Comment je suis devenu extraverti (05/01/2014)

0.PNGLundi, je tombais sur le livre de Laurie Hawkes "La force des introvertis" considérés comme des sages dans un monde survolté. Personne ne pourrait dire que je ne fais pas partie des extravertis, aujourd'hui. Cela n'a pas toujours été le cas. 
D
ans le livre de Laurie Hawkes, l'introverti se présente comme quelqu'un de réservé, d'isolé, de trop sérieux, de peu charismatique, de faible voire d'arrogant, d'hypersensible aux stimuli extérieures, voire d'arrogant, avec un besoin de solitude pour se protéger des autres et finir par se ressourcer. 
T
out cela nuirait à son image sociale vu qu'il aurait des difficultés à nouer des liens spontanés et que cela ralentirait l'intégration dans un groupe. 
L
'introverti serait ainsi disqualifié quand il intervient avec une idée lorsque d'autres, plus prompts que lui s'arrogent une place en s'exprimant impulsivement.

L'introverti préfère les relations proches pour à une exclusivité du "tête à tête" du couple comme véritable refuge. 
C
ela devient maladif quand l’anxiété sociale devient une phobie ou un trouble obsessionnel. 
L
es électeurs votent souvent pour des extravertis avec une belle gueule et un charisme de bon aloi et parfois prometteur de beaux jours. 
O
bama était cité comme introverti dans le livre. Ce qui ne veut pas dire qu'il le soit resté effacé, bien au contraire, mais son bon sens et son bon droit lui imposait, en tant qu'introverti, un temps de réflexion pour assimiler ses discours, appris probablement presque par cœur dans un challenge avec lui-même. Son opposé est très certainement Bill Clinton qui riait pour un oui ou pour un non si l'on se rappelle du fou rire mémorable qu'il a eu avec Eltsin lorsque ce dernier qualifiait les journalistes de désastre.

Les dix caractéristiques des plus grands leaders:

  1. 0.PNGIls mettent l'accent sur ​​les émotions et les relations.
  2.  La prise de décision en temps de crise.
  3. Ils savent ce qui retient les employés et ce qui les ferait quitter l’entreprise.
  4. Ils identifient bien les forces des autres.
  5. L’orgueil mal placé est la plus grande faiblesse.
  6.  Ils s'identifient à l'entreprise.
  7.  Ils connaissent la différence entre direction et gestion.
  8. Ils se connaissent eux-mêmes.
  9.  Ils dégagent de l’autorité et de la chaleur.
  10. Ils inspirent les autres. 

Des points qui sont, en général, plus présents chez les extravertis ou qui devraient l'être si en tant que leaders, ils ne restent pas dans leur tour d'ivoire.
L
e monde n'a pas besoin uniquement de leaders, il faut des introvertis, exécutants et des extravertis, plus meneurs. Mais l'extraversion, cela s'apprend. Il y a des cours de management pour cela. Ils vont parfois trop loin malheureusement en apprenant à manipuler une équipe dont le manageur se doit de diriger. 

0.PNGLa compétition entre deux extravertis peut être encore plus dure. Il y a un jeu de dominants et de dominés qui intervient comme dans la nature avec deux cerfs en période de rut.
S
e voir détrôner par un extraverti est préjudiciable à la santé mentale de l'introverti mais encore plus de l'extraverti.
P
our un extraverti, l'introverti se voit comme un nez le nez au milieu de la figure et en profite instinctivement. Bien sûr. Il est lent à la détente, a peur de ce qui est tactile, est timide et vit dans son monde intérieur. Le manque de spontanéité et l'hypersensibilité avec un filtre émotionnel ou rationnel font sa manière d'être. Si l'introverti masque une richesse intérieure à la recherche d'une qualité de concentration et d'analyse, par une créativité féconde à la recherche de liens authentiques et une vie pleine, cela reste loin d'être apparent de prime à bord.
C
ultiver sa singularité, construite par une force à comprendre l'autre plutôt que de se transformer soi-même peut être plus facile pour l'extraverti.
P
our un introverti, l'extraverti est reconnu tout aussi facilement. Ce dernier veut être partout à la fois. Il est expansif et ne vit que dans son monde extérieur à vouloir casser la baraque.
D
ans une bataille passionnelle, pas de différence, celui qui reste froid, gagne. Sortir de la bulle sans peur de l'autre, c'est savoir que toutes connexions peuvent disparaître aussi vite qu'elles sont nées. Comme au tennis, pour s'améliorer, c'est jouer contre plus fort que soi.
I
maginer redoubler son enfance est une perte de temps.

