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22/09/2007

Vous avez dit « Philosophie »? (2)

50cce65d0c0f0242a47b52e86fc665f8.jpgAprès la philosophie Antique, de la religion Chrétienne, de l'Humanisme, du Post-modernisme que nous avons vu, passons à celle qui nous occupe encore aujourd'hui.

Le désenchantement a éloigné la poésie pour faire place à encore plus de lucidité et de liberté dans ce 20ème siècle. Une alternative se présente au penseur : continuer la voie de la destruction philosophique prônée par Nietzsche ou rechercher d’autres voies.

La sociologie prend une tournure éthique ou politique départagée par le milieu dans lequel elle s’imprègne. Les idoles ont changé et se tournent résolument vers la Science et une certaine coopération entre les peuples voulant assurer de la sorte la survie de l’espèce.


La philosophie analytique voit ainsi le jour initialement dans les pays Anglo-Saxons.

L’œuvre de Kant a fait des émules qui tentent de réactualiser les idées éthiques de partage équitable et démocratique.

Les « philosophes du soupçon » feront école aussi et leurs élèves doués rechercheront une logique cachée à nos actes : ceux de Marx, avec l’économie et le social, ceux de Freud avec les pulsions et le subconscient et ceux de Nietzsche avec la puissance du nihiliste et la force réactive qui apporterait des solutions multiformes.

Freud inventa la théorie de l'inconscient. Les pulsions du plaisir et les exigences du monde entrent en conflit.

Une contre culture embourgeoisée trouve des penchants dans le réel pur et dur. Le cynisme matérialiste emboîte le pas et élimine le caractère lié au Progrès et à l’Humanité.

Briser les chaînes de la tradition résultat d’une mondialisation à marche forcée qui asservit de manière insidieuse et pour retrouver un idéal différent hors capitalisme triomphant.

Heidegger, fondateur de la déconstruction, prouvait que les idées sont menées par des intérêts inavouables et que le capitalisme, sous des atouts indéniables de volonté de donner la richesse et le bien être pour tous, ne manque pas de détruire en même temps la pensée et l’homme lui-même.

Du « monde de la technique », il entrevoie dans un univers libéral et un réel désacralisé qui entraîne l’homme vers des non-sens que les altermondialistes dénoncent avec force.

Accroître les inégalités tout en réduisant la diversité biologique n’est pas un fondamental du matérialisme.

Préoccupé par la volonté de reconnaissance des cultures identitaires, il ne parvient pas à donner à chacun l’impulsion pour infléchir son destin vers un mieux désiré mais plutôt une histoire sans réelle signification. Produire plus et plus sophistiqué est la règle à laquelle il faut se plier sous peine de sombrer dans l'anonymat et la précarité.

La compétition mondialisée en est le prolongement obligatoire. Serons-nous plus heureux en bout de course avec cette technologie toujours plus puissante. Est-ce un but de toute philosophie?

L’idée même de démocratie en a pris un coup dans son manque d’aboutissement réel à vouloir imprimer une direction personnelle à la marche du temps. Le mot "république", étymologiquement, n'aurait plus sa place dans ce jeu en boucle oubliant le progrès pour les gens. Tous les partis politiques sont conscients et prônent à un retour à une raison plus humaine. Sont-ils capables de changer les choses et de retrouver l'équilibre salvateur? Une bonne gestion du monde et de ses ressources leur échappent face à des intérêts économiques internationaux trop puissants. Le citoyen est perdu et subit un manque de confiance en virant de droite et de gauche ou dans ce qu'il croit qui reste le cas. Un régime autoritaire n'aurait pas plus d'efficacité et serait de plus anachronique.

La science et la raison donnent l’impression de création rationnelle du monde mais sans y parvenir fondamentalement. A la seule condition de ne pas détruire le futur de manière irréversible. La fin pour les moyens et la fascination de la domination sans borne.

Se libérer des servitudes par la raison et se sauver de ces dangers vont être les défis d'aujourd'hui et de demain.

Le Darwinisme ne viserait plus sinon qu'à rester dans la course par une course pour la technicité calquée automatiquement sur l'économie de marché. Si l'homme fait partie de la nature, les considérations rationnelles ou divines n'y ont pas cours. L'évolution et le développement poussent à contredire la conception de l'Eglise à propos de la création de l'Homme en naturaliste. L'origine des espèces est réglée par la sélection naturelle et la préservation des races dans la lutte pour la vie.

