08/04/2021
Nietzsche, oser la liberté dans un éternel retour
Pâques est la fête la plus importante du catholicisme. Elle commémore la résurrection de Jésus, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la Passion, c'est-à-dire le «troisième jour» . La solennité, précédée par la Semaine sainte, dernière partie du carême, commence dans la nuit qui précède le dimanche de Pâques, par la veillée pascale. Parler de Friedrich Nietzsche, à la suite du weekend de Pâques pourrait être considéré comme une gageure, désynchronisé ou de la provocation par l'antagonisme d'opinion.
C'est pourtant une occasion de réhabiliter sa pensée emplie de richesse, souvent tronquée ou présentée comme confuse au nom du culte du «surhomme».
Aujourd'hui encore, après plus de 120 ans, ses œuvres ont toujours un impact en théologie, anthropologie, la philosophie, la sociologie, la psychologie, par des reflets dans l'art, la poésie et au théâtre.
C'est avec la même volonté que Nicolas Vadot de parler d'autre chose que du Covid que j'ai tenté apporter un écho en réponse aux cloches à Pâques.
...
Samedi, Mathieu Pelletier pose la question : "comment prouver ou réfuter l'existence de Dieu?:
Lundi, une interview du géographe pour son livre « Planète catholique » est une bonne entrée en matière.
"Plus d'un milliard d'hommes sont façonnés par une foi universelle, encadrés spirituellement par une hiérarchie sacerdotale, professant le même Credo, guidés par un pasteur unique, l'évêque de Rome. Cela leur confère d'évidentes particularités culturelles en ne répugnant pas à se laisser conduire et en se méfiant des excès du libre arbitre. Au sein même du christianisme, on n'entretient pas les mêmes relations entre hommes, femmes et enfants nés ou à naître, on ne dort pas tout à fait de la même façon, on ne regarde pas l'argent du même œil, on n'apprécie pas les mêmes vins, on ne bâtit pas les mêmes villes, on n'installe pas les mêmes cimetières, on n'a pas la même attitude face à la nature, selon que l'on est catholique ou protestant, etc. L'ancrage de l'Occident méridional dans la foi et la culture catholiques a joué un rôle crucial dans l'organisation de l'espace, dans les paysages et l'architecture, dans les pratiques sociales, par exemple dans la conception de la sexualité ou de l'alimentation. Partout, les catholiques sont à la fois divers et semblables. Aujourd'hui, le catholicisme a beau reculer dans les cœurs et les intelligences des Européens, il marque toujours leurs mentalités et leurs habitudes".
En 2017, lors de l'anniversaire du schisme chrétien, j'avais publié "500 ans de protestantisme".
En 2020, "Les croyances expliquées par les maths" ajoutait une autre couche.
Friedrich Nietzsche naît au presbytère protestant de Röcken, le 15 octobre 1844. Son père, pasteur et précepteur de maisons princières est un homme avec une grande exigence spirituelle. Röcken est une petite ville située à proximité d'une des dernières victoires de Napoléon en Saxe. Le personnage de Napoléon fixe son imaginaire entre ce qui est humain et surhumain. A 6 ans, les morts successives de son père et de son frère le bouleversent. Il grandit au sein d'une maison entourée exclusivement de femmes tout en se donnant de l'importance dans sa tâche en écrivant des autobiographies. Sa mère voyait en lui un futur grand homme en tant que théologien, pasteur, prédicateur, érudit de dieu. Elle n'y a pas réussi. Il a une passion de l'écriture et de la musique. Au collège en collège pour élèves méritants des lettres et des sciences, il reçoit un enseignement de haut niveau, basé sur l'étude des auteurs classiques et antiques dans une éducation à la prussienne. L'apprentissage du Grec et du Latin en fait un helléniste accompli qui témoigne d'une personnalité très affirmée avec un esprit libre qui s'écarte de la foi chrétienne avec l'idée que l'athéisme lui est naturel...".
Au départ, le livre majeur "Le monde comme volonté et représentation" de Arthur Schopenhauer influence ses idées, mais il s'y opposera totalement et à son pessimisme. Nommé professeur extraordinaire de philologie, même sans doctorat, à l'université de Bâle à 25 ans, il devient apatride pour se plier aux lois suisses. Pour lui, la philologie est en fait la philosophie de l'avenir.
Quand la guerre est déclarée entre la France et l'Allemagne en 1870, la vue des morts sur les champs de batailles change brutalement sa vision du monde. Dans son premier livre. "La naissance de la tragédie", il présente Apollon en dieu de la forme à la belle apparence et Dionysos en dieu des ténèbres, du désir, de la passion et de la musique. Son livre fait un scandale parmi les philosophes et philologues.
Après le choc de la musique de 'Tristan et Iseult' de Richard Wagner et l'amour en commun qu'il a pour Schopenhauer, il devient le principal propagandiste du projet Wagnérien pendant plusieurs années. Quand il devient malade, la physiologie liée à une apologie de la grande santé lui sert de façon expérimentale avec la pensée que le "moi", se démultiplie en autant de masques qu'il y a de forces à l’œuvre dans la vie. Il devient ainsi le premier découvreur de l'inconscient en plus génial que Freud.
En 1876, il obtient son congé de l'enseignement avec le maintien de son traitement. Il commence une longue errance qui va durer douze ans. La découverte du Sud est pour lui un choc culturel, social et intellectuel. Tout oppose ce Sud lumineux, foisonnant, berceau de l'hellénisme triomphant au Nord, froid qu'il connaissait. Il lit les moralistes français, pleins de substances philosophiques comme Rochefoucauld, La Bruyère, La Fontaine.
Il remplit de très nombreux carnets qu'il recopie au propre dans des cahiers. "Humain trop humain" sous titré "Un livre pour esprits libres" est dédié à Voltaire, paru pour le centenaire de la mort de ce dernier. Dans "Aurore", Nietzsche entame une analyse de la morale de Socrate qui aurait été le début de la décadence de la philosophie. Il juge la vie, condamne le bien, le beau, l'état, la religion avec la soumission des hommes, critique l'idéalisme allemand, les figures de Kant, de Hegel et de Schopenhauer.
Son esprit libre se construit d'optimisme dans la tradition philosophique d'un monde idéal. Il oppose l'Aristocrate, fort, indépendant, artiste orgueilleux et créateur de valeurs à l'Esclave, faible, conformiste et médiocre, obnubilé par de fausses valeurs modernes comme le progrès, la politique, le travail et la démocratie. Ce n'est pas par des termes consacrés aux divisions sociales mais par la volonté d'un devenir commun qui se gagne dans la lutte contre les forces réactives dépendantes de la perspective des points de vus en perspective, pour enrichir le regard sur les choses et pour s'échapper des dogmatismes.
La conception d'un cycle cosmique et répétitif de l'univers, existante déjà dans les mythes grecs ou indiens dans une sorte de justification apaisante de la condition humaine, est remodelée dans son concept philosophique oriental de "L'éternel retour" mais par un mythe personnel qui traduit la pure explosion de la volonté de vie accompagnée par une épreuve pour aboutir à un état de bonheur absolu. Dans une exaltation intense, après une représentation de la "Carmen" de Bizet, il compose "le Gai Savoir".
Le coup de foudre partagé avec Paul Rée pour une jeune Russe émancipée, Lou von Salomé qui les éconduit dans une trinité d'amitié intellectuelle qui débouche sur la psychanalyse de Freud. Pour Friedrich, par contre, elle augmente ses tensions émotionnelles et ses incertitudes suites à des dissertations philosophiques qui ternissent ses rapports avec les femmes dans les complexes des amours inabouties qui n'aboutissent qu'à une séparation et des fuites en avant poursuivies dans ses voyages.
Le livre "Ainsi parlait Zarathoustra" met en scène, parmi une foule de figurants, un prophète inspiré par la figure de Zoroastre mais de manière paradoxale présentée par des idées à l'opposé pour dépasser l'antagonisme classique entre le bien et le mal et dans un acquiescement de la vie que les religions ont jusqu'à présent nié. Dans l'être humain, existe un potentiel singulier d'hostilité envers nous-mêmes qu'il veut dissoudre par l'intensification de la vie et par la parodie les grands textes sacrés, comme la Bible ou les Evangiles. Parmi ces thèmes, celui formulé par sa phrase la plus célèbre « Dieu est mort. », il veut y trouver mieux en s'élevant au niveau du "surhomme' et "la volonté de puissance".
