Tout dire, tout écrire, tout caricaturer et puis, en rire? (17/11/2011)

0.PNGIl y avait l'ego de la communication. Il lui fallait du continu. L'information et la communication, toujours elles. Quand on a fait partie des TIC, du Traitement de l'Information et des Communications, il s'agit d'être précis. Mais encore...
C
omme règle générale, on pourrait dire qu'il faut communiquer pour exister soi-même et faire exister les autres..
L
'information est un concept étroitement lié aux notions de contrainte, communication, contrôle, donnée, formulaire, instruction, connaissance, signification, perception et représentation. Hors contexte, elle représente le véhicule des données comme dans la théorie de l'information et, hors support, elle représente un facteur d'organisation.

C'est dire que l'information existe telle quelle. Elle est statique, dépendante d'une évaluation, d'éléments de mesures, d'un "thermomètre" dans l'espace et dans le temps..
La communication permet d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir son image, par tout procédé médiatique...
P
ar elle, l'information est dynamisée, interprétée avant d'être transmise. Elle peut donc être abimée, enflée ou tronquée..
A
uparavant, la communication d'informations se pratiquait dans l'église du village via la chaire de vérité, comme serveur et les chaises, comme clients, dans la catéchèse (déformation de "catéchaise")..
L
'imprimerie avait apporté la première "distorsion" en éclatant l'information mais à sens unique. Les dégâts dus à une information fausse étaient limités dans l'espace (par la langue) et dans le temps (par la péremption ou la prescription)..
I
nternet a permis, depuis, l'interactivité et l'information circulent tout azimut. Cette interaction, si elle paraît équitable, est aussi la source de malentendus qui, une fois transmise, se fissionne, en perd son origine, son originalité et son authenticité en chemin et dans un temps de plus en plus court.
C
ela étant dit, voyons ce que l'article trouvait comme correspondance dans l'affaire du Charlie Hebdo, rebaptisé "Charia hebdo. 100 coups de fouets si vous n'êtes pas mort de rire".
S
i la sensibilité immédiate est mauvaise conseillère, les susceptibilités religieuses sont encore plus ravageuses.
Fallait-il brûler Charlie Hebdo? se demande un rédacteur. Le raffinement de Charlie Hebdo? Autant se rappeler qu'il est le digne successeur de l'Hara-Kiri, le journal autoproclamé "bête et méchant".
L
'émission dominicale sur TV5, Kiosque (entre les minutes 45:55 et 52:00), avait dans sa rubrique "Polémique" et des journalistes de plusieurs horizons en discutaient ferme.
- Inquiétant? Comment réagir dans une société démocratique? Nous vivons dans des sociétés où on a droit aux blasphèmes", disait le Canadien.
Q
uand la démocratie reste un concept totalement différent de pays à pays, c'est déjà perdre de la rigueur.
-
 Il l'a cherché, Charlie Hebdo" lançait la musulmane qui disait, pourtant, en préambule, que "son pays, le Liban, gardait une ouverture d'esprit".
-
 Intolérance et violence inacceptable et pas de 'oui, mais'", répondait l'Italien avec véhémence.
0.PNGD
es "croisés de l'anti-blasphèmes" existent aussi dans le monde chrétien. L'Institut Civitas, issu de la Cité catholique et de Jean Ousset, attaque la christianophobie en France. La riposte à "Golgota picnic" n'est qu'un exemple. Alain Escada se défend avec ces mots "Pas d'affrontements mais une guerre culturelle". Pas besoin de chercher ce que signifie chaque mot séparément...
E
n cause,, intégrismes et extrémismes contre l'ignorance de jusqu'où aller trop loin?..
-
 On peut tout dire, mais pas à n'importe qui, viendrait à la rescousse, en échos..
L
es évidences sont mal perçues. Alors, quand on applique un emplâtre sur une jambe de bois, c'est couru d'avance, cela peut faire mal.

