01/04/2006
Rions un bon coup
Préparez vos poissons (pas vos mouchoirs). Le 1er avril, il est de bon ton de s'éclater. Aujourd'hui, parlons du "rire", pardon: "rions du rire". Que de chemin restera à parcourir pour le reste de l'année?
Les zygomatiques, ces os faciaux qui se mettent en branle à la moindre frénésie jubilatoire, ont tendance à s'ankyloser de nos jours.
Combien de mines patibulaires ne rencontre-t-on pas sur notre chemin dans une journée?
Peut-être vous en êtes-vous rendu compte pour vous même dans le miroir. Si c'est le cas, ce petit article est, certes, le début de l'affrontement bénéfique.
Affichée par de plus en plus de monde de notre entourage, la "tête ailleurs" ne se retrouve probablement pas dans les étoiles. Le sérieux, la sécheresse du regard a pris souvent le monopole de nos pensées et de leur représentation. La vie, la profession, la famille, ce sont des choses sérieuses mais l'angle de vision s'est rétréci fameusement et le rire, que dis-je, le sourire, ne sont plus à la fête dans un tel esprit absolutiste.
L'optimisme, souvent plus présent dans les peuplades primitives, a été remplacé par un pessimisme aigri dans nos pays bien "civilisés".
Bien sûr, les choses ne sont pas ce qu'elles devraient, les coups de bâtons s’amoncellent dans les roues de nos espoirs. Mais, prendre du recul s'impose pour ne pas sombrer dans la morosité.
La sinistrose ne fait pas progresser l'homme. Ca se saurait.
"Il fait toujours beau quelque part", chantait Guy Béart (1964).
Pas besoin de méthode Coué là-dedans !
Tout comme moi, vous avez un jour paniqué pour le lendemain. Le jour fatidique arrivé, les perspectives étaient en définitive bien loin des plans catastrophe qui avaient hanté votre cerveau inquiet. L'inverse, bien entendu, existe bel et bien. J'en conviens. Les déconvenues sont parfois de la partie dans les moments les plus inattendus. Mais, auraient-elles pris un autre chemin si elles avaient été préparées la veille dans l'inquiétude? De toute manière, les regrets ont toujours été contre productifs.
"Être sérieux", cela fait bien. "Tiens-toi droit". C'est l'idée maîtresse sinon de base de notre enseignement. C'est un ordre impératif des parents qui ont imprimé cette odeur de sainteté.
On n'aime pas les rigolos dans les bureaux qui se baladent parmi les têtes pensantes. Ils font mauvais genre.
Le rire ou la fantaisie, on se la réserve pour les grandes occasions, les fêtes, les anniversaires pendant lesquels, il faudra sortir les cotillons et les trompettes plus idiots les unes que les autres. Les magasins de "Farces et attrapes" font d'ailleurs le gros de leur chiffre d'affaire à la période de Noël et Nouvel An.
Les grincheux auront manifestement encore beaucoup de beaux, ou plutôt de mauvais, jours devant eux !
"Je suis timide mais je me soigne", serait une de mes devises.
Vous l'êtes aussi? Je ne peux que vous conseiller en première instance de vous installer face à votre plus beau miroir. Vous rendez-vous compte que l'image qui vous fait face, a tout aussi peur que vous? Quel gâchis si vous ne lui aurez jamais permis de faire connaître votre esprit plein d'idées ! Soyez extraverti.
Dans l'ascenseur, face à des inconnus, un sourire, tentez d'ajouter toujours au voyage un petit mot original, ou non. Pince sans rire s'abstenir.
Pour l'anecdote, dernièrement, en cherchant avec un collègue la tasse de café rituelle à la machine, survint un de nos nouveaux dirigeants pris de la même envie. Il s'empressa de prendre un gobelet en plastique, mais celui-ci avait résolument décidé de ne pas rester à la disposition du premier venu. Ratage, après ratage, aucun geste de récupération de notre illustre hôte n'arriva à ses fins.
Ma réflexion enjouée fut : "Et, là, on n'est pas au cirque, ici !". Il me gratifia d'un sourire préoccupé et réussit enfin à la deuxième tentative à épancher sa soif. Au retour, mon collègue, assez étonné, me demanda si je savais à qui j'avais eu à faire. Ma réponse fut simple et courte : "Oui, bien sûr. Pourquoi?".
Et dire qu'il y a des gens qui croient qu'on s'amuse au bureau! S'ils savaient !
