Pseudos, modération et censure (22/05/2013)

1.jpgUn pseudo peut en cacher un autre. La modération peut entraîner une suspicion après sa circonspection. La censure, se révéler comme une méthode simpliste, lâche et individualiste. En tous cas, trois concepts qui entretiennent une relation du style "je t'aime, moi non plus"La liberté d'expression, elle, en devient un mythe ou un mirage. Comme préambule, un retour sur l'article "Connais l'homme pour mieux te connaitre"viendrait bien à propos.

Pseudos

Le pseudo(nyme)du grec ancien ψευδής, pseudês («faux, erroné») est un nom d'emprunt, choisi par une personne, afin d'exercer une activité sous une identité autre qu'officielle pour garder l'anonymat.

Il est recherché dans les milieux artistiques, considéré, parfois, comme un nom de guerre et peut se retrouver côte à côte avec le nom officiel.

Quelques noms célèbres de la chanson, d'écrivains, correspondent à des pseudonymes. La liste des pseudonymes est longue

L'écrivain Romain Gary, par exemple, de son vrai nom Romain Kacew obtint le prix Goncourt en 1956, puis sous le pseudonyme d'Émile Ajar en 1975, alors qu'un auteur n'est pas autorisé à recevoir ce prix plus d'une fois.  

Ce genre de subterfuge, s'il s'accompagne de fraude à l'identité, pourrait faire aujourd'hui, l'objet d'une attention croissante des Services de la police criminelle. Un Eurobaromètre de la CE précise que 3% d'internautes ont été victimes d'une usurpation du nom officiel, sous forme de l'arnaque du fishing de l'information stratégique. En Belgique, fin 2011, ce fut la première condamnation pour usurpation d'identité par un faux profil Facebook dans le but de dénigrer. Le premier ministre a eu sa boiîte email a été piratée et la cybersécurité ne fait que réagir à ce genre d'attaques sans parvenir à la prévoir.   

Manifestement, sur Internet, plus qu'ailleurs, on n'aime pas trop se montrer au grand jour.

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Garder l'anonymat est la raison principale. Parmi les autres raisons invoquées, la peur du Big Brother, la crainte d'être reconnu par un tiers, de subir une arnaque potentielle et l'envie de pouvoir dire ce qu'on a envie de dire. Un nom de baptême trop long, inexpressif, difficile à retenir, pousse, aussi, à utiliser un nom d'emprunt. 

"Sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien? Pas si sûr...", écrivait le rédacteur, Charles Cuvelliez.

L'anonymat n'existe, en effet, jamais totalement.

La virtualité reste fidèle à son origine et une situation peut se retourner contre son auteur, figé sur cette origine.

0.jpgDéterminer qui lit une page, connaître la ville d'où elle est lue et la persévérance qui indique l'intérêt du lecteur, est déjà de la routine pour Google quand on possède un blog dont on est administrateur.

Premiers outils de surf installés sur l'ordinateur, les cookies ont été créés pour le confort de l'utilisateur. La reconnaissance par le système numérique ne nécessitant plus le sacrifice de la réintroduction de données utiles, elle se fait au prix d'une perte de sécurité et du contrôle. Ces cookies peuvent servir à des raisons commerciales sur la fréquentation des pages et pour d'éventuelles malversations comme un cheval de Troie. Profiler reste toujours la préoccupation du marketing via Internet et contribue à garder la gratuité des outils d'Internet. CQFD comme en tout il faut avoir une balance devant soi avec d'un côté les "avantages", de l'autre "les inconvénients". 

Faudra s'y faire, être ciblés par le marketing est devenu presque nature.

Via les SmartPhones, cette "facilité" risque de devenir la cible préférée des hackers

0.jpgPour contrer le hacking, il existe la norme W3C qui permet l'option "don't track" ou les anonymizers par plugins. Plus difficile à identifier, à remonter à la source, à l'IP comme identifiant, bien que mémorisée, l'identité reste accessible. 

Tout est conservé dans le monde du numérique. Le droit à l'oubli demande parfois plus d'efforts pour faire disparaître les traces stockées sur des serveurs qu'à les créer. 

A cet aspect  de confidentialité, tout à fait respectable, s'ajoute parfois une volonté de nuire plus que d'exprimer une opinion et une conviction personnelle, sous le couvert d'un pseudo.

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Ce n'est pas sous les masques que les consciences se lavent des outrecuidances et de tous remords. 

