Réflexions du Miroir

Face au miroir, réfléchissons sur notre vie avec un peu de subjectivité dans l'objectivisme

Nouvel ordre mondial multipolaire (13/09/2025)

Capture d'écran 2025-09-01 214818.pngLe grand défilé du 3 septembre en Chine réunissait tous le pays qui veulent apporter une opposition à un occidental jugé arrogant.

Est-ce l'autocratie contre la démocratie ?

Est-ce un conflit entre idéologies conservatrices et progressistes ?   

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Préambule

En 2011, j'écrivais "Un nouvel ordre mondial ?" qui parlait de la géopolitique de l'Europe par rapport aux autres pays démocratiques. 
Quelques lanceurs d'alerte de l'Occident perturbateurs comme :
  • Julian Assange est au cœur d'une affaire politico-judiciaire et médiatique de Wikileaks depuis 2010, vivant dans la crainte de persécutions des États-Unis, et d’être extradé vers le camp de Guantánamo,
  • Edward Snowden qui s'est réfugié à Moscou après ses révélations.
En 2022, "Un ordre mondial quand le monde se divise " et tout a basculé avec la guerre entre la Russie et l'Ukraine qui a commencé dès 2014. La mondialisation et l'économie de marché était ressentie comme plus fragile et qu'il fallait augmenter les réserves financières. On sous-entend que les Etats devraient plus reprendre la main et négocier entre la réalité et le rêve comme le disait Thomas Gunzig.
En relisant ce billet de 2022, ma réaction fut de rire jaune...
Enfin, plutôt jaune orangé parce qu'en synthèse soustractive du magenta donne en finale du rouge à la quelle il ne faudrait pas y ajouter du cyan pour virer dans le noir absolu. 
En 2022, on sortait péniblement des affres du Covid. La population du monde était touchée par un virus qui est du domaine de l'infiniment petit. Il fallait prendre ses distances avec les autres par un écartement de 1,5 m minimum et même mieux ne plus se rencontrer du tout. 
L'invasion de l'Ukraine stagne. La Chine cache ses déficits derrière l'exhibition de sa puissance militaire. Les artifices de l'artificiel se sont accrus... Les drones sont devenus les nouvelles armes stratégiques avec des techniques nouvelles.
Entre 2011 et 2022, il y avait onze ans. Entre 2022 et 2025, seulement trois ans.
Tout s'accélère depuis l'arrivée de Donald Trump pour son 2ème mandat aux Etat Unis. L'Europe cherche la paix à colin-maillard. La question de la chanson de Christophe Maë "Il est où le bonheur ?" demande une révision ou même avec un autre titre "Il est là le malheur" en pensant à l'économie de Trump et à la guerre d'usure dans laquelle la Russie teste la résistance des pays de l'OTAN.

 
Capture d'écran 2025-09-05 232411.pngLe totalitarisme a pris des galons. Les Etats Unis et ses alliés israéliens se réfugient derrière leurs frontières en fixant sur les émigrés et les étrangers comme seuls responsables de leurs maux. 
Les millions de $ ont été dévalués, remplacés par des milliards.
Tout jeune, j'avais imaginé m'expatrier dans la Silicon Fucking Valley. Heureusement, je ne l'ai pas fait quand on voit ce qu'est devenu les Etats Unis.
Depuis 2005, la catégorie Amérique et la "catégorie Asie" de Réflexions du Miroir, j'ai eu du grain à moudre.
Pour écrire "La Russie, un pays à la mode?" j'ai fait appel à un blogueur français, Alexandre Latsa, qui vit en Russie avec un blog au titre générique de "Un autre regard sur la Russie" et "Dissonance" puisque je n'y sui pas allé.
Pour moi, Israël fut un nouveau pont trop loin sans me laisser un souvenir impérissable. La reconnaissance de la Palestine a été court-circuité par Netanyahu pour éliminer les Palestinien par un génocide à Gaza. 
En 2022, dans ce même article, je parlais de Christophe Waltz qui est reconnu pour ses rôles de méchants au cinéma. En 2025, il joue le rôle du prêtre dans Dracula. Le prince Dracula se détourne de Dieu après la mort de sa femme bien-aimée et est transformé en vampire. Il se lance à la recherche de sa réincarnation à travers le monde. Au XIXe siècle, il retrouve à Paris une jeune femme ressemblant à sa défunte épouse, et ... 

 
Suite à l'écran...
Le monde se fracture de partout...
Tout change et évolue dans le désordre alors qu'on vourdrait créer de l'ordre...
Au Cactus, les doyennes des Belges se succèdent dans une suite logique et accéléré
podcast.
A qui devons-nous cette fracture ?
Au 41ème président des Etats Unis : Donald Trump.
Vladimir Poutine, isolé par l’Occident, reçu en grande pompe à Pékin comme un empereur avec tapis rouges, gardes d’honneur, poignées de main chaleureuses par Xi Jinping.  La Chine envoie un message brutal à l’Occident disant que "votre ordre mondial unipolaire est terminé" comme véritable déclaration de guerre géopolitique qui redessine les contours du pouvoir planétaire. Pendant que l’Europe s’enlise dans ses contradictions et que les États-Unis tentent de maintenir leur hégémonie vacillante, Pékin et Moscou construisent méthodiquement un nouvel ordre mondial.
Aussi, comme je n'ai pas envie de dépasser les chronologies, je ne vais pas trop me fatiguer et je vais fusionner ci-après quelques articles de MSN au sujet de la situation actuelle. 

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Un nouvel ordre mondial dans le désordre
Capture d'écran 2025-09-05 232411.pngLa déclaration de Beijing marque le retour triomphal de Poutine sur la scène diplomatique internationale après trois années d’isolement relatif. Cette réhabilitation révèle l’échec de la stratégie occidentale d’ostracisation qui n’a fait que renforcer la détermination russe. La résurrection de Poutine révèle la capacité d’adaptation remarquable d’un régime endormi russe qui transforme chaque sanction en opportunité de renforcement interne et de diversification géopolitique après que Trump a écouté le depuis qu'il a été invité par Trump en Alaska.

