pouvoir des médias et le cinquième, au pouvoir du peuple s'il veut participer. Thomas Gunzig ressortait les envies de plus de pouvoirs dans un ordre protocolaire quand on a déjà des pouvoirs: podcast.

0.jpg- Et dire qu'on est aujourd'hui capable de créer un "homme augmenté" qui se retrouverait dans l'art de l'utilisation commune de son cerveau et de son cœur.

- Tu l'as dit. Le problème c'est que le cœur a ses raison que la raison ne connait pas et ne veut pas connaître.

- Si le cœur abreuve le cerveau et a, parfois, mal à son passé, le cerveau, insensible à la douleur, réagit en fonction de ses neurones qui s'excitent en cœur.

- Tout devient bien plus nébuleux quand le deuxième cerveau présent à l'origine de tous les êtres vivants, entre dans la danse.

0.jpg- Deuxième cerveau?

- Ben oui, le cerveau primitif, entérique, bourré de neurones.

- Un cerveau entérique? Tu rigoles?

- Tu ne sais pas ce que c'est? Je l'ignorais aussi. Ben, c'est dans ton ventre d'après cet excellent documentaire de ARTE. Malheureusement, il n'est plus totalement disponible. ("Les super-pouvoirs de l'intestin"). Ce cerveau original produit 95 % de la sérotonine qui, comme neurotransmetteur, participe à la gestion de tes émotions jusqu'à perturber tes communications.

- Pas étonnant des dégâts que ce ventre peut apporter quand l'embonpoint passe à la démesure et surtout quand, en plus, les yeux sont plus gros que le ventre.

- Tout à fait. Si notre panse est influencée par nos yeux, cela devient même cataleptique.

- (sourire) C'est la cata, quoi. Et dire que les chercheurs commencent à peine à explorer notre ventre.

3.jpg- On pourrait enfin comprendre où va le monde et pourquoi une uchronie pourrait faire remonter tes neurones du ventre vers ta tête en passant par ton cœur... Tu parles d'un voyage... Un quinquennat pour rien? Absolument pas. Au moins, il fait réfléchir.... Maintenant, libre à toit, si l'uchronie tu appelles cela un passéroscoop comme Laurence Bibot:podcast
 

Pour te remercier de ce dialogue, je te fais écouter le début et la fin de la pièce de théâtre à laquelle j'ai assisté, il y a une semaine: début podcastet finpodcast

"La porte à côté" de Fabrice Roger-Lacan avec Marie-Paule Kumps et Bernard Cogniaux qui vivent en couple sur scène et dans la vie.

Ramené à un couple, le synopsis suit la voie de ce qu'on vient de parler en parlant de deux voisins de palier qui ne savent pas se piffer. Elle est psy et lui vend des yaourts. Tout les éloigne. Ils se détestent comme des millions de célibataires perdus dans la ville, mais tous deux souffrent de solitude affective et cherchent l'âme sœur sur les sites de rencontres. Pour mieux connaître la vérité de l'autre, il suffit de l'offenser. Non?  

"Le voisin est un animal nuisible assez proche de l'homme" disait Pierre Desproges...

Mais comme en électricité, le "+" et le "-" parviennent toujours à s'attirer.


 

Eriofne,

 

22 avril 2017: Les Belges sous la loupe "Noir, jaune, blues 2017.." dans le documentaire du 26 avril.

Les résultats dressent le constat d'une société en rupture de confiance. Mais c'est aussi le portrait d'une société qui se cherche et qui cherche des solutions pour se construire un avenir meilleur.

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15 mai 2017: Bruno Coppens a trouvé le père de Macron podcast

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