Accompagné d'un "A propos" ("About" en anglais), clair même humoristique, vaut mieux que rien. Un pseudo en devient moins banal. Dans ce cas, l'intention n'est plus de voiler son identité sous un voile de soie. 

Il y a deux ans, j'étais invité sur un forum des échecs en tant que candide sans aucune envie de me mesurer sur l'échiquier. 

Avec le pseudo d'enfoiré, comme d'habitude? Cela m'avait déjà donné quelques soucis de manière assez loufoque. (Anecdote relatée dans "Blanche neige et le huitième nain".).

L'enfoiré, un mot qui fait peur, entendu de tellement nombreuses fois, pour traduire un rejet. La définition de Laurent Baffie dans son dictionnaire humoristique est "Anciennement, enculé, salaud, fils de pute. Depuis Coluche, personne généreuse, altruiste et solidaire".    

En verlan, cela devient "eriofne". Adopté. Cela sonnait, peut-être mieux, en définitive... 

Ce furent deux challenges gagnés après une semaine: 100ème commentaire et 1000ème consultations. 

Le pseudo "Findus" d'un des interlocuteurs m'intriguait et m'a incité à lui poser la question de son origine. Sa réponse fut: "Un jeu d'aventures appelé Goblins avec deux personnages: Fingus, le sage et Winkel, l'arsouille. Un moment de distraction ... et le 'g' est devenu 'd'. Rien avoir avec les produits surgelés. Désolé de mettre un terme à cette légende".

Ni un produit surgelé, ni un hoax, mais le choix d'un pseudo par l'intermédiaire d'un raté, d'un lapsus et d'un mot que l'on trouve, ensuite, amusant, sans plus... 

L'interprète d'un pseudo peut être, donc, très peu représentatif de son modèle.  

Des pseudo makers automatiques existent pour tous ceux qui n'ont pas d'idées. Alors on tombe sur des pseudos générés artificiellement comme peut l'être "YEG033".

Dans ce cas, inspirer confiance, sans aucun accompagnement, restera alors une question de goût.

C'est un peu comme au resto où on donne la liste de noms de plats avec des noms ronflants ou incompréhensibles, mais sans dire ce qu'il y a en cuisine pour les préparer.

 

Modération:

Dans un forum, tout est dans la modération... Enfin, tout pourrait ou devrait l'être...

Par l'intermédiaire, d'un billet, plus récent, le même forum essayait de radicaliser sa modération en obligeant d'introduire un nom et un prénom à l'inscription ou de l'ajouter si cela n'avait pas été déjà fait, sachant que ces noms et prénoms ne seraient connus que  des administrateurs.

Rien de nouveau sous le soleil ou sous l'ombre de la Toile. 

Tout en comprenant parfaitement où la modération voulait en venir, ce fut une occasion de sourire et de poser d'autres questions:

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Une réplique m'avait amusé "Dans quel flacon dois je faire pipi pour ne pas être banni du forum?" et résumait bien qu'un commentateur n'est pas prêt à se laisser conter fleurette.

De plus en plus de forums, profitent d'une modération préliminaire à la publication d'un commentaire, d'un article, pour les faire sauter et tomber dans l'oubli.

La meilleur modération d'un article, c'est respecter un cahier des charges bien réfléchi et garder l'idée de "psychologiquement vôtre". C'est dire, qu'il faut sortir de ses propres idées et revenir au besoin ensuite en le commentant.

Entrer sur la Toile, c'est aux risques et périls de son utilisateur dans un champ de mines potentielles où seuls les plus perspicaces vaincront ou survivront à l'usure des critiques. Une critique objective, même négative, peut apporter une chance d'amélioration. 

Chocs de cultures, de générations, démographique, de sexes du rédacteur ou du commentateur entrent en jeu. Sans être sexiste, il est presque certain qu'un forum s'adresse plus aux hommes et un réseau social comme Facebook, plus aux femmes.

Le journaliste Taddeî me parait donner le meilleur exemple de la modération réussie en respectant la parole de ses invités tout en limitant celle-ci par ce qui est prescrit par loi. 

Sa dernière émission de "Ce soir ou jamais" entrait vraiment dans le sujet qui nous occupe, en traitant celui de la jeunesse, la révolution, la démocratie et la culture.

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La société se construit fondamentalement de manière inégalitaire. Le plus âgé des internautes n'avait pas l'habitude du numérique. Avec son seul vécu pour bagage, il s'y est conformé en utilisant les mêmes subterfuges que le jeune féru de technologies modernes. Désoeuvré, il s'est senti coincé par le jeunisme qui l'entoure.

