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23/11/2014

Les puissants redessinent le monde

0.jpgLe G20 a fermé ses portes dimanche dernier... et la démocratie dans tout cela? 

Aujourd'hui, il y a 87 démocraties dans le monde et ce nombre augmente.

En 2011, on lisait "La Hongrie flirte avec l'autocratie". "Les socialistes responsables pour les crimes communistes".

Là, on se trouvait vraiment entre Buda et Peste.

Pourtant, ceux qui jouissent de cette démocratie, ne se sentent pas en faire partie comme j'ai pu le lire tellement de fois sur les forums français.


Le club démocratique se définit par trois principes: 

  • La liberté d'opinion et de presse est observée
  • La séparation est claire entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire
  • Les élections sont libres et transparentes.

Sauve qui peut puisque la parole citoyenne permet de vivre en s'extériorisant dans des forums, perdus en cherchant la sortie de l'enchevêtrement de dictaturesd'oligarchies, de ploutocratiesd'anocratiesd'autocraties et... de toutes sortes de démocraties.

Cette semaine, j'apprenais qu'un programme télé "Dictaton" fait polémique actuellement en Suède. Ce jeu de télé-réalité réunit huit candidats, sans moyens de communiquer avec l'extérieur, qui sont contraints de suivre les ordres donnés par une voie off qui joue le rôle d'un tyran invisible. Le gagnant qui empochera une somme, sera celui qui sera le dernier à avoir exécuté toutes les tâches.
Le but, réfléchir sur l'importance de la démocratie et sur le danger d'un pouvoir totalitaire. Précédemment, une enquête auprès de jeunes suédois avaient révélé qu'un quart d'entre eux, estimaient que l'intérêt de la démocratie n'est pas essentiel et que la dictature n'est pas un système inquiétant mais, seulement, intrigant.
La polémique était survenue parce qu'un activiste de l'extrême-droite s'était introduit dans le jeu.
La chaîne s'était défendue en disant qu'elle avait voulu donner la parole et les actes à toutes les tranches de la population.
La télé-réalité rend fou. Décès, violences, frasques, exhibitionnismes, cet univers semble hors contrôle.
Mais dans ce cas, la question subsidiaire devient: faut-il, en démocratie, donner la parole à tout le monde au nom de la liberté d'expression? 
 
En d'autres mots, la démocratie détient en elle, les gènes de sa propre destruction. "Les maîtres du monde se délectent en lisant tout ce qui se dit sur les forums. Les pauvres (surtout ceux qui pensent ne pas en faire partie) s’engueulent et se divisent à l’infini. Quel spectacle!",

0.jpglisais-je dans un commentaire.

Là, haut on s'entend très bien et ce n'est qu'en bas, qu'on se dispute pour finir par se haïr dans une compétition de bon aloi.
Les conflits latents entre droite et gauche, cela commence à bien faire.
 
Après les suffixes "...crassies" et les "...garchies", il y a les "...ismes", là on passe à la vitesse supérieure. Gauchisme, communisme, socialisme, capitalisme, et j'en passe et des meilleurs, qui va encore lire ce que ces mots veulent dire? Qui va lire les principes dont chacune des idéologies comprend?
"Requiem pour le communisme", un article était particulièrement sensible de la feuille de vigne.
Je n'allais pas ressortir mon article qui répondait à la question "Que reste-t-il de Karl Marx?"
 
Qu'est-ce qui manquait dans le lot?  

La sociocratie, peut-être?

En début de semaine, à la radio, on parlait de "sociocratie" pour les entreprises commerciales que l'on pourrait traduire par cette expression anglaise "the rigth man at the right place".

podcast

Puisqu'à cause de "notre impuissance démocratique, on ne peut plus changer de politique, seulement de politiciens", si on élevait l'idée de la sociocratie au niveau des Etats pour prendre les décisions stratégiques qui s'imposent.

Au bon niveau des compétences, tout en gardant les hiérarchies et sans jeu de chaises musicales comme on le remarque souvent pour les postes ministériels de la politique belge.

Moins de représentativité. Plus de participativité. 

Ce ne serait plus uniquement des politiciens et des puissants dont dépendrait le monde pour être redessiné, mais chacun à son niveau de responsabilité.

Quand notre radio avait demandé à ses auditeurs ce qu'ils désiraient pour les années à venir, j'ai ajouté "inviter des citoyens lambda entre les hommes politiques"  

0.jpgUn nouveau gouvernement belge est en place, avec de nouvelles têtes qui passent leur "grand oral". On sent qu'ils sont encore novices dans le métier politique. Ils n'ont pas encore l'ancienneté nécessaire pour camoufler leur fond et se font chahuter. Le travail d'équipe est loin de faire l'unanimité.

"7 responsables sur 10 n'ont pas les compétences pour encadrer une équipe. Un bon responsable obtient l'engagement de son équipe, en encourageant le développement de ses collaborateurs, en exploitant leur points forts" selon une étude de Gallup. Compétence et motivation vont de pair. Après un recrutement raté de managers, c'est gaspiller son temps à combler les manques et en faire des cadres qu'ils ne seront jamais, faute de tempérament inapproprié.

L'article sus-mentionné ne faisait aucune distinction entre le domaine privé ou public.

 

Divide ut impres ( diviser pour régner ) 
La tendance est au séparatisme dans beaucoup de pays européens.
Des tourments entre droite et gauche, des fantasmes idéologiques et des absolutismes religieux ont toujours existé pour faire régner un sentiment de rejet du voisin. Un sentiment de peur, de renoncement, de délégation à une autorité spirituelle ou temporelle.
Autorité spirituelle dans laquelle Dieu n'est qu'un chef de clan.
Autorité temporelle dans laquelle les dirigeants croient qu'ils ont une parole divine.
Une fois poussé sur un piédestal par la base, sur le pavois de la gloire, plus rien n'empêchent les puissants d'utiliser leur droit acquis, à leur propre convenance, pour leur seul intérêt. 

0.jpg"Les puissants redessinent le monde", titre générique du "Monde diplomatique" parlait, en l'occurrence, du grand marché transatlantique. Une pièce du puzzle pour constater que les politiques de l'ancien continent européen étaient rejetés par les populations elles-mêmes portées par les extrémismes de tous poils et par les eurosceptiques.  

A Washington, les négociations du GMT se trouvaient dans l'expectative entre privatisation et le libre-échangisme.

Credo partagé par l'UE qui dès 2008, ciblait les dépenses publiques et les programmes sociaux comme responsables des crises.

A leur palmarès, la croissance a stagné, les salaires ont pris la tangente, le chômage a progressé et les inégalités se sont envolées vers des sommets. 

Les Etats ou les régions veulent se replier à l'intérieur de leurs propres frontières qui leurs semblent plus familières parce qu'elles sont des entités "natales" avec des cultures ancestrales.

Les "agneaux européens" restent morcelés, dispersés dans leurs illusions d'un passé révolu. Les Etats européens et les territoires sont des produits de consommation, comme les autres. Mais les peuples, soit ne l'ont pas compris, soit font la sourde oreille.

De ce fait, ils réagissent en ordre dispersé en pointant la mondialisation comme la cause de tous les vices et la résultante de leurs malheurs. Dans ces prolongements, le marché devient de plus en plus victorieux et la démocratie se perd en conjectures.

Les barrières douanières de toutes sortes ne stimulent aucune croissance, ni celle de l'esprit, ni celle des pouvoirs de liberté. 

Le protectionnisme global ou particulier remet son armure de chasteté avant de passer au niveau embargo pour rouler les mécaniques.

Dans le même temps, la supériorité des multinationales s'est affirmée en ne reconnaissant pas ces mêmes frontières. 

Si l'enjeu de la conquête du monde est toujours présent, les crises, crises que les Etats-Unis ont eux-mêmes créées, transforment l'égalité en rêve obsolète. 

Pourtant, même dans la fédération yankee, rien n'est aussi "blue sky".