La Chine défie Trump et l’Occident. Xi Jinping fait de Poutine son allié stratégique numéro un 

Donald Trump a réussi l’exploit de détruire l’économie américaine tout en épargnant paradoxalement l’économie mondiale en refermant ses frontières. Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier 2025, il orchestre une véritable autodestruction économique de son propre pays. Une contraction de 0,3 % du PIB américain au premier trimestre 2025. L’empire américain se saborde pendant que le reste du monde est obligé à trouver des moyens de survivre en cherchant de nouveaux alliés commerciaux. Trump joue avec le feu et s’immole économiquement par une guerre commerciale tous azimuts. L’Amérique sombre dans une croissance négative pour la première fois depuis la sortie de crise post-Covid. Le reste du monde développe des stratégies d’adaptation pour limiter les dégâts dus à l’isolationisme économique et à une hausse marquée des importations paradoxalement accompagnée d’une diminution des dépenses publiques, crée un effet de ciseau mortel pour l’activité économique.

L’inflation galopante frappe toujours de plein fouet. Dans l'incertitude, les citoyens n'achètent plus beaucoup, ils épargnent . Aucune possibilité de baisse des taux d’intérêt à court terme. La FED se retrouve piégée dans un dilemme impossible entre maintenir des taux élevés pour combattre l’inflation ou les baisser pour relancer une croissance moribonde. Toute décision monétaire devient un poison.

Avec un déficit budgétaire déjà estimé à 7,6 % du PIB et une dette publique générale à 122 % du PIB, les États-Unis naviguent en territoire inconnu. Les projets fiscaux et les dépenses de Trump pourraient ajouter 8.000 milliards de dollars à la dette nationale sur les dix prochaines années. Ce chiffre vertigineux porterait les niveaux d’endettement à des sommets proprement insoutenables résultant directement de l'extension du TCJA (Tax Cuts and Jobs Act), suppression des taxes sur les prestations de sécurité sociale, réduction progressive du taux d’impôt sur les sociétés à 15 %, l'exonération des heures supplémentaires et pourboires représentant chacune une saignée budgétaire colossale. L’impulsion budgétaire cumulée pour 2025-2026 pourrait atteindre +1,5 % du PIB potentiel comme stimulus artificiel sur les pays et les générations futures. Une escalade tarifaire crée un effet boomerang dévastateur sur l’économie américaine elle-même. Les entreprises américaines, dépendantes des chaînes d’approvisionnement mondiales, voient leurs coûts de production exploser. Apple, qui fabrique ses produits à forte valeur ajoutée en Chine, se retrouve pris dans l’étau de cette politique suicidaire. La dépendance américaine aux composants électroniques et aux terres rares chinois révèle l’absurdité de cette stratégie. Les États-Unis ne possèdent ni l’infrastructure ni la capacité de traitement des terres rares sur leur territoire. Si la Chine décide d'arrêter l'exportation des terres rares, elle rendrait la production de tous les développements futurs technologiques. Pékin ne reste pas les bras croisés face à l’agression commerciale américaine. La stratégie chinoise s’articule autour d’une diversification massive de ses partenaires commerciaux. S&P Global prévoit un ralentissement de la croissance chinoise de 5 % à 4 % en raison des tarifs américains, mais cette baisse reste tout à fait gérable. La Chine cherche activement de nouveaux marchés pour écouler ses surplus, en commençant par l’Europe, son principal partenaire commercial. Dévaluer le yuan pour maintenir sa compétitivité à l’exportation permettrait même de compenser partiellement l’impact des droits de douane américains tout en adoptant des mesures budgétaires et monétaires supplémentaires pour stimuler sa demande intérieure. La Chine n'est plus l'usine du monde. Elle crée ses propres usines dans le monde.

L’Union européenne, malgré sa stagnation depuis 2023, se positionne comme le grand bénéficiaire indirect de la guerre commerciale entre Washington et Pékin. Les exportations chinoises, chassées du marché américain par les tarifs prohibitifs, se redirigent massivement vers l’Europe. Cette situation crée un effet d’aubaine pour les consommateurs européens qui bénéficient de produits chinois à des prix compétitifs défiant la concurrence américaine et son inflation tarifaire.

Les pays émergents saisissent l’opportunité créée par le retrait américain de certains secteurs. L’Inde, le Brésil, et les pays de l’ASEAN développent rapidement leurs capacités d’exportation pour combler les vides laissés par la guerre commerciale américano-chinoise. Ces économies bénéficient d’un transfert de technologies et d’investissements de la part d’entreprises chinoises cherchant à diversifier leurs bases de production plus résilientes et moins dépendantes, réagissant à la stratégie isolationniste de Trump par une multipolarisation économique mondiale.

Le commerce a toujours été un échange entre des partenaires trouvant un intérêt dans l'économie de partage de connaissances, de produits et de know how.

L’accélération spectaculaire de la diversification des échanges mondiaux et des entreprises multinationales restructurent massivement leurs chaînes d’approvisionnement de l’ensemble des flux commerciaux internationaux.

L’accord de partenariat régional économique global (RCEP) en Asie, les négociations renforcées entre l’UE et le Mercosur, et l’expansion des BRICS créent un maillage commercial alternatif.  Trump, en voulant imposer l’hégémonie commerciale américaine, précipite paradoxalement son déclin.

L’innovation technologique mondiale bénéficie d’une manière inattendue du  développement de technologies alternatives dans une course à l’autonomie technologique qui profite à l’ensemble de l’écosystème mondial, en créant de nouvelles solutions moins dépendantes des monopoles technologiques américains. L’effet pervers pour les États-Unis, est que ces derniers perdent progressivement leur avance technologique en s’isolant des dynamiques d’innovation collaborative internationale.

Les paiements en yuan, euros, et monnaies locales se multiplient dans les échanges bilatéraux hors États-Unis. Les banques centrales diversifient leurs réserves, réduisant leur exposition au dollar américain. Cette tendance, amorcée bien avant Trump mais accélérée par ses politiques, crée un système monétaire international plus équilibré et moins vulnérable aux chocs politiques. Le dollar risque de ne plus être la monnaie de référence au niveau mondiale.

