Collapser le passé (07/06/2019)
Le S&V du mois commence dans son article "Théorie de l'effondrement" par ce préambule : "Crises climatique, énergétique, écologique, politique... Autant de signes d'un déclin de nos sociétés, voire de leur effondrement ? Certains y croient. Mais est-ce si sûr ? Comment s'effondre exactement un monde ? C'est pour répondre à cette question que des scientifiques ont ouvert un nouveau champ de recherche : la collapsologie. Leur outil : la modélisation des civilisations aujourd'hui disparues, telles les Mayas. Leur objectif : établir les vraies lois de l'effondrement des sociétés et les confronter à notre situation actuelle".
Il y a une semaine, on apprenait le décès du philosophe Michel Serres à 88 ans. Il avait écrit "C'était mieux avant".
Une occasion pour extrapoler sa philosophie et faire revenir quelques souvenirs déjà traités sur ce blog et sur le temps qui passe sans être trop bancal.
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Philosophie
En psychologie, "collapser", c'est s'écrouler moralement au risque d'entrer en dépression.
Michel Serres qui vient de prendre sa révérence, était un visionnaire philosophe qui voulait traverser le temps au mieux de sa forme.
Dès le lendemain de sa mort, on entendait ses réflexions philosophiques sur toutes les antennes en radio et à la télé dans un florilège de philosophies.
Un hommage n'a pas manqué sur le forum Agoravox sous la forme d'un entretien avec lui.
Son petit manifeste "C'était mieux avant" était une sorte de métaphore, écrit sur un coup de sang qui pousserait à regarder sur le passé tout en empêchant de regarder devant nous avec espoir.
Préambule : "Dix Grands Papas Ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités. Or, cela tombe bien, avant, justement, j'y étais. Je peux dresser un bilan d'expert. Qui commence ainsi : avant, nous gouvernaient Franco, Hitler, Mussolini, Staline, Mao... rien que des braves gens ; avant, guerres et crimes d'Etat laissèrent derrière eux des dizaines de millions de morts".
Cet ouvrage, il l'avait dédicacé à ses professeurs de gymnastique, à ses entraîneurs et à ses guides de haute montagne, parce qu'ils lui avaient appris à penser. Tout écrivain sait qu'il écrit avec les pieds en marchant, sautant ou dansant pour avoir en soi un rythme qui rentre dans le langage et d'une certaine manière avec le corps qui commande.
Le musée de l'armée au Cinquantenaire est plongé dans la Belgique en guerre
"Maintenant nous courons tellement après le temps, les honneurs et des bonheurs artificiels que nous en perdons notre joie de vivre", écrivait un commentateur.
Réaliste ou optimiste, Michel Serres ? Probablement les deux quand il dit qu'il y a une guerre mondiale entre l'humanité et la nature aujourd'hui...
Le passé sert de garde-fou comme le disait la revue de presse de vendredi.
Mais, il n'est pas là uniquement pour raviver les blessures du passé mais aussi pour diluer les illusions.
A sa naissance, le 1er septembre 1930, je n'y étais pas, mais cela m'a amusé de constater que je suivais avec un écart type de 17 ans en moins, jour pour jour.
Le 19 mai, Paul Jorion remettait le couvert de la "Fin du monde, fin du mois" tout en se disant "optimiste".
Il faudrait d'après Paul, un nouvel ordre mondial. Était-ce comme j'en avais parlé en 2011 ?
Rien n'est moins sûr....
Les philosophes n'accordent pas leur violon en se dénigrant l'un l'autre...
Le livre de Paul Jorion, "Le dernier qui s'en va, éteint la lumière" disait que le genre humain se découvre, à sa très grande surprise, au bord de l'extinction.
Proactif, je dirais qu'il faudrait toujours prévoir des bougies pour rétablir la lumière...
Mais bon, chacun à sa manière de réagir aux événements et la philosophie est la science du bavardage de l'humain tous azimuts...
"Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi beaucoup d'ennuis te seront épargnés", disait Confucius et cela me semble bien plus vrai.
Le dernier S&V de juin contient un dossier complet sur la question de la théorie de l'effondrement.
"Phénomène auquel il est impossible d'échapper, le fait que des rayons entiers d'ouvrages au titre accrocheur se rassemblent comme guide de survie total pour la fin du monde postapocalyptique façon "The Walking Dead".
Le marketing de la peur fonctionne très bien dans les périodes en manque de repères stables.
Pourtant, les sociétés ne cessent de se faire et de se défaire en fonction de la complexité universelle du vivant, de son environnement et du social régional.
Sur 7000 ans d'histoire, se compilent 51 variables politiques, démographiques, techniques, économiques et culturelles dans des réseaux d'intersection entre civilisations ayant chacune une hiérarchie, un système de gouvernement, des langues spécifiques ou d'empires quand le pouvoir est centralisé.
La perte de l'identité, l’obsolescence programmée, les limites à la croissance... tout est bon pour faire perdre confiance en la vie et à la civilisation.
Un chapitre en plusieurs volets revenait en rappel à mon billet "Mystères des civilisations disparues".
Ce n'est jamais une seule ruse de la raison (d'après Hegel) en cause mais une concaténation de conjonctions qui, ensemble font chavirer.
. La théorie du chaos en mathématique n'en est que l’avènement et pas l'origine.
Une apogée, un pic de croissance et d'utilisation de celle-ci existent comme il avait été décrit par Eric Laurent dans "La face cachée du pétrole" avant qu'apparaisse le gaz de schiste comme solution de rechange.
