Pourquoi les riches triomphent? (19/01/2014)

0.jpgIl y a bien longtemps, j'écrivais "Riche à la super". Je restais sur ma faim à chercher ce que l'on pouvait faire dans une vie d'un matelas de dollars trop gros. Le Vif répondait à "Pourquoi les riches triomphent" par l'intermédiaire du livre de Jean-Louis Servan-Schreiber.

En 2013, les 300 plus grosses fortunes du monde se sont encore enrichies. Elles possèdent 2.710 milliards d'euros après les 15% d'augmentation de leur patrimoine.

Bill Gates a pu s’octroyer, à lui seul, une augmentation de 11 milliards, pour redevenir le N°1 avec ses 57,6 milliards.
 
Jean-Louis Servan-Schreiber rappelle dans son nouveau livre "Pourquoi les riches ont gagné".
 
Pas de colère ou dégoût à avoir. Aucun complot, rien qu'une suite logique, inexorable dû à la libéralisation des marchés et la dérégulation de l'économie qui a commencé dans les années 80, avec Reagan et Thatcher et la cerise sur le gâteau de l'effondrement du bloc communiste.
Il s'agit d'une victoire financière, politique et idéologique.

Objectivement, aucune raison d'enlever aux riches ce qu'ils ont gagné. 

Les riches ont gagné au niveau financier, politique et idéologique. C'est devenu un axiome incontournable et les autres s'en accommodent. 
3.JPGL'auteur rappelle que les moyens de faire beaucoup d'argent a toujours existé mais qu'il est moins normal que la richesse tienne lieu d'idéal et de modèle de vie même dans une société focalisée sur la technologie et la consommation que nous connaissons aujourd'hui. Se retrouver au sommet des listes des plus riches dans le magazine Fortune semble un but à atteindre.  
 Thomas Piketty dans son livre "Le Capital au XXIè siècle", montrait que la tendance restait, pourtant, néfaste puisque la croissance mondiale ne dépassait plus les 1,5% alors que le rendement des capitaux tournait autour de 5 à 6%.
Joseph Stiglitz reprenait le même fil dans "Le prix des inégalités".
La croissance économique surpasse celle de la démographie galopante et la misère a reculé dans le monde, mais pas à la même vitesse.
Y a-t-il des contestations pour autant ? 
Pas vraiment. Tant que la pauvreté moyenne (ou considérée comme telle) ne dépasse pas 15% de la population, elle n'est pas politiquement sensible. Une révolte n'est envisageable que quand les conditions de vie sont intolérables et qu'il n'y ait plus rien à perdre pour y passer.
0.jpgL'indignation n'est pas la révolte (comme nous l'avons vu). 
De plus, ce sont les gouvernants qui sont visés par les gens. Avec eux, ils ont une éventuelle action idéologique et démocratique.
Le gouvernement se doit d'avoir une tâche réactive, de conserver les emplois et les avantages acquis par les travailleurs en fonction de la couleur politique pour laquelle il a été élu.
0.jpgEn France, il s'agit d'une insatisfaction par sa déviance idéologique de la gauche dure vers la sociale-démocratie, convaincue que la suppression du capitalisme est impossible et qu'il convient simplement de lui apporter des correctifs sociaux, dans un contexte d'économie mixte. D'où le ressentiment global de la population à son égard et à son gouvernement plutôt qu'aux riches.
La situation se résume par un déficit de la démocratie, départagée entre les trois pouvoirs vieillissants, qui fait face à un pouvoir financier en pleine puissance avec des riches non honnis, souvent enviés, voire admirés.  
La progression de la financiarisation n'a pas touché à la redistribution. Les machines ont apporté l'effet de levier dans l'accélération des processus de cette progression. Ce sont les bénéfices qu'elles ont apportés qui n'ont pas été rétrocédés équitablement. Les impôts, régulés par les États comme des amortisseurs sociaux, ne sont pas parvenus a harmoniser ce qui a accéléré la mondialisation et les transferts de capitaux.  
Le taux de fécondité a chuté de manière inversement proportionnelle au niveau d'éducation pour créer de nouvelles classes moyennes consommatrices de biens produits par les grandes sociétés dans le monde.
Les multinationales n'ont pas de frontières. Elles s'installent là où cela leur est le plus favorable.
La connivence des politiques vis-à-vis des riches, leur est indispensable pour pouvoir pratiquer une politique sociale en créant de l'emploi. Les politiques n'ont que l'arme de la fiscalité pour le soutenir.
La polémique des salaires des CEO n'est qu'un coup d'épée dans l'eau si les Etats ne pratiquent pas les mêmes règles limitatives sur une large étendue de territoires.
 
