Le rituel est bien moins étendu dans le virtuel (02/08/2012)

0.PNGUn jour, devant une œuvre d'art, cette maxime "Le visuel est bien plus étendu que le visible" m'avait intrigué. Ce n'était pas un ophtalmologue devenu artiste qui l'avait écrite. Une phrase dont je ne savais que faire et que j'avais notée pour un futur imprécis. Aujourd'hui, dans cet article inhabituel pour le site, je la fais ressortir en droit de réponse avec un titre transposé dans le virtuel. 

Si le visuel présente des objets perçus essentiellement par l'œil, c'est par l'interprétation qu'il en est fait que tout peut changer. Les paramètres du vécu apporte l'idée de l'art et le cerveau s'en construit un art en fonction de sa sensibilité.

Sans éclats, sans émotions, sans surprise, le rituel prendrait le relais et, on l'espère, l'endormirait. Dans le monde du réel, de l'animé, déjà, il fallait secouer les consciences pour attirer les "clients". 

Dans le virtuel, l'inanimé, ce besoin est encore plus évident pour  animer et espérer une fréquentation de nouveaux "prospects", parfois acheteurs, parfois critiques.

0.jpgLa maxime sur le visuel, je l'avais trouvée écrite près des chevaliers qui se trouvent sur les deux photos, ci-contre.  

Un message subliminal, pour le moins.

C'est alors que, il y a déjà un mois d'ici, après un échanges de courriers sans tambours ni trompettes, qu'arriva celui-ci:

"Désolé je n'aime pas les caresses. Mais je n'apprécie guère plus la provocation pour la provocation. Je ne m'ennuie pas. Donc je n'ai pas un besoin effréné d'ennuyer les gens qui m'entourent.
a) je ne reçois de directives de personnes.
b) je gouverne ma vie comme je l'entends.
c) j'accepte la pluralité d'opinions mais non le dirigisme d'opinion.
Il ne me viendrait pas à l'idée de me présenter chez mes amis et de provoquer pour le seul plaisir les invités présents. La provocation engendre le mépris.
Il faut savoir faire preuve de jugement lorsque nous décidons de provoquer et d'insulter. Or de jugement tu n'en as aucun. Désolé de te le dire. Mais il faut que quelqu'un, un jour, te le dise. Et je le fais par amitié et après une montagne de patience. Or de patience je n'en ai plus..

0.jpgLire cela, après 6 ans d'enjoués "Mon cher Guy" en préambule, c'est comme ressentir, tout à coup, un durillon qui perce la semelle de sa chaussure.

Cacher que cela m'avait surpris et choqué, serait mentir, mais, j'ai pris l'habitude d'accepter toutes les appréciations positives ou négatives comme une critique constructive et sans garder rancune.

Il y fut répondu brièvement, courtoisement, me réservant une réponse plus circonstanciée, après analyse et en temporisant pour que les esprits échauffés se refroidissent.  

A froid, comme droit de réponse et après analyse de la situation, je qualifierai la conclusion de 'fausse', d'inappropriée' et de 'surannée" comme nous allons le voir.

Alors, enquête. 

Je ne peux évidemment, passer tout en revue ici. Il est vrai qu'une marmite, sous pression et sans exutoire, peut toujours exploser, au plus mauvais moment, à cause d'un couvercle maintenu mal arrimé sur le dessus.

Une semaine avant, une phrase  disait pourtant "Je saisis bien les propos de Guy. L'art est d'en saisir la quintessence et de rejeter les aspérités. Guy est entier. Je l'accepte ainsi. Passionné il ne laisse personne indifférent.". 

A l'origine du "trouble", si je ne me trompe pas, une présentation d’une œuvre d'art, présentée sous forme photographique, qui m'avait, immédiatement, inspiré une question "Est-ce un fond d'écran pour le futur Windows 8?"

Cette question n'aurait jamais dû générer, au pire, autre chose qu'un sourire mais elle avait mis le feu aux poudres. Banalité qui avait éveillé des susceptibilités plus caractérielles. Dans mon "visuel", à moi, un fond d'écran peut très bien être vu comme une œuvre d'art. 

Dans ce cas, aucun croche-pied, aucun outrage, ni impertinence, il s'agit seulement de garder un tantinet d'originalité. 

Une réaction vive suivit derrière laquelle se cachaient un rituel, une habitude de bienséance qui espérait une appréciation qui frisait l'admiration, voire la flatterie. 

Le rituel, c'est comme un dogme, une sorte de boulet que l'on tire avec soi sans plus réfléchir.

