Croire et ne pas être (10/10/2015)

L0.JPGe magazine "Psychologies" N°354 de septembre avait quelques articles qui s'imbriquaient "Je manque de répartie", "La dynamique de groupe" et "L'éducation positive". Comme j'ai certaines similitudes de pensées avec Frédéric Beigbeider qui était en tête, je reprendrai quelques réparties du chapitre qui le concernait dans son livre "Conversation d'un enfant du siècle" (p 294) dans lequel il s'invitait lui-même à déjeuner. L'émission "Thé ou Café" de Catherine Ceylac m'a donné l'idée de construire ce billet sur le même canevas pour répondre à quelqu'un.

...

- Bonjour, L'enfoiré, "Croire et ne pas être", c'est un titre quelque peu bizarre. Je connais la phrase célèbre de Shakespeare "Être ou ne pas être" mais pas celle-là.
-
 Dans le magazine "Psychologies" que je lis souvent au petit bonheur la chance, il y avait un article "Je manque de répartie".
U
ne première réplique disait "Je suis victime de mon éducation. Il existe des familles où l'on se vanne en permanence, juste pour le plaisir du verbe et d'autres, où l'on ne parle jamais de ce qui fâche, où le respect de l'autre confine à la soumission".
U
ne autre d'une certaine Laurence de 53 ans qui, orthophoniste de profession, "se sentait prisonnière de l'orthographe. Je suis beaucoup dans la maîtrise, j'ai peur du ridicule".
-
 Avez-vous un reproche à formuler à ce sujet ?

0.jpg- Pas un reproche, une constatation que l'auteur a dû avoir une tristesse à ne pas pouvoir ouvrir sa gueule. L'éducation judéo-chrétienne qui dit "Fait pas ci, fait pas ça. Tais-toi. Mange ta soupe sans faire de bruit".
Au sujet de la dernière fusillade aux États Unis qu'a-t-on lu au sujet du suspect ?
"
Un type bien qui faisait toujours passer les autres avant lui. Doué d’empathie, capable d’écouter les autres sans intervenir. Un républicain conservateur qui aurait ordonné aux étudiants de se lever s’ils étaient chrétiens, avant de tirer sur eux".
Était-ce un gars aime qui aime se voir mené par le bout du nez par des idéologies organisées et sectaires ?
L
'aurait-on sevré d'être comme il aurait rêvé d'être ?
I
l écrivait au sujet d'une précédente fusillade : "On dirait bien que plus on fait de victimes, plus on fait parler de soi".
D
onc, encore une fois le "syndrome d'Erostrate" qui réapparaît. Un syndrome qui naît d'être trop renfermé et de vouloir que l'on parle de soi alors qu'on n'a jamais osé le faire avant un drame. Écrire "je", pour certaines personnes est prohibé.
J
e ne suis pas ici pour excuser son acte mais pour tenter de comprendre son acte fou à son origine. Cela commence devant l’autorité parentale et continue par l'obéissance vis-à-vis d'un supérieur.
L
a semaine dernière, un psychologue qui parlait avec des prisonniers disait "Il faut responsabiliser les détenus, les conscientiser".
L
a religion qui accorde son absolution et son pardon dans le secret de la confession, passe son tour d'éducateur.
C
omme le chante Eddy Mitchell "Pas de boogie woogie avant la prière du soir", les religions ont toujours maîtrisé leurs ouailles par le sexe. Il fallait mettre un nœud entre les jambes et écarter ceux qui ne suivraient pas cette doctrine. Mais il fallait faire des enfants après le passage chez le curé.
"
Si les introvertis étaient plus bavards que les extravertis, ils seraient capables de clouer le bec aux bavards "monopolisateurs" qui n’écoutent qu’eux-mêmes", était-il ajouté dans l'article. Mais, ces introvertis qui voient le titre sur le front de ceux qu'ils respectent, ne le feront pas.
A
lors, mon réflexe est de dire : le respect des hommes, oui. Le respect des titres, un peu moins.
-
C'est l'opposition entre extravertis et introvertis qui est en jeu ?
-
 Mon article "Comment je suis devenu extraverti" disait que sortir de l'introversion a une réponse en "ne pas avoir peur de sortir de l'anonymat dans une discussion et parfois l'initier pour l'orienter et se sentir plus à l'aise". Parler en public commence par oser poser une question "bête et méchante" à un orateur. C'est, en fait, lui renvoyer le problème, lui qui vend sa camelote se voit dans l'obligation de trouver la réponse adéquate à une question qu'il n'avait pas préparée. Il n'y a pas de questions idiotes, mais des réponses qui peuvent l'être. Vous ne serez pas toujours aimé pour votre franchise mais c'est ainsi que l'on découvre quelques faux-culs avec un doigt dans l'eau bénite. Être athée, vous ne pouvez imaginer ce que cela implique comme conséquences qui, parfois, sont très dures à pratiquer. L'athéisme peut devenir aussi une religion.
A
près la vénération de Dieu, vient celle des titres de supérieurs et cela finit toujours par tourner à l'aigre de la corruption ou des échanges de mauvais procédés.