Les livres se succèdent, "Par delà le bien et mal", " La généalogie de la morale"... dans lesquels, il dénonce la société fondée sur la peur, la faiblesse et la démission collective fondés contrebalancées par l'esprit critique et la force solitaire des esprits libres contre les apologies de la guerre, de l'eugénisme ou de l'esclavage dans un pacifisme émancipateur, généreux et écœuré par l'antisémitisme haineux de Wagner, cela sans être, pour autant, démocrate inspiré par l'égalité entre les hommes mais seulement, pour s'élever au dessus du règne du troupeau.
Le "nihilisme" équivaut à rejeter l'existence dans un au-delà métaphysique avec le ressentiment et la volonté de vengeance, lié à un idéal ascétique de la morale Judéo-chrétienne et ses antagonismes classiques...Bien et Mal...Vrai et Faux... qui ne laissent pas s'épancher la dynamique de la vie.
Il écrit en quelques semaines toute une cascade de livres, qu'il envoie aussitôt à un nouvel éditeur... "Le cas Wagner"... "Ecce homo"... "Nietzsche contre Wagner" dans un ton exalté, véhément, prophétique dont les idées vont se retrouver dans son livre "La volonté de puissance" malgré un brin de démence, apaisée souvent en jouant du piano ou en ne se déplaçant jamais sans un carnet sur lequel il note tout ce qui lui passe par la tête.
L'utilisation d'aphorismes et l'inversion des arguments du système compliquent la compréhension de son œuvre dans une singularité éclairée et un positivisme scientifique vénérant les esprits forts, sains et puissants qui incarnent les valeurs positives opposées aux valeurs négatives associées aux malades, aux faibles et aux laids. Les êtres inférieurs ne possèdent pas les aptitudes du maître et sont destinés à servir.
Le livre "Aurore, réflexions sur les préjugés moraux" démontre que le monde est inintelligible aux multitudes d'erreurs et de fantasmes transmis de génération en génération, est identique à l'animal irrationnel dans sa science métaphysique si elle ne justifie pas la vie dynamique mais dépourvue de finalité et de consolation par le progrès.
Une exigence de la chimie des idées et des sentiments dont l'origine n'est pas morale
Dans "Zarathoustra", le vitalisme, le socialisme, l'anarchisme refusent la tradition dans une résultante de la mort de Dieu et du nihilisme. Son scientisme est qualifié d'ontologique et de cosmologique existentiel qui comprend l'aversion pour Jean-Jacques Rousseau avec le fondement du moralisme de la Révolution française, l'aversion pour l'Etat bureaucratique et social considéré comme un acte de barbarie. Les paroles sont des préjugés. L'important est de favoriser la vie et la conservation de l'espèce dans un éternel retour, même si cela remet en cause la science et la logique en interprétant le monde de manière arbitraire et idéologique par le lien entre le connu et l'inconnu alors que la vie est une lutte pour la survie dans une réalité dynamique de l'évolution humaine. Le monde est divisé en hommes libres et esclaves avec deux tiers de la journée, accordés à soi-même pour ne pas devenir esclave sur une corde tendue entre le singe et le surhomme.
Les maîtres agissent par plaisir, donneur et cruauté tandis que les esclaves le font avec humilité, pardon et charité.
Matérialisme et idéalisme permettent d'analyser les vérités de l'homme.
Avec la critique, il faut remettre en question la valeur de ces valeurs morales.
Le nihilisme de Dieu dans les valeurs occidentales mène du néant au néant contrairement à l'acceptation de la création de nouvelles valeurs du surhomme. Ignorant le concept de Dieu, l'"Antéchrist" est un pamphlet, véritable règlement de compte avec le christianisme considéré comme nihiliste et décadent qu'il place au niveau le plus vas face au bouddhisme plus noble, au brahmanisme ou même à l'islam. Sa supériorité repose sur l'acceptation de l'égoïsme, puisque la doctrine de Bouddha élève cette disposition à la catégorie des devoirs de bonté, de pacifisme et portée à la compassion. Précurseur du transhumanisme? Dépasser les limites de la morale, oui, mais pas celles de la nature.
Entre 1898 et 1899, il est victime de plusieurs hémorragies cérébrales, prostré dans un fauteuil roulant. Après avoir été interné dans une clinique psychiatrique par sa mère, il retourne chez elle jusqu'à la fin de sa vie. Elle n'avait rien lu de son fils, persuadée qu'elle trouverait ses livres trop perturbants. Il s'éteint le 25 août 1900 d'une pneumonie à l'âge de 56 ans. Il est enterré à côté de la tombe de son père, sans aucune cérémonie religieuse avec l'oraison de son secrétaire "Paix à tes cendres, béni soi ton nom pour toutes les générations futures".
Sa mère décide enfin de lire l'ensemble de son œuvre alors que les ventes de ses livres explosent suite à sa notoriété dans toute l'Europe.
L'homme posthume vient de naître.
Sa sœur Elisabeth Förster est mariée à un homme antisémite, méprisé par Friedrich, revient du Paraguay à la suite du suicide de son mari à la suite de l'échec de la création d'une colonie aryenne dans ce pays. Elle reprend le contrôle absolu dans le culte de son frère tout en mutilant, corrigeant et falsifiant sa pensée. Elle publie plusieurs versions de "Volonté de puissance" dont la dernière en 1906. Elle en fait un recueil d'aphorismes pour stimuler l'esprit guerrier durant la Première Guerre mondiale. Des années plus tard, des experts démontrent de graves interpolations qui ont expurgé des déviations théoriques destinées à légitimer ses opinions. En 1935, elle livre aux autorités nazies, un ouvrage hagiographique hors contexte de son frère en cherchant la protection de Hitler.
Voilà comment, on peut détourner les idées de quelqu'un à son propre profit.
Il ne faut donc pas prendre les livres de Friedrich au pied de la lettre ce qui déboucherait sur des actes terribles comme fruit de fantasmes destructeurs.
...
2019, Hors Série "Nietzsche: Eternel retour".
Friedrich Nietzsche, apatride demeure assimilé au théoricien qui a prôné le « surhomme », défendu la suprématie de la culture. Nietzsche dérange tout le monde en faisant débat. Il déteste la philosophie universitaire en « âne » qui porte les idées reçues et appelle à une philosophie artiste, poétique, mais d’une terrible rigueur. Il s'oppose aux conservateurs par un implacable réquisitoire contre le christianisme, s’en prend aux théologiens, au nationalisme, dénonce « les patriotards » et les « imbéciles antisémites ». Il accuse les libéraux et le culte de l’argent d'abêtir mais s'oppose aux penseurs de gauche en objectant une critique radicale de l’Etat. En « monstre froid », il démasque les illusions et les hypocrisies, dénonce l’égalitarisme, nivelle les hommes et la démocratie dans laquelle il voit une dictature de l’opinion. Il s’attaque « à coups de marteau », à tous ceux qui croient au progrès et au sens de l’histoire de notre monde qui n’est qu’un caillou jeté dans l’univers. L’homme est pour lui une créature mal finie apparue par hasard, soumise à des jeux de forces qui le dépassent, empêtrée dans le vivant, dépendante de la terre qui l’a vu naître.
...
2021, réédition "Nietzsche: Oser la liberté".
Oser la liberté par l'interprétation du passé et du présent pour façonner l'avenir.
Une ambition d'aller au delà du classicisme muée en idées subversives et polémiques par le positivisme pour s'opposer au christianisme perclus dans de pénitences et de repentances par le mélange de métaphores et de genres chaotiques, fasciné par les grands hommes doués d'improvisation en acceptant la vie telle qu'elle vient avec la passion pour la musique. Sa santé défaillante, s'il elle a entravé sa constitution physique, a renforcé son mental de liberté sans limites dans une volonté d'autonomie responsable de ses actes. Enfreignant les conventions méthodologiques, il est considéré avoir eu des plans malhonnêtes dans son "génial délire". Le scandale académique éclate à la suite de la critique dévastatrice de Willamovitz et une dispute avec Wagner altèrent son état de santé par la mélancolie.
Le terme "surhomme" est à voir par le côté éthique de l'exhortation à vivre pleinement l'existence et non comme une théorie politique. Asystématique, toujours à la recherche de l'hypocrisie vue dans ses expériences de vie.
