Veritas tantam (10/05/2024)

Capture d'écran 2024-04-30 083041.png"... potentam habet ut non subverti possit"
Tel est le titre du dernier livre de  Olivier de Kersauson navigateur, chroniqueur et écrivain français. Ce livre n'a à part un chapitre presque aucun lien avec la mer.
S
'il est connu pour ses qualités de marins, Olivier l'est aussi pour son franc-parler et son refus de se soumettre aux règles préétablies.
C
'est pour cela qu'après avoir rappelé les idées du livre, je lui ai écris une lettre ouverte.

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Préface "Veritas tantam"

"Garder le cap au milieu des tempêtes et rester libre dans une société de plus en plus contrainte et ne pas sombrer dans les idéologismes ?
J
e ne suis pas plus coupable de ce que je pense que vous ne le serez de votre haine lorsque vous m'aurez lu. Le problème des souvenirs, c'est qu'ils appartiennent au passé. Je voudrais, à rebours, avoir des avenirs, autrement dit des situations que je vois, que je pressens, que j'aime à deviner, à prévoir et qui auront cours dans quelques années. Ca serait formidable. Ne plus vivre au présent mais "vivre à l'avenir". J'ai toujours mesuré que tout n'était pas éternel. C'est pour cette raison que j'ai fait mille choses qui me faisaient marrer. Je n'allais quand même pas m'emmerder à attendre d'être vieux pour rire".
L
e livre est découpé en petits chapitres : Chute libre / Le monde vacille / Insécurité sociale / Le 'iel' comme symptôme / Vertu dévoyée / L'illusion du vivre-ensemble' peut-être ? / La distribution est la clef / Quid du bon sens / Faire sens / La peur / Notre impuissance viatique / Avant le voyage appelait le rêve / Géopolitique / Retour sur soi / La croyance de l'humanité électronique de la vie apparente / Le temps c'est la mer : Le suicide / La parabole du canoë / Déni des fumées noires de leurs cauchemar / Le bonheur comme aptitude à s'enchanter / Etant vivant / il peut pleuvoir / Le flou du monde / Le grec et le latin / Faiblesse / Liberté / Appartenir à la géopolitique.

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Idées du livre "Veritas tantam" 

Le 28/9/2013 : J'ai décroché....
 

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Postface

"Je me rend compte que je suis un vieillard sympathique et ça s'arrête là. Je ne m'ennuie jamais. Avec le cerveau en rétrécissement la moindre pause me demande une demi-heure de réflexion. J'ai un encéphalogramme qui est comme les œufs au plat complet. Le dimanche, c'est le jour de la semaine où, les autres font comme nous". 


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Lettre ouverte de "Réflexions du Miroir"

Cher Olivier,

J'ai eu l'occasion dans ce journal "Réflexions du Miroir" de parler de vous. J'ai retrouvé quelques idées que vous aviez déjà exprimées avant d'écrire ce livre.
J
e possède deux de vos livres : "Ocean's songs" et "Le monde tel qu'il me parle". Des livres qui parlaient déjà de phase du navigateur sur les océans du globe, de manière de penser et par là, de votre philosophie de vivre. Je partage évidemment plusieurs idées de "Veritas tantam", bien qu'en tant que terrien, les vérités de voyages ne sont pas les mêmes. Je suis aussi entier que vous. Sans tergiversations avec autrui. Rien à voir avec le fait d'avoir des convictions qu'il leur faudrait défendre ensuite pour exister. Vous êtes croyant. Je ne le suis pas. Vous haïssez tout ce qui tourne autour du numérique avec la réflexion "Il n'existe plus que l'humanité électronique de la vie apparente". J'ai fait mes classes à ses débuts dans le domaine du numérique. Rien à voir avec celui que l'on connait aujourd'hui. En voyant ce qu'on en a fait, je dis que je suis vintage dans un paysage plutôt rétro. Dans la vie, on ne fait que passer chacun son tour dans une course relais. La rubrique "Voyages" de mon site est peut-être celle qui a le plus d'articles à son actif. Mon billet "La solitude, ça n'existe pas" était en relation avec ce premier livre et parlait des avantages de la solitude. "Le monde comme il me parlerait si j'osais." suivait le deuxième livre. J'y ai écrit un sketch humoristique entre Nicolas Bedos, comme avocat du diable et vous. Je l'ai relu et m'en suis amusé une nouvelle fois. Je vais le reprendre et si cela vous emmerde passez au paragraphe suivant en cliquant sur ce lien.