0.PNGIl n'y a pas que les paroles et les textes qui "tuent"..
Les images font, aussi, scandale..
L
a campagne publicitaire de Benetton, "Unhate" le prouve..
"
Question de mal à la Foi ou au foie", pourrait-on ajouter avec un peu d'humour..
Q
uand les cultures et les religions, différentes, se retrouvent sur la même Toile, vu la mondialisation des idées et la mixité des idéologies, retrouvées sur la place publique, il faut s'attendre aux chocs entre des mondes différents..
L
iberté d'expression contre religion?
U
n match perdu d'avance...
Q
uand j'ai publié mon premier article qui parlait de la religion de manière générale, la période des caricatures de Mohamed survint. Je pris le temps de sortir le 2ème volet. L'islam n'était pas même invoqué. Quant au 3ème, il arrive près d'un an après le premier. Articles qui m'avaient demandé une longue période d'incubation, malgré la collaboration de ceux qui m'y ont aidé et qui étaient opposés à ma propre vision des choses..
Q
uand on parle de Foi, on se retrouve soit au recto, soit au verso d'une même histoire mais sans ce fameux ruban de Möbius pour se rejoindre en passant du côté face au côté pile..0.PNG
Le journal "Charlie Hebdo" ne "grattait" plus de l'information.
 I
l remontait à la naissance, à l'éducation, aux fondements des personnalités.
 P
lus rien à voir avec le "politiquement correct" que peut être une information mais du trop "religieusement incorrects".
 L
'article du journal dont je m'étais inspiré, rappelait des principes de base de ce qu'est une bonne communication de l'information. Celle-ci respecterait les fondamentaux de la communication. Mais, les recommandations ne sont pas toujours à respecter à la lettre derrière des principes de base édictés.
 L
a communication se doit d'être ...

0.PNGLe "no comment" peut pourtant se justifier en manque d'informations. Le silence reste d'or et est une option valable dans les situations périlleuses pour ne pas aggraver les faits mais elle doit rester limitée dans le temps. 
S
i rien de nouveau à l'ouest, les médias se doivent de la mettre en sourdine. Pas besoin d'histoire de chien écrasé pour meubler, même si cela pourrait être douloureux pour Tintin, le maître de Milou. Par définition, l'immobilisme est forcé au silence. 
O
n ne parle jamais de corde dans une maison de pendu, même si très vite, on essayera d'embrayer sur la longueur de la corde. 
S
ans "forcing" l’information se doit de venir de soi, de sa tête, de son cœur, de sa rate ou de son foie pour ne pas se retrouver entre "Motus et bouche cousue" ou "Botus et mouche cousue", comme disent les Dupond et Dupont. 
Que demande le "peuple" de l'information et de la communication ?. 
Q
u'elle soit utile, utilisable pour lui-même et lui fasse comprendre ce qui l'environne. En cette période de récession larvée, il faudrait réinventer la solidarité dans beaucoup de domaines. Dans celui de l'information et de la communication, pour qu'elles restent plus positives et profitables, ce n'est pas moins vrai. Cela, en dépit du dicton, qui dit que pour vivre heureux, il faut rester caché. Le dernier qui a parlé a toujours raison.

0.PNGQuant à la provocation, elle fait partie de la vie de tous les jours au détour d'un regard, parfois derrière des grilles d'un marchand de mannequins.

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Les banques, Dexia en dernier lieu, ont souvent été accusées de mauvaises communications. Les informations boursières et encore moins les rumeurs, ne peuvent devenir un moyen d'influencer les cours en biaisant la vérité. Cela deviendrait suspect et punissable comme l'est un délit d'initié.
L
a situation inextricable de notre politique belge ou de celle de l'Europe n'a, souvent, pas mérité autre chose que le "damage is under control".
L
es gens se fatiguent à entendre la même information. Pour les médias qui n'ont d'autre à se mettre sous la dent et la plume, c'est, peut-être, le moment de remonter aux sources, à l'histoire. Informer, c'est aussi construire la culture générale et instruire ce "peuple".
Il y a l'information et la façon de la diffuser. La forme fait surnager le fond ou la coule, à jamais, avec elle.

