29/08/2022
Humour noir
Dernier billet dans la catégorie "L'été léger".
Les vacances sont une parenthèse dans le temps pendant laquelle on tente de tout oublier.
A la rentrée, tout recommence là où on a laissé les problèmes au frigo.
Du microcosme de la virtualité d'Internet au macrocosme de la réalité, quelques histoires dissonantes et anecdotes sont à raconter. Il y a tellement de matières, tellement de champs d'investigation dans l'expérimentation en faisant preuve de philosophie, de psychologie, de perspicacité, d'humilité, de curiosité et d'humour pour que cela ne devienne pas un véritable foutoire dans notre système existentiel.
C'est ce que ce billet se propose de réunir, truffé par quelques textes lus à haute voix pour ajouter un son expressif à la lecture.
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Rappels de l'été et remise en formes
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La cancel culture
La cancel culture, la culture de l'effacement, de l'annulation, est une pratique consistant à dénoncer publiquement des individus, groupes ou institutions responsables d'actes, de comportements ou de propos perçus comme inadmissibles, en vue de les ostraciser.
Une mise au ban de la société dans les comportements et communautés, éradiquent les avatar du politiquement correct et en gagne le monde physique et les médias sociaux depuis les années 2010.
La raison est simple à comprendre: le mal-être est plus communicatif que le bien-être et on va de crise en crise.
De qui va-t-on dire du mal? se posait la question les Vamps en 2010.
Le climat est anxiogène. Les extrémismes politiques de tous bord entraînent des violences qui, sans relation évidente de cause à effet, représentent une véritable métaphore avec le climat.
Si on suit cette pratique, il n'est plus question de créer, de rire de la mort, de la vie, des hommes, des religions ou des genres. Des tranches de vie d'un inintérêt phénoménal remplissent les réseaux sociaux sans qu'on puisse y réagir de façon intelligente sans risquer le lynchage grossier. Un mot, une phrase, un détail sont interprétés en parallèle pour dénigrer dans un euphémisme hypocrite empli de préjugés et de stéréotypes injustifiés. Réécrire l'histoire est impossible alors on invente le présent et on prépare l'avenir avec sa propre compréhension des phénomènes. Les vrais débats devraient se construisent via l'égalité, la liberté et le respect de chacun envers les autres, mais ce n'est plus le cas.
C'est une guerre organisée par des empêcheurs de parler et d'écrire qui revendique la liberté d'expression mais à leur seul but de faire de la propagande de leurs propres idées avec le mépris des autres. Et si on tentait de le contrer la morosité par une psychologie positive comme si on était en vacances permanentes?
Une préversion de ce billet envoyée en France avait été commentée ainsi: "Vous les Belges vous avez une résilience à la tragédie qui vous rend si sympathiques...".
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La psychologie positive
Ce précepte américain dit qu'il faut être heureux pour vivre, presque par obligation.
George Eastman de Kodak a changé les faces et la donne. Ni au profit du dentiste, ni de celui du prothésiste, mais bien pour raison de marketing du producteur de tout ce qui construit une photo. Une gueule qui rase les murs, ne fait pas vendre des films. Avant lui, on ne souriait pas sur les photos de famille. Le bonheur fait vendre. La "Kodak Girl" était là pour faire photographier ce que l'on n'avait pas encore pensé ou osé faire: photographier les petits-enfants, la famille lors des promenades et des sorties sous le soleil.
Ce Mardi sur ARTE, le Thema a pour titre "Le business du bonheur".
(clic sur l'image ci-dessous)
(1)
La psychologie positive, conceptualisée aux États-Unis à la fin des années 1990, s’est imposée en Europe par le biais du management d'entreprise, proche du développement personnel.
Trouver son "moi authentique", cultiver ses forces intérieures, juguler ses émotions négatives et développer son optimisme sont les préceptes du développement personnel par le bonheur comme un choix ne dépendant pas de contingences extérieures religieuses mais d’une initiative proactive.