Olivier: Nationalité, marin. Age officieux, 70 ans. Age mental, 15 ans. Tendance politique, bourru et parfois bourré. Sexe, gros du machiste qui a les burnes trop lourdes dans le slip trop étroit selon témoins. Coupe de cheveux, déterminée par le vent mais toujours trop longs. Signes distinctifs, dépendant de la tempête qui lui tombe dessus. Goût vestimentaire, les chaussettes trouées pour marcher sur les ponts des bateaux. Profession, casse-bombons pour un interviewer trop prolixe. Défaut: veut faire la guerre avec les tempêtes sans donner beaucoup ses instructions à son équipage. Moi, j'appelle cela du "job protection".
Le portrait n'est pas trop mauvais pour vous ? Vous pouvez m'appeler Olivier.
N
icolas: Ok. Va pour Olivier. Votre seule ambition a donc été d'assouvir votre plaisir en cherchant à faire en mer plutôt qu'à paraître sur terre, avez-vous écrit. Le Ministère public n'est plus d'accord quand vous pensez qu'il est moins dangereux de prendre des risques que de les éviter. C'est un peu de l'inconscience même avec votre expérience de la mer. Ne trouvez-vous pas?.
O
livier: J'assume ce que j'ai écrit.
N
icolas: Vous assumez aussi qu'il faut un peu de "poudre de perlimpinpin" pour s'en sortir après avoir risquer sa vie. Je suppose que la sortie, vous la trouvez la tête hors de l'eau. Si par cette prise de conscience, vous avez une certaine habileté pour échapper au danger, vous ne croyez pas qu'il vous faudrait aussi une cure aux limites de vos capacités et de votre savoir avec vos semblables terriens? Vous semblez vous foutre d'eux. Face à une quenelle circoncise, il faudra, un jour, accuser leur retour de flammes.
Olivier: Je me fous un peu d'eux, en effet. Ne serait-ce pas une bonne initiative? Je ne parle pas de me foutre de vous, bien sûr. Je vous aime bien, Monsieur le Procureur Nicolas, mais la poudre peut aussi permettre de les réveiller quand ils râlent en permanence sur Internet ou dans les rues.
N
icolas: Vous devriez essayer de mettre en pratique sur terre ce que vous avez fait en mer. Sur terre, nous ne sommes pas les mêmes manchots que vous avez rencontrés dans vos expéditions polaires mais nous savons et nous aimons aussi apporter la réponse aux problèmes de la vie. La poudre de la chance dans les veines, c'est pas dans votre bain que vous la trouverez ici, mais en lançant "Eureka" en sortant de l'eau.
Olivier
: (rire) Mon petit gars, sur mer ou sur terre, tu n'aurais pas été le même. Pardon, je me trompe, 'vous' n'auriez pas été le même, Monsieur le Procureur. Sur terre, on naît dans un liquide dans le ventre de sa mère et on en sort tout fripé, tout étonné de tomber du petit trou d'où on est tombé. Votre "Eureka" vous auriez toutes les chances de devoir le lancer de multiples fois pour réparer les accidents de la terre. Vous ne pensez pas qu'il y a des raisons de chialer?
N
icolas: Le problème n'est pas là. Ne noyez pas le poisson - expression bien à propos (sourire) - et encore moins, le bébé qui tomberait dans la flotte. N'essayez pas de vous disculper. Vous dites que vos coéquipiers ne sont là que pour apporter des bras en plus. Ne croyez-vous pas qu'ils aient autre chose que des bras?.
O
livier: Oui, mais en mer, mieux on commande, moins on parle.
N
icolas: J'ai lu et entre parenthèses vous ajoutez que la mer a aussi ses ermites. Si l'équipage a à anticiper et sait ce que vous voulez puisqu'il sait ce que vous voulez, je commence à en douter vu la sobriété de vos réponses. La démocratie participative, cela ne vous dit rien?.
Olivier: J'ai l'expérience de la mer pour cela. Tout doit s'enchaîner. En course, je deviens chaleureusement inhumain. Je suis le seul à savoir comment ça s'est passé jusqu'à huit heures avant que cela se passe.
N
icolas: Vous avez une boule de cristal. Quoi... L'harmonie entre les hommes, je crois que vous l'ignorerez complètement sur terre. En plus vous dites être discret et que peu de personne sont au courant, mais que vous apprenez tous les jours de la mer et que si vous avez du talent, vous n'avez pas de génie pour appliquer une pensée qui n'a pas été accomplie. Égocentrique, vous n'aimez pas le challenge ou la contestation dans votre bateau. Le monde des terriens le connait et il a aussi un intérêt sans devoir se fendre la poire au travers des vagues.
O
livier: Vous commencez déjà à me refiler des boutons. Je me fends la poire avec le plus grand plaisir, mais ne vous inquiétez pas, je prends aussi tous les moyens de transports modernes.
N
icolas: Peut-être, mais, dans ces cas, les risques sont calculés et assurés alors qu'en mer, vous n'aurez aucune assurance qui vous couvrirait. Cela veut dire que c'est la communauté des terriens qui devra vous rechercher en cas de pépin. Les voyages en "multicoqués", cela va vite, mais cela ne tient pas bien la mer.
O
livier: J'assume les risques. Le monocoque est fini pour faire de la course comme j'ai dit.
N
icolas: Désolé, je ne suis pas spécialiste pour vous répondre sur ce point. Vous n'avez pas vu le film "Fanny", diffusé samedi dernier. Cesare apprenant que son fils Marius était parti en bateau pour cinq ans, hurlait qu'il ne l'empêchait pas de naviguer, mais qu'il devait le faire sur terre. Vous allez rire comme je l'ai fait. Vous avez septante balais, pardon soixante-dix, vous avez des rides, des poches sous les yeux et un menton qui traîne visiblement dans vos chaussettes. Vous avez eu raison de raccrocher. Vous êtes une vedette aimée par les Français. Vous allez vous les mettre à dos, ces terriens. Ils vous traiteront d'irresponsable, et tôt ou tard, de "has been" comme tout le monde pris par les filets de l'âge.
O
livier: Vous fermez votre clapet quand vous dormez quand même. Là, vous m'en bouchez plus d'un coin. Je ne me rendais pas compte que j'étais considéré en vedette par les Français et que vous me traitiez de la sorte en opposant votre vie minable avec mes plaisirs sur mer. Je m'en bas les roubignoles.
N
icolas: Vous vous en foutez avec 6.800 amis sur ce que vous appelez 'Face de book'. Quant aux plaisirs, je me souviens d'un jour sur un bateau à voile. J'ai dégueulé plus que la mer ne pouvait ingérer. Mais ce n'est pas moi qui suis accusé. C'est vous. Je ne sais pourquoi, vous me semblez avoir le slip bien bourré d'orgueil en parlant de la mer. La mémoire vous manque au sujet des marins qui y sont morts. La mer n'est pas le milieu naturel des hommes, quoique vous pensez vous n'êtes pas un poisson volant.