Le jeune, en "casseur du passé", voudrait refaire le monde, sortir du cocon dans lequel on tente de l'enserrer, alors que dans le fond, il se conforme à ce passé, sans l'avouer. 

Sur les forums, se retrouvent, mixés, des étudiants en attente de trouver un job, des retraités, des chômeurs et quelques fanatiques dans des polémiques qui ne veulent pas en avoir le nom... 

"Le syndrôme d'Erostrate" n'a pas vieilli. Il est toujours présent. Dans les forums virtuels, les joutes oratoires du café de commerce avec le partage des émotions ne sont, seulement, plus de rigueur. Des discussions, parfois virulentes, y gardent une volonté d'imposer des vues sans éclairer sur leurs motifs intrinsèques. 

Que reste-t-il, sinon de laisser le bénéfice du doute et puis, de tester les résistances de l'électricité de l'air? 

Il y aura toujours les "pseudo-histoires". Des études présentées comme des travaux d'historiens, de scientifiques sans respecter aucune méthodologie de recherches historiques ou scientifiques, présentes seulement pour valider abusivement une thèse préconçue à traiter avec doigté. On entre, ici, dans le domaine du mirage, du mythe de la pseudoscience.

0.jpgSeuls les articles sans risques, sont plussés à 100%. Pour les moinssages, aucune (dés)illusion à avoir. Ils ne veulent rien dire, non accompagnés d'une note explicative permettant d'apporter un droit de réponse adéquat. Espérons qu'ainsi les auteurs donneront une preuve de leur bonne santé tout en roulant les mécaniques.

Justifier par un argumentaire incontestable est bien plus difficile.  

Coter articles et commentaires et cela devient plus piquant. J'ai participé à des concours de moinssages, à se faire traiter de con, tout en couvrant l'absurde de la situation dans des répliques digne du spectacle "Peur de rien".

Tout est dans l'art de l'esquive et l'utilisation de la force de l'adversaire pour répondre aux flèches empoisonnées. Autant se rappeler que Guillaume Tell n'est plus de ce monde et que la pomme de sa cible a eu le temps de tomber.

Un commentaire peut très bien être plus complet, plus argumenté que ne l'est l'article qui le précède. Mais c'est relativement rare quand on voit ce qui se passe dans les forums citoyens.

Le nec plus ultra pour certains rédacteurs, c'est de recevoir des commentaires à gogo ou à gugus, rien que pour se sentir à l'aise, pour avoir une confirmation d'être lu et s'entendre exister. Commentaires qui se croisent, parfois, entre les pros-mielleux et contras-râleurs.  

Commenter ne veut pas dire nécessairement chercher un consensus pour se retrouver ensemble à l'embouchure, mais, tout au contraire, rester vrai. S'exprimer, c'est remonter le courant trop unitaire et par là, ne rechercher que le "démocratique vôtre". Trop de démocratie tue la démocratie et avoir l'unanimité relève de la chimère. Plutôt secouer le prunier pour que les prunes tombent, voilà ce qui se passe dans un forum normalement conçu tout comme ailleurs en politique. "Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison", dit le candide de service.

Dans l'orage verbal, l'humour peut encore vaincre la morosité d'une discussion houleuse ou trop académique.  

 

Censure

L'article 25 de la Constitution belge dit que "La censure ne pourra jamais être établie". 

La censure rode ou frise l'atteinte à la vie privée et s'insère dans toutes les relations politisées. Journalistes et internautes s'y retrouvent avec les mêmes tendances et les mêmes défauts.

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La censure est ressentie comme une frustration, comme un viol de la liberté d'expression. 

ARTE lançait un documentaire "Contre-histoire de l'Internet" qui disait en substance qu'Internet a été créé par des hippies tout en étant financé par des militaires. Cet improbable choc des cultures a donné naissance à un espace de libertés impossible à censurer ou à contrôler. C'est pourtant ce que cherchent à faire un certain nombre de responsables politiques, poussant hackers et défenseurs des libertés à entrer dans l'arène politique. Au début, pas de mot de passe. Du "peer to peer", sans plus. A la limite, devenu réseau de mafieux, de terroristes. En premier, le facteur qui envoie la lettre fut considéré comme responsable. Ensuite, celui qui a écrit la lettre. Enfin, celui qui la lit. La répression a commencé en France. HADOPI, censé veiller aux droits d'auteur. L'interdit ne sera jamais porteur d'intelligence. Seule la création de code Internet plutôt que seulement l'utiliser peut garder l'esprit démocratique. La période actuelle n'est qu'une phase intermédiaire.".