0.jpg- En somme, vous y trouvez que l'on crée des faux-culs dans cette éducation judéo-chrétienne ? Pourquoi ?

- Parce que le catéchisme apprend à l'être. Parce qu'on n'apprend pas à être responsable par la justice des hommes qui dit peut-être "dura lex sed lex" mais sur le plancher des vaches.
P
our les Chrétiens, le Jugement de Dieu a été prépondérant dans l'histoire.
A
ujourd'hui, les islamistes répètent qu'ils ne respectent plus que la Justice de Dieu.
L
es années 60 et 70 de libération sexuelle ne furent que de courte durée et c'est "l'avenir à la burka" qui reprend la prépondérance. En période de questionnements, en manque de repères, les religions en ressortent grandies même opposées l'une à l'autre.
A
 voir l'avenir, il y a une nuance non négligeable entre les mots "espoir" qui fait l'objet d'études philosophiques pour un futur meilleur à la vie et "espérance" qui est une vertu théologale partagée avec la foi et la charité.

- Vous n'avez pas reçu cette éducation ?
-
 Celle qui applique pour les uns, la morale de la culpabilité et de l’interdiction, et pour les autres, le socle des valeurs de la tradition libérale ?
N
on, désolé. Je ne tends pas, non plus, la joue droite après avoir été frappé sur la gauche sans créer de guerre fratricide pour cela. Athée, j'ai appris à ne plus croire en rien en prenant de l'altitude comme modérateur en tout sans prendre parti même s'il y a des valeurs qui rassemblent et d'autres qui dissocient toutes les parties. Ne pas croire, ne plus utiliser le mot, permet de penser sans aprioris.
-
 Mais, ne pas croire et être athée vous a-t-il rendu heureux ?
-
Parfaitement. Mon athéisme remonte en arrière à au moins deux générations. Mon grand-père mort des suites de la guerre en 1926, gazé, avait implanté cette manière d'être autour de lui. Le patriotisme n'avait plus la moindre place dans son esprit. Le blasphème a toujours fait partie de sa suite. Aucune croix ne se retrouve sur les tombes dans cette lignée familiale. Kroll a écrit son dernier livre de caricatures avec le titre "Nous rirons tous au paradis" mais pour le mériter il ne faut pas s'arrêter de le faire avant cela. Il n'y a rien de plus dangereux que de vivre quand on aime la vie.
C
royez-vous qu'une morale de culpabilité et d'interdiction soit dans la note d'une bonne construction de soi ou qu'être heureux se concrétise uniquement en fermant sa gueule et de petits bonheurs préparés sur un plateau "au nom de..." qui vous savez? Ne remontez pas trop haut pour chercher les causes de guerres, hier et aujourd'hui, il y a toujours une histoire de dieux qui traîne quelque part dans l'histoire. La guerre de 30 ans a commencé en 1618 par une défenestration à Prague. Des nobles protestants poussent les représentants des Habsbourg par une fenêtre du château de Hradschin. Les délégués impériaux ne sont que légèrement blessés, mais le geste marque le début d’une guerre de religion entre opposants protestants de Bohême et catholiques de la maison impériale. La maxime "Cujus regio, ejus religio" dit que la foi d’un peuple doit se calquer sur celle du souverain. La mutation de ce conflit local en une guerre dévastatrice entraîne l’Europe tout entière dans une spirale de violence sanglante pendant trente ans.
-
Remonter dans l'histoire, je vous le demande.

0.jpg- "Le poids du secret", un billet qui en dit long sur le sujet. La laïcité a un peu diminué les ardeurs religieuses en ouvrant le débat. Daesh l'a refermé. Etre "Laïc, c'est parfois le hic". La religion aide à mourir et pas vraiment à vivre. Personnellement, je n'ai jamais éprouvé une consolation dans une église, devant un cercueil d'un proche lorsque le curé fait son sermon en lisant un psaume de la Bible.
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C'est votre philosophie.
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 Oui. Si "La philosophie est l'outil du sens", la philosophie n'apporte pourtant aucun secours comme l'écrit Michel Onfray dans son dernier livre "Cosmos". Le bonheur n'est pas plus à retrouver avec le doigt dans le bénitier.
L
e film "Human", récemment passé à la télé, devrait donner une vision plus brute, non conformiste et généraliste de ce qui peut être un bonheur parfois bien plus minimaliste dans certaines populations du monde. Cela passe du tendre à l'envie d'en découvre dans un "œil pour œil, dent pour dent", en état de guerre perpétuel. Le doublage en français a uniformisé les voix des témoins et gommé les émotions. La sélection trop hétéroclite, des séquences sans rapport avec l'endroit où elles ont été prises, rend le documentaire trop "martien", comme s'ils venaient d'une autre planète.   

