Pataques à Cadaquès (19/09/2025)
Quand Magritte rencontre Dalí, les enquêtes ont un grain de folie !
Le peintre René Magritte, sa femme Georgette et leur petite chienne Loulou partent à Cadaqués chez leurs amis Dalí et Gala, où un meurtre reprenant la mise en scène exacte d'une peinture du grand maître vient d'être commis. Pendant ce temps, l'extravagant Salvador Dalí savoure un homard au chocolat !
Neuvième et dernier roman de la série "Les Folles Enquêtes de Magritte et Georgette".
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La vie de Dali
Entre art et extravagance, Salvator Dali incarne, à lui seul, l’excentricité et la créativité débordante. Figure emblématique du surréalisme, il a légué un héritage culturel immense ainsi qu’une manière de vivre affranchie du regard des autres.
Il naît en 1904 à Figueres, dans la province de Gérone, au sein d’une famille aisée. Très tôt, il se distingue par une imagination foisonnante qui façonne chez lui une personnalité singulière. La mort de son frère, survenue avant sa naissance, a marqué toute sa vie. Ses parents voyaient en lui une sorte de réincarnation de l’enfant disparu et ne manquaient pas de le lui rappeler. Une situation qui a exercé une grande influence sur sa personnalité.
Dès son plus jeune âge, crayon et pinceau semblaient être le prolongement naturel de sa main. À dix ans, il passait son temps à peindre, habité par une attention obsessionnelle au moindre détail. En 1922, il s’installe à Madrid, où il rejoint la Résidence des étudiants, véritable foyer intellectuel et artistique de la capitale espagnole. Il y fréquente notamment le poète Federico García Lorca et le réalisateur Luis Buñuel. Entre échanges passionnés et créations, il s’impose avec une aisance naturelle. Dans le surréalisme, il a le sentiment de trouver enfin sa place dans le monde. Inspiré par Freud, il mêle rêves, bizarreries et symboles énigmatiques dans des toiles qui paraissent venir d’un autre univers. En 1931, il peint l'un de ses plus célèbres tableaux, "La Persistance de la mémoire". Ses montres toutes molles continuent encore aujourd’hui de captiver le monde.
De la peinture, il se lance dans les sculptures, le cinéma, la mode, l'illustration en explorant tous les terrains. Aux côtés de Buñuel, il réalise les films muets en court-métrage
"Un chien andalou" (1929).
"L'âge d'or" (1930)
Puis, il participe à des projets avec Alfred Hitchcock et même Disney....
"La maison du docteur Edwardes" (1945)
"L'aventure prodigieuse de la dentelière et du rhinocéros"
En 1929, Gala, de son vrai nom Elena Ivanovna Diakonova, est entrée dans sa vie et n'en est jamais repartie. Muse, épouse et obsession, elle devient l’objet de sa vénération et la figure centrale de nombreuses de ses toiles.
Mais, il revient sans cesse vers son havre d’origine : la Costa Brava. Sa maison de Portlligat et le château de Púbol sont à la fois des refuges et des sources d’inspiration, toujours liés à Gala. Avec sa moustache effilée, ses déclarations provocatrices et ses apparitions théâtrales, il est un personnage à part entière ne se contentant pas de peindre le surréalisme. Il l'incarne dans chacun de ses gestes en transformant sa propre personne en spectacle vivant. Dans les années 40 et 50, il s’impose bien au-delà des cercles artistiques. L’Amérique l’acclame, l’Europe l’adopte et ses expositions attirent des foules considérables. Plus qu’un peintre, il devient un véritable phénomène médiatique. La mort de Gala en 1982 le plonge dans une profonde détresse. Affaibli, privé de son élan et de sa joie, il s’éteint en 1989 dans sa ville natale de Figueres, laissant derrière lui son imagination à son image dans le lieu à la fois insolite et lumineux de son "Théâtre-Musée" à Figueres. Dans la crypte, il repose désormais, entouré d’œuvres imprégnées de son esprit à chaque recoin. Montres molles, paysages irréels et personnalité hors du commun ont fait de lui, une figure éternelle. Il continue aujourd’hui, à travers son art, d’inspirer et de déstabiliser le monde entier.