Hypothèse réfutée par de nombreux sociologues européens qui y voit un terreau favorable à la culpabilisation et à l’idéologie méritocrate. La psychologie positive fait même le lit du conservatisme qui tend à normaliser les inégalités sociales. "Si vous êtes pauvre, c’est que vous l’avez choisi". Les chercheurs européens sceptiques n'ont pu l'empêcher par le biais du secteur privé et des entreprises qui ont adopté les techniques de management américaines avec le "Team building" pour favoriser l’émulation de l’esprit d’équipe, de signes de reconnaissance positifs pour encourager les bons comportements et l'embauche de "chief happiness officers", responsables du bonheur au sein des sociétés.
Bien sûr, cette dérive existe mais est-elle suffisante d'effacer totalement tous les principes protecteurs et bénéfique à la santé mentale?
Les concepts américains, quand ils arrivent en Europe, ont dérivé parfois complètement de leurs objectifs même s'ils s'en inspirent.
Aux Etats Unis, il faut réussir et prouver d'être les meilleurs, les plus purs et les plus durs comme le seraient des sauveurs de l'humanité. On y porte des teeshirt, avec la mention "Proud to be american". Cela peut s'expliquer par le fait que seulement 3% des Américains sont athées et donc neutres. Les psychothérapies behavioristes font dès lors partie de la culture américaine.
En Europe, rien n'est vraiment uni avec la dichotomie d'un parti démocrate opposé au parti républicain. Tout est spécifique aux gouvernements des Etats européens qui les constituent. Il y a une réticence et un scepticisme vis-à-vis de ces méthodes américaines par l'intermédiaire de différentes convictions politiques.
Pour s'opposer à ce scepticisme, les candidats aux élections doivent donner confiance aux électeurs par des promesses de bien-être même s'ils savent ne pas pouvoir tenir dans la réalité dans la suite. La déception des administrés est d'autant plus forte lors de leur exercice du pouvoir qualifié de mensonge par omission.
Pour évaluer le bonheur d'un population, Nicolas Sarkozy avait demandé un rapport à Joseph Stiglitz pour évaluer ce sentiment de Bonheur Intérieur Brut. Il n'avait rien apporté de véritablement concret, comparativement aux chiffres du Produit Intérieur Brut par habitant qui reste le seul indice de bonheur ou de malheur.
La bipolarité du caractère et la faible évaluation de soi, se retrouvent plus dans les risques de mal-être chez les Européens.
En 2016, j'écrivais successivement "Le bonheur, c'est toujours pour demain" et "Où se cache le bonheur?", billet dans lequel je donnais 56 moyens apportés par Emergences pour se sentir plus heureux ou moins malheureux.
A cette occasion, le 1er juin 2016, Thomas Gunzig y ajoutait une note positive avec un humour caustique
L'humour anglais du groupe Monty Python exprime aussi cette différence de perception: "Always look on the bright side of live" qui n'existe plus vraiment sur le continent européen.
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L'humour caustique
Sans pour cela arriver au bonheur, il y a l'humour qui peut calmer le malheur.
1. Souvenirs au théâtre des opérations.
Un de ces dimanche matin de "Weekend première", Charlotte interrogeait Franz Bartelt après avoir lu à haute voix un extrait du premier chapitre de son livre "Un mari idéal".
