L'Art de la guerre russe (14/02/2024)

Capture d'écran 2024-02-12 162553.pngCe lundi matin, je suis tombé sur le livre de Jacques Baud, "L'Art de la guerre russe" avec le sous-titre "Comment l'Occident à conduit l'Ukraine à l'échec".
Jacques Baud a été membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est et ancien chef de la doctrine des opérations de la paix des Nations Unies. Durant la guerre froide, il a travaillé sur l’art militaire  soviétique et la guerre en Afghanistan. Au sein de l’OTAN, il a participé à des programmes en Ukraine, notamment après la révolution de Maïdan entre 2014 et 2017. En plus de ses ouvrages majeurs sur le conflit en Ukraine, il est
l’auteur de plusieurs livres sur le renseignement, la guerre et le terrorisme, dont "Gouverner par les fake news", "Vaincre le terrorisme djihadiste" et "L’Affaire Navalny", tous parus aux éditions Max Milo.
Comme suite à mon article sur Trump, celui-ci va de pair pour remettre les horloges à l'heure dans cette guerre Russo-Ukrainienne.

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Préambule

"Pourquoi l’Ukraine est en train de perdre la guerre contre la Russie ? Comment les deux camps pensent et mènent leurs opérations ? Quelles ont été les erreurs de part et d’autre ? Comment l’Occident a contribué à la défaite ukrainienne ?...
 Pour répondre à ces questions et à bien d’autres, Jacques Baud s’appuie sur des informations officielles, des documents américains, occidentaux et russes qui analysent les stratégies et tactiques russes (et soviétiques) depuis 50 ans. Il explique la manière dont la Russie comprend et conduit la guerre. Il montre combien notre ignorance de cette réalité a poussé l’Ukraine vers la défaite. Après les best-sellers 'Poutine, le maître du jeu ?', 'Opération Z' et 'Ukraine entre guerre et paix' dont le travail d’analyse a été salué dans le monde entier et dont les ouvrages ont été traduits dans plusieurs pays, l’auteur revient sur la guerre en Ukraine et plus précisément sur l’art opératif russe depuis deux ans, pendant la deuxième guerre mondiale et la guerre en Afghanistan".

Capture d'écran 2024-02-12 182847.pngCe livre est mis en opposition avec celui de Sinon Shuster qui présente en page de garde le président ukrainien Zelensky avec le titre "Nous vaincrons". 

Dès l'introduction, Jacques Baud dit qu'il ne veut pas prendre parti mais veut expliquer la situation qui voit les deux antagonistes en présence sans avance notoire de part et d'autre.
7 millions d'Ukrainiens ont combattu le 3ème Reich au côté de l'URSS et des Alliés.
Les relations complexes entre voisins avec des familles divisées qui ont un pied dans un État et l'autre dans l'autre État ont du mal à se retrouver comme des ennemis.
Les avis et opinions ne sont pas immuables et évoluent en fonction des circonstances comme un guerre dont ils n'ont pas voulue. Aujourd'hui, il faudra des années après la guerre pour que reviennent des contacts, entre des belligérants qui ont perdus des membres de leur famille. Seul le négationnisme peut résoudre des problèmes persistants de mémoire.
Aujourd'hui, les vieux de 40-45 parlent parfois encore des Allemands avec le sobriquet de "Boches".

