22/04/2008
Amitié, échange de bons procédés ?
L'amitié dans la proximité et le concret, tout le monde pouvait la connaître depuis longtemps. Avec Internet et le virtuel, peut-on encore parler d'amitié?
Dans le concret avec les amis locaux de proximité, il existe une foule de gradation dans les relations privilégiées humaines. Connaissez-vous un mot qui aie autant de synonymes que le mot "ami"? Sans passer à l'argot, la liste des synonymes ne serait pas complète. Les citations innombrables ne sont pas en reste non plus.
L'homme est-il sociable, ermite ou grégaire? Faut-il avoir beaucoup d'amitiés autour de soi ou un peu pour bien vivre?
Avoir un ami, à quoi cela sert-il? Pour le plaisir ou les coup durs? Pour supprimer la solitude? Pour des références qui peuvent toujours servir par après? Ne dit-on pas "Les amis de mes amis sont mes amis", comme si cela était un dû dans une chaîne logique?
Toute relation humaine est fondée sur un échange d'informations, d'idées, de sentiments bi-directionnels par le cœur ou la raison. Échanges croisés et pas nécessairement à partir et vers les même bords hiérarchiques. Ils peuvent être complémentaires ou aidés par les compromis.
L'amitié se crée le plus souvent grâce à une certaine affinité de raisonnement, une envie de fréquentation courante. Cette proximité oblige parfois à jouer "masquer" pour plaire à son interlocuteur dans les conventions pour ne pas vexer. C'est son côté négatif.
Mais, alors, quand la fréquentation devient virtuelle, comment peut-elle se générer et qu'en reste-t-il dans la durée?
Il n'y a plus que l'échange d'informations. Les sentiments ne transitent pas au travers de fibres optiques et les conflits idéologies différentes s'entrechoquent.
Internet et ses conversations virtuelles à des milliers de kilomètres a ajouté l'universalisé dans les relations humaines. Le tchat, les blogs commentés, les sites citoyens ont véritablement bouleversé les envies et les liens entre les hommes. Nous sommes entrés dans le monde du superficiel comme on le voit dans les réseaux sociaux, pourrait-on penser, sans impact physique pour les interlocuteurs. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ai pas de conséquences, non plus, dans le moral et dans la création de relations plus vraies que dans le monde réel.
Dans ce monde du virtuel, les masques tombent. Des pseudos, des avatars qui ne représentent pas la personnalité, sont les nouveaux pare feux d'Internet. Le plus souvent les textes qui sont publiés ne sont que prétextes d'entrée de jeu dans l'arène. L'auteur ne peut absolument pas évaluer la direction des commentaires d'un "cirque" avec des lions de toutes les couleurs.
De nouvelles règles s'imposent pour canaliser les impulsions de chacun. Un lecteur qui n'aurait pas l'habitude de cet espace virtuel, en reviendrait surpris, parfois épouvanté par la violence dont il détecterait les traces. Des précautions s'imposent, c'est vrai. Si dans le réel, il vaut mieux sortir avec ses préservatifs en poche, dans le virtuel, il vaut mieux en avoir en doubles couches, une à l'entrée et une à la sortie.
S'introduire dans une conversation physique, déjà en cours, pouvait aussi prendre des allures véhémentes. Les intrus ne ressortent jamais indemnes de toutes relations concrètes ou virtuelles dont il ne comprend pas la totalité de l'enjeu.
Ici, dans le virtuel, il s'agit de relations parfois bien plus intéressantes et profondes pour ce qui compte vraiment pour chacun des internautes. Rien n'empêche de ne pas entrer dans une conversation ou d'en sortir si les informations ne correspondent plus aux envies du lecteur. Personne n'en fera le reproche. Cette liberté est bien plus grande que dans le concret. Mais, sans connaître la personne qui est à l'autre bout, on parvient avec l'imagination à en faire un portrait robot moral. Le physique n'y est pas, mais le fond de l'interlocuteur se découvre plus clair, pour celui qui, avec un peu de psychologie, peut en définir les contours.
Écouter les petits tracas d'une vie ne devient plus une obligation mais une participation voulue et comprise. Participation qui peut s'éteindre comme elle est venue. La vie réelle en ressort parfois bien mieux qu'avec des phrases toutes faites de l'improvisation, mais elle demande de la répartie immédiate de ses acteurs. Le choix de se retrouver, loin de tout, oublie le physique mais impose des rapprochements plus virils, peut-être, mais bien plus vrais. Peut-être est-ce la raison que l'on y voit peu de femmes dans ces sites de rencontres citoyens. Les sujets de conversations sont naturellement différents souvent, et ceci explique cela.
