Animalia: une exposition pour présenter le vivant
20/02/2023
A l'ancienne gare de Schaerbeek, en reculant dans le temps jusqu'en 2015, il y eut successivement les expositions, "Royals & Trains au Train World", "Exposition "Orient-Express", "Le train belge de Pékin à Hankou", "L'homme qui aimait les trains" , "Le monde du train belge"
"L'exposition Animalia, organisée à Train World à la gare de Schaerbeek, est un voyage poétique et scientifique centré sur les défis de notre époque concernant la protection de notre environnement, le déclin de la biodiversité et le dérèglement climatique. Dans ce contexte, le train constitue un atout en faveur d'une mobilité durable".
Lors de la conférence de presse du 16 février concernant l'exposition "Animalia", François Scheuten, Pierre-Yves Renkin (sculpteur du vivant surnommé 'magicien du vivant'), la biologiste Caroline Nieberding, Jean-Pascal van Ypersele, Alting Van Geusau et une autre dame dont j'ai oublié le nom.
Cette exposition met en lumière les efforts de la SNCB et d'Infrabel pour réduire l'impact de leurs activité sur l'environnement et le climat.
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Préambule
Chacun à son tour a pris la parole, soit en français soit en néerlandais. Voici l'enregistrement dont je ne reprends que la partie francophone.
Une remarque a été apportée par quelqu'un dans la salle.
Le train est considéré comme le meilleur de se mouvoir. J'ai seulement apporté la remarque que le train est une des possibilités très importantes pour se mobiliser et pour respecter l'idée écologique du projet de l'exposition mais le transport de l'homme doit rester hybride dans ses choix de mobilité. Le train n'arrive jamais jusqu'à destination avec ce qu'il transporte. Des camions doivent prendre le relais. La RTBF présentait la voiture urbaine dans le monde de demain
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Le vélo électrique permet des déplacement avec beaucoup moins d'effort et sur de plus longues distances que les vélos classiques sans moteur
( ).
L'avion apporte aussi son rayon exclusif d'actions pour traverser les mers et les océans plus rapidement que les bateaux.Quand j'ai parlé de cette exposition, on m'a tout de suite rappelé que que pour parler de ce sujet, il y a le musée des Sciences naturelles. Cette exposition tente, en plus, de faire le lien en rencontrant entre le transport par train. Dans cette exposition, pas d'animaux empaillés mais des reproductions modélisées à l'échelle du vivant dont Pierre-Yves Renkin est le maître d'œuvre.
Comme le disait François Schuyten dans l'ouverture de la conférence de presse, la présentation des trains dans cette exposition reste sa base, mais cette fois, l'aventure a soulevé l'envie et l'expertise dans plusieurs domaines.
Parler de nos relations avec notre environnement et avec les autres mondes du vivant a déjà généré une multitude le livres et cela n'aura jamais de fins.
Ce billet, sans ambition particulière, essaye de résumer par quelques liens, les liens entre les animaux et les hommes par leurs spécificités.
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La vie des animauxLe monde animal n'est pas aussi complexe que celui de l'homme en bout de chaine du vivant. Dans une chaîne ininterrompue de la vie, le monde animal se distingue via les prédateurs et les proies.
Parmi les prédateurs, on trouve d'après ce site, le tigre, le lion, l'ours, le cachalot, l'orque, le requin, l'aigle et le hiboux.
Extrait: "Dans un contexte où les rapports homme-animal sont remodelés dans la chaîne alimentaire, où les rapports dominants-dominés sont repensés, on utilise la notion de niveau trophique en prenant compte des habitudes alimentaires des espèces. C’est peut-être le cas dans la remise en cause de la place de l’homme en tant que superprédateur. Sa position est revue à la baisse au niveau mondial, quand il consomme des végétaux qui deviennent des proies et des herbivores. Prédateur avec les carnivores, il se nourrit aussi comme les herbivores de végétaux avec leur propre niveau trophique. L’homme se retrouve à un niveau trophique de 2,2, très loin des 5,5 atteint pour un ours polaire ou un orque. Il devient susceptible de devenir une proie par l'infiniment petit du monde des parasites et des bactéries.
Depuis l'arrivée de l'homo erectus, sa relation par la chasse des animaux a évolué grâce à sa technique de l'épuisement de ses proies (
).
