Le manichéisme entre passé et avenir (10/02/2018)

0.JPGLa semaine précédente, j'exprimais quelques idées personnelles.

Particulières, elles pouvaient être en contradiction avec d'autres façons de vivre.

Se faire embrigader par une manière de penser et de vivre et se faire manipuler, en résultent souvent.

Les opérations de charme et de la séduction se retrouvent à tous les coins de rues.

Je parlais du livre de Régis Jauffret "Microfictions 2018" qui relatait '500 autres vies à la fois" sur 1000 pages, sans vouloir les partager pour autant.

Je vais en écrire une 501ème d'un citoyen lambda d'une grande famille wallonne résistant à la modernité comme un droit de réponse à notre temps...

La précaution d'usage reste en vigueur "toutes ressemblances avec personnes existant ou ayant existé, n'est pas nécessairement purement fortuite".

...

Un Richelieu à gauche, un au centre et un à droite, chacun résistant aux deux autres:

...

Prologue: L'anniversaire

Il était une fois dans notre village, notre grande famille.1.JPG

Une famille dites "nombreuse".

Tous de gauche, tous catholiques et tous contre ce qui est trop progressiste.

Chaque élément de notre famille, détient de deux à cinq enfants en son sein pour suivre la lignée depuis plusieurs générations solidaires et spontanées.

Hier, c'était le 90ème anniversaire de papa.

Je l'appelle "le patriarche" parce qu'il a en lui cet instinct de protecteur de la famille.

Mes trois frères encore vivants étaient là et je suis le benjamin de la liste.

Une sœur n'est plus de ce monde, emportée par un cancer.

Notre mère est passée depuis quelques années.

Elle a fait beaucoup pleurer papa.

Pour parler d'elle, on ne l'appelle plus 'maman", mais 'mamy' ou même 'mémé' en la désignant aux enfants.

Mais, mourir ensemble, tout le monde sait que cela n'arrive ensemble que lors d'un accident.

Chacun de nous quatre avons apporté un cadeau que chacun considérait comme particulier après avoir oublié de se consulter.

Résultat des redondances: deux nouvelles cannes pour marcher et deux autres pour pêcher.

Je ne vois pas bien papa, où il pourrait pêcher.

Pas de rivière, ni de lac à proximité du village de quelques centaines d'habitants.

Mais, bon, cela semble lui avoir fait plaisir.

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Sa grande ferme est en bordure du village. Quand nous étions jeunes, elle était très isolée. Aujourd'hui, d'autres fermes ou villas se sont installées autour de celle de papa.   

Quand un frère construit sa maison pour se mettre en ménage, c'est un autre frère qui l'aide selon ses compétences.

Nous sommes restés habiter dans la région, mais je suis le seul qui n'y travaille pas.

Les autres y ont de petits commerces.

Entre nous, c'est l'entente cordiale.

On se téléphone souvent.

Les seuls problèmes arrivent parfois avec les belles-sœurs quand il y a des litiges familiaux pour raisons d'argent.

Quand papa l'apprend, il y met de l'ordre avec une sagesse qui lui est tout aussi particulière. La famille, c'est sacré pour lui.

Donc, ce vendredi, réunies autour de la table pour le fêter.

La table en chêne, avec les rallonges tirées au maximum, n'est pas assez longue.

Papa se dit toujours pauvre parce qu'il n'aime pas entendre qu'il a amassé quelques réserves comme pomme pour la soif. Il n'achète pas grand-chose en dehors de sa production très locale.

Chaque ménage a sa propre auto qu'il utilise de manière privée et professionnelle.

Ce n'est évidemment plus de petites voitures mais plutôt du style Espace parce chacun a à véhiculer toute sa progéniture.

Comme un rituel, Papy commence son dimanche par une sortie à l'église du village pour rencontrer tout les anciens du village.

Tout le village le connait et nous a connu à l'époque.

Mes frères ne l'ont donc pas succédé à la ferme.

Le souvenir de la remontée en tracteur jusqu'à Bruxelles pour manifester notre peur de la mondialisation, refait parfois surface avec un rire prononcé.