Dernièrement, j'écrivais "Comment a-t-on pu en arriver là ?" au sujet des élections qui se sont déroulées fin mai.
Comme toujours la conjonction d'une série de "dysfonctionnements" apporte la transition critique d'un état vers un autre.
Le temps, cette quatrième dimension n'a aucune loi scientifique pour affirmer que l'on ne peut remonter le temps et que le verre qui se brise en mille morceaux, ne pourrait pas se reformer à l'état initial.
Une peur de mourir, une peur de vieillir et d'être dépassé par les événements de l'actualité interviennent pour renforcer ce sentiment de déclin avec le rétroviseur fixé uniquement sur le passé.
Les croyances ont trouvé une solution religieuse au phénomène de peur par la croyance de "L'immortalité pour objectif final".
Beaucoup de chanteurs ont fait du temps qui passe, un sujet de prédilection dans leurs chansons... (Charles Aznavour et tant d'autres.)
Bien sûr, "le temps est assassin" et parfois, répondre à la phobie de l'échec, demande le courage de "Réussir ses échecs".
A faire tout en même temps, pas étonnant que tout se dérobe sous les pas avec le stress au travail ou à la maison, à répondre à toutes les sollicitations du marketing.
Augmenter le personnel des infirmiers en grève cette semaine mais c'est bien sûr... mais comment arriver à l'équilibre ?
En 1936, Charles Trenet écrivit "Y a d'la joie" pour se donner du courage en balayant la cour de la caserne où il s'ennuyait beaucoup. L'air du temps de l'époque se trouvait dans le contexte d'insouciance pendant lequel les réformes sociales du Front populaire faisaient découvrir les loisirs aux Français avec la réduction du temps de travail à 40 heures hebdomadaires et la création des congés payés.
C'est un peu ce que les populations peuvent ressentir et redouter aujourd'hui dans une période de relative opulence comme l'avait dessiné le Carré de Nicolas Vadot au sujet de l'hyperdémocratie.
Dans notre "hyperdémocratie" belge, la liberté d'expression est garantie par la loi qui se trouve fort dépourvue quand les excès de cette dite "liberté" perd la responsabilité de devoir annexée à cette liberté.
Mercredi, Thomas Gunzig faisait un petit cours de théorie de politique :
Incités par les médias, les gens sont trop branchés sur les émotions dans l’immédiateté des réactions avec la sensiblerie exacerbée et pas assez sur les raisons et de ses impacts.
L'ère du numérique et de la communication est profitable pour tous si tout n'allait trop vite et qu'on n'y consolide plus rien en déconnectant ceux qui ne savent pas suivre son rythme et en se retrouvant face à une obsolescence rapide, parfois programmée, pour consommer et finalement, se sentir s'y consumer.
Prendre du recul sur les choses et organiser au mieux la vie publique et privée ensemble devient plus difficile que précédemment, jamais en créant du stress jusque lors des loisirs.
Quand on se retrouve en perpétuel porte-à-faux, un mal-être peut s'installer dans un sens ou dans l'autre.
Les piqures de rappel du passé nous présentent parfois plus que le présent ou le futur.
En commémoration du 6 juin 1944 avec son 75ème anniversaire du débarquement, le tourisme de la mémoire s'est installé sur les côtes normandes et le marketing avec lui.
On entend de plus en plus souvent qu'il faut réduire son empreinte carbone et l'AFP proposait ce graphique surprenant sur les moyens d'y parvenir
Les réactions ont été vives et humoristiques sur le dernier point qui disait qu'avoir un enfant en moins apporterait la plus grande réduction de CO2 (vidéo)
"J'ai deux enfants, je bute lequel ?"
"Abandonner ses enfants pour le bien de la planète, clairement le meilleur conseil"
"Pour ceux qui ont un enfant en trop merci de le jeter dans la poubelle verte"
L'AFP répondit que c'était une "étude scientifique qui prouvait qu'un enfant, c'était 58 tonnes de CO2 dans l’atmosphère que la pollution vient de ce qu'il va consommer, de ce que ses parents vont consommer pour lui et du fait qu'il aura sans doute des enfants à son tour".
Aux États-Unis sont nés les G.I.N.K.S., les "Green Inclination No Kids"
Le rappel à Malthus revenait pour comprendre l'idée.
Mais, était-ce encore vraiment la seule question du malthusianisme qui était à prendre en compte ?
Les religions d'un côté et les articles des médias parlent de vedettes avec des titres comme "mon bébé a changé ma vie" (en bien naturellement) de l'autre.
En mariant un couple "pour le meilleur et pour le pire", le curé poussera à avoir des enfants mais se foutra complètement des suites et du comment les nourrir et les éduquer.
On pourrait déduire que de ne pas devoir s'occuper des enfants, réduirait aussi le stress à vouloir bien les éduquer.
Ne pas avoir d'enfants, c'est aussi vivre plus pour soi et plus serein dans une vie de couple, même s'il faut assurer son futur, seulement à deux.
Dans le billet de 2014, "L'esprit de famille", Thomas Gunzig disait qu'une famille est psychotique .
Pas de statistiques disponibles pour déterminer le nombre de couples séparés à cause d'un manque ou d'un trop plein d'enfants.
Aujourd'hui, les divorces sont très nombreux avec les enfants écartelés entre les deux parents "Mes Papas viennent de Mars, mes mamans de Vénus et moi de Pluton").