O
livier: Vous êtes un peu pète sec trop terre à terre avec votre rythme de métro-boulot-dodo alors que j'ai ressenti des pics d'intensité sur les océans. J'ai vécu, revécu, attendu dans l'enchantement général ces épiphanies non isolables.
N
icolas: Pète sec, alors que c'est vous qui n'en sortez par un? Là, vous persistez dans votre erreur. Les bonheurs d'hier vous rendent aujourd'hui plus heureux encore sans faire le tri de vos enchantements. La rupture, c'est aujourd'hui. Fini la vie à voir les mouettes et les poissons volants qui vous suivent pour faire la nique aux requins. Je vous pose la question à la quille qui vous attend: cela ne vous gène pas un peu d'avoir besoin de vous faire remonter le moral qui vous pendait dans les chaussettes? Assumerez-vous un instant de protection en vous réfugiant dans votre coquille avant d'en parler à votre nouvelle dulcinée? Ce serait là votre plus grand risque au travers de ce que vous décrivez comme champs de mines.
O
livier:  Je suppose que vous avez fait cela toute une vie à ne pas pouvoir vous évader des groupes de terriens qui vous applaudissent quand vous sortez vainqueur d'un procès. Vous les avez niqués, en semaine et vous chantez un karaoké, le dimanche, pour vous en féliciter.
N
icolas: (sourire sentant que son rôle de Procureur fonctionne) N'essayez pas de me vendre votre psychologie à deux balles qui essayerait de corriger mes défauts de procureur avec vos histoires de baleines en coke en stock? Vous reniflez la meute de votre équipage sans parler. Vous ignorez ou vous oubliez ce qu'est une meute sur terre qu'il faut caresser dans le sens du poil pour garder vos clients, vos sponsors, les journalistes et un peu de conciliation pour conserver quelques amis à bord.
O
livier:  Je me fous des journalistes. Et vous, commencez d'abord par trouver votre stabilité, éloigné de tout ce qui est matériel. Votre portable, votre bécane, vos désirs de consommateurs bourgeois. Foutez tout cela à l'index et vous allez trouver autre chose de bien plus palpitant sur votre chemin.
N
icolas: Une de vos copines, François Arthaud a écrit dans son dernier livre "Cette nuit, la mer est noire" que grâce à une lampe frontale et un téléphone portable, elle a pu se sauver une première fois. "J'aurais dû mourir et cela me touche énormément. Vivre pour moi, franchement, je m'en moque. C'est que j'avais encore des choses à faire sur terre". Donc ce matériel peut avoir son utilité. Ici, c'est vous qui êtes accusé. Ni elle, ni moi. Nous avons appris à être solidaire, à apaiser nos craintes par le collectif et me voilà face à vous qui ressortez comme un individualiste pur et dur. On ne vous a pas beaucoup appris à l'école 'Crève Cœur' chez les jésuites. Elle puait. Elle vous a rendu solitaire et aventurier. L'aventure, c'est l'aventure, bien sûr. Mais quand vous faites le bilan et vous vous vantez de votre vie en intimant des vocations et de faux espoirs, en minimisant morts de l'aventure maritime comme des dégâts collatéraux. Vous charriez. Vos fantasmes, vous dites que cela ne marche plus. Ce n'est plus à l'ordre du jour. Il faut désormais plus de complaisance pour l'assumer chez les sponsors qui ne voient pas cela sous l'angle sportif mais sous celui de leur pub..
O
livier:  Touché. Votre empathie est un peu trop formatée à mon goût. (sourire jaune). Vous pouvez être fier de vouloir être différent avec vos idées sur les marins mais uniquement quand vous arrivez au bout de vos rêves. Je me trompe ?
N
icolas:  Choper le choléra ou la peste, il faut choisir. Si je ne comprends rien aux marins, vous ne comprendrez jamais rien aux terriens et aujourd'hui, vous atterrissez aux Tuamotu pour chercher la protection.
O
livier: N'obéissez-vous pas un peu trop à votre instinct de protection ? Vous n'aimez pas trop les risques par la vitesse, à mon avis..
N
icolas: Aimer la vitesse? Sur terre, la vitesse excessive, je ne vous apprends rien, apporte le problème que l'on vous tire le portrait, le 'gouvernail' à la main et ensuite, je vous retrouve en tant qu'accusé. Mais, ne vous inquiétez pas, mes prestations sont à un prix défiant toutes concurrences. Voyez-vous, on ne s'emmerde pas dans le détail sur terre, on paye cash. Si vous préférez les palmiers de Polynésie, j'en suis fort aise, mais ce n'est pas sûr que cela soit très différent.
O
livier: Vous ne connaissez pas les palmiers comme je les connais.  Sous les cocotiers, je n'y cherche pas le confort qui serait une traduction de ma faiblesse, mais j'y ai réfléchi à mon livre.
N
icolas:  Vous dites qu'on ne s'impose pas sur la mer et que se tromper est interdit puisque la faute se paie cash avec une addition salée. Croyez-vous qu'on le fasse sur terre avec du sucre? Vous n'avez jamais reçu de C4. C'est un beau papier que l'on reçoit pour vous remercier de vos efforts. Allez leur dire que vous êtes un incompris. Même avec du sucré-salé, ce n'est pas garanti sur facture avec la cerise sur le gâteau à la hauteur de l'ambition.
O
livier: La canne à sucre, je la connais. Je vous en ferai cadeau d'un plan de canne. (sourire). Mais je ne dois pas avoir compris la question sucrée-salée..
N
icolas:  Le décor magnifique qui varie sous le coucher du soleil sur la mer, vous le retrouvez aussi bien à partir du quai avec un autre avant-plan. Mais dans mon monde, nous n'en faisons pas la lecture correctement d'après vous. La banque de l'énergie, cela ne change pas, les comptes sont toujours à découverts dans l'école du possible comme dans celle de l'impossible.
O
livier: J'ai toujours voulu que les choses se plient pour correspondre avec mes certitudes. Cela fait toute la différence.
N
icolas: Mais vous arrivez toujours au terminus du tramway nommé 'désir'. Vous avez une famille qui remonte dans la nuit des temps. Un nom qui signifie "ville des Anglais" en breton, un château à Plourin, un ancêtre qui prit part à la 7ème croisade, tout cela vous donne des obligations. Votre postérité, vous l'avez assurée avant vos 70 piges et un fils qui a dû construire sa vie un peu sans vous puisque marin, vous ne pouviez tout faire en même temps. Vous avouez être plus intéressé par le simulacre de la reproduction que par la reproduction. Votre nouvelle femme, Sandra, bien plus jeune que vous, pourrait aimer assumer sa postérité. Serait-ce du Durex pour elle et votre simulacre pilulé en bleue pour vous?.
O