Les fou-rires font tellement parties d'une philosophie réparatrice.
Beaucoup de gens bien intentionnés (ma femme entre autres), m'ont pressé de mettre une sourdine à ma franchise.
Désolé, c'est pas demain la veille.
A mes yeux, un chat restera toujours un chat, un homme avec un chapeau, un homme. Je ne suis pas arrière petit fils de Janus avec ses deux têtes en opposition. Alors, il faudra s'y faire.
Etre extraverti, n'est-ce pas être tourné vers l'Autre?
Dimanche 26 mars, Fabrice Lucchini a laissé une émission tout à fait "particulière" et entrée dans les annales sur le divan rouge de Michel Drucker. Celui-ci n'a pas manqué de le faire remarquer.
Quelle présence ! "Ah, si tout était aussi bien accepté" pousserait la pub d'une de nos carte de crédit. Je n'avais plus seulement envie d'aller (ou de retourner) au théâtre, mais aussi, d'en faire en y prenant une place active.
Dans l'autre camp, je connais un autre cas, parmi mes voisins, qui dans le domaine du 'caricatural' arrive au top. Un négativisme personnifié. Cet "Obélix" avait dû, très jeune, tomber dans la marmite de l'indisponibilité vis-à-vis des autres. Rien n'échappe à son rejet de tout ce qui se construit. Le comique va jusqu'à refuser des situations dont il avait été lui-même un des acteurs et initiateur. Le rire, chez lui, a pris la forme du sarcasme. Dans ce cas, le bonheur est-il au rendez-vous? Je reste à voir.
Les blagues, l'humour, les caricatures (mot à la mode...) de toutes sortes doivent être du parcours dans notre vie sous peine de sombrer dans la morosité ambiante.
"Le rire est la contrepartie logique aux incertitudes de nos sociétés", analysent sociologues et historiens. Faire rire est d'ailleurs bien plus difficile que de faire pleurer. A condition d'être drôle, on peut rire de tout, mais pas "de" et "avec" tout le monde.
En moyenne, un être humain rit 6.205,26 par an (les chiffres entiers sont officiels, la précision est personnelle). Un enfant rit 4 fois plus qu'un adulte. Rire fait du bien, pour quoi donc se faire du mal? Bonne nouvelle: après le cinéma, le théâtre et la télé, internet véhicule en plus beaucoup d'occasion de s'éclater. Cet exutoire se mondialise. Qu'il soit "fou", "idiot", "au larme" ou "pincé" pas de limite, on en vit plus longtemps. Chacun doit avoir sa dose quotidienne pour trouver l'enthousiasme. L'expression "à mourir de rire" est une image de l'extrême imaginaire.
Ce qui me parait curieux c'est, qu'en général, l'image que l'on veut donner de soi par l'intermédiaire de photos, de films est totalement opposée à celle du vécu. Sur ces bouts de papier, le sourire ou franchement le rire à pleines dents doit rester en bonne place pour démontrer un bonheur bien artificiel quand on y réfléchit. Mais, certainement, le petit oiseau, cette sale petite bête, ne sortirait pas de cet appareil, outil de nos souvenirs, sans une marque d'affection.
Pourtant le besoin de rire existe bel et bien. Une foule de personnalités du rire, d'humoristes et d'imitateurs (Laurent Gerra, Nicolas Canteloup...) de tout horizon qui avaient tous une attirance vers le rire.
Les films qui sortent racontant les dernières du fameux Monsieur Pignon, sont légions. Je ne vais pas tous les citer mais en dehors de ceux dont c'est le métier, j'ai retenu la chanteuse Liane Foly dont les parents possédaient une droguerie dont l'enseigne mentionnait "La droguerie du sourire". Dans le domaine de l'imitation, elle n'avait rien à envier à d'autres lors de son dimanche chez Drucker.
Serait-ce un virus, une maladie du bien heureux qui se serait réfugié dans les gènes? Pour une fois, je suis heureux d'être malade.
Le rire, c'est véritablement du "sérieux" si l'on veut vivre vieux. Les contacts humains s'améliorent sensiblement, il donne confiance au moral et renvoie au vestiaire les agressions latentes et le stress. Il procurerait un massage des organes internes grâce au système cardio-respiratoire mobilisé à l'extrême. Il dope le cerveau grâce à la dopamine et la sérotonine antidépresseurs. Le fou rire est une séance de relaxation. Il existe des moyens de s'éclater.
Le 6 mai et non, ce 1er avril est la journée internationale du rire.
