Démocratie à l'européenne (18/05/2014)

0.jpgEn France, lors des Municipales, la FN avait suscité de nombreuses réactions sur des forums de discussion. "La démocratie est en crise". Son bien-fondé, sa compatibilité avec le développement durable... Un weekend chargé, aussi. Après la fête des voisins, la journée portes ouvertes de l'Europe, la Belgian Pride, la fête du port, les 20Kms de Bruxelles... parler de l'Europe se fera ainsi avec plus de calme et d'espérance.

Le constat d'une situation européenne alarmante:

Dimanche soir, 25 mai, ce sera la fin des élections européennes pour 400 millions d'Européens des 28 pays membres.

En principe, tout devrait avoir été montré avant aux électeurs, tout démontré. Si ceux-ci se trouvent encore souvent indécis, dans l'expectative pour élire au niveau national, pour l'Europe, c'est vraiment le flou artistique.

"Les droits de l'homme traverse une crise sans précédent en Europe depuis la fin  de la guerre froide" disait un rapport du Conseil de l'Europe.

...

Thorbjorn Jagland s’alarmait "d’une  montée des cas graves de violations des droits de l’homme (corruption, immunité contre les poursuites, impunité, traite des êtres humains, racisme, discours de haine et discrimination) dans l’ensemble du continent. 0.jpg
Les droits de la personne humaine sont également menacés par les répercussions de la crise économique et par les inégalités grandissantes. L’absence d’un pouvoir judiciaire indépendant ces dernières années a créé un terrain propice à la corruption et aux abus de pouvoir qui a finalement conduit à une révolution. 
Parmi les problèmes identifiés les plus récurrents, le rapport cite les discriminations envers les minorités ethniques ou nationales dans 39 des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe. Ou encore, les conditions de détention, y compris la surpopulation carcérale, dans 30 Etats, et la corruption dans 26 Etats. Une vingtaine d’Etats souffrent encore de lacunes dans les droits reconnus aux demandeurs d’asile et aux migrants, tandis que huit ne respectent pas la liberté d’expression et des médias. La liste des Etats concernés n’est pas rendue publique. Elle fait l’objet d’une transmission confidentielle à chaque Etat concerné afin d’améliorer la situation de manière constructive (rapporté par Daniel Höltgen, le porte-parole de M. Jagland).

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En réponse, les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe ont été appelés à « agir au plus vite pour juguler cette érosion des droits fondamentaux ».

La CE est-elle anti-démocratique face à la souveraineté de ses Etats membres?

Peut-être, pas eu égard aux arguments déversés par Frédéric Lordon, mais parce que les Etats membres ont un poids de décisions qui dépend trop de la taille des Etats membres. Les plus grands, les majoritaires, écrasent les petits Etats, minoritaires.

Quand la France et l'Allemagne pèsent, de tout leur poids,  par leur taille, les décisions à prendre au niveau européen, en deviennent dictatoriaux.

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La Belgique a été préférée pour installer, à la tête de l'Europe, des hommes sans grandes envergures apparentes. Tout a été étudié dans ce sens. Tout le monde se souvient de la 'serpillière humide" lancée par Farage à la tête de Van Rompuy, dénommé le Sphinx du temps où il faisait partie de la politique belge. Mais, il avait un goût plus silencieux, caché derrière la recherche du consensus sans le fameux charisme de l'emploi. 

L’attrait qu’exerce Nigel Farage, anti-européen et eurosceptique notoire, est basé sur un truc: "se présenter comme le politicien qui n’en est pas un, à parader comme le représentant de l’homme ordinaire contre l’establishment élitiste dans laquelle la classe politique recrute ses membres". 

0.jpgIl y a un an, Martin Shulz, pressenti comme candidat des socialistes à la succession de José Manuel Barros, lançait: "L'Union européenne est dans un état lamentable". 

Il espérait une vraie campagne politique pour les élections de mai 2014. Il craignait le débat "austérité contre croissance". La situation de fatigue chronique entre la tendance "austérité allemande" et les autres, "sudistes" qui, sous perfusion, avaient une absence de croissance, un chômage record.

On se serait cru dans une nouvelle guerre de Sécession à l'américaine.

Dans un tel contexte de crises internes, sanctionné par le populisme, la démocratie à l'européenne a pris un fameux coup de vieux à l'envoyer dans les cordes.  . 