livier: Avec tout le respect que je vous dois, vous commencez à me les gonfler. Étes-vous jaloux?
N
icolas: Cela se pourrait, car elle est assez agréable à la vue et au touché, mais ce n'est pas la question. Vous faites rêver les jeunes avec des histoires de mers et d'océans, alors qu'ils n'auront peut-être jamais la possibilité de les réaliser. Des histoires que vous avez enregistrées dans votre mémoire sans parler des tunes nécessaires que des sponsors et des mécènes ont misé en vous. Si vous en connaissez encore donnez-leur des adresses emails. Je les ferai suivre par lettre recommandée.
O
livier:  A mon avis, votre gros pépin, ce serait de chercher la parade en prenant la fuite car votre peur des risques reste viscérale.
N
icolas:  Là, vous me les faites exploser. A vous entendre, nous sommes des nostalgiques qui marchons à reculons dans le sillage d'une ornière puisque le futur nous inquiète... Si la mer ne vieillit pas, vous bien. Comme vous le dites, le monde que vous avez connu il y a quarante ans s'est dégradé. Vous rendez-vous compte de ce qui se passerait, si toute la jeunesse voulait aller en mer. Elle polluerait encore plus la mer.
O
livier: En effet, ce serait à surveiller. J'ai pensé raccrocher parce que je savais que ce serait le bordel demain.
N
icolas: Pour prendre une cure de jouvence sur terre?.
O
livier: La cure de jouvence avec Sandra, Oui.
N
icolas: Elle a intérêt à prendre la barre du gouvernail. Vous écrivez que ce sont presque toujours les hommes qui font bouger les choses dans le monde, que les femmes sont souvent conservatrices et que les veuves élèvent les enfants dans le souvenir. Je plains Sandra. Vous dites ne pas être misogyne, mais en même temps, vous affirmez que les femmes ne doivent pas être connes pour vous plaire, mais que vous les aimez jeunes.
O
livier: J'aime les femmes suffisamment pour être exigeant. Je pourrai reprendre un bateau avec Sandra. Et...
N
icolas:  Et si elle vous emmerde, vous la jetez par-dessus bord. J'ai bien compris. "La femme parfaite est une connasse, parce que la connasse ne meurt jamais", écrivaient les sœurs Girard.
O
livier: J'aurai tout essayé. Vous avez prouvé que vous êtes très social. Je vais le devenir avec elle. Écris tes mémoires et on en reparlera..
N
icolas: Moi aussi, j'ai tout essayé. Je me suis senti au départ avec des nanas plus âgées que moi. Sans me rendre compte que j'étais tombé dans les mains et les griffes de couguars. Puis, j'ai inversé la tendance. Rompez, amiral. Repos. Là, je pense qu'il est temps de cesser ce jeu de massacre aphoristique en expédiant ton procès d'intention, Olivier. Je te tutoie. Place au tribunal des psychopathes. Je t'accuse de crime contre l'humanité télévisuel. En boucher du samedi soir, tu ne seras qu'un corps sans vie de plus dans le grand charnier de "On n'est pas couché" en abattant quelques idées sur la table. Allons-nous en mettre une derrière la cravate, mais avant... Le verdict de la Cours sera : suite à tes prises de positions trop tranchées, je te condamne à habiter  pendant une semaine avec ma dernière nana qui m'a largué pour un type plus riche et sans doute moins chiant. Tu vas adorer, elle ne mangeait que du poisson frit à la poêle à frire pour ne pas grossir. Poile qui ne servait pas uniquement pour frire du poisson. Je dois être comme toi, un peu mazo. J'aurais bien été incapable d'écrire sur LES femmes, mais je pourrais essayer d'écrire sur la mienne. Il me suffirait de la mettre au pluriel. Laisse moi conclure en disant qu'au moins, ici, tu as été formidable. Tu as tenu le crachoir avec moi plus de cinq minutes et j'ai gagné mon pari avec l'enfoiré.
O
livier: Nicolas, j'espère que tu n'auras pas une femme dont l'avocat serait aussi chiant que toi. Tu auras, alors, difficile à te sauver. Tu es un terrien qui prend des risques. Je dois sûrement être un terrien de quelque part mais je ne me suis jamais pensé de quelque part.
N
icolasA ta décharge, Florence Arthaud disait de toi que tu l'as beaucoup aidé à apprivoiser l'étrange solitude de l'âme et que tu lui as fait comprendre la façon dont les hommes aiment les femmes. J'aurais peut-être besoin d'adopter ce que tu lui apprenais. Un voyage au bout du monde me botterait. Il serait moins aventureux si j'avais ton talent..
O
livier: Le talent ne sert à rien si le plaisir n'y est pas. Je n'étais pas l'élève intello sans alibi. Décalé, je suis un janséniste déconneur. J'ai fait un exploit à tchatcher avec toi. Aucun marin n'est bavard à l'arrivée d'une course en mer.
N
icolas: J'ai lu. A bord, tout se passe dans le regard, dans la plénitude d'un visage. Tu étais la mémoire du bateau mais tes secrets de marin, tu les as bien gardés entre quelques privilégiés quand tu as atterri.
O
livier: Touché. Je te sens révolutionnaire et réactionnaire.
N
icolas: Ce qui est dommage, c'est que tu écris que l'amitié, comme l'amour, naît de l'appréhension de l'exceptionnel de l'autre mais tu ne les rencontres que lors de tes escales. Ce que je sais ne tient pas sur une feuille de papier d'un seul côté. Je te ferais bien rigoler avec une page recto-verso que j'aurais à écrire sur toi, même si je suis fier d'être conformiste au risque d'être ennuyeux à mourir. J'ai aussi tout relativisé, mais si j'ai bossé, mes quelques copains sont heureusement toujours en vie. Je n'essaye pas de changer le monde mais seulement de le décrire avec humour. Si tu m'invites à ton bord, je ne dirais peut-être pas non. Tchatcher pour donner son avis, ce n'est pas toujours des raccourcis. Je te remercie d'avoir fait une exception avec moi. Cela fait aussi passer la pilule du temps qui passe à ne pas être seul au monde, même si je peux insulter l'intelligence de quelques-uns.
O
livier: Je ne t'en veux pas. Je suis un solitaire, j'ai néanmoins une vrai tendresse pour notre histoire collective. On se rabaisserait, indigne, en en voulant aux autres de leur impuissance. Être bienveillant, c'est aller chercher la part du merveilleux chez l'autre. La jeunesse meurt. C'est une insulte à tout. C'est l'avenir qui est tué. Plus on vieillit, plus le temps s'accélère. Piloter sa vie, c'est avoir une réalité en face de nous et en fonction de cette réalité, nos choix nous conduisent à une tactique. Aujourd'hui, je suis devenu le marié du lagon. J'essaie d'y rester. Mais, il n'y a plus de "toujours", donc plus de "jamais". Le passé présente souvent des choses que le présent et le futur rendent inadmissibles. 