Lyell avait déjà tenté daté l'âge de la terre. Lamark avait découvert les qualités qui se transmettent de génération en génération en caractères acquis. Malthus ajoutait que la nature s'autorégulait en laissant survivre les plus aptes pour assurer la continuation de l'espèce. La concurrence rapprochée étant la plus dure en accélérant ainsi l'évolution. Atteindre l'âge de la reproduction au plus vite et sophistiquer ensuite pour contrer les attaques extérieures en fonction du milieu ambiant par l'adaptation. Le néo Darwinisme explique les mutations génétiques par un bagage héréditaire. La vie serait une loterie avec uniquement des numéros gagnants.

La réflexion critique et la morale sont seuls concentrateurs et porteurs de solutions plus globales. L'érudition reste vide et l'interrogation peut ouvrir une voie étroite dans une nouvelle reconstruction des questions existentielles.

André Comte Sponville à l'idée qu'espérer un peu moins et aimer un peu plus va apporter une solution car, pour lui, espérer, c'est désirer sans jouir, sans savoir, sans pouvoir. Aimer le monde tel quel dans une spiritualité en jouissant d'instants de grâce comble, sans penser aux tempêtes qui pourraient suivre, est sa vision. Anticiper le malheur et s'en affranchir en sortant d'un déterminisme programmé n'empêche pas de juger les actions immorales. Pas besoin de transcendance obligatoire des valeurs car un besoin n'est pas dogmatiquement vrai. Matérialisme et "amor fati", tout en apportant un confort ou un réconfort ont des contradictions qu'il faut cerner. Le matérialisme, clairvoyant, s'accuse, lui-même, de ne pas accorder toutes les libertés et encourage d'en trouver les remèdes même révolutionnaires. Fuyant le passé, permissif avec le présent, il vit dans l'espérance d'un monde futur meilleur mais sans se donner les moyens de sa politique pour lui-même.

Une transcendance terrestre serait donc recherchée dans le cosmos des anciens grecs. Mais, cette fois, l'harmonie ne serait plus l'idéal mais un modèle interne au monde parfait en dehors de l'impact de l'homme qui le découvrira sans pouvoir changer sa finalité morale. Si la transcendance idolâtrée comme le veut le Christianisme ou celle de Kant et des suivants jusqu'à Husserl trouvée dans l'immanence et l'omniscience n'apportent pas l'assurance d'existence confortable, l'horizon du perpétuel progrès ne présente qu'une face des objets sur un fond changeant sans parvenir à faire sortir une entité dans son entièreté. Les valeurs sont en soi sensibles mais d'une subjectivité extérieure. Vérité, beauté, justice et amour ont néanmoins une transcendance concrète hors idole métaphysique par nécessité humaniste. L'autoréflexion reste seule maître pour donner une signification à la vie et à ses affirmations. La pensée élargie se fait par cette réflexion en soi et en se mettant à la place de l'autre pour éclaircir son jugement pour se donner les chances de l'impartialité. Les Modernes ont plutôt vu un ennemi dans la nature pour garder l'objectivité de la science en décrivant le monde. Les extrapolations restent personnelles avec un certain positivisme. Le généalogiste Nietzschéen déconstruisait idoles mais refusait de le faire pour lui-même. L'aspect dogmatique s'est vu supplanté par des idées écologiques et à la suite de l'autocritique des biologistes qui se sont inquiétés des risques liés aux OGM et aux techniques de clonage. La remise en question se tourne désormais plus sur un principe de précaution sous forme de Sciences Humaines et Sociales pour mieux orienter l'avenir des développements.

Après les grandes guerres, les Sciences ont perdu de leur superbe à la pensée de ce qu'elles ont permis comme désastres.

La sacralisation d'autrui par la divination de l'humain semblent de nouvelles approches philosophiques pour lesquelles l'homme serait près à se "sacrifier". Le sacrifice ne se conçoit plus avec des idées de patriotisme ou pour un Dieu, mais plutôt pour un entourage étroit familial d'aimés dans une transcendance acceptée horizontale et non plus verticale.