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L'autre livre "Pourquoi les pauvres votent à droite" de Thomas Frank propose la généalogie minutieuse d’un phénomène qui a d’abord touché les États-Unis. Il nous enseigne beaucoup sur les mécanismes de l’opinion public. Il se penche plus particulièrement sur son Kansas natal, pionnier en matière de reconversion idéologique. L’histoire de cet état, en guerre dès l’origine contre les états esclavagistes voisins, recèle des « bouffées régulières de gauchisme ». Il fut notamment le berceau du populisme, mouvement de fermiers radicalisés dénonçant la libre concurrence qui les paupérisait. Leurs meneurs incitaient à « cultiver moins de maïs et plus de colère » ! Puis les nord-américains aiment à considérer cette région comme un concentré des valeurs « authentiques » des États-Unis, leur « France d’en-bas » en quelque sorte. Or en quelques décennies, l’état a vu se développer et s’étendre un conservatisme enragé qui a rapidement essaimé à l’échelle du pays et même au-delà. Dans un contexte de crise économique, l’amertume populaire s’est reportée, sous l’influence des conservateurs locaux, sur des thèmes d’ordre culturel : l’avortement, la théorie de l’évolution, la liberté d’acheter des armes à feux etc. En un temps record, le pays s’est mobilisé exclusivement sur ces questions, établissant une typologie simpliste de la population : d’un côté une Amérique « authentique », rouge, républicaine, celle du Midwest, caractérisée par un système de valeurs immuables (simplicité, virilité, religion...). Cette brave Amérique de western serait menacée par une « élite » bleue, libérale, celle des côtes, arrogante, jouisseuse, dépravée. Cette représentation est poussée très loin par ses adeptes et Thomas Frank excelle à énumérer les tares sociologiques prêtées aux « bleus »: ils sont riches et snob au point d’acheter des livres culturels, de préférer le café latte au café normal, les sushis au steak, méprisent le stock-car et écrivent dans le New York Times. Le mythe d’une Amérique aux deux visages prend forme. Ce qui a généré l’amertume, l’indignation binaire et un fond de paranoïa contenus traditionnellement dans la rhétorique gauchiste s’est inversé : tout devient prétexte à dénoncer l’emprise malfaisante des libéraux sur le pays. Processus qui explique les mécanismes qui nous détournent des vrais problèmes, donc des vraies polémiquesL'histoire de l'état du Kansas fait comprendre les mécanismes qui créent les richesses et engendrent de plus en plus de pauvretés. 
Ces mécanismes ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont élaborés et implémentés systématiquement région après région, pays après pays et ainsi de suite jusqu'à l'extinction de la race humaine. Les plus modestes en parlent comme des jésuites vaniteux.
Fut un temps où le pauvre savait se tenir. On lui connaissait quelque dignité, à proportion notamment de sa faculté à dresser des barricades ou botter l’arrière-train des politiciens véreux qui dépassaient les bornes. Les temps ont changé. 
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En France par exemple, les classes populaires ont franchement basculé vers la droite depuis le milieu des années 90. Des vieux bastions ouvriers sont tombés. Les explications ne manquent pas sur le sujet, à commencer par l’incurie criante des partis politiques de gauche, le délitement de la conscience de classe, l’angoissante mondialisation, etc.".

Le livre de Thomas Frank dit que "Parler des 'riches' est très caricaturaleCette façon de choisir ce thème et de présenter les 'riches' de cette façon est une manière de détourner les lecteurs vers des valeurs d'ordre morale ceci pour égarer l'opinion publique.  