Confronté au plongeon dans l'abîme du doute, il abandonne la philologie pour les sciences naturelles et la littérature grecque. Il disserte sur Homère qui est lu dans toutes les écoles. Il considère le perspectivisme qui selon n'importe quel point de vue, peut générer une image unique pour se forger une opinion correcte sur le monde.
A partir de la musique et la "naissance de la tragédie" conféré par une culture authentique, l'esthétique mis en corrélation avec Wagner et Aristote, apporte un modèle de purification individuel et collectif pour effacer la lutte des classes, une réalité et une justice aliénante et superficielle qu'un mélange de sérénité et de jovialité. Son évangile artistique et idéalisation mystique exercée par la provocation se confronte à la critique du manque de rigueur scientifique.
La définition de la vérité comme une armée mouvante de métaphores, de métonymies et d'anthropomorphismes, le monde construit d'illusions qui naissent de l'oubli le font chavirer. L'écriture de "Humain, trop humain" est un revirement radical vers la science pour critiquer la morale judéo-chrétienne. "Science, art et philosophie croissent en moi simultanément au point que, de toute manière, j'engendrerai quelque jour, un centaure".
La sagesse impliquent d'abord, vénération, obéissance et éducation; ensuite, indépendance et liberté spirituelle; enfin, l'instinct créateur de l'action positive comprenant le poids de la responsabilité et du droit d'agir en troisième homme du triumvir de la "philosophie du soupçon" partagée avec Karl Marx et Sigmund Freud.
...
Citations
Relire quelques citations retrouvées dans ses livres pourrait éclairer la lanterne au sujet de la philosophie nietzschienne...
1878: Humain, trop humain
“Les hommes d'action roulent comme roule la pierre, conformément à l'absurdité de la mécanique.”
“L'admiration d'une qualité ou d'un art peut être si forte qu'elle nous empêche de nous efforcer d'en obtenir la possession.”
“Le désir est signe de guérison ou d'amélioration.”
“A trop admirer les vertus des autres on peut perdre le sens des siennes propres tant et si bien qu'en ne les exerçant plus, on les oublie complètement sans recevoir pour autant celles des autres en compensation.”
“Notre caractère est déterminé par l'absence de certaines expériences plus encore que par celles que l'on fait.”
“Tous ceux qui sont habitués au succès sont pleins d'astuces pour présenter toujours leurs défauts et leurs faiblesses comme de la force apparente : ce pourquoi ils doivent les connaître particulièrement bien.”
“Un peu de santé par-ci, par-là, c'est pour le malade le meilleur remède.”
“Nous apprécions les services que quelqu'un nous rend d'après la valeur qu'il y attache, non d'après celle qu'ils ont pour nous.”
“L'art rend supportable l'aspect de la vie en plaçant dessus le crêpe de la pensée indécise.”
“L'avantage de la mauvaise mémoire est qu'on jouit plusieurs fois des mêmes choses pour la première fois.”
“On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être insipides.”
“La plupart des hommes sont bien trop occupés d'eux-mêmes pour être méchants.”
“On oublie sa faute quand on l'a confessée à un autre, mais d'ordinaire l'autre ne l'oublie pas.”
“Dans toute morale ascétique, l'homme adore une part de soi-même sous les espèces de Dieu, et il a besoin pour cela de changer en diable la part qui reste...”
“Promesse de la science : la science moderne a pour but aussi peu de douleur que possible.”
“On n'attaque pas seulement pour faire du mal à quelqu'un mais peut-être aussi pour le seul plaisir de prendre conscience de sa force.”
“La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre : et jamais elle ne peut être apprise pleinement.”
“Les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par là avoir un droit sur la nôtre. C'est une erreur de raisonnement ; des dons ne sauraient donner un droit.”
“Qu'est-ce que le génie ? - Avoir un but élevé et vouloir les moyens d'y parvenir.”
“L'augmentation de la sagesse se laisse mesurer exactement d'après la diminution de bile.”
“Les auteurs les plus spirituels produisent le plus imperceptible des sourires.”
“Notre prochain, ce n'est pas notre voisin, c'est le voisin du voisin.”
“On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir. ”
“Celui qui nie sa propre vanité la possède généralement sous une forme si brutale qu'il ferme instinctivement les yeux devant elle pour ne pas avoir à se mépriser.”
“La fortune ne devrait être possédée que par les gens d'esprit : autrement, elle représente un danger public.”
“Traiter tous les hommes avec la même bienveillance et prodiguer indistinctement sa bonté peut tout aussi bien témoigner d'un profond mépris des hommes que d'un amour sincère à leur égard.”
“La jalousie qui se tait s'accroît dans le silence.”
“L'amitié naît lorsqu'on a pour l'autre une estime supérieure à celle qu'on a pour soi-même.”
“Accepter d'autrui qu'il subvienne à des besoins nombreux et même superflus, et aussi parfaitement que possible, finit par vous réduire à un état de dépendance.”
“La colère vide l'âme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraît la lumière.”
“Qu'est-ce donc que l'amour, si ce n'est de se comprendre et de se réjouir en voyant quelqu'un d'autre vivre, agir et sentir différemment de nous, parfois même à l'opposé ?”
“Tous ceux que nous avons longtemps fait attendre dans l'antichambre de notre faveur finissent par fermenter et succomber à l'aigreur.”
“Les unions qui sont conclues par amour ont l'erreur pour père et la nécessité pour mère.”
“On est le plus en danger d'être écrasé lorsqu'on vient d'esquiver une voiture.”
1881: Aurore
“L’homme a créé le péché et il repousserait cet enfant unique rien que parce qu’il déplaît à Dieu, le grand-père du péché?”
“Le serpent qui ne peut changer de peau, meurt. Il en va de même des esprits que l'on empêche de changer d'opinion : ils cessent d'être esprit.”
“Nos devoirs - ce sont les droits que les autres ont sur nous.”
“Le défaut le plus répandu de notre type de formation et d’éducation : personne n'apprend, personne n'aspire, personne n'enseigne... à supporter la solitude.”
“Le mauvais goût a son droit autant que le bon goût.”
“Le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire".
"C'est sur le bien et le mal que l'on a jusqu'à présent le plus pauvrement réfléchi. "Ce fut là toujours une chose trop dangereuse"
1882: Le Gai Savoir
“On ne saurait être l'homme de sa spécialité que si l'on est aussi sa victime.”
“La cruauté est le remède de l'orgueil blessé.”
“Que dit ta conscience ? Tu dois devenir l'homme que tu es.”
“La libéralité n'est souvent qu'une sorte de timidité.”
“Il suffit de forger des noms nouveaux, de nouvelles appréciations et de nouvelles probabilités pour créer à la longue aussi des "choses" nouvelles.”
“Celui qui se sait profond s'efforce d'être clair ; celui qui voudrait sembler profond à la foule s'efforce d'être obscur.”
“La moralité, c'est l'instinct du troupeau chez l'individu.”
“Contre maint défenseur. La plus perfide façon de nuire à une cause est de la défendre intentionnellement avec de mauvaises raisons.”
“Voilà un envieux : ne lui souhaitez pas d'enfants ; il serait jaloux d'eux parce qu'il ne peut plus avoir leur âge.”
“L'égoïsme est cette loi de la perspective du sentiment d'après laquelle les choses les plus proches sont les plus grandes et les plus lourdes alors que toutes celles qui s'éloignent diminuent de taille et de poids.”
“Toute communauté - un jour, quelque part, d'une manière ou d'une autre - rend "commun".”
“Croyez-moi ! Le secret pour récolter la plus grande fécondité, la plus grande jouissance de l'existence, consiste à vivre dangereusement !”
“Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore.”
“Nul vainqueur ne croit au hasard.”
“Ce sont les paroles les moins tapageuses qui suscitent la tempête et les pensées qui mènent le monde viennent sur des pattes de colombe.”
“Les explications mystiques sont considérées comme profondes ; en réalité il s’en faut de beaucoup qu’elles soient même superficielles.”
“Avec une voix forte dans la gorge, on est presque incapable de penser des choses subtiles.”
“Rire, c'est se réjouir d'un préjudice, mais avec bonne conscience.”