Les géants comme Apple, Google, et Tesla voient leurs chaînes d’approvisionnement bouleversées par les tarifs chinois. Apple, qui réalise une part importante de sa production en Chine, fait face à une équation impossible : soit absorber la hausse des coûts et voir ses marges s’effriter, soit répercuter les prix et perdre sa compétitivité face aux concurrents asiatiques. La Silicon Valley, habitée à collaborer avec des talents mondiaux, ne le peut plus. Elle se retrouve contrainte dans un carcan nationaliste qui bride sa créativité et les cerveaux s'expatrient ou reviennent dans leur pays d'origine. Les startups américaines peinent à lever des fonds en raison de l’incertitude politique, pendant que leurs homologues européennes et asiatiques attirent les investissements internationaux.

Dans un cercle vicieux en chute libre, les agriculteurs américains et les cowboys, traditionnels soutiens de Trump, découvrent amèrement le coût de la guerre commerciale. Le soja, le maïs, et le porc américains perdent des parts de marché considérables au profit des concurrents brésiliens, argentins et européens. Le gouvernement fédéral a augmenté les subventions pour maintenir le secteur à flot, alourdissant encore plus le déficit budgétaire déjà explosif. Les agriculteurs américains deviennent dépendants de l’aide gouvernementale pour compenser les pertes causées par sa politique, soutenue électoralement.

L’indicateur d’incertitude de politique économique développé par Scott Baker, Nicholas Bloom et Steven Davis montre une augmentation significative depuis novembre 2024, largement tirée par l’incertitude sur la politique commerciale. Wall Street navigue en eaux troubles dans l'incertitude que la Bourse déteste le plus. Cette volatilité politique décourage les investissements à long terme et pousse les capitaux vers des placements spéculatifs à court terme. Les banques américaines font face au dilemme délicat entre prêter dans un environnement économique incertain ou maintenir des réserves élevées au détriment de leur rentabilité. 

Aucune doute, l’hégémonie économique américaine, construite depuis 1945, s’est effrité. Cette multipolarisation ne résulte pas d’une faiblesse intrinsèque de l’économie américaine, mais d’un choix politique délibéré d’isolement. Trump, en rejetant le multilatéralisme et les institutions internationales, prive les États-Unis de leur capacité d’influence normative mondiale. Les autres puissances comblent ce vide en créant leurs propres institutions et règles commerciales, marginalisant progressivement l’Amérique. L’idée que les États-Unis peuvent dicter unilatéralement les règles du commerce mondial s’effondre face à la réalité des interdépendances économiques modernes. Les générations futures d’économistes étudieront probablement la période Trump comme un cas d’école de l’autodestruction d’une hégémonie économique par arrogance politique. Le MAGA précipite son déclin relatif en refusant de s’adapter à la réalité d’un monde économiquement interconnecté par le Make World Great Again.

La résistance de l’économie mondiale aux chocs politiques américains révèle la robustesse des mécanismes d’adaptation économique développés depuis la mondialisation. Les entreprises, les États, et les organisations internationales ont appris à diversifier leurs dépendances pour réduire leur vulnérabilité aux décisions unilatérales. Cette résilience systémique constitue un acquis majeur pour la stabilité économique mondiale future.

Capture d'écran 2025-08-18 200204.pngLa marginalisation progressive de l’Europe vassale des Etats-Unis, révèle l’urgence de développer ses propres capacités diplomatiques et militaires pour éviter de subir les décisions prises par son ancien allié américain. Sa faiblesse révèle que soixante-quinze ans d’intégration européenne n’ont pas suffi à créer un acteur géopolitique crédible face aux défis du XXIe siècle.

Cette régression révèle le retour d’une géopolitique des puissances qui se partagent le monde selon leurs appétits plutôt que selon les règles multilatérales construites après 1945. Cette mutation révèle l’entrée de l’humanité dans une ère post-occidentale où les valeurs démocratiques ne sont plus hégémoniques.

L’Occident doit choisir entre l’adaptation à ces nouvelles réalités géopolitiques ou l’obsolescence progressive face à des puissances qui maîtrisent mieux les codes de la realpolitik contemporaine. L’ampleur du défi existentiel attend les démocraties occidentales dans un monde qui n’attend plus qu’elles lui dictent ses règles du jeu. L’aveu de satisfaction de Poutine résonne comme le glas d’un ordre occidental qui découvre douloureusement ses propres limites face à des adversaires patients et déterminés.

 

Capture d'écran 2025-07-11 204453.pngCette offensive diplomatique révèle aussi l’habileté de Poutine à exploiter les divisions occidentales pour reconquérir une légitimité internationale.

La Russie apporte ses ressources énergétiques colossales, son expertise militaire et sa capacité de nuisance face à l’OTAN. La Chine offre sa puissance économique phénoménale, ses technologies de pointe et son influence grandissante dans le Sud global. Ensemble, ils forment un bloc capable de défier frontalement l’architecture de sécurité. Les sanctions occidentales contre Moscou, loin d’isoler Poutine, l’ont littéralement jeté dans les bras de Xi Jinping dans une doctrine du « partenariat sans limites » bouleversant l’équilibre mondial.

Le 4 février 2022, juste avant l’invasion de l’Ukraine, Xi Jinping et Vladimir Poutine signaient déjà une déclaration conjointe qui allait marquer l’histoire. 

Cette alliance répond à une logique de survie pour les deux régimes, face à la pression américaine croissante, symbolisée par la guerre commerciale, les sanctions technologiques et l’encerclement militaire. Elle s'oppose au Quad et à l’AUKUS, la Chine voit en la Russie un allié indispensable. Moscou contrôle des ressources énergétiques vitales pour l’économie chinoise, offre une profondeur stratégique continentale face à la marine américaine, et partage une vision commune d’un monde multipolaire. Les exercices militaires conjoints se multiplient, de la mer Baltique au Pacifique. Les systèmes d’armes russes équipent l’armée chinoise. Les deux pays développent des alternatives au système SWIFT, créent des mécanismes de paiement en monnaies locales, bâtissent une architecture financière parallèle immunisée contre les sanctions occidentales.

