The light and the dark of the Web (16/03/2019)

2.JPGLe 12 mars 1989, naissait sur les fonds baptismaux d'Internet,  le bel enfant qu'on appelait le Web, le WeWeWe. Nous sommes donc 30 ans plus tard.
Depuis, tout le monde doit se mettre à la carte digitale pour ne pas perdre toutes ses chances de communication avec le monde extérieur.
Le Web est déjà en version 3.0.

J'avais déjà entamé le sujet en novembre 2018: "Le futur antérieur des pouvoirs selon Alvin Toffler" et "Après la métaphore de Toffler, le 21ème siècle paradoxal" .
En 2006, j'écrivais déjà "Internet reste net".

L'Echo du weekend du 2 mars contenait ces réflexions: "Dès le 12 mars, le Cern célébrera les 30 ans du WorldWideWeb, véritable fenêtre sur un nouveau monde. Son concepteur, Tim Berners-Lee, le voulait "universel", "gratuit" et "sans contrôle centralisé".
C'était sans compter l'insoutenable légèreté de l'espèce humaine
.
L’histoire en a décidé autrement et
la toile s'est refermée sur son concepteur.

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Gestion de l’information: une proposition.

Histoire: Lorsque en mars 1989, Tim Berners-Lee, informaticien britannique au Cern, dépose sa "proposition" sur le bureau de son chef, Mike Sendall qui ne se rend pas compte du trésor qu’il tient en main.

"Vague mais excitant…J’aime bien le type de navigation que cela permettrait. Intuitivement habile et potentiellement convivial.", note Mile. Un titre humble pour ce document et seize pages schématiques qui vont transformer le monde.

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"Information Management: A Proposal" est le premier document sur lequel Tim Berners-Lee décrit son idée.
En haut à droite, son chef écrit ses premiers commentaires: "Vague but exciting…"

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Convivial

L'organisation européenne pour la recherche nucléaire, le CERN est l’un des plus grands et plus prestigieux centres au monde, localisé à cheval sur la frontière franco-suisse dont 17.000 scientifiques travaillent dans leur laboratoire aux quatre coins de la planète.
"L’information se perd tout le temps, le Cern est un modèle en miniature du reste du monde dans 10 ans, on pourrait voir apparaître beaucoup de solutions commerciales à ces problèmes, mais aujourd’hui, nous devons trouver quelque chose qui nous permet de continuer", dit Tim.
Dans son bureau, au deuxième étage du bâtiment 31 du Cern, Tim développe ce qui constitue les fondements du web, au départ d’un concept: l’hypertexte, une technique qui relie par des hyperliens un ensemble de documents sur la base des informations qu’ils contiennent.
Le pionnier américain des technologies de l’information, Ted Nelson, l’a inventé en 1965 dans un projet de système d’information appelé Xanadu que Tim reprendra dans les grandes lignes.
Toujours utilisées aujourd’hui, il y ajoute l’http, qui permet la connexion entre les documents, l’html, qui organise les pages en un langage unifié et l’url, qui assigne une adresse à chaque document.
"Une autre idée qui est moins importante dans l’immédiat mais surtout une question de technologie et de temps, est l’utilisation de documents multimédia, contenant des graphiques, des discours et de la vidéo.",
imagine Tim.
Pourtant, la "proposition" a du mal à traverser les murs du Cern. Tim doit compter sur la hargne du Belge Robert Cailliau, un collègue ingénieur dont le bureau se situe à l’autre bout du site, côté suisse.

 Amusant que ce soit un Belge quand on se rappelle de l'histoire du CDU
avec ces deux Belges Henri La Fontaine et Paul Otlet.

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Le 12 novembre 1990, tous deux publient pourtant une révision de la "proposition" originelle, avec le titre "WorldWideWeb: Proposal for an HyperText Project". Ils comptent six mois de travail avec 4 ingénieurs software et un programmateur, pour un prix coûtant de 50.000 dollars. Le 17 mai 1991, le Cern installe le premier "WWW" sur toutes ses machines centralisées en mettant le monde dans une "boule à neige".

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L’invertébré de la Maison-Blanche

Mais ils veulent aller plus loin. Internet existe déjà, des sites sont actifs mais sans être en connexion les uns avec les autres. Malgré la réticence du Cern, le 30 avril 1993, ils obtiennent du centre une déclaration autorisant la mise à disposition du web dans le domaine public. Le code source devient accessible à tous et ils veulent que "la paternité soit universelle", que le logiciel fourni soit "gratuit pour tout le monde" dans un web "grand ordonnateur de l’internet", mondial pour que le Big Bang puisse démarrer.
Les compteurs s’emballent. En juin 1993, 130 sites rejoignent le web, l’année suivante, 2.738. Puis ce sera 23.000, 250.000, un million. Le "Guide to the WorldWideWeb", hébergé sur le site internet du campus, vise à répertorier, classer et rendre accessible cette masse de sites en devenir.
En 1994, s'y ajoute la plateforme créée par deux étudiants de l’université de Stanford, Jerry Yang et David Filo qui viennent de fonder ce qui deviendra Yahoo! (pour Yet Another Hierarchical Officious Oracle).
Année d’un événement discret mais combien décisif pour l’avenir, le site HotWired, ancêtre du magazine technologique Wired, vient juste de naître, et publie déjà sa première publicité en ligne. "Les gens nous ont dit: si vous placez une pub en ligne, internet va vous vomir dessus. Mais, je trouvais ça ridicule. Il n’y a quasiment aucune activité humaine qui ne soit commerciale. Pourquoi internet serait-il l’exception?, raconte son cofondateur, Louis Rosetto, au magazine de commerce en ligne Digiday. Alors, on s’est dit: ‘On s’en fout’, on a continué et on l’a fait.".
Pourtant, les pionniers du web et ses premiers utilisateurs continuent à croire en l’inviolabilité de leur création, en l’universalité de ses valeurs, au potentiel de sa diffusion.
"Quand nous avons publié notre collection en ligne, nous étions les premiers à le faire. Nous estimions que les usagers eux-mêmes pouvaient nous aider à compléter les informations que nous diffusions", dit Bruno Jacomy, historien de la technologie et, à l’époque, responsable scientifique du musée des Arts et Métiers à Paris. On ne parlait pas du tout de valeur marchande à l’époque.". C’était un Wikipedia avant l’heure. .