Jacques Baud parle de Anthony Rota dont je n'ai jamais entendu parlé et qui aurait une haine des Russes. Je ne peux confirmer. La haine reste souvent le moteur d'un conflit sans condamner les sanctions contre les meurtres de personnalité mais condamner les individus pour ce qu'ils sont mais pas pour ce qu'ils font.
Réfléchir au pourquoi des choses et au comment, elles se traduisent demandent plus que de la haine.
Dans un conflit majeur, la guerre pollue les esprits avec de la désinformation de chaque côté d'un conflit avec une logique du nombrilisme comme subterfuge à l'intelligence de la réalité. Pour Baud, ce sont les journalistes qui, pour faire du scoop, n'étudient pas une situation dans sa plénitude de manière narrative de "StoryTelling". Dans une guerre, le nombre de morts n'a pas le même rapport de force que de parler de pertes. Pour un mort russe, d'après le Washington Post, il y a 5 morts ukrainiens. Mais c'est une estimation. Les pertes civiles, elles, sont plus importantes.     
Dans cette guerre, l'Occident n'est pas là pour aider l'Ukraine à gagner, elle est là pour pousser la Russie à perdre la guerre de Poutine tout en n'intervenant pas physiquement en dehors d'aides matérielles et financières. Après l'euphorie de résistance ukrainienne du début, le désenchantement. La vie en Occident est un élément très important. Zelensky est devenu le symbole de la conquête de la démocratie. Pour la Russie, c'est une dynamique du succès qui prône dans l'esprit et l'Ukraine a été sacrifiée sur l'autel des exigences guerrières. 
La guerre n'a pas commencé en 2022 mais en 2014 quand la Crimée a été investi dans la Russie. Les sanctions contre la Russie ont commencé après l'invasion de l'Ukraine en 2022. Les Occidentaux ont réagi en fournissant des armes à l'Ukraine au compte gouttes en se débarrassant des stocks d'armes qu'il fallait de toute manière renouveler.
Quand cela ne marchait pas et que l'Occident commençait déjà en sentir les aspects négatifs, des sanctions de plus en plus sévères ont été entreprises, d'autres armes plus efficaces se sont mises à circuler vers l'Ukraine.
Des armes pour fournir des cadavres dans un conflit prolongé avec des vies gaspillées. Ce n'est que gagner au mieux des batailles mais jamais gagner la guerre.
Même après la fin de cette guerre, les ressentiments resteront.
Poutine dit que la Russie ne peut pas perdre la guerre et doit la gagner.

2.JPGJe lisais dans la gazette : "En présentant le rapport annuel d’évaluation des risques par les services de sécurité norvégien, le chef du renseignement militaire Nils Andreas Stensønes a affirmé que Kiev aura besoin d’une aide militaire occidentale « substantielle » pour espérer renverser la situation, dans un contexte où la Russie est en passe de prendre le dessus. « Dans cette guerre, la Russie est actuellement dans une situation plus forte qu’il y a un an et est en train de prendre l’avantage », a dit l’officier Stensønes devant la presse. Pour étayer la mobilisation, il a fait valoir que la Russie « pourrait mobiliser environ trois fois plus de troupes que l’Ukraine », que « Moscou s’adapte mieux que prévu aux sanctions » et que son industrie est désormais capable de produire munitions, véhicules de combat, drones et des missiles permettant à ses forces de « maintenir leurs efforts de guerre toute l’année ». La Russie bénéficie du soutien militaire de la Corée du Nord, de l’Iran, du Bélarus et de la Chine, laquelle pas fourni d’armes, est-il dit, mais « des machines, des véhicules, de l’électronique et des pièces détachées » utiles à l’industrie russe de l’armement. « Il faudra une aide occidentale en armements substantielle pour que les forces ukrainiennes puissent se défendre et reprendre l’initiative dans le conflit », a-t-il souligné, rappelant les besoins en munitions, armes de longue portée, défense antiaérienne, chars et avions de combat. La Norvège est, avec le Danemark et les Pays-Bas notamment, l’un des pays européens à s’être engagés à fournir à l’Ukraine des chasseurs F-16, un appareil que Kiev demande avec insistance à ses alliés".

Dernièrement, je parlais de Sun Tsu dans "L'art de l'espionnage"..
Dans les deux camps, Est et Ouest, l'espionnage et le contre-espionnage ont été de rigueur avec des échanges de prisonniers ont dû se produire. Ces personnages de l'ombre ont-ils été écoutés à bon escient dans un juste prix ? La question reste entière. 