Le conflit ukrainien constitue un test grandeur nature pour cette alliance sino-russe. Contrairement aux attentes occidentales, la Chine n’a jamais condamné l’invasion russe. Pire, elle a intensifié ses relations économiques avec Moscou, absorbant le pétrole et le gaz russes délaissés par l’Europe, fournissant des composants électroniques cruciaux pour l’effort de guerre russe. Les échanges commerciaux bilatéraux ont explosé, atteignant des records historiques. Pékin achète massivement l’énergie russe à prix cassé, permettant à l’économie russe de résister aux sanctions. En retour, la Russie soutient les positions chinoises sur Taiwan, la mer de Chine méridionale, le Xinjiang. C’est un pacte faustien où chacun trouve son compte dans la destruction progressive de l’ordre libéral international. La propagande chinoise reprend systématiquement les narratifs russes sur l’Ukraine. Les médias d’État chinois parlent d' »opération militaire spéciale », accusent l’OTAN d’avoir provoqué le conflit, dénoncent les « provocations » occidentales. Cette synchronisation médiatique n’est pas fortuite mais révèle une coordination stratégique profonde. Les diplomates chinois bloquent les résolutions anti-russes à l’ONU, proposent des « plans de paix » qui légitiment de facto les gains territoriaux russes, organisent des sommets alternatifs excluant l’Occident. La Chine transforme l’isolement diplomatique de la Russie en opportunité pour construire un nouvel ordre international centré sur l’Eurasie. ’énergie constitue le ciment de cette alliance. Privée de ses débouchés européens, la Russie est devenue totalement dépendante du marché chinois. Les gazoducs Power of Siberia pompent des quantités records de gaz vers la Chine. De nouveaux pipelines sont en construction, des terminaux GNL sortent de terre, les investissements chinois affluent dans le secteur énergétique russe. Cette dépendance énergétique crée une asymétrie favorable à Pékin : la Russie n’a plus le choix, elle doit vendre à la Chine qui dicte les prix. Xi Jinping a transformé Poutine en vassal énergétique, tout en maintenant les apparences d’un partenariat égalitaire. C’est un chef-d’œuvre de realpolitik où la Chine gagne sur tous les tableaux. L’appétit chinois pour les ressources naturelles russes dépasse l’imagination. Chaque jour, des milliers de wagons chargés de charbon, de minerais, de bois traversent la frontière sino-russe longue de 4200 kilomètres. 100 millions de tonnes de pétrole par an, 60 milliards de mètres cubes de gaz, des montagnes de cuivre, de nickel, d’aluminium. La Russie est devenue littéralement la station-service et la mine à ciel ouvert de ce qu'on appelait l’usine du monde. La Chine a besoin de ces ressources pour alimenter sa croissance effrénée, maintenir sa production industrielle, répondre aux besoins de sa population gigantesque. Sans l’énergie russe, l’économie chinoise s’effondrerait en quelques mois.

Les projets conjoints se multiplient à une vitesse vertigineuse. Des complexes pétrochimiques titanesques sortent de terre en Sibérie orientale, financés par des capitaux chinois. Les entreprises chinoises obtiennent des concessions minières exclusives dans l’Arctique russe, région stratégique regorgeant de ressources inexploitées. La Route de la Soie Polaire, projet pharaonique reliant l’Asie à l’Europe via l’Arctique, prend forme sous l’impulsion conjointe de Moscou et Pékin. Les brise-glaces russes escortent les cargos chinois chargés de marchandises. Les ports arctiques russes deviennent des hubs logistiques pour le commerce chinois. C’est une intégration économique sans précédent qui redessine la géographie commerciale mondiale.

Capture d'écran 2025-08-29 204836.pngAu-delà de l’énergie, l’agriculture constitue un autre pilier de cette coopération. La Russie, grenier à blé de la planète, nourrit littéralement la Chine. Les exportations de céréales russes vers la Chine ont explosé, atteignant des niveaux stratosphériques. Blé, maïs, soja, orge — des millions de tonnes transitent chaque année pour nourrir 1,4 milliard de Chinois. Cette dépendance alimentaire n’est pas anodine dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de weaponisation de la nourriture. La Chine sécurise ses approvisionnements alimentaires loin des routes maritimes contrôlées par la marine américaine. C’est une assurance-vie stratégique face à un potentiel blocus naval occidental en cas de conflit sur Taiwan.

Les investissements agricoles chinois en Russie transforment les vastes étendues sibériennes en gigantesques exploitations agricoles. Des milliers d’hectares sont loués à des entreprises chinoises qui importent main-d’œuvre, technologie et capitaux. Les fermes industrielles chinoises poussent comme des champignons dans l’Extrême-Orient russe. Cette colonisation agricole soft suscite des inquiétudes en Russie, mais Poutine ferme les yeux — il n’a plus le choix. La survie économique de son régime dépend désormais entièrement de la bienveillance chinoise. C’est le prix à payer pour défier l’Occident.

Face aux sanctions technologiques occidentales, Russie et Chine développent un écosystème technologique alternatif. Huawei équipe massivement les réseaux telecoms russes, contournant les restrictions américaines. Les smartphones chinois remplacent les iPhone disparus des rayons moscovites. Les processeurs chinois alimentent les serveurs russes privés de puces américaines. Cette coopération technologique va bien au-delà du simple commerce. Une souveraineté numérique eurasiatique indépendante de la Silicon Valley est en place. Les deux pays développent conjointement des systèmes de navigation satellitaire (GLONASS-Beidou), des réseaux internet souverains, des architectures de cybersécurité communes.