Cette semaine encore, Costas Bakoyanis, à 41 ans, était nommé maire d'Athènes avec 65% des voix avec la mention "Grand séducteur", papa de 4 enfants avec 3 femmes différentes.
"La séduction suprême n'est pas d'exprimer ses sentiments. C'est de les faire soupçonner", disait quelqu'un...
Être sans famille peut paraître aussi bizarre que d'en avoir trop.
Sans famille pourrait aussi ouvrir le champ pour communiquer avec au minimum cent familles différentes sans exclusive en cassant les murs derrière des instincts de peur de l'autre.
C'est un choix" dit-on mais c'est peut-être plus un "dilemme philosophique" présentant deux prémisses contradictoires menant à une seule et même conclusion qui, de ce fait, s'impose.
Le choix est pourtant simple. En général, il se définit en phases successives : métro, boulot, bobos et dodo.
Tous demandent du temps... parfois beaucoup de temps.
Métro : à deux kilomètres du travail...pas besoin
Boulot : quand il y a de la créativité dans l'air, ce n'est plus un boulot.
Bobos : les enfants, bien sûr, beaucoup de "?"
Dodo : un petit huit heures, pour remettre les pendules à l'heure.
Devenir parent très jeune, c'est perdre sa propre vie de jeune.
Le devenir tard pour un homme, c'est devenir pour l'enfant l'équivalent d'un grand-père qui ne correspond plus avec son protégé friand de bruits et de fantaisies.
Mais tout cela ne se découvre et se discute qu'en période d'excès, de déprime ou parfois de burnout.
Des chiffres et des statistiques, on ne fait ce qu'on veut pour envoyer une responsabilité vers les autres en dehors de la sienne...
Réduire l'effet de serre et l'émission de CO2, les ingénieurs se lancent sur les chemins de l'imagination en devenant des apprentis-sorciers : .
Réduire les contraintes et les problèmes est affaire d'expérience.
L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions et de mauvaises pratiques chez les autres.
La solidarité, le "must" sociologique et ontologique, fait oublier qu'il faut aussi cultiver sa différence.
Se forcer à être aimé par tout le monde et découvrir tout à coup, qu'on s'est trompé et qu'on n'est aimé par personne, fait toujours mal à l'égo.
Si le temps passe, les souvenirs restent mais très partiellement et "Les infidélités de notre mémoire" les biaisent aisément sans les notaires et les historiens.
Dimanche dernier, Ilios Kotsou parlait de l'empathie qui dit de se mettre à la place de l'autre.
Il rappelait que Paul Bloum dans son livre "Contre l'empathie" proposait de remplacer l'empathie par une "compassion rationnelle" que je partage.
Une mauvaise interprétation de ce qu'est l'autre et de ce qu'il désire, peut être le piège suite à une erreur d'appréciation de son problème.
De toutes manières, ne cherchez pas Docteur, c'est toujours dans la tête que tout cela se passe.
Le cœur fait se qu'il peut pour soutenir ce cerveau plein de contradictions.
Dans le fond, qu'y a-t-il de plus dangereux que de vivre ?
Même les médias ont pris l'habitude d'assommer ses spectateurs avec des nouvelles négatives en oubliant trop souvent de remettre les compteurs à zéro par les bonnes nouvelles devenues, elles, extraordinaires ou rarissimes.
"Déjeuner en paix" chantait Stephan Eicher.
"J'aime pas les gens heureux" enchaîne Eddy Mitchel.
Ces gens heureux apportent l'idée de ne pas avoir réussi sa propre vie et d'être poursuivi par la poisse...
Le billet "Où se cache le bonheur" était écrit suite à un dossier d'un autre S&V qui localisait le bonheur dans ses propres gènes.
Quant au "Bonheur National Brut" généralisé, ce n'est qu'un leurre de plus, exploité intelligemment par le marketing.
Rien de plus normal qu'en basses conjonctures, les comptes en banque grossissent et les prises de risque diminuent.
Cette attitude fait alors stagner les investissements et les jobs dans un cercle vicieux.
Dans une telle ambiance, l'humour est "le" sujet trop sérieux à ne pas plier.
Un rire, sous toutes ses formes, est obligatoire pour apporter la solution ultime aux problèmes les plus ardus quand le fou-rire quotidien suffirait pour changer son humeur pour toute la journée à meubler le temps en faisant ce qui plaît, pour retrouver le plaisir et pouvoir assumer sa vie à sa juste valeur.
Le rire, il faut le considérer comme un monstre qui reste intouchable aux risques qu'il pourrait surprendre par ses écarts selon les normes de la société.
Il ne 'tue" pas le temps. Il le savoure par le goût de la jouissance du présent, sans nostalgie du passé et sans peur du lendemain.
Son utilisateur a effacé les mauvais souvenirs pour ne conserver que ceux qui font rire puisqu'il sait que "les infidélités de la mémoire" les biaisent aisément sans l'impartialité du notaire et des historiens.
Avec l'âge et la sérénité aidant, Michel Serres est devenu plus philosophe par la pratique que le jeune étudiant révolutionnaire par des théories scolaires.
Aujourd'hui, on arrive vite à la polarisation de l'emploi et de la réduction du temps de travail .
Pas sûr que tout cela réduira le spleen et le mal-être des gens.
S'il fallait cataloguer Michel Serres, je dirais qu'il a toujours été à la recherche de compromis et de consensus.
Par-là, il n'est plus à jour avec les tendances actuelles de plus en plus tranchées avec la polarisation dans l'air du temps .