Capture d'écran 2024-02-12 183703.pngLa Russie a une doctrine de guerre hybride comprenant la disponibilité, la concentration des ordres, la surprise de l'attaque, la finalité, les moyens à prendre dès le départ, l'économie, les soutiens et la liberté d'action.
Les réminiscence de "L'Est ostalgique" existe toujours.
Trump a toujours annoncé qu'on lui a volé l'élection de président en 2016.
Poutine dit lui que l'Occident lui a volé les États de l'URSS avec l'aide de l'OTAN à sa porte et que si besoin on remonte encore plus loin dans l'histoire de Pierre le Grand qui disposait de beaucoup plus de territoires encore comme Empereur de toutes les Russies qui avait à son actif des réformes de modernisation dont on peut savourer les résultats encore aujourd'hui.Capture d'écran 2024-02-12 190745.png

La démocratie a un problème de lenteur pour installer des réformes drastiques.
L'offensive militaire visant à emporter une victoire décisive le plus rapidement possible par la surprise, la "Blikskrieg" n'a pas fonctionné.
La contre offensive de l'Ukraine non plus.
Pour que cela fonctionne, il faut associer à l'objectif, la stratégie, la tactique, les techniques, les orientations auxquels il faut ajouter la guerre moderne de l'information de la cyberguerre.

Capture d'écran 2024-02-12 181323.pngLe livre de Jacques Baud se termine par l'inventaire des forces en présence et une comparaison entre les armes russes et occidentales.
Je n'ai pas fait ma formation dans l'école militaire. Je ne pourrais pas faire la comparaison entre leur efficacité et leur entrainement.
Les États Unis ont une armée de GI's dont j'ai pu voir les effets dans des documentaires.
Je n'en ai jamais vu de documentaire pour ces ceux-ci.
Calculer les gains et les pertes dans une balance comptable débit-crédit.
La dynamique du succès se produit par étapes de batailles gagnantes et perdantes.
Zelenski se veut être le général en chef qui décide de tout en se montrant en photo parmi ses soldats. Le 8 février, Volodymyr Zelensky limoge le chef de l'armée ukrainienne Valeri Zaloujny,  figure centrale de l'armée ukrainienne dans le conflit contre la Russie, apprécié par la population et respecté parmi les soldats. Valeri Zaloujny semblait poussé vers la sortie depuis quelques semaines parce que la controffensive n'a pas réussi. Nommé chef d'état-major des forces armées ukrainiennes en 2021, Zaloujny a gagné en importance et en visibilité à mesure que la guerre en Ukraine progressait.
Est-ce une gaffe ? Un autre aurait-il pu ou pourrait-il faire mieux quand l'association de ces paramètres ne sont pas tous associés en pertes et profits ?

"Les dirigeants russes ont décidé une bataille d'arrêt : ils ont défié l'OTAN et envahi l'Ukraine. Mobilisant les ressources de l'économie critique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs, Emmanuel Todd nous propose un tour du monde réel, de la Russie à l'Ukraine, des anciennes démocraties populaires à l'Allemagne, de la Grande-Bretagne à la Scandinavie et aux États-Unis, sans oublier ce Reste du monde dont le choix a décidé de l'issue de la guerre" Emmanuel Todd.

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Capture d'écran 2024-02-19 080742.pngZélenski avant d'être président était un artiste comédien qui a joué son rôle actuel. Il n'a pas eu d'études à l'école militaire.
Poutine a fait sa formation au KGB en se préparant à la guerre dans la version de l'espionnage.
Il ne se déplace que très rarement en dehors de son blockhaus.
T
rump est un président qui lance des invectives à ses opposants et pour montrer qu'il a raison, organise des deals avec eux.

J'ai regardé la vidéo suivante.
J
acques Baud parle avec un sérieux et sang froid exemplaires des deux guerres actuelles "Israël et Russie" qui seraient un même combat.

"Non peut-être" ai-je envie de dire...

   

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L'esprit de guerre

Capture d'écran 2024-02-16 182955.pngLe général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d’état-major du Shape (OTAN) était l'invité de LCI, pour commenter les propos de Donald Trump. Les déclarations de l'ex-président américain Donald Trump provoquent des réactions en chaînes. Sa déclaration disait que, s'il était à nouveau élu, il ne défendrait pas les pays membres de l'alliance militaire qui sont en retard dans leurs paiements. en allant plus loin en déclarant qu'il encouragerait la Russie à attaquer ces pays. Le ton provocant et outrancier de ce général venait en écho à celui de Trump, avec l'idée de "l'Europe est un steak", que " les appétits russes, chinois, voire américains sont prêts à dévorer la vieille Europe".