Les similitudes entre l’Ukraine et Taiwan sont saisissantes et révèlent une stratégie coordonnée sino-russe dans le même schéma. Une puissance autoritaire revendiquant un territoire qu’elle considère historiquement sien, face à une démocratie soutenue par l’Occident. Poutine nie l’existence même de la nation ukrainienne, Xi Jinping refuse toute idée d’indépendance taiwanaise. Les deux dirigeants invoquent l’histoire, parlent de « réunification », dénoncent les ingérences occidentales. Cette rhétorique parallèle reflète une vision commune d’un monde où les grandes puissances auraient des sphères d’influence exclusives, où les petites nations n’auraient pas voix au chapitre, où la force primerait sur le droit international face à la cohésion de l’OTAN. Chaque drone abattu, chaque sanction contournée, chaque division occidentale est méticuleusement étudiée par les stratèges chinois. Les leçons tirées du conflit ukrainien influencent directement la planification militaire chinoise concernant Taiwan. Si l’Occident montre des signes de fatigue en Ukraine, s’il hésite à soutenir Kiev jusqu’au bout, Pékin en conclura qu’il pourra prendre Taiwan sans déclencher une guerre mondiale. C’est un jeu d’échecs géopolitique où chaque coup est permis résonnant en Europe et en Asie.

Capture d'écran 2025-09-09 234249.pngMoscou et Pékin parient sur l’épuisement occidental. Ils misent sur la lassitude des opinions publiques européennes et américaines, sur les coûts économiques des sanctions, sur les divisions politiques internes. La guerre d’Ukraine draine les stocks d’armes occidentaux, épuise les budgets de défense, monopolise l’attention stratégique. Capture d'écran 2025-09-09 234603.pngPendant ce temps, la Chine renforce méthodiquement ses capacités militaires, modernise sa marine, développe des missiles hypersoniques, construit des bases artificielles en mer de Chine. 

L’armée chinoise effectue des exercices d’encerclement de Taiwan de plus en plus agressifs, teste les défenses taiwanaises, pousse l’île à l’épuisement nerveux et financier. C’est une guerre d’usure psychologique et matérielle sur deux fronts qui vise à briser la volonté occidentale.

 Les deux pays synchronisent leurs votes à l'ONU par leur véto. Cette solidarité diplomatique envoie le message clair qu'attaquer l’un, c’est défier l’autre. Les États-Unis ne peuvent pas our plus affronter simultanément la Russie en Europe et la Chine en Asie tout en donnant aveuglements son appui historique à Israël. 

La Russie possède le plus grand arsenal nucléaire au monde, la Chine modernise rapidement le sien. Ensemble, ils disposent de capacités de destruction mutuelle assurée vis-à-vis des États-Unis. Cette dissuasion nucléaire conjointe change fondamentalement les calculs stratégiques occidentaux. Washington ne peut plus menacer l’un sans risquer une escalade avec l’autre. Les doctrines nucléaires russes et chinoises évoluent vers une plus grande intégration, avec des exercices conjoints, des échanges d’expertise, peut-être même des garanties de sécurité mutuelles non déclarées. C’est un bouleversement de l’équilibre nucléaire mondial qui rend toute confrontation directe potentiellement apocalyptique.

L’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) incarne la vision sino-russe d’un ordre sécuritaire alternatif. Créée en 2001, elle rassemble aujourd’hui près de la moitié de la population mondiale et un quart du PIB planétaire. Chine, Russie, Inde, Pakistan, Iran, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan — un arc eurasiatique massif qui s’étend de Saint-Pétersbourg à Shanghai, de Téhéran à New Delhi. Cette organisation, longtemps négligée par les analystes occidentaux, est en train de devenir un acteur majeur de la géopolitique mondiale. Les exercices militaires conjoints « Peace Mission » mobilisent des dizaines de milliers de soldats, démontrant une capacité d’intervention collective croissante. L’OCS développe ses propres mécanismes de sécurité collective, ses protocoles d’intervention, sa doctrine stratégique commune. L’expansion récente de l’OCS révèle son attractivité grandissante. L’adhésion de l’Iran en 2023 a marqué un tournant, intégrant une puissance régionale majeure hostile à l’Occident. La Biélorussie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite frappent à la porte. La Turquie, membre de l’OTAN, participe comme observateur — un pied dans chaque camp. Cette expansion transforme l’OCS en véritable contre-poids à l’Alliance atlantique. Les pays membres coordonnent leurs positions sur les grandes crises internationales, développent des mécanismes de défense mutuelle, créent des structures de commandement intégrées. C’est la naissance progressive d’une OTAN eurasiatique, avec la Chine et la Russie comme piliers centraux. La Nouvelle Route de la Soie chinoise traverse l’espace OCS, créant des interdépendances économiques profondes. Les investissements chinois irriguent l’Asie centrale, modernisant infrastructures et industries. La Russie fournit l’énergie, la Chine les capitaux et la technologie, l’Asie centrale les matières premières et les routes commerciales. Cette division du travail crée une complémentarité économique naturelle qui soude l’alliance. Les projets pharaoniques se multiplient sous l’égide de l’OCS. Gazoducs transcontinentaux, lignes ferroviaires à grande vitesse, ports en eau profonde, zones économiques spéciales — une nouvelle géographie économique eurasiatique émerge. Le corridor économique Chine-Pakistan, les pipelines Russie-Chine, la route ferroviaire Chine-Europe via la Russie et l’Asie centrale transforment l’Eurasie en espace économique intégré. Les banques de développement contrôlées par la Chine et la Russie financent ces projets, contournant le système financier occidental. C’est la création d’un espace économique autonome, immunisé contre les pressions occidentales, capable de fonctionner en circuit fermé.