Pour pousser son héritage dans cette voie, Berners-Lee quitte le Cern et rejoint le MIT. Il fonde le "World Wide Web Consortium" ou W3C, et écrit une véritable Constitution à ce nouveau pays virtuel.
"Un seul web partout et pour tous", telle est sa devise.
Mais, les coups de canif ne tardent pas.
Le danger ne viendra pas tout de suite des gouvernements mais des garages de la Silicon Valley.
Avec Yahoo!, Jerry Yang et David Filo sont devenus les notaires du web, Jeff Bezos, le bibliothécaire, a
vec Amazon qui entame la plus grande cyber-aventure à ce jour.
En 1995, Microsoft, après avoir raflé le trône des ordinateurs personnels, lance son Internet Explorer qu’il impose à tous ses utilisateurs.
En 1996, dans sa chambre de Stanford, Larry Page cofonde Google avec Sergey Brin. Ils ont le génie de classer les pages recherchées suivant un ranking, qu’ils monnaient à grand prix. Outre cette fonction passive, de consultation, de nouvelles sociétés offrent des plateformes de discussions: les réseaux sociaux pour que le monde virtuel achève sa mue et que désormais, on discute davantage sur le web qu’avec son voisin de palier
.
Le 8 février 1996, échaudé face à la pornographie qui se répand sur internet, le président américain Bill Clinton signe le Communication Decency Act pour mettre au pas les coupables. La loi va bien au-delà puisqu’elle interdit également l’indécence, notamment dans les textes et dans les livres, ce qui, selon ses détracteurs, enfreint la liberté d’expression.
En réaction, le très libertarien John Perry Barlow rédige sa "Déclaration d’indépendance du cyberespace", adressée au "grand invertébré de la Maison-Blanche", texte fondateur pour tous les utopistes du web.
Pour lui, les lois des gouvernements n’ont pas de prise sur le web.
"Elles se fondent sur la matière. Ici, il n’y a pas de matière. Nous allons créer une civilisation de l’esprit dans le cyberespace. Puisse-t-elle être plus humaine et plus juste que le monde que nos gouvernements ont créé", d'après Barlow.

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La parenthèse Gutenberg

Le web devient le terrain de chasse de la nouvelle économie. Accessible à tous, tout le monde peut en faire ce qu’il veut, "the sky is the limit". On l'appelle depuis "the cloud".
La bulle boursière, créée à la fin des années 1990, éclate, nettoie les déchets mais n’entame en rien la folie des grandeurs.
En quelques années, la puissance d’internet écrase tout en signant l’épiphanie de la mondialisation.
En 2006, "La Terre est plate", annonce le journaliste du New York Times, Thomas Friedman, dans son best-seller du même nom. Pour lui, les technologies de l’information ont abattu les dernières frontières. Le cybermonde permet les idées les plus folles sur l’avenir du genre humain. Il dématérialise notre quotidien, désincarne nos corps, atteint le point Oméga de Teilhard de Chardin, ce stade ultime, suprême, ontologique de la conscience collective.
Les utilisateurs découvrent ce monde stupéfiant et s’y précipitent avec candeur, comme des Pinocchio au Pays des jouets. Ils ne se doutaient pas que ce qu’ils y trouveraient n’a de gratuit que ce qu’ils connaissaient dans l’ancien monde. Cette liberté qu’ils y voient n’est qu’un miroir déformant, une lumière faussée, projetée sur le fond de leur caverne.
Dans la préface du livre "Aux sources de l’utopie numérique" du spécialiste américain de l’histoire des médias, Fred Turner et Dominique Chardon dévoilent comment les géants technologiques ont utilisé les valeurs fondatrices du web pour les retourner en leur faveur: "Leur pouvoir sur les internautes n’a pu s’étendre jusqu’à la constitution d’un quasi-empire qu’en empruntant aux pionniers les valeurs qui ont nourri le ‘capitalisme du partage’ des grands acteurs du réseau.".
Chaque visite dans ce nouveau monde est encodée, utilisée, réfractée.
Les internautes ont goûté aux charmes et aujourd’hui, en se grattant la tête, ils sentent les oreilles d’âne leur pousser sur le crâne.
Les pépites technologiques d’hier sont devenues des monstres de données, qu’elles vendent aux plus offrants.
La petite publicité de HotWired s’est transformée en étalages ciblés que chaque client est obligé de parcourir avant d’entrer.
La discussion anodine du voisin qui nous était proche, passe désormais par les filtres des algorithmes ou ceux, plus insidieux, de groupes politiques, d’institutions ou même d’États peu scrupuleux.
Les noms ne manquent pas pour décrire la face sombre du web: Trolls, Cambridge Analytica, NSA… Trente ans après la naissance du Web, le corolaire paradoxal de l’universalité préconisée de ses pionniers s’est atomisée, la liberté s’est refermée sur elle-même, l’identité du monde a laissé la place à l’identité brutale du "je".
"Internet est l’ambiguïté même, et peut-être la plus fabuleuse des ambiguïtés, nous dit le philosophe Pascal Chabot.
En créant une plateforme commune et universelle, il crée aussi une diffraction sans précédent du monde.
Sous les apparences d’identité et de répétition se cachent en réalité des distances infranchissables dans cette métaphore du village ‘global’, avec ses rues proprettes et son clocher devient en réalité, une tour de radiodiffusion et donne à penser le contraire de ce qu’est l’internet comparable à un univers alvéolaire ultra-complexe, avec ses zones inexplorées, son dark web, ses protocoles cadenassés par les initiés, ses surveillances clandestines.
Suite au scandale de Cambridge Analytica et du vol de données de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook, Tim se dit "dévasté" par les événements lors d'une de ses rares interviews au magazine Vanity Fair:
"Nous avons démontré que le web a déçu l’humanité au lieu de la servir, comme il était censé le faire.".
En octobre 2018, il a présenté le projet, Solid comme plateforme en accès libre capable de stocker nos données personnelles.
La complexité de cet univers incontrôlable et incontrôlé ne cesse de grandir, et ne sera jamais suffisant. C'est écrit dans ses gènes.
Environ 4 milliards d’êtres humains dans le monde sont connectés d’une manière ou d’une autre. Et beaucoup plus encore à venir.
Ils y paient leurs déplacements, échangent leurs points de vue politiques, stockent leurs données médicales. Nos voitures, nos téléphones, nos activités professionnelles alimentent la bête à notre insu et en continu. Oui, le client a repris un pouvoir partiel sur son destin de "client", mais il ne faut pas que ce pouvoir se retourne contre lui.
Certains ont comparé l’avènement du web à celui de l’imprimerie de Gutenberg au XVe siècle lors de la diffusion de la connaissance, lancée la Renaissance et les Lumières.
Le Web pouvait en être une formidable continuité, il n’en sera que son fossoyeur, comme une parenthèse de 500 ans qui se referme brutalement sur l’humanité.