Ce souvenir va finir par nous ronger de l'intérieur.

Mon fils ainé est plus indépendant. Il a fait des études poussées à l'université.

Il n'a pas pu venir pour l'anniversaire de papa parce qu'il est actuellement aux États-Unis pour un symposium.

Ma fille s'est fait excuser. Avocate à Bruxelles, elle avait une audience à préparer aux greffes.

Quand je parle de Bruxelles à ma fille, je vois bien qu'elle ne m'écoute que d'une oreille distraite ou avec moue amusée.

Ils sont tous deux remariés. Un enfant pour mon fils sans avoir recréé une famille recomposée.

Pour ma fille, c'est plus facile. Elle n'a pas encore d'enfants.

Je me demande si mes enfants ne complotent pas ensemble pour saper la solidarité de la famille.

Marquer leur différence avec une politique dissidente a déjà généré des disputes entre eux et moi.

Je suis devenu le père d'un autre âge.

- Combien de fois es-tu parti en vacances, papa?, lui ai-je demandé d'un air détaché en me doutant de la réponse.

- Moi, en vacances, mais j'y suis toujours. A bord de mon petit tracteur, je suis toujours le roi. Et qu'est-ce que diraient mes légumes, mon bétail et mes poules pendant mon absence? 

Je ne m'attendais pas à une telle réponse. Il se voyait encore jeune-premier à bord de son tracteur.

- Tu trouverais toujours quelqu'un pour te remplacer, papa. Ton tracteur, tu ne l'utilises plus, papa. Tu es bien trop vieux pour ça. Mais, tu n'as vraiment jamais pensé prendre ta retraite au soleil?, insistais-je

- Arrête. Tu m'énerves. J'ai la nature et les champs pour soleil. Qu'est-ce que je trouverais de mieux ailleurs? A la télé, je regarde quelques documentaires sur ces ailleurs avec ses paysages, cela me suffit. Je ne vois d'ailleurs pas ce qui est si différent.0.JPG

Je comprenais que je ne devais pas insister devant ce simplisme d'une vision d'antan. 1.JPG

Son autorité sans partage ne s'était pas assouplie dans ses réparties, non plus.

Comme mes frères, on a été élevé par lui et on devait savoir que son avancée en âge n'y changerait rien à l'affaire.

La télé et la radio sont ses seules entorses à la modernité.

Je revois en mémoire dans la cuisine le meuble à tiroir dans lequel il entreposait la nourriture et la cuisinière d'un autre temps qu'il avait dans notre jeunesse et qu'il a gardé longtemps.

A leur place, il y a un grand frigo, des armoires suspendues et un four à microondes que l'un d'entre nous lui avait offert pour ses 80 ans.

Pas question de lui dire que la télé a souvent été remplacée par Internet. 

- Qu'est-ce que tu as vu dernièrement à la télé, papa?

- De la politique de politiciens. Ceux-là ne savent rien de ce que nous vivons à la campagne. Je hais cette nouvelle société. Je ne me sens plus dans cette époque de fous. J'ai vu que les sociétés allaient mieux mais le chômage, lui, ne diminue pas vraiment.

3.JPGJe n'ai pas eu beaucoup d'arguments pour le contrer, les dernières chutes de la Bourse ne parviendraient pas à le faire changer d'avis.

J'espérais que mes frères présents allaient prendre ma relève et la parole pour me seconder dans mon entreprise de séduction.

Aucun d'eux ne s'y risque.

J'ai tu mon pluralisme d'idées, initié, poussé et repoussé dans ses derniers retranchements par mes enfants. 

Dans l'air du temps et de l'espace, je ne vais pas dire à papa qu'exister revient à être alternativement social, libéral, libéral social ou social libéral.

Le manichéisme des riches ou des pauvres n'a jamais vraiment torturé l'esprit de papa.

Il est ce qu'il a été, ce qu'il est et il s'en est contenté. Point.