Paragraphe suivant

 - J'ai neuf ans de plus, aujourd'hui. Mais je n'ai pas changé fondamentalement, dites-vous.
- Ouais. On dit cela. Ce billet était publié après le tragique accident de Florance Arthaud, morte dans un accident d'hélicoptère alors qu'elle avait échappé par miracle une mort certaine comme celle de Eric Tabarly dont vous avez été le second pendant huit ans. Il vous avait surnommé "idole des houles". Ii vous a fait découvrir la Polynésie française, où vous vivez aujourd'hui. Marie Tabarly a repris la route des vents sur Pen Duick VI.

 

Capture d'écran 2024-05-01 192010.png- Plus le temps de réfléchir. Tout est rapide et compliquer à décider et à juger à toute allure. Notre monde se bouscule et s'entasse sans penser, sans préméditation avec seulement de la réactivité en écho dans l'anonymat.
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Votre cadet de trois ans, je ne crois pas mais je pense toujours. Capture d'écran 2024-05-10 075604.pngJ'ai tout le temps pour réfléchir avec préméditation, peut-être mais dans l'anonymat le plus complet, très certainement. Je n'ai pas votre notoriété et je ne la revendique pas. Vous l'avez gagné grâce à la renommée et des sponsors commerciaux. Vous ne me verrez jamais à la télé. Je vis à l'abri des palmiers et des cerisiers en fleurs "en s'foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes" comme le change Brassens. L'autodérision et la parodie sont mes chevaux de bataille. Tant qu'on peut rire de tout même de la mort, tout est possible. Le flegme du légiste belge Philippe Boxho passe les morts suspectes au scalpel podcast. Vous écriviez dans deux livres en 1994 et en 2000 avec le titre "Homme libre" (repris dans mon billet de Noël 2019 "Tout oublier?""Quand je regarde la mer, je me promène dans le temps du monde". "Je pense que le lever du soleil quotidien est une sanctification de notre chance de vivre", "Je suis moi-même bien indifférent au futur. Si on commence à s’inquiéter pour le futur, on perd un temps énorme. Il ne faut s’inquiéter que pour des choses qu’on peut vraiment changer, et moi, ma réalité d’action dans le monde d’aujourd’hui est bien faible. La seule chose que je puisse faire est d’essayer d’un petit peu moins nuire à mon prochain, mais ça s’arrête là". Rien ne s'arrête là. Tout continue vaille que vaille dans le temps du monde dans lequel nous ne faisons que passer.

- On peut vivre avec ses contemporains sans partager ni leurs goûts ni leurs idées à chasser la vanité, le mépris et la suffisance. Je ne distribue pas de bonnes notes. et n'ai pas de leçons à donner.
-
 Je ne pourrais mieux dire. La semaine dernière je reprenais la chanson "Nous" de Julien Doré dont les paroles sont très explicites à ce sujet :

On ira voir la merVoir si les gens sont fiersImaginer monter l'eauBien qu'on n'ait rien su faire
On n'a plus rien à perdreUn peu de ventre et d'égoEt quelques langues à défairePour les revoir se plaire
Nous, nous, nousNous on s'en fout de vousVous pouvez prendre toutTant qu'on est tendre nous
On ira voir la merVoir si la lune éclaireDe quelques têtes hors de l'eauUn monde où tout se perd
Demain c'est juste hierUn peu laissé sur le dosUn peu blessé par les pierresQu'on n'a pas voulu perdre
 
Mais d'où viennent les terminaisons des verbes qui suivent ce "Nous" ?