Alors, recommençons l'exercice d'assouplissement: tirez avec détermination sur la lèvre à gauche, puis passez à la droite de part en part en prenant appui au besoin de la main. Recommencez l'exercice encore et encore. Plus fort, dégagez les dents au passage, elles ne sont pas faites uniquement pour mordre dans le genre humain.
Et puis, cela fait tellement de bien. Le rire allonge la vie, c'est une découverte de la Science.
Il faut garder en mémoire, comme l'Evolution nous l'a appris, qu'un organe, que l'on n'utilise pas, s'atrophie.
Avouez, que ce serait dommage, non? Surtout pour les photos du bonheur.
L'enfoiré,
Pourquoi ne pas finir avec une "bien bonne" :
L'ARCHE DE NOÉ - NOUVELLE VERSION... :
Il y a quelques mois, Dieu visite Noé qui habite pas très loin de la mer et lui dit :
- Une fois encore la terre est devenue invivable et surpeuplée. Je dois agir. Construit une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que quelques bons humains. Tu as six mois pour cela avant que je n'envoie la pluie pendant 40 jours et 40 nuits. 6 mois plus tard, Dieu regarda en bas et vit Noé balayant sa cour, mais aucune arche.
- Noé! Je vais bientôt envoyer la pluie, où est l'arche?
- Pardonne moi mon Dieu, mais les temps ont changé. J'avais besoin d'un permis de construire pour commencer l'arche. J'ai dû me battre plusieurs mois avec l'inspecteur au sujet du système d'alarme pour l'incendie. Pendant ce temps, mes voisins se sont réunis en association parce que je violais les règles du lotissement en construisant une arche dans ma cour et que j'allais obstruer la vue. On a dû aller devant le conciliateur pour avoir un accord. Ensuite le bureau de l'urbanisme a déposé un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour permettre à l'arche d'arriver jusqu'à la mer. J'ai eu beau leur dire que c'est la mer qui viendrait à l'arche, ils n'ont pas voulu me croire. Obtenir du bois en quantité suffisante fut un autre problème. Les associations pour la protection de l'environnement se sont liguées pour empêcher la coupe des arbres, sous prétexte qu'on allait détruire l'habitat de plusieurs espèces animales et ainsi les mettre en danger. J'ai tenté d'expliquer qu'au contraire tout ce bois servirait à sauver ces espèces, rien n'y a fait. Quand j'ai commencé à rassembler les couples de différentes espèces animales, la SPA, le WWF et Brigitte Bardot me sont tombés sur le dos. Sous prétexte que j'enfermais des animaux sauvages contre leur gré dans des pièces trop petites pour eux. Qu'en agissant ainsi, je faisais acte de cruauté envers les animaux. Ensuite, l'agence gouvernementale ! Pour le développement durable a voulu lancer une étude sur l'impact pour l'environnement de ce fameux déluge. Dans le même temps je me débattais avec l'Administration sur l'emploi de travailleurs bénévoles dans la construction de l'arche. Je les avais embauché car les syndicats m'avaient interdit d'employer mes propres fils, disant que je ne devais faire appel qu'à des travailleurs hautement qualifiés dans la construction d'arche et si possible syndiqués. Pour arranger les choses, le fisc a saisi tous mes avoirs, prétendant que je tentais de fuir le pays illégalement, suivi en cela par les douanes qui ont ajouté que je voulais faire passer les frontières à des espèces reconnues comme dangereuses. Aussi pardonne moi, mon Dieu, mais je ne sais même pas si 10 ans auraient suffit à la construction de cette arche.
Aussitôt les nuages se dissipèrent et un magnifique arc en ciel apparut.
Noé leva la tête et dit:
- Tu ne vas pas détruire le monde?
- Pas la peine, le gouvernement et les syndicats vont s'en charger.