C'était quoi qu'on en dise, un philosophe en porte-à-faux avec notre époque qui baigne dans les aspérités extrémistes, du clivage et de la fracture.
Un âge qui pouvait apporter le goût de faire les choses à vitesse plus réduite en fonction des moyens disponibles et avec le support de quelques souvenirs.
Faut-il collapser le passé et vivre au présent en période de pénurie sans se ramener à l'essentiel ?
Qui peut le plus, peut toujours le moins.
Si en plus, pour le mécréant, le paradis n'existe nulle part et que s'il existait, ce ne serait pas sûr qu'on ne s'y emmerderait pas, cela la fout mal...
Thomas Gunzig parlait de notre futur pour, disait-il, nous "rassurer"...mais terminait par une préférence de "vive le présent".
Janin et Liberski parlaient en vers pour raconter leurs soucis mais terminaient en prose.
Les aventures de Donald en Europe se sont déroulées dans un accord surfait...
...
Résultats des courses
L'analyse du S&V conclut "Et si c'était notre tour de disparaitre à cause de toutes les surchauffes, il s'agirait de repousser le point critique de non-retour. Rien n'est inéluctable. Cela permettra d'aller vers un équilibre délétère d'un mode de vie soutenable que l'IA via les superordinateurs quantiques calculera et enclenchera un point de bascule sociale résilient dans une "coopération critique".
La survie a toujours été assurée par la reproduction de génération en génération.
Cette fois, elle pourrait se retourner contre nous.
La science aidée par les technologies ont permis d'étendre la vie sur des périodes plus longues en démultipliant les effets de manière exponentielle.
Avec le dos au mur, les êtres humains devront réduire la voilure dans un Pacte avec la nature, comme les lemmings le font par une sorte de stochasticité démographique en se dispersant pour trouver nourriture et abris que leur territoire d'origine ne pourrait plus leur fournir.
Le hasard et le concours de circonstances construiraient souvent les pires problèmes.
"Hasard" et pas Hazard ni "destin" qui serait dessiné sur du papier à musique sans moyen d'y échapper.
Comme on ne peut retourner en arrière, les regrets seront superflus, rédhibitoires et feront parties des travaux inutiles et du temps perdu.
Cette semaine, Bruno Coppens apportait un test psychologique : dans quel ordre réagissez-vous si :
- Il y a un bébé qui hurle à l'étage
- Votre portable se met à vibrer
- Quelqu'un sonne à la porte
- L'eau coule au robinet de la cuisine
- Dehors, une pluie soudaine s'abat sur votre linge étendu
La solution et les conclusions sont dans ce podcast :.
La Collapsologie, c'est un peu comme quand on cherche le responsable entre l'œuf ou la poule. Est-ce la cause ou l'effet de sa manière d'être ?
Dernièrement, j'écrivais un email à quelques lecteurs avec le titre ambigu :
"Mon été est foutu et j'enrage".
Une grosseur dans l'aine qui ne faisait pas mal, était diagnostiquée "hernie inguinale", générée à la suite d'événements en cascade.
Le ton "presque sérieux" du mail était un indice dans la dernière phrase : "Si, j'enrage, cela pourrait se faire sentir dans mes écrits mais pourrait être aussi une opportunité pour continuer l'écriture de mon prochain roman".
Abnégation ou résignation, mais toujours une recherche de compensations.
Dimanche dernier, c'était la fête du vélo au Cinquantenaire.
En d'autres temps, j'y serais allé à vélo ou s'il pleuvait en jogging.
Cette putain de hernie m'en avait empêché.
Je peux être drastique tout en disant qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien car "has been heureux", entré dans la clandestinité, j'ai pris mes distances avec le temps...
Après nous, les mouches ?
Non, ce serait certainement des scorpions qui, comme de vrais durs à cuire, ils traversent mieux le temps...
Progressiste, je collapse le passé et les choses sans faire partie des fans de Marie Kondo qui fait du rangement, une magie .
Ce qui est important n'est pas nécessairement urgent et ce qui est urgent n'est pas nécessairement important.
Savez-vous quoi qu'à cause des hormones de dopamine, d'endorphine et d'adrénaline pour avoir bonne mine, j'en deviendrais sadomasochiste aux normes minimalistes.
Rater la fête du vélo aurait été pour moi la pire des solutions.
Harnaché d'une "ceinture de chasteté", j'y suis allé en promenade à pied.
Très jeune, j'avais déjà appris que fautes de grives, on mangeait des merles !
Aujourd'hui, plus rien à perdre et peut-être tout à gagner en collapsant le passé...
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Eriofne,
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11/6/2019: Janin et Liberski se plaignent parce qu'ils ne collapsent pas le passé
Commentaires
Le marketing de la peur fonctionne très bien dans les périodes en manque de repères stables.
"Maintenant nous courons tellement après le temps et des bonheurs artificiels que nous en perdons notre joie de vivre",
Je ne cours plus, je regarde et surtout je profite du temps
Egoïsme ??
Non, il n'y a pas de mal à se faire du bien
Excellent week-end !!!
Écrit par : Jean-Marie HENROTTE | 08/06/2019
Bonne fin de we.
Bien compris le message.