Le midterm du mandat d'Obama a affaibli celui-ci. Le danger de paralysie pour deux ans donnera l'image de l'impuissance d'une cohabitation inscrite dans la Constitution en souvenir de l'expérience totalitaire vécue au temps de Cromwell. Obama avait des idées un peu trop progressistes à vouloir tricoter la libéralisation de six millions d'émigrés, ce que les Républicains vont s'attacher à détricoter avec délice d'un tricoteuse expérimentée.

Même Pénélope n'aurait pas inventé mieux en attendant le retour Ulysse pour ne pas devoir choisir un nouveau prétendant.

Les titres du journal apportaient des compléments à cet état de délabrement de l'esprit démocratique en perdition.

"Etats en miettes dans l'Europe des régions qui favorise la destruction d'espaces déjà solidarisés" suivi par "L'Europe condamnée par l'Europe" pour cause de politiques d'austérité nuisibles socialement et ineptes économiquement". "Afrique francophone piégée par sa monnaie unique sans mécanisme de solidarité et sans politique harmonisée".

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"Libre échange version Pacifique, pour endiguer la puissance chinoise" Les clés de voûte se sont d'ailleurs déplacées. Elles ne se trouvent plus totalement à Washington mais à Pékin, là où on reste fier des réussites engrangées par le pays, en peu de temps, avec le progrès comme cerise sur le gâteau.  

"Marchands ou truands", "Silence, on négocie pour vous", "Pour soigner le malade ou la maladie", "Des tribunaux pour détrousser les Etats"... 

Serait-ce un désaveu ou la mauvaise compréhension des stratégies du haut du panier, vue par la base par rapport aux buts réels à atteindre? 

Ce choix de société pousse-t-il la base sur la vague ou sous la vague?

 

Des affaires à bulles qui font pschitt

"Les marchés boursiers à l'assaut de leur troisième bulle depuis 2000"

"La première bulle boursière était une croyance démesurée en une rupture technologique, Internet qui finalement mettra plus de temps que prévu à s’installer.

La deuxième bulle fut le crédit immobilier aux particuliers représentant une portion du crédit bancaire. Le ressort de la bulle actuelle serait plus puissant, puisqu’il s’agit de la la FED avec ses plans de Quantitative Easing, de rachat de bons du Trésor et son taux directeur maintenu à zéro, tout cela durant plus de quatre années". 

Deux paradigmes se trouvent à le croisée des chemins, condamnés à s'entendre sous peine de mourir ensemble d'une "sale mort".

"Caché dans un rapport de la Banque Mondiale et du FMI, l'économie n'a pas un problème conjoncturel, mais structurel". Une croissance devenue molle serait même normale. La chute de certains prix à cause des différentes concurrences ne permettent plus d'engranger des bénéfices pour restructurer et investir dans la R&D.     

L'inquiétude se retrouve même chez ces puissants lors des réunions annuelles du groupe Bilderberg qui n'a aucune envie de se faire hara-kiri.

 

"Les souvenirs ne sont pas tous beaux" 

L'anniversaire du 11 septembre 2001, par exemple est resté dans toutes les mémoires.

Dernièrement lors d'une conférence à Melbourne, Bill Clinton relatait un souvenir:  "Seulement 10 heures avant que le premier avion ne percute le World Trade Center, 'I could have killed Osama bin Laden but I didn't . J’ai failli avoir Osama bin Laden, en décembre 1998, mais il aurait fallu que je détruise une petite ville appelée Kandahar, en Afghanistan, et tuer 300 femmes et enfants innocents. Après ça, je n’aurais pas été mieux que lui. Et donc, je ne l’ai pas fait.". Cynisme de cette révélation? Bien sûr. Aucune volonté d'uchronie ni de regrets dans ses paroles. 

Les attentats du 11/9 font encore des victimes aujourd’hui. Au total, on estime que 37.000 personnes auraient été exposées à des substances toxiques.

Cette constatation me rappelle la justification aux deux bombes atomiques lâchées sur Hiroshima et Nagasaki.

En mai 2011, Ben Laden a été retrouvé et tué au cours d’un raid d’un commando de l’US Navy dans la résidence d’Abbottabad. Cela s'est passé et une vidéo explique comment avec tous les détails de l'opération et par celui qui l'a tué. 

0.jpgRien n'a été résolu pour autant. Une opération pour rien?

L'Empire Islamique terrorise les pays qui ne veulent pas implanter la loi de Dieu, celle de la charia qui serait au dessus de celle des hommes.

L'Intifada version III est en marche actuellement.

Les puissants redessinent le monde et se croisent avec les mêmes buts d'hégémonie, même s'ils ne se ressemblent pas dans leur manière de procéder.

L'école du leadership serait responsable si l'on en croit ce qui est relevé par Leonid Bershidsky dans cet article.

0.jpg"Les Etats Unis ne disposent plus de l’autorité morale du passé. Les nations démocratiques doivent améliorer leur manière de donner l’exemple, pour que leur modèle puisse susciter une attirance plus forte pour les pays émergents, plutôt que de simples recettes d’autoritarisme"

Une touche d'humour? Celle d'Alex Vizorek, qui cette semaine, comparait un prévisionniste économique avec un astrologue dont on ne comprend jamais les prédictions. Mais, il disait qu'avec ce genre de personne, on n'est n'est jamais déçu. En effet, s'il ne dira jamais que demain, vous allez être riche, en finale, il tiendra la cap en disant que dans une conjoncture déflationniste, on n'est pas sûr de l'évolution pour entrevoir une hypothèse de sortie de crise.  

podcast

S"il fallait conclure, ce serait de dire que les puissants ont toujours dessiné le monde.

Chacun d'eux a fait partie d'un Ordre local ou mondial. 

Aujourd'hui, on l'appelle cela "Nouvel Ordre mondial" décrit dans mon billet qui datait de 2011 et que je suis allé relire. Un conseil? Les ressembler, comprendre leur jeu gagnant? 

Ce qui est nouveau? La technologie? Les courbettes diplomatiques? Les problèmes d'énergie et des matières premières? L'économie? Les mauvaises augures?

Ce qui l'est peut-être, ce sont...

 

Les vérités à concilier 0.jpg

Désormais, "Il n'y a pas une vérité mais des vérités"

La conception occidentale de la démocratie va devoir se confronter avec de nouvelles formes d’autoritarisme, comme cela s’était produit à l’époque de la Guerre Froide avec le communisme, mais, cette fois, avec plusieurs blocs de pensées. 

Tous ces autoritarismes partagent une aversion pour les réseaux sociaux. Ceux-ci ont engagé une lutte politique sous le couvert de la lutte contre la corruption dans le même temps leurs dirigeants ne cachent pas leur nationalisme et veillent à ce que les livres d’histoire des écoliers glorifient l’histoire de leur pays.

Tous présentent ces caractéristiques typiques comme le reflétait l'article:

  • Le pouvoir personnel de ce leader transcende le pouvoir que la loi lui attribue ou lui permet de modifier la loi quand il le juge nécessaire par le seul népotisme.
  • Le pouvoir judiciaire agit de façon sélective et selon des motifs politiques, souvent dans le cadre de luttes alléguées contre la corruption. (« Tout pour mes amis, pour mes ennemis, la loi »)
  • Les médias ne sont pas censurés comme c'est le cas dans les états totalitaires, mais les opinions dissidentes sont étouffées.
  • Le régime est associé avec le respect de « valeurs traditionnelles », une tentation révisionniste à l’égard de l’histoire et une rhétorique fortement nationaliste.
  • Les dirigeants ont exprimé leur frustration vis-à-vis des « deux poids, deux mesures » que l'Occident utilise et ils mettent en cause un cynisme de l’Occident» parfois sournois.

Ces principes sont ceux qui gouvernent les plus grandes nations et les pays émergents voués à entrer parmi les plus grandes puissances économiques et géopolitiques du monde. Ils impliquent l'implosion de la population chinoise, à réduire l'impact des diplômes universitaires, à ne plus voyager pour voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs et à pousser les investissements passifs.