Pour l'extérieur, il doit donner l'impression qu'il n'a pas la tune pour vivre, qu'il est toujours prolétaire et donc, quelque part, pauvre alors qu'il possède des terrains qui ont grimpé en valeur et qu'il mange son cheptel et ses légumes de jardin.

Mes c'est vrai, il a dû en vendre beaucoup d'hectares de champs à labourer. Il les a probablement converti dans des placements de père de famille proposés par sa banque.

- Tiens, depuis quand es-tu allé à Bruxelles, dans ce trou à rats comme disait le président Trump? me demande-t-il, tout fier de sa question.

- J'y vais presque tous les jours de la semaine. Je suis un navetteur, papa. J'y vais pour travailler mais je ne peux t'en raconter beaucoup plus. Avant j'y allais en voiture maintenant c'est en train. Par la voiture, je revenais tous les soirs bien trop tard. Tu ne connais pas les bouchons interminables sur les routes. Heureusement, aujourd'hui, je reste souvent travailler à partir de la maison.

- Ah, oui, tu te connectes au "net", enfin, quelque chose. Je retiens cela comme ça.

- Internet, papa. Je communique aussi via Internet avec mes enfants avec Skype. 

- Avec Skaip? Qu'est-ce que c'est ce machin-là? Non, ne m'explique pas. Je ne le retiendrais pas. Je suis atteint d'Alzheimer, comme les vilaines langues m'ont déjà dit. Mais raconte, comment trouves-tu la vie à Bruxelles?

- Dans une grande ville, plus beaucoup de personnes ne se connaissent encore entre elles. C'est fort impersonnel, Bruxelles. Tu as de la chance, ici, tu connais tout le monde. En ville, les vieux n'y sont pas entourés par leur famille comme ici. Ou ils entrent dans des homes pour vieillards ou ils sortent avec la seule compagnie de leur chien pour rencontrer d'autres personnes avec chien.

- La jeunesse n'a plus aucune éducation. Tout s'en va, aujourd'hui. Il serait temps que je lève le camp, que je vous laisse la place définitivement pour rejoindre ta mère au ciel. Elle m'attend. Elle m'appelle. Je le sens de plus en plus.

- Mais non papa. C'est une question de mentalité et de vie différente. La plupart des gens habitent dans de petits appartements. Si tes oreilles n'entendent plus bien, tu as encore de nombreuses années avant cela, bon pied, bon œil ", lui réponds-je avec le sourire pincé et quelque peu gêné..

- Ouais. De mentalité, mon cul.

Il vit avec son passé. Je n'allais pas le perturber dans ses objections légitimes.

Pour calmer l'atmosphère, j'ai sorti mon smartphone et je lui ai raconté que j'avais enregistré un édito d'un certain Thomas Gunzig, Il parlait du travail. "Travailler, ce n'est pas une vie, mais une putain de purge" disait-il podcast

Là, papa a vraiment éclaté de rire, tandis que mes frères restaient beaucoup plus silencieux.

- Ton gars appelle cela "travailler". Il a quel âge ton gars? Cette génération est vraiment à côté de ses pompes", finit-il par dire.

Pour mon père, le travail intellectuel n'a jamais été un travail à part entière.

- J'ignore, mais cela doit être dans la quarantaine, papa.

- Et bien, je me demande vraiment s'il tiendra le coup jusqu'à mon âge.

Les autres avaient seulement souri, tout content de ne pas devoir s'exprimer eux-mêmes ou oser lui tenir tête en lançant des idées contradictoires.

J'avais dit enregistré. Je n'allais pas dire que j'avais podcasté sur mon smartphone.

Papa n'aurait rien compris à la manœuvre.

Même les mots à utiliser ne sont plus les mêmes dans les jargons de chacun.

C'est alors que les deux petits-enfants de Paul, mon frère ainé, sont rentrés dans la pièce après avoir joué avec les moutons dans la bergerie.

3.JPGPapa avait déjà oublié notre discussion et il leurs souriait en les appelant sur ses genoux.

- Venez sur mes genoux. J'ai quelque chose pour vous, dit-il

La gauche et la droite, pour les enfants, se résument à se demander sur quel genou, ils allaient devoir monter.