Pour le 1er avril, un billet électoraliste humoristique "Zo dom & Go more" plaçait la barre à une altitude "locale" adaptée à la circonstance. En substance: "ce 25 mai sera choisir des têtes de pont, des têtes de pic et des réservistes qui restent en cap et des chœurs, de gauche et de droite mais toujours sans chichis pour des "people" avec en fond sonore au style de "The Voice". 

0.jpgUn tableau en triptyque d'élections, enfin presque...

A l'échelon européen, il n'y a pas eu vraiment de campagne électorale ou alors bien fades. Les réseaux sociaux et les forums sortiront quelques épines ou épingles du jeu étoilé alors que les membres de la Communauté européenne nagent entre deux eaux: récession ou déflation, austérité ou l'ouverture des robinets de la finance.

Les "candidats présidents" se retrouvaient à Florence dans la semaine, avant de continuer à manger des kilomètres au travers de l'Europe

Martin Shultz, comme combatif social-démocrate, Jean-Claude Juncker, comme vieux routier chrétien-démocrate, Guy Verhofstadt, comme libéral, José Bové, comme Ecolo et AlexisTsipras, à l'extrême gauche, sont ces candidats. Et puis, il y a 750 députés à élire. Un melting pot hétéroclite se chevauchent chez les socialistes, au centre PPE, et les libéraux

Martin Shultz aimerait, plutôt, remplacer le peu charismatique Van Rompuy, souvent considéré comme le notaire de l'Europe, au Parlement européen, mais ce sera pour plus tard. 

L'Europe attend encore d'exister politiquement pour pouvoir agir, perdue entre nationalismes et séparatismes portés par des extrêmes-droites dans plusieurs pays.

"Ni la France, ni l'Allemagne n'est encore capable d'assumer la solitude. Il ne peut y avoir de crise systémique dans un pays où l'épargne équivaut à la moitié du PIB et où il n'y a ni endettements extérieurs, ni dettes élevées des ménages. L'Etat central peut mobiliser des réserves de change ou transférer l'épargne privée par l'impôt. Il ne peut y avoir croissance soutenue à long terme sans nouvelle mutation technique et donc sans investissements dans des innovations susceptibles de faire gagner en productivité. Il faut quitter la vision linéaire de la chaîne de valeur pour embrasser une vision circulaire de l'économie", disait l'économiste Michel Aglietta.

La BCE est la seule à avoir résisté, vaille que vaille et au coup par coup, mais elle n'a pas encore les outils pour acheter de la dette publique. Les Emprunts d'Etat reprenant la zone euro entières sont toujours aux abonnés absents.

La concurrence entre les Etats européens n'a pas faibli et cet acharnement ne profite qu'aux concurrents extérieurs.

Abandonner l'euro et retrouver les monnaies nationales comme solution?

Certains disent qu'il faudrait autant de temps pour le détruire que pour le construire. Trois ans minimum de marasme, de réajustements à tous niveaux, en perspective pour retrouver une confiance ébranlée au niveau mondial.    

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 La Belgique, laboratoire de l'Europe

0.jpgDans notre pays, le vote électoral est obligatoire comme si c'était un procès d'intention de la démocratie. Certains voudraient abolir cette obligation existante en Grèce, au Luxembourg et en Belgique qui se crée un gouvernement, à la proportionnelle. Plus démocratique que de rejeter 0.jpg49% des voies dans l'opposition et plus difficile à gouverner sans compromis.  

La situation y est-elle "clean" pour autant?

Dans le pays, un enfant qui naît, est déjà redevable de 32.000 euros de dettes publiques de premier niveau. Dans sa globalité, ce serait l'estimer à 50.000 euros en comptant les soins de santé, les pensions de la génération précédente, sans même penser à ce qu'il devra produire ou faire produire aux robots pour assumer sa propre retraite. 

Jeudi, l'ancien Premier ministre belge entre 1992 et 1999, vice-président de la Convention européenne, Jean-Luc Dehaene est décédé.

Flamand ou plutôt flamingant, il a fait partie de la construction de l'Europe puisqu'il a négocié le Traité constitutionnel européen avec Valery Giscard d'Estaing sans réussir à l'imposer. 

Pour le caractériser, un style très particulier, un humour caustique envers les journalistes.0.jpg

0.jpgSurnommé "bulldozer de la politique", "taureau de Vilvoorde" à cause de sa manière d'exercer la politique. Connu pour ses compromis sur le fil du rasoir, en tant que "démineur", que "plombier" dans les situations les plus tarabiscotées. Amateur de foot. Du mandat dans le secteur public, il s'est fait connaitre, ensuite, dans une série de Conseils d'Administration privés. 