Les dirigeants de plusieurs grandes économies émergentes, le chinois Xi Jinping, le turc Recep Tayyep Erdogan, l'africain du Sud Jacob Zuma, l'indien Narendra Modi présentent de grandes similitudes avec le président russe Vladimir Poutine.

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Les grands potentiels économiques existent mais, le mot d'ordre est de dire que la faute revient aux politiciens qui les ont représenté et qui n’ont réellement pas su les incarner.

Pourquoi?

Parce que leur image est greffée dans tous les esprits comme des effigies de ce qu'ils croient être bien ou mauvais. 

Di Rupo, seul candidat, a été réélu avec 93,6% des voix comme président du PS.

Ces puissants sont reconnus. Ils ont su utiliser leur image comme une publicité pour que ce soit ainsi.

Au sujet de l'image ci-dessous, il s'agissait d'un jeu de reconnaissance des noms des personnalités rassemblées sur un tableau imaginaire.

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Faire le test démontre l'élan que l'histoire, petite ou grande, a imprimé dans les mémoires.

C'est dire aussi que le culte de la personnalité est très efficace. Tous ne font pas l'exercice de la représentation de leur image à leur intérêt, bien entendu.

Pas sûr, non plus, que les citoyens lambda parviennent avec les images diffusées sur Facebook à renverser la vapeur. Nous ne sommes pas sur le même pied d'égalité et paraître, transparaître n'arrête pas de disparaître.

A la retraite, les "puissants", eux, écriront (ou le feront faire par un nègre) des livres décrivant leur vie qui seront acheté en centaines de milliers d'exemplaires, par des lecteurs avides de sensationnalisme. 

 

Ce qu'il faut retenir du G20 à Brisbane?

0.jpgPrésents autour de la table des négociations, 19 États (Afrique du sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie, Turquie), réunis avec le bloc complet de l’Union européenne, ce qui fait le compte si on oublie que Poutine est sorti prématurément de la réunion, pour cause de fatigue.

Ce dernier disait: "À mon avis, la situation, en général, a de bonnes perspectives de règlement, bien que ça puisse paraître étrange. Les deux côtés ont mis en place des structures capables de résoudre avec plus de responsabilité les problèmes qui se dressent devant elles en prenant en considération les intérêts des personnes qui vivent sur le territoire de l’Ukraine et dans le sud-est de ce pays. On a parlé de sanctions lors de réunions bilatérales, on a beaucoup parlé du problème ukrainien. Les sanctions nuisent à tous, il y a une compréhension commune que cette thèse est la seule acceptable" .

Pour justifier son départ prématuré, il disait ne pas aimer ces "sortes de divertissements" de fin de cérémonie alors que, souvent, c'est dans les derniers moments que les langues se délient. 

En secret, est-ce que Poutine paraphrasera le G20, "J'ai vaincu" ou le "J'ai vain, nuit" en rentrant chez lui?  

 

"Les Oligarques", le nouveau livre de Christine Ockrent.

Des oligarques, il y en a à tous les niveaux, publics et privés.

Son choix, l'Oligarque d'Etat, Vladimir Poutine et viser son "système".

On y lit que Poutine sait que le pouvoir ne se partage pas et que, pour lui, la plus grande catastrophe géopolitique du 20ème siècle a été la dissolution de l'URSS et croit en l'émergence d'un cerveau global. 

Il sait qu'il est gagnant dans son jeu contre toutes les démocraties bien pensantes. Le gaz et le pétrole font partie de ses garanties qui viennent en aide, opposé au goulet d'étranglement des autres.

"Russie, un pays à la mode?" écrivais-je...

A la mode de chez nous, bien entendu...

1.jpgPourquoi, Poutine se gênerait-il? 

Pourquoi hésiterait-il à faire avaler des couleuvres au ventre mou des Européens et aux soucis des controverses démocratiques des Américains?

La réponse: "Ni Hitler, ni Napoléon, n'ont pu vaincre la Russie ... Faut-il une solution pour permettre à Poutine, de sauver la face, alors?

« Ni l’intelligence de Merkel, ni les sanctions n’ont incité Poutine à respecter les promesses qu’il avait faites sur l’Ukraine. Il voit les dégâts qu’elles ont faits à son pays, mais il attache une importance plus grande à ses objectifs géostratégiques. Mais le fait que Poutine accorde autant d’importance aux signes qui montrent que son pays est à jeu égal fournit un point de départ. L’UE doit songer à faire une offre à la Russie qui pourrait aussi symboliquement profiter à Poutine. En langage diplomatique, c’est ce que l’on appelle une solution pour sauver la face ».

... dans un nouveau ballet diplomatique...

3.jpg

Cette semaine, 21 novembre, premier anniversaire du soulèvement des Ukrainiens à Kiev qui réveillait les pro-russes par la même occasion. 

La région ouest de l'Ukraine, il faut bien le dire est plus un furoncle pour la Communauté européenne, qu'un bénéfice. Il s'agit plus d'un exercice de prestige pour la CE.   

Mais, en grattant un peu la surface de l'édifice, on apprend que la Russie se dégrade.

Dire que les sanctions de la communauté internationale n'ont pas d'effets, cela fait partie de tout l'art de la propagande.

"Les sanctions occidentales pourraient être une bonne chose pour l'économie russe" a dit à la TV ARD. 

Pourtant, en un an, le rouble a dégringolé de 25% par rapport à l'euro, la fuite des capitaux, estimée à 102 milliards, a doublé et la consommation tourne au ralenti. 

La Russie perd 40 milliards de dollars par an en raison des sanctions économiques et 100 milliards en raison de la chute des cours du pétrole.

Même un oligarque doit se méfier et veiller à ses arrières quand tout est intriqué et imbriqué dans une planète mondialisé. 

"J'aime Poutine, gloire à la Russie", entend-on dans ses rangs.

"From Russia with love", répond James.

     

L'enfoiré,

 

Citations:

  • « La réalité est le plus puissant des hallucinogènes.  », Emile Ajar
  • « Qui domine les autres est fort. Qui se domine est puissant.  », Lao-Tseu
  • « Un homme puissant flatte plus son interlocuteur par une confidence que par un compliment.  », Maurice Druon
  • « Le gouvernement parlementaire n'est pas tant le gouvernement de la tribune; et même, il n'est pas tant le gouvernement des commissions; il est le gouvernement des couloirs.  », Charles Péguy
  • « La cerise sur le gâteau passe un peu inaperçu lorsqu'elle est posée sur un gâteau de cerises », Philippe Geluck
  • « Les médias sociaux ont créé un transfert historique entre ceux qui étaient historiquement puissants et ceux qui étaient historiquement privés de pouvoir. Maintenant, tout le monde a une voix. ", Sheryl Sandberg,

Commentaires

la preuve : "La cerise sur le gâteau passe un peu inaperçu lorsqu'elle" ou bien inaperçue . . .

Écrit par : zelectron | 23/11/2014

Y a-t-il un morceau du message perdu dans la bataille?

La cerise, il ne faut pas trop en consommer.
Les noyaux de fruits, comme les cerises et les abricots, contiennent souvent des cyanures ou des glycosides cyanogènes. Les pépins de pomme en contiennent également. Les amandes amères dont on fait de l'huile d'amande contiennent aussi un glycoside cyanogène, l'amygdaline.

Je suppose que c'est pour cela que le Chat de Geluck fait cet avertissement.

Écrit par : L'enfoiré | 23/11/2014

Nos gentils voisins ukrainiens...