Souveraineté absolue, non-ingérence, respect de la diversité des systèmes politiques sont des leçons pour les démocraties occidentales en présentant leur autoritarisme comme garant de stabilité et de développement en opposant leur efficacité supposée au chaos démocratique occidental. Cette bataille idéologique s’incarne dans des programmes concrets d’assistance technique, de formation des élites, d’exportation de technologies de surveillance, leurs expertises en matière de contrôle social, de censure internet, de répression des oppositions. Les BRICS+  représentent la menace la plus sérieuse jamais portée à l’hégémonie du dollar américain. Les échanges commerciaux en monnaies locales entre membres des BRICS ont bondi de 300% en trois ans. Le yuan chinois, le rouble russe, la roupie indienne remplacent progressivement le dollar dans les transactions bilatérales. Véritable révolution monétaire silencieuse qui sape les fondements de la puissance financière américaine dans des mécanismes alternatifs au système SWIFT. La Chine déploie son système CIPS, la Russie son SPFS, l’Inde explore UPI. Ces réseaux de paiement parallèles permettent de contourner les sanctions occidentales, d’échapper à la surveillance financière américaine, de commercer librement sans passer par New York ou Londres. Les banques centrales des BRICS accumulent de l’or à un rythme effréné, réduisant leurs réserves en dollars pour financer des projets d’infrastructure colossaux sans conditionnalités politiques occidentales. 

C’est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de Washington.

Les BRICS+ explorent même la création d’une monnaie commune, une sorte d’euro eurasiatique qui défierait frontalement le dollar. Les discussions techniques avancent, les banques centrales coordonnent leurs politiques, les tests pilotes se multiplient. Cette monnaie, potentiellement adossée à un panier de matières premières (or, pétrole, terres rares), offrirait une alternative stable au dollar. Les pays du Sud global, échaudés par des décennies de crises financières provoquées par les politiques monétaires américaines, observent avec intérêt. Une cascade de défections du système dollar pourrait se produire, créant une crise financière mondiale d’une ampleur inédite. La Chine propose ses infrastructures, la Russie ses ressources, l’Inde ses services, le Brésil son agriculture. La synchronisation des appareils de propagande chinois et russe atteint une perfection quasi-symphonique. CGTN, Xinhua, RT, Sputnik — ces médias d’État diffusent 24 heures sur 24 un narratif alternatif qui séduit des millions de personnes à travers le monde. Leur message est simple mais puissant : l’Occident est en déclin, hypocrite, impérialiste ; la Chine et la Russie représentent l’avenir, la justice, le respect des peuples. Cette propagande mélange habilement vérités partielles, émotions et ressentiments pour créer une réalité alternative cohérente. Les échecs occidentaux sont amplifiés, les succès minimisés. Les crimes russes et chinois sont niés ou justifiés dans une guerre cognitive totale qui vise à saper la confiance en la démocratie libérale. Les réseaux sociaux constituent le champ de bataille principal de cette guerre de l’information. Des armées de bots et de trolls sino-russes inondent Twitter, Facebook, TikTok de désinformation ciblée en exploitant les divisions occidentales, amplifient les théories du complot, sèmant le doute sur chaque vérité établie. La répression des Ouïghours devient une « lutte antiterroriste ». Taiwan devient une « province rebelle manipulée par Washington ». Cette désinformation massive ne vise pas seulement à convaincre mais en épuisant l'esprit démocratique dans un brouillard informationnel où plus personne ne sait distinguer le vrai du faux dans une stratégie du « firehose of falsehood », le déluge de mensonges qui noie la vérité.

La Chine déploie un soft power sophistiqué pour séduire le Sud global dans les Instituts Confucius essaiment sur tous les continents, enseignant la langue, la culture chinoises à des millions d’étudiants. Les bourses d’études chinoises attirent les élites futures d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine. Les médias chinois produisent du contenu adapté à chaque région, dans les langues locales, avec des présentateurs locaux. C’est une stratégie d’influence à long terme qui vise à former une génération entière favorable à Pékin. La Russie, moins subtile mais tout aussi déterminée, joue sur les nostalgies anti-coloniales, se présente comme le champion des opprimés contre l’impérialisme occidental.

Ils proposent un « multilateralisme démocratique » où chaque pays aurait voix égale, sachant que la majorité numérique du Sud global leur est favorable. Cette offensive diplomatique érode progressivement le consensus occidental sur les valeurs universelles. Les concepts de démocratie, de droits de l’homme, de liberté d’expression sont redéfinis, relativisés, vidés de leur substance.

La Chine utilise massivement l’intelligence artificielle pour amplifier sa guerre informationnelle. Des algorithmes sophistiqués génèrent des deep fakes indétectables, créent du contenu personnalisé pour chaque cible, adaptent les messages en temps réel selon leur efficacité, analysent les données de milliards d’utilisateurs pour identifier les points de vulnérabilité psychologique, les biais cognitifs exploitables, les narratifs les plus viraux dans une manipulation de masse scientifique, industrialisée, d’une efficacité terrifiante. La Russie compense par la brutalité et le cynisme et n’hésitant pas à promouvoir les théories les plus folles pourvu qu’elles déstabilisent l’Occident. Les drones sont devenus les armes de guerre à petits budgets pour ses utilisateurs à l'Est comme à L'Ouest.

Capture d'écran 2025-09-11 112433.pngL’Europe se retrouve prise dans un étau économique mortel. D’un côté, sa dépendance énergétique historique à la Russie, de l’autre, ses liens commerciaux massifs avec la Chine. L’Allemagne, locomotive économique européenne, voit son modèle industriel s’effondrer sans le gaz russe bon marché. Les usines ferment, la désindustrialisation s’accélère, le niveau de vie stagne. Simultanément, les entreprises européennes dépendent totalement du marché chinois pour leurs profits, des chaînes d’approvisionnement chinoises pour leur production. Volkswagen, BASF, Airbus — les fleurons industriels européens sont otages de Pékin. Cette double dépendance crée une paralysie stratégique : l’Europe ne peut ni affronter la Russie ni défier la Chine sans risquer un suicide économique.

Capture d'écran 2025-09-05 232337.pngLes divisions internes européennes sont méthodiquement exploitées par Moscou et Pékin. La Hongrie d’Orban joue ouvertement la carte sino-russe, bloquant les sanctions, important massivement l’énergie russe. L’Italie, tentée par les investissements chinois, hésite à suivre la ligne dure américaine. La France cherche une autonomie stratégique illusoire, l’Allemagne reste traumatisée par son passé. Ces divisions sont amplifiées par la propagande sino-russe qui finance partis extrémistes, think tanks complaisants, médias alternatifs. L’unité européenne, déjà fragile, menace de voler en éclats sous la pression de l’axe eurasiatique. C’est la stratégie du « diviser pour régner » appliquée avec une redoutable efficacité.