Son livre "Mémoires" devrait éclairer la méthode Dehaene qui était adaptée à la fin du 20ème siècle mais qui l'a été beaucoup moins au 21ème. Erreur de casting, très certainement dans l'affaire Dexia. Ses déclarations préférées sont très explicites:

"Il faut savoir jusqu'où ne pas aller trop loin, mais ne pas résoudre un problème avant qu'il ne se pose".  

Il lançait lors de son dernier interview, un message à titre posthume : "Ne gâchez pas les cinq que vous avez devant vous".

Sa mort a eu un impact sur son parti CD&V pendant cette campagne électorale. Pour les autres, il y a eu un mix d'idées, d'approbations et de désapprobations.   

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Les pays européens en ordre dispersé

En France, on peut parler d'une monarchie républicaine avec le Parlement qui entérine ce qui est décrété au sommet de l'Etat. 

Le déballage médiatique du mariage de Sarkozy avait été mis en parallèle avec le Traité de Lisbonne, signé après 4 jours de négociations. La campagne actuelle ne fait pas mieux avec le halal et les problèmes de l'immigration qui reconstruisent immanquablement le racisme. Un article expliquait et soutenait la cause européenne et s'est fait jeté comme un malpropre.

En Allemagne, la croissance économique allemande serait à l'arrêt d'après Steen Jakobsen, économiste en chef de Saxo Bank qui allonge ces arguments:

La démocratie est considérée comme un tabou. Elle apporte une liberté d'élire un candidat, mais oblige d'accepter toutes les conséquences jusqu'à la fin du mandat même si des écarts par rapport aux promesses, ne font pas défaut.   

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Au début, le citoyen, patient, a appris à faire semblant d'avoir tout compris, à prendre en compte ce qui le touche de près et élaguer le reste. Il n'a d'ailleurs que peu de temps dans la journée pour analyser l'information proposée par la presse, pour la contester et préparer son droit de réponse sans tomber dans des raccourcis. 

Lors des campagnes, le citoyen lambda a aimé l'image du réformiste sans se poser la question de savoir si ce n'était pas par simple populisme du vote sanction. Des déclarations fausses, non vérifiées, ne manquent pas d'être citées. Gauche et droite donnent l'impression de se copier et les dernières illusions s'estompent fatalement, après coup.

L'Europe est critiquée pour son opacité, son absence de responsabilité devant l'électeur. 

Les fémens manifestaient contre l'extrême-droite ne sont que le "reflet dénudé" d'une situation à l'européenne. 

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La CE, démocratique ou anti-démocratique?

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Cela me rappelle des échanges musclés qui avaient pris place lors des municipales en France. Parler de démocratie et des extrêmes droite et gauche, serait-ce une répétition avant le grand spectacle du jour fatidique des élections européennes dans une semaine?   

En extrayant la substantifique moelle cela pourrait être cette opposition:  

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"Dans une démocratie, la légitimité, c'est la 'légalité'. Le vote des citoyens. Un critère de légitimité est par conséquent, subjectif, et donc toujours susceptible d'évoluer vers l'arbitraire et sort du cadre démocratique. L'erreur consiste à vouloir défendre la démocratie avec des moyens anti-démocratiques. 

 

Cela n'empêche pas de présenter des opinions et des arguments contre l'extrême-droite au sein du débat ou mieux encore, d'amener les tenants de ces thèses à dévoiler leur propre anti-démocratisme. En dehors du contexte socio-politique, une partie du succès de la FN tient au fait qu'il est effectivement 'victime' d'une censure et se trouve conforté dans son rôle de bouc émissaire.". 

Tout dépend du contexte, de la période, comme il en était fait état dans ce billet.

Qu'on retienne que la démocratie contient les germes de sa propre destruction.

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L'Europe est-elle une confédération ou une fédération?

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La confédération, c'est être unis quand il y a des intérêts communs à partager, sinon, c'est la bagarre économique entre les confédérés.

La fédération, c'est partager et rester solidaire en tous temps dans un intérêt vu en commun. 

Pour parler de l'Europe, plusieurs manières ont été adoptées.