"Nos pensées sont les ombres de nos sentiments, elles sont toujours plus obscures, plus vides, plus simples que ceux-ci"
"Quels sont en dernière analyse les vérités de l'homme? Ce sont ses erreurs irréfutables"".
"Les esprits les plus forts et les plus méchants ont jusqu'à présent fait faire les plus grands progrès à l'humanité"
"Toi qui; sans navire et sans rame, T'élances sur les mers sauvages, Ô toi le libre frère De ta liberté"
1885: Ainsi parlait Zarathoustra
“Quel est le grand dragon que l'esprit ne veut plus appeler ni Dieu ni maître ? "Tu dois" s'appelle le grand dragon. Mais l'esprit du lion dit : "Je veux".”
“Rien de bon n'est jamais sorti des reflets de l'esprit se mirant en lui-même. Ce n'est que depuis que l'on s'efforce de se renseigner sur tous les phénomènes de l'esprit en prenant le corps pour fil conducteur, que l'on commence à progresser.”
“Méfiez-vous de tous ceux en qui l'instinct de punir est puissant.”
“Vénérez la maternité, le père n'est jamais qu'un hasard.”
“Beaucoup de brèves folies, c'est là ce que vous appelez l'amour. Et votre mariage met fin à beaucoup de brèves folies par une longue sottise.”
“L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur.”
“Vouloir le vrai, c'est s'avouer impuissant à le créer.”
“En vérité, les convictions sont plus dangereuses que les mensonges.”
“L’Etat est le plus froid des monstres froids. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s’échappe de sa bouche : “Moi l’Etat, je suis le peuple.””
“L'homme est une corde tendue entre l'animal et le Surhomme, une corde au-dessus d'un abîme. ”
“Celui qui ne veut agir et parler qu'avec justesse finit par ne rien faire du tout.”
“Mieux vaut ne rien savoir que beaucoup savoir à moitié !”
“Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu'il est difficile de se taire.”
“Le danseur n’a-t-il pas ses oreilles dans ses orteils !”
“Celui qui loue fait semblant de rendre, mais, en vérité, il veut qu’on lui donne !”
“Et souvent il y a plus de bravoure à se retenir et à passer : pour se réserver pour un ennemi plus digne.”
“Tout ce qui a son prix est de peu de valeur.”
“Faites donc ce que vous voulez - mais soyez d’abord de ceux qui peuvent vouloir”
“Ce que je préférerais, c’est d’aimer la terre comme l’aime la lune et de n’effleurer sa beauté que des yeux.”
“Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire.”
“L’ami doit être passé maître dans l’art de deviner et dans l’art de se taire.”
“Jamais encore la vérité ne s’est accrochée au bras d’un intransigeant.”
“Créer, voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère.”
“Il faut retenir son cœur, car si on le laissait aller, combien vite, alors, on perdrait la tête"
“Qui ne croit en lui-même, ment toujours.”
“On paie mal un maître en ne restant toujours que l’élève.”
“Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité.”
“La femme est la seconde faute de Dieu.”
“Dieu aussi a son enfer: c'est son amour des hommes.”
“Au fond, il n'y a qu'un seul chrétien, et il est mort sur la croix.".
"Je vous enseigne le surhumain. L'homme est fait pour être dépassé. Qu'avez-vous fait pour le dépasser?".
"Partout où j'ai trouvé quelque chose de vivant, j'ai trouvé de la volonté de puissance".
"Vous allez voir les femmes ? N'oubliez pas le fouet.".
"Volonté, c'est ainsi que s'appellent le libérateur et le messager de la joie".
"Jusque dans la volonté du serf, j'ai trouvé la volonté d'être seigneur"
1886: Par-delà le bien et le mal
“Ce n'est pas l'intensité, c'est la durée d'un grand sentiment qui fait l'homme supérieur.”
“Quand la paix règne, l'homme belliqueux se fait la guerre à lui-même.”
“Il n'y a pas de phénomènes moraux, rien qu'une interprétation morale des phénomènes.”
“Atteindre son idéal, c'est le dépasser du même coup.”
“Un animal grégaire, un être docile, maladif, médiocre, l’Européen d’aujourd’hui !”
“Ce n'est pas le moindre charme d'une théorie que d'être réfutable.”
“Parmi toutes les variétés de l'intelligence découvertes jusqu'à présent, l'instinct est, de toutes, la plus intelligente.”
“La vie n'est désormais plus conçue par la morale : elle veut l'illusion, elle vit d'illusion.”
“Jusqu’à présent toute grande philosophie fut la confession de son auteur, une sorte de mémoires involontaires.”
“Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour.”
“Ce qu'on fait par amour l'est toujours par-delà le bien et le mal.”
“La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant.”
“Quand il nous faut changer d'opinion au sujet de quelqu'un, nous lui comptons cher l'embarras qu'il nous cause.”
“Le concubinage, lui aussi, a été corrompu - par le mariage.”
“Ce qu'il y a d'essentiel et d'inappréciable dans toute la morale, c'est qu'elle est une contrainte prolongée.”
“Que d'hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller.”
“Plus abstraite est la vérité que tu veux enseigner, plus tu dois en sa faveur séduire les sens.”
“La familiarité irrite chez un supérieur, parce qu'on ne peut la lui rendre.”
“Un homme paraît avoir du caractère beaucoup plus souvent parce qu'il suit toujours son tempérament que parce qu'il suit toujours ses principes.”
“Les poètes n’ont pas la pudeur de ce qu’ils vivent : ils l’exploitent. ”
“Quiconque a sondé le fond des choses devine sans peine quelle sagesse il y a à rester superficiel. C’est l’instinct de conservation qui apprend à être hâtif, léger et faux.”
1888: Le Crépuscule des idoles
“Il faut avoir besoin d'esprit pour arriver à avoir de l'esprit.”
“Que dire ? L'homme n'est qu'une méprise de Dieu ? Ou bien Dieu une méprise de l'homme ?”
“Le ver se recroqueville quand on marche dessus. C'est plein de sagesse. Par là il amoindrit la chance de se faire de nouveau marcher dessus. Dans le langage de la morale : l'humilité.”
“A force de vouloir rechercher les origines, on devient écrevisse. L'historien voit en arrière ; il finit par croire en arrière.”
“Sans la musique, la vie serait une erreur.”
“Formule de mon bonheur : un "oui", un "non", une ligne droite, un but...”
“Il est bien des choses que je veux une foi pour toutes, ne point savoir. La sagesse fixe des limites même à la connaissance.”
“L'architecte est une sorte d'oratoire de la puissance au moyen des formes.”
“Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume ?".
"Au fond, il n'y a qu'un seul chrétien, et il est mort sur la croix"
1888: Ecce Homo
"Je suis un disciple du philosophe Dionysos; j'aimerais mieux, à la rigueur, être un satyre qu'être saint"
“Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.”
1889: La Volonté de puissance
“Ce qui découle du pessimisme, c’est la doctrine de l’absurdité de l’existence.”
“Ne pas confondre : les comédiens périssent faute d'être loués, les hommes vrais faute d'être aimés.”
“Ce qui se paie n'a guère de valeur ; voilà la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles.”
“Ne sais-tu pas que dans chacune de tes actions, l'histoire entière du devenir se répète en abrégé ?”
“Dès que l'homme s'est parfaitement identifié à l'humanité, il meut la nature entière.”
“De tout temps on a pris les "beaux sentiments" pour des arguments.”
“Doué d'une vue plus subtile, tu verras toutes les choses mouvantes.”
"Les Grecs ont inventé l'art pour ne pas mourir de la vérité"
“Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir.”
“Connaître, c’est comprendre toute chose au mieux de nos intérêts.”
“On veut la liberté aussi longtemps qu'on n'a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie.
“La vertu reste le plus coûteux des vices, il faut qu'elle le reste.”
“Pour le fort rien n'est plus dangereux que la pitié. ”
“De quel désert est entouré le génie !”
“Le luxe est une forme de triomphe permanent sur tous ceux qui sont pauvres, arriérés, impuissants, malades, inassouvis. ”
“Tu veux te décupler, te centupler ? Trouve des zéros.”
“L'acteur n'éprouve pas le sentiment qu'il exprime. Il serait perdu, s'il l'éprouvait.”
“Jadis le moi se cachait dans le troupeau ; à présent, le troupeau se cache encore au fond du moi.".