 - Je reste étanche au monde du numérique.
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 Comme beaucoup de "Geeks fantoches" à nos âges. Je n'ai pas été étanche au numérique puisque j'en ai été "Un Geek avant l'heure". Aujourd'hui, je suis devenu très vintage en faisant un bilan sous forme de débit et de crédit, de pour et de contre qui doivent rester en équilibre dans la balance à l'échéance du temps pour rester en conforme à l'idée qu'un comptable se doit de respecter. Aujourd'hui, je suis toujours progressiste et pas conservateur, parce que sinon, je serais devenu un renégat pour les 40 ans qui ont précédé ma retraite.
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 Nous n’avons pas les moyens de nos rêves. Pour voler il nous faut un avion, pour aller sur l’eau, un bateau. Nous n’avons que des prothèses. Comme la mer borde les îles, elle aide ces îles à rester jeunes ".
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 Exact. Dans le fond, je suis quelque part insulaire vu le nombre d'îles visitées sur terre mais sans les avoir abordées par la mer. Je marche, je jogue et je vélote avant de prendre les engins que vous citez. Après la classe, quinze ans, blogueur comme l'écrivait, en 2010, Voris Vian un "Gladiateur près du radiateur" avec la signature "L'enfoiré". Ensuite une mutation vers un journal personnel en signant "Allusion". Un journal d'une semaine est une armoire à tiroirs, toujours plus long qu'un billet qui n'analyse qu'un seul sujet.
- Aujourd'hui, on ne voyage plus : on se déplace comme des représentants en cravate et bonnet de bain. On ne compte que sur la cure de soleil. On est soumis aux règles du voyage, à un "état de disponibilité" dans une joie profonde et enfantine à cingler vers un ailleurs salvateur pour rentrer dans un nouveau décor à pas comptés et sans appartenance quelconque. Jadis, le temps du voyage appelait le rêve. Voyager ce n'est pas être témoin, mais du plaisir pour servir la beauté du monde. La fin du voyage en mer, c'est la fin de la fête. Le voyage reste sans souvenirs, mais juste des impressions.
-
Je suis obligé de vous contredire quelque peu même si pour plusieurs voyageurs de notre temps, vos citations sont exactes. En général, après le travail, les vacances sont des breaks très limités dans le temps. Pour ce mois de mai, les travailleurs comptent les ponts à prendre pour économiser des jours de liberté. A ce sujet, j'ai des souvenirs sous forme d'anecdotes et des impressions qui s'obstinent à rester dans ma mémoire. Ne croyez-vous pas que vous êtes une exception et qu'en général, on gagne sa vie enfermée derrière des murs et qu'à terme, on rêve de quelques jours de vacances au bord de la mer et pas pour le voyage dans les bouchons sur les routes. Pourquoi ? Parce qu'on est obligé d'arriver à destination le plus rapidement possible pour jouir du temps maximum sur place et mettre les doigts de pieds en éventail. Quitter ses collègues dont on ne connait rien à part de leur force ou de leur faiblesse au travail et la tronche de son chef direct qui devient parfois plus catho que le pape.
- Ma pensée ne se repose qu'en mer. Je ne fuie pas mes semblables. D'abord pour être honnête, ils ne m'intéressent qu'assez peu pour que je les boude vraiment. Je n'ai pas de plaisir à écrire et pas la joie de trouver les mots.
-
Je me repose dans un lit sur la terre ferme sans vaciller, sans tanguer mais je tourne avec le mouvement de la Terre sans même m'en rendre compte. J'écris pour mon plaisir. Dès que le plaisir n'y sera plus présent, j'arrêterai. Mais c'est vrai qu'il y a des "Secrets d'écriture". Je ne boude jamais très longtemps grâce à mon autodérision. Je suis bruxellois et pas français. C'est pas peu dire.
S
i vous ne connaissez pas les Cactus, voici celui des élections et loisirspodcast.
L
e sketch sur Pascal Praud au Grand Cactus décrit très bien l'ambiance de vos compatriotes terriens que j'ai appris à connaitre pendant 19 ans sur le site agoravox.fr.  

Capture d'écran 2024-05-02 150447.png

- Je me suis amusé et parfois, été emmerdé par des gens comme Jean-Claude Brially aux "Grosses têtes"podcast. Vous n'allez pas recommencer...
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"Oui, mais non" comme on dit chez nous. On bouse sur le plancher des vaches. Je n'ai pas été vicomte, mais j'ai fait des comptes (avec un "p" plus). Nous avons aussi nos "Grosses têtes" dans l'émission "Salut les copions". Ce lundi, Jean-Luc Foncq alias Sttellla était à bordpodcast