La France est dans une impasse politique et les Agences de notations dégradent sa possibilité d'emprunter après que quatre ou cinq Premiers ministres se sont succédés pour chercher la solution d'un budget en déficit chronique. Qui se souvient encore d'Angela Merkel qui quittait la politique en 2011 qui, après quatre mandats successifs en 16 ans, a vu passer quatre présidents français ? Elle a connu les compromis sans compromissions.

En 2014, les puissants redessinaient le monde.

Le club démocratique se définissait par trois principes avec : 

  • La liberté d'opinion et de presse observée
  • La séparation est claire entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire
  • Les élections sont libres et transparentes.

  L’OMC est contournée par les accords bilatéraux. Le FMI et la Banque Mondiale voient leur influence érodée par les institutions financières chinoises. Le droit international est bafoué quotidiennement sans conséquences. Cette architecture institutionnelle, conçue pour un monde unipolaire dominé par l’Occident, ne fonctionne plus dans un monde multipolaire où la Chine et la Russie disposent d’un pouvoir de blocage systématique. Les règles du jeu international sont réécrites de facto par l’axe sino-russe, et l’Occident ne peut que constater son impuissance.

Les mois de juillet et d'août montrent clairement que nous nous approchons de zéro", a-t-il déclaré lors du Forum économique oriental (EEF), qui se tient actuellement à Vladivostok. Selon Gref, l'abaissement du taux directeur par la Banque centrale de la Russie pourrait devenir un des facteurs clé pour "revitaliser l'économie".
« Selon nos estimations, utilisées en interne à la fin de l'année, le taux sera d'environ 14 % (actuellement, à 18 % - NDLR). Serait-ce suffisant pour que l'économie reprenne ? À notre avis, ce n'est pas suffisant, et compte tenu des niveaux d'inflation actuels, le taux auquel nous pouvons espérer une reprise économique est de 12 %, voire moins », s'est-il hasardé.
 
Selon les experts, l'économie russe a dépassé son pic de surchauffe en 2024, avec une croissance réduite à 2 % cette année.
En 2025, les autorités russes consacrent déjà la moitié du budget de l'État à l'agression militaire en Ukraine. Dans le même temps, 62 % du budget militaire russe est classifié, selon Janis Kluge, chercheur à l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité. Depuis le début de l'invasion massive de l'Ukraine, les dépenses consacrées à l'armée et à la production d'armes en Russie ont triplé.

Plus tôt, la Banque de Russie a déclaré que "la baisse du prix du pétrole a été prise en compte par le ministère des Finances lors de la révision des prévisions au printemps et que le budget inclut désormais un prix prudent de 56 dollars le baril", et que l'économie russe "a utilisé presque toutes les capacités de production, la logistique et l'infrastructure disponibles et, surtout, presque toutes les ressources humaines" et "a besoin d'une pause et de nouvelles approches pour augmenter la productivité de la main-d'œuvre".

En 2025, le déficit budgétaire de la Russie atteindra 4,9 trillions de roubles (52 milliards d'euros), un record.

Des sources au sein du gouvernement russe ont déclaré à Reuters que des augmentations d'impôts étaient inévitables : "Sinon, nous ne pourrons tout simplement pas joindre les deux bouts, même en réduisant les dépenses de défense. Les revenus du pétrole et du gaz sont en baisse et l'économie ne peut pas compenser entièrement cette baisse".

Selon les statistiques officielles, le montant de l'argent liquide en circulation en Russie a atteint en juillet un record historique de 16.000 milliards de roubles. Selon les observateurs, cela témoigne de la volonté des résidents russes de se préparer à d'éventuels problèmes en retirant les dépôts bancaire.

Vladimir Poutine : le tsar des ruines et des mensonges - AgoraVox le média citoyen

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Réflexions du Miroir

J'arrête ici. J'en ai un peu la nausée de voir nos problèmes occidentaux avec des Révisions multiples de la Constitution alors que les autres pays autocratiques s'organisent mieux que nous le font avec la démocratie. Aux Etats-Unis, l'Amérique profonde a voté pour Trump qui s'est fait aider par les évangélistes et les populistes. Pas facile de passer de l'intégriste à l'oiseau libre.

La France est le malade principal de l'Europe avec son régime présidentiel qui ne parvient pas à trouver la solution entre les extrêmes gauches et droites. Les médias officiels et les réseaux sociaux excitent les grognes.

La 40ème année de Super Mario est peut nécessaire pour réunir les idées adversaires, les ennemis de croyances aux partis pris dociles à leur passé dans un 21ème siècle trop moderne pour eux.   

La démocratie apporte quel bénéfice par rapporte à l'autocratie ? 

La démocratie vs l'autocratie
Critère Démocratie  Autocratie 
Prise de décision Lente (débats, compromis)  Rapide (un seul décideur) 
Stabilité politique Peut être instable (alternance fréquente)  Stable tant que le dirigeant est fort 
Libertés individuelles Protégées (liberté d’expression, droits civiques)  Réprimées (censure, surveillance) 
Légitimité du pouvoir Basée sur le vote et le consentement du peuple  Imposée par la force ou l’autorité 
Innovation et idées Diversité favorisée par le débat  Risque d’uniformité, peu de remise en question 
Gestion de crise Plus lente, mais avec contrôle démocratique  Très rapide, mobilisation efficace 
Corruption/abus Contrôlés par des institutions  Risque élevé d’abus de pouvoir 
Vision à long terme Changements selon les élections  Projets continus sans pressions électorales 

 En résumé :

  • La démocratie mise sur la liberté, la légitimité et la pluralité, mais au prix de lenteurs et parfois d’instabilité. Elle jouit de la liberté d'expression. On peut y manifester ses opinions même violentes sans pour cela, être retiré de la vie publique, en prison. Cette liberté d'expression génère une fausse unanimité sociale d'opinion dans un idéal idéologique assimile de gauche ou de droite. 