"Les élections européennes expliquées aux enfants" avec l'aide d'une vidéo mais qui en définitive, se révélait être une promo pour l'UPR qui poussait à sortir de l'Europe. Trop partisan... 

Un dessin animé pour inciter les jeunes Danois à aller voter aux élections européennes a été retiré des sites où il avait été publié. Trop hard...

Peut-être faudrait-il des philosophes à la place de financiers ou de juristes à la tête d'entités qui ont des hommes à gérer, comme le proposait, ce jour-là, Paul Jorion. Pas assez concrète... 

Attali pensait, lui, à une Europe avec une "économie positive" avec un capitalisme patient au service de la démocratie. Pas assez précis. "Patient"? Quand tout va de plus en plus vite?  

En 2010, le billet "Pour quelques milliards de plus" traitait de projets européens et explicitait le besoin d'investir dans des domaines de pointes et d'avenir. Des projets pour lesquels l'Europe est toujours plus ou moins en position attentiste avec des moyens financiers au raz des pâquerettes.

La très chère austérité a rongé tous les échelons de la société occidentale. 

La question reste: Le rebond se produira-t-il après ces élections?

Plus d'Europe ou moins d'Europe? 

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Les concurrents de l'Europe

A quoi sert les institutions européennes?

A première vue, de rempart contre les autres blocs d'influences extérieurs, privés et publics, et de législateurs vers l'intérieur mais sans mandats exécutifs.

Si l'Europe semble avoir atterri en "soft landing", les Etats-Unis, plus pragmatiques, sont montés au niveau du "soft increase". 

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Les pays émergents du BRIC sont en ralentissement obligatoire. Ils ont aussi leurs propres challengers. L'Indonésie, le Bangladesh, la Birmanie se pointent à l'horizon. L'Ethiopie veut devenir le nouvel eldorado du textile avec ses 40 euros mensuel de moyenne salariale.

La Chine, le mauvais élève de la démocratie, assume une consommation plus sobre, plus efficiente qui a apporté le complément pour équilibrer la balance courante.

Du coup, on part aussi en grève et on délocalise aussi à partir de Chine.

Liu He, considéré comme l'architecte moderniste de la Chine, est convaincu de la nécessité de changer le modèle chinois pour mieux le sauver avec son Plan 383. 

Le ralentissement chinois inquiète le reste du monde avec ces questions

L'Inde, la plus grande démocratie, semble tenir la route mais à quel prix de la non-intégration de sa population. Le nouvel élu, premier ministre de l'Inde, a du pain sur la planche à faire oublier son nationalisme hindou, moins apprécié par les musulmans.

Des slogans tel que "Tous unis contre la vie chère" prouvent que chacun est prêt à lâcher du lest vers le nivellement vers le bas, en dépit de la volonté intime du bien-être.

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Conclusions 

Sommes-nous plus encore en manque d'europlanisme?

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Le livre "Circus politicusrappelle la neutralisation du suffrage universel par une super-classe invisible, une monopolisation des pouvoirs experts, une multiplication des réseaux d'influence souterrains dont les membres se cooptent entre eux. Ce groupe social est devenu une super-classe comprenant des patrons de multinationales et de banques d'affaires.

Le plus comique, c'est qu'on ne peut même pas parler de complot. Les clubs secrets croient de bonne foi, que leur action vient au secours de l'intérêt commun avec la pensée idéologique de "Tout, mais pas rompre le libre-échange". Libre-échange des marchandises qui ne va pas sans libre-échange des hommes.

La démocratie est-elle compatible avec le développement durable? 

Ne pas associer la finance dont un pays peut disposer au côté social et durable, serait utopique. Budgétiser la durabilité des choses est bien plus difficile qu'il n'y parait.

"Etre durable veut dire qu'il faut satisfaire les besoins d'aujourd'hui sans entraver le développement des générations suivantes, éviter les tendances égoïstes et ne pas espérer se reproduire à loisir sans réfléchir aux conséquences". Mais, pour que les générations suivantes trouvent leur pied, il faudrait que les actuelles ne soient pas trop coincées.

Seule l'Allemagne est revenue, avec son soi-disant "miracle", à la case départ après 1945.  La mondialisation a permis de mettre le monde en réseaux, mais les Etats membres sont restés décentralisés. L'Europe des régions n'a pas arrangé la construction d'une unanimité des décisions. Alors, on cherche à aller plus loin avec un pacte trans-atlantique.