- Qui êtes-vous aujourd'hui ? J'ai lu votre passé dans vos écrits.
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 La question la plus difficile d'entrée de jeu. Curieux de tout, j'écris des billets pour passer le temps et pour savoir à quelle place je me trouve parmi mes contemporains. En effet, de mon passé dans le "numérique", j'en assez parlé tout au long du mois de juin dernier.
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Oui, mais vous écrivez souvent vos billets en y insérant des idées d'autres personnes.0.jpg
-
 Exact, c'est ainsi que mes articles peuvent prendre une longueur supplémentaire et que la logorrhée peut sembler se produire. Je m'en échappe souvent dans les conclusions sans totalement me désolidariser des idées.

- Cela pourrait être considéré comme du narcissisme ou du nombrilisme par certains.
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Narcissique, moi ?
A
h, oui, c'est ça, je me regarde dans mon miroir pour constater qui réfléchit le plus à des réflexions.
L
'intimisme se retrouve dans une catégorie spéciale. C'est vrai, j'écris d'abord pour mon propre plaisir bien avant celui des lecteurs potentiels. Je me constitue une base de références temporelles bien à moi. Mais, si cela m'intéresse, je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas intéresser d'autres lecteurs et je leur laisse le loisir d'intervenir s'ils le désirent. Dans le cas contraire, cela ne m'importe plus et je n'oblige personne à venir.
A
vant de parler, il faut d'abord apprendre à écouter. J'ai reçu des cours sur l'art d'écouter.  

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 - Certains pourraient dire que vous êtes super chiant quand vous faites votre promo avec vos références sur cartes de visite.

0.jpg- Bien sûr et ils peuvent le dire. Mais si je n'en fais pas la promo, qui la fera ? Le bouche à oreille sur Internet ? Je n'y crois pas trop. Je ne suis pas seul à promouvoir son blog. D'autres le font. Je vais les lire et je commente au besoin. Aujourd'hui, puisque Internet le permet, on aime écrire, mais plus beaucoup lire et les retours sur investissements ne sont pas fréquents. On devient prolifique dans un étalage de ses propres idées et pas des autres. Si on n'aime pas les promos des autres, comment espérer un respect pour les siennes ? Mais, vous ne me trouverez sur aucun plateau de télé avec les gens de pouvoir. Le pouvoir, basé sur le savoir, m'intéresse beaucoup plus. Si sembler séduire dans le monde réel peut être une réaction naturelle, sur la Toile virtuelle avec des gens que l'on ne connait pas, je ne cherche pas à le faire et ils ne le font pas plus. La Toile est là pour échanger des idées différentes ou similaires. Écrire, c'est toujours remettre les compteurs à zéro et espérer pondre le billet qui sera meilleur que le précédent et souvent, se trouver en décalage et parfois mauvais, plus tard, à la relecture.
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Quand n'êtes-vous pas votre personnage de rédacteur ?
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Bonne question. Presque tout le temps à observer et à jouer un rôle dans la comédie humaine souvent très judéo-chrétienne de mon entourage et pour qu'elle reste sociale, en y ajoutant un peu de tragédie pour épicer le tout.
J
'aime dépasser les frontières en tout en provoquant pour évaluer la résistance mais en gardant le sourire en coin. Les statistiques de fréquentation des lecteurs prouvent que j'y arrive quelque peu.
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Vous sentez-vous quelqu'un d'original dans votre action et rédactions ?
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Nullement. J'ai dit que j'aimais les originaux mais je n'ai jamais dit que j'en faisais partie. Je suis très classique, un peu parmi les bobos, au contraire. Éponge de l'info, je la remplis d'eau et puis je la presse avant de la remplir à nouveau. Je ne suis pas journaliste qui doit se demander s'il doit être audacieux ou racoleur pour sortir son papier et ainsi gagner sa vie. Celle-ci, je l'ai gagnée avant d'écrire. Mes titres d'articles restent nuancés. Pas de recherche de buzz. Les chiens écrasés ne m'intéressent pas.
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Vous parler d'économie et d'argent dans vos billets. Cela vous turlupine, l'argent ?
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Comme le sang de la vie mais pas comme le nerf de la guerre.
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Vous aimez rire de tout, est-ce votre manière d'être ?

0.jpg- Plus que tout. Des caricaturistes et des humoristes de tous bords m'y aident.
C
'est par l'humour que l'on fait passer les pilules les plus amères et que les messages les plus durs sont les mieux digérés.
Oui, les gens ont besoin de bonnes nouvelles, comme dit Thomas Gunzig dans son sketch :podcast