  • L’autocratie privilégie l’efficacité et la continuité, mais sacrifie les droits et augmente les risques d’abus. Les manifestations publiques sont réprimées avant qu'elles ne se produisent, par l'autorité en place.

Trump a indiqué que certains le qualifient de dictateur. Lors d'un interview, il répondait : « Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doté de beaucoup de bon sens et d'intelligence ». Il a toutefois ajouté que « beaucoup de gens » pourraient préférer vivre sous un régime autoritaire. 
Capture d'écran 2025-09-05 232319.pngSelon lui, il y a une certaine fascination pour ce mode de gouvernance  en affirmant : « peut-être aimerions-nous un dictateur. » 
A-t-il voulu faire un oxymore en disant quelque chose suivi de son contraire ?
Capture d'écran 2025-09-05 232235.pngLe slogan de Bolsonaro et des pays dirigés par des autocrates, soutenus par des évangélistes, a toujours été "Dieu, Famille et Patrie".
Bolsonaro écope de 27 ans de prison pour avoir tenter de maintenir le pouvoir par la force et d'avoir organisé un coup d'Etat contre Lula qui en 2010, on passait De Lula à Dilma.
Ce qui plait aux Américains, c'est que Trump fait toujours ce qu'il dit. Le problème, c'est que ce qu'il dit de faire, un jour, il le change le lendemain. 
Un dictateur est un magistrat nommé en cas de crise grave, investi, pour un temps déterminé, d'un pouvoir illimité qu'il s'est emparé du pouvoir et l'exerce sans contrôle. Il a pu constater les différents dictateurs sur la place Tien Allmen, tous réunis ce 3 septembre. Dictateurs, despotes finissent toujours par être oppresseurs et tyrans.
Derrière tout ce conservatisme n'y a-t-il pas une idéologie plus fondamentale de croyances religieuses divines ou profanes ?
L'assassinat de Charlie Kirk, activiste influenceur de MAGA va faire renaitre une haine contre tout ceux qui n'en font pas partie. Tout est radicalisé dans une rhétorique polarisée par la violence comme on a connu au siècles précédents avec des martyres et des sorcières puisque ceux qui sont démocrates sont pour eux des ennemis de Dieu. L'Amérique se rend compte qu'elle est entrée dans un engrenage impossible à arrêter.  

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Le film "Le Mage du Kremlin" de Olivier Assayas, propose un regard sur l’ascension du président russe au pouvoir, montrant comment Poutine a impitoyablement éliminé ceux qui se trouvaient sur son chemin. Lors du Festival du film de Venise, le 31 août, Law a été interrogé par des journalistes pour savoir s’il craignait d’éventuelles représailles à cause de ce rôle. « Naïvement, j’espère que non, mais… je ne craignais pas de répercussions puisque avec nuance et considération. Nous ne cherchions pas la polémique pour la polémique. J'ai essayé de capturer l’essence de l’homme dans son interprétation, plutôt que de simplement imiter Poutine. Le côté compliqué est que le visage public de Poutine que nous voyons révèle très peu… J’ai ressenti ce conflit d’essayer de montrer très peu, mais de ressentir beaucoup et d’exprimer beaucoup intérieurement », a raconté l’acteur.

Capture d'écran 2025-07-18 200721.pngLe film est basé sur le best-seller de Giuliano da Empoli et imagine la vie de Vadim Baranov (interprété par Paul Dano), un informateur secret du Kremlin qui passe d’artiste à producteur de télévision avant de devenir porte-parole du jeune Poutine. Depuis son bureau, Baranov crée des récits qui brouillent vérité et propagande, foi et manipulation, renonçant à ses valeurs pour servir son maître, déterminé à restaurer la grandeur de la Russie après l’effondrement de l’Union soviétique.

J'en ai parlé dans "L'opportunisme gagnant du Mage du Kremlin"

Qui va gagner ?

La crise économique, la crise politique ou une crise latente plus religieuse ?

Sera-ce une victoire à la Pyrrhus obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite. Une telle victoire annule tout sentiment de succès et compromet la situation à long terme du vainqueur. 

Capture d'écran 2025-09-05 232302.pngLe mot "politique" vient du grec ancien politis (πολιτικός), signifiant "relatif au citoyen", lui-même dérivé de polis (πόλις), qui veut dire "cité". La politique désigne l'art d'organiser la vie collective et de gouverner une communauté, l'ensemble des affaires publiques qui concernent le fonctionnement de la société et l'exercice du pouvoir au sein d'une cité qui se règle par l'autodétermination de cette cité. 

Certaines personnes de pays gérés par des démocraties en Europe, veulent en sortir. 

D'après Hérodote  "Vie et mort de l’Union européenne - De Maastricht à nos jours, une régression sans fin" 

Les pays qui ont été gérés par des dictatures, veulent y entrer.

Le but négativiste et souverainiste des eurosceptiques est de rendre la monnaie indépendante de l'euro et d'émettre sa propre monnaie pour obtenir plus de souplesse budgétaire. Mais ce sont des avantages théoriques qui s’accompagnent de gros risques : fuite des capitaux, perte de confiance des marchés, hausse de l’inflation importée, explosion de la dette libellée en euros, isolement économique, etc. 

En géopolitique, il n'y a que que les Golliath qui résistent et les David qui font appel à leur résilience pour surmonter les chocs traumatiques.

La liberté d'expression intervient toujours entre deux positions opposées. Trump malade ? Révélations sur la maladie dont il souffre

Il est diagnostiqué avec une affection appelée insuffisance veineuse chronique (IVC), une maladie qui touche environ 25 millions d’Américains.

Les principaux facteurs de risque associés un flux sanguin en stagnation. Le traitement de l’IVC repose principalement sur des changements de mode de vie visant à favoriser une meilleure circulation sanguine. La thérapie par compression est fréquemment préconisée. L'exercice du golf n'aide pas..

Allusion

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