Aujourd'hui, moins que hier, les dogmes ne font plus recette. Croire au Père Noël, c'est s'apercevoir que le naturel de la pugnacité resurgit au galop. Le parfum de scandale quoi que l'on dise pour s'en protéger soi-même, attire comme l'aimant. Probablement, parce que le scandale des autres permet de minimiser, voire de camoufler ses propres tares.

Internet ne fait pas défaut, il le précède même. 

Là, le rituel n'a plus sa place et lasse même plus vite que par le passé vu la profusion des informations, des images qui transitent via ce média moderne et interactif.

La maxime "pour vivre heureux, vivons caché" n'est plus de mise. Dès qu'on sort le bout du nez dehors, le risque existe, même ou surtout dans une bonne démocratie "vertueuse" qui se respecte.

Jacques Brel chantait le "pire piège, c'est de vivre en paix pour des amants" dans les "Vieux amants" .

C'est tout à fait vrai même en dehors des amants. La paix des braves ne se conçoit plus de la même manière et tout doit se renouveler plus vite.

Mais, voyons les mots utilisés.

La "provocation" engendre la curiosité.

L'"insulte", elle, l'intrigue et l'étonnement, parfois amusées des spectateurs.

Deux "techniques" de style qui augmentent la fréquentation et s'extraient des poncifs. Parler avec les tripes et un peu moins avec le cœur ou la tête, est devenu presque un "must" car ce ne sont plus deux interlocuteurs qui se rencontrent mais une armada qui va réagir en fonction de sa propre susceptibilité ou sensibilité.

0.jpgPour étayer cette thèse, je vais devoir rappeler et épingler, en post-it, quelques anciens articles dans celui-ci.

Il y a eu d'abord "Tout dire, tout écrire, tout caricaturer et puis en rire".

"Tabou casse-toi", un poisson d'avril à deux têtes chercheuses.

"La méchanceté, tout un art" qui démontrait que, dans le passé, déjà, pour garder une ambiance "consultée" par ses concitoyens, il fallait la garder "chaude", l'émailler de nouveautés et de quelques "piques" humoristiques, bien choisies, voire sarcastiques.

Connais l’homme pour mieux te connaître, un principe pour chercher à évaluer son "moi" au travers d'un jeu de quilles qui évolue plus vite que soi-même. 

Un rappel que le monde change et qu'étudier ne suffit pas pour réussir.

Choisir son réseau en demandant si l'interlocuteur voulait en faire partie sinon l'éjecter sans autre forme de procès.

La technique est pourtant bien simple pour s'attirer les bienfaits de ses interlocuteurs. Il suffit d'applaudir, de les "béatifier", en quelques mots bien choisis pour caresser dans le sens du poil. Le problème, cela intéresse qui?

Une forme "rebelle" serait d'éviter la monotonie, c'est oser aller à contre-courant des idées préconçues, même si c'est parfois difficile à entreprendre ou pénible à comprendre. Se rendre compte qu'une union se consomme et se consume dans la passivité l'est tout autant.

La controverse attire le regard et l'intrigue dans une "grande marre du virtuel et du réel".

"Et, je le fais par amitié et après une montagne de patience."

Pourquoi attendre que la montagne atteigne des sommets avant de faire tinter la clochette d'alarme? L'amitié, c'est aussi d'être vrai dans un choc de personnalités diverses et parfois totalement opposées. 

En résumé, les relations humaines virtuelles peuvent avoir un début fulgurant, une augmentation d'intensité et arrivées à maturité, s'éroder en revenant à la case "départ" sans remise en question.

Le "mépris" parle de ce "sentiment par lequel on juge la conduite de quelqu'un moralement condamnable, indigne d'estime car en dehors des conventions".

Les "conventions", le mot est lâché. Dans ce cas, ce serait  plus la métaphore du mot "mépris" qui en sortirait.  

Malheureux d'arriver à cette conclusion, me direz-vous et vous aurez probablement raison. 

0.jpgNous voilà donc chez "Cendrillon au Far West", en coulisse, avec Batman qui défraie la chronique au plein jour.

Sous Internet, les grands se font la guerre des mots, les moyens  jouent à la guérilla par paraphrases et les petits se croient déjà dans celui des éponymes mais sans filets. A un moment donné, il faut se rendre compte que l'on gène quand on est trop extraverti, que l'on pompe l'air des introvertis qui restent dans l'ombre des palmiers en fleurs, que l'on contredit même sans s'en apercevoir.   

Un consensus global crée un soupçon de collusion. La critique reste profitable, souhaitable. Pour rester crédible, elle doit seulement s'adapter aux circonstances et au bon niveau pour rester constructive et se résoudre à perdre quelques rituels en chemin.