La mondialisation vue sous cet angle de partage de cultures change d'objectif et veut effacer l'uniformité avec plus d'adhésion en finale. De ce fait, singularités et individualismes "folkloriques" pourraient accéder à l'universalité élargie en réseau et par internet trop aux contacts malheureusement trop "virtuels". La personnalité, elle, garde sa singularité.

Les compromissions et totalitarismes dans les pays les plus avancés n'ont plus la cote.

Face à la mort, bouddhisme et stoïcisme ont une approche semblable mais imposent une solitude quasi monastique dans le recueillement. Le christianisme s'y oppose par un amour immortel dans un bonheur entrevu dans un "après".

La sagesse de l'amour dans l'attente de ne pouvoir "consommer" est-elle une tromperie ou une manière de répondre au questionnement? Les visions du monde sont tellement différentes qu'elles s'attirent scepticismes et antagonismes. L'esprit démocratique laisse la porte ouverte mais mollement avec une tolérance parfois contrainte. Le dialogue pour apprendre l'autre sans esprit de concurrence mais sans compromission. Peut-on vivre sans une des philosophies et vivre dans l'insouciance totale et dans la crainte perpétuelle du lendemain?

La revue "Sciences et Avenir" de juin 2006 parlait de "découvertes sur la régénération cellulaire et du compactage de l'ADN", sujet qui explosait par sa conclusion "L'homme est programmé pour vivre longtemps".

Avant, Axel Kahn ajoutait: "La mort est ressentie comme l'échec de la médecine".

Sans triomphalisme, cela entraînera des réflexes conditionnés : "Vie plus longue, d'où travailler bien plus longtemps aussi". Décidemment, tout s'annule dans la vie: le "bon" par le "mauvais".

Jean-Paul Sartre se perdait dans les amours libres Sartre et Simone de Beauvoir, oscillant entre sadisme et masochisme. L'amour est aussi devenu pour lui très vite "purement cérébral". Sa question principale fut "Pourquoi vouloir être aimé?". Balancé entre "liberté" et "aliénation" dans un "amour de l'échec pour se sentir justifié d'exister". Le monde réel a été selon lui détourné pour montrer ciel et monde des idées parfaitement illusoire. Rien n'est inné, l'homme doit se construire entre liberté et angoisse, responsabilités et découverte d'un monde inconnu pour donner un sens à la vie.

Simone de Beauvoir, féministe, veut analyser les rôles sexuels. L'homme veut transgresser par sa nature transcendante. La femme est immanente et contente de vivre dans une ambiance familiale tout en devant sortir de la joute de l'homme. La femme doit devenir l'égal de l'homme. Au besoin, on oublie la maternité.

Les problèmes actuels sont un véritable défit. L'écologie et la nature poussent à se tourner vers un nouveau paradigme avec mouvements alternatifs au New Age que la publicité presse à nous faire consommer.

Le matérialisme, la technicité remplacent le voyage physique par celui des moyens de communication moderne à l'échelle planétaire. La bibliothèque du monde s'aggrandit de manière désordonnée en donnant l'envie du sensationalisme, du mystique à bon marché appelée parapsychologie.

Dieu aurait pu construire un monde autrement. C'est un fait. Mais ce qui est fait, est fait. Il n'est tout de même pas tout puissant, avouait l'ange Ariel dans le livre 'suite' de Justein Gaarder "Dans un miroir obscur" tout en finesse intimiste que je conseille aussi de lire.

La Création est une énigme, mais le plus mystérieux de tout, c'est que l'on trouve toujours des êtres qui s'étonnent d'être en vie. Chacun a le droit d'essayer de résoudre cette énigme à sa manière.

Les erreurs existent bel et bien. Pour concevoir tout cela, pourquoi n'y a-t-il pas eu trois sexes? Le 3ème aurait été là en arbitre, mettant son veto neutre, avec raison, dans ce grand jeu de quilles en perpétuel renouvellement.

Comme l'écrivain philosophe le disait : "Naître, c'est recevoir tout un univers en cadeau".

Par la Science et la seule force du raisonnement, Einstein avait ouvert des idées sur la théorie de la relativité que l'on comprend et confirme aujourd'hui partiellement ou totalement. Ensuite, ces idées révolutionnaires sont bousculées par la révolution quantique.