3.JPGUn copain ajoutait, je cite : "Nous assistons aux dérèglements de la finance et de l'économie depuis une trentaine d'année. En effet, il est fondamental de détourner les peuples de la réalité apocalyptique de l'économie et de la finance qui cause la chute générale du pouvoir d'achat, du chômage endémique, de la crise du système bancaire, sources de plus en plus de pauvres et de "riches" devenant de plus en plus riches. Le leurre d'autres sujets de polémiques sont plutôt d'ordre moral. Les juifs, les arabes, les russes, les afghans, les serbes, les kurdes, les religions, l'insécurité, l'avortement, et beaucoup d'autres sont tous les sujets à polémiques qui sont jetés en pâture sachant que le but final est de diviser encore et encore, de régionaliser, de décentraliser alors que le grand capital continue à se mondialiser, à se concentrer, arrivant à tuer et à réduire à la pauvreté et même à la faillite des régions, communautés et pays. Tout cela, sous le couvert de la modernité, du progrès, de la compétitivité et du reste tel que nous l'entendons jour après jour. 

La seule polémique qui devrait garder les esprits en éveil, est celle concernant la redistribution équitable des richesses, la participation équitable au fonctionnement de la société au travers de l'impôt et ce partout y compris dans nos pays. La richesse ou le fait d'être riches n'est pas un problème en soi. Il y a des richesses qui sont le résultat de visionnaires qui respectent les peuples et les états au travers d'investissement productif qui ont un impact positif et mesurable sur l'économie et le vivre en société. Par contre, faire de l'argent avec de l'argent ne présente aucun intérêt pour la société. La spéculation financière creuse la tombe de l'homme et de la société en générale".

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"Les pauvres doivent prendre des décisions aussi complexes que les autres citoyens sur le plan économique", lançait l'économiste Abhijit Banerjee qui avait grandi à proximité des bidonvilles de Calcutta et qui étudie les phénomènes de pauvreté à l'échelle mondiale. Suivre une méthodologie que l'on rencontre dans l'industrie pharmaceutique. La "Poverty Action Lab" qui commence par distribuer des moustiquaires et des préservatifs. Son livre "Poor economist" a rencontré un succès mondial. Son procédé a été appelé la "Randomista" avec le but de déterminer ce qui marche ou non. La pauvreté est un problème global mais il n'a pas une solution unique. Trouver le remède sans devoir injecter des milliards de dollars dans un système à fonds perdus dont on ne sait pas à quoi ils sont utilisés. Il n'y a aucune homogénéité dans la pauvreté. Les deux erreurs sont de croire que les pauvres ne peuvent choisir et sont complètement dépendant des restrictions dont ils souffrent et qu'ils ne sont pas capables de répondre aux lois du marché. Faire des choix économiques à petite échelle quand on a un dollar par jour, reste possible. Il est fantaisiste de croire que l'on peut devenir riche en se retroussant les manches. L'enseignement est souvent basé sur le modèle colonial. Les ménages moyens ne se sont pas enrichis. Répondre à la pauvreté est une tâche à résoudre au cas par cas sur le terrain. Il a connu dans sa jeunesse la pauvreté à Calcutta et il y retourne encore cinq fois par an pour y trouver des adaptations à ses théories.

Mettre l'accent sur les véritables fléaux de notre société serait de pouvoir pointer : 