0.jpg J'aime la manière de vivre en Belgique. La possibilité de pouvoir dire tout et n'importe quoi sans se retrouver derrière des barreaux. Le plaisir de vivre dans un laboratoire de l'Europe, un melting-pot d'idées et sans être forcé d'opter pour une idéologie particulière. La diversité d'opinions est ma manière de progresser. Et je compte les points positifs et négatifs que rapportent chacune d'elles.
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 Etes-vous contemplatif de cette diversité ?
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Pas béat d'admiration, mais toujours très interrogateur des suites à donner. La contemplation sans suites, sans réflexions et sans actions résultantes, ne sert à rien. Je suis scientifique de formation, appuyée par la technologie et cela fait parfois un mélange explosif qui impose d'avoir une certaine avance à l'allumage dans l'efficacité.
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Vous ne manquez pas d'envie de polémiquer, de lancer des provocations dans vos commentaires.
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 Peut-être. Répondre du tac au tac est une aptitude qui se travaille par l'expérience. Je ne l'ai pas dans tous les cas de figures, même si j'essaye de m'immiscer même dans ce que je ne maîtrise pas. C'est apprendre à tenir bon et aussi, apprendre à devoir lâcher prise quand on n'est pas sûr de tenir la distance. Soigner sa timidité par la confrontation des idées donne une grande sensation de liberté et presqu'une volupté à "penser contre". C'est une leçon de démocratie appliquée jusqu'au bas de l'échelle. La société valorise l'humour, la vitesse et l'efficacité. Mais il faut et ce n'est pas beau de le dire, pour certains, se l'avouer, avoir un certain "ego" pour être reconnu dans ce monde qui a les yeux portés vers son cœur, très près de la poche portefeuille.
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 Vous cherchez votre liberté dans les excès et la polémique, c'est une manière très personnelle avec le rire qui seul, peut vous sauver.
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 Oui, c'est peut-être puéril de vouloir prendre du plaisir stigmatisé par la plus grande tartuferie et la provocation. Je sais. Laurence Bibotpodcastrévélait certaines vérités en disant que de la controverse naît l'électricité et que de celle-ci jaillit la lumière.
J
e sais que celui qui parvient à faire rire une assemblée a gagné la partie.

0.jpgVous imaginez-vous un monde ennuyeux dans lequel tous seraient d'accord parce que c'est plus sage et plus tranquille ? On n'apprendrait plus rien. Cela vaut d'ailleurs pour les deux parties : orateurs ou rédacteurs, participants ou spectateurs. Cela veut dire qu'il faut cultiver l'expérience de la dynamique de groupe "cultiver les relations", même par la gestion de personnes dans un esprit de compromis sans compromissions. Mais, en effet, cela s'apprend progressivement. J'ai fait du management. Je sais ce que cela comprend.
C
'est être intolérant avec l'injustice sociale qui naît d'une philosophie de confrontation comme sport de combat. Le courage de tirer sur tout ce qui dépasse en coupant le nœud Gordien. La fondation du travail d'équipe demande la confiance mutuelle maximale dans laquelle chacun doit pouvoir trouver une place que les autres reconnaissent sans être rejeté, humilié ou trahi pour apporter une pierre à un édifice commun. Un bon manager connait cette dynamique de compétition qui pousse à la comparaison et qu'il faut changer en dynamique interdépendante et participative. Alors, il optimise. Il annihile une absence de confiance, accepte toutes confrontations, s'engage, partage ses responsabilités pour motiver et encourage les résultats collectifs en cherchant des complémentarités.
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Aimez-vous jouer avec les mots comme on en parlait dans l'article du magazine ?
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 Rarement. Je ne suis pas littéraire. Généraliste, je fuis les mots trop alambiqués qui apportent l'incompréhension et l'ennui d'aller puiser la signification dans le dico. Les mots de l'étrange, il faut en user avec modération. Jouer sur les mots, sur les assonances et les homonymes est une affaire de préparation. Bruno Coppens était, cette semaine encore, un maître pour ses jeux de mots en attribuant des "Nobelges": podcast. Son esprit s'est adapté à cette réaction de malaxage des mots pour en faire ressortir d'autres du chapeau. Beaucoup de par cœur quand ce n'est pas lu sur une feuille devant les yeux et beaucoup de citations et d'histoires drôles sont à mémoriser. C'est du travail de longue haleine et dans son cas, un métier. 

0.jpg- Vous parlez des Nobel, nous sommes en pleine période des nominations. Vous avez peut-être entendu que le Pape François était dans la liste des nominés au prix Nobel de la Paix, qu'elle aurait été votre réaction s'il l'avait gagné ?
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 Négative. Heureusement qu'il y avait mieux à soutenir.
N
on, le Pape comme Nobel de la Paix, je n'aurais pas trouvé cela très équitable. Imaginer un autre paradigme, mais pas ajouter une nouvelle bulle au Pape. Le titre "L'homme le plus influent du monde" en page de garde de "Le Point" s'il n'avait pas quitté le son domaine spirituel pour s'introduire dans le temporel. Le Nobel de la Paix reçu par Obama, à l'époque, était aussi l'homme le plus influent et je n'avais pas compris ce choix.
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Vous avez appris à dire "non", mais j'espère que vous dites parfois "oui" aussi à la recherche d'un nouveau paradigme.
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 Bien entendu. "Oui, mais non", n'est-ce pas notre manière de penser à la belge, une fois? Chercher le débat avec une personne extraterrestre sans références commune, est plus fascinant. Quand elle est moins experte avec un candide, cela devient palpitant et instructif.  