A chacun, cette fois, de trouver sa propre philosophie et sa manière de pensée.

Le choix existe en grande quantite. Les penseurs ont ouvert et ouvriront les voies vers toutes les pensees. Leurs options se déchirent ou se complètent étrangement. Souvent, une pensée que l'on croyait géniale par ses côtés positifs, se révélera peut-être dangereuse dans certains autres cas, un peu moins analysés.

Du pluralisme et du partage des idées jaillira peut-être la vraie lumière. Prendre ce qui semble bon et rejeter le reste. C'est la seule solution  pour être soi.

Alors, vous avez dit "philosophie"?

Comme c'est étrange !


 

L'enfoiré,

 

  • "L'amour meurtrier. L'amour infâme. L'amour funeste. Amour. Amour. Unique vie en ce monde.", Anne Hébert 

  • "Je t'aime, tu t'aimes, on sème.", Maurice Chapelan

  • "Jeune, on pense à la mort sans l'attendre ; vieux, on l'attend sans y penser", Maurice Chapelan

 

Commentaires

J'ai lu, mais il y a très longtemps "Les malheurs de Sophie", puis grâce à toi, le monde de Sophie ...Il en est déjà un nouveau: Les bonheurs de Sophie...
Cher Enfoiré, je suis épuisée par toute cette lecture...! Mais comment fais-tu? Mettre un commentaire après tout ça, impossible, t'as déjà tout dis !
Tu pourrais par exemple nous le traduire en flamand, hein, non? c'est pas de circonstance en ce moment?
Ah cette Belgique, mais comment cela va-t-il finir ?

Écrit par : Miss Canthus | 26/09/2007

Chère Miss,

Content de te lire. Je reviens de vacances. Les articles se sont poursuivis en "pilotage automatique". C'est beau la technique !!

Tu es la première à réagir, ici.
En effet, je t'ai conseillé de lire ce bouquin lors d'un anniversaire. Bonne mémoire, non?

Je me devais d'en faire un résumé pour inciter d'autres lecteurs à se creuser les méninges sur cette philosophie qui apparait de plus en plus nécessaire en fonction de son avancée en âge. Ils sont les repères essentiels.

C'est parfois très bizarre d'étudier les différentes étapes de réflexions. On se dit à chaque fois: "tiens, c'est ce que je pensais". On lit plus loin et on remarque qu'il y a des aspects totalement négatifs en fonctions de ses propres convictions. Ce résumé n'est volontairement pas trop développé ni comparé. On me l'a reproché sur un autre site. Creuser les visions de notre monde demande une reflexion plus approfondie et donc dépassait le cadre d'un blog.

Je te préviens, mon article suivant va aller dans ce sens.

Un des bouquins qui m'a paru "presque" exhaustif: "La philosophie pour les nuls". C'est une brique de 1000 pages.

Quand à la Belgique, il faut, en effet, beaucoup de philosophie d'appréciations plus drastiquement économiques pour faire passer le message productif pour tous. La vérité est toujours au milieu. Les compromis, ça nous connait. Ce serait "con" de perdre, cette fois, notre image de marque.

Traduire cet article en flamand? Pourquoi pas.

Écrit par : L'enfoiré | 26/09/2007

Bonjour Guy,

Très intéressante démarche. Je vais m'intéresser aux quelques références que vous avez donné.

Je me suis intéressé à la philo parce que je me suis confronté quotidiennement, à des situations concrètes de contradictions, souvent très violentes de la société, française, chinoise, et plus généralement, de l'Occident/Chine, du monde.

Au final, c'est la question très simple - de l'évidence -, qui m'est imposée : en chinois et en français, les mots sont-ils en adéquations avec la réalité ?

Alors j'ai lu quelques œuvres, mais surtout l'histoire de philosophie - des idées, des éditions de CNRS. J'écoute aussi très souvent France Culture où il y a des émissions vraiment merveilleuses sur la question de philo.