Poelvoorde est-il un extraverti ou un introverti converti à cheval sur deux mondes?

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Une question qui n'est pas dénuée de sens.
D
'esprit vif, il en est bien monté pour avoir fait le pas vers extraversion, mais est-ce du théâtre et un jeu de rôle forcé?
Quand son extraversion tourne mal, il en devient dépressif. L
a virtualité qu'offre Internet via les emails, les blogs et surtout les forums, apporte une école extraordinaire pour celui qui ose entrer dans la cage aux lions, même si celle-ci devient, très vite, une cage aux folles (Non, pas celles auxquelles vous pensez).
T
outes les interprétations d'une même vérité y sont permises vu que la liberté de parole y existe sous le couvert d'un pseudo. Le close combat y est même de mise.
Q
uand un moyen de "plussages" et de "moinssages" existe, on peut y remarquer les introvertis qui s'époumonent sans prendre de risques et sans commentaires dans leurs votes. Les Likes de Facebook leur permet d'exister et d'exprimer leurs sentiments. Le consommateur ne veut pas avoir l’impression que ses likes se perdent dans la masse, puisque c'est, à l'extrême, son seul moyen d'expression.
I
l est clair que les introvertis sont plus nombreux que les extravertis comme les Likes, plus nombreux que les commentaires. L'introverti utilise souvent Internet comme un minitel un peu plus sophistiqué.
Q
uand j'ai écrit "L'envie dans le miroir", j'ai mis en parallèles deux époques. J'ai pu ainsi me rendre compte de l'évolution qui s'est creusée en moi. Une première partie comme introverti avec un chapitre qui avait pour titre "L'innocence aux mains vides" et une autre en tant qu'extraverti quand j'ai pris le surnom d'enfoiré.
A
lors la question reste "Comment suis-je passé d'introverti à extraverti ?".
T
rès simple, en ayant des extravertis dans son entourage, en les étudiant et en les copiant.
L
a transformation peut être progressive par couches successives. Mais cela doit se remarquer dans ce même entourage pour en sentir les effets et réconforter sa mutation.
C
omprendre qu'être introverti, c'est souvent se faire leurrer par des extravertis peu scrupuleux, initie le moment du changement de cap et permet de se rendre compte que la meilleure défense, c'est l'attaque.
P
eut-on être heureux introverti ou extraverti ?
L
e dirais qu'être extraverti peut certainement rendre plus heureux.
E
tre extraverti, c'est se montrer joyeux et optimiste. Ne pas avoir peur d'élargir ses connaissances. Rester curieux de tout. Chercher à intéresser les autres après et au travers de soi-même.
C
'est aussi inverser complètement la manière d'évaluer son entourage.
L
'introverti n'accorde aucune confiance dès le départ.
L
'extraverti procède de manière inverse. A risquer d'en foutre plein la vue en soutenant les conversations, il risque le dérapage.
D
ernièrement, on me posait la question d'où je sortais l'inspiration de mes billets. Ma réponse fut laconique, je mixe la tête et les jambes. Je fais du jogging et ne rien perdre comme spectateur de l'entourage et du spectacle qu'il donne. Le complément c'est lire ou survoler livres et magazines.
L
e tempérament dans un sens ou dans l'autre est-il inné ou construit ?
I
nné très souvent. Cet état dépend très souvent de l'enfance, renforcée par l'adolescence ou par les parents, eux-mêmes. Mon enfance ne correspond pas à celle des enfants d'aujourd'hui, hyper-sexualisée, hyper-médiatisée. Le reality-show était inconnu. 