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/nos-gentils-voisins-ukrainiens-159594

Écrit par : L'enfoiré | 23/11/2014

Le Front National a emprunté 9 millions d'euros à une banque russe

En France, le journal Mediapart a révélé que le parti d’extrême droite du pays, le Front National, avait emprunté 9 millions d’euros à une banque russe, rapporte EuObserver
Le prêt aurait été consenti au mois de septembre par la banque First Czech Russian Bank (FCRB), une banque détenue par Roman Popov, un financier très proche du Kremlin.
Wallerand de Saint-Just, Le trésorier du FN, a indiqué à Mediapart que c’était un député européen du parti, Jean-Luc Schaffhauser, qui l’avait négocié : « Nous cherchions à emprunter depuis longtemps, notamment pour financer nos campagnes électorales. Notre banque, comme beaucoup d’autres banques françaises ou européennes, a refusé catégoriquement de prêter ne serait-ce qu’un centime au FN, ou aux candidats du FN ». Schaffhauser, qui avait de bonnes relations avec la Russie, se serait donc proposé pour négocier un crédit auprès de la FCRB.
Dimanche, la présidente du FN, Marine Le Pen, a confirmé que les banques françaises avaient refusé d’octroyer des prêts au parti et à ses membres, et qu’elle avait donc été « contrainte d’aller à l’étranger ».
Dans un de ses articles, Mediapart évoque les relations entre le FN et le Kremlin, en rappelant notamment que Marine Le Pen aurait rencontré Alexander Mikhailovich Babakov, un député nationaliste visé par les sanctions occidentales, mais aussi le président russe lui-même, Vladimir Poutine.
Le site soulève la question d’une possible ingérence russe dans la politique française. Mais la présidente du FN conteste que son parti a fait du lobbying en Russie, et affirme qu’elle ne considère pas que cet emprunt pourrait poser un problème dans le contexte actuel des relations tendues entre l’Occident et la Russie. «  Vous avez déjà emprunté, j’imagine, dans votre vie quotidienne à une banque, c’est pas pour ça que vous vous sentez une obligation à l’égard de la banque », a-t-elle déclaré.

Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=le-parti-du-front-national-a-emprunte-9-millions-deuros-a-une-banque-russe&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 25/11/2014

Au sujet des "Oligarques", le livre de Christine Ockrent.

Darius Rochebin reçevait Christine Ockrent et Myret Zaki. Les deux journalistes évoquent la Russie et le système Poutine, au travers du livre "Les Oligarques" de Christine Ockrent et de l’enquête du journal "Bilan", dirigé par myret Zaki, sur les grandes fortunes. Les deux femmes reviennent aussi sur leur parcours respectifs et sur les carrières féminines.

http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/christine-ockrent-les-oligarques-47736

Écrit par : L'enfoiré | 27/11/2014

Info qui date d'octobre:

Sur l’avenir de la démocratie : Badiou 1, Gauchet 0 ?
Alain Badiou et Marcel Gauchet viennent de faire paraître leur dialogue intitulé Que faire ?, l’occasion pour Frédéric Taddeï de les inviter tous les deux en octobre dernier sur le plateau de Ce soir (ou jamais !). Dans leur livre en commun, les deux philosophes se proposent de penser la sortie de crise : crise économique bien sûr, mais, pour l’un comme pour l’autre, crise politique avant tout.

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/sur-l-avenir-de-la-democratie-160302

Écrit par : L'enfoiré | 04/12/2014

Pourquoi la droite populiste va continuer de dominer le débat sur l'immigration en Europe

Il semble que de nos jours, l’immigration est devenue le principal sujet d’inquiétude des politiciens occidentaux, estime Gideon Rachman du Financial Times. Mais les approches des deux côtés de l’Atlantique sont très différentes, note-t-il.
Le président américain Barack Obama a accordé une régularisation provisoire à près de 5 millions d’immigrants clandestins. En revanche, le Premier ministre David Cameron a annoncé des mesures visant à limiter les avantages sociaux accordés aux immigrants issus des autres pays de l’UELe président américain Barack Obama a accordé une régularisation provisoire à près de 5 millions d’immigrants clandestins. En revanche, le Premier ministre David Cameron a annoncé des mesures visant à limiter les avantages sociaux accordés aux immigrants issus des autres pays de l’UE,, et forcer ceux qui ne parviennent pas à trouver un emploi à quitter le pays. En Europe, il n’est pas le seul. L’ancien président français Nicolas Sarkozy, qui vient d’être élu président du parti conservateur UMP, a exhorté l’UE à modifier les règles du traité de Schengen.
En Grande-Bretagne et dans le reste de l’Europe, la montée en puissance de partis anti-immigration, tels que le parti de l’UKIP en Angleterre, ou le Front National, a bloqué le curseur du débat national sur la lutte contre l’immigration clandestine, et les problèmes posés par l’immigration.
Cette différence d’attitude reflète bien sûr le clivage politique entre Obama, un politicien de centre gauche, et Cameron, qui est un conservateur. Obama a accusé le lobby anti-immigration américain d’être inhumain, et il espère probablement inciter les Républicains à durcir leur rhétorique anti-immigration pour leur faire perdre les faveurs de l’électorat hispanique.
Mais elle révèle aussi une différence de philosophie. Dans la rhétorique de Sarkozy ou de Cameron, il est question de « contrôle ». Les deux politiciens cherchent à montrer à leurs électeurs qu’ils sont conscients de leurs préoccupations, et qu’ils veulent y apporter des solutions. Côté américain, l’approche est plus fataliste : on est conscient qu’il n’est pas possible de traquer et d’expulser des millions d’immigrés clandestins.
« L’argument implicite d’Obama est qu’à l’ère de la mondialisation, les nations riches devront s’habituer à la notion qu’elles continueront à agir comme un aimant pour les migrants de contrées plus pauvres du monde. L’alternative est de transformer le pays en forteresse ou en Etat policier », écrit Rachman.
Il estime que cette attitude se justifie aux Etats-Unis, notamment parce que le pays a été construit par les immigrants, mais aussi parce que c’est un pays de la taille d’un continent, avec un espace gigantesque. En outre, le bipartisme américain permet d’éviter que des partis focalisés sur une seule question, comme celle de l’immigration, s’immiscent dans le débat politique, contrairement à ce qui se passe en Europe.
« Mais aucune de ces conditions ne prévaut de l’autre côté de l’Atlantique. En conséquence, la droite populiste pourra probablement continuer à mener le débat de l’immigration en Europe dans les années à venir », conclut Rachman.

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=pourquoi-la-droite-populiste-va-continuer-de-dominer-le-debat-sur-limmigration-en-europe&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 06/12/2014

En lisant cet article La liberté est-elle devenue l’argument de tous les excès ?
( http://le16.be/2014/11/05/liberte-devenue-largument-les-exces/ )
J'ai pensé qu'il était en contradiction avec le mien.
Puis, je suis allé lire les commentaires qui valaient autant sinon plus que l'article lui-même.

Écrit par : L'enfoiré | 09/12/2014

Confrontations d'idéologies au travers du goulet d'étranglement de la Loi Macron
Avec des journalistes d'Algérie, d'Allemange, de Belgique et du Canada
http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/Kiosque/Episodes/p-29803-La-CIA-a-torture-et-menti.htm
et
Chez Frédéric Taddeï reçoit sur le plateau l'économiste Thomas Philippon, l'anthropologue Paul Jorion, l'avocat Fiodor Rilov, Florian Philippot, vice-Président du Front National, l'économiste Natacha Valla, et Guillaume Duval, rédacteur en chef d'«Alternatives (...)
http://www.france2.fr/emissions/ce-soir-ou-jamais

tandis que la Chine devient la première puissance mondiale avant les Etats-Unis avec près de 17% mais reste au 89ème rang pour le pouvoir d'achat de ses habitants.