Quand les distances et les frontières n'ont plus cours, une amitié véritable, peut-elle se former sans jamais espérer une rencontre dans le réel?
Là, cela dépend des cas. Des similitudes de comportement, de réactions aux événements pourraient parfois le faire croire, mais pas toujours. Les joutes créent aussi un nouvel échange de bons et mauvais services à une humanité conglomérée qui se cherche pour nuire à l'autre camp. Il faut simplement connaître les règles du jeu et savoir, comme avec tous les média, raccrocher le combiné quand il le faut.
Construire son "moi" peut parfaitement se faire par les contacts avec les autres, de milieu, de culture totalement différents. La diversité d'idées, voilà la différence et l'avantage. Vaincre cette peur du refus de l'autre, s'investir, se découvrir plus puisque la "capote" est mise. Faire le premier pas, sans arrière pensée. Chercher la vérité universelle, plutôt que le conformisme ambiant et locale. Chance réelle de compréhension du monde dans un chemin médian. Les hommes se rencontrent, cette fois, un peu comme des atomes, mot qui garde tout son sens, dans ce cas, par son origine de "non sécable" et pour ce qui est de son caractère intransigeant avec des charges puissantes. Certains de ces atomes vont fusionner, d'autres s'éviter avec des charges identiques.
Être identique de conception n'intéresse plus vraiment. Seule la contestation est constructive pour forger l'homme qui reste ouvert et qui se recherche. La dure loi de la différence et du pluralisme d'idées ont beaucoup plus d'aspects positifs que les risques d'une rencontre entre Titans.
Une fois comprise, cette situation apporte une amitié nouvelle dans l'équilibre des forces sans faux fuyants. Ne pas s'effacer devant l'autre mais trouver un bon milieu du compromis sans compromissions devient la bonne conclusion.
Si la famille et parfois les amis de proximités, triés sur le volet, apporteront souvent le réconfort, il est vrai que ses membres sont des amis par conformité, par l'habitude ou même forcés par les convenances.
Avoir beaucoup de relations ne veut pas dire beaucoup d'amis. Dans le concret, des impératifs financiers ou autres peuvent cacher des raisons bien peu louables et loin du cœur. Accepter que l'on ne peut être amis avec tout le monde est aussi le départ du bon sens ("A cash city"). Rester critique en aparté, avec le filtre de protection de crainte de retombées sans affronter la personnalité de l'autre sont des contraintes qui ne peuvent plus exister dans le virtuel. Les critiques de l'autre bord, loin d'être toujours des attaques, sont très certainement utiles dans ces échanges de "bons procédés" et cela même s'ils vont à l'opposé des convctions.
"Ce n'est pas un ami que l'ami de tout le monde.", disait Aristote
Revendiquer d'avoir des ennemis donne l'équilibre. Dans le passé, il y a eu les grandes amies "Les vamps" qui ont fait rire pendant des années.
Sur le net, l'humour est aussi une arme très utile, redoutable, même. Susciter celui de l'autre deviendra du grand art de la persuasion.
La toile, c'est du théâtre mais sans trac. Ne pas craindre de paraître ridicule. Avoir confiance en soi est de première nécessité. Chacun a son rôle à jouer, tout dans le doigté et la finesse. Le "premier pas", il faudra choisir qui le fait. Garder le sourire sympa, le respect, ne pas frapper au départ, garder le naturel, sans dérapage, écouter, pardon lire, et apporter un complément d'expérience personnel, intéresser l'autre, critiquer mais à petites doses, mettre en confiance, rester positif sans exposer toutes ses charges et contrariétés.
Ici, rien de plus faux dans la durée que ce dicton: "Qui se ressemble, s'assemble". Bien trop morne, que de fusionner des idées qui se situent trop sur la même ligne de conduite.
La franchise peut être une entorse à l'amitié dans le monde réel. Ici, le manque de franchise et de clarté peut faire plus mal encore. Toute relation mérite analyse et recherche de la conformité du partage. C'est un pacte et l'on signe ou on passe son chemin.