 
Réhabiliter les hackers... Internet dans un état "intermédiaire", un mot qui peut faire peur dans ce cas.

Le caricaturiste Pierre Kroll dont je vous abreuve de caricatures, était interrogé dans un tchat au sujet de la censure des dessins caricaturaux politiques, religieux, économiques, historique... L'autocensure existe, disait-il.

La censure peut prendre toutes les formes. Elle peut être élitiste, fondamentaliste, politique, linguistique...

La censure linguistique, Thomas Gunzig dans son café serré humoristique ce mardi, la prenait à revers, à rebrousse poil.  
podcast

ARTE en avait fait un autre documentaire "Fini de rire". Interrogés durant l'introduction, les dessinateurs disaient que "Dessiner c'est voir des choses que les autres ne voient pas. Dépasser les limites par le dessin est comme une récompense. Si on n'est pas dans l'actualité, on ne peut le comprendre".  

La Tunisienne du documentaire est sortie du carcan du dictateur Ben Ali pour retomber dans celui de la religion...

"Internet est la seule fenêtre entre l'Iran et le monde" ajoutait le dessinateur iranien.

C'est s'exposer et aussi savoir "la contre" comme on dit chez nous. C'est à dire avoir du répondant.

Les libertés, et pas uniquement d'expression, sont loin d'être respectées dans le monde.

1.jpgTous les médias officiels restent un peu piégés par la modération du journal pour lequel ils travaillent, par un supérieur qui a peur d'être dégommé par son propre supérieur. 

Le blogueur garde une autonomie plus grande, tout en devant se plier à une éthique de respect de son lecteur et, quelque part, une obligation de se protéger contre lui-même.

Est-il influent?

Marcel Sel (que j'ai appelé "mon sel de bain"), utilise aussi un pseudo et se voyait "redresseur de torts" ou "Zorro" dans cet interview

Non-journaliste, je garde à l'idée qu'influencer les autres reste plutôt du domaine de l'équilibriste. Influencer l'autre, faut pas trop rêver... 

Les autres ont leur vie, leurs amours, leurs soucis, leurs espérances et leurs désillusions. Je décline l'opportunité, la responsabilité d'influencer, si elles existaient. Changer le monde alors que souvent, ces promoteurs-prometteurs ne sont pas prêts d'en changer eux-même?

Risquer ses propres folies est aussi moins dangereux que de les subir par les autres. 

Il vaut mieux entrer en émulation qu'en compétition, ce qui deviendrait stérile.

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Informer, c'est d'abord s'être informé soi-même.

Sortir de l'intox et de "l'infaux".

Parfois, s'instruire par et pour les autres en remontant aux sources comme arguments.

Espérer que par la magie de l'osmose, certaines idées, un vécu parviennent à véhiculer, partager quelques émotions, c'est déjà atteindre le sommet de la jouissance. Sans idées en commun, sans petites connivences, c'est plus vite mal parti que bien.

La langue de bois doit être combattue même si les fondements de la société humaine poussent à la bienveillance, à se taire comme une solution de facilité ou un échappatoire de sécurité.

Tant que subsiste l'humour comme remède, rien de perdu, même s'il ne fait plus sourire, fait grincer les dents, c'est tant mieux. 

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"L'humour est un art d'exister... l'impolitesse du désespoir" disaient, tour à tour, Robert Escarpit et Dominique Noguez.

Philippe Geluck prépare un nouveau livre autour de la question "Peut-on rire de tout?". Par la parodie, le pastiche... "Rire du physique, du malheur, des pauvres, des riches, des vieux, des jeunes, des politiques, des religions et ... des mauvaises critiques, cela peut être méchant et jouissif", affirmait-il.  

Censurer le rire, c'est, simplement, annuler tout espoir d'exister.

Pour apprécier l'humour à sa juste valeur, tout est une question d'éducation, de formation, d'idéologies qui s'entrechoquent dans un monde devenu un peu trop 'village' avec des règles de vie trop différentes.

Toucher quelqu'un qui vit de l'autre côté de la planète, à la vitesse d'une connexion, ne coûte plus rien. Seuls, les préjugés se construisent derrière des tabous qui font office de casseroles au pied.

0.jpgA l'époque des caricatures de Mahomet, je sortais  "Le ciel pour horizon", un triptyque d'articles avec pour thème la religion.

Je me suis autocensuré en postposant la publication des deux derniers épisodes alors qu'ils n'étaient nullement question d'Islam. 