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Citations :
- "Nous savons que nous allons vers la mort et, face à cette occurrence inéluctable, nous n'avons qu'un instrument : le rire.", Umberto Ecco
- "Si la vie n'est qu'une scène, alors autant y jouer un beau rôle, autant en rire.", Philippe Labro
- "Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter", Raymond Devos
- "L'humour est la partie la plus désintéressée de l'intelligence", Gilles Morin
Publié dans Actualité, Parodie et humour, Philosophie et religions, Santé et bien être | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : homme | Imprimer
Commentaires
Sur ARTE : http://videos.arte.tv/fr/videos/une_histoire_naturelle_du_rire-6294022.html
Une histoire naturelle du rire
D'abord critiqués par leurs confrères, des spécialistes issus de différentes disciplines contribuent depuis quelques décennies à l'élaboration d'une très sérieuse science du rire. Le neurobiologiste Robert Provine, mondialement reconnu, étudie le sujet depuis près de vingt ans. Interviewé dans ce documentaire, il décrit le pouvoir émotionnel et social du rire. L'étudier implique de s'intéresser aussi à la neurobiologie de l'empathie, mise en lumière grâce au chercheur Giacomo Rizzolatti. De leur côté, les éthologues comme Jan van Hoof et Marina Davila Ross - chatouilleuse émérite ! - ont observé chez le singe et le bébé les mécanismes de construction et d'évolution du rire apparemment lié aux gènes. D'après Marina Davila Ross, les humains rient depuis 10 à 16 millions d'années. Le réalisateur donne aussi la parole à l'Américain Jakk Panksepp, qui, lui, préfère titiller la panse des rats... Décrié au départ, il est maintenant considéré comme l'un des seuls spécialistes des émotions chez les animaux. Son objectif : comprendre les mécanismes neuronaux qui font que certains rats se montrent plus optimistes que d'autres afin de mieux soigner les désordres psychologiques.
Écrit par : L'enfoiré | 31/12/2011
Répondre à ce commentaireLes bêtisiers, puisque nous sommes en fin d'année 2011 en font les principales artifices. Le stress qui nait de l'obligation d'être sérieux.
Celui de c'est du Belge:
http://www.rtbf.be/video/v_betisier-2011-c-est-du-belge?id=1513213
Écrit par : L'enfoiré | 31/12/2011
Voici le traitement le plus évident contre la dépression jamais testé auparavant
Les personnes qui souffrent de dépression doivent simplement rire davantage, affirment des chercheurs de la Washington University School of Medecine. Ces scientifiques ont mené une étude et ont découvert que le gaz hilarant, le protoxyde d’azote ou oxyde nitreux, améliore à court terme les symptômes de la dépression sévère. Cette expérience est la première du genre à avoir fait inhaler du gaz hilarant à des sujets atteints de dépression. .
Lors de cette étude pilote prometteuse, 20 personnes souffrant de dépression résistante ou chronique ont reçu un traitement qui consistait à respirer du gaz hilarant. Les deux tiers des participants ont affirmé se sentir mieux après l’inhalation tandis que seulement un tiers de ceux-ci ont fait part d’amélioration de leur état après avoir respiré un gaz placebo. La plupart des patients ont déclaré se sentir mieux seulement durant deux heures après avoir inhalé du protoxyde d’azote alors que des antidépresseurs classiques par voie orale sont encore efficaces environ deux semaines après la première prise.
Cette étude, publiée dans la revue Biological Psychiatry, s'est déroulée à très petite échelle et les participants n'ont été interrogés au sujet de leurs réactions que le jour même de l'expérience et le lendemain de celle-ci. Des patients auraient cependant rapporté qu’ils ressentaient encore un effet positif une semaine après l'expérience.
Les patients ont reçu un mélange de gaz hilarant (N2O) et d'oxygène, le même rapport chimique administré aussi par les dentistes. Le gaz fonctionne rapidement, à peu d'effets secondaires et est vite éliminé par le corps. Les antidépresseurs ont par contre pour la plupart un effet de longue durée, mais cela peut prendre souvent plusieurs semaines avant que l'on ressente leurs effets.
Selon les chercheurs, les résultats offrent des possibilités d'utiliser le protoxyde d'azote comme thérapie d'urgence. « Si nos résultats peuvent être reproduits, un médicament qui agit rapidement pourrait être très utile pour des patients souffrant de dépressions extrêmement sévères qui courent le risque de se suicider et qui nécessitent une assistance immédiate », soulignent les scientifiques.
« Le gaz hilarant pourrait être aussi utilisé pour atténuer momentanément les symptômes en attendant que d'autres traitements plus conventionnels commencent à faire leur effet. Le responsable de l'étude Peter Nagele s'est dit surpris que personne n'ait jamais pensé à traiter avec du gaz hilarant des patients dépressifs dont le principal symptôme est une profonde tristesse.
Source: http://www.express.be/articles/?action=view&cat=sciences&item=voici-le-traitement-le-plus-evident-contre-la-depression-jamais-test-auparavant&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 17/12/2014
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http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/00/2462439384.MP3
Écrit par : Allusion | 15/06/2024
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