Dans l'ombre, certains se croient à l'abri et continuent à avoir une petite vie pépère, indépendante, tout en la mettant à nu à la vue de tous. Attitude à hauts risques et se débiner ne marche pas mieux. 

Aujourd'hui, pour exister, il faut jouer le rôle du "Hurricanes Hunter", du chasseur de tornades dans la virtualité. Et comme il est dit sur le site de ces chasseurs "La question n'est pas de savoir s'il y aura des Cyclones, la question est de savoir quand...".

Lors d'un entretien récent, l'acteur, humoriste, chroniqueur, François Morel disait: "En étant prétentieux, même quand j'insulte, j'essaye de le faire avec style".

Il précisait en même temps "J'aime bien être d'accord avec moi. Les coups de gueule, c'est surprendre et parfois décevoir". A la base, c'est en débattre sur un sujet, trouver les failles de raisonnement de l'autre qu'on ne partage pas. Un risque de vulgarité, des réactions épidermiques, mais qui, du côté productif, mettent en survol stationnaire, les mouches du coche. 

Contrairement à ce que certains pourraient encore penser, Internet n'est pas un Minitel français. Celui-ci vient de fermer ses "robinets", ce 30 juin, après trente ans de loyaux services dans le strictement "local" lu par la concierge du coin.

Censurer de tels propos? Pourquoi le ferait-on, tant qu'il y a un droit de réponse disponible sur Internet, rien n'est jamais perdu.

Mathieu Madenian, un autre exemple qui fait mourir de rire ou mourir de haine. Pourquoi regarderais-je, si je n'aimais pas?

Du punch et encore du punch. Insulte ou insolence? Allez savoir.

Chacun a ses prétentions, parfois abusives, d'être rebelle ou non. La seule chose à se rappeler pour qu'elle soit percutante c'est qu'elle ne peut ressembler à ce qui a précédé. C'est dans cette différence que l'on détermine qui est dans la catégorie des vrais progressistes. Quant à la dichotomie "gauche - droite", elle n'est qu'un précepte qui ne se justifie plus qu'ainsi.

Comme le montre cette vidéo, pour les femmes, c'est parfois bien pire dans la rue, dans le réel, sans faire la mijaurée.

Dans le monde virtuel, aucun risque de recevoir le coup de poing en pleine g... ou le duel au chant du coq. Les distances entre interlocuteurs, les différences culturelles et de juridictions, les pseudonymes et tous les autres murs de cette impuissance, existent comme interfaces sans protéger réellement ses interlocuteurs. 

Les relations virtuelles ont perdu leur rituel, de fait. Les principes appris avec l'éducation puritaine qui disait "Tiens toi droit", "Mange ta soupe", "Obéis", "Sois sage avec ta famille, tes copains et amis"... ne passent plus la rampe.

C'est plutôt, sérieux s'abstenir... On veut s'éclater. Il faut qu'on se lâche, comme chante l'autre. Se payer, parfois, une tranche avec une tête de pique. Oser dire tout haut, avec franchise, ce que d'autres pensent tout bas, sans s'apercevoir du subterfuge.

Une série d'attitudes ont pris de l'âge derrière des révolutions culturelles comme celle de 68 et de bien d'autres. Désormais, il s'agit d'épater la "galerie" par son "toupet", parce que toutes les logiques de la sagesse, raisonnées ou non, ne collationnent plus tous les points de vue dans des conflits qui dépassent ceux des générations. 

Chez les People, Les Enfoirés sont passés, par la chanson, à la postérité, mais au pluriel et en majuscules. Quelques humoristes, quelques caricaturistes, sans le dire tout haut, mériteraient  la  même étiquette avec quelques pincées d'adrénaline, de sérotonine ou de dopamine pour arroser le tout.

Parler de "rupture numérique", c'est sauter une barrière. S'y inscrire en tant qu'enfoiré, ce n'est pas nécessairement pour y jouer le joli-cœur. C'est se mouiller la chemise. Avec cette optique, il faut s'attendre à ce que ça passe ou ça casse, pour éviter la désolation sans sourires, sans humour, sans rebonds avec un électroencéphalogramme plat. On est tous prisonnier du rôle que l'on s'est donné un jour.

Parler de consensus pour mettre l'église au milieu du village, c'est, souvent, passer le mur du son et laisser tout le monde sur sa propre idée préconçue. Il n'y a plus souvent que la remise en question, le nettoyage de printemps, la proactivité, l'inédit pour quérir l'originalité, devenue tellement chère qu'elle n'arrive qu'à des moments sublimes.