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Les droits acquis comme postulat social et faire payer les riches n'a pas rendu le monde plus égalitaire.

Faut-il plus ou moins de populisme? Le populisme qui prend en grippe les élites en recourant au peuple, suppose l'existence d'une démocratie représentative qu’il critique.

L'abstentionnisme des électeurs, la désertion des militants, ont encore progressé en France lors des Municipales au niveau de 38%.. 

A une semaine du scrutin, la question reste "un quart d'électeurs belges se disent indécis devant la difficulté à se situer dans les partis".

David Van Reybroeck dans son livre "Contre les élections", parle du vote par tirage au sort pour éviter le "syndrome de la fatigue démocratique". Rien de vraiment nouveau, cette manière d'exercer la démocratie, a existé dans l'histoire. 

En France, c'était Etienne Chouard qui voulait "Réapprendre la démocratie" de cette manière.

"Démocratie: Histoire d'un malentendu" disait Francis Dupuis-Dery.

Le changement serait de remplacer le droit de vote par le droit à la parole, avec le processus du vote par le tirage au sort pour éviter l'oligarchie. 

Ils placent surtout cette "Lottocratie" au niveau du législatif (Sénat) mais moins à celui de l'exécutif (Chambres). 

Au 19ème siècle, pour remplacer les pouvoirs de l'aristocratie, le socialisme avait défendu le droit de vote. Autocratie par les Grandes écoles et les élites. La démocratie représentative, aujourd'hui est, il est vrai, dans une impasse à cause de sa légitimité vacillante et des hommes politiques qui adaptent de plus en plus leur stratégie en fonction des échéances électorales. 

Ce serait chouette, pourrait-on se dire. Cela déchargerait tout le monde de certaines responsabilités. Si de mauvais numéros avaient été tirés du chapeau lors d'une élections, il n'y aurait qu'à dire "la fatalité s'est acharnée contre nous"Une campagne électorale ne coûterait rien puisque le hasard serait seul gérant des élections.

Il est vrai qu'à l'apogée de l'antique Athènes, entre -462 et -322 AC, un Conseil des Cinq Cents était élu par tirage avec des billes colorées sur le kleroterion, pour des mandats pris avec une rotation annuelle. Dans notre époque du "cours terme", cela pourrait tout à fait entrer dans l'air du temps à condition que le court-terme soit la solution.

Ce système électoral n'a-t-il pas précipité la fin d'Athènes avec la mort d'Alexandre alors que les Spartes, plus spartiates, n'avaient pas suivi ce mode de scrutin par tirage au sort? Le calcul des risques, des évaluations, des compétences et des motivations, serait-il réglé par le hasard en temps de crise? Est-ce que des coups de dés, mènerait à plus de sécurité? Des questions qui restent à chercher dans une analyse combinatoire mathématique plutôt que reliée à l'humanisme toujours conjoncturel.    

Le processus démocratique par le vote par Internet est préconisé par 25% des électeurs d'Estoniens si la sécurité assurée par un logiciel qui permet de localiser les traces de la signature numérique.  

Le modèle suisse de votations tous les trois mois répond mieux aux projets de société et à l'évolution de plus en plus rapide des populations. Plus efficace, plus synchronisée avec les événements qu'une élection tous les 4 ou 5 ans. Dernièrement, la Suisse votait pour augmenter ou non, le nombre de jours de congé. La réponse fut "non". Troublante réponse, à première vue, pour un esprit français. Moins de risques pourtant, le sujet voté pourra très bien se reposer plus tard et se recadrer avec de nouvelles normes. Pas de gloires nationales lors de ces votations, un simple référendum par affichage dans une démocratie directe et permanente. Les 26 cantons ont chacun leur constitution, parlement et tribunaux.  La taille du pays n'impose pas de grands rassemblements et cela fait la différence majeure. L'indépendance suisse vis-à-vis de l'Europe, une autre.

0.jpgUn web-document se proposait une plongée au cœur de la démocratie directe sous la forme suisse. Les Suisses ne veulent pas céder leur souveraineté parce qu'ils ont peur du dumping social, des DRH qui n'hésite pas à embaucher des candidats étrangers payés 30% moins chers et pour leur secret bancaire. Leur système de votation, leur renommée et leur technicité leur permettent de vivre en laissant le peuple souverain. Les imitations ne pourraient se produire qu'après des réformes bien analysées et de longues haleine.