Une amitié qui se créerait ainsi pourrait être plus durable car moins astreinte à des conventions dues aux rapprochements trop courants. La discussion reste le point de ralliement quand un orage survient. Clarifier les positions et trouver les points d'achoppements pour les dénouer. Le Modus vivendi est probablement moins difficile à surmonter pour les raisons d'éloignement dans le temps et l'espace. Les réconciliations se passent dans la communication jamais dans le silence. Bouder n'est plus la solution.
"Celui qui n'est plus ton ami ne l'a jamais été" disait encore Aristote.
Polluer la vie de l'autre avec la sienne ne sera jamais une preuve d'amitié mais un étalage de ses propres tares ou bons coups.
Les synonymes de "ami et amitié" sont innombrables comme je le disais: acolyte, adepte, allié, alter ego, amant, amateur, amical, aminche, camarade, coalisé, collègue, compagnon, compère, confident, connaissance, copain, copine, familier, frère, intime, partisan, pote, proche, relation,... peut-être faudra-il y ajouter un nouveau sur la toile: l'amiweb.
En mars, "Test Achat" faisait une enquête au sujet des plus de 65 ans. Les résultat présentaient leurs besoins et leurs manques. Le manque principal était justement d'avoir de véritables amis. Amis auxquels se confier lors d'une crise, de problèmes. 6% d'entre eux se plaignaient même de n'avoir aucun ami, d'être isolés. La famille, bien que précieuse, n'apportait pas la totalité de leurs besoins.
Oublier ce qu'est un ami, un camarade, un copain, du moment qu'il y a l'ivresse des moments privilégiés des deux côtés de la table des négociations virtuelle ou bien concrète.
J'ai joué à l'enfoiré, une nouvelle fois. Cela n'est pas exclu. Quand, il y a bonne amitié durable, il y a toujours échange de procédés. Rien de grave, pourtant, l'amitié et c'est un scoop, se porte toujours bien à qui veut en donner les prémisses. Il faut souvent plus en donner que d'en espérer en recevoir en retour.
La solitude entre les "plis" des rencontres, c'est aussi une chance de rester zen, de faire son acte de contrition, de mettre sa vie au propre.
Se parler à soi-même, mélanger ses conflits et ses complexes ne sont pas toujours des maux en soi, malgré la chanson de Serge Reggiani qui en parlait de cette solitude ressentie et mal vécue. Il ne faut pas la détester.
Gilbert Bécaud chantait même que la « Solitude, ça n'existe pas ». Cette fois, dans le virtuel, elle pourrait ne plus exister vraiment.
En tout, l'amitié, c'est intéresser l'autre par la présence de l'esprit et du cœur.
C'est là que le terrain virtuel ou même concret se gagne ou se perd.
L'enfoiré,
Citations:
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"Trois sortes d'amis sont utiles, trois sortes d'amis sont néfastes. Les utiles : un ami droit, un ami fidèle, un ami cultivé. Les néfastes : un ami faux, un ami mou, un ami bavard.", Confusius
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"Mon ami signifie mon esclave. Mon cher ami veut dire vous m'êtes plus qu'indifférent.", Voltaire
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"Il n'y a pas d'ami, il n'y a que des moments d'amitié.", Jules Renard
- "L'amitié, c'est pour quequ'un qu'on connait bien mais qu'on aime quand même", Michel Boujenah
- "Amitié: Amour sans pénétration", Laurent Baffi
- "J'ai des goûts de luxe. La preuve, j'ai des amis en or".
Publié dans Psychologie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : homme | Imprimer
Commentaires
Et aussi... "Si tous les hommes savaient ce que disent les uns des autres, il n'y aurait pas quatre amis dans le monde". (Pascal)
Écrit par : gabrielle | 29/04/2008
Répondre à ce commentaireAbsolument. Son véritable ami est souvent son "ego". Même le miroir peut être un ennemi.
Écrit par : L'enfoiré | 29/04/2008
Répondre à ce commentaireLe film "Les petits mouchoirs" passé hier sur LA1 belge
Sujet: A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.
http://www.youtube.com/watch?v=mxKMVFBPUQo
Écrit par : L'enfoiré | 20/11/2012
Répondre à ce commentaireA tous ceux qui ont l’impression de ne “plus rien comprendre” à notre époque
J’ai beau rédiger des “newsletters”, diriger une “start-up”, posséder un “MacBook”, stocker mes photos sur le “Cloud”, écouter des “Podcast” et être abonné à des “chaînes Youtube”, je me sens de plus en plus comme un dinosaure, pour ne pas dire un fossile, ne comprenant plus rien à son époque.