85% des Belges sont inquiets à la suite de la déclaration de Donald Trump qui ne respecte pas les accords qui ne soutiendrait pas l'OTAN en tant qu'Allié
podcast.

Une Alliance et des Conférences parlementaires de l’OTAN que les Dessous des Cartes résument chronologiquement et géographiquement
podcast

Cette fois, il n'y a plus de Perestroïka [peʁɛstʁɔjka] (en russe : перестройка [pʲɪrʲɪˈstrojkə]), littéralement « la reconstruction », donné aux réformes économiques et sociales menées par le président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev en Union soviétique d'avril 1985 à décembre 1991, selon trois axes prioritaires : économique, social et éthique  qui a accéléré, la démocratisation et la transparence  sous forme de Glasnost. Nous sommes dans une guerre idéologique très bien chantée par Jean Ferrat "Vivre dans la jungle ou le zoo".

On peut très bien vivre dans le zoo derrière des barreaux quand on ne fait pas de politique en s'opposant au régime et qu'on est bien gentil en remerciant le dirigeant qui essaye de l'être aussi.
Les cas des régimes soviétiques, chinois et nord coréens ne se plaignent pas en ce moment de leur président.
Ce genre de population pacifique qui essaye de se rapprocher du leader, se retrouve dans mes billets "Questions de principes et d'objectifs de vie"  
et "L'opportunisme gagnant du Mage du Kremlin".

Il y a 25 ans, le 25 janvier 1995, le monde est passé à côté d’une véritable catastrophe, une confrontation nucléaire entre deux super puissances. Ce n’est pas la première fois de l’histoire que ce genre d’incident advient et que l’erreur humaine est en cause. Pierre Marlet revient sur ces bouleversements évités de justesse (lien)."Pour vivre heureux vivons cachés" dit un proverbe.

Capture d'écran 2024-02-14 083333.pngVelibor Colic, un soldat en exil poursuivi par la guerre décrit dans son livre "Guerre et pluie" ce qu'est la guerre.

« Nous nous battons toujours à fond, complètement, jusqu’à la dernière goutte du sang des autres. À la fin il n’y a ni gagnants ni perdants. La guerre n’est qu’un long serpent. La tête est un président fou et la queue est ce jeune homme, perdu devant l’entrée du métro Ribaucourt à Bruxelles. », écrit-ilpodcast.

Capture d'écran 2024-02-12 203418.png"Les prédictions de Nostradamus pour 2024 serait déjà réalisées" d'après ce lien. Avait-il prédit que Trump serait président en 2016 ? Prédit-il qu’il reviendra en 2024 quand il sera face à Biden ? C’est ça qui est le sujet cette fois.
Aujourd'hui, doit-on se préparer à la guerre comme je l'écrivais dans "Faut il se préparer à une guerre idéologique " ?.

J'habite près de l'Otan. Le médias a recommandé de chercher des pastilles d'iode. L'OTAN semble très bien d'être ensemble.

"OTAN suspend ton vol" écrivais-je en 2014 avec d'autres billets lors du centenaire de la guerre 14-18.

Comme je l'écris avec un humour sarcastique, "C'est le moment d'investir dans les entreprises d'armement" puisque l'agent fait partie du même cinéma.

Dans l'histoire récente du 20ème siècle, les alliances ont entrainée deux guerres mondiales. Il suffit d'un con pousse le premier domino sur le suivant qui lui, pas plus malin, prend la relève sur son suivant et ainsi de suite jusqu'au moment où il n'y a plus aucun domino debout. 

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Réflexions du Miroir 

Je rappelle que ce site n'est plus un blog mais un journal personne.

J'en ai marre d'entendre tout ce qui tourne autour de la guerre.