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Un autre démocratie à la mode "finlandaise"...

L'association du G1000 s'est constituée dans certains pays, mais n'a pas été suivi d'amendements notoires dans la Constitution pour qu'elle définisse les projets futurs et qu'elle vérifie les résultats à termes échus. 

Donner des points aux projets et non plus aux partis. Peu importe la source des projets. 

Le poids économique des Etats éclairent le débat.

Avant la crise de 2008, la croissance s'élevait à 7%. En 2013, elle s'élevait à 4,3%.

Un choix qui passe alternativement de Charybde en Scylla, en passant par un recul de l'innovation, de l'investissement pour remonter la pente des dettes.

Aujourd'hui, dans le tiercé de tête des pays, il y a les Etats-Unis avec leurs 17.990 milliards de $. La Chine avec 6.109 milliards et l'Allemagne 4.002 milliards (France= 1.438 et Belgique= 420).

Parmi les marques privées, le tiercé s'établit avec Apple avec 104,7 milliards de $, Google avec 68,6 milliards, Microsoft avec 62,8 milliards.

...

Vers un monde plus égalitaire? 

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Une espérance plus théorique que pratique. Un leurre de l'esprit avec le social comme clé du succès qui serait commun, alors que, depuis toujours, tout est différent sur la planète Terre et dans la tête de ses populations.

2014 est une "année anniversaire" à plus d'un titre en plus du centième de la première guerre.

L'idée de la démocratie est déjà ancienne. Elle peut prendre des formes totalement différentes. Croire que la démocratie athénienne de l'antiquité, peut être reproduite telle quelle, serait une erreur.  

1989, il y avait 25 ans, c'était la réunification de l'Allemagne.

2004, il y avait 10 ans, le plus grand élargissement en Europe s'était produit avec 10 nouveaux pays qui rejoignaient la Communauté européenne.

Aujourd'hui, le bilan est dit globalement positif, même si la "réunification" des pays a aussi contribué à une certaine paralysie sans véritables réformes des institutions. 

L'éducation des gens a changé la donne.

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Si l'on votait en direct pour des projets de société et pas pour des hommes ou des partis, le vote ne demanderait plus à fonctionner ni par tirage au sort, ni par sélections des partis.

Répondre par "oui" ou par "non" aux questions posées, aux projets de société, devrait être plus performant pour les citoyens de la rue que de tirer à la fléchette sur des personnages cibles dont il ne connait presque rien.

Dans les conclusions de son livre, David Van Reybroeck constatait qu'"il y avait urgence de réformer la démocratie qui était en train de s'auto-détruire. L'initiative citoyenne se montre comme quelqu'un qui dépose les besoins du peuple sur le seuil des législateurs comme s'il s'agissait d'une bouteille de lait". 

Même s'il disait que "le référendum est un projet de loi du rayon 'tout fait' qui est tendu par la fenêtre aux citoyens", les modérateurs se montreraient comme des jardiniers du pouvoir publique et donc, son entretien se déroulerait au jardin, mais moins loin d'un processus démocratique barricadé.   

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Personne dans les hémicycles européens n'a envie de répondre à des questions de comment dynamiser la croissance, retrouver une démocratie qui tienne la route dans la longueur, comment résister ou continuer à exister avec l'obligation de garder une alliance américaine ou autre.  

Retrouver son béaba en "stand alone" pour affronter les enjeux du monde avec la preuve du passé et de l'histoire, c'est oublier que fondamentalement, le monde n'est plus ce qu'il était que des blocs d'influences se sont ajoutés, que d'autres ont disparu et essayent de se refaire une santé.

0.jpgLe monde est devenu un village. Les échanges se sont accrus dans ce "gros" village qui communique sans vraiment se connaître. 

Si les dictateurs gardaient une bonne conscience du bien général et pas particulier, on pourrait parler de la dictature comme d'un "paquet bonux" puisque tout y va plus vite. Mais, le pouvoir grise très vite ceux qui en détiennent les clés et le général devient très vite particulier comme on a pu le constater dans toutes les dictatures. 

L'Europe est sauvée pour l'instant, mais elle reste en convalescence.

Jeudi, France2 présentait "Le roman de l'euro". 

L'Euro(pe), entre rêve ou réalité?

Seulement, un grand dessein que cette volonté de mettre fin à toutes les guerres? 

