Chère patrie (20/10/2022)

0.jpgAprès "La formule de Dieu d'Einstein" qui parle de Dieu et "Vive la famille" qui parle de la famille qui sont de deux premiers éléments du slogan de campagne de Jair Bolsonaro, je me devais de parler du dernier la patrie.

Je me devais de titrer ce billet de "Chère patrie".

Je dois avouer que j'ai eu assez difficile pour écrire ce billet.

J'ai passé en revue les raisons de ce qui se cache dans un esprit patriotique ou nationaliste dans certaines circonstances avec quelqu'un pour en parler.

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Réflexions du Miroir

- Attention, quand on parle de la patrie, nous entrons dans une relation soit universaliste soit communautariste, dis-je.

- Cela veut dire qu'on voit grand alors ou on voit petit

- C'est à peu près ça. Quand on voit grand, on ne veut pas de frontières. On veut étendre son pouvoir sur plus de territoires. Regarde comment fait Poutine, c'est ça qu'il fait. Mais parfois, ça rate. La patrie est une communauté sociale et politique à laquelle on appartient ou on a le sentiment d'appartenir dont on adopte les lois tout en oubliant le civisme.

- Ça c'est beau ça.

- C'est vrai, c'est beau. Enfin presque. Tu sais du patriotisme, j'en ai parlé dans "Être patriote aujourd'hui" dans lequel, je faisais quelques différences et nuances entre patriotisme, le "nationalisme" et le "chauvinisme".

- Ah, bon. Pour moi, ces trois mots sont synonymes.

- Je dirais plutôt que parfois ils peuvent devenir des oxymores. Quoique tu en dise, le nationalisme est une dérive du patriotisme en version plus guerrière.

- En effet, la guerre, c'est moins beau ça.

- Le nationalisme est une exaltation du sentiment national avec un attachement passionné à la nation revendiqué sous toutes les formes de l'État, la culture, la religion, l'ethnie, la langue, l'histoire, les traditions, la préférence nationale pour l'emploi ... en excluant ceux qui ne sont pas tout à fait comme nous.

- Tu parles d'extrême-droite ou je me trompe?  

0.jpg- Non, pas tout à fait mais on s'en rapproche. Cette version du patriotisme risque toujours de finir par créer le racisme au premier stade et la guerre en second. Alors, extrapolons les différents stades qui sont souvent négatifs en entravant les idées universelles de bien-être. Je n'aime pas les frontières et que je penche plus dans le mondialisme quand j'ai écrit "De l'Ancienne à la Nouvelle Babel" sur Avox. Lors de l'entrée en guerre de la Russie en Ukraine, j'avais écrit "Les utopies idéologiques" dans lequel je révélais d'où venait ma mécréance suite aux révélations de mon grand-père.

- Raconte.

- Tu connais les affiches "Engagez-vous" placardée sur les murs. Il s'était engagé dans la guerre en 1914. A la fin de la guerre, il en est revenu malade et souffrant à cause des gaz qu'il a inhalé. Reniant son enrôlement du début, il a été jusqu'à maudire le nom de Dieu parce qu'il avait vu des curés qui bénissaient les combattants pour devenir ce qu'il a appelé de la chair à canon. La gloire et les honneurs, il n'en avait rien à foutre. Sa mécréance envers toutes les idéologies est devenue son leitmotiv. Il l'a propagée dans ses deux générations suivantes, dont je fais partie. Son message se résumait par ce conseil "s'il y a une guerre, fous le camp".

- Il n'avait pas de famille à défendre dans le pays? 

- Si. Il a juste eu le temps d'avoir une fille. Il en a rêvé. Il l'a adorée pendant six ans sur son lit. De la guerre, il est revenu avec de belles douilles toutes luisantes sur lesquelles il avait gravé le prénom de sa fille. Il a refusé de la baptiser. Ce n'est qu'après sa mort, qu'à l'âge de douze ans qu'elle l'a été pour qu'elle fasse sa communion comme tout le monde parce que ma grand-mère était plus croyante que lui.

- Donc, ta mère est rentrée dans le rang de la chrétienté?

- Pas vraiment. Cela l'a été presque contrainte et forcée. Son athéisme, elle l'a propagé jusqu'à moi. Elle a connu la deuxième guerre 1940-45. Mais elle ne m'en a jamais parlé. Si tu fais une recherche sur Google avec les deux mots "Honneur et gloire", tu trouveras cette chanson.

- Et toi, qu'est-ce que cela t'inspire?