0.jpg- Un dialogue est une joute ou une partie d'échecs entre des interlocuteurs consentants, pensez-vous ? Il faut que les interlocuteurs soient à armes égales, sinon la partie se termine très vite.
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 Cela peut arriver, en effet. Mais, à armes égales, la confrontation ne gagnera qu'à l'usure ou pire dans la dispute. Un dérapage non contrôlé arrive vite au lynchage verbal. Écouter le candide, ne pas le rejeter, s'intégrer dans son jeu et s'y adapter en comprenant son manque d'expertise, c'est aussi relativiser sa propre expertise par l'auto-dérision, pour redémarrer sur de nouvelles bases.  Avoir de la répartie est une gymnastique de l’esprit et le tchat donne plus de temps pour y arriver que dans une conversation en direct. Une conversation doit s'étendre du haut en bas de la société entre l’État, le privé et les citoyens et pourquoi pas créer une Fondation comme on le disait dans le Grand Oral en parlant de l'idée que "ceci n'est pas une crise".
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Vous n'y trouvez aucune bêtise, aucune fanfaronnade qui mène au bide ?
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 La bêtise, ce serait de ne pas essayer, de passer son tour dans un impair et passe. Quant au bide, il fait partie du jeu. S'il y a un "ping", il faut laisser le droit de réponse dans un "pong" ou une réponse de non-recevoir.  Je suis un adversaire à toutes les censures. Le monde virtuel a ouvert avec une nouvelle voie sans filtre aux conversations en mettant bas les masques des idées sous le couvert d’un pseudo. Qui est qui, on s'en fout.
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Le magazine "Psychologies" parle de bienfaits de l'éducation positive, qu'en pensez-vous ?
-
Dans une relation parent-enfant ? Pas d'accord. Dans la quête effrénée du parent parfait, l'éducation positive, sans être concomitante à la négative, ne fonctionne que sur une jambe. Un manque de repères ? Être parent, cela s'apprend sur le terrain et pas à l'école. Sur nos écrans, "Parents mode d'emploi" fait souvent sourire et montre la difficulté d'être parent.  Se rassurer d'abord, réconcilier exigence et épanouissement. Comprendre et exprimer les émotions des jeunes, alimenter leur curiosité, gérer les conflits grâce à la discipline positive, comme dit le même magazine :

J'ajouterai : mais si ce qui n'est pas dans l'éducation judéo-chrétienne ni intégré dans le positivisme à l'américaine, apprendre à se défendre dans l'adversité pour ne pas sombrer dans la dépression dès les premières désillusions.
A
vec le mode d'emploi en trois phases :

Les jeunes brûlent les étapes dans notre nouveau monde d'Internet et il faut s'en souvenir avant de croire au Père Noël.
-
Et demain, avec ces jeunes, ce sera quoi d'après vous ?
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 Manager la génération X et Y et en pensant déjà à la Z, c'est revoir sa copie. C'est changer d'attitude, pouvoir écouter des déclarations surprenantes ou incompréhensibles comme un enseignement personnel par l'autre bout. Le danger de la conformité se retrouve dans le principe de précaution avec un conflit de génération sous-jacent qui s'est accéléré de non-reconnaissance de l'autorité et une revendication d'avoir son entité propre. "Changer ensemble pour seulement être", écrivais-je un jour. Cela ne voulait pas dire "Got mit uns" ou "God bless America" ou "Allahu Akbar" en agissant "au nom de...".
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Je comprends. Votre prochain livre eBook, c'est pour quand ?
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Un roman est en gestation. Toujours conçu de la même manière. J'en connais le début et la fin et je construis au fur et à mesure, ce qui est au centre lors de la publication de l'histoire.
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Une dernière question, qu'est-ce qui vous a poussé à prendre la plume électronique, un jour ?

0.jpg- Cela remonte à début 2005. Un ponte américain venu pour fêter l'an neuf avait une autre mission: nous avertir qu'il fallait un jour, penser à changer de crèmerie. Ce véritable jésuite nous faisait passer la pilule en nous disant que si l'on coupe une jambe, c'est toujours rester favorisé par rapport au cul-de-jatte. Rebelle, j'avais répliqué seul contre tous que si on pouvait déconstruire et rationaliser certaines choses, il n'en était pas de même pour le "core-business" de la société, son propre sang et sa carte de visite. En plus de cette solitude ressentie, certains collègues avaient des yeux qui me lançaient des flèches enflammées.
La vidéo de Paul Jorion d'hier explique la chose mieux que je ne pourrais le faire. Non, on ne remonte pas toujours les problèmes au sommet de la hiérarchie et oui, les échelons intermédiaires sont parfois plus "catho" que le Pape, parce que remonter les problèmes n'est pas motivant pour les lieutenants qui attendent leur tour de monter sur l'échelon supérieur avec, en plus, quelques sucettes à l'anis. Les collaborateurs sont chargés de mettre en application certains procédures venant du sommet de la hiérarchie, mais ils s'arrangent pour que les certaines informations ne remontent que de quelques degrés avant de s'étouffer dans la montée. Ce qui fait qu'au sommet, le patron ne sache rien de ce qui se tramait comme pratiques frauduleuses. Les affaires VW et Kerviel étaient citées. Les gens deviennent complices de leur propre désarroi.  