L'argent est comme toujours, le nerf de la guerre. La mutualisation en Europe s'élève à une prévision de 60 milliards d'euros pour 2020. 

Le FMI prévoit un rebond de 3,6 % en 2014. Les prévisions font toujours rêver...

Les pays dit "faibles" ne peuvent plus dévaluer pour relancer leur économie puisque c'est une monnaie unique. Apprendre la compétitivité autrement, demande une révision complète des circuits de production. Le monétarisme n'est jamais totalement vaudou, même s'il y ressemble.

Si nous avons haï l'inflation, nous aimerions encore moins la récession par la déflation si elle devait sortir des urnes. Tout le monde y perdrait. La toux deviendrait chronique à la recherche du coût minimum dans un futur qui n'arrive jamais.

En 1990, le Japon en avait fait les frais pendant des années. Le premier ministre Abe a inversé la tendance dans un pari risqué sur l'avenir en répondant par la dépréciation, en donnant l'envie de consommer et ainsi éviter que la machine ne s'enraille.

Les Etats-Unis ont une monnaie unique, le dollar reconnu partout. Ils se portent mieux, même dévalué par rapport à l'euro. 

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Si l'Europe a été créée pour peser plus sur la scène internationale à 28 sans avoir d'accord global ni les mécaniques pour le réaliser, resterait bancale. 

Si les nationalismes et l'arme de "patriotisme économique" reprenaient le flambeau, on n'est pas sûr de sortir de l'auberge espagnole. 

Quant au morcellement par les régionalismes, ce serait encore plus difficile de trouver des compromis à la table des négociations, devenue géante.

Réformer les institutions pour faire face aux crises, cela aurait dû être envisagée.   

Pas de panique pour les européistes, "Les partis eurosceptiques pourraient obtenir 31% des voix, mais ironiquement, cela aboutirait à encore plus d'Europe".

Pas les mêmes ambitions et objectifsIls incarnent toute une gamme d’opinions et de visions allant de celles de partis de gouvernement traditionnels à celles d’authentiques partis néo-fascistes, selon Open Europe.

L'Europe est encore jeune. Elle avait cinquante ans en 2008.

Tout comme en Belgique, le séparatisme, désiré par la NVA, a vu les partis se liguer contre eux.

...

Pour qui voter? 

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Répondre à une telle question est faire preuve d'équilibriste ou à faire un plat mijoté à feux doux en y ajoutant toutes les épices.

Il y a les moyens proposés par Le Soir ou par la RTBF sous forme de test. Un citoyen lambda français qui donnait sa petite idée, n'y change rien fondamentalement. Puis, il y a les humoristes, André Lamy et Olivier Leborgne, qui croquent nos politiques et disent "Voter pour moi". C'est vrai, voter pour soi, permet de voir l'avenir autrement.0.jpg

Si dans les pays membres de la CE, il y a eu des campagnes électorales, ces campagnes ont brillé par leur absence au niveau de l'Europe. Pas facile de savoir qui faisait quoi et où dans les partis.  

Pas facile ainsi de déceler entre des gens qui se disent "normaux" et des turbulents de la pincette qui frisent la révolution dès leur réveil.

Ce 25 mai, le "Jour de la Mère de toutes les élections et de tous les dangers" comme le disait Astérix. 

...

Les élections du 25 mai, la grande transition?

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Le schéma idéal serait que la 

Commission (Exécutif) soit responsable de ses actes devant le Conseil (Sénat) et devant la chambre des peuples (Parlement), mais cela nécessiterait une révision des traités.


Récemment, le poil à gratter du Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit a pris sa retraite. Il s'est dit fatigué mais prêche toujours pour plus d'Europe pour que les nations ne soient pas “balayées par la mondialisation”.  

Son discours de sortie, loin de l'électoralisme, serait une bonne fin à cette histoire.

Les photos des événements du weekend, face à l'histoire, en un clic.  

Si on faisait tourner les drapeaux en entonnant l'Hymne à la Joie de Beethoven (vidéo), à voir les musiciens de l'orchestre, il semblerait que l'hymne européen est plus asiatique qu'européen:


 

 

L'enfoiré,

 

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Citations: 

 

 

Mise à jour 10/9/2014: L'équipe est formée. L'importance de l'Europe est bien plus importante que les politiques des pays.

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Mise à jour 26/1/2015: Grèce: Alexis Tsipras sera officiellement nommé Premier ministre cet après-midi. Fin de l'austérité?podcast

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