- Rien de chrétien. En 2014, au centenaire de la guerre 14-18, le Musée de l'Armée m'a inspiré quelques billets comme "Les amalgames de l'histoire", "Au cœur de la tourmente", "Et la guerre arriva" . J'avais même écrit un billet avec la question philosophique au sujet de la guerre  "Donner sa vie pour qui, pourquoi?" dans lequel on parle de héros.

- C'est beau de devenir des héros, non?

- En temps de guerre, tu tues des milliers de personnes et tu deviens général et en temps de paix, tu deviens un assassin. Les héros sont peut-être plus à trouver chez ceux qui ont trouvé des moyens pour rester en vie. La vie est beaucoup plus précieuse que de se mesurer à son semblable pour savoir qui sera le plus fort.

- Qu'aimes-tu, si tu n'aimes pas les honneurs et la gloire? 

- S'il faut parler de guerre, j'aime la dérision et l'opportunisme que tu trouves dans la série de films "la 7ème compagnie". On la cherche, on la retrouve même si c'est au clair de lune. Cette expression est devenue pour moi mythique "Je veux du à l'ail".

Lundi j'ai commencé la semaine par une promenade en prenant des notes dans un endroit idéal pour réfléchir et régler des questions existentielles, là où il y a le calme, le luxe mais pas la volupté : au cimetière de Bruxelles. Il faisait gris. Le ciel plombé par des nuages lourds. Justement ce qu'il fallait pour la circonstance.

- C'est un endroit que je ne fréquente qu'au 1er novembre à la Toussaint.

- Tu as congé à la Toussaint, le jour où on fête les Saints alors que pour l'Église catholique romaine, le  correspond à la Commémoration de tous les fidèles défunts, par des messes, en particulier pour les défunts de l'année écoulée. C'est comme un lapsus. Personnellement, je préfère m'amuser avec la fête païenne d'Halloween. En 2019, j'ai écrit "Halloween se manifeste"En 2014, "Hallo Ween, fais-moi peur". Je ne suis jamais allé au cimetière, un premier novembre. Quand ma mère a été enterrée, j'y suis allée mais avant le 1er novembre. Aujourd'hui, je n'ai plus de famille. Donc plus de de Toussaint, plus de morts.  

- Ok. Qu'elles réflexions t'ont inspiré le cimetière, cette fois-ci?

- Tu sais, dans tous les cimetières du monde, il y a une zone que l'on réserve avec un monument central gravé dans la pierre : "Mort pour la patrie". Ils sont là jusqu'à la fin des temps. Ces monuments sont là pour glorifier en héros ceux qui sont morts pour la patrie. Sur plus de 95% des tombes, on trouve une croix. Sur celle de mon grand-père, pas de croix, seulement un glaive. Comprendre la Foi pour un athée reste difficile. Croire pour elle, c'est quelque part, ne pas être.

J'ai lu ce matin, un billet d'un autre retrait qui posait la question "Qu'est-ce que la guerre?" et donnait sa conclusion : "Voilà ce qu’est la guerre. Voilà ce que le monde a décidé d’éviter depuis 1945. Gardons-nous d’être conduit à pareille extrémité qui nous serait fatale. La prudence en la matière n’a rien à voir avec une quelconque lâcheté, elle est la raison". 0.jpgC'est exactement ce que je pensais. Je n'ai évidemment aucun conseil  à donner ni à toi, ni à personne. Je suis laïque. Je te remercie de m'avoir permis d'exprimer ce que je pense et je remercie ceux qui s'engageraient pour défendre la patrie en temps de guerre. Comme toujours je termine par un bon cactus au sujet de Sarko et Brussels Sud
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Maintenant, on nous empêche de voyager à partir de Brussels-Sud.

La plume de Thomas Gunzig s'étonne que la politique s'intéresse à la culture

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Le brouillon de GuiHome n'en avait rien à cirer de la patrie et poussait à croquer la vie à pleines dents.
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Tant que je vivrai, j'aimerai vivre à rire un peu de tout comme pour les fromages belges.

Le film "Légendes d'automne" est passé dimanche qui montre la connerie de la guerre. Cela se passe dans le Montana dans les années 1960, un vieil indien raconte l'histoire de la famille Ludlow comprenant trois frères élevés dans un ranch par leur père, un colonel en retraite qui a quitté l’armée car il ne supportait plus la façon dont le « gouvernement » traitait les Amérindiens. Alfred, l’aîné, très sérieux et paraissant plus âgé qu'il ne l'est, Samuel, le plus jeune, dont les frères sont prêts à tout pour le protéger et Tristan, un garçon sauvage qui a grandi selon les rites indiens de la chasse. Quand la Première Guerre mondiale éclate, les trois frères partent se battre en Europe en se promettant de protéger leur jeune frère Samuel. Celui-ci meurt au combat dans ses bras. Cette disparition provoque l'effondrement de la famille et le réveil d'anciennes douleurs refoulées.