Une des dernières interviews de Tim enregistrée en vidéo date de 2009.
Il parle du passé mais plus de l'avenir avec le "Next step"

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Son interview au journal "Le Monde" à l'occasion de ce 30ème anniversaire

- Quand vous avez imaginé le Web, en 1989, anticipiez-vous qu’il allait devenir si important, ou pensiez-vous plus simplement donner naissance à un outil pour scientifiques ?
- Non, ce n’était pas un outil seulement pour les scientifiques. J’ai toujours voulu qu’il soit plus que ça. Je voulais lier tout à tout. Depuis mon enfance, je pensais que les ordinateurs n’étaient pas bons pour faire des liens, contrairement au cerveau humain. Si vous avez une discussion dans un café et que vous y retournez cinq ans après, votre cerveau fera la connexion et vous vous souviendrez de la discussion. Je voulais construire quelque chose qui avait la propriété de lier n’importe quoi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit utilisé pour tout lier ! Le point fort du Web, c’est qu’il est neutre, il a pu être utilisé pour poster des articles, des images, des vidéos, des données, des cartes… C’est pour cela que tout est en ligne désormais", répond Tim Berners-Lee
- Quels sont les principaux défis auxquels fait face le Web aujourd’hui?
- En 2019, malheureusement, la liste est longue. Il y a quelques années, j’aurais pu évoquer la neutralité du Net, la vie privée ou le respect des femmes. Avant, si vous preniez quelqu’un au hasard dans la rue, il vous disait que le Web était super. Maintenant, il vous dira qu’il n’est pas digne de confiance, que c’est un endroit où on se sent manipulé, où l’on a perdu le contrôle… C’est pour cela que nous avons imaginé le « contrat pour le Web », qui appelle, notamment les entreprises des nouvelles technologies, à changer beaucoup de choses. Il demande aussi aux gens, aux gouvernements, de discuter de ce dont nous avons besoin pour faire du Web un endroit meilleur et plus ouvert.
-  Dans votre lettre annuelle, vous écrivez que le Web est une des causes les plus importantes pour lesquelles se battre. Vous pensez que le Web est menacé ?
- Certaines tendances pourraient avoir un effet dramatique sur le Web. Déjà, celle de certains pays à bloquer des contenus. Quand le Web a commencé, c’était techniquement difficile de mettre un grand pare-feu. Plus maintenant. Des pays africains ou du Moyen-Orient ont imité la Chine en matière de censure. Certains pensent que nous allons aboutir à plusieurs webs séparés : un européen, un chinois, un américain. Or, le but du Web, c’est de pouvoir faire des liens n’importe où?
- Ceux qui décident du destin du Web aujourd’hui sont les grandes entreprises de la Silicon Valley. Qu’attendez-vous d’elles ?
- Le « contrat pour le Web » comprend plusieurs volets. L’un d’eux demande de s’assurer, lorsqu’on développe un réseau social où les gens passent beaucoup de temps, qu’il fait justice à l’humanité. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont le lieu où de nombreuses personnes sont exploitées, où on leur fait croire n’importe quoi, où des organisations politiques font tout pour que les gens votent d’une certaine manière à coup de publicités ciblées. Il faut reconstruire les outils – par exemple le retweet [sur Twitter] – de manière à ce qu’ils soient utilisés par les gens de manière constructive.

2.JPG- Certains patrons de la Silicon Valley disent avoir réalisé leur responsabilité vis-à-vis de la société. Mark Zuckerberg a récemment annoncé orienter son réseau social vers la vie privée. Pensez-vous que c’est trop tard ? Qu’ils sont de bonne foi ?

- Je ne parlerai pas de ce cas en particulier, mais sur les 30 ans du Web, on a vu le Web 1.0, le Web 2.0… On est passé d’un Web de documents à un Web de programmes. On a vu l’apparition de moteurs de recherche incroyablement efficaces. Le Web a connu de nombreuses évolutions, et il serait idiot de penser que son état actuel est son évolution ultime. Il n’est pas trop tard pour changer le Web.

- L’un des problèmes auquel est confronté le Web est la manipulation de l’information, volontaire ou non, venant de simples internautes ou de puissances étrangères. Y a-t-il une solution à cela ?