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  1. La compétition fiscale entre les États.
  2. La balkanisation des États qui sont une des marques tangibles de la mondialisation. Une régionalisation à outrance pour rendre les nouveaux États ingérables et donc à la merci du grand capital qui lui se mondialise et se concentre. L'exemple de la Slovénie est très représentatif du phénomène, il s'agissait de la république ex-yougoslave la plus riche qui aujourd'hui est pratiquement en faillite après seulement quelques années d'exposition à la mondialisation et au grand capital !
  3. La dérégulation du marché économique et financier.
  4. La diminution du rôle de l’État au détriment de la majorité des populations. En conséquence la redistribution des richesses est de moins en moins effective.
  5. Les aides multiples des États avec l'argent de ses citoyens aux investisseurs de tout poil sans contreparties exigées contractuellement.
  6. Le fait d'éluder l'impôt au travers des paradis fiscaux, même si ceux-ci seront pris pour cibles comme on le dit. Ils se multiplient à l'infini sans que les politiques n'interviennent effectivement pour réguler le phénomène. Le président Franklin Roosevelt, ni communiste ni socialiste pourtant, avait imposé des changements radicaux aux entreprises et au monde de la finance avec comme objectif principal de rétablir les équilibres fondamentaux entre le privé et l'état. Cela à très bien fonctionné pendant plus de 30 ans.  Aux USA comme dans nos pays l'endettement des États s'est creusé de plus en plus rapidement alors que la mondialisation se développait en dehors de tout contrôle politique.
  7. Le scandale de la BCE qui ne permet pas aux États de se financer aux mêmes taux que les banques est à peine imaginable dans des États qui se disent démocratiques !
3.JPGLa privatisation des profits et la socialisation des pertes et déficits est la règle. Le droit à polluer dans la mesure où cela crée de l'emploie même si uniquement à court terme. L'expulsion des petits agriculteurs de leur terre au profit des entreprises agro-alimentaire qui recolonisent indirectement les états dit "indépendant". Les expulsés se retrouvent dans les bidonvilles des grandes villes et ensuite se dirigent au péril de leur vie vers des pays moins pauvres comme l'Europe. Cette immigration est utilisée par certains politiques pour diviser les populations sur des thèmes racistes ou autres. Mécanismes pervers qui génèrent ces phénomènes. Qui en bénéficie ?
Les symboles théoriques, comme ceux de la devise française "Liberté, égalité, fraternité", sont bien chahutés dans des détails constatés sur le terrain comme :
0.jpgL’accueil de celui qui apporte sur un compte dix millions d'euros ne sera pas reçu par sa banque de la même manière que celui qui n'apporte que son salaire mensuel.
Le riche a la possibilité de s'entourer des meilleurs conseillers fiscaux, de gestion et pour se défendre en justice.
 
Ce que disent les riches d'eux-mêmes est tout aussi caricatural :
  • C'est le fruit du travail accompli
  • L'argent n'est qu'un moyen
  • Ce n'est qu'une richesse-papier
  • "Je ne suis qu'un banquier faisant le travail de Dieu" dît, d'un air inspiré, Lloyd Blankfein,
Ce que les milliardaires ne vous diront jamais:0.jpg
  • « Nous sommes de plus en plus riches ». C'est Forbes qui donne le tempo.
  • « Être millionnaire n’est plus ce que c’était » Il faut être milliardaire pour faire partie du club.
  • «Men only» 138 femmes sur la liste des 1426 milliardaires.
  • « Des poches bien pleines avec des têtes bien pleines » Bien sûr suivre de très longues études, ou un parcours scolaire élitiste. Mais cela n'explique pas tout.
  • « L’argent comme s’il en pleuvait » pour pouvoir dépenser sans compter et rester économe.
  • « Ce qui nous fait peur ? Les avocats spécialisés dans les divorces » Seulement 8% de divorces. 
  • « Nous ne sommes pas devenus riches en investissant dans des actions » Steve Jobs, Bill Gates, Mark Zuckerberg, le sont devenus en créant des "start-up" devenues prospères. On est plus susceptible de devenir milliardaire à la Silicon Valley qu’à Wall Street. 
  • « Ce que vous appelez évasion, nous l’appelons évitement » Les revenus des milliardaires proviennent d’investissements qu’ils ont réalisés, et c’est pourquoi ils sont moins taxés que s’ils provenaient de salaires.
  • « Ma famille me déteste, mais elle adore mon argent » des conflits familiaux se régler au tribunal.
  • « Je ne me suis jamais fixé de devenir milliardaire, je me suis fixé de faire le bien » Léguer une partie de sa fortune à une Fondation, à une oeuvre de charité, plutôt qu'à des enfants.