Écrit par : L'enfoiré | 15/12/2014

Danger pour l’épargnant européen : abandon du projet de loi de scission des banques

Il faut signaler cette nouvelle atteinte à la sécurité de l’épargne des Européens : le projet de scission des banques de l’Union Européenne est en train de disparaître corps et biens. Le projet n’était au départ même pas très ambitieux, par scission il fallait surtout entendre filialisation, rien de plus. La Commission voulait obliger les banques européennes à loger dans une entité distincte leurs activités de spéculation sur les marchés, de façon à les distinguer des dépôts des épargnants. En cas de perte importante ou d’accident type Kerviel, il s’agissait, autant que faire se peut, de protéger les économies des déposants.
Michel Barnier, le commissaire de la Commission précédente, s’appuyait sur le rapport Liikanen publié en octobre 2012 et qui affirmait que "le trading pour compte propre doit être assigné à une entité distincte" de façon à limiter les risques pesant sur la banque toute entière. Ce projet s’inspirait de la "Volker Rule" des Etats-Unis et du rapport Vickers (2011) au Royaume-Uni, qui défendent la même idée. Il ne s’agit pas de revenir à une séparation stricte entre les dépôts et les activités de marché comme au temps du Glass-Steagall Act, pris dans la foulée de la crise de 29 et qui dura jusque dans les années 90, mais simplement d’établir une ligne de démarcation.
Cependant, c’était encore trop pour les banques européennes, trop jalouses de leur modèle de "banque universelle" et qui ne veulent pas que l’on vienne mettre son nez dans leurs affaires. Elles pratiquent un lobbying forcené pour tuer ce texte et, malheureusement, elles sont en passe d’y parvenir. L'eurodéputé suédois Gunnar Hökmark (PPE) mène la charge à travers un rapport qui sera discuté à la fin du mois de janvier. A ses yeux, "rien ne dit que le trading soit plus risqué que le prêt bancaire", ce qui en dit long sur les compétences du personnage.
La nouvelle Commission, issue des dernières élections européennes, ne devrait pas manquer d’entériner l’enterrement de cette réforme. Les Etats-Unis inscrivent cette filialisation dans leurs textes avec le Dodd-Frank Act, le Royaume-Uni fait de même avec le Banking reform bill, mais la zone euro fait cavalier seul et préfère le statu quo. Les leçons de la crise ne sont pas tirées : depuis 2008 le nombre de banques se réduit, celles qui survivent deviennent de plus en plus grosses, au moins pourrait-on exiger que leurs activités deviennent plus lisibles et que des digues internes soient levées, mais en Europe ce ne sera pas le cas.
Voici une raison supplémentaire pour l’épargnant européen de s’inquiéter. Manifestement, la protection de son épargne ne fait pas partie des priorités de la Commission de Bruxelles, et le pouvoir du lobby bancaire demeure à son zénith puisqu’il parvient à se débarrasser d’une règle finalement relativement peu contraignante. La "banque universelle", que nos banques brandissent comme une formule magique, est surtout un modèle opaque et fragile, secret et confus, une source de risque en lui-même. Mais jusqu’ici tout va bien.

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=danger-pour-lepargnant-europeen-abandon-du-projet-de-loi-de-scission-des-banques&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 23/01/2015

'La formule proposée par le gouvernement grec pour restructurer la dette de la Grèce est une bonne idée'

Le 2 février, Yanis Varoufakis, le ministre des Finances grec, a dévoilé un plan de rééchelonnement de la dette grecque lors de sa visite en Grande-Bretagne. Ce plan prévoit notamment de remplacer les prêts d’urgence de la Grèce par des obligations indexées sur la croissance économique.
Lors de leur rencontre le 5 février, Varoufakis ne s’est guère entendu avec son homologue allemand Wolfgang Schaüble, mais le gouvernement allemand aurait tout de même dû retenir cette idée de prêts indexés sur la croissance, affirme Brett House de Quartz.
L’idée de Varoufakis est élémentaire : si la Grèce renoue avec une croissance vigoureuse, elle peut rembourser ses dettes plus rapidement. Si, en revanche, sa croissance stagne, elle peut réduire ses remboursements, et éventuellement, les suspendre momentanément.
De cette manière, le gouvernement grec n’est pas incité à se défiler de ses responsabilités ; si le gouvernement du Premier ministre grec Alexis Tsipras veut rester aux commandes, il doit assurer la prospérité économique du pays.
L’idée de conditionner les remboursements d’une dette avec un niveau de croissance n’est pas nouvelle. Récemment, les banques centrales du Canada et du Royaume-Uni ont émis des propositions similaires. En 1946, l’économiste américain John Maynard Keynes avait négocié un prêt au bénéfice de la Grande-Bretagne qui prévoyait la suspension des paiements d’intérêts annuels lorsque les recettes en devises du pays tombaient en deçà d’un certain seuil.
Cependant, on ne peut pas dire que les quelques pays qui l’ont mise en pratique se soient distingués pour leur probité économique. L’Argentine a forcé ses créanciers à souscrire des bons de souscription liés à son PIB lorsqu’elle a restructuré sa dette en 2005. La Grèce elle-même a exploité ce concept en 2012 lors de la restructuration de sa dette et de l’échange de dette volontaire (PSI, pour Private Sector Involvement) qui y était assorti.
Pour Brett House, cette solution devrait se généraliser à l’avenir pour de nombreux pays, et notamment les 50 plus pauvres qui ne parviennent pas à attirer les capitaux étrangers, et les pays émergents qui dépendent largement de leurs importations de matières premières.
La suspension momentanée des remboursements de dette lors des années difficiles induite par cette technique financière permettrait d’éviter les situations de défaut, les négociations pénibles associées aux restructurations de dettes, ainsi que le recours éventuel à des tribunaux en cas de litige.
Néanmoins, dans le cas de la Grèce, il y a des raisons de se montrer sceptique : le pays est champion du trucage de ses comptes. En 2011, Andreas Giorgiou, le responsable de l’agence statistique de la Grèce, a été emprisonné pour avoir gonflé l’importance de la crise fiscale grecque et d’avoir agi contre les intérêts grecs nationaux. Pour pouvoir adopter les obligations indexées sur la croissance économique, le pays devra donc accepter la présence d’économistes sur son sol pour vérifier la véracité des données statistiques qu’il pourrait fournir.

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=la-formule-proposee-par-le-gouvernement-grec-pour-restructurer-la-dette-de-la-grece-est-une-bonne-idee&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 10/02/2015

« Le minotaure planétaire… l’ouvrage du ministre de l’Économie grecque à lire ! » du bloguer, Ministre de Léconomie grcque, Yanis Varoufakis

Alors voilà, sachez que Yanis Varoufakis, ministre de l’Économie en Grèce, a non seulement un parcours relativement atypique, original et qu’en plus c’est un garçon qui a véritablement réfléchi sur cette crise mais au-delà, pour le moment, il affiche un courage sans faille.

Nous allons détruire le système oligarchique grec !
Voilà ce qu’il a déclaré en prenant son poste au ministère de l’Économie. Tsipras, quant à lui, a dit que son équipe était prête à verser son sang pour la Grèce… Ce qui est certain c’est que les intimidations et les menaces seront la base de leur quotidien. Mais jusqu’où ces hommes auront-ils le courage d’aller ? Je n’ai pas de réponse, je pense même que leur tâche sera particulièrement difficile et périlleuse. Mais ces hommes ont la possibilité d’écrire l’histoire et de nous aider à écrire la nôtre.

Affichage de Yanis-VaroufakisMF.jpg en cours...
Ils seront peut-être des abrutis de cocos à l’ancienne ne pensant que collectivisation ou peut-être pas. Ils seront peut-être nuls ou brillants… Je ne sais, pas et l’avenir nous le dira, mais les Grecs ont eu raison de les porter au pouvoir car pour la première fois, ils vont essayer autre chose et ce n’est pas plus stupide que de faire toujours plus de la même ânerie en espérant un résultat différent.