Décaler dans le temps, ce fut comme apporter le chocolat glacé à l'entracte...

Dans une telle ambiance, tout est toucher l'intégrité des autres ... Intégrité, un mot qui se rapproche trop du mot "intégrisme".

Les dessinateurs caricaturistes ont de plus en plus de 'pression', disent-ils.

Pas sûr que cela s'arrête à eux et que l'on ne retombe pas dans un formalisme prêché par un modérateur d'occasion.

A l'ère du visuel, on veut de l'image qui se déguste (ou se déglutit) à l'instant. Tout son art, partagé par les autres médias, consistera à reprogrammer les cerveaux an limitant la faculté de concentration pour rendre le cerveau incapable d’absorber des informations plus longues que le Tweet de 140 caractères maximum.

L'incapacité de dessiner, une lacune que j'assume. Je profite de l'occasion de remercier Kroll et Vadot de me permettre de reprendre leurs caricatures. (Expo à l'Espace Wallonie-Bruxelles).

Les salons du livre font encore salle comble, ce qui donne encore une chance à l'écriture et aux livres. 

 

Conclusions:

Info ou intox?

Nous sommes à l'ère de l'hyper-communication avec les médias disponibles.

A l'ère où on dit tout et n'importe quoi.

A l'ère où le buzz se crée sans même interférer sur son potentiel.

La démocratie est devenue, une tarte à la crème dans laquelle on n'y trouve plus ni ses ingrédients, ni ses gènes.

Internet a créé "La démocratie des crédules" selon Gérald Bronner.

Les Femen d'arroseuses passent par l'arrosage.1.jpg

Le meilleur modérateur doit faire abstraction de ses propres convictions.

A mettre trop d'eau dans son vin, on s'y noie.

Une annonce: Agoravox, la Fondation reconnue d'utilité publique, recrute un "community manager" comme ce forum se définissait, écrivait: "Il devra entre autres animer et structurer la communauté des lecteurs, des rédacteurs et des modérateurs d'Agoravox, qui constituent la vraie source d’information d’AgoraVox et en renforcer leur cohésion". 

Je ne sais pourquoi, mais cette annonce m'a fait sourire. De vieux souvenirs me sont revenus en mémoire qui ne semblaient pas être des preuves pour confirmer l'annonce.

Modérateur sur ce forum Agoravox pendant un an et parfaitement déclaré en tant que tel, je l'ai été. En plus, je continuais à passer par la même modération pour faire publier mes propres articles. Cela m'a valu beaucoup de contacts et de me retrouver, du même coup, entre le marteau et l'enclume en "Moderato cantabile".

Sera-t-on, un jour, complètement libre de tout dire, de tout écrire?

Peut-être, jamais. Tant mieux ou tant pis...

0.jpgCe serait possible, mais alors, tout le monde laisserait tomber les masques et les préjugés scolaires, parentaux inculqués à la petite cuillère dès le plus jeune âge. Un indien dans la ville, nu comme un vers, exempt de sortilèges et d'incantations vaudou?

L'espoir d'un Bouddhiste dans une de ses sept vies, d'un Musulman entouré de ses sept vierges, d'un Chrétien qui aurait, tout à coup, la folie d'énoncer les sept péchés capitaux tout haut derrière le confessionnal?

Non, impossible, je rêve...

En République française, un billet récent parle même de publicité qui remplace la liberté d'expression.

Puisqu'on parle de la France, on la croyait laïque. Les événements controverses récents du "mariage pour tous" prouvent le contraire. La philosophie y serait morte et l'Esprit Saint  reprendrait du galon chez ceux qui se disent scientifiques et philosophes. 

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Dans une civilisation hyper-sexuée, on trouve face à face, un "mai 68 à l'envers" qui pense au mariage pour tous comme une aberration et un "mai 68 renforcé" qui explose sous toutes ses formes lors de la Gay Pride.

La Belgique, 2ème pays le plus "gay-friendly" d'Europe après la Grande-Bretagne à tel point qu'elle a été surnommée la "Belgian Pride". En Belgique, c'est dix ans depuis le mariage homosexuel...

Cette manifestation, il faut la comprendre comme un réflexe contre l'absolutisme, bien plus sexuelle.

Oui, "Tabous, casse-toi".

Vas-y, "du tag au tact", au risque de te retrouver face au regard oblique des passants honnêtes. 

La censure est toujours idiote quand elle est partisane.