0.jpgMa réaction avait passé le cap de la réflexion de ce missionnaire puisqu'après il m'avait confondu avec mon chef de l'époque en me parlant discrètement des salaires de mes équivalents.
Quant à moi, j'avais pour l'occasion appris ce que pouvait être la fausse solidarité alors que la vraie aurait pu commencer très bas bien avant des grands meetings comme on a pu le constater dans la grande grève de cette semaine.
O
ui, il faut aussi faire grève des cafés serrés et toujours rire de tout podcastcomme le faisait encore Bruno Coppens.
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Je vois. Merci pour cet entretien. On a très bien compris votre message.
-
 Avant de vous quitter, je reviens sur le "café ou thé" de Jean d'Ormesson (vidéo) que j'avais suivi, par hasard, le 20 septembre en revenant de voyage. Bel écrivain pour les uns mais qui pour le jeune journaliste et critique littéraire de Chronic'art, Romaric Sangars, n'était pas un grand écrivain à cause de ses méditations faciles qui n'effleuraient que les grands sujets philosophiques avec une littérature de bavardage. Jean-Luc Mélanchon, disait de lui que ses idées ne valaient pas un clou mais que sa personne était magique et sortie du temps. Ne rien apporter pour faire avancer le schmilblick, voilà le reproche principal. On m'a prêté un de ses livres "Un jour je partirai sans avoir tout dit"..
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Ah, et qu'en avez-vous pensé ?
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Je l'ai lu en passant parfois quelques phrases de répétitions. Si Jean d'Ormesson n'était pas ma tasse de thé, j'aurais eu besoin d'une tasse de café fort pour rester éveillé ou un alcool fort pour m'apporter l'ivresse. Je ne pensais pas que je puisse être à ce point aux antipodes de sa manière de voir le monde.
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 Expliquez-vous.

0.JPG- Au départ et en finale, j'avais l'impression de lire un Missel en faisant du sur-place devant quelqu'un qui raconte sa vision du monde, teintée de nostalgie, de regrets de ne plus être né plus tôt ou de ne plus être du tout. C'était comme du cinéma parlant mais sans mouvements, sans travellings, sans beaucoup d'humour et de suspense. La modernité, il le dit, sent le moisi. A toutes les pages, le mot "Dieu" apparaissait. "Dieu est partout", "Dieu par-ci, Dieu par-là". Toujours avec une majuscule. Non, cher Monsieur d'Ormesson, ce n'est pas Dieu qui a créé les hommes mais l'homme qui a créé les dieux ( que j'écris avec une minuscule) à leur image en dehors de ceux des Égyptiens qui les représentaient comme des animaux.0.JPG

À l’heure du retour en force des religions, à qui donner raison ? À ceux qui croient en Dieu ou aux autres, ceux qui n’y croient pas ou pas vraiment ? Les premiers tiennent le haut du pavé, et leurs textes sacrés encombrent les bibliothèques. Les autres, les athées, les agnostiques ou les indifférents sont minoritaires et mal connus. Leurs livres ont souvent été détruits, brulés, effacés de nos mémoires.
C
ela m'avait fait conclure dans un triptyque d'articles "Le ciel pour horizon": "Sur un chemin parallèle, un soir, attablé devant des mets délicieux, je contemplerai la mer, le ciel et Toi, Soleil, Toi qui, majestueux, descends rougeoyant de tous tes feux. Le frémissement de la bise comme cantique. Je saurai que Tu m'auras invité dans Ta Cène et, alors, Ta messe recommencera. Je T'aurai rencontré une fois de plus avec Akhenaton à mes côtés. Alors, je prendrai photos sur photos, tout excité. Mon Dieu que je serai fier de Te montrer à mes amis ! Et je n'aurai plus jamais peur. Plus peur, car je saurai que le lendemain, au même endroit, à la même heure, Tu seras là, fidèle au rendez-vous, solennel jusqu'à la fin des temps. J'aurai trouvé ainsi mon horizon et une raison de vivre à mon époque !".
P
uis, comme pour se rattraper, d'Ormesson s'essaye en tendant quelques entrées dans le monde scientifique de manière ontologique. Un rien plus intéressant de voir son approche des phénomènes physiques. Non, il n'y a ni malédiction ni bénédiction dans la disparition des dinosaures, ni de romanesque dans la migration des humains. Donner la liste des différences d'approches serait presque écrire un nouveau livre en parallèle. Que pourrait-on dire à un "vieux-jeune" comme lui ? Que Dieu lui apporte le réconfort pour sa vieillesse. Pour les générations suivantes, Jean d'Ormesson ferait mieux de s'en aller sans avoir tout dit ou de remiser sa vision avant une résurrection. Tout évolue plus vite qu'on ne le croit. Dans son roman, il écrit que la jeune Marie lui avait pourtant répété "Tu as déjà tout dit. Tâche de trouver autre chose, et mieux"(p173 et p183). Nous mourrons. Je ne crois à presque rien ou peut-être à rien du tout (p256)".
B
ien sûr que l'évolution aurait pu être différente s'il n'y avait pas eu une série de hasards qui ont pu expliquer les raisons des chaînons manquants. Non, il n'est pas fort et drôlement organisé. Le bien et le mal n'existent pas vraiment de manière générale. Si vous pensez faire la bien pour quelqu'un, en même temps, cela pourrait être mal pour quelqu'un d'autre. Les espèces qui s'adaptent le mieux dans ce dédale d'options auront toujours plus de chance de survivre. A l'échelle de la Terre, l'homme n'y est que depuis très peu de temps. Il ne restera pas tel quel malgré l'envie de crier "Surtout, ne changez rien". La vie, elle, revient toujours parfois modifiée avec beaucoup de temps comme à Mururoa, là où elle avait disparu à cause de l'explosion d'une bombe nucléaire. "La France périra par l'obsession de ne pas vouloir périr suite aux principes de précaution, de prévision et de protection. C'est dans la sociologie qu'il faut rechercher une responsabilité collective et non pas dans la théologie" dit Christophe Barbier dans son édito "Crues, crimes et croyances" de l'Express.
Dans "Le tout nouveau testament", Benoit Poelvoorde interprète un Dieu belge, mâle et méchant. Est-ce pour rire de manière grinçante et noire ou le spectacle d’un Dieu grotesque, foncièrement méchant représenté par un mauvais père dont la fille, plus perspicace, lui joue des tours avec des moyens modernes ?