0.jpg

Que voyons-nous dans les cas de Assange et Zuckerberg d'après cette image, reçue dans mon mail? Quel en est le message, une fois traduit,
"Assange donne gratuitement des informations privées sur des corporations et se retrouve condamné".
"
Zuckerberg donne des informations privées à destination des corporations et est l'homme de l'année".
S
'il y avait un compteur pour les deux, on se retrouverait, peut-être, à du 50/50. Toutes deux, à moitié vraies et à moitié fausses.
A
ssange reçoit des dons. Ce n'est pas lui qui les apporte. Il glane ses infos, les rassemble par l’intermédiaire de généreux donateurs d'informations sulfureuses. Il n'est condamnable que pour des faits qui n'ont rien à voir avec son site. Cela n'en déplaise à ceux qui sont inventoriés de manière "indélicate" dans les révélations d'un autre temps.
Z
uckerberg, lui, utilise la bêtise de ceux qui se donnent sur Facebook, gratuitement et entièrement, sans même s'en rendre compte. Quant à être l'homme de l'année, ce n'est que le résultat d'une histoire, de toute une infrastructure et de collaborateurs.

0.jpgQui sont les plus pigeons? Cherchez l'erreur...
L
'informateur restera toujours comme l'homme qui parle à l'oreille des chevaux. Il se doit prendre des précautions d'être compris et d'ajuster ses données à son auditoire.
A
ujourd'hui, plus qu'hier, tout message reste suspect et demande une analyse dans le monde de l'information. C'est au consommateur de l'info transmise de se faire une opinion personnelle, après analyse, recherches, sans qu'on lui en prémâche trop de solutions à l'avance.
La Chine a annoncé le lancement d'une campagne contre les "fausses informations", les "faux journalistes" et les organes de presse "illégaux". Là, on touche à l'autre bout, à la censure, après un filtre étatique aux mailles trop fines.
L
e mouvement de Mauss était réactualisé par le sociologue, Alain Caillé, en ces termes: avant d'être "l'homo oeconomicus", il y a eu "l'homo donator" avec l'échange symbolique constitué des mots "donner, recevoir, amender et rendre" dans une sorte d'empathie, même forcée. Une entreprise humaine qui marche est celle qui a une logique de dons entre ses interlocuteurs. Rien ne marche si l'information ne circule pas. Elle doit seulement obéir à la règle générale de vouloir informer sans idée de rétention de l'information pour en garder les bénéfices personnels.
L
e parallèle avec les TIC est peut-être à faire ici. Bizarre? Pas vraiment..
L
e Traitement de l'Information et des Communications ont aussi évolué dans le temps de manière drastique, pragmatique, numérique. Le bug de l'an 2000 n'a été qu'un exemple de contraintes pour gagner de la place.
A
u départ, les TIC demandaient une attention particulière pour restreindre en temps les instructions transférées à la machine, trop courtes en mémoire, en surface de stockage et en vitesse du traitement. Les infos, les données, numériques ou non, et les buts à atteindre, étaient, pourtant, les mêmes pour garder une vision qui permettait d'orienter, au mieux, le futur.
Q
ue s'est il produit dans l'évolution en plus du développement technologique du hardware? Le software, dans une profusion de langages, pour faire comprendre à une machine, ce que l'on veut d'elle. Langages utilisés qui ne se comprennent pas toujours entre eux sinon par la dégradation de l'original, appelée "fichiers plats".
Q
uant à l'utilisation de la machine, on a essayé de la rapprocher de l'humain, de la rendre "user friendly", conviviale, pour espérer ne pas se déconnecter totalement du public et, surtout, pour raison "marketing".
0.PNGS
i les potentiels se sont accrus pour y arriver, les médias se sont multipliés et les complexités ont suivi le même chemin. Alors, les informaticiens ont eu l'habitude de découper les problèmes en rondelles dans des processus qui se renvoient la balle après avoir apporté leur propre quote part au traitement de l'information.