L'animal, lui, peut agir seul ou solidaire avec d'autres congénères, par la ruse, par la couleur et l'adaptation à l'environnement qui change dont il a été question dans les deux derniers documentaire du "Jardin extraordinaire". La grande différence avec l'homme, l'animal ne connait pas la guerre en dehors de l'imagination des hommes et des films qui transposent les instincts des humains dans une "Planète de singes".
Le sexe chez les animaux n'est pas qu'une simple affaire de reproduction..
Chez eux, il y a ce que l'anthropomorphisme de l'homme appelle les "normaux". Parmi les animaux, il y a des frigides, des masturbateurs, des homosexuels...
L'homosexualité a longtemps été présentée comme un vice punissable, honteux par les théologiens chrétiens. Pour eux, s'adonner à ce genre de sexualité est un amour contre-nature qui reste encore puni de mort dans certains pays.En réalité, l'accouplement entre individus du même sexe est répandu dans le règne animal par plus 1.500 espèces. En 1834, l'entomologiste August Kelch a eu toutes les peines du monde à expliquer les relations sexuelles de deux mâles hannetons qui sous-famille d'insectes coléoptères, qui s'en donnaient à cœur joie devant ses yeux stupéfaits. L'acte de viol, il l'a traduit comme «le plus grand et le plus fort des deux s'était imposé au plus petit et au plus faible».
Ces relations sexuelles sont pourtant normales, courantes et varient du tout au tout. Des girafes, de bisons, de lions, de macaques, de manchots, de cygnes noirs s'y adonnent. Pourquoi? Parce que selon les observations deux mâles qui défendent un seul territoire, dissuade les visiteurs un peu trop curieux. La majorité des animaux seraient même bisexuels. Le singe, le plus proche de l'homme, est le bonobo à la sexualité débridée qui utilise le sexe comme solution pour apaiser les tensions au sein de son groupe. Masturbation et rapports sexuels sont leur pain quotidien, sans aucun lien avec une volonté reproductrice particulière.
La vision anthropomorphique de la vie privée des animaux me semble la meilleure manière pour passer au chapitre suivant en y ajoutant l'humour..
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La vie des hommes
L'intelligence des hommes dispose de beaucoup de neurones et n'en utilise que très peu, en définitive. Débauche de potentiels non utilisés. Gabegie de neurones eu égards des insectes par exemple.
Ceux-ci réalisent des tâches dont nous avons des difficultés à réaliser naturellement et artificiellement avec l'aide de programmes d'ordinateurs.
L'imagerie en 3D commence à nous permettre d'ouvrir le voile de l'intelligence des insectes. Un million de fois inférieur en nombre de nos neurones, la mouche avec son 0,3 mm3, la fourmis, 0,5 mm3 et l'abeille de 1mm3 de cerveau.
Le bourdon se "paye" le luxe avec son processeur interne de répondre au problème du "voyageur de commerce" qui cherche chemin le plus court pour butiner le maximum de fleurs.
La configuration du terrain change même si le bourdon reste dans l'environnement.
Ce qui veut dire qu'il s'adapte en permanence.
J'oublie de parler de cet article "Faut pas prendre les cons pour des gens (4)" qui parlait de cet organisme unicellulaire qu'on appelle Blob, ni animal, ni plante, ni champignon dont l'étude passionne les chercheurs scientifiques parce que génie sans cerveau qui n'écrit malheureusement pas ses mémoires, mais qui cherche le meilleur chemin pour atteindre sa nourriture.
Un coup d'œil sur ce nouvel outil de la modernité "ChatGPT" qui répond à la question "Quelles sont les différences existentielles principales entre la vie d'un homme et d'un animal":
"Il y a plusieurs différences existentielles entre la vie d’un homme et celle d’un animal, en voici quelques-unes :
- Conscience de soi et de sa propre existence. Les humains ont une conscience de soi qui leur permet de prendre conscience de leur propre existence, de leur mortalité, et d’avoir une réflexion sur leur place dans l’univers. Les animaux, quant à eux, ne semblent pas avoir cette même conscience de soi.
- Capacité de réflexion et de raisonnement : Les humains ont une capacité de réflexion et de raisonnement beaucoup plus développée que les animaux, ce qui leur permet de résoudre des problèmes complexes, de planifier l’avenir et de prendre des décisions plus informées.