Bien plus clairvoyante tout au long du livre, la petite Marie du livre de d'Ormesson.
J
'espère qu'à son âge de 90 ans, j'aurai encore quelques principes progressistes et non pas rétros à regretter le passé.
U
ne étude dit que le ressenti des jeunes est bien plus volontaire et moins rétro qu'il n'y parait, mais qu'ils sont freinés par la société des adultes :

podcast

Quand Jean d'Ormesson a commencé à parler du temps, là, il a commencé à dériver dangereusement sur une vingtaine de pages. Je ne vais pas lui parler du cosmos, dans lequel le temps dépendrait de l'espace, à la suite de sa pensée que personne ne sait rien du temps, il ne comprendrait pas tout.
"
La perception du temps" est très dépendante de l'âge. Penser que le temps soit peut-être figé et qu'augmenter le temps, c'est réduire l'espace et vice versa, serait de la science-fiction.
N
'est-ce pas, d'ailleurs, ce qui se passe d'après la chanson de Brel, "Les vieux" qui n'arrivent plus qu'à aller du fauteuil au lit ?
E
t non, le temps n'est pas une série d'hypostases. C'est un paramètre sur lequel il faut compter. Il nécessite parfois "Juste un coup de frein" dans un rêve, même étrange comme "à la rencontre d'une bulle de savon"..
S
ous le chapeau de "quelque chose de sacré", il y a une nouvelle révolution de la physique. Pas vraiment sacré, mais toujours à construire avec de nouveaux progrès dans une marche en avant avec des créateurs d'étincellesLa théorie du chaos, sacré ou non, qui démarre du big bang pour y aller, lui serait plus indigeste encore.
N
on, prenons comme base ce qu'on a appris des phénomènes après de multiples vérifications successives sans croire, mais en acceptant une véracité potentielle qui s'y cache.
L
a vie et les vérités suivent l'évolution des découvertes. Les virus veillent à faire changer les choses et se trompent parfois de cible. Défendre la diversité passe par là.
-
 Oui, la science se trompe aussi... 

0.jpg- Exact. La science va aussi plus loin dans le temps. Elle se vérifie parfois par après avoir lancé un énoncé comme le Boson, appelé "particule de Dieu" invérifiable à l'époque de cette intuition. Mais cela fait partie des exceptions qui valent un prix Nobel. L'intuition existe, même en sciences. Quand un esprit littéraire rencontre un esprit scientifique, cela finit toujours par faire d'autres étincelles. 

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"Nous pensons tous en quantique" comme l'écrivait le dernier S&V et pas par des cantiques. Toutes les propriétés y sont : Nos états d'esprit se superposent. Nos jugements interfèrent. Nos pensées peuvent s'intriquer. Nos perceptions oscillent de manière quantique pour éclairer la psychologie humaine.
L
e saut quantique existe là où on ne pense pas le trouver dans nos pensées. C'est peut-être pour cela que l'homme parvient à battre parfois un ordinateur aux échecs. "La clé de psi ψ", un article qui vous en parlait.
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 « Dieu ne joue pas aux dés », disait Einstein à Niels Bohr lui a répondu « Qui êtes-vous, Einstein, pour dire à Dieu ce qu'il doit faire ? ».
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 Étaient-ils déistes pour autant ?
U
tiliser le mot "Nature" en place de "Dieu" et tout le monde serait content de cette définition : "La composition et la matière d'une chose avec son essence, son origine et son devenir dans sa spontanéité et sa léthargie temporelle. Une Nature dans laquelle n'y aurait ni humanisme, ni morale, mais des Qubits".