Pourtant l'idée de la collapsologie est toujours présente dans les rapports comme celui-ci
https://dailygeekshow.com/fin-humanite-2050/
Écrit par : L'enfoiré | 09/06/2019
Billet de "Santé Nature Innovation" parfaitement dans la ligne
Rester tranquille : un vrai défi
Les jours fériés et les ponts sont, pour beaucoup, l’occasion de faire « ce qu’on n’a jamais le temps de faire » : visites, voyages, bricolage, jardinage, courses, installations, fêtes de famille, etc.
On roule, on parle, on s’active, on finit la journée encore plus fatigué que d’habitude.
Mais il faut se souvenir qu’à l’origine, les gens étaient censés… ne rien faire, ces jours-là.
Certes, il y avait souvent l’obligation d’assister à une cérémonie religieuse.
Mais précisément, pour l’assistance, les cérémonies religieuses consistaient en réalité à… ne rien faire, à part écouter et prier, ce qu’on appellerait aujourd’hui « méditer ». Rester assis sur un banc, ou debout, l’essentiel du temps. Autrefois, les gens n’étaient même pas censés chanter. Les chants sacrés étaient réservés aux quelques personnes spécialement formées à cela, la « schola ».
Lutter contre la mauvaise conscience
Ne rien faire… En voilà un défi !
La difficulté est que cela nous donne mauvaise conscience !
« Je ne peux tout de même pas rester là à ne rien faire, alors que je suis en retard dans tous les domaines ! »
Eh bien, justement, si vous êtes en retard partout, la meilleure solution pourrait être de passer une journée à ne rien faire du tout.
Selon Tim Herrera, éditeur de la rubrique « Vivre plus intelligemment » (Smarter Living) au New York Times :
« Il y a de nombreuses études qui montrent qu’intégrer des moments d’oisiveté dans votre emploi du temps vous rend bizarrement plus productif », explique-t-il.
« Laisser votre cerveau errer librement et être paresseux vous rend plus créatif, vous rend plus apte à résoudre les problèmes, et peut vous aider à faire de meilleurs choix sur le long terme. »
Il faut accepter les jours fériés pour ce qu’ils sont : des jours où on ne travaille pas, certes, mais où on ne fait pas non plus d’activités (culturelles, sportives, sociales…) qui prennent du temps et de l’énergie.
On reste chez soi, on prend son temps, on mange calmement, on lit, on se repose…
Le monde ne va pas s’écrouler si vous passez une journée entière sans répondre à vos e-mails et sans résoudre de problèmes pratiques.
Prendre le temps de faire des choses simples
Ces jours fériés peuvent, en revanche, être l’occasion de bien faire les choses simples du quotidien que le travail et les activités nous empêchent de faire.
Prendre le temps de préparer un bon repas, et prendre le temps également à table de parler tranquillement avec les membres de la famille. Entrée, plat, fromage, dessert, café : ce temps n’est pas perdu, il permet de resserrer les liens, d’échanger des nouvelles importantes, d’évoquer des questions qu’on n’a, en général, pas le temps de traiter.
Si vous avez l’esprit libre, sans échéance contraignante, la conversation peut durer le temps nécessaire. C’est l’occasion par exemple de se réconcilier, une démarche importante mais qui prend du temps, car il faut s’expliquer, se pardonner, prendre des engagements réalistes pour ne plus recommencer, réfléchir ensemble à des solutions réalistes de long terme…
On peut prendre un peu plus de temps que d’habitude pour ranger sa chambre, nettoyer la vaisselle et les ustensiles de cuisine. Prendre le temps d’ouvrir des placards qui servent rarement, sortir des objets dont on se sert peu souvent : albums de photo, cahiers d’école d’autrefois, vieux vêtements évoquant de vieux souvenirs.
Cela fait ressurgir des souvenirs, donne matière à réflexion.
Votre journée libre, sans aucune contrainte extérieure, se transformera facilement et naturellement en une journée très productive mentalement, affectivement, mais qui vous apaisera, vous libérera et vous permettra de reprendre votre rythme plus sereinement.
C’est autant de gagné pour votre cœur, qui ralentira. Pour vos artères, qui seront soumises à une moindre pression. Votre respiration pourra devenir plus profonde, améliorant les échanges gazeux et l’oxygénation de vos cellules, notamment celles de votre cerveau. Votre niveau d’hormones du stress (cortisol, adrénaline) diminuera, votre digestion sera facilitée car elle se fera au calme.
https://www.santenatureinnovation.com/jour-ferie-rien-faire/
Écrit par : L'enfoiré | 09/06/2019
J'approuve à 100%, en tant que pratiquant des jours fériés perpétuels ...
Écrit par : Jean-Marie HENROTTE | 10/06/2019
Des bulles se forment partout, personne n’en parle … Il y a une raison à cela.
Beyond Meat est une société américaine qui commercialise des hamburgers végétaliens. En d’autres termes, des hamburgers sans viande. Un mois après son introduction en bourse, l’action Beyond Meat cote avec un bénéfice de 600 %. Mardi, elle a encaissé un recul de 25 % après que la banque d’investissement JP Morgan a déclaré qu’elle jugeait la valorisation de l’action trop élevée.
Beyond Meat fabrique des produits riches en protéines et à base de plantes qui doivent s’approcher du goût de la viande. La société vend ses Beyond Burgers aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Italie et aux Pays-Bas (Albert Heijn).