Les gosses ne se faisaient jamais prier pour y venir.

Tout est dans un jeu de la séduction entre générations des extrêmes.

0.JPGLes réparties du tac au tac ou du tic au toc sont réservées aux plus grands.

Papa, trop absorbé, ne nous écoute plus.

La conversation de "stratégies politiciennes" s'est poursuivie avec mes frères.

On a parlé de la carte blanche du Flamand Bart Dewever podcast et la réponse de Magnette par une autre teinté d'histoire et de philosophiepodcast.

Ce sont bientôt les élections. Les politiciens fourbissent déjà leurs armes pour attirer leurs électeurs et leurs fans.

Trop vieux, papa en est exempté de vote.

Tout le monde se rappelle qu'il y a eu des affaires au parti socialiste mais de cela, si on en est sorti par la petite porte, Magnette disait après que c'était une manière renforcée de se relancer dans la bataille par des réformes.

Dans la famille, Magnette sera le favori. On votera pour lui. 

La résistance qu'il avait organisée contre le CETA lui avait fait gagner des points bonus.

Nous ne sommes plus paysans de père en fils mais on a eu chaud en comprenant la forte concurrence que le Canada allait pouvoir exercer sur nous.

Dans le monde rural de Wallonie, nous sommes entrés dans une opposition stratégique en retrait partiel avec le monde. 

Parfois, notre intention est d'apporter des contrepoints avec fermeté contre les irresponsables en manifestant comme seule manière de protester et de contester la marche du monde.

La journée s'était écoulée dans la quasi bonne humeur.

Il était temps de retourner chacun dans nos pénates.

Les embrassades sont les atouts principaux de la reconnaissance de l'esprit de famille.

Papa semblait triste que la journée était passée si rapidement.

...

Épilogue: Les rêves

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Pendant le retour, le silence régnait dans la voiture et mon épouse restait pensive pour reprendre le calme après la tempête que les plus jeunes avaient créée.

Je n'allais pas cauchemarder, mais cela m'avait permis de ruminer à la parallaxe que l'on connait entre les visions du passé et du futur.

Dans le fond, je suis content que mes deux enfants n'ont pas pu venir à l'anniversaire de papa. Cela aurait pu dégénérer en disputes, en conflit de générations.

Chacun a sa propre vérité en héritage ou en modernité.6.JPG

Cette semaine, pour rêver au futur, on a envoyé une Tesla dans l'espace à gros frais.

Sur notre plancher des vaches, le manichéisme est devenu un gap total entre richesses et pauvreté.

Les plans de restructurations se poursuivent en boule de neige, secteur par secteur.

La concurrence a tout bouffé par les prix et la compression des coûts.

La politique ne parvient plus à contrer ces sociétés multinationales bien plus fortes que les États eux-mêmes.

2.JPGLa séduction de la publicité de la modernité numérique et d'Internet avait fait le reste à faire rêver.

Nous n'avons plus que deux ou trois sociétés typiquement belges.

Nos pays voisins, bien plus grands, les avaient avalés. Tout s'en va comme disait papa. Il est un conservateur invétéré, bien sûr.

J'apprenais que même si le Japon est à la tête de la modernité, les plus anciennes sociétés du monde sont japonaises.

Fondées avant l’an 800 sur des bases solides, avec des racines traditionnelles fortes et familiales. Les CEO restent dans la famille ou par adoption d'adultes. Comme dans des clubs, les familles s’échangent des informations pour gérer leur propre entreprise sans esprit de concurrence puisqu'elles savent qu'elles se trouvent dans un même système d'exportation vers l'étranger. Cela rend ces entreprises presque indépendantes des actionnaires et ses travailleurs plus stables dans les entreprises.

Le mondialisme et les actionnaires ont choisi la solution du haut de gamme de la population.

Nous, dans le bas de l'échelle, par contradiction, recherchions un protectionnisme salvateur.