0.jpgMozart, présenté dernièrement  comme une Super Star dans un film documentaire (extraits qui parlent d'eux mêmes) répondait déjà à cette aspect de provocation pour étayer son génie musical. Première Pop-Star, il y était mis correspondance avec les Pop Stars de notre époque comme Madona, Michael Jackson, Jimmy Hendrix et de ceux qui entrent dans la légende des génies qui ont une vie courte mais intense.

"Plus on est mauvais, peste, corrosif et amoral, plus on est admiré" est-il dit dans le Vif. Badboys et Badgirls occupent la place publique, font du buzz pour répondre à l'attraction de leurs fans sur le Web ou ailleurs. Il n'y a pas seulement les "badxxx" qui ont quelque chose dans le pantalon, mais au moins, ils le montrent avec sincérité même si parfois, il faut le logiciel Photoshop pour rajeunir le portrait.

C'est peut-être avec la pièce "Hernani" de Hugo qui sort en 1830 et qui déclenche le tohu-bohu que sonne le glas du romantisme pour se ruer vers le scandale présent dans le néoclassique.

Le monde reste-t-il toujours à nous dans ce cas? Je l'ignore. Le dire serait chercher les ficelles qui maintiennent les "marionnettes".

Ainsi va le monde des rencontres d'opinions, de la pensée et des religions qui ont toutes, raisons et toutes, tort, à la fois.

Être d'un bloc comme un diamant brut n'est pas un problème, s'il est organisé avec de multiples facettes même s'il raie toujours un peu dans au fond de la casserole.

Parfois incisifs, ces "Réflexions du Miroir" et cet enfoiré, c'est évident. Il a pour but de ne pas être "trop sage", de creuser l'incommensurabilité légèreté de l'âme avec un miroir comme rétroviseur mais qui perd son tain, avec le temps, à force d'être utilisé.

C'est constater qu'il faut garder "Le prestige d'être simplement con" en mélangeant le sucre, le sel et le poivre. 

0.jpgAlors, résumer les idées, d'accord. Les tronquer ou, pire, les sauter, jamais. 

Oser, aujourd'hui, comme hier, c'est aussi le faire avant les autres. Les remakes n'ont jamais qu'une odeur de roussi. 

Je ne suis pas Janus avec deux visages, l'un qui dit blanc et l'autre, noir.

Non, je ne vais pas remettre le couvert des cordes sensibles. Je laisse toujours passer les orages, le temps que la caravane passe.

Sur la Toile ou ailleurs, nous avons tous un rôle à jouer, à respecter. J'aime le compromis. Je hais la compromission et le faire semblant pour, seulement, faire bien en bout de course.

Charismatique

Un article donnait les habitudes des 10 personnes les plus charismatiques 

  1. Elles écoutent plus qu'elles ne parlent
  2. Elles ne sont pas sélectives dans ce qu'elles entendent
  3. Elles vous consacrent toute leur attention
  4. Elles donnent avant de recevoir et souvent ne reçoivent jamais rien
  5. Elles ne sont pas imbues d’elles-mêmes…
  6. Parce qu'elles se rendent compte que d'autres personnes sont plus importantes
  7. Elles attirent l'attention sur les autres
  8. Elles choisissent leurs mots avec soin
  9. Elles n’évoquent pas les échecs des autres….
  10. Mais elles n’ont pas de scrupules à évoquer leurs propres échecs

Un autre, la recherche d'excellence avec les 6 règles pour devenir excellent dans n'importe quel domaine:

  1. Choisissez un domaine qui vous passionne.
  2. Commencez par le travail le plus difficile
  3. Pratiquez intensément
  4. Recherchez de temps en temps les retours d’un expert
  5. Faites régulièrement des pauses pour recharger vos batteries
  6. Ritualisez votre pratique

Dans une volonté de perfectionnisme?

Alors question, Le perfectionnisme est-il bénéfique ou néfaste?  "Le perfectionnisme consiste à rechercher l’excellence, en soumettant les autres aux mêmes normes, en planifiant, et en ayant de bonnes compétences en organisation. En revanche, le perfectionnisme malsain provient d’influences extérieures. Ces influences peuvent provenir de pression parentale, d’un besoin de reconnaissance, d’une tendance à ruminer les événements passés, ou d’une inquiétude intense à l’idée de faire des erreurs. Les perfectionnistes « sains » sont peu perméables à ces facteurs externes.". 

Un dernier, ce qu'est être créatif et se demander si Y a-t-il plus de personnes avec des désordres mentaux parmi les créatifs?

La réponse des analystes était "Oui".

La question subsidiaire était "Les créatifs sont-ils pour autant psychopathes? Là la réponse était "Non", les psychopathes sont même moins fréquents dans les milieux artistiques qu’en entreprise.