"Voulez-vous un nom pour cet Univers? Ce monde, c'est le monde de la volonté de puissance et nul autre"
...
"L’homme doit se réinventer"
Pour Nietzsche, l’humain a perdu l’énergie vitale, foisonnante, dionysiaque qui le soulevait à l’époque grecque, quand il se laissait posséder par le désir et la danse, acceptait son destin et le tragique de toute vie. L’homme a pris peur, a préféré l’asservissement de l’idéal et du bien-être, par la croyance en un dieu abstrait et à un Etat salvateur, qui par l'argent corrompt jusqu’à la Terre. Pour échapper à cette course folle vers le nihilisme et la morbidité, retrouver la joie, la créativité et le respect de la « Vie », l’homme doit inverser toutes les valeurs, se réinventer. Se surmonter. Dire «oui» à la vie.
En 2005, Michel Onfray écrivait dans « Traité d'Athéologie » : « Avec Nietzsche, la pensée idéaliste, spiritualiste, judéo-chrétienne, dualiste peut se faire du souci. Son monisme dionysiaque, sa logique de forces, sa méthode généalogique, son éthique athée permettent d'envisager une sortie du christianisme avec une pensée post-chrétienne radicale, élaborée dans le paysage occidental. Pour plaisanter, Nietzsche a écrit dans 'Ecce homo' qu'il ouvre l'histoire en deux et qu'à la manière du Christ, il y a une brèche dans le monde judéo-chrétien ».
Une première brèche sous forme de schisme, il y a près de mille ans en 1054 avec les chrétiens orthodoxes, une seconde, 500 ans plus tard, avec les protestants.
En 1651, Thomas Hobbes avec son "Léviathan" a développé un concept de la puissance qui ne cesse qu'à la mort mais, lui, pour légitimer celle de l'Etat en tant que somme des puissances individuelles tandis que Nietzsche refusait tout obstacle susceptible de freiner le développement de la puissance individuelle au niveau d'un seul homme ou par une solidarité derrière des frontières d'Etat ce qui n'est pas la même chose mais qui aboutit au même résultat surtout quand on se rappelle que la plupart des cerveaux de la masse sont câblés pour obéir à l'autorité humaine ou divine "au nom de ..." si on se souvient de l'expérience de Milgram. Et c'est là que réside le danger de la solidarité à vouloir faire comme tout le monde autour de soi...
Avec son terrible sens de l'observation, les citations de Nietzsche révèlent une vision très réaliste avec un sens de l'humour parodique qui pourrait servir à nos humoristes actuels.
Nietzsche fait un appel à l'enthousiasme et à la joie à l'humain ordinaire pour contrer la mélancolie qui peut se transformer en découragement, en abattement et en frustration dans une existence qui est en conflit permanent avec des forces antagonistes excessives. Si des événements et des situations ne peuvent pas changer, il l'accepte et l'accueille puisque la vie est ici et maintenant. Baruch Spinoza, avide d'indépendance, disait que l'action la joie rend plus fort contre l'obscurantisme, a été son guide dans son livre "Traité de la réforme de l'entendement".
Aujourd'hui, Robert Misrahi et Brigitte Sitbon-Peillon suivent la même doctrine.
Comme le dessin de Nicolas Vadot, ce billet n'a été là que pour faire éclater une nouvelle bulle à penser à autre chose.
Pendant le weekend, 22 momies égyptiennes considérés comme dieux vivants à leur époque ont voyagé en grande pompe de l'ancien Musée du Caire pour rejoindre leur dernière demeure après avoir été ballottées au gré des ego et des impératifs culturels et politiques, guidés par 330 figurants, 150 percussionnistes et 150 chevaux. Quatre reines, dont Hatshepsout, faisaient partie du cortège avec Ramsès II dans un cercueil de verre.
La malédiction des momies se perpétue-t-elle ainsi de génération en génération connue ou méconnue, déifiée ou honnie mais toujours dépendante de ce que les contemporains et ses suivants en font?
Hier, ce fut la 27ème année après le début du génocide des Tutsi au Rwanda que seul les interviews des victimes repris dans les livres pourront en garder le souvenir.
Aujourd'hui, pas question d'écrire en hiéroglyphes, il suffit de choisir des phylactères en bulles rapportés à des éléments divers dans les religions de l’Égypte antique et judéo-chrétiennes, de l'art médiéval et de la bande dessinée dans lesquels se retrouvent écrit, ce qu'on dit, pense ou ressent. Il y a aussi les :-), les :/-), les :-/ et les :-)) qui font l'affaire aujourd'hui pour s'exprimer.
J'ai humblement rempli ma bulle par les textes philosophiques de Nietzsche.
Côté positif, j'ai appris à écrire le nom et prénom de "Nietzsche", imprononçables avec ses 6 voyelles et ses 12 consonnes.
Chasser le naturel, il revient toujours au galop après une boucle de grosseurs différentes qui finit par éclater...
Retour dans l'actualité...
Nietzsche aimait la puissance et les hommes forts, quels hommes ayant cette force de caractère. Imaginons qu'il fasse partie de notre époque...
Le principe de précaution l'aurait-il empêché d'utiliser des vaccins pour agir?
Aurait-il aimé s'il avait dépassé le temps et l'espace Trump, Poutine, Xi Jing Ping, Macron, Erdogan... ?
La réponse ne pourrait être qu'artificielle, tendancieuse ou aléatoire.
Le Cactus avec Poutine superstar, ne parviendrait pas me contredire quant au SofaGate, Charles Michel est venu s'en expliquer.
Madame Ursula von der Leyen, avec du poil au menton, serait-elle la bienvenue pour le contredire?
Des questions et des supputations sans réponses aléatoires...
Le Covid s'est accroché à toutes nos basques et la réalité nous a renvoyés sur une piste vitaliste autocontrôlée en ligne avec le temps qui est ou qu'il fait, avec ses extrémismes climatiques, physiologiques et ontologiques.
Nietzsche a raté sa vie sexuelle, sa jeune russe émancipée n'a pas osé la tenter autrement qu'intellectuellement avec lui...
Maintenant, avec le confinement et le Covid, cela n'aurait pas été mieux...
L'humanisme a encore beaucoup de choses à comprendre au sujet de l'instinct reptilien souvent masculin tandis que pendant ce temps-là, sur l'Olympe, on recherche un dieu ou un prophète sous la forme d'un mec mortel ...
S'ils en trouvent, on en reparle la semaine prochaine...
Allusion
17/3/2021: Chamanisme: La diagonale de la Joie
Se prêtant à toutes les investigations de l'imagerie cérébrale, impliquant tous les domaines de la recherche en neurosciences mais aussi appliquant la transe à la création artistique et poursuivant ses contacts avec les sociétés traditionnelles qui perpétuent une vision holiste du monde, Corine Sombrun n'a de cesse d'élargir le champ perceptif de la connaissance.
8/4/2021: Les troubles psychiatriques dus au Covid qui touche le cerveau
9/4/2021: "Le diable. Les origines de la diabolisation de la femme" de Dominique Labarrière. Si Friedrich Nietzsche a pu, en son temps, déclarer " Dieu est mort ", personne, à ce jour, à notre connaissance, ne s'est aventuré à proclamer la mort de Satan. Nous ne nous y risquerons pas. Nous nous contenterons d'évoquer sa haute figure dans ses métamorphoses, ses pompes et ses oeuvres. Et, en un prolongement dramatiquement logique, le bouc émissaire tout trouvé qu'est la femme. A l'heure où le féminisme prend un nouveau visage et s'incarne dans la figure mythique de la sorcière, il est essentiel de revenir sur le processus qui a conduit à cet état de fait : le Diable.
Du Moyen Age à nos jours, l'incarnation du Mal, met en exergue l'utilisation qui en a été faite afin de modifier le statut des femmes. Cette conception de la femme que les puissances religieuses et laïques vont s'employer à promouvoir à partir des dernières décennies du XVe siècle.