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Alors, ce n'est pas tout de le reconnaître, comprendre la manœuvre relève de la psychologie de l'être humain : de l'attraction de l'argent sur lui, de son l'individualisme qui, tous, existent depuis les échelons inférieurs de la société.

3.JPGL'argent donne l'énergie potentielle de réaliser des projets, mais cette énergie, et la physique nous l'apprend, devrait être convertie en énergie cinétique avec des solutions de type win-win pour tous, sans fuites et sans laisser aux riches le seul va-tout de mener le monde à leur guise même s'ils ont gagné une bataille importante et historique. 
 
3.JPGLes riches ont besoin des pauvres pour accroître leurs richesses. L'inverse est tout aussi vrai. Par contre les pauvres n'ont pas besoin de "voleurs". 

"The right man at the right place, in the good time", comme l'ont été certains au sommet des richesses émergentes.  

Le slogan "Enrichissez-vous" est très porteur. Tout porte à croire que devenir riche résout tous les problèmes si l'on en croit la pub "Devenez scandaleusement riche" de la Loterie de l'Euro Million pour qu'ainsi, le gagnant n'aura pas à changer de vie mais sera toujours tranquille.

  Le livre de Frank Van Rycke "Faire Fortune en dix ans", cartonne puisque d'après lui, la fortune apporte sérénité, liberté et confiance en soi. 
Au XXIème siècle, ce symptôme de la richesse s'est transformé en syndrome mondial qui vaut celui de Stockholm.

 
La solidarité est souvent un mot creux, scandé dans les meetings politiques mais qui, une fois, en dehors d'eux, n'existe plus. Comme le chômage est la menace sociale au cœur de toutes les obsessions, il devient la chimère qu'il faut éviter à tout prix. Cela passe par un collègue à éliminer pour se créer une chance de monter sur sa marche de la hiérarchie ou, au moins, de conserver sa position. Parler trop haut, par contre, pour dénoncer des problèmes au sommet de la hiérarchie et c'est... "Si tu n'es pas content, tu n'a qu'à aller voir ailleurs si l'herbe n'y est pas plus verte" servi par les intermédiaires sur les marches de la hiérarchie.
3.JPGLes détenteurs des grosses fortunes, eux, se rencontrent à Davos ou en faisant partie du Groupe des Bilderberg et au besoin s'informent des postes à responsabilités disponibles.
Le riche a la possibilité de s'entourer des meilleurs conseillers fiscaux et de gestion.

Les syndicats n'ont plus vraiment la cote puisqu'ils ne font plus qu'un travail de maintenance, correctif et non un travail proactif. 

Cela a permis la revanche des nantis qui avaient dû lâcher du lest pendant les trente glorieuses.
 Ils n'ont surtout plus d'adversaires à leur taille. La crise depuis 2007 a renversé cette pensée avec les subprimes qui en ont été les premiers signes d'alerte d'une distribution de biens sans répondants.

L'égalité est un slogan tout aussi creux. Peu importe où l'écart a trouvé sa source.

Le déficit démocratique s'accentue par le fait que le message reste "voter ne sert à rien puisque rien ne change".

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Ces héros "riches" contemporains sont devenus même exemplaires comme généreux donateurs. L'opinion publique ne les a pas condamnés par le fait qu'ils brassaient des sommes énormes mais à cause du fait que ces sommes puissent avoir servi à mettre des millions de personnes au chômage. Comme le travail est remplacé dans beaucoup de professions, peut-être faudra-t-il penser comment le remplacer, comment occuper les gens ?  
A de rares exceptions, ils ne s'intègrent pas parmi les politiciens. Ils ont compris combien le pouvoir politique est provisoire et risqué.
Dissimuler une somme pour un politicien et c'est sa carrière qui est terminé. Pour un riche, frauder dix fois cette somme et il ne lui restera qu'à trouver un compromis avec les autorités.  
Dans ce cas, il est à prévoir que l’État aura de moins en moins de marge.
 D'après Jean-Louis Servan-Schreiber, les riches triomphent principalement à cause de l’absence d'opposition ou de contre-pouvoir permettant d'éviter l'avènement des extrêmes.
Deux solutions qu'il envisage pour brider les riches:  les ONG et l'interconnexion  généralisée via Internet qui permet de les surveiller, de garder, collectivement, le  progrès entre les mains de la base.
Wikipédia semble avoir été une réalisation collective non centralisée, ni rétribuée. Les logiciels libres, une autre façon, mais des projets communs restent à découvrir.
 