0.PNGLa technique pour forcer le destin se résume à certaines règles de conduite. La cassure de la coquille, voire de la carapace, pour paraître plus fort, se construit souvent par une sorte de bluff au forcing. Comme la mutation doit être visible, il n'est pas question d'y aller par demi mesures.
A
ujourd'hui, plus de problème de répondre à un commentaire de manière intuitive, même si elle peut être considérée comme "hard" ou tendancieux.
Q
uand il s'agit d'écrire un billet, il est écrit avec beaucoup de réflexions préliminaires, avec rigueur et discipline. Tout est donc refroidi avec le temps comme un journal. Commenter, c'est du sans filet, du chaud. Nous ne sommes pas dans le même registre.
L
e jeu de rôles théâtral se retrouve souvent en manque d'acteurs sur la grande scène du net. Beaucoup plus de lecteurs que de commentateurs. C'est évident.
D
es clans se forment et ils se retrouvent pour ou contre certaines idées toujours du même type et ne se posent plus la question de la personne qui les a apportées.
L
'extraverti va oser tester et provoquer les autres en lançant des idées qu'il ne partage pas toujours lui-même mais, pour réveiller les introvertis. Il est impulsif, rappelons-le. Il n'est pas à la base de l'article qu'il commente, il ne fait qu'apporter une pierre à un édifice déjà construit.
C
ela ne veut pas dire qu'il ne faille pas rester prudent et sur ses gardes pour s'accorder une porte de sortie pour ne pas s'épuiser dans un choc de Titans dans ce monde virtuel.
"
Vieillir a du bon" au travers d'une toile est-il dit, dans le livre. L'expérience de la vieillesse apporte une autothérapie évidente et évite de se laisser piéger comme un sauvage.
E
tre extraverti, c'est, quelque part, aimer les risques, être casse-cou et attirer l'autre là où il ne s'attend pas toujours par la provocation.
T
utoyer, je l'ai fait dans une première période de fréquentation du forum Agoravox. Pas pour chercher la connivence, ni pour dénigrer les interlocuteurs mais pour mettre les introvertis à l'aise et en confiance. Le tutoiement est quelque chose qui fait débat en France et je suis revenu au vouvoiement.
S
ur Internet, on se trouve à armes égales. Plus de privilèges, plus de chefs, plus d'érudits ou de non-érudits. Le dernier qui parlera aura toujours, quelque part, raison. Jeter l'éponge, c'est perdre la partie dans une joute oratoire.
L
a virtualité est en fait, la manière la plus simple pour transformer un introverti en extraverti. En reprendre les fondements dans la vie réelle peut aider à faire le premier pas.
D
ans le monde réel, c'est oser parler en public, c'est jouer sa pièce de théâtre comme je l'ai fait en sortant de la vie active.
I
maginer l'autre comme nu permet de s'adresser à n'importe quel niveau de la hiérarchie.
I
l ne faut pas croire que les extravertis se trouvent plus dans les villes. Citadin, je connais l'impersonnalité des gens qui habitent dans les villes. Souvent, ce sont des introvertis forcés. Ce n'est pas pour rien que les chiens sont devenus des animaux de compagnie et non plus des chiens de garde. 

0.jpgEntre nous, il faut "taquiner" les extravertis, les attaquer sur leur propre terrain, ils aiment. Si ce n'est pas le cas, c'est que ce sont de faux extravertis.
C
omme d'habitude, j'ai cherché des citations pour étayer l'article. Sur Google, c'est marrant, pour le mot "extraverti", on trouve plus de références du côté des "femmes extraverties" que des hommes, comme si les femmes avaient dû plus gagner leurs gallons d'extraverties et devaient l'exprimer face au machisme des hommes.
D
ans la même veine, "Introverti et heureux", un autre livre écrit par Marti Olsen Laney.
A
musant encore une fois de constater que son livre soit commenté par des femmes. L'introversion serait-elle une psychose féminine alors que l'on dit ce siècle comme celui de la femme ?
L
e dernier commentaire d'une commentatrice a répondu à la question de savoir s'il est mieux d'être extraverti : "Moi je suis restée enfermée dans ma bulle une bonne partie de ma vie. J'étais déjà de nature introvertie et par l'éducation que j'ai reçue à me montrer à être sage comme une image et bien je m'étais presque effacé de ma vie... Les forums m'ont bien aidé aussi à sortir de ma coquille, à m'exprimer, même à dire des choses qui n'étaient jamais sorti de mon corps car je gardais tout à l'intérieur... Et puis on y prend goût aussi à voir ce qui se passe à l'extérieur de la tente...".
E
t maintenant, suis-je, totalement, devenu extraverti ?
L
a tendance du solitaire est toujours là, mais ce n'est plus en tant qu'ermite.