Le Krach de 2008 était-il programmé ?
« Tout commence en 1929, avec la Grande Dépression et son cortège d’immenses souffrances. L’absence de régulation bancaire aux États-Unis et la cupidité sans bornes des acteurs de Wall Street plongèrent le monde dans un chaos tel qu’il fallut une guerre mondiale – plus de 50 millions de morts et un champ de ruines sur l’Europe et le Japon – pour remettre un peu d’ordre dans les esprits.
Se saisissant de l’occasion qui leur fut offerte au sortir de la guerre, les États-Unis s’arrogèrent alors le rôle de maître d’œuvre de la reconstruction du monde occidental. Les ennemis d’hier, l’Allemagne et le Japon, sont désormais leurs protégés et deviennent de fait les deux piliers de leur nouvel ordre mondial, ouvrant ainsi la voie aux « Trente Glorieuses ».
Cet ordre mondial cédera cependant sous le poids écrasant des déficits américains et poussera Washington, en 1971, à suspendre la convertibilité du dollar en or afin d’assurer son hégémonie sur des bases radicalement différentes. C’est à ce nouvel arrangement que Yanis Varoufakis donne le nom de Minotaure planétaire : un ogre à la fois tuteur et cannibale de l’économie mondiale.
Portant en lui les gènes de sa propre destruction, le Minotaure planétaire tombera sous les coups de la nouvelle dérégulation bancaire aux États-Unis et de la cupidité redoublée de la finance internationale, provoquant le Krach de 2008.
Quel avenir pour le monde après le Minotaure planétaire ? Et qu’espérer de l’Europe quand l’insuffisance de ses dirigeants et les égoïsmes nationaux mènent droit à la désunion ?
C’est la question, vitale, à laquelle Yanis Varoufakis tente de répondre dans cet essai à la fois brillant, iconoclaste et palpitant. »

Biographie de l’auteur :
« Yanis Varoufakis, économiste politique, fait partie du petit nombre d’experts à avoir prédit la crise des subprimes. Ancien conseiller économique de George Papandréou, il s’est rendu célèbre en critiquant sévèrement les plans de sauvetage d’Athènes, s’attirant au passage les foudres des cercles dirigeants du pays, au point de devoir s’exiler aux États-Unis, en 2011.
Yanis Varoufakis est professeur d’économie à l’Université d’Athènes, professeur détaché à l’Université du Texas et économiste en titre au sein de l’entreprise Valve Corporation. Né à Athènes en 1961, après avoir terminé ses études secondaires en Grèce, Yanis Varoufakis part en Angleterre poursuivre des études de mathématiques et d’économie aux universités d’Essex et de Birmingham. Il enseigne dans diverses universités britanniques (Essex, East Anglia, Cambridge, Glasgow), puis pendant douze ans à l’Université de Sidney, en Australie. Plus récemment, il est devenu un ardent participant aux débats sur les crises, américaine, européenne et, en fait, mondiale qui affectent notre planète depuis 2008.
Il a cofondé le site vitalspace.org. »

Ce qu'il faut se rappeler à son sujet:
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2014/05/17/democratie-a-l-europeenne-5371660.html#c8269424

Écrit par : L'enfoiré | 10/02/2015

Paul Jorion en parlait dans l'Echo du jour

http://www.pauljorion.com/blog/2015/02/10/le-monde-lecho-la-lecon-americaine-de-yanis-varoufakis-mardi-10-fevrier-2015/

Écrit par : L'enfoiré | 10/02/2015

"Le Président américain a-t-il attiré l’attention de son interlocutrice sur la clairvoyance dont fait preuve le nouveau ministre des Finances grec quand il analyse le rôle historique joué par les États-Unis ? Peut-être. Mais leur opinion respective fait-elle encore le poids, puisque c’est M. Mario Draghi, président de fait de la zone euro, qui mène désormais la danse ?"

faisait partie de sa conclusion.


Ce billet pourrait-il y répondre en partie aussi?
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2009/05/22/qui-mene-la-danse.html

Écrit par : L'enfoiré | 10/02/2015

'L'économie mondiale est sur le point de disjoncter, et ce, pour 4 raisons'

David Stockman a travaillé comme directeur de l'Office of Management and Budget sous la présidence de Ronald Reagan. Peu de gens comprennent l'économie mondiale mieux que lui. Sur le blog financier Peak prospérité, Stockman affirme que l'économie mondiale se trouve désormais dans une phase de «crack-up » (« disjoncter ») et ce, pour ces quatre raisons:

1. Le nombre croissant d'actions désespérées de répression financière des banques centrales
Chaque semaine, une nouvelle banque centrale du monde abaisse ses taux d’intérêt jusqu’à les rendre négatifs pour tenter de faire repartir l’économie. Plusieurs pays ont mantenant des taux d'intérêt négatifs. Selon Stockman, cela ne pourra pas durer: les banques centrales ont perdu le contrôle et elles se sont engagées dans une course vers la chute, élaborant des théories de plus en plus contradictoires au fur et à mesure.

2. La volatilité et le désordre croissants sur les marchés financiers
Au cours des 3 derniers mois, les marchés boursiers se sont comportés comme des marins ivres. Mais derrière, ce ne sont qu’un paquet de robots et de traders qui font tout de ce qu’ils peuvent pour interpréter correctement les graphiques et les données. Le marché boursier est totalement déconnecté de l'économie réelle. Les taux d’intérêts sur les obligations souveraines sont devenus irrationnels, dit Stockman. Ils ne tiennent que par la seule promesse de Draghi que la BCE en achèterait massivement. Mais tous les pays européens sont pris dans le piège de la dette, les risques sont énormes. Ajoutez à cela la possibilité que l'euro ne survive pas. Bientôt, les banques centrales pourraient faillir, et le marché subira alors une sévère correction pour refléter les risques réels induits par toutes ces dettes, et les perspectives peu réjouissantes de l’économie mondiale.

3. La déflation mondiale et les cours mondiaux des matières premières
Les investissements sont maintenant suspendus, ce qui est susceptible de provoquer une énorme déflation sur les matières premières et les prix des produits industriels. Le minerai de fer ne vaut plus que 60 dollars, alors qu’il avait atteint un cours de 200 dollars à son apogée. Le Baltic Dry Index, qui décrit la vitalité du transport maritime, se trouve à son point le plus bas depuis le krach de Lehman Brothers, d’abord en raison d’une chute de la demande, mais aussi en raison d’une surcapacité provenant d’une construction excessive de vraquiers pendant la période où les banques centrales ont inondé le monde avec de l'argent bon marché.Jamais dans l'histoire, il n’y a eu un tel surplus d’investissements, et une telle surcapacité dans l'exploitation minière du minerai de fer, les vraquiers, les aciéries, les usines d'aluminium, et ainsi de suite ...

4. Une demande anémique en raison des montants de dettes
Selon McKinsey, la dette du monde s’élève désormais à 200.000 milliards de dollars, comparativement à 140.000 millions de dollars au début de la crise. Depuis 2008, la dette totale mondiale a augmenté de 60.000 milliards de dollars. Mais au cours de la même période, le PIB mondial ne s’est développé que de 15.000 milliards de dollars, et il ne s’élève qu’à 70.000 milliards. Autrement dit, près de 60.000 milliards de dollars de dettes ont été générés grâce à l’impression de monnaie des banques centrales, alors qu’à peine 15.000 milliards de dollars de PIB supplémentaires ont été créés. Autant de dette nouvellement créée, pour un rendement aussi faible…

Enfin Stockman cite l'exemple de la Chine, qu’il qualifie de « stupéfiant ». En 2000, la dette du pays se montait à 2.000 milliards de dollars. Aujourd'hui, elle atteint 28.000 milliards de dollars. En 14 ans, la dette de la Chine a été multipliée par… 14. Nulle part dans l’histoire, on ne trouve un exemple aussi frappant, et il est peu probable qu’une économie largement guidée par un système étatique rigide ait pu générer 26.000 milliards de dollars de dette supplémentaire sans que cela s’accompagne d’inefficacités massives et d’erreurs multiples dans le système.
Au moment de la crise de 2008, la Chine se targuait d’un PIB de 5.000 milliards de dollars. Depuis cette époque, il a doublé, alors que la dette est passée de 7.000 milliards de dollars à 28.000 milliards de dollars. Le PIB n’a donc augmenté que de 5.000 milliards de dollars, alors que la dette, elle, a progressé de plus de 20.000 milliards de dollars.
« Ce sont des déformations extrêmes non tenables, si l’on peut employer ce mot, qui ne fait qu’hurler +Danger à l’approche!+. Le chaos est arrivé. Et sa résolution ne va pas être jolie jolie», conclut Stockman.