Requiem pour tous ce qui empêcherait de pas être dans la note du progrès, du coût minimum, d'une qu1.JPGalité qui se perd dans les affres des pertes d'emplois comme dans la grande distribution chez Carrefour dans une réédition du "Carrefour, comme four au carré" de 2010.

Les indépendants franchisés survivront un peu plus longtemps avant de se faire raser gratis sur la vague de l'inconscience.

Restructurer, compresser, il en restera peut-être encore quelque chose.

Le Trends écrivait que c'était le temps des "consommacteurs" qui deviendraient participatifs sur le plan écologique et sanitaire puisque la production intensive a atteint ses limites.

S'inspirer de l'e-commerce de Amazon et prendre son "business model"? 

1.JPGLa révolution s'est déjà produite ailleurs par l'automatisation des tâches ou plutôt par le "do-it yourself" pour les clients des banques.

Qualifier le personnel sans qualifications alors que le client cherche toujours moins cher, rien n'est moins sûr. 

0.JPGEn Belgique, 142.000 jobs sont vacants, en inadéquation avec les compétences désirées par les entreprises. 

Du côté de ceux qui ont gardé leur place avec un bagage complexe, on trouve des "bullshits jobs" à se demander s'ils existent dans leur complexité par leur inutilité, par leurs propriétés mystérieuses, grandiloquentes et improbables pour donner l'impression d'une société importante.

"Networking enhancement", "innovative strategies", "holacracy", "global innovation insight" ... des mots envahissants que l'on sert à toutes les occasions comme miroir aux alouettes mais complètement désolidarisées avec les années d'école. 

Gaspard Koenig synthétisait cela dans un journal "face à l'automatisation de plus en plus écrasante, les emplois ronflants seront devenus des « artifices déployés par le capitalisme pour survivre dans un univers où le travail devient de moins en moins nécessaire. Plutôt que de sombrer dans une douce oisiveté, l’élite multiplie les fonctions inutiles pour prouver sa propre légitimité ».

Et on s'étonne que le gouffre entre riches et pauvres, entre travailleurs et chômeurs, ne fait que s'accentuer dans le néo-darwinisme dans lequel dérivent nos sociétés.

Tout va plus vite aujourd'hui.

C'est dire aussi que nous sommes plus vite hors du coup qu'on ne l'avait jamais imaginé dans le passépodcast.

Depuis 1980, le niveau de vie ne progresse plus. Il n'y a que la Pologne ou les États-Unis qui estiment encore que les jeunes auront autant de chance d'avoir une vie meilleure ou moins bonne dans le futur. La France et la Belgique arrivent dans le peloton de tête des "moins bonnes" alors que le PIB augmente.

L'économie tourne à vide en consommant plus d'énergie qu'elle ne produit avec un rendement minimum.

Alors, comme il est dit, il faudrait marier le passé au futur pour ne pas sombrer et se laisse distancer par l'accélération exponentielle des technologies. 

Je me suis souvenu du rire magistral de papa quand il a répondu à cet enregistrement au sujet du travail.

Nous ne sommes plus à l'époque des cireurs de parquet de Gustave Caillebotte

Je me demande ce qu'il aurait dit au sujet de l'interview qui passait le soir au sujet de l'obsession du travail en Corée du sudpodcast. 0.JPG

Papa aurait peut-être était dans cette ligne de conduite mais avec un effet retard inimaginable sur les méthodes utilisées.

Cette semaine, j'ai regardé Les Tuche , version 1 et 2, à la télé.

Ce souvenir m'a fait sourire dans ce silence prolongé du voyage jusqu'à chez nous.

J'ai un reliquat de solidarité avec leur manière de pensée.

Dans la version 3, ils prennent la place du Président à l’Élysée. J'irai peut-être le voir au ciné.

L'antagoniste entre la vision de papa et celle de Laurent Alexandre, gourou de l'intelligence artificielle, est total.

Il disait "L'IA a redistribué les cartes économiques et géopolitiques de manière brutale", dit le Dr Laurent Alexandre. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) ont leur pendant asiatique dans les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) et chacun doit se tenir prêt avec une intelligence conceptuelle". 