3.JPGAu passif d'Internet, le fait qu'il soit plus devenu un outil pour accentuer la consommation et non, pour apprendre à traverser les frontières de pays pour réunir les affinités. La compétition entre les entités reste toujours la règle.
Internet est aussi, souvent, devenu plusieurs minitels dans lesquels chacun parle de sa popote intérieure en ne s'intéressant pas de ce qui se passe dans d'autres plus éloignées.
 
0.jpgPour qu'un véritable contre-pouvoir puisse fonctionner, avec un organisme mondialisé à sa tête, il faudrait changer les mentalités, sortir des polémiques stériles, trop locales, de faux problèmes, de diviser pour régner et, en finale, se rendre compte que les ressources disponibles de la planète sont finies et qu'il faudra donc composer avec ce qui reste (comme le dit Maja Göpel, docteur en économie politique, qui a dirigé le département consacré à la Justice de demain du 'World Future Council').
 Une chanson de 1990 qui vient bien à propos :

 
 
 
L'enfoiré,
 
Tendances économiques qui gouvernent le monde
 
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  • « La société est divisée en deux classes : ceux qui ont plus de dîners que d'appétit et ceux qui ont plus d'appétit que de dîners », Chamfort 
  • « Mieux vaut devenir riche après avoir été pauvre, que de devenir pauvre après avoir été riche. », Proverbe chinois
  • « Commencez par être riche, après vous pourrez être vertueux. », Mark Twain 
  • « Affaiblir les plus fort ne rend pas les plus faible plus fort »,  Mario Dragui

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3.JPG24 janvier 2014 : Must See! : L'histoire économique récente résumée en un graphique génial mais inquiétant.

L’élite mondiale des 1% et la classe moyenne chinoise ont été les grands gagnants de la mondialisation ; d’un autre côté, la classe moyenne occidentale a été sacrifiée. C'est ce qui ressort d’une étude de l’économiste Branco Milanovic, intitulée « Global Income Inequality by the Numbers : In History and Now - An Overview », et portant sur la croissance des revenus de la population entre 1988 et 2008 (au début de la crise financière). Milanovic est économiste à la Banque mondiale et professeur d'économie à l'Université Johns Hopkins. Sur la base de son étude, il a dressé le graphique ci-dessus, qui a été commenté par James Plunkett, un analyste du think-tank Résolution Fondation, qui a recommandé l'élite mondiale réunie actuellement au Forum Economique Mondial de Davos d’en prendre connaissance.

Le graphique montre quel a été le rythme de croissance de chaque tranche de revenus (décomposée en centiles allant des classes de revenus les plus faibles aux plus élevées) au cours de cette période.

A gauche du graphique, on voit que les revenus les plus faibles ont connu une croissance quasi-nulle entre 1988 et 2008 ; à l’opposé, les classes de revenus les plus élevés ont connu une croissance de 60% au cours de la même époque. Les revenus situés entre les centiles 75 et 90 n’ont connu qu’une croissance très faible, inférieure à 10% : ce sont ceux de la classe moyenne du monde occidental.

Milanovic explique que l’on a assisté au plus vaste mouvement de refonte du revenu individuel depuis la révolution industrielle au cours de la période qui s’étend entre la chute du mur de Berlin et la récente crise économique. « Cette tendance a été alimentée par des taux de croissance élevés dans les anciens pays pauvres à forte population, comme la Chine, l'Indonésie et l'Inde, et d’un autre côté, par la stagnation, voire le déclin des revenus en Amérique latine et dans les anciens pays du bloc soviétiques et les couches les plus pauvres des pays industrialisés traditionnels », écrit-il. Les gains les plus importants ont été enregistrés dans la population qui perçoit un revenu proche du revenu médian (avec une hausse de 80% pour le revenu médian lui-même, et 70% pour les revenus approchants), mais aussi dans le groupe des 1% les plus riches de la planète.