Mon grand-père, mort en 1926, que je n'ai donc pas connu, s'était engagé en 1914. En  revenant gazé de cette guerre, il est devenu le premier mécréant de la lignée voyant les gradés et les religieux qui bénissaient les soldats avant les combats.
Son discours d'avant guerre et ses conseils d'après guerre avaient totalement changé.
"Plus jamais cela" disait-il. Il ajoutait "Nous sommes menés par des psychopathes et des paranoïaques. S'il y a une nouvelle guerre, si tu veux vivre, fous le camp, déserte quand tu le peux. Vas te réfugier sur une île déserte sans intérêt ni aucune valeur pour les belligérants".

J'aime la démocratie et avoir la liberté de paroles. J'aime rire.

J'ai envie de prendre un angle à 180° à la guerre : Faites l'amour et pas la guerre.

Lundi soir passait le film "Vieux Fourneaux" à la télé. 

Synopsis : Antoine, Émile et Pierrot, trois amis d'enfance approchant des 80 ans, se retrouvent à l'occasion des obsèques de Lucette, la femme d'Antoine. Mais les retrouvailles sont de courte durée : Antoine trouve par hasard une lettre qui lui fait perdre la tête. Sans fournir d'explications, il part depuis le Tarn jusqu'à la Toscane. Pierre, Emile et Sophie, la petite-fille d'Antoine, se lancent à sa poursuite afin de l'empêcher de faire une folie après cinquante ans de silence. En finale, on apprend qu'il y a une ancienne histoire d'amour avec une dame rejetée dans le passé dont les trois ont été impliqués en tant qu'acteurs.  

Trois vieux grincheux pensaient encore vivre d'autres "roads trips" avec panache en bénéficiant et en aimant des intrigues bien ficelées.

Je fais aussi partie des "Vieux Fourneaux" et j'ai les mêmes envies de "Vieillir en douce" comme je l'écrais en 2012.

Ce mardi 13 février, c'est la fête le "Mardi gras" et le carnaval à Binche qui fêtait le 20e anniversaire de sa reconnaissance auprès de l'UNESCO en tant que Patrimoine Culturel Immatériel.
Tant que je peux le faire, j'écris ce que je pense, je persiste, signe et l'amour est encore présent.

Ce mercredi 14 février,  c'est la fête des amoureux. Une psychiatre répondait à la question "Pourquoi avons-nous besoin de tendresse et d'amour ?"podcast.

Le cactus parlait évidemment de la Saint-Valentinpodcast.

Vous vous souvenez peut-être de mon billet "Noces d'or de la complémentarité".
P
resque deux ans déjà. 

Hier, je rencontrais une copine dont j'avais donné le pseudo de "Léopoldine" et qui a fait partie des "Invités" de ce site (exemple dans : "Ile de Ré, rayons de soleil d'or"). Elle est en train de revivre une nouvelle aventure dans une nouvelle demeure.
J
e lui ai posé la question rituelle : "Etes-vous opposés, une copie conforme ou complémentaires".
A
près beaucoup d'hésitation, la réponse fut "Complémentaire".
L
es animaux ne connaissent ni la guerre, ni les religions.

"Faites l'amour, pas de guerre", ai-je envie de conclure.

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Festina lente
Capture d'écran 2024-02-14 101729.pngIl y a une semaine, j'ai reçu ce billet signé Clément Paulin qui parle du livre "Le gai savoir" de Nietzsche .
 