Pour rester conforme à son temps d'antenne, Charlotte n'a lu que le début du premier chapitre. La suite, je l'ai reprise et enregistrée moi-même
Préambule du livre: Il sont quinze à défiler, devant une assistance silencieuse et prisonnière de leurs sièges, pour lancer à la face du monde ce qu’ils ont sur le cœur ou l’estomac. Ils représentent la quintessence de l’esprit de notre pays et de sa langue si subtile. Figures éblouissantes de la mauvaise foi, de la mauvaise humeur ou de la mauvaise haleine, ils portent haut l’art de l’éloquence. Du critique de théâtre persuadé que sa plume est "une arme de destruction massive" qui aurait mérité une bonne guerre, à l’adepte de la politique de la chaise vide, en passant par un ancien surdoué jamais remis de sa découverte de la petite trompette rouge, ils forment une équipe de haute volée qui permet à l’auteur du Jardin du bossu de donner toute la mesure de son inspiration puisée au café du coin ou pas tellement plus loin. Pourquoi je devrais supporter les plaintes de tout le monde, alors que moi je ne me plains jamais de rien à personne. Ma longue expérience de la pensée positive me permet de résister à l'amertume de vivre avec un petit salaire, alors que j'ai une âme de riche. D'accord que je ne suis pas à plaindre, matériellement. J'ai hérité d'une usine de fabrication d'antidépresseurs en Suisse. Ce sont les meilleurs, les Suisses pour les antidépresseurs.
Pourquoi ce titre "Souvenirs du théâtre des opérations"?
La réponse se trouve dans le dernier chapitre avec le titre: "La cage à poule".
2. Adieu monde de brutes. Bonjour monde d'abrutis
Titre du livre de Dominique Watrin qui, jusqu'au-boutiste, tourne tout par l'absurde par la bêtise et la méchanceté.
Préambule: "Le monde des brutes, on le connaissait. Le monde des abrutis, on le découvre chaque jour un peu plus. Progressivement, inexorablement, le second s'installe dans les pantoufles du premier, avec son raz-de-marée d'égoïsme et de méchanceté, mais surtout de bêtise. C'est ce monde délirant que Dominique Watrin dévoile au grand jour dans un pamphlet humoristique noir. Pointant d'un doigt sale la prise de pouvoir des idiots sur les rouages de la vie, il décortique en 32 tableaux qui posent des réponses aux "Comment faire?" par autant de domaines contaminés par la stupidité. Le migrant indésirable, l'agriculteur encombrant, l'enfant tyran adulé, le pollueur impuni, le fasciste du clavier, l'exploiteur de misère assumé... chacun, victime ou bourreau, a droit à son couplet en ajoutant l'absurdité délibérée à l'absurdité imposée. Peu importe que ses propositions soient réalisables ou pas, il taille en pièces cette communauté des humains devenue invivable. En guide de comportement dédié à tous ceux qui veulent survivre dans une société à réinventer de fond en comble, c'est un traité prônant sarcastiquement de combattre la bêtise par encore plus de bêtise et la haine par davantage de haine. L'essentiel, pour lui, est de dénoncer et surtout de rire, rire jusqu'à l'ivresse de rire. En pointant du doigt le règne des abrutis, avant que ne s'installe la dictature des abrutis".
Le livre est construit sous forme de questions bizarres et de réponses qui ne le sont pas moins:
- Comment matérialiser son instinct de domination sur l’espèce humaine grâce à sa voiture, sans se faire ralentir par des règles de conduite désuètes ?
- Comment réhabiliter la pollution trop souvent décriée qui ne fait de mal à personne, sauf comme par hasard à ceux qui ne polluent pas ?
- Comment bien choisir son animal de compagnie pour éviter de devoir aller l’abandonner le long d’une route, parce que l’essence, ça coûte ?
- Comment consommer équitable pour tout le monde, mais surtout pour soi, parce que les autres, on s’en fiche un peu ?
- Comment rendre hommage aux victimes d’attentat de façon originale sans plomber la bonne humeur des survivants, c’est un minimum ?
- Comment préserver son honneur de parent en préparant l’échec scolaire de son enfant médiocre, on se demande de qui il tient ça ?
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L'absurde
Existe pour sortir des imbroglios idiots liés au malheur du monde.
Le cycle de l'absurde est un terme utilisé par Albert Camus pour désigner L'Étranger (en 1942), Le Mythe de Sisyphe (1942) et Caligula (1944) en s'opposant à Jean-Paul Sartre.
Pourquoi l'absurde doit pouvoir exister d'après Camus: (2)
Le sentiment de l'absurde n'est pas nouveau.