Mais voilà : Beyond Meat a réalisé un chiffre d’affaires de 88 millions de dollars en 2018 et enregistré une perte de 30 millions de dollars. Le 2 mai, la société est entrée en bourse à un prix de lancement de 25 dollars. Le même jour, la part a terminé à 65,75 dollars. Un mois plus tard ? 186,43 $ ou un profit de 732 %. Jusqu’à ce que JP Morgan mette fin à cette fête mardi avec une recommandation de prix négative. Pourtant, aujourd’hui, la société se voit attribuer une valeur de plus de… 10 milliards de dollars, soit 100 fois le chiffre d’affaires.
Ainsi, les bulles sont omniprésentes et des exemples tels que Beyond Meat, on en trouve des centaines, voire des milliers, explique le spécialiste français de l’investissement, Marc Fiorentino (MonFinancier.com), dans son tour d’horizon quotidien de l’économie.
Des bulles partout …
“Personne n’ose employer le mot. De peur de briser la belle euphorie qui règne sur tous les actifs, ou presque, dans le monde. Et pourtant… La politique de déversement d’argent gratuit des banques centrales provoque l’éclosion d’un nombre effarant de bulles. Mais personne ne veut gâcher la fête. Il est encore plus difficile de prédire quand ces bulles vont éclater. «
Pourtant des bulles se forment partout. Non seulement sur les marchés boursiers (l’action Crowdstrike a augmenté de 71 % mercredi lors de l’introduction en bourse), mais également sur les marchés des taux d’intérêt, les marchés obligataires et l’immobilier (à Anvers, certains appartements sont maintenant vendus 15 % au-dessus du prix demandé). Cela ne devrait pas nous surprendre. Tant que l’on pourra emprunter de l’argent à des taux d’intérêt nuls ou négatifs, les marchés boursiers seront inondés d’argent, ce qui pousse les prix à des niveaux records. Et pendant ce temps, l’inflation normale n’augmente pas, ce que le président américain a annoncé mardi comme étant une excellente nouvelle.
https://fr.express.live/bulles-partout-risques/
Écrit par : L'enfoiré | 13/06/2019
Une bulle, des bulles, comme celles du réchauffement climatique, amha
Écrit par : Jean-Marie HENROTTE | 13/06/2019
Quelques commentaires à propos du tableau Réduire son empreinte carbone.
C’est une sorte de désinformation typique qui vise à culpabiliser en priorité chaque individu tout en évitant d’inclure toutes les aberrations du système économique et financier qui sont les sources des comportements de bcp d’entre nous.
Pas un mot sur les delocalisations à l’infini qui ont entre autres créés ces transports injustifiés et polluants de produits finis et semis finis sur des milliers et plus de kilomètres.
Pas un mot sur les industries polluantes qui représentent jusqu’à plus de 90% (les plastiques par exemple) des pollutions alors que l’ensemble des consommateurs ne produit que 8,50 % de la pollution par l’utilisation des plastiques.
Pas un mot sur l’industrialisation à outrance de la production végétale et animale qui engendre des pollutions immédiates et à venir sur l’humain.
Pas un mot sur les causes des surpopulations de régions du monde, les plus pauvres comme par hasard, alors que les régions les plus riches sont en déficit de naissances.
Et pas un mot sur l’appauvrissement des nappes aquifères principalement dans les régions les plus chaudes due à la production de céréales destinées à l’exportation vers nos pays.
Alex Visereck en a produit un sketch très comique mais peut-être que finalement ce tableau était destiné à alimenter nos humoristes les plus talentueux et économistes de surcroît...
Écrit par : Don Quichotte | 16/06/2019
https://www.youtube.com/watch?v=qmq9XSrZDlU
voici le sketch d'Alex sur l'écologie
Écrit par : L'enfoiré | 16/06/2019
"On dirait qu'il y a une tendance ici"
"Donald Trump se bat pour empêcher le Congrès américain de mettre la main sur ses dossiers financiers et ses déclarations fiscales. Nigel Farage refuse de dire au Parlement européen pourquoi il n'a pas déclaré les dépenses personnelles financées par Arron Banks, le donateur à la cause du Brexit qui fait l'objet d'une enquête de la National Crime Agency britannique. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tente d'obtenir l'immunité afin qu'elle le protège contre les accusations de corruption, de fraude et d'abus de confiance.
Le gouvernement autrichien a été renversé par une vidéo dans laquelle on voit le vice-chancelier d'extrême droite Heinz-Christian Strache dire à une Russe mystérieuse qu'il pourrait arranger des contrats avec le gouvernement si elle acceptait de faire des dons secrets à son parti. L'ancienne présidente de l'Argentine Cristina Fernández de Kirchner, qui fait actuellement campagne pour la vice-présidence, est jugée pour avoir prétendument participé à une organisation criminelle et accepté des pots-de-vin. Et la police tchèque a préconisé d'inculper le milliardaire Andrej Babiš, Premier ministre milliardaire, pour fraude en matière de subventions.
Les populistes qui ont été élus en promettant de "drainer le marais", ("drain the swamp", comme dit Trump) sont maintenant accusés de s'y vautrer.
[...] Bien sûr, ces populistes attribuent ces embarras à la persécution politique. Beaucoup de leurs partisans les croient. Néanmoins, un changement majeur est en train de se produire : les populistes doivent de plus en plus souvent céder le contrôle de la corruption à leurs principaux rivaux.
Écrit par : L'enfoiré | 18/06/2019
« moins il y aura de vie moins il y aura de pollution « dis-tu.
La réalité est bien plus complexe tant l’organisation de la nature est elle-même très complexe. Sa complexité est inhérente à la réalisation de grands équilibres dont la nature était capable. Notre système économique et financier est générateur de grands déséquilibres dans cette nature qui n’a pas le temps de les corriger. Ces grands déséquilibres s’accentuent alors que le système économique et financier font la sourde oreille pcq bcp d’argents est l’enjeu.