Le malheur c'est que les consommateurs ne sont pas des machines et ne suivent plus, noyés sous l'information. La méfiance s'est installée car l'information qui en découle s'est retournée parfois contre leurs propres intérêts sous le couvert d'auspices très bénéfiques.
0.PNGC
omment dissiper ces malentendus, les sérier, ordonner les informations pour que les messages passent encore?.
G
oogle avec son moteur de recherche, a tenté de répondre à la question.
L
e problème c'est que cela fonctionne via des algorithmes très sophistiqués, qui donnent la prépondérance à une info plutôt qu'à une autre en fonction de son gain commercial. Pour les infos non commerciales, une foule de considérations entrent en jeu comme le choix des mots clés, du chapeau de l'info et des processus encore plus secrets. Et, sois dit en passant, la pub ciblée s'accroche à vos basques.
C
'est aux utilisateurs de déjouer les leurres et à passer plus de temps pour descendre dans l'arbre car tout est là mais est perdu dans la masse.
D
ans la catégorie 'intimisme" de la vie de tous les jours, la réponse à l'approche de la communication est encore plus comique, plus déconcertante et, en finale, réconfortante.
L
e nouveau film "Mon pire cauchemar" apporte la confrontation inattendue entre des interlocuteurs avec des rôles à contre-emplois presque total. Une grande bourgeoise intello, travaillant dans le domaine de l'art, jouée par Isabelle Huppert et un prolo sans complexe, emmerdeur et grossier, interprété par Benoît Poelvoorde. Situation explosive garantie... Une guerre programmée. Pas vraiment une fatwa, même si cela peut y ressembler.


Dans ce film, les introvertis et les extravertis se rassemblent sur une même ligne alors qu'à la conception, ils étaient restés sur des lignes parallèles sans espoir de se rencontrer.  "Communiquer" peut, ainsi, devenir le pire cauchemar.
I
l y a l'instruction en porte-bagage et l'expérience comme cache-émotions ou cache-sexe, les tics, les tocs, qui prennent le dessus.
Q
uand il y a une différence de classe, la vision devient encore plus trouble.
C
e qu'on a dans la tête et du temps pour analyser permet seulement d'en sortir. La fin du film est, cette fois, heureuse.
L
e premier qui fait le premier pas et qui appréhende les différences, avec courage et compréhension, c'est celui qui gagne le pari. Le rire devient le pare-chocs de l'existence. Quelques poissons d'avril en (2006), (2007), (2008), (2009), (2010), (2011) allaient dans ce sens.
S
i Aristote disait que le rire est le propre de l'homme, il peut devenir ironique dans le style "Voltaire" et ainsi devenir un art de la méchanceté ou encore idiot et non productif.
M
alheureusement, les crises à répétition aidant, on ne "peut" plus rire (on ne "sait" plus rire, dirait-on, avec notre belgitude).

0.PNGLes grincheux persisteront et signeront toujours. Il y aura des bides, des vertes et des pas mûres.
I
l n'est pas toujours aisé de faire comprendre à l'autre qu'on peut être différent et que malgré tout, on lui veut du bien, parce que il le vaut bien, comme dit la pub.0.PNG
T
out dire, tout écrire, tout caricaturer pour dénoncer les ridicules et en discuter.
N
ous ne sommes des Martiens sur cette Terre, seulement des humeurs, des différences subtiles d'appréciation, vis-à-vis des circonstances d'un même drame de devoir vivre ensemble et rester, en définitive, victimes de peurs de l'autre. Le plus grand bide, c'est de n'avoir pas osé faire ce putain de "premier pas".
"
Finalement, je me suis lâché", disait Benoît Poevoorde dans le film.
A
lors, êtes-vous plutôt Poelvoorde ou Huppert, ou encore, Efira, comme candide volontaire, ou enfin, Dussolier, celui qui croit avoir tout compris et qui compte les points?

Je n'aime pas trop Sébastien, mais... parfois...


 L'enfoiré,

 

Citations:

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Mise à jour 31 janvier 2014: Cavana, fondateur de Harakiri et Charlie Hebdo, est mort....

 

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