Il a déjà analysé et puisé dans toutes les philosophies européennes.
L'absurde est une technique fondamentale de la condition humaine. La concrétiser afin de pouvoir la dépasser se produit par une révolte tellement négative qu'elle en devienne positive pour contrer l'humeur négative.
Sans utiliser l'absurde et l'autodérision, on ne pourrait jamais connaître les prémices du bonheur et de l'optimisme.
Le bonheur se fait parfois par procuration ou par effet miroir.
Les jeunes enfants sans soucis, avant d'entrer à l'école, permettent d'oublier les ceux des parents en contrecarrant le burnout en entreprise ou aux grands-parents retraités en contrecarrant le bore-out en manque d'occupations.
Se connaître par la méthode de Socrate ne suffit pas ou plus.
Il faut déterminer ce qu'on vient faire dans le monde. Déterminer ce qu'on peut ou veut dans le jeu de la vie, représenté par ses semblables comme tentait de le faire Platon.
Retrouver une force interne pour oublier un passé douloureux qu'on ne peut pas changer. Ne penser qu'au présent avec courage. Garder des projets en réserve pour le futur. Convertir un travail par un hobby ou une passion.
Contrairement à ce que pense certains, être en bonne humeur tous les jours est de nature à exister de manière individuelle tout en ne dépendant pas de son environnement. "Aligner les idées saugrenues qui font du bien par mon potentiel imaginatif est sans limite comme la patience d'un chat empaillé", écrit Dominique Watrin. Pourtant, même en étant meilleur bon vivant avec d'autres, le chat empaillé ne parviendra pas nécessairement à transférer le message de voir les choses plus agréablement par la méthode Coué. Il est tellement plombé et sans bouée de sauvetage qu'il coulera dans les abîmes de l'esprit morose.
En fait, pour survivre dans la diversité des cultures, des principes et des langues, il faut prendre un recul personnel sur le temps et s'adapter par l'exorcisme à l'évolution pour ne pas périr prématurément en s'y laissant entrainer.
Dans le fond, c'est simple. Il suffit de n'accepter de réaliser que ce qu'on aime faire en transformant un travail qui a du sens en hobby et en postposant sous la pile tout ce qui ne l'est pas.
J'ai lu les trois billets écrits par Ronce de "La psychologie conservatrice" (1), (2) et (3) à laquelle je m'oppose sur certains points puisque je fais partie de ceux qu'on appelle "progressistes" dans le paradigme numérique même s'il se comporte en mouvement progressiste, toujours en quête de nouveauté et peut sembler négatif pour les humanistes conservateurs.
Peut-être, mais on ne revient jamais totalement en arrière.
"Le progrès, c'était mieux avant?" écrivais-je en 2014.
Non, quand je suis toctoc, Doc, je ne vais pas ni sur TikTok ni sur Instagram pour me soigner
.
Je n'y suis pas connecté. Je ne suis influencé par personne en particulier.
Un handicap n'est pas une barrière.
Pourquoi essayerais-je d'influencer quelqu'un d'autre si je n'y ai ni intérêt ni plaisir personnel à le faire?
Un autre documentaire ce mardi sur ARTE: "Instagram, la foire aux vanités" Avec ses deux milliards d’utilisateurs actifs chaque mois, 100 millions de vidéos et photos partagées quotidiennement, Instagram a créé la "pop culture" dans un chaos intégral avant que s'intègre le marketing d'influence.
Clic sur l'image ci-dessous si on veut voir ce qu'il en advient sur la santé mentale.
Vouloir ressembler à des personnalités pour plaire par des images qui sont là pour vous influencer est un non-sens. Puisque nous sommes tous différents, profitons en pour exprimer cette différence de manière indépendante.
Le cycle de l'imbécilité pouvait être ainsi bouclé exclusivement réservé à ses fans et rejeté par les autres.
La culture, l'écriture, l'humour et le sport en dilettante font parties de mes solutions de repêchage.