"Pour vivre heureux, vivons caché" est une maxime dépassée de nos jours par la maxime "restons curieux". Déconner est parfois plus important que de rester innocent.

En 1981, une pub disait déjà "Aujourd'hui, j'enlève le haut. La prochaine dois, j'enlève le bas".  Maître mot au parfum de scandale mélangé de suspense, on était encore loin du Web. Le PC arrivait seulement dans les foyers à des prix qui frisaient la paye de l'ouvrier...

La tendance ne serait-elle pas cette fois de "montrer les bas", exclusivement?

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Le film la "Grande Bouffe" date de 40 ans. Un film qui avait été très très controversé à sa sortie. 

Chez les dessinateurs, il y a comme une volonté, une envie d'artisanat.

Les gros producteurs de buzz vaquent dans un autre secteur, celui des gros sous. 

Tandis que, pour les premiers, la censure peut "tuer", elle faire gagner le jack-pot aux seconds. 

Le clip sulfureux de David Bowie a été censuré par YouTube.

Ce fut un beau coup médiatique. Buzz contre buzz en espérant qu'il en restera quelque chose de positif.

D'après le rapport de "Reporters sans frontières", la Belgique occupe la 21ème place dans le respect de la liberté de la presse.

Parmi les meilleurs, on cite la Finlande, les Pays-Bas et la Norvège. Parmi les lanternes rouges, la Corée du Nord, l'Iran, la Chine et Cuba.

Sans carte de presse pour exprimer ces choses, les internautes n'ont pas de classements, aucune statistique n'étant disponible.

"Quid tacet concentirevidetur" (qui ne dit rien consent)

Faudrait-il inventer un organisme "Les internautes sans frontières"? 

Avec quel modérateur?

Y aurait-il quelque chose de changé dans la sphère virtuelle, sous l'ombre des palmiers en fleurs, dans la torpeur et devant l'écran noir de nos nuits blanches là où on se fait du cinéma?


 

L'enfoiré,

 

PS: Je parlais de la Gay Pride, elle avait lieu, ce samedi de Pentecôte, à Bruxelles. On annonçait une Pride sous tension. Digne d'une côte en pente à remonter, en quelques sortes...

Le mot "gay" avait disparu. 

Elle se passa très bien avec 80.000 spectateurs fiers d'être là avec le mot d'ordre "la famille".

Un clic, et voici quelques photos intimistes d'avant la parade en un clic. 

Elles ont été prises le samedi matin, lors de la préparation de la parade. 

La parade, elle même, ce sont les journalistes qui se sont chargés de vider leur chargeur de photos. Choqueront-elles les âmes biens nées? 

 

Citations:

  • « Qu'est-ce qui pousse certains auteurs à se cacher derrière un pseudonyme ; est-ce qu'un écrivain, finalement, possède une existence réelle ? », Paul Auster
  • « Le poisson est un animal susceptible: en présence du pêcheur, il prend facilement la mouche. », Noctuel
  • « Internet: un grand théâtre dans lequel les acteurs se croient au bal masqué.», L'enfoiré 
  • « Dur de faire confiance à l'être humain. même les aveugles préfèrent se faire guider par les chiens », anonyme
  • « Tolérance: c'est quand on connait des cons et qu'on ne dit pas les noms"
 
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Mise à jour 20 mai 2013: Yahoo vient d'acheter Tumblr, un petit acteur nommé "désir".
 
 
 
0.jpgMise à jour 12 juin 2013: coup de théatre. La radio et la télé publique est coupée par le gouvernement grec. 
 
Mise à jour 20 juin 2013: L'écrivain anglais Martin Amis était interviewé dans le Vif à la suite de son livre "Lionel Asbo, l'état de l'Angleterre". L'histoire d'un gars qui gagne au loto et qui révèle l'obsession actuelle de l'argent et de la célébrité. L"Anti-Social Behavior Orders" constitue le déclin de l'Angleterre.
Ecrire pour lui est répondre à une voie intérieure alors que la plupart des gens sont cloisonnés et la mettent de côté. Ecrire c'est demeurer enfant avec un sens de l'humour qui va jusqu'à la provoc pour estimer la force de l'autre dans un comique de situation, face aux travers de la société contemporaine. Le manque de communication silencieuse avec un livre va rétrécir l'avenir, dans une tyrannie du look, selon lui. Ecrire pour se faire plaisir, sinon rien... 
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Mise à jour 5 octobre 2017: La CSA, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a 20 ans.
PE en parle comme une version moderne de l'inquisition espagnolepodcast

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