- Je suis content que vous ayez présenté les deux aspects du problème, qui sont très différents. La manipulation des gens et de l’information par des criminels et des États étrangers, c’est du cybercrime, de la cyberguerre. Cela a toujours existé, mais c’est pire aujourd’hui. Nous devons nous assurer que les autorités disposent de pouvoirs suffisants et soient suffisamment coordonnées pour combattre le cybercrime et remporter cette guerre numérique qui fait rage en coulisse. Son ampleur est sous-estimée par la plupart des internautes.

- Le cyberespace est justement utilisé par des États pour des opérations d’espionnage, voire de sabotage. Est-il réaliste de penser qu’ils vont y mettre un terme ?

- Bien sûr que non. Dès que vous avez un système qui permet d’acquérir de l’argent ou du pouvoir, les criminels en profitent. Quand seules les universités américaines utilisaient Internet, ils ont construit l’e-mail de manière à ce que tout le monde puisse lire les e-mails des autres. Tout le système était pensé pour un monde amical. Dès qu’ils ont ouvert le système, le spam est devenu un problème. Il faut toujours imaginer qu’il y aura des attaques.

- La plupart des entreprises sur le Web acquièrent des données personnelles et vendent de la publicité. Pourquoi la vie privée a-t-elle été négligée, selon vous ?

- Ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que leurs données ne sont pas utilisées contre eux mais contre tout le monde. Les médias et l’industrie des nouvelles technologies ont répété que le consommateur avait fait un pacte avec le diable, qu’il s’était débarrassé de sa vie privée pour avoir des choses gratuites sur Internet. On a dit que la seule manière de faire des affaires sur Internet, c’était par la publicité et l’exploitation des données personnelles. Je pense que c’est un mythe qui explose devant nos yeux. Le scandale Cambridge Analytica a montré que les données pouvaient servir à manipuler les gens afin qu’ils votent d’une certaine manière. S’inquiéter de sa vie privée consistait à s’inquiéter de voir telle ou telle photo être rendue publique : mais il s’agit en fait de l’utilisation des données. Je pense que les gens devraient avoir le contrôle de leurs données, y accéder, faire des choses intéressantes avec. Le fait que les données personnelles soient stockées et coincées dans des silos a fait perdre du pouvoir aux gens : si je veux déplacer mes données de LinkedIn à Facebook, c’est trop compliqué. Les gens ont perdu le pouvoir, notamment celui de partager avec qui ils le veulent. Redonner du pouvoir à l’individu, c’est lui permettre d’utiliser lui-même des logiciels qui intègrent ses données dans la vie de tous les jours, d’utiliser de l’intelligence artificielle, d’en retirer les bénéfices. Les gens ne réalisent pas le pouvoir que leurs données pourraient leur conférer.

- Vous dites également dans votre lettre qu’il faut « cultiver de saines conversations en ligne » : comment faire ? La solution consiste-t-elle à faire plus de lois ?

- Je ne pense pas que nous ayons besoin de plus de lois. C’est quelque chose que peuvent faire les réseaux sociaux. Ces derniers peuvent changer leur interface pour que leurs utilisateurs se comportent de manière plus constructive. Vous vous souvenez du scandale qui avait éclaté lorsqu’on avait appris que Facebook avait fait des tests sur l’humeur de ses utilisateurs ? Je pense que Facebook et les autres réseaux sociaux devraient faire ça en permanence. Il faut construire des réseaux sociaux où les utilisateurs qui sont mauvais sont ralentis et ceux qui se comportent bien sont favorisés.

- En Europe, plusieurs projets législatifs comme la directive copyright, règlement terrorisme, projet de loi français contre la haine, vont dans une même direction, à savoir mettre une responsabilité quasi régalienne sur les réseaux sociaux pour qu’ils suppriment des contenus, notamment de manière automatisée. Pensez-vous qu’il s’agisse d’un progrès ?

- Je n’aime vraiment pas ça. Ce sont des projets de législation inquiétants. Je pense que cela va aboutir à la mise en place d’outils de censure massive. D’autre part, je pense que le copyright mérite une réforme d’ampleur. Je pense depuis des années que le droit d’auteur ne rémunère pas correctement les créateurs originaux des œuvres. C’est un vrai problème, en plus de ces projets de censure automatique.

- Craignez-vous une balkanisation du Web, où chaque internaute aurait une expérience différente, en fonction des lois locales et des habitudes culturelles ?

- Ce Web balkanisé existe déjà. Des pays censurent, pas seulement la Chine. Pendant un temps, le site du Los Angeles Times était inaccessible en France parce qu’ils ne voulaient pas se conformer au RGPD [la nouvelle loi européenne sur les données personnelles]. La balkanisation peut venir de barrières étatiques, mais aussi de problèmes inattendus liés à une loi.

- Que pensez-vous du RGPD, justement ?

- Le RGPD est plutôt très bien ! J’ai toujours dit que même si vous n’êtes pas en Europe, le RGPD est un bon moyen de gérer votre entreprise. Je ne sais pas si vous avez entendu parler du Data Transfer Project, c’est une initiative de Google, de Facebook et de Twitter qui vise à permettre de vous donner accès à vos données et de les déplacer d’un service à l’autre. Cela n’est pas arrivé par magie, c’est arrivé après le RGPD, qui a eu un effet international et a changé les débats autour des données personnelles.

- La centralisation est-elle un problème ? Quelle solution imaginez-vous, par exemple avec votre projet de coffre-fort numérique, Solid ?

- L’idée de Solid est bien de décentraliser le Web. Le problème avec ces silos, c’est que vous y entrez pour y chercher une fonctionnalité, et vous y êtes prisonnier : si vous allez sur Flickr pour stocker vos photos, vous y stockez toutes vos photos. Avec Solid, le stockage est séparé : vous pourriez utiliser Flickr comme une application qui gère les photos stockées où vous voulez, sur Google Drive ou Dropbox. C’est une manière de redonner du pouvoir aux utilisateurs. On détruit ces silos de données. La décentralisation permettra de revenir à un Web original où tout le monde avait son propre site Web.
L'entretient s'est achevé sur ces mots.
A lire : Le contrôle des données numériques personnelles est un enjeu de liberté collective
et Quelle est la bonne équation pour pacifier le cyberespace ?