0.jpgCe qu'en dit Olivier De Kersauson de la solitude dans Ocean's Song, me convient parfaitement, comme navigateur sur Terre : "La médiocrité de l'autre a pu me désarçonner plus d'une fois. Mais elle ne me surprend plus ; je connais la mienne. Il est admis qu'on meurt seul. Mais pourquoi la solitude ne serait-elle que les deux extrémités de cette histoire ? Je trouve que c'est bien de vivre seul, et tout le temps. J'ai compris que je mourrai seul. C'est un geste d'amour de tenir la main de celui qui se débat dans les affres de la mort. Je ne me fais pas d'illusion : je finirai seul. Je suis accroché à ma solitude. Cela ne signifie pas que je suis complètement fermé à l'amitié, mais c'est mon plaisir d'être seul comme c'est mon plaisir de naviguer. La solitude n'est pas forcément réconfortante mais elle me ramène à mes actes et me conduit à être en perpétuelle négociation avec moi-même. Je ne suis jamais fatigué de la solitude et c'est souvent une corvée d'en sortir. Être seul me permet des débordements avec moi-même et de me sentir grisé par le silence. Je peux rester assis sur un banc sous les châtaigniers trois heures en correspondance avec moi-même. Aucune fatigue et une jubilation intellectuelle au bout du compte. Seul, je brûle d'activités. J'évapore de la pensée en paroles. Un atelier de fumigation à moi tout seul. La solitude me permet de faire passer avec une vertigineuse rapidité images, idées, rêves fous, hypothèses cinglées, parfois fécondes. Et ainsi de remonter le film de ma vie. Je peux rester ainsi une demi-journée à la lisière de mes rêves et de mes souffrances. Je suis ramené à moi-même. Que vais-je entreprendre demain ? Quel sera mon prochain rêve ? Je suis seul avec ma conscience. Tous les deux, nous formons un vieux couple de jumeaux un peu acariâtres qui s'engueulent, boudent et prennent toute la couverture. Seul, je purge mon esprit. Ce n'est pas une satisfaction de soi-même ou un dédain pour les autres. Seul, je fais une copie au net de ma vie.".
L
e jogging est une compétition avec moi-même, sans chercher à comparer la vitesse d'exécution avec d'autres. Je déteste de demander s'il est mieux d'emprunter le chemin de gauche ou celui de droite lors d'un embranchement sur ma route. Cela veut dire qu'il faut assumer ses erreurs de parcours et être prêt à rebrousser chemin.
M
ais seul, je m'adresse à tout le monde dans la rue et tente de faire vivre l'événement qui se déroule sous mes yeux, avec ceux que je rencontre.
S
i Facebook ne m'intéresse pas, j'écris à ceux dont je parle dans mes billets qu'ils soient couronnés de succès ou détrônés par l'adversité, pour qu'ils aient leur droit de réponse. 

0.jpgUne psychologue pourrait conclure que je n'ai fait que la moitié du chemin entre l'intro ou l'extra pourtant bien suffisant.
Q
ue pourrais-je vous souhaiter en ce jour, sinon de découvrir la fève dans la galette des Rois.
M
a philosophie, je la définissais ainsi "Tout dire, tout écrire et puis en rire".
P
asser par la science des introvertis pour arriver à l'idéal extraverti. Peut-être ? 

L'hypothèse d'une orchidée ?
J
e veux bien...
L
e développement de la personnalité, à mes yeux, c'est plutôt comme pour le papillon qui sort de sa chrysalide. Cela peut prendre du temps et demander du courage pour inverser une situation, mais, après, il ne suffit plus que d'aller butiner un peu partout.
M
on challenge est gagné en tant que geek solitaire. J'ai tourné la page de l'introversion depuis longtemps.

Je suis moi, l'enfoiré.
P
as question de percer le mur du son, pour cela, il faut surtout être un sacré chauffeur de buzz. Trop communs, les buzz.
S
i j'ai cassé quelques barrières, quelques frontières, quelques plafonds de verre, c'est parce qu'elles deviennent, trop vite, des ceintures de chasteté.
J
'ose, même si ce n'est pas comme le montre cette vidéo...



L'enfoiré, 

 

Citations:

 

1 février 2014Dans cet article, j'écrivais "Une psychologue pourrait conclure que je n'ai fait que la moitié du chemin entre l'intro ou l'extra pourtant bien suffisant.". L'auteur du livre, Laurie Hawkes, qui m'avait décidé à sortir ce billet ne m'a pas éclairé. Elle avait été prévenue et s'est gentiment extraite de la discussion, manque de temps.  

Je parlais aussi de Poelvoorde en me posant cette question " est-il un extraverti ou un introverti converti?". Je serais enclin de prendre la 2ème option.

Humoriste dépressif? Mort? Pas à dire, les médias aiment ce genre de personne.

Sa réaction vis-à-vis de Dieudonné a été vive.

Alors, je suis tombé sur son interview, avec le titre "le trublion se livre sans tabou".

La question n'a pas été posée, mais à lire ses réponse on peut déceler quelques indices.

On aime ou on n'aime pas. C'est écrit sur la carte d'identité en petits caractères.

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