"Gala Dali - la muse libérée"
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Le surréalisme de Dali et de Magritte
Le surréalisme, tous deux l’abordent mais de façons très différentes.
Salvador Dalí a un style visuel très détaillé proche des maîtres classiques comme Léonard ou Velázquez, réalistes dans l’exécution mais irréelles dans les thèmes. Ses paysages oniriques, déformés, psychanalytiques inspirés par Freud. Il plonge dans l’irrationnel et l’inconscient qui va des visions hallucinatoires aux rêves fiévreux pour explorer du subconscient au désir, de l’angoisse aux pulsions cachées.
René Magritte a une peinture plate, sobre, nette, froide sans recherche de virtuosité académique. Il peint des objets du quotidien qu'il juxtapose de manière étrange. Plus rationnel et conceptuel, il joue sur les paradoxes entre mot et image ou sur des situations logiques mais absurdes en remettant le doute dans la perception de la réalité et le rapport au langage sans plonger dans l’inconscient.
C'est dire que la rencontre entre Dali et Magritte risque de ne pas être évidente
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Extraits de "Pataquès à Cadaquès"
Le couple René et Georgette Magritte sont invités par Salvator Dali à Cadaquès où il vit avec Gala.
- Dali : "Chère Margueritte, venez dès que vous pouvez, pour enquêter sur un meurtre qui a eu lieu près de chez moi. Je n'ai pas confiance dans la policia. On a retrouvé un cadavre attaché à une croix, comme dans ma peinture du Christ de Saint Jean de la Croix. Gala et moi nous vous attendons ainsi que votre épouse Georgette. Le chihuahua, vous pouvez le laisser chez vous. Gala est allergique aux poils de chiens". signé Salvador Dali. J'avais confondu Margueritte avec Magritte dont j'admirais la peinture équivoque de son temps. Je haïssais la liberté. Etre en prison était un délice et permet de savourer la vie en évitant les gens sans structure morale ni cohésion. J'aurais voulu qu'on m'apporte une baignoire remplie de goudron avec un poisson dedans, une fenêtre qui ouverte, aurait vu sortir Dââli avec une fourrure spéciale en tenant une canne à pêche, solidifiée à cause de la température que j'aurais vendu 50.000 dollars. Mon intuition phénoménale s'était manifestée avec "L'Angelus" de Milet. Je peins des montres molles parce que je suis mystique. Je ne suis pas un assassin, je suis artiste. Mon smoking aphrodisiaque a créé mon succès à l'expo surréaliste de Londres où j'avais prononcé un discours à l'intérieur d'un scaphandre pour figurer le subconscient. Ici, une moitié des habitants m'admire et une autre me prend pour un clown. La société est monstrueusement cynique si naïvement inconsciente qu'elle joue au sérieux pour cacher sa folie. J'ai parlé avec le plus grand sérieux des questions transcendantales sans me douter du ridicule de la situation. Il suffit d'y penser pour être à l'abri de tout ce qui peut me perturber en tant que pervers et débauché. Le jour où l'église aura compris que l'humour accroche les ailes des anges, elle se remplira d'hommes de foi et pas de culs-bénits. C'est celui qui désobéit qui fait changer les choses, pas l'intégriste comme le Padre Pablo ou et la psychorigidité de sa femme de ménage. Je teste tout pour savoir et avoir un rapport bizarre avec la mort et un côté provocateur. L'informe et le laid seraient déifiés par la paresse".
- Padre Pablo : "Senor Dali, Vous avez introduit le vice à Cadaquès. Nous étions tranquilles avant votre arrivée et à cause de vos délires sexuels, des femmes de mauvaise vie que vous avez attirées chez vous, des couples ont divorcé. Vous avez créé un enfer dans ce qui était un paradis. Que Dieu vous maudisse. Et que le diable vous emporte et votre épouse dépravée", signé Padre Pablo.