« La logique leur paraît aussi nécessaire que le pain et l’eau, mais comme eux, elle leur fait l’effet d’une espèce de ration de prisonnier dès qu’elle doit être consommée sans rien d’autre et dans la solitude. Dans la bonne société, on ne doit jamais vouloir avoir raison complètement et à soi seul comme le veut toute logique pure : d’où la petite dose d’irrationalité qui habite tout esprit français. », Nietzsche, "Le gai savoir".
En ce début d’année, j’ai songé, comme beaucoup de ceux que Nietzsche a marqué sans doute y pensent, à cette page qu’il écrivit au début de l’année 1882
"Je vis encore, je pense encore. Je dois vivre encore, car je dois encore penser. Sum, ergo cogito : cogito, ergo sum. Aujourd’hui, chacun s’autorise à exprimer son vœu et sa pensée la plus chère : eh bien, je veux dire, moi aussi, ce que je me suis aujourd’hui souhaité à moi-même et quelle pensée m’est venue à l’esprit la première cette année, quelle pensée doit être pour moi le fondement, la garantie et la douceur de toute vie à venir ! Je veux apprendre toujours plus à voir dans la nécessité des choses le beau : je serai ainsi l’un de ceux qui embellissent les choses. Amor fati : que ce soit dorénavant mon amour ! Je ne veux pas faire la guerre au laid. Je ne veux pas accuser, je ne veux même pas accuser les accusateurs. Que regarder ailleurs soit mon unique négation ! Et somme toute, en grand : je veux même, en toutes circonstances, n’être plus qu’un homme qui dit oui ! 
Page de bon conseil. Peut-être une des rares dans son œuvre où l’auteur nous laisse une telle impression de proximité avec lui, une telle simplicité de ton, une des rares où l’on ait contact avec un Nietzsche qui aurait enlevé le masque. Nietzsche peut souvent être dans ses écrits guerrier, joueur, comédien, prophète, aussi bien rude observateur de l’âme humaine que poète au penchant romantique. Il sait se montrer aussi luxuriant qu’il peut être sec. Mais il est rarement aussi simple, aussi transparent, et, serais-je tenté de dire, aussi innocent de tout artifice, aussi dépouillé d’effet, aussi « mis à nu » qu’ici. C’est une page pleine d’honnêteté, rien d’autre. Je ne dirais pas que c’est l’une des plus autobiographiques, car, dans Ecce Homo, il s’étale beaucoup plus sur de nombreux détails de sa vie. Mais cette page-là du "Gai savoir" capture avec une espèce d’instantanéité, de franchise et de fraîcheur, un instant de sa vie réelle, prise sur le vif. D’où cet espèce d’entr’aperçu de l’homme, entr’aperçu familier comme si nous étions soudainement convié à la même table que lui, et qu’il venait d’échanger ces propos avec nous, à la manière d’un vieil ami qui nous avoue ce qu’il a sur le cœur.
« Ne pas accuser », mais simplement se détourner des choses qui ne méritent pas d’être discutées ou vues, des choses qui enlaidissent et n’élèvent pas. Réserver son attention à ce qui la mérite. C’est cette forme de discipline qui doit tendre notre esprit : aller vers ce dont il peut se nourrir de meilleur, et se détourner de tout ce qui lui nuit. 
« Que regarder ailleurs soit mon unique négation. »
Cette phrase me fait penser à un passage d’un essai sur l’Inde, d’Alain Daniélou :
« L’hindou vit dans l’éternité. Il est profondément conscient de la relativité de l’espace et du temps, du côté illusoire du monde des apparences. Il n’attache donc qu’une importance secondaire aux événements auxquels il participe. » J’admire et souvent j’aimerais approcher de cette indifférence nonchalante vis à vis des événements historiques. C’est-à-dire : j’aimerais apprendre à mieux regarder ailleurs. Ne pas me sentir « impliqué » à quelque degré que ce soit par la petitesse de notre temps. Mais sans doute bien peu peuvent dire, comme Flaubert le faisait : « Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité, et rien, c’est exactement la même chose. » Il y a quelque chose du saint dans une telle attitude (et quelque chose du sociopathe). Mais être capable d’une telle nonchalance vis-à-vis de sa propre histoire : n’est-ce pas si peu européen ? Je crois que nous autres Européens n’avons jamais assimilé intérieurement ni vraiment cru à l’existence des grands cycles historiques, encore