- Langage et communication : Les humains ont développé un langage complexe qui leur permet de communiquer avec une grande précision et de transmettre des idées complexes. Bien que les animaux communiquent également entre eux, ils ne possèdent pas la même variété et complexité de langage que les humains.
- Culture et civilisation : Les humains ont développé des cultures et des civilisations qui ont évolué au fil du temps. Les animaux, quant à eux, ne semblent pas avoir la capacité de créer des cultures ou des sociétés structurées.
- Technologie : Les humains ont développé des technologies avancées qui leur permettent de façonner leur environnement et de résoudre des problèmes de manière plus efficace. Les animaux, quant à eux, sont limités par leurs instincts et leur environnement.
En résumé, les différences existentielles entre la vie d’un homme et celle d’un animal sont nombreuses et incluent la conscience de soi, la capacité de réflexion et de raisonnement, le langage et la communication, la culture et la civilisation, ainsi que la technologie. Ces différences sont ce qui permet aux humains de mener une vie qui est très différente de celle des animaux".
Quelques coups dans l'eau, quelques contre-vérités et quelques lacunes importantes dans cette compréhension des différences. Les animaux ont conscience de leur existence. Instinctivement, ils trouvent les meilleures solutions à leurs problèmes et finissent par les transmettre de génération en génération. Ils ont un langage reconnaissable entre eux dans leurs communications.
Les animaux connaissent le pouvoir pour gouverner dans une meute. Le sexe leur permet de se reproduire. Sans frontières, certains d'entre eux connaissent la transhumance quand la stérilité de leur environnement saisonnière s'installe. L'écriture inventée par l'homme n'est même pas cité par ChatGPT comme moyen essentiel de communication.
Les animaux ne connaissent ni l'argent pour exercer leur influence, ni les croyances idéologiques pour influencer leur jugement avec une intelligence partisane qui varie dans le temps et dans l'espace et qui, si on y réfléchit, finit toujours par la guerre pour protéger un territoire que l'homme s'est approprié de manière idéologique de possession de territoires. Si l'homme était resté nomade, seule une pénurie de nourriture ou d'eau potable pourrait générer des conflits.
Il est peut-être intéressant de commencer par les préjugés des hommes dont Xavier Mauduit parle dans une histoire qui influence ceux-ci, "instinctivement", Les préjugés sont construits via l'ignorance par la rumeur et l'imaginaire collectif sur les thèmes de l'apparence, basée sur un fond racial, social et sexuel sous la forme de clichés, de stéréotypes et de superstitions ().
"Six préjugés des hommes sont complètement faux sur les animaux". L'animal n'a pas d'autre préjugé que de le tenir craintif en respect, dans une relation souvent de maître à élève.
Si quelques animaux se rendent compte de la mort, ils n'ont jamais pensé à ensevelir leurs morts. Suite à cette constatation, l'homme a tenté dans son histoire d'allonger la vie, de guérir des maladies par la médecine et les drogues. Il s'est sédentarisé pour se sécuriser derrière des frontières. Il a traité l'information avec l'aide des communications en direct comme les animaux ou à grande distance par les télécommunications.
Dans le temps, l'homme a cru qu'il pouvait tout espérer des bienfaits et des potentiels de la Terre. Après des épisodes dramatiques comme la seconde guerre mondiale, il a fallu reconstruire. Des inventions allaient lui donner les moyens et l'impression que tout était possible grâce au pouvoir de l'argent et du travail.
Les crises successives, financières, sanitaires et autres ont ramené cet espoir à plus de réalité.
Le confinement dû au Covid a fait comprendre que, malgré toutes ses technologies et inventions, l'homme restait faible, dépendant de la nature malgré son imagination et à ses recherches.
Pendant cette période de confinement, la vie animale avait repris ses droits sur l'homme en réapparaissant jusque dans les villes redevenues plus silencieuses.
L'homme a compris que la Terre n'avait pas de ressources illimitées et que ses potentiels naturels et ses excès de consommation le ramène à une référence de calcul dans l'overshoot day.
Vu la robotisation et son ingénierie, la production humaine n'est peut-être plus le véritable problème pour la réalisation des projets humains.