Ne pas oublier que Marc Andreessen a été l'inventeur de Mosaic, le 1er Web Browser en 1993, disponible pour les systèmes d'exploitation Mac OS, Windows et UNIX.

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Réflexions du Miroir

La partie d'invention de Tim la plus géniale a été l'hyperlien. Sans lui, Internet n'aurait jamais été ce qu'il est devenu aujourd'hui. Il serait resté linéaire. Avec des textes entrecoupés d'images peut-être mais sans accès aléatoire. L'homme aime ce qui est séquentiel (un peu moins la femme avec ses occupations multiples) et déteste les boucles. Dans la littérature papier, on trouve des textes sous forme de comédie et plus souvent de tragédie (cf Grèce antique).

L'hyperlien permet de descendre de proche en proche dans l'arbre de la connaissance dans une sorte de pile ("stack") infinie que le lecteur descendra s'il le veut ou passera son chemin. S'il y descend, il faudra seulement qu'il remonte au sommet de la pile pour ne pas perdre le fil initial de ses idées. Ce qui veut dire qu'un lecteur d'un site du Web pourrait prendre 5 minutes pour arriver à la fin d'une page ou des heures. Il est très possible qu'un hyperlien mène à autre chose encore plus intéressant que la page initiale.

Aller à l'essentiel d'un texte se fera par l'intermédiaire d'une concision personnelle du lecteur en puisant les traits essentiels en lecture rapide mais en n'oubliant pas de chercher à pouvoir résumer le contexte en une ligne ce qu'il vient de lire. 

"Internet (non le web). On ne sait pas ce qu'on y cherche mais on trouve tout ce qu'on ne cherche pas", Anne Roumanof

Certains écrivains qui n'écrivent que des livres papier introduisent des n° de références à la suite d'une phrase qui renvoient en fin de d'article ou de du livre. La plupart des lecteurs les sautent et arrivent en finale, ne vont pas les références puisqu'elles sont sorties du contexte. 

Que dire de Tim Berners-Lee?
A-t-il été une sorte d'apprenti sorcier à oser ouvrir la boîte de Pandore dans laquelle tout devrait être gratuit, avoir un accès à tout de manière universelle et l'espérer dans une fédération sans contrôle?
La compatibilité entre ces trois principes me semble très aléatoires.

Est-ce que toutes les activités pourraient-elles se concevoir en oubliant l'argent?
Est-ce que l'universalité pourrait-elle oublier la différence entre les langues, les cultures, les us et coutumes?
Est-ce que l'homme pourrait-il vivre sans règles et sans contrôle pour lui-même dans la société?

Trois questions qui pouvaient expliquer les contradictions.

Le Dr Laurent Alexandre écrit dans son livre "La Guerre des Intelligences" que nous pourrions nous diriger vers une oligopole d'une dizaine de sociétés américaines et chinoises contrôlant l'IA, grâce à la maîtrise simultanée de bases de données géantes et de microprocesseurs propriétaires difficilement accessibles aux autres sociétés. La documentation complète d'un algorithme d'IA de type deep learning ferait des milliards de milliards de milliards de pages... obsolètes quelques instants plus tard. La puissance politique n'a pas pris la mesure de la révolution en cours et témoigne du décalage. 

Après 40 ans d'exercices dans le domaine du numérique, je ne peux faire semblant que je ne connaisse pas ses concepts de base et les risques qu'ils faisaient subir à qui rétros n'y ont vu que du feu de l'action amusante.
Oui, j'écris comme je programmais dans le passé. Oui, la rentabilité des processus reste primordial avec un grain de fainéantise nécessaire vu au bout du chemin du développement.

Alors, si, la semaine dernière, j'avais parlé de ma formation en science chimique dans un rapprochement philosophique et poétique, cette semaine, je parlerai via un ancien hobby...  

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La lumière et la photographie:

Comment la lumière construit les couleurs pourrait faire comprendre comment on arrive à créer des millions de nuances avec peu de couleurs mais via deux manières différentes.

La synthèse additive cumule les couleurs primaires pour arriver au blanc
et la synthèse soustractive cumule les couleurs complémentaires pour arriver au noir.

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Trois couleurs sont à la base de l'idée de Tim: gratuit, universel et sans contrôle. Pour les associer et y trouver les nuances, certains se trouvent en phase avec la synthèse additive et sentent aller vers une lumière blanche au bout du tunnel tandis que d'autres se trouvent déjà en phase soustractive en se rapprochant du trou noir. En musique, les couleurs sont les notes qui sur un piano, sont représentées par des touches blanches ou noires. Dans le monde numérique, un "0" et "1" seuls permettent de composer tous les nombres.
Comment associer les deux visions?
L'innovation imaginée comme une branche qui tourne autour d'un paradigme du "numérique", ne correspond pas à la vision humaine analogique originelle de l'homme. Les deux langages ne fusionnent pas facilement. Le gap est trop grand entre ces deux générations que forment ces 30 ans dont on célèbre l'anniversaire ce 12 mars.
Avoir l'idée du contraire serait digne d'être nommé "rêveur utopiste".
Dans le même journal dans lequel il y avait cette analyse du départ de ce billet, on parlait de BNP Paribas Fortis qui désirait accélérer ses fermetures d'agences avec sa pub "La banque d'un monde qui change".
Les agences ne sont plus des lieux dans lesquels les clients viennent pour exécuter leurs opérations bancaires. Ils le font "on line" en quelques clics accessibles exécutés à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit indépendamment des grèves qui pourraient entraver la banque. 40% des agents de la banque devront disparaître d'ici 2021.
Le 1er mars, BNP annonçait que ses employés allaient devoir travailler une heure de plus par semainepodcast.