moins des cycles cosmologiques, peut-être à tort. Nous sommes donc, face à l’histoire, toujours sur le qui-vive et nous pensons toujours pouvoir conduire et commander d’une manière ou d’une autre les événements historiques, agir sur eux, plutôt que nous n’imaginons nous-mêmes être conduits par eux. Adopter une telle vision des choses ? L’Européen s’y verrait comme une souris dans un laboratoire. L’hindou dit samsara, et il passe son chemin. Mais rien n’est moins naturel à nos yeux que de penser l’histoire avec l’indifférence de celui qui la considère comme un paysage naturel une mer avec ses flux et reflux, une forêt soumise aux aléas des saisons, un ruisseau suivant irrémédiablement son cours. L’Européen a toujours eu un penchant pour ainsi dire interventionniste, que ce soit devant la nature comme devant l’histoire. Sa façon habituelle est de regarder les choses et dire : "Comment changer ceci ? Comment le transformer ? l’empêcher ? l’améliorer ? le faire aboutir ? (Et c’est sans doute ce qui lui a valu la haine comme l’admiration des autres peuples.)
L’écriture d’un journal est la seule pratique à laquelle je m’efforce toujours de revenir, aussi longues mes « absences » puissent-elles être. C’est le « fond », le « sol », le « refuge », le « laboratoire ». C’est-là dessus que je m’appuie, c’est ici que tout s’élabore. Le « pays natal » : mes pas m’y ramènent toujours à un moment ou un autre. C’est la forme d’écriture sur laquelle il me semble que j’aie le plus « la main ». Forme immédiate, fragmentaire, intimiste. Forme à mes yeux la plus proche de la vie, la moins travaillée en somme ; la plus paresseuse, la plus brouillonne, la plus sauvage aussi presque un « art brut ». Peut-être la plus « honnête », s’il fallait chercher à la défendre contre une autre. J’ai du mal à croire à mes personnages, à mes intrigues, à mes poèmes. La seule chose à laquelle je crois fermement du point de vue de l’écriture est l’expérience intime qu’éprouve ma conscience : ce qui la nourrit, ce qui l’obsède, ce qui mature en elle. C’est la seule chose sur laquelle mon écriture puisse s’appuyer sans trembler, à mon grand désarroi d’ailleurs, car c’est sans doute, quand il s’agit de la livrer à autrui, la plus impudique des formes — et moi qui suis d’un naturel si secret… Mais peut-être est-ce là le prix de toute écriture véritable, du moins véritable pour celui qui s’y plie : nous forcer à nous mettre en lumière, nous faire passer par l’épreuve de ce à quoi nous préfèrerions échapper, aller à l’encontre de nos penchants, « mettre sa peau sur la table », comme dirait Céline, ou tendre à n’être plus qu’un homme « qui dit oui », comme l’écrivait Nietzsche.
Festina lente : « Hâte-toi lentement ». Aussitôt que j’ai découvert cette locution latine, j’ai pensé qu’elle résumait parfaitement l’attitude double et la discipline inconfortable qu’impose le travail de l’écriture. Et j’ai également songé à L’urgence et la patience de Jean-Philippe Toussaint, livre dans lequel l’auteur explore sa propre pratique, tiraillée selon lui par ces deux énergies, que le titre indique. Il faut pour écrire une certaine hâte, une précipitation capable de nous détourner de notre propre esprit critique, de cette facilité avec laquelle notre jugement (mais c’est plus exactement une espèce de vigile intérieur) arrête net l’écriture, l’enraye, la paralyse. Pourquoi cet instinct de conservation, cette répulsion à livrer son esprit sur une page, au juste ? Pourquoi ce doute, ce tâtonnement ? Quoi qu’il en soit, une énergie, un élan, doivent nous faire passer outre cette barrière, ce mécanisme de défense inconscient — d’où la hâte, l’urgence. Puis c’est l’autre versant : la lenteur, le recul. Prendre son temps, revenir sur ses pas, accorder un peu de leste à cet inquisiteur que nous avions fui, plus tôt. Car il sait être de bon conseil. Mais il s’agit de ne pas lui laisser jouer le premier coup. Après la fugue, la brusque fuite en avant du premier jet, qui doit être pure expression sans frein — le travail d’architecte, le labeur d’agencement et d’organisation. Ces phrases que nous avons bâties : sont-elles solides ? Si non, comment les faire tenir entre elles ?
 