- Gala : "Je préfère penser qu'il n'y a rien après la mort comme avant la naissance. J'ai peur des fantômes et du diable dans une mixture pour que la vie ait un sens et que la fin ne nous traumatise pas. Croire fait du bien à certains. Pour moi, pas. Dans une sotte prétention à croire que l'on connait les limites de la pensée. Each man kills the thing he loves".
Le décor est planté. Les personnages sont typés. La trame de l'histoire et le scénario peuvent commencer.
Les peintures de Dali ont un lien direct avec l'affaire criminelle, dont je ne dévoile rien à part, un seul indice pour dire que "souvent l'instigateur d'un crime et son exécuteur ne sont pas les mêmes personnes".
Après la résolution de l'affaire criminelle, Le(s) crime(s) résolu(s) René et Georgette Magritte ont repris le train pour Bruxelles, contents de retrouver la maison rue des Mimosas à Schaerbeek, les petits plats simples, ses stoemp carottes, ses croquettes de crevettes, sa compote de pommes en tartes, son jardin sous la pluie, ses promenades matinales, ses copains à la "Fleur en papier doré" pour jouer aux échecs et Greenwich derrière la Bourse pour inventer de nouvelles images à peindre teintées de mystères en se moquant de ceux qui tentent d'expliquer sa peinture. "Alice au pays des merveilles" fascinait Dali et Magritte en symbolisant l'éternelle enfance même si tout a une fin.
A la fin du livre "Pataquès à Cadaquès", Nadine fait des remerciements à ceux qui ont participé à l'écriture de sa série.
Elle fait une exclusion pour Amanda Lear qui n'a jamais répondu à ses lettres.
Amanda Lear a aujourd'hui 86 ans.
Par ses innombrables déclarations divergentes, sa véritable identité et ses origines ont donné lieu à de nombreuses informations contradictoires, et à des doutes sur une supposée transidentité. Ces éléments ont contribué à établir sa notoriété.
Il y a plusieurs années, invitée par Jean-Pierre Foucault, elle avait raconté sa liaison avec Dali dans un livre.
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"Les Folles Enquêtes de Magritte et Georgette"
Sa série "Les Folles Enquêtes de Magritte et Georgette" s'est construite entre 2021 et 2025 par Nadine Monfils.
J'en avais parlé au sujet de Bruxelles dans Nom d'une pipe et à A Knokke-le-Zoute.
Les revoilà.
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Réflexions du Miroir
Etant Bruxellois comme Nadine Monfils, je suis évidemment très réceptif à cet humour déjanté, mêlé de belgicismes.
En mai, j'écrivais "Les Mystères de Bruxelles".
Début septembre, j'étais à Gran Canaria et je m'y suis réservé "Pataquès à Cadaquès" pour mes vacances. Par télépathie ou par téléportation, je revivrais ce que j'avais vécu dans différents anciens vacances à la Costa Brava et à Cadaquès que j'ai repris dans le billet "L'égérie de Salvador Dali" et avec les photos du "Théâtre-Dali" qui m'avaient accompagnés lors de vacances en Catalogne"..
Comme j'aime aussi l'esprit surréaliste de Magritte, j'avais écrit en parallèle plusieurs épisodes dans une "Epopée surréaliste de Magritte aux Canaries" en associant mon voyage au leur, en les déplaçant dans le temps et dans un espace qu'ils n'avaient jamais connu.
On apprend à la page 107 du livre que Michel Bussi est l'écrivain contemporain préféré de Nadine Monfils.
J'ai lu quasiment tous ses livres. Son avant dernier "Les Assassins de l'Aube" en Guadeloupe, je l'ai lu, tout haut, par chapitres entre 2024 et 2025.
Je lirai bientôt "Les ombres du monde".
Un échange peu courtois avec Nadine, après le roman Knokke-le-Zoute, m'avait détourné d'elle et de la suite des "Folles Enquêtes de Magritte et Georgette". Elle avait pris la mouche en parlant d'argent. Je n'étais pas son ami, m'écrivait-elle. D'où ma question "Faut-il être ami pour se parler ?". Il est vrai que je signais "L'enfoiré" à cette époque ce qui m'avait rendu probablement assez suspect à ses yeux.