Laurence Bibot le disait à l'époque, dans un Café serré avec un humour sardonique
"L'humour est un sujet trop sérieux pour le plier" écrivais-je en 2017.
Le tort tue, le ridicule fait rire et régule.
Considérer qu'un jour sans un rire fou est une journée ratée est une doctrine personnelle.
"Vous avez dit philosophie (phase 1) et (phase 2)
Canicule, ridicule, recul, casse-cul, faux-culs... des mots qui riment tellement bien ensembles.
Le cactus a repris sa ligne de conduite avec le CODECO sur l'énergie
.
L'humour noir et le ridicule sont d'autres façons de réconcilier bonheur et malheur par une personnalité forte qui prend du recul.
Bien sûr, on peut retrouver la sérénité dans la musique métaverse de Loyd
Je préfère néanmoins l'histoire noire qui se cache derrière la chanson Marcia Baïla des Rita Mistouko
Elle se termine en dansant et convient parfaitement pour terminer ce billet.
PS: Préversion sur Agoravox.fr
Allusion
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Un clic sur l'image ci-dessous et le Mont-de-Piété vous offre une Balade dans un retour à l'été léger qui m'a été présentée ce samedi matin par Michel Horanger et Christian Stordeur
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Commentaires
Dominique Watrtin écrit :
Mieux vaut être Belge et complexé que Français et déprimé
La Belgique peut sauver les Français
Pourquoi tant de Français mettent-ils aujourd’hui le cap sur la Belgique ? D’autres ont-ils intérêt à les rejoindre au plus vite ? La Belgique est-elle la nouvelle terre promise de tous les délaissés de France ?
Posté en embuscade derrière la frontière belge, Dominique Watrin fait l’inventaire des principaux mécontents de l’Hexagone qui peuplent l’actualité, comparant ce qu’ils vivent chez eux et ce qu’ils peuvent espérer connaître en Belgique. Catégorie par catégorie : les électeurs, les riches, les homosexuels, les automobilistes, les Corses et bien d’autres... En les interpellant directement. Avec humour et autodérision ! Avec aussi des statistiques et des chiffres opportunément distillés, histoire de crédibiliser son propos.
Et la conclusion de chaque chapitre est sans équivoque : oui, la Belgique peut sauver les Français !
Un récit sans moules-frites
Dans ce pamphlet aux mots bien aiguisés, l’auteur dresse la liste des victimes de la République. Il s’applique à tracer à la hache les contours de leur mal-être et leur lance un message fort : venez en Belgique ! Une dénonciation humoristique frontale des principaux maux, apparents et cachés, qui minent une société française en crise et dégradent son image internationale. Une invitation à l’exil qu’il adresse aux Français sans ménager son propre pays, avec ses tares, ses lâchetés, ses accommodements avec l’absurde, ses compromis boiteuxet ses petits arrangements entre ennemis d’un jour, amis du lendemain.
Mieux vaut être belge et complexé que français et déprimé, c’est un plaidoyer caustique à l’approche originale qui évoque la France et la Belgique, sans béret ni baguette d’un côté, et sans moules-frites ni « Non peut-être ! » de l’autre. Pas de clichés, rien que des instantanés sur la réalité de deux pays, de deux mentalités et d’un voisinage doux-amer au cœur de ce vingt et unième siècle!
Liste des chapitres victimes
Chaque chapitre du livre s’adresse à une frange de la population française, victime (réelle ou imaginaire) d’une France qui trahit sa devise.Une suite de messages de compassion ironique mais sincère à l’égardtous ceux et celles, délaissés ou déçus, qui semblent de plus en plus nombreux et que l’auteur appelle familièrement « les cocus de la République ».
Ce sont, par ordre d’apparition :
Les électeurs
Les riches
Les homosexuels
Les automobilistes
Les étudiants
Les femmes
Les touristes
Les mourants
Les Corses
Les Belges
… avec un appendice final surprenant en guise de feu d’artifice du 14 juillet ET une liste de références (moyennement fiables) pour faire sérieux et documenté.