Largué par une évolution des espèces qui aurait accéléré au point de devenir trop rapide pour moi, je me sens parfois comme un rhinocéros laineux arrivant à “Paris-Plage”.
Empêtré au milieu des parasols, du macadam, et des panneaux interdisant la baignade, il se demanderait comment se nourrir, où trouver un bon marécage pour sa sieste et, plus terrible encore, où trouver des congénères qui le comprennent, pour vivre ensemble et perpétuer l’espèce.
L’amitié, en voie de disparition
Une des grandes promesses des nouvelles technologies était de nous permettre d’avoir plus d’amis.
Je me souviens de mon émerveillement quand je me suis aperçu, vers la fin des années 1990, que je pouvais retrouver mes camarades de primaire grâce au site
“Copains d’Avant”.
Puis j’ai commencé à recevoir des nouvelles par courrier électronique de cousins perdus depuis des décennies, de l’autre côté des océans. Joie !
Mais le feu d’artifice a été atteint grâce à Facebook, qui permettait de multiplier les “amis” comme des petits pains.
Il suffisait de demander à un ami (dans la vraie vie) de devenir ami avec lui sur Facebook, et on devenait, avec un peu de chance, ami avec tous ses amis !
Ce qui autrefois nécessitait de coûteux efforts en visites, barbecues, dîners, sorties, vacances organisées, pour se constituer péniblement un “réseau d’amis”, se faisait maintenant en quelques clics.
Mes enfants ont des centaines d’amis (pas moi)
Quel ne fut pas mon étonnement de découvrir que mes enfants, qui avaient pourtant peu vécu, avaient des centaines “d’amis” sur Facebook. Moi, le vieil homme, mes amis ne se comptaient que sur les doigts d’une main.
Avais-je raté ma vie ?
Et ce n’était encore rien à côté de Twitter puis d’Instagram qui allaient permettre à toutes sortes de gens, sortis de nulle part, d’être “suivis” par des millions, des dizaines de millions, de personnes !
Un certain “Jimmy Fallon” est ainsi suivi, paraît-il, par 52 millions de personnes. Ellen DeGenerers, une autre inconnue à mes yeux, par 79,3 millions de personnes. Une dénommée Taylor Swift serait suivie par 126 millions de personnes.
Pourquoi ?
D’après ce qu’on m’a expliqué, la raison pour laquelle tant de personnes s’intéressent à eux, c’est parce que… des millions de personnes s’intéressent à eux.
Où sont passés les vrais amis ?
Ironie du sort, les amis authentiques que nous avions ont été dilués, puis noyés au fur et à mesure que grimpait notre compteur “d’amis sur Facebook”.
Il faut dire que, dans notre enthousiasme, nous avons confondu dans ce fourre-tout nos (rares) vrais amis avec nos connaissances, nos rencontres d’un jour, nos relations professionnelles, nos parents, notre dentiste, une vieille tante, et toutes les personnes pas si proches mais que nous n’avons pas voulu vexer quand elles nous ont écrit pour nous demander d’être “amies” avec nous …
La relation vraie s’est raréfiée, l’intimité s’est perdue.
Un ami, c’est quelqu’un à qui l’on peut se confier. Confier ses joies, ses peines, ses doutes, et même ses fautes.
Impensable à faire avec ce fatras de faux “amis”, qui ne sont plus devenus qu’un groupe de spectateurs un tantinet voyeurs, à qui, par narcissisme, nombrilisme, nous avons livré un peu plus de notre intimité que nous n’aurions dû.
Nous n’avons pas résisté à publier sur notre compte Facebook ces photos où nous nous trouvions si beaux, en week-end, au restaurant, en voyage, à un anniversaire-surprise, et en tout cas toujours en train de nous amuser, de nous “éclater” si possible en bandes nombreuses et rigolardes.
La performance est devenue obligatoire. Chacun s’est mis à gérer une identité publique, distincte de son identité privée.
Chacun est devenu, à son échelle, une “célébrité”.