Les déclins relatifs de l’Afrique, des pays de l’ex-URSS et des autres pays de l’Europe de l’Est montrent que ces pays n’ont pas su s’ajuster à la mondialisation. Leur amélioration récente dans ce domaine n’est pas encore visible dans les données.

« La population du monde industrialisé qui est située dans la première moitié de l’échelle de distribution des revenus nationaux est clairement la principale victime de la mondialisation », souligne Milanovic. Les Allemands qui gagnent un revenu proche du revenu médian n’ont connu qu’une augmentation de revenu de 7% en termes réels sur les 20 années ; ceux des Etats-Unis, de seulement 26%. Pire, au Japon, cette classe de population a même subi une baisse de son revenu réel. L’économiste affirme que la croissance des revenus dans les pays tels que la Chine sera bientôt suivie par de nouvelles vagues de croissance des revenus dans d'autres populations, et plus tard dans d'autres pays émergents tels que l'Indonésie, le Nigéria de l'Inde.

Milanovic se demande si leur croissance à l'échelle mondiale, qui semble une évolution positive, n’est pas potentiellement déstabilisante pour pays riches pris individuellement.

Il évoque également les conséquences politiques de ce phénomène. La démocratie est souvent corrélée avec une importante classe moyenne dynamique. L'érosion de la classe moyenne dans les pays riches implique-t-elle donc qu’ils vont s’écarter de la démocratie pour se rapprocher d’une forme de ploutocratie? D’un autre côté, la Chine va-t-elle devenir plus démocratique en raison du grossissement de sa classe moyenne. 

L’économiste se pose enfin la question des implications de ces mouvements sur la stabilité mondiale. La formation d’une classe moyenne mondiale, ou l’homogénéisation du groupe des 1%, sans distinction de leur pays d’origine, pourraient être positives pour la stabilité et l'interdépendance mondiales, mais socialement mauvaises pour les pays individuels, où les riches perdent de plus en plus le lien avec leurs concitoyens les moins fortunés, indique-t-il.

Les conclusions du livre de Servan-Schreiber: Le Veau d'or seul en piste?

Pour ou contre les riches ? Sujet qui remue la sensibilité, les opinions et les réflexes conditionnés.
Rester objectif est un leurre. Tout jugement est subjectif. Rien n'est blanc ou noir.
L'auteur a entrepris dans le domaine de la presse magazine. Dans les privilégiés, comme patron de presse, il a dû parfois supprimer des postes dans sa carrière. Il vote à gauche, mais n'aime pas la démocratie républicaine vieillissante actuelle aux rendements décevants. Il a la chance d'être européen, libre de parole, protégé par des lois.
Modérateur et réformiste, défenseur des droits de l'homme dans "Human Rights Watch".
La richesse ne le choque pas. mais elle ne doit par être un idéal dans notre société de technologie et de consommation.
Le Vaux d'or reste implacable comme un culte par défaut.
Le scepticisme et le relativisme font la survie de l'esprit libre mais aussi avec la prophylaxie qui ne parvient pas à réduire la carence d'idéal.
Corriger les excès. donne des désillusions à vouloir changer à tout prix, à contre-courant de la modernisation. 
La philosophie échappe à la politique. Les foules instruites, le rôle des femmes, l'humanisme, le respect, les libertés individuelle, l'équité, l'écologie, la non-violence... la fraternité.

La question reste si l'auteur devait refaire sa vie, que ferait-il de différent ?

Ses enfants ont-ils été élevé de telle manière pour que ses idées d'aujourd'hui correspondent à leur enseignement ?

27/05/2015 : Thomas Gunzig explique ce que pourrait-être un riche et les signes extérieurs de richessepodcast0.jpg

 

0.jpg17 janvier 2017 : Guillermo Guiz ne comprend pas Davos
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