Nouvelles émeutes en Ulster entre protestants-unionistes et catholiques républicains
Publié dans Europe, Histoire, Parodie et humour, Philosophie et religions | Lien permanent | Commentaires (9) | Imprimer
Commentaires
Un prophète Philip K. Dick
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_K._Dick
https://youtu.be/CwklnkkODOg
https://youtu.be/RkaQUZFbJjE
Écrit par : Allusion | 09/04/2021
Répondre à ce commentaireGaspard Kœnig: "On peut chiffrer les années de vie gâchées et les comparer aux années de vie qu’on veut sauver"
Philosophe et écrivain, Gaspard Koenig est le fondateur du think tank "Génération libre" qui , chaque semaine, fait paraître un "Observatoire des libertés confinées". Il publie un conte philosophique* dans lequel il critique le néo-libéralisme contemporain et estime que la gestion de la crise sanitaire représente un réel danger pour nos libertés.
La gestion de l’épidémie montre qu’on ne supporte plus du tout l’idée de la mort. Nous sommes prêts à sacrifier la vie pour l’éviter, à nous priver de vivre par peur de mourir, ce qui est tout de même paradoxal. On pense que l’essentiel est de conserver la vie biologique. Mais une vie confinée d'un an, c’est comme une vie de perdue à plus long terme. C'est pourquoi les chiffres de mortalité n’éclairent qu’une partie de la crise actuelle.
"Nos sociétés sont moins anéanties par ce virus que par une perception du risque complètement déréglée." GASPARD KOENIG
ÉCRIVAIN ET ESSAYISTE
C’est donc notre perception du risque qui a changé aussi ? Le risque zéro est devenu la règle dans nos sociétés, selon vous?
À l’époque de Montaigne, il y avait la peste et des tas de maladies non guérissables. Mais c’était un problème parmi d’autres. Il y a toujours eu des épidémies dans l’histoire de l’humanité. L’épidémie de grippe de 1968 n’était pas l’obsession numéro un de nos sociétés à l’époque. Ce qui a changé, c’est notre rapport au risque. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité, qu’on arrête tout à cause d’une épidémie. Même au Moyen âge, lorsqu’il y avait une épidémie, la vie continuait: on n’avait pas le choix.
Allons-nous donc nous confiner pour toujours ? Aujourd'hui, pour rentrer dans un café ou un commerce, les Chinois doivent montrer un QR code. C’est une prison à ciel ouvert. J’espère qu’on aura le courage politique et collectif de faire machine arrière et de retrouver le sens du risque. Nos sociétés sont moins anéanties par ce virus que par une perception du risque complètement déréglée. Nous avons abandonné nos libertés à une vitesse effrayante.
"Avec le recul, il faudra comparer des gestions complètement opposées qui ont donné le même résultat."
Avez-vous pu observer des réelles différences dans la gestion de la crise entre les pays?
De manière générale, on assiste à une occidentalisation du monde. Mais ce n’est pas forcément une bonne chose. Et pourtant, durant cette crise, il y a eu des différences : en Inde, il était impossible de confiner la population, et donc le virus s’est répandu. Le taux d’immunité collective est aujourd’hui de 60 %. En Afrique, les chiffres sont obscurs et sans doute partiels, mais la gestion a été différente également.
Avec le recul, il faudra analyser si les différences entre les gestions de la pandémie ont eu une incidence sur le taux de mortalité. Il faudra comparer des gestions complètement opposées qui ont donné le même résultat. En tous les cas, on a pu observer des nuances qui sont révélatrices du fonctionnement ou du dysfonctionnement des différents pays.
En France, on a adopté une position très autoritaire et hyper-centralisée, notamment avec la création de ces formulaires très infantilisants. Les pays nordiques ont essayé une version plus libérale. La Chine a utilisé la surveillance numérique de manière très stricte alors que de son côté, l’Allemagne a procédé de manière décentralisée.
"Le rétablissement des frontières est très inquiétant. On voit l’apparition d’un nationalisme sanitaire qui met en question l’avenir de l’Europe."
Nos systèmes démocratiques ont-ils été affaiblis par cette crise?
Si les mesures ont été quasiment équivalentes un peu partout, elles se sont implantées de façon plus ou moins libérale selon les pays. A l'inverse de la France et de la Belgique, les parlements britanniques et allemands ont continué de fonctionner normalement. Le débat parlementaire a continué d'avoir lieu. La stratégie vaccinale a, par exemple, été discutée. C’est quelque chose de très sain. Ça permet au citoyen de voir son opinion exprimée au parlement. Il a donc le sentiment d’être entendu. Si ce n'est pas le cas, il réagit en désobéissant, en écrivant des tribunes ou en allant dans la rue. C’est le placer dans un rapport très immature au pouvoir.
Que pensez-vous du rétablissement des frontières en Europe?
Le rétablissement des frontières est très inquiétant. On voit l’apparition d’un nationalisme sanitaire qui met en question l’avenir de l’Europe en sachant que le contrat européen est notamment fondé sur la libre circulation des personnes. Il faut des décennies pour instaurer un monde ouvert, créer la confiance entre les peuples. Cette décision me semble donc contradictoire avec le message d’unité européenne véhiculé par les gouvernements. Fermer les frontières, c'est un réflexe primaire pour rassurer la population. D'autre part, l’idée de nommer les variants en fonction de l’endroit où on les a découverts n’a aucun sens. Cette crise a révélé un nationalisme rampant.
"On assiste à une espèce de bureaucratisation croissante. L’inflation législative et administrative est flagrante. Plus vous rejetez le risque plus vous faites de la norme."
C’est une voie royale pour les populistes?
Avec le recul, il est clair qu'il y a eu des erreurs de gestion qui alimentent un discours anti-technocratique. À mon sens, ce qu’on appelle "populisme" incarne une révolte assez légitime, qu’il faudrait mieux canaliser en lui donnant un outil conceptuel différent des nationalistes et des souverainistes.
Le populisme s’oppose notamment à l’ultra-bureaucratisation de nos existences. Sur ce point, il n'a pas tort : on assiste à une espèce de bureaucratisation croissante. L’inflation législative et administrative est flagrante. Plus vous rejetez le risque plus vous faites de la norme. On a atteint un point de rupture concernant ce rapport. Il faut retrouver la possibilité de vivre en assumant les conséquences de manière plus libre. Le populisme vient donc d'un bon sentiment : les gens veulent rester libres. Bien sûr, il faudrait le cadrer de manière plus intelligente. C’est précisément la responsabilité des partis dits libéraux de comprendre ce besoin-là au sein de la population.
"D’un côté, on prolonge les années de vie de certains, et de l'autre il est évident qu’on gâche un certain nombre d’années pour d'autres."
On évoque de plus en plus les dégâts à plus long terme de cette crise. L’équilibrage réalisé par les gouvernements vous semble-t-il juste?
On a opposé la santé et l’économie. Et on s'est vanté de faire prévaloir la première sur la seconde. Mais il y a une autre manière de présenter les choses. D’un côté, on prolonge les années de vie de certains, et de l'autre il est évident qu’on gâche un certain nombre d’années pour d'autres. Et cela, contrairement à ce qu’on entend parfois, peut se chiffrer. On sait que tomber dans la pauvreté fait perdre en moyenne huit ans d’espérance de vie.
Cette situation va aussi impacter les jeunes dans le choix de leur future carrière. Les conséquences sur l'éducation sont terribles. Quand vous êtes musicien par exemple, et que vous êtes contraint de devenir livreur, ce n'est pas la meilleure des situations... Ce ne sont pas des choses légères, des problèmes de riches.
On peut chiffrer les années de vie gâchées et les comparer aux années de vie qu’on veut sauver. Ce n’est pas un calcul médical, mais un calcul politique. Ce sont de ces chiffres, dont on ne parle pas, qu'il faudrait débattre. Si on en reste aux chiffres de mortalité, on continuera à enfermer la population ad vitam aeternam.
Mais, face à l'urgence, faire ce calcul n'était-il pas risqué, très utilitariste dans le fond? Selon vous, il aurait donc fallu moins écouter les experts et faire plus de politique?
Le message de l’ensemble des gouvernants a été conforme à celui des médecins: sauver le maximum de vie. Il est tout à fait logique que les médecins ne prennent pas en compte les problèmes économiques et sociaux. Ce n’est pas leur rôle. En revanche, l’arbitrage politique devrait s’appuyer sur l'avis des médecins, mais aussi sur l'avis d'autres experts, en mettant tous les paramètres en équilibre.