On parle de plus en plus d'un basculement suite à ces crises successives qui mène à l'existentiel de la vie humaine.
Dans "La politique face à la crise énergétique", quelques points de réflexions sont soulevés dans un tournant analysées par Arnaud Ruyssen.
C'est vrai, l'argent comme outil de la puissance humaine, entraine des fluctuations d'inflation liée souvent à des spéculations malsaines qui font exploser les prix de manière anormale. Aujourd'hui, la rentabilité d'un projet devient peut-être le véritable problème existentiel de demain avec la question "est-ce que cela vaut la peine de produire dans la seule relation prix & performance". La dichotomie nature/culture donne un dualisme suranné entre la proposition de la nature humaine dérivée de la nature animale avec la prédominance de sa naturalité et ses instincts primaires biologique ou, au contraire, celle de l'homme qui se traduit par dire que l'homme n'est pas un animal comme les autres par son culturalisme qui par ses acquisitions et ses perfectionnements en mettant à l'écart sa culture de sa bestialité et de ses nuisances.
D'après les derniers sondages récents sur les élections belges prochaines, le parti écologique est en perte de vitesse en laissant la place aux partis extrémistes. En Belgique, l'extrême droite du VB au Nord et l'extrême gauche du PTB dans le sud prétendant être plus sociaux, plus blanc que blanc avec la poudre OMO comme disait Coluche.
Il faut dire que l'écologie, présentée avec la "Terre vue du ciel" par Yann Arthus Bertrand, n'a rien à voir avec l'écologie politicienne.
"Out of Africa" présente aussi le train pour arriver pour arriver dans les grands espaces dans lesquels les animaux sont les rois. Les safaris de chasse sont devenus des safaris de photos.
Au sujet des animaux, de la diversité et de l'écologie, mes archives à leur sujet, se retrouvent dans la catégorie Ecologie & Natures ou Sciences.
Je retiens surtout le billet "On n'est pas si bête" qui parlait de l'éthologue Vinciane Despret.
Ce dimanche, elle reprenait le flambeau avec un nouveau point de vue : les suites de la mort dans ses livres: "Au bonheur des morts" et "Les morts à l'œuvre" ().
Brel chantait "Mourir cela n'est rien". Pour le mort, c'est vrai mais faux, pour ceux qui restent.
"L'homme qui murmurait à l'oreille d'un cheval" est un film qui pose question.
Le 28' interviewait récemment Tom Mustill, "l'homme qui voulait parler à l'oreille des baleines" qui a commencé par une aventure périlleuse en 2015 lors d'une rencontre avec une baleine qui a failli le tuer
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Les idéologies humaines transposent parfois anormalement les besoins de vivre.
La dernière enquête de #INVESTIGATION parlait de la coercition du "célibat des prêtres comme le calvaire de l'Eglise" qui devient cette fois, vraiment contre nature.
Les idéologies reliées à un Dieu et aux religions sont souvent sacrificielles pour mériter l'au-delà.
Le clip de la chanson de Alain Souchon "La vie ne vaut rien" fait le lien avec le train en étant tourné à son bord.
La vidéo suivante n'y répond pas mais imagine une situation dans laquelle l'homme disparaîtrait de la surface de la Terre et perdrait son rôle dominateur d'hyper-prédateur:
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L'exposition Animalia à Train World
L'exposition "Train World", je connais depuis son ouverture.
Le transport et les animaux devaient un jour, trouver une voie commune comme petites natures pour Grande Nature".
L'objectif de cette voie a très bien été compris en reliant les trains aux animaux, là où on ne les attend même pas.
C'est une exposition a pour but de faire comprendre ce que l'homme a réalisé de positif et de négatif pour agir en conséquence.
Différents tableaux en référence à la biodiversité sont là pour rappeler ses objectifs.
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Sur le chemin de retour, je trouvais deux panneaux publicitaires dont les sociétés reprennent quelques principes existentiels à leur compte. Ils pourraient parfaitement conclure cette matinée.
Les images de l'exposition (après un clic)
Et comme c'est la période du carnaval, pourquoi pas un carnaval des animaux?
Allusion
PS: Même billet sur agoravox.fr
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Dans l'histoire surprenante des Contes de Fées
Le Livre de la jungle
22/2/2023: Vinciane Despret dans "Et Dieu dans tout ça".