Les syndicats n'ont plus les moyens de s'y opposer.
Après des taux d'intérêts au plancher et des clients qui ont changé leurs habitudes,
 la banque revoit tous ses tarifs de son compte courant vers la hausse pour chercher des compensations.
Quand une société commerciale comme une banque, ne peut augmenter ses revenus et son cash-flow, il n'y a pas de miracle, il faut diminuer les coûts ou augmenter les revenus par une voie latérale.
Ici, l'argent n'est pas seulement le nerf de la guerre dans le monde du 'presque' gratuit, il est aussi le sang de la vie. L'argent n'est d'ailleurs plus ce qu'il était. Il n'est plus qu'une transaction virtuelle d'un compte sur un autre.
Le travail existe toujours. Il a seulement été forcé de changer de fonction et de têtes pour le faire circuler.
Se mettre à la carte digitale en liquidant des emplois, en créant d'autres qui sont en corrélation avec les besoins de ses clients (c'est à dire nous), est devenu la solution pour (sur)vivre.
Un billet de LinkedIn dit "Comment les chatbots accompagnent les banques dans l’évolution de leur relation client ?".

Le chatbox "HelloïZ", il s'agissait de l'implémenter étape par étape pour qu'il ait un apport indéniable, d'après sa rédactrice qui terminait son billet par "le chatbot est la porte d’entrée à une réflexion et un positionnement de l’IA comme opportunité pour l’organisation et non comme une menace"

Alors, est-ce que l'utilisateur, client du Web a-t-il scier la branche sur laquelle il se trouvait à l'insu de son plein gré?
Tout dépend du point de vue d'où il se place, soit face au rétroviseur du passé ou soit en effaçant le tain de son miroir pour apercevoir l'horizon du futur.
Les évolutions darwiniennes dans le monde du vivant ont toujours été à la recherche de ce qui apporte le meilleur rapport entre le prix et la performance.
Le rendement réalisé au moindre effort a pour finalité de devenir le plus proche de automatique. Il passe la main à celui qui fera encore mieux et plus rapidement sans faire la fine bouche en pensant aux dégâts collatéraux.
Samedi dernier, l'émission "Jardin extraordinaire" montrait l'animal le plus rapide: le guépard.
Celui-ci peut courir à une vitesse qui dépasse 100 km/h mais pendant un court temps. S'il parvient à capturer l'antilope pour le déjeuner, il devra faire attention à son propre prédateur, le lion qui voudra sa part sans effort.
Dans la foulée, l'homme parle de mondialisation, de délocalisations, de perte de pouvoir et de démocratie... Les lois du numérique ont changé la donne.
L'humanisme de l'homme lui fait une belle jambe, mais ce sont ses inventions qui ont effacé de sa mémoire son manque de force et de vitesse à la course par la virtualité de ses communications comme s'il s'agissait d'un
tremblement de terre ou un tsunami dans la mutation chronologiquement subie étape par étape de l'informatique au numérique. Les communications se sont invitées dans le processus pour se faire aimer par le public.
Si le Web n'avait pas ouvert l'horizon médiatique par les communications, le mathos de Gates et de Job, dont je parlais la semaine dernière, aurait, sans les télécommunications, pu terminer sa course dans un grenier dès la première panne quand l'utilisateur, le geek fastoche, n'était pas spécialiste du mathos, ou pire encore, celui qui n'est pas passé le cap et qui se fera rasé de près, voir déplumé. J'en connais encore beaucoup des deux sortes qui ont ou non tenté de se connecter à un train qui leur paraît fou. Pour les plus jeunes, l'addiction et la dépendance sont très vite venues enrayer leurs circuits de synapses qui relient les neurones. Une panne de WhatsApp a généré un émoi parmi eux:podcast.

La société de consommation a été anesthésiée par le Web.3.JPG
Le travail a pris une nouvelle tête que certains qualifieraient d'élitiste en opposant à tout ce qui s'appelle "progrès".
Tout dépend pour l'utilisateur, s'il est prêt mentalement, intellectuellement et philosophiquement capable de réaliser cette mutation vers ce progrès.
Et le raisonnement du rejet peut aller très loin si l'on en croit ce commentaire de Melusine...
La résistance s'est organisée au travers de "Fake fake fake on you".
Le président américain Bill Clinton, en invertébré de la Maison blanche comme disait L'Echo, avait donc signé le "Communication Decency Act" pour réagir à la pornographie qui se répandait sur internet.
Faudra-t-il un nouvel "Dependcy Act" pour remettre le cerveau entre les jambes à la bonne place sous le pseudonyme "Webologic Act"?

L’Inde aussi veut censurer son internet et envisage de modifier la législation s’appliquant à l’internet pour se donner la possibilité de censurer des contenus.
Ce projet a lancé un débat houleux à cause du sempiternel prétexte de la « protection des internautes ».
Si la loi est approuvée, le gouvernement indien pourra ordonner aux GAFAm de supprimer du contenu jugé diffamatoire, portant atteinte à la vie privée, haineux ou erroné.
Les compagnies, de leur côté, devront concevoir des outils de filtrage automatique pour empêcher les 1,3 milliard d’Indiens d’avoir accès aux « informations ou contenus illicites » tout en assouplissant les protections sur les services de messagerie tels que WhatsApp pour donner au gouvernement indien la possibilité de retracer les messages pour déterminer l’identité de leur auteur et empêcher la propagation massive de fausses informations sur les médias sociaux.
La raison avancée pour ces nouvelles mesures est une meilleure protection des internautes.
L’an dernier, de fausses rumeurs se sont répandues sur WhatsApp comme une traînée de poudre, mettant en garde contre une bande responsable d’enlèvements d’enfants.
Ces rumeurs ont entraîné le meurtre de nombreuses personnes innocentes, lynchées par une foule en colère qui les avait pris pour des kidnappeurs.
Avec plus de 200 millions d’utilisateurs actifs, l’Inde représente le plus grand marché au monde pour l’application WhatsApp qui ne pourra pas satisfaire aux exigences de cette nouvelle loi et de retrouver la source de messages viraux, sans détruire des composantes clés du service concernant la protection de la vie privée et sans changer complètement la structure de l’application.
L’État est-il un bon médiateur ou faudrait-il une médiation via une ONG indépendante?
Les GAFAm jugent une médiation irréalisable et en total décalage avec ce qui se fait dans le reste du monde.