Il y a des questions auxquelles il vous faudrait répondre avant d'aller voir les solutions à cette adresse.
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 J'ai peut-être un mauvais caractère. J'ai des mauvais souvenirs de mes études chez les jésuites. Après mon Baccalauréat et mon cours d'économie en faculté, j'ai très vite renoncé dans cette voie. Le religieux n'est pas superficiel avec l'idée de l'esprit et l'âme (*). Il a une durée de vie différente de celle du corps parce que la pensée se transmet. Mon grand-père est mort à 30 ans à la guerre 14-18. Je suis croyant. C'est vachement pratique quand je pense à mes morts que j'ai aimés parce que je pense les revoir un jour.
- Cela ne m'étonne pas. J'ai fréquenté un athénée avant d'aller à l'ULB, où l'on chante d'entrée de jeu, encore à jeun, "à bas la calotte". Mon grand-père a été l'initiateur de la mécréance en revenant gazé de la guerre 14-18. La croyance et la mécréance se transmettent de génération en génération. Je n'ai fait que continué la lignée. Le côté pratique de la croyance pour revoir ses morts, dites-vous ? Je veux bien mais la croyance c'est aussi avoir des contraintes de devoir prier avec un genou en terre ou en embrassant le sol en oubliant la liberté. Pratique, peut-être, pour se décharger des responsabilités "au nom d'un Dieu (le sien, évidemment)". Ce lundi, sur ARTE, passait "La loi du silence". Après une confession pour meurtre, un curé tenu au silence et devenait le coupable tout désigné. Trouvez-vous cela pratique ? Mais vous dites qu'il faut souffrir pour vivre... 

- Avec l'abandon du grec et du latin, on fabriqué beaucoup d'idées fausses. Traduire c'est d'abord comprendre dans des exercices de la version et du thème.
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 Heureusement que j'ai Bernard de orthogaffe.com qui m'explique avec humour l'origine de ces mots auxquels on donne une orthographe avec un manque de logique parce que trop complexes.
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 Je rêve d'appartenir à la géologie du monde. La liberté est un mirage physique, biologique, restreinte, née de l'ignorance et construite par le savoir, prisonnière de nos impuissances au milieu de nos contraintes et croire est pratique.
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La géologique du monde comme vous espériez en faire partie, passe par la géopolitique du monde avec des artifices et des artefacts qui ne sont pas à la portée de tout le monde.
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 Mon premier voyage initiatique fut en auto-stop pour la Grèce via l'Allemagne et la Yougoslavie.
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 La Grèce fut aussi, pour moi, un voyage initiatique mais d'un autre ordre puisque ce fut un voyage de noce. La Yougoslavie, c'était bien avant les guerres des années 1990, Pendant ou après, un peu moins. Je n'ai jamais fait d'auto-stop même si, très jeune, j'avais pensé faire le tour du monde en 2CV.
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 J'ai été marié de 1958 à 2005, année où mon épouse décède. De 1978 à 2009, les "Grosses Têtes" sur RTL m'ont pris à bord pour me requinquer. Je me suis remarié religieusement sur le petit atoll de Fakarava en 2014, avec ma compagne polynésienne Sandra, rencontrée dans les îles Tuamotu au lever du soleil, bien plus beau qu'à son couché. Ce Lundi, à la Cérémonie des Molières, Francis Huster recevait le Molière d'Honneur à l'âge de 77 ans. Le 30 avril, on apprenait la mort de l'écrivain Paul Auster qui parlait aussi "L'invention de la solitude", au même âge. J'approche très rapidement à cet âge.  

- Capture d'écran 2024-05-10 183920.pngMarié depuis 1972 avec la même épouse. J'ai remarqué que votre livre n'est pas une répétition des précédents. C'est plutôt un témoignage de votre état d'esprit actuel comme une sorte de "testament". Je ne suis pas un vieillard sympathique comme vous mais ça ne s'arrête à cela. La vieillesse nait dans la tête. En fait, on est toujours soit plus jeune, soit plus vieux qu'un autre. Capture d'écran 2024-05-10 183953.pngJ'ai écrit "Vieillir en douce " avec des conseils pour ne pas en avoir peur même si cette douceur peut avoir des chocs et des contre-chocs. Je préfère aussi le lever du soleil que le couché. A part cela presque rien à dire. Deux périodes de vie complètement antagonistes ou complémentaires ? Des vérités différentes en fonction du point de vue avec des puissances variables... Enfin, pour moi qui aime la parodie en toutes choses. Beaucoup de livres à lire. Ecrire un journal personnel avec des enregistrement sert surtout à se rappeler du passé commun et de son propre passé avec ses émotions et ses ressentis d'une autre époque que je relis quelques fois. Aujourd'hui, il y a moyen de voyager dans l'espace et dans le temps avec un casque sur la tête avec le son et la vue. Il y aura bientôt les odeurs, les saveurs du goût en les touchant. Les cinq sens, sans risque.    

Cela peut se dire mais pas se faire, c'est presque un problème arithmétique et catastrophique par l'addition ou la multiplication du rien par rien que Raymond Devos a résolu


Ce lundi, c'était le tour de Bernard Pivot de prendre ses quartiers d'hiver avec l'arme à gauche, à 89 ans, atteint d’un « mal » au cerveau. Il incarnait le livre. "La mémoire n'en fait qu'à sa tête,", "Lire !" ... "Mais la vie continue"...  

 La vie a été pour lui une suite d'"apostrophes". Tant qu'il reste des strophes, tout va bien. Quand cela devient une anastrophe, cela finit par une catastrophe.

Vous dites n'être pas un véritable fan de musique. La musique adoucit les mœurs. Elle fait bien plus comme le dit le philosophe Matthieu Pelletier podcast

Avant pour vous, Olivier, c'était probablement avec la mer ...

Maintenant à l'âge de près de 80 ans, c'est le repos du guerrier. Peut-être, à Brest, chantez-vous la chanson suivante quand la houle est forte.

A Tuamotu, c'est plutôt une autre houle qui vous attend par le déhanchement.

Alors à chacun de choisir sa vérité et de la trouver dans le présent. Demain est un autre jour..