Les conseils de défense devraient être peuplés de psychologues, d'économistes et de sociologues. Le problème n’est pas l’expertise, mais le fait qu’on donne la parole uniquement à certains experts, certes extrêmement importants dans le cadre d’une crise sanitaire. Mais ce n'est pas suffisant pour prendre des décisions politiques. "La guerre est une chose trop importante pour la confier aux militaires", disait Clemenceau. On pourrait en dire autant au sujet des médecins dans le cadre de cette crise sanitaire.
"Je crains qu’une fois le virus passé, les procédures de contrôle perdurent et que l'état d'urgence sanitaire devienne permanent."
Quelles conséquences cette crise va-t-elle avoir sur notre approche des libertés ? Le libéralisme va-t-il changer de visage?
Ce que je crains surtout c’est qu’une fois le virus passé, les procédures de contrôle perdurent et que l'état d'urgence sanitaire devienne permanent. Michel Foucault a montré que les léproseries ont continué d’exister bien après les épidémies de lèpres et ont été transformées en asile : les lépreux ont simplement été remplacés par les fous et les exclus.
Les structures de pouvoir sont toujours difficiles à démanteler, particulièrement lorsqu’elles ont été mises en place pour des raisons sanitaires. Je crains que les différentes mesures, comme le passeport vaccinal et les tests, continuent d’exister à plus long terme. Les mesures contre le terrorisme n’ont pas été levées, même si le terrorisme a diminué. Il est très difficile de retirer les prérogatives prises par le pouvoir en temps de crise. La démocratie, c’est l’État de droit. Or, petit à petit, celui-ci est grignoté. Un illébéralisme est en train de naitre au cœur de l’État de droit. On observe un rétrécissement terrifiant du monde.
https://www.lecho.be/economie-politique/europe/general/gaspard-k-nig-on-peut-chiffrer-les-annees-de-vie-gachees-et-les-comparer-aux-annees-de-vie-qu-on-veut-sauver/10295524.html
Écrit par : Allusion | 12/04/2021
Répondre à ce commentaireMonuments sacrés: la quête de lumière
https://www.rtbf.be/auvio/detail_les-monuments-sacres-eglises?id=2756775
Écrit par : Allusion | 13/04/2021
Répondre à ce commentairePourquoi les coiffeurs et les esthéticiennes rejettent la proposition ‘Covid safe’
La Fédération belge de beauté et United Hairdressers, qui représentent les esthéticiennes et les coiffeurs de notre pays, rejettent la proposition que trois scientifiques francophones ont lancée lundi dans une carte blanche publiée dans Le Soir. ‘La théorie est fausse’, estiment-t-elles.
Les scientifiques, l’épidémiologiste Marius Gilbert (ULB) et les infectiologues Nathan Clumeck (CHU Saint-Pierre) et Leila Belkhir (cliniques Saint-Luc, Woluwe), proposent d’attribuer un label ‘covid safe’ aux enseignes (magasin, bar, restaurant, salle de concert…) qui serait basé sur un certain nombre de paramètres: une bonne ventilation, la durée de l’exposition, le port du masque, etc. Ils prônent une approche individuelle et non plus par secteur. Dans leur stratégie, les auto-tests doivent jouer un rôle. De cette façon, ils veulent éviter les mouvements yo-yo, où les secteurs doivent fermer et rouvrir indéfiniment, pour apprendre à ‘vivre avec le virus’. Les communes seraient chargées de vérifier et d’apposer oui ou non le label covid safe.
Beaucoup de coiffeurs et esthéticiennes ne voient pas d’un bon œil ce traitement différencié, affirment les fédérations dans un communiqué. ‘Où tracez-vous la limite? Dans la grande majorité des cas, selon les critères, les coiffeurs et les salons de beauté n’ouvriront pas leurs portes, car les soins se font généralement près du visage’. Or, selon les fédérations, il n’y a pas de différence notable entre les professions de contact et les autres commerces en termes de taux d’infection, ‘donc la théorie est incorrecte’.
La proposition d’ajouter des autotests au protocole actuel est également contraignant selon eux. Les fédérations citent une enquête qui montrerait que six propriétaires de salons sur dix (sondés) ne veulent plus de mesures supplémentaires. ‘Aucun secteur ne s’est vu imposer autant de mesures et cela avec la promesse que nous pourrions rester ouverts’, déclare Mario Blokken, président de la Fédération belge de beauté, dans le communiqué.
‘Alors que les professions de contact médical comme les dentistes et les kinésithérapeutes doivent appliquer deux fois moins de mesures que nous. Poursuivre cette approche déraisonnable, c’est hors de question pour le secteur. Nous n’acceptons plus le deux poids, deux mesures pour les professions de contact.’
Les fédérations affirment qu’elles restent néanmoins ‘constructives’. Les coiffeurs et esthéticiennes estiment toutefois pouvoir rouvrir le 26 avril. En outre, les fédérations déclarent également qu’un plan de redressement financier serait ‘un must’.
Front francophone
Cette sortie des fédérations des coiffeurs et esthéticiennes dénote par rapport au bon accueil de la proposition des trois scientifiques par l’Union des classes moyennes, qui estimait hier qu’il s’agissait ‘d’une bonne solution’ où ‘tout le monde serait gagnant’.
Du côté politique aussi, un front francophone semble se dessiner. Sophie Wilmès (MR) évoque ‘une contribution salutaire qui propose une approche intelligente’. Son président de parti, Georges-Louis Bouchez, salue une proposition qui va dans le bon sens, soulignant au passage que le MR tient cette position depuis longtemps déjà.
Du côté du PS, Paul Magnette parle d »une piste sérieuse pour sortir progressivement du carcan actuel’, demandant toutefois quelques approfondissements. Ecolo salue aussi l’initiative, évoquant toutefois un bémol: le rôle des communes qui ont déjà pas mal de pain sur la planche. Les communes auront-elles les moyens de vérifier chaque protocole ?
Du côté, flamand, peu de réactions jusqu’à présent. Cette proposition sera-t-elle discutée en Comité de concertation ce mercredi ? Le timing semble serré. Les gouvernements et le Premier ministre Alexander De Croo s’attendaient plutôt à communiquer sur le calendrier de déconfinement et la levée de l’interdiction des voyages non essentiels à l’étranger. Le premier est compromis face à un taux de positivité qui ne cesse de progresser, le second point semble lui acté.
Il faut voir aussi comment la proposition sera accueillie du côté des experts du gouvernement qui eux, jusqu’à présent, ont proposé une approche secteur par secteur. Mais de l’aveu de Marius Gilbert, l’un des trois scientifiques co-auteur de la carte blanche, il s’agit d’une proposition à plus long terme ‘qu’on ne peut pas appliquer en deux semaines’.
https://fr.businessam.be/pourquoi-les-coiffeurs-et-les-estheticiennes-rejettent-la-proposition-covid-safe/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter_du_jour_c_est_fini_pour_ursula_von_der_leyen_qu_elle_en_soit_consciente_ou_non_le_label_covid_safe_pour_sortir_du_yo_yo_actuel_tout_le_monde_nest_pas_daccord_deux_etudes_le_covid_19_naime_ni_le_soleil_ni_la_chaleur_le_crime_organise_en_europe_n_a_jamais_ete_aussi_dangereux_qu_aujourd_hui&utm_term=2021-04-13
Écrit par : Allusion | 13/04/2021
Répondre à ce commentaireLire et écrire (extrait de Ainsi parlait Zarathoustra)
De tout ce qui est écrit, je ne lis que ce quelqu'un écrit avec son sang. Ecris avec ton sang et tu verras que le sang est esprit. Il n'est guère facile de comprendre le sang d'autrui: je hais les oisifs qui lisent.
Celui qui connait le lecteur ne fait plus rien pour le lecteur. Encore un siècle de lecteurs et l'esprit va se mettre à puer. Jadis l'esprit était dieu puis il s'est fait homme et il se fait plèbe. Celui qui écrit avec du sang et en aphorismes ne veut pas être lu mais appris par coeur. Les proverbes doivent être des cimes. L'air léger et put, le danger proche et l'esprit plein d'une joyeuse méchanceté vont bien ensembles. Le courage qui chassent les fantômes, se crée ses propres gnomes et aime à rire. Les noirceurs et les lourdeurs dont je ris, sont vos nuées d'orage. Courageux, insouciant, moqueur, brutaux est une sagesse femme qui aime un guerrier sans faire les délicats. Nous sommes des ânes bien jolis qui aiment porter des fardeaux. Il y a toujours un peu de folie en amour et un peu de raison dans la folie. Je ne croirai qu'un dieu qui s'entendrait à danser et à un diable grave, minutieux, profond et solennel dans un esprit de pesanteur. On ne tue pas par la colère, mais par le rire dans l'esprit de pesanteur. J'ai appris à marcher et puis je me laisse courir. J'ai appris à voler pour attendre qu'on me pousse pour changer de place. Léger, en dessous de moi-même, un dieu danse en moi.