Peut-être connais tu Edgar Morin Directeur de recherche émérite au CNRS.
Il est l’auteur de bcp d’études transdisciplinaires.
Pendant ces vacances j’ai presque terminé une relecture de son livre « La Voie « .
Ce livre est vraiment un chef-d’œuvre combinant constat et possible solutions pour sortir l’homme et son environnement de la catastrophe au travers de quatre thèmes fondamentaux qui sont en réalité des normes complémentaires et antagonistes . C’est à dire :
Mondialisation et démondialisation
Croissance et décroissance
Développement et enveloppement
Transformation et conservation
Il ne s’agit pas de les opposer mais de redéfinir pratiquement ce que chaque terme comprendrait en termes de changements à mettre en place sans tarder.
Ne rien changer est une utopie car l’autodestruction de la planète Terre est déjà bien entamée. Avoir des enfants ou pas est un débat d’humoriste ou de ceux qui ne veulent rien changer.
Écrit par : Don Quichotte | 27/06/2019
Que ce soit avec ou sans argent, la mondialisation se produit soit temporairement en vacances soit volontairement définif par la migration.
Oui, j'ai un vague souvenir de ce livre d'Edgar Morin.
Rien n'est gratuit (je ne parle pas dans ce cas de finances) dans ce monde.
Peu d animaux se retrouvent partout dans le monde, mais nous sommes des envahisseurs partout.
La transhumance existe chez les oiseaux, mais c'est toujours le même trajet.
C'est dans notre nature de chercher toujours mieux que chez soi.
Toujours mieux que ce qu'on a et vit.
Pour cela on est prêt à tout polluer.
Il y a deux manières de vivre pour l'homme: avec les religions qui vont demander des sacrifices et la manière grecque des hédonistes avec le plaisir de vivre quitte à éliminer ce qui gène pour vivre mieux encore
Écrit par : L'enfoiré | 27/06/2019
Collapsophie ? Contre la prophétie de l'effondrement
Suite à quelques discussions et lectures dans les réseaux écologistes, je souhaite mettre en garde contre les impasses d'un récit qui ressemble de plus en plus à une prophétie auto-réalisatrice dangereusement confuse. La collapsologie se structure autour de deux récits : l'un très pessimiste sur l'avenir de notre société, l'autre assez optimiste sur l'engagement collectif.
https://blogs.mediapart.fr/come-marchadier/blog/110319/collapsophie-contre-la-prophetie-de-leffondrement
On en parle aussi dans le magazine Psychologies du mois de juin
Écrit par : L'enfoiré | 01/07/2019
G20 : l’Europe s’exprime, personne ne l’écoute
Peu d’images reflèteront mieux l’état actuel du monde que la photo de groupe du G20 qui a fait le tour du monde samedi.
Au centre, l’hôte japonais Shinzo Abe, flanqué du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman (MbS) à sa droite et du président argentin Mauricio Macri à gauche. Puis à droite de MbS, le président américain Donald Trump et le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan. Liens de Macri, Vladimir Poutine et Xi Jinping.
Le président français Emmanuel Macron est pratiquement à l’extrême gauche. La chancelière allemande Angela Merkel à l’autre extrême. Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, respectivement président de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe, sont à peine visibles. La coïncidence du protocole, dit-on. A moins que…?
Le fait que, selon les Nations Unies, le prince héritier saoudien ait joué un rôle de premier plan dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi ne semble pas poser de problème dans le rassemblement important du G20. Ni celui que le président russe Poutine ait annoncé la fin du libéralisme dans le Financial Times de samedi. Malgré la réponse brillante que le président européen Donald Tusk lui avait donnée.
La présidence de la télé-réalité
Les événements de ces derniers jours ont une fois de plus poussé l’Europe complètement en marge de ce G20. C’est en effet le président américain Trump qui une une fois de plus, a réduit sa présidence à rien de moins qu’une émission de téléréalité. Et dans laquelle il échange en temps voulu des protagonistes nationaux contre des acteurs internationaux.
L’autre photo du week-end a été prise dans la zone démilitarisée DMZ. C’est la frontière qui sépare la Corée du Sud de la Corée du Nord. On y voit le président américain Trump avec le dictateur Kim-Jong Un, âgé de 33 ans. Une séance photo s’en est suivie qui a été bruyamment commentée par la presse mondiale. Dans le seul but de prouver que Kim et Trump s’entendent le mieux du monde. entretemps, Trump a officiellement invité « Rocket Man » à lui rendre visite à la Maison Blanche. Un week-end très difficile sans doute pour les familles Warmbier et Khashoggi. « Et alors ? », Pensera-t-on à Washington, Riyad et Pyongyang.
En temps de guerre commerciale, un accord commercial
L’accord que Juncker a pu annoncer samedi entre l’UE et les pays du Mercosur a suscité beaucoup moins d’attention. Après presque 20 ans de négociations, l’UE a conclu un accord commercial avec le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Cet accord vise à rendre les exportations entre les deux blocs moins chères. Les droits de douane qui les grevaient seront annulés. Juncker a parlé d’un moment historique. « En pleine guerre commerciale, nous envoyons le message que nous défendons le commerce sur la base d’accords ». Mais le reste du monde n’a guère été impressionné.