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=leconomie-mondiale-est-sur-le-point-de-disjoncter-et-ce-pour-raisons&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 18/02/2015

Guy Verhofstadt à Alexis Tsipras:

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a donné aujourd'hui un discours passionné au Parlement Européen pour expliquer qu'il allait proposer des mettre en place des réformes (il a évoqué la fin des abus dans le domaine des pré-retraites, et une répartition plus équitable de la charge des impôts), mais aussi que l'Europe devait une nouvelle fois faire preuve de solidarité, comme elle l'avait fait à Londres en 1953, lorsque l'Allemagne s'est vue soulagée d'une grande partie de sa dette qui a été annulée.

Notre ex-Premier Guy Verhofstadt, qui est aussi le président de la ALDE, le groupe des Libéraux et des démocrates au Parlement européen, lui a répondu sur un ton passionné:
« Monsieur Tspiras, bienvenue. Vous voyez, vous n'avez rien à craindre du Parlement européen. Vous aviez refusé de venir au début. Je me disais: 'Qu'un aussi grand démocrate comme M. Tsipras redoute le débat, cela ne peut pas être vrai. Et vous êtes là. Donc je suis content que vous soyez là. (…)
Vous avez dit que les Grecs avaient fait des efforts énormes. Et c’est vrai. Mais le problème n’est pas là : c’est la classe politique grecque qui n’a pas fait assez d’efforts dans le cas de la Grèce. (…)
Je suis en colère, parce que vous parlez de réformes, mais ne voyons jamais aucune proposition concrète de réforme ! Et je suis en colère, parce qu’en fait, nous avançons comme des somnambules vers le Grexit. Cela fait déjà 5 ans que nous avançons à tâtons, avec le soutien et l’aide (et nous les entendons) des gens de l’extrême droite. Maintenant, j’ai l’impression que nous ne marchons même plus à tâtons, mais que nous courons vers le grexit. Mais ce n’est pas vous, ou nous, qui allons payer la note : ce sont les citoyens grecs ordinaires qui vont payer la facture du grexit !
Si nous voulons l’éviter, il n’y a qu’un seul moyen possible (…), c’est que vous veniez dans les prochains jours, dans les 48 prochaines heures avec un package de réformes crédibles, et cela ne signifie pas ‘Oui, je veux faire cesser le clientélisme et ainsi de suite’, non, cela signifie que vous établissiez une feuille de route, un calendrier clair, pas des intentions qui ajournent les différentes réformes dont nous avons désespérément besoin en Grèce.
Et laissez-moi vous dire les 5 choses que vous avez à faire. (…) D’abord, mettre fin au système du clientélisme. Pour cela, vous devez mettre en place une législation actuellement inexistante. Et pas seulement pour le clientélisme passé, parce qu’il y a deux semaines, quand 13 directeurs devaient être nommés au ministère de l’Education, comme par hasard, 12 d’entre eux venaient du parti Syriza [le parti de Tsipras, ndlr], et il n’y en avait qu’un dont on ne connaissait pas l’affiliation. C’est la réalité : vous utilisez le système. Vous tombez dans le piège dans lequel le Pasok [Le parti socialiste grec qui était au pouvoir jusqu’en 2012 en Grèce, ndlr] qui était aussi le grand parti qui devait changer la Grèce après le régime des colonels. Pendant des années et des années, ils ont utilisé le système du clientélisme à leur propre bénéfice.
Vous devrez réduire la taille du secteur public. Je sais que c’est difficile pour quelqu’un de gauche, mais il faut le faire ! Parce que 800.000 fonctionnaires, ça ne peut pas marcher !
Vous devez transformer les banques publiques pour les faire entrer dans le secteur privé.
Vous devez ouvrir les marchés et les professions pour les jeunes. Nous n’avons pas de législation. Mettez une législation sur la table pour ouvrir au moins une dizaine de professions qui sont trop fermées dans votre pays.
Et enfin, proposez de mettre fin aux privilèges dans votre pays, ceux des armateurs, de l’armée, ceux de l’Eglise orthodoxe, (…) les privilèges des îles grecques, et les privilèges des partis politiques dans votre pays à ne pas oublier, qui reçoivent quotidiennement des prêts et de l’argent de banques publiques quasiment en faillite. De même Syriza, votre parti, reçoit cet argent.
Ce que je vous demande, c’est de rassembler tout ça dans un package crédible et de le mettre sur la table dans les prochains jours, et je suis sûr que de l'autre côté, du côté européen, nous serons prêts à trouver une solution pour tous ces problèmes. Mais cela doit être fait de cette manière e vous pouvez le faire, parce que jamais un Premier ministre en Grèce n’a bénéficié d’un mandat aussi fort que vous. Vous avez même gagné un nouveau mandat : vous avez gagné les élections, et vous avez gagné le référendum. Vous êtes donc dans une position unique, et le seul politicien grec à pouvoir mettre fin à ce système en Grèce.
Et je vous dis cela, à vous, nous aussi, nous avons des responsabilités. Nous devons, à mon avis, effectuer une remise de dette autant que possible. Mais tout d’abord, vous devez venir avec un package de réformes. Et il n’est pas question de discussion du type « qui de l’œuf ou la poule est venu en premier ». Et vous avez le choix, et c’est ma conclusion. Le choix que vous avez est très simple.
Comment voulez-vous que l’on se souvienne de vous ? Comme un accident électoral, qui a appauvri les gens de son pays ? Ou voulez-vous que l’on se souvienne de vous, Monsieur Tsipras, comme un véritable réformateur révolutionnaire dans la tradition de Tricoupis et Venizelos (je ne parle pas de Venizelos du Pasok, le nouveau, je parle du « vrai » Venizelos, le grand dirigeant d’entre deux guerres, un libéral, qui a modernisé ce pays). C’est le choix à faire.
Et je sais ce que votre peuple veut : 80% de votre peuple veulent rester dans l’Europe et dans la zone euro. Montrez que vous êtes un vrai dirigeant politique et non un faux prophète. Faites-le ! »

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=guy-verhofstadt-a-alexis-tsipras-voici-les-5-choses-que-vous-devez-faire-pour-que-lon-se-souvienne-de-vous-comme-dun-vrai-dirigeant-politique-et-non-comme-dun-faux-prophete&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 09/07/2015

L’Europe, combien de divisions? (Vincent Engel)

Le projet européen traverse une crise majeure dont l’issue est pour le moins incertaine. Les récentes décisions du gouvernement polonais sont les derniers coups de butoir en date à un édifice politique qui se voulait garant de paix, de valeurs et de développement, et qui semble n’être plus qu’un agglomérat disparate de beatniks dessaoulés, écrasés sous les factures et les fuites d’eau…
Mais qu’est-ce que le projet européen, et qui l’anime ? On peut lire l’Histoire de différentes manières ; j’en proposerai deux qui s’opposent, et qui peut-être ont coexisté et coexistent encore.
►D’un côté, d’authentiques idéalistes, des utopistes actifs déterminés à tirer une fois pour toutes les leçons d’une deuxième guerre mondiale (mais d’abord européenne), et à garantir l’humanité contre le retour des conflits autant que du fascisme, ou toute autre idéologie totalitaire ;
► de l’autre, les forces plus ou moins occultes qui dominent la finance internationale et les multinationales, autrement dit les zélateurs d’un néolibéralisme débridé, à la recherche incessante d’un espace économique toujours plus large, plus lâche, plus favorable à leurs intérêts. Les partisans actifs de la première vision se retrouvent, pour la plupart, parmi les députés européens (mai tous ne le sont pas) ; ceux de la seconde se font représenter par les lobbies, mais aussi par les gouvernements et les ministres qui siègent aux autres instances européennes, voire par des députés animés par des intérêts particuliers plutôt qu’européens. Et la structure européenne dessinée par les derniers traités conduit, au mieux, à l’immobilisme, à cause de l’opposition de plus en plus forte entre ces deux camps, et au pire, à la victoire des seconds.
► D’autant qu’entre eux, se sont glissés les partisans d’une troisième voie : les « eurosceptiques », représentant remarquablement les forces et les faiblesses de la démocratie. Démocratiquement, il est possible d’envoyer dans un parlement des ennemis de la démocratie. Cela s’est passé en Italie dans les années 1920, en Allemagne dans les années 1930. Cela a conduit ces deux pays au suicide démocratique et à l’instauration de régimes totalitaires sur les méfaits desquels il est inutile de revenir. Le Parlement européen doit désormais compter avec des élus dont le but avéré et avoué est la destruction de l’institution et du projet européen, dont ils tirent leur subsistance aussi longtemps qu’il sera nécessaire. Comme si, dans le conseil d’administration d’une entreprise, on retrouvait des administrateurs représentant les intérêts d’une autre compagnie, et dont l’objectif serait de conduire l’une des deux à la faillite. Ou comme des cellules cancéreuses qui se repaissent de l’organisme à la destruction duquel elles sont cependant attelées. Mais la métaphore médicale a ses limites : les cellules cancéreuses meurent avec leur victime ; les députés eurosceptiques n’auront évidemment aucune peine à retrouver un poste dans leur État, auréolés de surcroît de leur triste victoire.