23/2/2023: "Le talent est une fiction" est la thèse de Samah Karaki, docteur en neurosciences
26/2/2023: Dans la salle Philarmonique de Liège
27/2/2023: La RTBF parle de l'exposition
4/3/2023: La peluchologie, vous connaissez? Pasquale Nardonne en parle
17/3/2023: Le JT imagine dans sa séquence "Le futur" le transport des camions et des bateaux
Je n'y ai pas été parce que j'avais déjà eu l'occasion d'y aller
3 commentaires
Les morts peuvent faire agir les vivants. Ils pourraient même les aider à transformer le monde. C’est l’idée que défend la philosophe Vinciane Despret. Dans son nouveau livre (« Les morts à l’œuvre », Editions La Découverte), elle raconte des histoires de morts « qui insistent » et de vivants qui répondent en leur commandant des œuvres d’art (via le programme des Nouveaux Commanditaires). Et la philosophe déclare que ce processus transforme « des morts désœuvrés en morts à pied d’œuvre. ».
https://auvio.rtbf.be/media/et-dieu-dans-tout-ca-nos-morts-encore-avec-vinciane-despret-2999741
Le carnaval des animaux
Au milieu des vacances de détente (Carnaval), l'OPRL et Les Nocturnales de Luc Petit invitent petits et grands pour 18 représentations d'exception : un spectacle d'art total réunissant danseurs, acrobates et musiciens de l'OPRL autour de la musique de Saint-Saëns et des mots de Bruno Coppens, dans un décor grandiose créé pour l'occasion. Du jamais vu à la Salle Philharmonique !
https://www.oprl.be/fr/lecarnavaldesanimaux
Homothérapies, conversion forcée
À travers la parole de victimes et un travail d’infiltration journalistique, une enquête sidérante sur les organisations religieuses qui, dévoyant le christianisme et la psychanalyse, prétendent "guérir" les personnes homosexuelles.
Électrochocs, lobotomies frontales, "thérapies" hormonales… : dans les années 1970, aux États-Unis, la dépsychiatrisation de l’homosexualité met progressivement fin à ces pratiques médicales inhumaines, tout en donnant naissance à des mouvements religieux qui prétendent "guérir" ce qu’elles considèrent comme un péché, une déviance inacceptable. Depuis, les plus actives de ces associations – les évangéliques d’Exodus ou les catholiques de Courage – ont essaimé sur tous les continents, à travers une logique de franchises. Bénéficiant d’une confortable notoriété aux États-Unis ou dans l’ultracatholique Pologne, ces réseaux œuvrent en toute discrétion en France et en Allemagne. Mais si les méthodes diffèrent, l’objectif reste identique : convertir les personnes homosexuelles à l’hétérosexualité ou, à défaut, les pousser à la continence. Comme Deb, fille d’évangélistes de l’Arkansas ouvertement homophobes, Jean-Michel Dunand, aujourd’hui animateur d’une communauté œcuménique homosensible et transgenre, a subi de traumatisantes séances d’exorcisme. De son côté, la Polonaise Ewa a été ballottée de messes de guérison en consultations chez un sexologue adepte des décharges électriques. Rongés par la honte et la culpabilité, tous ont souffert de séquelles psychiques graves : haine de soi, alcoolisme, dépression, tentation du suicide…
Manipulation destructrice
Étayée par le travail de deux jeunes journalistes, dont l'un s'est infiltré dans des mouvements français – des rencontres façon Alcooliques anonymes de Courage aux séminaires estivaux de Torrents de vie, avec transes collectives au menu –, cette enquête sur les "thérapies de conversion" donne la parole à des victimes de cinq pays. Leurs témoignages, à la fois rares et bouleversants, mettent en lumière les conséquences dévastatrices de pratiques qui s’apparentent à des dérives sectaires. "Nous avons affaire à une espèce de psychothérapie sauvage qui peut amener à la destruction de la personnalité", affirme ainsi Serge Blisko, ancien président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). En mars 2018, le Parlement européen a voté une résolution appelant les États membres à interdire ces prétendues thérapies.
https://www.arte.tv/fr/videos/086135-000-A/homotherapies-conversion-forcee/
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