3.JPGDans le magazine Psychologies de février le dossier "Réinventer sa vie" ausculte ses lecteurs avec la question "De quel changement avez-vous besoin?". Le psy propose des solutions dans un tchat pour "accueillir la crise de milieu de vie" et faire de sa vie une œuvre singulière par la méthode "Switchez !" dans laquelle, il faut d'abord apprendre à (se) connaître, à explorer (ses) facettes méconnues par des tests et en finale (se) lancer.
Cette technique, je ne connais que trop bien pour l'avoir exercée dans l'environnement du numérique.
Rien de neuf sous le soleil si ce n'est un progrès du côté de l'efficacité augmentée qu'apporte le Web à ses utilisateurs qui en sont devenus des "hommes augmentés" qui veulent tout savoir mais gratuitement.
0.JPGJe recevais un lien sur le Web qui disait: "Considérer la monogamie – plutôt que le bonheur ou l’humour – comme l’indication la plus importante d’un mariage réussi, donne aux gens des attentes irréalistes sur eux-mêmes et leurs partenaires. Une façon de penser qui détruit plus de familles qu’elle n’en maintient ensemble. 
Nos ancêtres avaient de nombreux partenaires sexuels et une compréhension limitée de la grossesse, ce qui signifiait que de nombreuses mères ignoraient totalement qui était le père de leur enfant. Cela a créé une culture de groupe en petites communautés avec rarement plus de 150 personnes, où les hommes s’occupaient de tous les enfants et les protégeaient. Par conséquent, tout ce que la communauté possédait était partagé afin d’augmenter les chances de survie de chacun".
Ce commentaire n'a-t-il pas d'(hyper)lien avec le Web?  Via le WEB, des couples se sont "formés" ou "déformés".
Le Web a eu une influence tout azimut sur la vie intime de ses utilisateurs même là où on ne l'attend pas.
Peut-être le plus marrant se retrouve dans un des derniers "Questions à la Une" qui avait pour titre "Le porno est-il à l'aube d'une nouvelle ère" (podcast d'extraits mais volontairement sans imagespodcast).
Y a-t-il une surprise quand on connaît les principes du Web?
Le porno ne transite par encore via des poupées numériques qui pourraient être gratuites. Pas encore...
L'érotisme et la pornographie procèdent avec des artifices similaires de séduction, mais il faut peut-être en chercher les différences sur Wiki:

L'érotisme (du grec ἔρως, érôs : « le désir amoureux ») désigne l'ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel avec diverses représentations, culturelles et artistiques et qui expriment ou suscitent cette affection des sens".
La pornographie est la représentation complaisante et explicite à caractère sexuel plutôt pervers, de détails obscènes via une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique, d'actes sexuels finalisés ayant pour but de susciter l'excitation sexuelle.
J'ignore seulement quel est le terme qui correspond le mieux au WEB pour éveiller le désir.
Est-ce par ses représentations artistiques ou par ses représentations complaisantes avec la perversité en plus?
Mais Milan Kundera, quand il a écrit son livre "L'Insoutenable Légèreté de l'être", a connu peut-être la réponse....

0.JPG

...

Cette semaine

1.PNGDeux sujets en Parti Pris étaient sur la table des discussions. Les nouveaux en politique et le BREXITpodcast

Le polard "Les Compromis"  qui avait peut-être trouvé "la" solution :podcast

L'instant de Wallid, avec l'humour de circonstance  ajoutait une vérité immuable qui dit "il y a toujours des pour et des contre quel que soit le sujet avec son corollaire qu'il n'y aucune entreprise humaine qui soit sans tare parfois bien cachée" podcast.0.JPG

Mais, quand on a la tête dans la toile et plus sur la toile comme en Nouvelle-Zélande, cela peut en plus engendrer des idées d'une tuerie pensée pour les réseaux sociaux podcastavec des envies de couleurs complémentaires pour arriver à la version "dark of the Web"...
2.PNGHeureusement, ce vendredi, visibles sur les réseaux sociaux, les jeunes du monde ont fait la grève pour le climat avec une connotation aux couleurs additives vertes, rouges et bleues menant au "light of the Web"..

So, let's things out of the box...

...

 "Lost on you", une chanson en "hyper-lien" avec ce qui précède
qui est à chanter en karaoké si le cœur vous en dit....

                                                      Paroles et traduction de "Lost on you"

 
 
 
When you get older, plainer, saner
Will you remember all the danger we came from?
Burning like embers, falling, tenderL
onging for the days of no surrender
Years ago
And will you know
So smoke 'em if you got 'em
Cause it's going down
All I ever wanted was you
I'll never get to heaven

Cause I don't know how
Let's raise a glass
Or two
To all the things I've lost on you
Tell me are they lost on you?
Just that you could cut me loose

After everything I've lost on you
Is that lost on you
Is that lost on you?
Baby, Is that lost on you?
Is that lost on you?
Wishin' I could see the machinations

Understand the toil of expectations
In your mind
Hold me like you never lost your patience
Tell me that you love me more than hate me all the time
And you're still mine
So smoke 'em if you got 'em
Cause it's going down
All I ever wanted was you

Let's take a drink of heaven
Cause this can turn around
Let's raise a glass
Or two
To all the things I've lost on you

Tell me are they lost on you?
Just that you could cut me loose
After everything I've lost on you
Is that lost on you?
Is that lost on you?