Milad Doucheihi disait dans le Vif que le numérique est une civilisation qui plaide pour un humanisme puisqu'il modifie l'humain en concurrençant les religions.

3.JPGLa justice de Dieu et celle des Hommes ne correspondent plus.

Alors, on garde le silence des agneaux au carnaval des animaux.

L'IA ne peut pas s'intéresser à des questions que personnes ne pose. N'importe quel calculateur électronique ne pourra résoudre un problème qui n'a rien à calculer une probabilité puisque l'homme ne sait même pas ce qu'il ne savait pas qu'il pourrait y avoir un problème.   

Le paradoxe d'incertitude appelé "cygne noir" est, de ce fait, difficile à cerner quand tout est une question de poids et de mesures en géopolitique. Il reste le plus important, l'esprit critique au fond de nous.

Le Big Data ne serait d'aucune utilité à ce calculateur numérique.

Mais de tout cela, je ne vois pas comment je pouvais en parler à papa.

Papa n'est plus que l'ombre de lui-même, mais il résiste dans son coin de village.

Il est à des années lumières de ce nouveau paradigme. 

0.JPGLa semaine dernière, Mariane faisait l'inventaire des avancées ou des reculs de l'IA. Les transports publics, la grande distribution, les banques, parmi les pertes d'emplois. Même la justice avec l'outil Ross établirait une justice prédictive par la médiation pour désengorger les tribunaux et réduire les récidives.

Le point positif, l'IA réduit la pénibilité.

"Ce n'est plus le travail qui va disparaître mais sa rémunération" ajoutait Daniel Cohen.

Les valeurs des choses sont en crise et pas depuis hier.

Tous responsables quelque part de cette descente dans les abîmes du moindre effort, à un prix performance mal étalonné.

La dynamique du capitalisme est maintenant telle que Marx l'avait prédit et elle s’asphyxie sans s'en rendre compte.

0.JPGJ'ai envie de dire à Papa "La société attend que tu disparaisses... Tu deviens une charge pour elle... Tu ne lui rapportes plus rien et ça c'est mortel, bien plus que ton âge que l'on veut allonger par le transhumanisme".

J'ose espérer que l'entente cordiale entre nous subsistera quand papa disparaitra.

Il aurait une attaque ou il me foutrait à la porte à tout jamais si je lui en parlais.

Mais cela, je pourrais me le dire aussi dans mes pensées intimes.

Nos sociétés se dirigent vers un conflit de générations d'une gravité jamais vue depuis les années 1960 en conclusion de l'automatisation et de l'augmentation des inégalités.

L'harmonie de son humeur passe aussi par la politique de ses moyens.

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Hier matin, Fabrizio Rongione se demandait comment rester de bonne humeur en parlant de radicalisme ?podcast

0.JPGSi Philippe Bouvard disait que "Comme on fait son lit, on se couche.", encore faut-il qu'il soit moelleux et qu'il permette de s'endormir pour retrouver ses rêves.

 

 

 

Les contraintes idéologiques du bien et le mal,

religieuses ou profanes,

torturent toujours les esprits des Hommes.

Croire, ce n'est jamais être soi

Et cela peut apporter une vie de courbatures à Darth Vader

 

La Joconde, elle, reste sereine.

Elle s'est adaptée à la connerie de Facebook

et elle s'en fout du bien et du mal...

Eriofne, 

...

0.JPG11 février 1990 - 11 février 2018: 28ème anniversaire de la liberté de Nelson Mandela

Vivre en cohérence avec nos valeurspodcast

 

 

 


12 février 2017, Love Bugs parade avec les coccinelles, c'était cela en musique (visible en un clic).

Ce 11 février 2018: pour le fun du passé, ce seront quelques photos en plus.

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13/2/2018: Première page du journal L’Écho

 

0.JPG21/2/2018: Fabrizio Ronfione dit à sa fille: "tu feras le travail que tu veux plus tard... A quelques exceptions près..."podcast

 

9/4/2018: Les salaires en baisse... Et si les salariés se révoltaient...podcast

 

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