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Pourquoi les faibles différences au 1er tour des élections au Brésil ?

0.jpgJe suis arrivé à la fin de cette enquête au sujet du slogan de Bolsonaro que l'on place généralement à l'extrême-droite de l'échiquier.

Lors du premier tour des élections brésiliennes, seulement cinq petits points séparaient Bolsonaro, avec 43% et Lula, avec 48%. 

Les sondages plaçaient Lula comme vainqueur sans discussion possible dès le premier tour. Ils se sont trompés.

La tendance normale vers Lula prévue dans les sondages ne s'est pas révélée dans les chiffres.

Le dessous de cartes est formel au sujet de l'état du Brésil actuelpodcast.

0.pngLe slogan de Bolsonaro a été bien choisi avec ces trois phases "Dieu, Famille et Patrie" porteuse de traditions pour berner l'électeur. 

Les évangélistes ont voté massivement pour Bolsonaro. 

Les trois liaisons de son slogan ont fait mouche. 

Le slogan de Lula était beaucoup plus abstrait, moins porteur, voire simpliste: "si nous voulons, nous pouvons" , une réplique du slogan de Obama "Yes we can".   

Les élections aux Brésil ont montré un antagonisme entre deux mondes. 

Dimanche, un débat mettait Lula et Bolsonaro en présence.

Tous les coups ont été permis pour accuser l'autre de tous les maux en oubliant le but principal de la vie des concitoyens qu'ils mènent.

On en parlait hier au 28', 
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« Dieu est au-dessus de tous. Cette histoire d'État laïque, c'est n'importe quoi. L'État est chrétien, et la minorité qui est contre cela, qu'elle parte. Les minorités doivent se soumettre à la majorité. » (Jair Bolsonaro, février 2017 à Campina Grande) (autre billet).

0.jpgEn fait, les gens votent plus en corrélation avec leurs fantasmes et leurs illusions.

L'extrême-droite a très bien compris ce qu'elle pouvait en tirer comme avantage.

L'homophobie finit toujours par en découle toujours en associant la fibre existentielle entre vie et mort, qui envoie tout ce qui n'est pas comme eux comme des ennemis à leur propre cause.

Grégoire Polet raconte le pourquoi un patriotisme peut naître qui n'a rien avoir avec le nationalisme en parlant de patrie
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Les touristes sont revenus à Bruxelles
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Mais, les extrémismes ne les gênent pas ou plus et sont prêt à mourir pour les assouvir. 

Le brésilien Heitor Villa-Lobos pourra-t-il mieux expliquer ce qu'est la patrie et son amour pour le Brésil par sa musique?

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Allusion

PS: Préversion sur Agoravox.fr

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20/10/2022:

0.png"Cauchemar brésilien" de Bruno Meyerfeld

« Palmito », « Gros Cheval », « le Mythe » « Trump des tropiques », on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d’une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d’assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d’extrême droite à s’installer à Brasilia. C’est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s’interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l’économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l’écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ? De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l’Amazonie, des tentatives de coup d’Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l’histoire moderne une grande démocratie n’avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d’un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l’homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l’armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l’état des médias et des démocraties ?

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21/10/2022: "Comment laisser tomber ses vieilles croyances ridicules pour consacrer enfin à une vraie religion d'amour de soi-même?
podcast

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22/10/2022:

Expo "Chemins Croisés" entre trois amies. Le collage de Marianne Fripiat, la peinture de Claudine Devillet et la céramique de Françoise Cludts au Mont de Piété.

But: Renouveler le rêve à sortir de terre à construire autour du vide et l'espace vital où se prolonge l'imaginaire dans un cabinet de curiosités inscrites dans l'histoire de chacune pour créer un univers hétéroclite tantôt ludique, fantastique ou surréaliste. Travail de peinture guidé par les matières, les impulsions et les superpositions hasardeuse. Elles ont ouvert ensemble un cabinet de curiosités dans le monde animal, végétal et minéral avec en marge les réalisations humaines.  

(clic)

31/10/2022: Lula a gagné les élections brésiliennes avec 1% de différence avec Bolsonaro
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1/11/2022: Grand angle sur ces élections brésiliennes
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9/1/2022: Même scénario qu'à Washington, avec l'invasion du Capitol, il y a deux ans. Cette fois, c'est à Brasiliapodcast

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