Ainsi parlait Zarathoustra
Écrit par : Allusion | 18/04/2021
Répondre à ce commentaireExplication d’un texte de Nietzsche sur le génie (Robin Guilloux)
au sujet du livre "Humain trop humain"
Nietzsche commence d'emblée par critiquer le sens commun en affirmant que "le génie ne parait pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l'activité de l'inventeur en mécanique, du savant astronome ou historien, du maître en tactique". Comment Nietzsche "déconstruit-il" le mythe romantique du génie, cette illusion que le génie serait un être foncièrement à part ?
Suite:
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/explication-d-un-texte-de-233571#forum6080225
Écrit par : Allusion | 08/06/2021
Répondre à ce commentaire« ... Dieu une erreur de l’Homme ? » par P.-A. Teslier
Le célèbre philosophe, issu d’une famille chrétienne très croyante, avec un père et un grand-père, tous les deux pasteurs évangéliques, devait se souvenir des histoires que lui racontaient ses parents et grands-parents.....
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dieu-une-erreur-de-l-homme-243071
Écrit par : Allusion | 16/08/2022
Répondre à ce commentaireNietzsche ou La vie éblouissante
La philosophie de Nietzsche c’est la fulgurance de la vie, c’est l’exagération absolue. C’est l’homme à son paroxysme, l’homme qui se dépasse et qui surpasse soudainement la réalité, qui se réapproprie la réalité qui l’entoure.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nietzsche-ou-la-vie-eblouissante-243541
Écrit par : Allusion | 31/08/2022
Répondre à ce commentaireFriedrich Nietzsche est l'un des philosophes les plus connus de l'histoire, mais cela n'est pas entièrement dû à l'ampleur de son œuvre. Il a donné vie à de nombreuses théories controversées sur l'espèce humaine et la nature de notre existence. Bien qu'elles aient été controversées en elles-mêmes, elles l'ont été encore plus en raison d'une association erronée avec l'idéologie nazie.
En effet, Nietzsche a vécu une vie courte et difficile, pleine de douleur et de solitude, et a été tristement incompris dans la vie comme dans la mort. Néanmoins, il a produit certains des textes philosophiques les plus influents de tous les temps et a finalement reçu une reconnaissance posthume.
Friedrich Nietzsche est un philosophe allemand né en 1844 dans une famille luthérienne pratiquante. Son père était pasteur, nommé dans leur village par le roi de Prusse
Il avait cinq ans lorsque son père est décédé. Il a par la suite grandi entouré de femmes : sa mère, sa petite sœur, sa grand-mère et ses deux tantes.
Il excellait dans ses études et a été admis dans une école prestigieuse. Il a commencé à étudier la théologie et la philologie classique (en d'autres termes, l'étude de la langue et des textes littéraires).
Il est devenu professeur de philologie en Suisse, où il s'est lié d'amitié avec le compositeur Richard Wagner. Nietzsche critiquera plus tard Wagner dans ses écrits pour son utilisation de commentaires chrétiens.
Il a attrapé la dysenterie et la diphtérie pendant la guerre franco-prussienne de 1870 et ne s'est jamais complètement rétabli.
En 1877, à l'âge de 33 ans, il a dû demander un arrêt maladie pour son poste de professeur. Sa santé a continué de se détériorer et il n'a jamais repris le travail.
Il a passé une grande partie de sa vie dans la douleur et la maladie. On pense qu'il a également souffert d'une syphilis sévère qui a provoqué sa descente ultérieure dans les problèmes de santé mentale.
Ses années les plus productives ont été celles qui se sont écoulées entre sa retraite et le moment où sa santé mentale et physique s'est détériorée si gravement qu'il ne pouvait plus marcher correctement.
Malheureusement, l'œuvre de Nietzsche n'a reçu que très peu d'attention de son vivant. Comme beaucoup de grands artistes et penseurs, son génie n'a été apprécié qu'à titre posthume.
Il a été très mal compris par ses contemporains, ce qui a contribué à sa solitude.
L'un de ses textes les plus célèbres est le livre "Ainsi parlait Zarathoustra". C'est l'un des textes philosophiques les plus particuliers de l'histoire. Il l'a écrit dans un style de faux évangile et l'a truffé de références bibliques. Cependant, il a condamné sévèrement les idéologies et la moralité chrétiennes, ainsi que l'idée d'une personne sainte.
Il a rejetté toutes les valeurs traditionnelles et il pensait que la religion et la morale étaient des constructions auxquelles les faibles s'accrochaient pour se réconforter. Les membres supérieurs de la race humaine, le "surhomme", sont ceux qui se commandaient vraiment eux-mêmes.
Ses théories étaient une forme de nihilisme, soutenant l'idée que dans la vie il n'y a pas de règles, pas de certitude et pas de valeurs absolues.
Vers la fin du 19ᵉ siècle, Nietzsche a observé un intérêt croissant pour la science et une diminution de l'importance de la religion dans la vie moderne. Dans l'un de ses textes, il a déclaré : "Dieu est mort". Il était athée, et cette déclaration faisait donc référence à la mort de notre idée de Dieu plutôt qu'à la mort d'un véritable Dieu existant.
L'Europe commençait à comprendre qu'elle n'avait pas besoin d'un Dieu comme source de toute moralité, de toute valeur et de tout ordre. Les dirigeants n'avaient pas besoin d'être ordonnés par Dieu, mais plutôt par le consentement du peuple.
Nietzsche pensait que cela pouvait être problématique pour l'humanité, car tous les hommes n'avaient pas la force de se guider eux-mêmes.
Ses théories sur certains êtres humains supérieurs ont contribué à ce que son travail soit mal compris lors de la montée du régime nazi.
Il est facile de voir comment son idée d'un type d'humain supérieur pourrait être détournée pour soutenir l'idée d'une race maîtresse. Cependant, un Übermensch (surhomme) nietzschéen n'aurait pas suivi un tel régime.
En réalité, c'est la sœur de Nietzsche, Elisabeth, qui a forcé ce lien entre sa philosophie et l'idéologie fasciste nazie. Elisabeth et son mari, Bernhard Förster, étaient des antisémites actifs.
Lorsque Nietzsche est tombé malade au point de ne plus être lucide, il a été confié à sa sœur, qui a pris le contrôle de sa propriété intellectuelle. Friedrich Nietzsche est décédé en 1900.
Elisabeth était profondément dévouée à la cause nazie. Alors que son mari était encore en vie, ils s'est rendue au Paraguay et a tenté d'y fonder une colonie aryenne.
Leur projet a échoué et son mari s'est suicidé par la suite. Plus tard, Elisabeth a utilisé son contrôle de l'œuvre de Nietzsche pour renforcer sa position au sein du parti nazi.
Elle a commencé à éditer et à promouvoir son travail, en le déformant pour qu'il corresponde à ses attentes. Elle est même allée jusqu'à commettre de petites falsifications.
Elle est décédée en 1935. Hitler et de nombreux autres dignitaires nazis ont assisté à ses funérailles. Une fois les faux documents découverts après sa mort, l'œuvre de Nietzsche a été complètement réévaluée et n'a plus été interprétée comme une philosophie fasciste.
En fin de compte, Nietzsche est devenu l'un des penseurs et critiques culturels les plus influents de l'histoire.
Il a été tristement incompris de son vivant et même après sa mort, mais son héritage reste incontestable.
Sigmund Freud est un autre des penseurs les plus influents de l'histoire. Découvrez ici la vie et l'œuvre du fondateur de la psychanalyse.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/friedrich-nietzsche-le-philosophe-le-plus-controvers%C3%A9-de-l-histoire/ss-BB1o6axG?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=4056fb6836fe48aeb0c1a88f3c9dbe23&ei=15#image=1
Écrit par : Allusion | 12/06/2024
Répondre à ce commentaireÉcrire un commentaire