Baby, is that lost on you?
Is that lost on you?
Let's raise a glass
Or two
To all the things I've lost on you
Tell me are they lost on you?
Just that you could cut me loose
After everything I've lost on you
Is that lost on you?
Is that lost on you?

 

 

Quand tu seras plus mature, plus réfléchi.
Te rappelleras-tu tous les obstacles franchis ?
Brûlants comme la braise, tendres, fondants,
Bien avant d’hypothétiques avoirs sur le temps d'avant.
Des années passées
Et va savoir…
Fume-les donc* si t’assumes

Parce qu'elles se consument
C’est toi que j’ai toujours aimé
Le ciel, j’irai jamais
Car je sais pas comment faire.
Levons un ou
Deux verres
À tout ce que je t'ai abandonné
Dis-moi, si pour toi c’est paumé
Tu pourrais rompre, me délaisser
Après tout ce que je t'ai abandonné ?
Prendrais-tu le large ?

Ferait-on naufrage ?
Bébé, prendrais-tu le large?
Ferait-on naufrage ?
Espérant deviner les machinations
Pour éviter l’écueil des tractations
Sans retour
Serre-moi comme si tu n'avais jamais perdu patience
Dis-moi que le plus souvent, il y a plus d'amour que de haine
Que j'ai toujours mes chances
Fume-les donc si t’assumes
Parce qu'elles se consument
Tu as toujours été ce que je voulais le plus
Trinquons au ciel
Car le vent peut tourner
Levons un ou
Deux verres
À tout ce que je t'ai abandonné
Dis-moi, pour toi, si c’est paumé
Tu pourrais rompre, me délaisser
Après tout ce que je t'ai abandonné ?
Prendrais-tu le large ?
Ferait-on naufrage ?
Bébé, as-tu pris le large?
A-t-on fait naufrage ?
Levons un ou
Deux verres
À tout ce que je t'ai abandonné
Dis-moi, pour toi, si c’est paumé
Tu pourrais rompre, me délaisser
Après tout ce que je t'ai abandonné ?
Pour toi, est-ce paumé ?
Perdu à jamais ?..

... 

Quelques citations ...:

 

Eriofne,

...

23/3/2019: Le printemps du numérique à Bruxelles

Quelques coups de cœur épinglés :

0.JPG24 juillet 2019: Facebook est condamné à payer une amende de 5 milliards de $ qui correspond à 25% de son bénéfice de 2018

14/11/2019: Tim dans "Un jour dans l'histoire"podcastpodcast

 24/11/2019: Maudit pognon quand on scanne Internetpodcast 


Chamath Palihapitiya, un capital-risqueur qui a aussi été le premier employé de Facebook, affirme que certaines entreprises du Net seront menacées tant que Google n’aura pas trouvé un second souffle avec une nouvelle activité. Selon lui, ces entreprises sont ‘compromises’. Palihapitiya, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence organisée par l’entreprise Phocuswright la semaine dernière, a pris pour exemple ce qui est arrivé à Expedia et TripAdvisor. Les actions de ces deux géants du voyage ont atteint leur plus bas niveau depuis le début de l’année ce mois-ci, après que les deux sociétés ont accusé Google de favoriser ses propres résultats de recherche.

« Toute haine et violence sont rendues possibles par une poignée d'entreprises de l' Internet, qui forment ensemble la plus grande machine de propagande de l'histoire. Réfléchissez-y. Facebook, YouTube, Google, Twitter,... - elles atteignent des milliards de personnes. Les algorithmes que ces plates-formes utilisent veulent garder les utilisateurs sur leur site le plus longtemps possible. C'est pourquoi l'accent est mis sur les choses qui remettent en question nos instincts fondamentaux et qui suscitent l'indignation et la peur.  [...] C'est pourquoi les fake news fonctionnent mieux que les vraies informations, parce que les études montrent que les mensonges se propagent plus vite que la vérité. Il n'est donc pas surprenant que la plus grande machine de propagande de l'histoire ait répandu la plus ancienne théorie du complot de l'histoire - le mensonge selon lequel les Juifs sont en quelque sorte dangereux. Ou comme quelqu'un l'a écrit, "imaginez ce que Goebbels aurait pu faire avec Facebook." [...] Si Facebook avait existé dans les années 1930, il aurait permis à Hitler de poster des annonces de 30 secondes pour promouvoir sa «solution» au «problème juif». [...] Les Silicon Six, tous Américains et milliardaires - Zuckerberg (Facebook), Sundar Pichai (Google), Larry Page et Sergey Brin (Alphabet), Susan Wojcicki (YouTube) et Jack Dorsey (Twitter) - sont plus préoccupés par l'augmentation du cours de leurs actions que par la protection de la démocratie. C'est de l'impérialisme idéologique - six individus non élus de la Silicon Valley qui imposent leur vision au reste du monde, n'ont de comptes à rendre à aucun gouvernement et agissent comme s'ils étaient au-dessus des lois. [...] Il est peut-être temps de dire clairement à Zuckerberg et à ces autres CEO qu'ils ont déjà permis à une puissance étrangère de s'immiscer dans nos élections, qu'ils ont déjà facilité un génocide au Myanmar et que s'ils le font à nouveau, ils iront en prison". L'humoriste et acteur Sacha Baron Cohen, alias Borat, dans un discours pour l'Anti Defamation League.

19/1/2020: Le Grand cactus s'amuse dans son sketchpodcast

4/10/2021: Une panne sérieuse de Facebook et on imagine avec la peur.

Facebook privilégie ses intérêts propres et manque de transparence dans ses agissements d'après une ancienne ingénieur de la sociétépodcast.  

Facebook était en panne pendant quelques heures et c'était la panique.

Que faisiez-vous pendant la panne?

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