Tous célèbres, tous acteurs
Ainsi s'est réalisée la prophétie d'Andy Warhol, le peintre pop-art, selon laquelle en l'an 2000, chaque être humain serait célèbre, l'espace d'un instant.
Mais bien sûr, quand on est célèbre, on ne peut pas se permettre de décevoir ses fans (réels ou supposés). On ne peut donc pas leur dire toute la vérité sur soi-même.
Il faut apprendre à jouer.
Nous avons donc appris à prendre les poses qui donnent l’impression qu’on s’amuse follement à tout instant. Nous sommes devenus experts à mimer la joie, l’amour, l’amitié, le bonheur, tels des acteurs professionnels.
Nous avons appris à nous serrer bras-dessus-bras-dessous avec de quasi-inconnus pour nos photos de groupe, tandis que nos petites filles, dès la maternelle, ont appris à faire des “duck faces” puis des “fish gapes”. (Pour les “dinosaures” comme moi qui ne connaissent pas les duck faces et les fish gapes, voir https://www.youtube.com/watch?v=YaN6e6tpugk ; il s'agit de moues ou mimiques de la bouche à caractère sexuel ; autrefois réservées aux photos de charme, elles servent aujourd'hui à la première venue, écolière, ménagère, ou femme d'Etat, de 7 à 77 ans, pour augmenter le succès de ses selfies sur les réseaux sociaux.)
Cette sur-exposition n’a pas contribué à des relations plus saines avec les autres.
Rapidement, un sentiment diffus de tromperie a commencé à se répandre. On a entendu des voix se plaindre du sentiment pénible d’exclusion que ressentent les “amis Facebook” à force de suivre cette sélection, totalement biaisée bien sûr, d’images de notre vie de rêve où tout n’est que rire, chansons, paillettes.
Mais l’alternative, c’était de rester dans l’ombre pendant que les autres devenaient toujours plus visibles.
Que faire ?
Eh bien, comme toujours… lutter.
Toujours lutter.
Lutter pour continuer à inviter une voisine à venir prendre une tisane avec des petits gâteaux secs. Oui, c'est ringard, mais quand on le fait, on se rend compte qu'il n'y a finalement "que ça de vrai".
Lutter pour organiser un jeu de société en famille.
Lutter pour prendre rendez-vous avec un ami, et se déplacer physiquement pour le voir, plutôt que de le bombarder de photos et liens sur Whatsapp.
Lutter pour participer à la chorale du village, aux jardins familiaux, au club de bridge ou d’échecs, plutôt que de jouer à candy-crush avec son smartphone seul dans sa piaule.
Lutter pour acheter des livres, les lire réellement, et en parler avec ses amis, si nécessaire en rejoignant un club de lecture, plutôt que de se contenter d'articles racoleurs sur des sites Internet de bas étage.
Lutter pour planter des simples dans son jardin, et fabriquer soi-même ses remèdes à base de plantes, plutôt que de se contenter de rêver devant son écran.
Lutter pour rendre visite à un parent malade ou seul.
Lutter pour écrire des cartes de vœux, avec de vrais messages à la main pour le Nouvel An, plutôt qu’un message électronique standard envoyé à tout son carnet d’adresses…
Évidemment, nous n’avons pas encore compris que chacune de ces choses, loin d’être dérisoire, est en fait un acte d’héroïsme, aujourd’hui. Nous ne ressentons donc pas de fierté particulière à les faire.
Des actes d’héroïsme
Nous continuons à raisonner comme autrefois, en jugeant que ce sont de “petites choses”.
Ce qui se joue là est extrêmement important.
C’est toute la saveur de la vie, toute la texture de notre société, de notre civilisation, qui peuvent se défaire, et disparaître, si nous ne prenons pas les choses au sérieux pour sauvegarder ces trésors en perdition.
L’amitié, la vraie amitié, n’est pas une option. Nous en avons besoin autant que de pain ou de produits de santé.
“Toutes les grandeurs du monde ne valent pas un bon ami”, disait Voltaire.
"L'amitié double les joies et réduit de moitié les peines", précisait le philosophe anglais Francis Bacon.
Alors à mon tour, je lance un appel à tous les dinosaures, les fossiles, les rhinocéros laineux qui tiennent à l’amitié vraie, qui savent que l’amitié apaise les maladies et hâte les guérisons : unissons-nous !
Santé Nature Innovation
Écrit par : L'enfoiré | 19/01/2020
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