L’Europe, d’un bout à l’autre
Les divisions de l’Europe sont désormais plus nombreuses, sans doute – et du moins en importance – que les éléments d’union. Entre le Grexit et le Brexit, on voit se jouer une première ligne de fracture : d’un côté, ceux qui entendent profiter de l’Union en donnant le moins possible (comme on le dit couramment, le beurre et l’argent du beurre, sans oublier, pour les plus gourmands, le c… de la crémière) ; de l’autre, ceux dont on aimerait se débarrasser, comme d’une succursale peu rentable, ou que l’on ne gardera qu’après avoir offert à des entreprises privées les quelques richesses dont ces pays avaient encore le contrôle. D’une certaine manière, avec la Grèce, on assiste à la forme moderne du néocolonialisme tel qu’il s’exerce depuis les indépendances en Afrique ; les pays européens les plus riches, mais surtout certaines entreprises supranationales, bancaires et autres, s’accaparent les richesses des pays « conquis », ne laissant au gouvernement local que les dettes et les secteurs déficitaires.
La crise de 2008 est sans doute le point de départ visible de ces divisions, mais je ne crois pas aux événements subits. Comme François Jullien l’explique bien pour faire comprendre les différences entre la pensée chinoise et la pensée occidentale, les forces de destruction du projet européen sont à l’œuvre sans doute depuis sa création, et elles ne sont pas toutes inscrites dans un projet politique au sein des institutions. Le premier courant antagoniste, c’est la libéralisation excessive des banques et des marchés, et la toute confiance accordée à ces derniers – le mythe absolu et mortifère de l’autorégulation des marchés. 2008 a conduit les gouvernements à sauver des banques qui s’étaient comportées comme des pirates sans scrupule, de surcroît incompétents. Conséquence : des politiques d’austérité dont la plupart des économistes sensés reconnaissent aujourd’hui l’inefficacité voire le danger, la privatisation accrue des services publics, un sentiment de malaise de plus en plus grand dans la population, la montée du populisme et de la défiance vis-à-vis de l’Europe et des politiques.
Mais quelle Europe ? C’est bien le problème. L’Europe existe à géométrie variable : il n’y a pas un responsable politique, dans quelque pays que ce soit, qui n’ait utilisé cette carte si facile qui consiste à prendre à son compte les acquis européens tout en rejetant sur l’Europe la responsabilité de ce qui ne va pas.
Aujourd’hui, une autre forme de terrorisme (car l’action irresponsable des banques est aussi criminelle que celle du terrorisme djihadiste, même si les moyens et les objectifs diffèrent) conduit à nouveau les gouvernements à appauvrir la population et à prendre des mesures qui vont accroître les déficits et saper encore davantage ce qui reste de notre démocratie. La crise des réfugiés – j’insiste sur le mot, ce ne sont pas des « migrants », mais des réfugiés qui, selon les lois internationales, doivent trouver abri et aide dans les autres pays – n’a fait qu’exacerber le malaise. Schengen est moribond, le racisme et l’antisémitisme remontent et se manifestent sans vergogne, le nationalisme le plus étriqué et le plus contraire à l’esprit européen triomphe. On a ressuscité les peurs ancestrales de « déferlement barbare », de « préservation de la race blanche », de « défense de la Vraie Religion ». Était-ce vraiment pour en arriver là que sont mortes des dizaines de millions de personnes, et qu’en meurent aujourd’hui encore des dizaines de milliers ?

L’Europe succombera-t-elle une fois encore aux tentations du fascisme ?
La seule loi qui règne désormais est celle de la finance et de l’économie. Nous continuerons à faire des affaires avec l’Arabie Saoudite aussi longtemps qu’elle sera riche et qu’elle nous achètera des armes ou d’autres biens. Nous ne dirons jamais clairement à la Hongrie, à la Pologne ou à d’autres pays qui suivent le même cheminement vers les nouvelles formes de fascisme qu’ils ne peuvent pas rester dans l’Europe, parce que les liens économiques et financiers sont trop étroitement noués et que les délier serait trop coûteux. L’Angleterre va négocier au prix fort son maintien dans l’Europe – et le prix sera la déliquescence encore accrue du projet européen. La Pologne, la Hongrie et d’autres pays vont continuer à détricoter la démocratie dans leurs frontières et vont planter plus profondément dans le continent les germes du retour du fascisme, qui se prépare partout.
Le projet européen n’aura-t-il été qu’un jeu éphémère pour enfants gâtés ? Philippe Destatte (et tant d’autres, qui ont du mal à se faire entendre) le dit clairement : le fascisme revient en force, parce que, dès son origine, le fascisme est un mélange sulfureux de socialisme, de nationalisme et de révolution, un « surnationalisme » où la nation se définit comme un ensemble homogène, racialement et religieusement, un espace fermé, un « club » sélectif et interdit d’accès à tout étranger – définition radicalement opposée à celle des Lumières, pour qui la nation est un projet auquel quiconque a le droit d’adhérer.
Contrairement au communisme, le fascisme n’est pas opposé à la finance et à l’économie libérale. Les entreprises qui nous gouvernent se contrefichent de la démocratie et ne l’invoquent que si elle s’avère un argument de vente utile. La « soft dictature » qui est en train de se mettre en place, avec la complicité souvent inconsciente d’une majorité de citoyens manipulés par la peur – économique et sécuritaire – et par le populisme primaire qui remplace toute forme de pensée critique et autonome, ce fascisme « new fashion » fera, comme il l’a fait dans l’entre-deux-guerres, son lit du projet européen et de la démocratie.
Sans doute l’Europe a-t-elle grandi trop vite, et l’élargissement à 27 était prématuré. Mais il ne sert à rien de regretter ; il faut agir pour sauver ce qui doit l’être. Quoi ? La démocratie, d’abord, et un projet européen réel, fondé sur le partage de valeurs et de richesses, ancré sur les citoyens. Je n’en ai rien à faire de la « souveraineté » nationale ; mais je veux défendre la souveraineté citoyenne, de tous les citoyens européens, qu’ils le soient de naissance, par choix ou par nécessité. Cela signifie : mettre un terme aux privatisations ; relancer un véritable service public ; fonder une législation fiscale unique au profit des citoyens et non des entreprises supranationales ; donner un véritable pouvoir au parlement européen et réduire considérablement celui des gouvernements nationaux ; appliquer au quotidien les valeurs que nous revendiquons, à commencer par l’accueil des personnes en danger et par l’aide aux plus démunis, aux plus fragilisés.

http://www.lesoir.be/1101921/article/debats/chroniques/2016-01-24/l-europe-combien-divisions

Écrit par : L'enfoiré | 24/01/2016

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