Ce dont je me suis aperçu est que, la grande différence avec la Chine, est qu'en Occident, nous distinguons clairement le "logos" du "mythos". Tandis qu'en Chine, ce n'est toujours pas aussi claire. D'ailleurs, à mon avis, la question ne s'est même pas posée. Au retour, je me suis aussi posé la pertinence de cette séparation, qui se traduit en Occident, inconsciemment ou consciemment, par un schéma de réflexion par dédoublement du monde, par la séparation du corps et de l'esprit, Nature/Culture.... Bref, la sectorisation du sondage de la vie, de l'Univers, avec en plus, une volonté de maitriser le hasard.

Elle a son avantage mais aussi ses inconvénients. Mais il m'est évident que, en ajoutant la vision atomiste de la vie, de l'Univers, des absurdités se produisent. Dans la collectivité, nous nous recourons plus souvent aux canons, étayés théoriquement, par la philosophie. Ce qui est le contraire du but recherché de la philosophie.

La non séparation du logos et du mythos impose alors une approche globale, tenant compte de l'incertitude, d'accepter le hasard. Il en résulte qu'un Chine, on parle de sagesse et non pas de philosophie, qui est considérée, à tord ou à raison, comme un outil pour comprendre, de manière claire, mais seulement une facette de la réalité. Cela va de soi avec la vision organique de la vie, de l'Univers.

Le problème, c'est que dans la collectivité, cette une sorte de Tour de Babel qui se construit, comme toutes les dynasties chinoises, qui finissent par tomber.

Alors, je ne m'intéresse pas du tout à la philo politique, sociologique, économique...etc. Tout ce qui est de la philo collective, pour moi, elles sont toutes guidées par une fin de rendement, sous ses multitudes variantes : l'argent, blason, médaillon, hauteur...

Sauf la science - qui ne devrait pas non plus, être séparée en dure et en molle (voir Ph. Descola) -, elle connait sa limite et avance car elle est désintéressée. Mais le problème est que depuis 250 ans, les marchands font des assauts incessants sur l'édifice de la science, et de nos jours, nous avons du mal à comprendre la différence entre la science et la technologie, voire la définition de la science elle-même. Sans parler de l'éthique.

Pour la société, je travaille à ce que les mots, soient compris dans tous les langages, à faire des pontages, et à encourager les dialogues. Je me suis donc joint à l'Institut Transcultura - créé par Umberto Eco et Alain Le Pichon, un anthropologue français -, dont le but est de construire des ponts, partout, dans le monde.

Pour un individu, la philosophie ou la sagesse, c'est de trouver la raison de vivre, de mieux vivre, d'aimer la vie. Ainsi, pour moi, quelque soit la méthode, il faut d'abord accepter la condition humaine qui se traduisent en deux raisons : du rationnel et du cœur. Toutes les voies mènent à Rome. Que ce soit la voie de l'Amour des chrétiens, la Voie des Lumières par la pure raison retouchée par Kant, la Voie de la Beauté de Laotze, la Voie de Compassion des Bouddhistes, la Voie de détachement, etc.

La seule réussite dans la vie, pour moi, c'est de pouvoir sourire, sereinement, à la mort.

Écrit par : L. Shao | 01/03/2010

L.Shao,

Il est tout à fait normal d'être confronté à des problèmes de conception aussi différents que ceux de la Chine et de l'Occident et cela bien plus que simplement s'expatrier dans les pays limitrophes ou de même consensus de cultures.
Faire l'interface demande une philosophie à toute épreuve. Les mots ne sont pas en adéquations avec la réalité mais avec la perception de celle-ci. Je suis sûr que le mot "démocratie" ne veut rien dire dans les campagnes chinoises.
En Occident, la séparation existe en tout. Séparation des pouvoirs, dans les religions, le cœur et l'esprit, l'avant et l'après, la dissociation des époques que l'on fait dans un plan de carrière.
En Chine, j'ai pu comprendre que tout était dans tout. Ce qui veut dire un certain conformisme et une résignation.
La Science va dans le même sens et essaye d'unifier les choses dans des formules magiques valables partout. Exemples E=MC2, l'infiment petit qui aurait les mêmes règles que l'infiniment grand.
Il suffit de lire les ouvrages de S.Hawking pour le découvrir. La complexité des choses va à l'encontre de cette volonté d'unification et on est obligé de resectoriser.
Vous avez raison, la sagesse est de respecter le hasard et l'écoulement du temps (mon prochain sujet).
Raison de dire aussi, que le rendement, le P&L est la base du raisonnement en Occident. On n'y fait rien pour rien. Raisonnement que l'on nous inculque dès la naissance. Comme je l'ai dit ailleurs, pas de Marco Polo chinois. L'esprit "marchand" est bien occidental.