Au début de 2025, je l'ai revu à la Foire du Livre. Elle avait tout oublié. Comme quoi, il ne faut jamais rester sur un à priori toujours douteux.
Je pensais que son dernier roman de la série aurait été celui à Montmartre où Nadine vit actuellement. Non, son dernier de la série fut donc "Pataquès à Cadaquès".
Le 2 mai, elle était invitée par le journaliste François De Brigode à "Culture en prime", a répondu aux questions que l'on pouvait se poser sur elle.
Cet interview, je l'avais mentionnée dans un billet tout à fait synchronisé avec le sujet de "L’intelligence en top-down ou en bottom-up".
L'humour noir n'a jamais été très présent dans la série.
Le cactus en apporte tous les jours
ChatGPT imagine l'humour noir lors d'une rencontre de Dali avec Magritte
Dans le café enfumé "Fleur en papier doré", Magritte fixe son chapeau melon posé sur la table. Dalí, moustache hérissée, agite une cuillère dans un verre de cognac.
- René, pourquoi toujours peindre des pommes géantes qui cachent des visages ? Tu caches un cadavrre derrière, avoue ! demande Dali à Magritte.
- Non, Salvador. J’essaie simplement de rappeler que la réalité n’a aucun intérêt. Une pomme est plus utile morte dans un tableau que vivante sur une table.
- Ah ! Moi je préfère les montrres molles, elles fondent comme des cadavrres oubliés au soleil.
- Charmant. Chez toi même l’horloge demande l’euthanasie.
- Exactement ! Et puis, une montrre molle ne donne jamais l’heurre de sa propre mort. C’est le comble de l’élégance !
- Tu es ridicule. Tes montres ressemblent à des cadavres de camembert.
- Merci ! C’est le plus beau compliment qu’on m’ait fait. Le camembert est l’odeur de l’immorrtalité française.
- Immortalité ? Moi je préfère mes hommes en chapeau melon : on ne sait jamais lequel est déjà enterré.
- Ah ! Tu caches les zombies dans la respectabilité bourrgeoise. Sublime. Moi, je les mets directement dans le désert.
- C’est peut-être la seule différence entre nous : toi tu fais fondre le temps, moi je le camoufle. Mais au fond, on peint tous les deux des natures mortes… sauf que les natures, chez nous, ont déjà signé leur acte de décès.
- René, dis-moi… si tes hommes en chapeau melon se suicidaient tous en même temps, tes toiles deviendraient enfin rréalistes ?
- Peut-être… mais au moins, ils mourraient en costume, avec dignité. Pas comme tes montres, qui se liquéfient comme des cadavres au soleil, puants et informes.
- Hahaha ! Mais c’est magnifique ! Moi, je célèbrre la décomposition. L’odeur de la charogne est plus honnête que le parfum de tes pommes.
- Toi tu veux exhiber la pourriture, moi je préfère lui mettre un chapeau. L’élégance, même dans la tombe.
- Quelle hypocrrisie ! Le bourgeois finit dans le cercueil, et son melon devient un pot de fleurs pour les vers.
- Et toi ? Tes montres finissent toutes par ressembler à des cadavres de mollusques échoués. Tu n’es qu’un peintre de fruits de mer morts.
- Exactement ! Mais mes mollusques sont éterrnels. Les tiens, ils pourrrissent dans les caves des collectionneurs, à côté de leurs bouteilles de vin et de leurs squelettes familiaux.
- Tant mieux. L’art ne sert pas à vivre, Salvador. Il sert à décorer la chambre froide.
- Alors trinquons ! À la mort, notre mécène le plus fidèle.
- Santé. Et que le premier ver qui viendra nous ronger ait le bon goût d’aimer la peinture.
L'autodérision, un produit de la belgitude
Pour célébrer 70 ans de télévision en Belgique, la Sonuma proposait l’évolution fascinante de Bruxelles depuis 1957.
Excellente occasion de revoir les petits et grands événements qui ont marqué la vie quotidienne des Bruxellois que Nadine Monfils devrait se rappeler et apprécier.
"Bruxelles, une ville qui se construit" (clic)
Allusion