 

Allusion

 

PS: Préversion de ce billet sur agoravox.fr

(*) 

L'âme est-elle vraiment immortelle ?
La question de savoir si l'âme humaine est immortelle ou non est l'une des plus anciennes questions de tous les temps. Depuis les temps les plus reculés, la philosophie, la science et la religion ont tenté d'une manière ou d'une autre de donner la bonne réponse sans jamais parvenir à une vérité absolue, laissant la théorie ouverte à de nombreuses interprétations selon les croyances. Le mot âme vient du latin anima, qui est apparenté au grec "anemos", qui signifie « souffle » ou « vent ». Dans de nombreuses traditions spirituelles et religieuses, l'âme est « l'essence », « l'esprit » ou le « moi » de la personnalité. 
À une époque plus récente, cependant, l'âme est comprise comme étant cette partie du moi pensant, comme l'esprit ou la conscience, l'un des plus grands mystères des diverses branches de la science. Il y a quelques années, néanmoins, une nouvelle théorie a été développée en collaboration avec un grand physicien de notre époque, cherchant à faire la lumière sur cette question. La théorie de la recherche sur la conscience et donc sur l'âme s'appelle "Orch-OR" (ORCHestrated Objective Reduction) et a été développée dans les années 1990 par les physiciens Roger Penrose et Stuart Hameroff. Elle est basée sur l'idée que la conscience naît dans les neurones et non grâce à des interactions entre eux. Elle n'est actuellement qu'une théorie mais qu'elle est considérée comme viable et que des projets sont en cours pour la tester et la valider. Avant de se plonger dans cette théorie intrigante qui pourrait en dire plus sur notre âme, il convient de rappeler qu'il est un éminent mathématicien, physicien et cosmologiste qui a reçu le prix Nobel de physique 2020, qu'il a reçu l'une des plus hautes distinctions scientifiques pour ses travaux sur les trous noirs. Parmi ses contributions figure la découverte que la formation de trous noirs est une conséquence de la théorie générale de la relativité d'Einstein. Il a aussi longtemps travaillé à Cambridge avec un autre grand physicien qui nous a quitté il y a quelques années, Stephen Hawking, avec qui il a développé des théories sur les trous noirs et la singularité gravitationnelle.  Stuart Hameroff, anesthésiste et maître de conférences à l'Université d'Arizona aux États-Unis a une théorie sur ce qu'est l'âme et si elle est immortelle. L'idée que le cerveau peut ne pas être contrôlé par des algorithmes, de sorte que ses propriétés physiques ne sont pas déterminées par des formalismes mathématiques traditionnels mais par les principes intrigants et bizarres de la mécanique quantique, qui elle seule peut les décrire.
(cf info récente sur "Les cantiques du quantique" ) Hameroff étudie la composante biologique de la conscience constituée des cellules microtubulaires du cerveau. Penrose apporte l'approche quantique. Selon la théorie "Orch-OR", la conscience est une onde vibrant dans l'univers des particules subatomiques et les microtubules agissent comme de véritables ordinateurs quantiques, convertissant ces vibrations en informations utilisables. Un ordinateur quantique traite les informations sous forme de bits, zéro ou un, tandis qu'un ordinateur quantique traite des qbits, qui peuvent être zéro et un en même temps, créant une superposition quantique, un paradoxe difficile à comprendre pour nos esprits mécaniques classiques. Cette superposition d'états pourrait être la mesure ou l'observation, en l'occurrence, de la conscience. Lorsqu'une personne décide de manger une pomme ou une poire, au moment de la décision de manger la pomme, il met de côté la poire, qui continue d'exister séparément dans un autre monde selon l'Interprétation des mondes multiples d'Everett. La poire se sépare dans une situation instable et s'effondre après un certain temps. Selon les partisans de l'interprétation des mondes multiples d'Everett, il existe de nombreux autres mondes, mais un seul a une conscience dans un monde conscients totalement aléatoire. Selon Penrose et Hameroff, les réalités alternatives s'effondrent dès qu'elles sont instables. Pour Hameroff, la conscience n'est pas une série de connexions entre les neurones qui fonctionnent comme un ordinateur normal. La relation cellule - le neurone, considérée comme un interrupteur qui s'éteint ou s'allume, ne tient pas compte de ce qui se passe à l'intérieur du neurone.  L'âme, c'est-à-dire la conscience, peut-elle être immortelle dans ce contexte comme réponse à la réponse de la théorie 'Orch-OR'.  Dans un état pré-mortel, les microtubules perdent leur état quantique mais conservent l'information qu'ils contiennent et les microtubules perdent leur état quantique. L'information quantique dans les microtubules n'est pas détruite, elle ne peut pas être détruite, elle se disperse et se dissout simplement dans l'univers. Si elle peut vraiment stocker des informations de toute une vie, n'a pas encore été prouvé par la science.
 
Capture d'écran 2024-05-09 134756.png7/5/2024: La Symphonie 9 de Beethoven a exactement 200 ans depuis le 7 mai 1824.
A cette occasion, La Neuvième a été rejouée
1er mouvement, à Leipzig
2ème, à Paris
3ème, à Milan
4ème, à Vienne  
Symbole de l'unité européenne avec son "Hymne à la joie"
Beethoven a composé une grande partie de ses œuvres en se déplaçant. Lors de ses balades, il écrivait des mesures de musique dans un grand carnet à croquis. Il comptait également de manière obsessionnelle 60 haricots à la main pendant le petit-déjeuner. Selon son secrétaire, Anton Schindler, le compositeur faisait également les cents pas dans sa chambre et se versait sans cesse des cruches d'eau sur les mains en fredonnant des airs.
9/5/2024 : Discours de la Déclaration Schuman le 9 mai 1950 (FR2).
Manneken Pis le rappelle ce jeudi matin.

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13/05/2024 : Le cactus au sujet de l'Eurovision
podcast

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