De plus, le fait que le Brésil et la Turquie aient décidé à contrecœur de rester dans l’accord de Paris sur le climat pour le moment ne pouvait pas vraiment être vendu au monde comme une victoire par le président français Macron. « Nous avons réussi à éviter un retour en arrière », a-t-il dit. Alors que Trump maintient l’Amérique isolée du reste du monde. De plus, les jeunes de Washington et de Chine ne semblent pas vraiment être préoccupés par le climat. Le reste du sommet a également attiré l’attention de la presse mondiale concernant les négociations avec lesquelles la Chine et les États-Unis tiennent le reste du monde en haleine depuis des mois. Vous ne lirez presque rien sur l’Europe dans la presse internationale.
Qui devez-vous appeler si vous voulez parler à l’Europe?
Malheureusement, le sommet a de nouveau montré que l’Europe restait un suiveur absolu sur la scène mondiale. « À qui puis-je m’adresser si je souhaite parler à l’Europe ? » C’est une question qui a été attribuée à l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger pendant des décennies. Kissinger a maintenant 96 ans et, selon des initiés, il n’aurait même jamais posé la question. Heureusement, car même après le sommet du G20, elle reste sans réponse.
https://fr.express.live/g20-leurope-parle-personne-necoute/
Écrit par : L'enfoiré | 02/07/2019
Un ex-Googler : « L’indignation est le moteur des médias sociaux ; polariser la société est leur business model »
«Nous ne parvenons plus à trouver un terrain d’entente sur lequel nous pouvons nous opposer respectueusement : l’autre est devenu « l’ennemi ». On se crie dessus à la télévision, on se suit sur Facebook et on se bombarde de grenades verbales sur Twitter. Et maintenant, c’est tout le monde qui se bat sur le front numérique, et pas seulement les politiciens. L’Amérique devient donc de plus en plus un pays profondément divisé. »
La citation ci-dessus provient du chroniqueur américain Thomas Friedman. Il l’a écrite dans une colonne du New York Times en octobre dernier. Friedman n’est pas n’importe qui. Il est l’auteur du livre pionnier ‘The World is Flat’ en 2005, dans lequel il a décrit les premiers effets de la mondialisation et pour lequel il a été récompensé la même année par le Financial Times and Goldman Sachs Business Book of the Year Award.
Il a également été correspondant du New York Times au Moyen-Orient pendant de nombreuses années. Mais Friedman voit maintenant de plus en plus de similitudes avec les guerres civiles auxquelles il a assisté là-bas et ce qui se déroule dans son Amérique aujourd’hui.
Le fait que Friedman n’ait pas nécessairement besoin d’être un génie pour comprendre le fonctionnement quotidien des médias sociaux est devenu évident la semaine dernière lorsque Tristan Harris, un ancien ingénieur de Google, a témoigné lors d’une audience du Sénat américain. « L’indignation morale est le sentiment qui cause le plus de réactions sur les médias sociaux ». Sa conclusion est donc évidente. « Pour Facebook, YouTube et Twitter, monter les gens les uns contre les autres fait partie du business model. »
Chaque mot qui provoque l’indignation provoque une augmentation de 17 % des retweets
Harris a indiqué des chiffres intéressants. « Pour chaque mot ajouté à un tweet qui indique une indignation, le nombre de retweets augmente de 17 %. Toute personne qui aurait répertorié les 15 mots les plus fréquemment employés à propos des vidéos suggérées par YouTube il y a à peine un mois se serait retrouvée avec de la haine, des réfutations, des destructions,… « Ce genre de chose est le rayonnement de fond que nous administrons à deux milliards de personnes ». Cela fonctionne très bien, car 70 % du trafic de YouTube provient des recommandations faites par ce genre d’algorithmes.
Mais il y a plus. « L’algorithme qui réorganise votre flux de nouvelles chaque fois que vous l’actualisez, fonctionne comme une machine à sous et présente les mêmes caractéristiques addictives que celles qui rendent les joueurs accros à Las Vegas. Une autre caractéristique est que les flux de nouvelles n’ont pas de fin.
Vous pouvez les faire défiler à l’infini.
« Likes » et « suiveurs » n’ont qu’un seul objectif : rendre les gens accros à l’attention qu’ils reçoivent des autres.
Ensuite, il y a les fonctionnalités « likes » et « suiveurs ». Elles n’ont qu’un seul objectif : rendre les gens dépendants de l’attention qu’ils reçoivent des autres. Plus on passe de temps dans ces écosystèmes, mieux la machine comprend comment vous empêcher de décrocher. Les modèles commerciaux des médias sociaux sont donc entièrement axés sur la maximisation du temps que vous y consacrez.
Enfin, Harris a également déclaré ceci: « Imaginez YouTube, avec d’un côté les vidéos calmes et de l’autre l’asile de fous : OVNIs, théories de la conspiration, Bigfoot (une espèce supposée de primates des États-Unis et du Canada), etc. « Si je suis YouTube et que je veux maximiser le temps que vous passez avec nous, dans quelle direction dois-je vous envoyer ? Je ne vous enverrais jamais dans la section calme, je vous enverrais toujours à l’asile. Imaginez 2 milliards de personnes se rendant à l’asile comme une colonie de fourmis humaines. »
Harris a quitté Google et travaille en tant que directeur exécutif du Center for Humane Technology, une ONG engagée dans une technologie plus humaine.
https://fr.express.live/medias-sociaux-polarisation-haine/
Écrit par : L'enfoiré | 03/07/2019