Ouf, sauvé par le gong...

Mais, qu'est-ce qui fait qu'un article, une vidéo ou un document devient viral sur la toile

Je vous le laisse le découvrir mais la réponse, en résumé, est « Le plus puissant prédicateur de vitalité est l’intensité de colère que l’article évoque.... A l'ère des images et des divertissements, à l'ère de la gratification émotionnelle immédiate, nous ne recherchons ni ne voulons l’honnêteté ou la réalité. La réalité est compliquée. La réalité est ennuyeuse. Nous sommes incapables, ou ne voulons pas nous confronter à sa confusion ».0.jpg

Pour revenir aux reproches initiaux, la provocation n'y était nullement contestée. Le mot "insulte" outrepasserait seulement l'objectif de l'enfoiré. L'insulte peut être offensante, intentionnelle ou accidentelle. Encore faut-il pouvoir y déceler la finesse pour pouvoir découvrir l'intérêt, y répliquer et ne pas s'y empêtrer à pieds joints.

Le livre d'humour de l'insulte répondrait-il mieux à la question? Je ne l'ai pas ouvert. 

Nous sommes fait de zigzags disait François Weyergans. Il faisait seulement l'éloge de la curiosité et de ce qui pouvait survenir et jouir de l'existence en essayant d'épargner les gens autour de soi. Si cela, par malheur, ratait et n'avait pas de sens, préconisait de chercher autre chose.

Il y a ce café serré qui me paraissait le mieux adapté, avec du marc au fond comme agent réconciliant. L'écouter, c'est pouffer de rire.

Mais, une dernière question: entre amis, la provocation, est-elle de mise et même permise?

Encore une question qui demande réflexion. Je suis tenté de  répondre, plus qu'ailleurs car, en principe, on se connaît depuis longtemps et que l'on doit s'être testé depuis le début de la relation amicale. L'amitié, jusqu'où peut-elle mener? Jusqu'au compromis ou la compromission qui arrive très vite à la servitude de la parole donnée implicitement ou explicitement?

"L'amitié, échange de bons procédés", en omettant de dire "... et de mauvais", c'est essayer d'oublier ce qui est dit dans la célèbre chanson de Luc de Larochellière "Cash city" qui dit en substance:

 Tout l'monde veut être une star mais personne veut être une planète
Tout l'monde traîne dans les bars où personne n'est honnête
Tout l'monde veut tout l'monde l'aime mais personne n'aime tout l'monde
Tout l'monde veut qu'tout l'monde l'aime
Oui mais personne personne personne n'aime tout l'monde


Dans l'histoire, il y a eu ce romancier essayiste, Léon Bloy, qui allait encore plus loin. Il faisait les délices de la polémique. Un entêté de l'« Absolu ». Tout l'irritait. Ses ennemis et même ses amis. Sans arriver à cette extrémité, le film qui l'évoquerait le mieux n'était-ce pas le "Vol au dessus d'un nid de coucou"?

"Un éléphant, cela trompe énormément" mettait en scène, quatre amis, qui s'adoraient, mais qui ne rataient aucune occasion pour s'envoyer des vertes et des pas mûres en fonction de leurs différences d'approche. "La vérité si je mens", suivait le même canevas, mais avec, cette fois, des cultures aux antipodes...

0.jpgLe "Happy end" dans un film n'existe que si le producteur, le réalisateur, le metteur en scène et le régisseur le veulent ensembles. Pourquoi feraient-ils le contraire de ce que les spectateurs en attendent si ce n'est pour exister, être reconnus différents par leurs pairs, ne fut-ce que partiellement ou de manière temporaire? 

La sagesse, c'est "Apprendre à être soi-même" comme disait Nietzsche et à vouloir garder sa liberté de parole en "se foutant du regard oblique des passants honnêtes" (Brassens). Quand à la critique, elle a souvent le privilège de servir à deux interlocuteurs récalcitrants.

Comme suite et fin de ce quiproquo, de cette polémique, j'ajouterai que si le visuel est bien plus étendu que le visible, l'humour, lui, doit devenir bien plus étendu que le risible. 

Alors, que dire à ceux qui suivent ce blog, sinon déchaînez-vous, déchargez-vous de votre électricité statique, si vous le désirez. C'est fait pour cela.

Vous serez, vous existerez... 

Quant au reproche final sur la patience, je répondrai, une fois encore, par une autre chanson, celle de Jean Ferrat à qui je laisse le dernier mot :

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le cœur à le dire
On ne voit pas le temps passer


 

 L'enfoiré,

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Citations:

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