Une histoire de cocus
Mais qu’est-ce qui attire tous ces riches Français en Belgique ? L’absence d’impôt sur la fortune ? Incontestablement. Parce qu’il y a une différence majeure entre les deux côtés de la frontière. Au sud, les Français admirent plutôt les riches, mais la France, la République, les pourchasse. Et au nord, en Belgique, c’est l’inverse. Les Belges n’aiment pas trop les riches, mais l’État belge les préserve.
Nous, les Belges, on n’a pas la république derrière nous. Ou plus précisément la République ! Avec une majuscule. Les valeurs de la République, les principes de la République, les institutions de la République. Dans le débat sur le mariage homosexuel, on n’a pas osé parler des culs de la République, mais c’est probablement uniquement parce que le mot « cul » dévoierait ou trahirait le sérieux républicain.
Vu de Belgique, le jeu du permis à points paraît assez divertissant. Sauf pour celui qui n’a plus de points bien sûr. Ce n’est jamais drôle d’être éliminé d’un jeu, mais il faut être bon perdant. En fait, si j’ai bien compris, le permis à points, c’est un mélange de jeu de l’oie (puisqu’il se déroule sur un parcours semé de pièges), de Monopoly (puisqu’on joue avec des sous) et de Super Mario (puisqu’on a des vies, mais dans le cas présent, pour augmenter le suspense, chacun n’en a qu’une).
Et si c’était plutôt l’isolement qui rendait le Corse hermétique à la contrariété et inapte à la cohabitation avec toute présence humaine autre que sa mère, ses sœurs, ses frères et ses cousins, quand ils ne le regardent pas de travers ? Dans ce cas, la Belgique serait encore la solution. L’exil vers la Belgique le ferait passer d’une densité de population de 34 habitants par kilomètre carré (la plus faible de France métropolitaine) à 360 ! Une multiplication par onze du nombre de voisins ! Aucun doute, le réveil en musique techno à quatre heures du matin, les files d’attente hivernales dans l’odeur de transpiration, les contrôles policiers bilingues, les longues marches sous la pluie les jours de grève des bus et les crottes de chien en tapis sur les trottoirs plutôt que semées dans la garrigue, ça le socialiserait, le Corse.
Quel peuple accepterait de voir ses enfants poussés hors de ses établissements scolaires, chassés par des étudiants venus de l’extérieur, et de financer les études de ces derniers qui repartent, aussitôt le diplôme obtenu, valoriser celui-ci dans leur propre pays ? Quelle nation accepterait de remplacer ses propres femmes en attente de fécondation assistée par des femmes accourues du pays voisin ? Et la liste des exemples n’est pas exhaustive… Ne scrutez pas votre mappemonde à la recherche d’un micro-paradis tropical ou d’une parcelle de terre aride à peine défrichée et peuplée d’indigènes à moitié nus. Il n’y a qu’un seul nom qui peur répondre à tous ces critères : BEL-GI-QUE !
Une presse qui en débat sans complexe
Un livre réjouissant mais pas méchant. (…) Dominique Watrin enregistre, se moque et persifle mais sans acrimonie. (…) Watrin oscille entre polémique et drôlerie. Il observe ces relations bilatérales avec bienveillance car on le devine heureux de fraterniser avec la France venue frapper à notre porte.
(Le Soir Magazine)
Un pamphlet faussement naïf qui rit (parfois jaune) des Français comme des Belges. Évidemment.
(Le Vif L’Express)
L’auteur s’intéresse à ce nouveau phénomène et regarde finalement tout ce qui va mal chez nos voisins français… et en quoi la Belgique pourrait leur être salutaire.
(Ciné Télé Revue)
Écrit par : Allusion | 01/09/2022
Répondre à ce commentaireCe n'est pas pour rien que la société distribution des communications belge par cables s'appelle VOO.
Vous le valez bine
Mais, la Société Orange française voudrait bien se l'acquérir.
Écrit par : Allusion | 01/09/2022
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