Le guépard n'"investit" pas, ne se lance pas dans une course poursuite de sa proie indéfiniment et abandonne quand il ne peut plus l'assumer même avec sa grande vitesse. Donc, c'est un peu le même principe.

La technologie toit être considérée comme un outil pour la science.
Le job dont vous me parlez, m'intéresse au plus haut point. Umberto Eco, j'aime beaucoup ses écrits, même si parfois ils dépassent mon entendement dans le Pendule de Foucault.
Le BIB, dans mon article récent, comme je le disais, n'avait pas de sociologues, d'anthropologues à son bord.
Ce n'est pas demain que nous rêveront avec les mêmes concepts, mais comme vous dites, "La seule réussite dans la vie, pour moi, c'est de pouvoir sourire, sereinement, à la mort".
Merci de ce commentaire qui mériterait bien plus d'analyse. Une autre fois, peut-être.

Écrit par : L'enfoiré | 01/03/2010

Bonjour Guy,

"Faire l'interface demande une philosophie à toute épreuve."

C'est pour cela que j'aime beaucoup le détachement.

"Le job dont vous me parlez, m'intéresse au plus haut point. "

Ce n'est pas un job, c'est du gratuit et désintéressé : condition sine qua none de pourvoir comprendre quelque chose.

Le "théorème de connaitre", selon M. Serres, c'est de F. Diogene.

Je pense que nous nous croiserons souvent, sur AV, dans les champs de betterave, ou ailleurs...

L. Shao (ou Franco-chinois)

Écrit par : Liang Shao | 01/03/2010

Bonjour Liang,

Un job peut très bien être gratuit quand on a assuré.
J'extrais souvent des résumés de ce que je lis et qui me prennent beaucoup de temps sans en espérer quoique ce soit d'autre qu'une discussion ouverte en partage.
Le temps n'a plus d'importance, quand on aime.
Je le considérais ainsi dans mon job de 40 ans.
Ce n'est pas du tout la même chose quand on doit travailler pour gagner sa pitance de tous les jours.
Se rencontrer dans les champs de betteraves, je ne sais pas étant un citadin de fondation, mais ailleurs très certainement.
Pour en revenir à votre "occupation" actuelle avec les langues, je répète, je suis très intéressé.
Bonne soirée.

Écrit par : L'enfoiré | 01/03/2010

Bonjour Guy,

Partager, ainsi que toutes notions ou mots qui sont associés, sont maudits par les marchands.

"Le temps n'a plus d'importance, quand on aime."

Parfaitement. Rejoindre ainsi l'éternité - en cassant l'échelle du temps. Il n'y a rien de "mythos" dans ce que j'appelle, l'éternité.

"Le champ de betterave", c'est chez Alain Albié.

Je vous envoie une plaquette de Transcultura, par email.

Amicalement.

Écrit par : Liang Shao | 02/03/2010

Bonjour Liang,

Savez-vous que vous m'avez décidé à permuter mes prochains articles?
Je reprendrai un de vos commentaires dans mon prochain.
J'attends la plaquette, car c'est bien de cela qu'il s'agit, car je devrai peut-être l'adapter en rapport à elle.

Amicalement

Écrit par : L'enfoiré | 02/03/2010

Merci d'avoir pris mes avis en considérations dans des articles.

Une précision concernant la langue, c'est au sens large. Dans le cadre de Transcultura, il s'agit des sens de mots et des conceptions, dans les différentes cultures - elles aussi, au sens large.

Moi, en étant un scientifique dans la science "dure", ma contribution sera en rapport avec la science/technologie.

L'approche par section est nécessaire, mais plus utile est dans les croisements des sections ou dans ce qu'on appelle multi-disciplinaire - approche globale. Ceci suppose au préalable, une certaine audace, une certaine modestie, et surtout sans considération du rendement, parce que les tenanciers de boutiques spécifiques, s'arcboutent et créent partout des tranchées.

Écrit par : Liang Shao | 02/03/2010

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