Je suis aussi un adepte de la pensée de Nietzsche qui a vécu de 1844 à 1900.
Pendant la guerre guerre franco-allemande de 1870, il s'est engagé comme infirmier volontaire. Mais cette expérience est de courte durée puisqu'il contracte la diphtérie. Patriote, il a commencé à formuler quelques doutes à propos des conséquences de la victoire prussienne.
Le billet "Nietzsche, oser la liberté dans un éternel retour" témoigne de mon propre respect envers ce personnage.
Je suis aussi un adepte de la "Festina lente".

Pour la Saint-Valentin, une nouvelle manière de vivre ensemble en Allemagne : la Communauté de responsabilitéspodcast.

C'est un peu le thème du livre de Michel Bussi "Trois vies par semaine" dont j'ai parlé récemment dans "Le monde de l'écriture vu par Michel Bussi""

En 1975, Nino Ferrer chantait "Le Sud"  :

Un jour ou l'autre, il faudra qu'il y ait la guerre.
O
n le sait bien.
On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire.
On dit c'est le destin.
Tant pis pour le Sud.
C'était pourtant bien.
On aurait dû vivre
Plus d'un million d'années.

Côté vie privée, Nino Ferrer se marie avec Jacqueline Monestier, dite Kinou, en 1998. Le couple a deux fils, Arthur Ferrari et Pierre Ferrer. 

Désabusé, il déclarait : « La prochaine fois que l'on va se voir, ça sera pour se raconter nos maladies, nos histoires de prostate. Tu te rends compte, j'ai écrit, composé et produit près de deux cents chansons, et les gens n'en connaissent que trois. C'est comme un peintre prolifique dont on ne connaîtrait que trois tableaux, car tous les autres sont dans des coffres ». L'artiste se suicide d'un coup de fusil le 13 août 1998, à l'âge de 63 ans. 

En fin de semaine, je reviendrai avec le même sujet à la suite de la lecture d'un autre petit bouquin... @+ 

 

Allusion

PS: Préversion de ce billet sur agoravox.fr où les commentaires on giclés.

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14/2/2024: 28' : Le marché de la rencontrepodcast

Le copinage entre Trump et Poutinepodcast

Le premier baiser on long cheminpodcast

15/2/2024 ; Livre "Opération spéciale" 

Capture d'écran 2024-02-16 194117.pngOpération spéciale : Dix ans de guerre entre Russie et Ukraine, vus et vécus depuis le Donbass Paperback 

Le 26 mai 2014, alors que Paul Gogo est dans le Donbass, l’armée ukrainienne lance son offensive pour libérer l’aéroport de Donetsk contrôlé par des séparatistes russes. En 2017, il devient correspondant à Moscou, avec l’objectif de comprendre à la source comment les Russes ont permis ce conflit. En 2022, juste avant le début de ce que le Kremlin appelle « l’opération spéciale », il revient à Donetsk, Marioupol, Lougansk où il assiste, en première ligne, à ce qui pourrait être la dernière guerre de Vladimir Poutine.« D’un côté, la mort de mon âme russe, de l’autre, la mort de mon rêve ukrainien. D’un côté, la douleur d’une population russe maltraitée, de l’autre, la douleur d’une population ukrainienne assassinée, agressée, violentée. »Dans Opération spéciale, un récit au long cours tout autant qu’une enquête au plus près du terrain et des populations, l’auteur nous raconte la peur, les tensions, la colère mais aussi la résignation, la lassitude. Paul Gogo est l’un des plus fins connaisseurs de la guerre qui oppose l’Ukraine et la Russie depuis 2014. Il écrit notamment dans Ouest FranceL’Express et intervient régulièrement sur BFM TV et LCI. Opération spéciale est son premier livre.
 
20/2/2024 :  Résumé de la situationpodcast
Personne ne peut arrêter Poutine podcast?
Le documentaire "Ukraine : un combat pour l'histoire" montre que si on remonte dans l'histoire, les opposants en reprennent que les points qui les intéressent entre deux visions radicalement opposées de l'histoire.
 
24/2/2024 : 2 ans après la guerre en Ukraine 

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