0.jpgDarwin, le responsable qui porte un coup funeste à la vie éternelle ? écrivait d'Ormesson. Tout est dans le mot "adaptation" mais rien d'éternel. Alors, de l'âme des hommes, au Paradis en surpopulation à cause des milliers de générations, et sur Terre, à la suite d'une autre, la Nature n'aura pas le temps de s'en préoccuper et encore moins de pardonner. Dans le vide interstellaire, existe une "énergie noire" composante à 70% de l'Univers qu'il faudra comprendre pour expliquer l'accélération de son expansion. Non, elle n'a rien à voir avec Dark Vador, la représentation du Mal.
L
e politiquement correct n'a plus la cote chez les intellos alors qu'ils l'avaient dans le passé pour suivre la masse.
-
Vous classez-vous parmi les intellos ?
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Difficile de faire autrement, puisque j'ai deux mains gauches ou mal adroites.
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J'ignorais que l'on puisse-t-être différent à ce point intellectuellement et religieusement.
-
Etre mécréant, c'est n'avoir aucune attache. Maintenant, qu'on ne fasse pas dire que dans les religions et l'enseignement judéo-chrétien tout soit négatif. Ce serait faux. Cela a aidé une humanité pendant des milliers d'années. C'est enchaîner les critiques de tout sans distinction qu'il faut apporter et évaluer tout cela dans son ensemble. J'aime aller voir les richesses dans les églises, car dans toutes les époques, là, les potentiels et les moyens financiers ont toujours existé pour faire les choses.
F
rédéric Beigbeider, j'ai appris à le connaitre à la suite de son livre "Je crois - moi non plus" dans lequel il se qualifiait de mécréant face à Mgr Jean-Michel di Falco dans une conversation amusante à bâtons rompus qui se terminait à l'avantage de di Falco. 

- Était-ce une sorte d'acte de contrition puisque Frédéric avait beaucoup à se faire pardonner ?
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Peut-être. Le magazine "Psychologies" titrait à son sujet ""Le mauvais garçon veut devenir un bon père".
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Et vous ?
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Je ne suis pas père. Je n'ai pas assumé de l'être.
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 "Le phénomène Onfray" titrait l'Obs. Trouvez-vous un phénomène en lui ?
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 C'est un militant décomplexé de l'athéisme jusqu'à ne plus croire en rien, ni à gauche ni à droite, ni en haut ni en bas. C'est son droit.
I
l en a marre de la politique qui cloisonne et met des étiquettes sur les fronts. Son "Traité d'athéologie" mettait en lumière les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique qui partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence, haine de la liberté, haine de tous les livres au nom d'un seul, haine de la vie, haine de la sexualité, des femmes et du plaisir, haine du féminin, haine des corps, des désirs, des pulsions.
T
out cela dans un package qui se veut protecteur. Il faut tout le même le faire, non !
-
 Il y a une polémique autour de Onfray, que ses objecteurs de consciences classent parmi le FN.

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- Il y a répondu : "Mon problème n'est pas Marine Le Pen, mais ceux qui la rendent possible. Vous connaissez l'histoire du sage qui montre la lune et de l'imbécile qui regarde le doigt... Nombreux sont ceux qui regardent le doigt aujourd'hui. Pourquoi en est-elle là? A cause de la misère, de la pauvreté, du chômage, des promesses non tenues, des résultats de référendum mis à la poubelle, à cause du mensonge dans la classe politique, de la connivence du journalisme avec ce monde-là, à cause de la corruption dans l'état. On ne dégonflera pas le phénomène Marine Le Pen en la comparant à Hitler ! En revanche, nommer deux fois à la tête du PS des gens deux fois condamnés, oui, j'affirme que ce genre de signe, entre autres, fait le jeu du Front National. Tous ceux qui la rendent possible ont intérêt à dire que c'est elle qu'il faut regarder et non ceux qui la rendent possible".
C
ette polémique, un feu de paille? Pas si l'on en croit le titre "La colère des intellectuels" qui veulent casser la morosité ambiante et la crainte viscérale du futur, qualifiée pompeusement de "réac".
-
Et vous ce sont les sciences et les technologies qui ont fait partie de votre vie.
-
 Quand j'ai posé la question "Êtes-vous auto-immun ou polythéiste?" dans un article, croyez-vous que je fusse parmi les polythéistes ?
Q
uand on m'a posé la question de ce que je pensais de l’État Islamique, j'ai peut-être élargi trop complètement le débat pour mon questionneur surtout quand j'ai reçu les retours de flammes.
O
ui, certains m'ont collé une étiquette de "scientifique" comme fan de sciences, c'est qu'ils n'ont pas tout lu ce que j'écrivais dans cette catégorie parfois avec beaucoup d'humour, car les sciences se prennent souvent trop au sérieux parmi les élites de la société. La science peut se faire avec le sourire aux lèvres. Je ne suis pas un scientiste, voyez-vous.
Q
ue s'est-il passé ? Comment sommes-nous arrivés aux problèmes dans lesquels nous nous débattons ? Ce sont les machines qui produisaient trop pour que les productions puissent être consommés localement, ce qui a initié la mondialisation. Les producteurs ont été obligés d'exporter avec l'espoir que cela ne revienne pas trop vite sur la patate. On a vendu aux pays en voie de développement et ils ont espéré leur apporter leurs productions dans le rayon tout fait. La Chine qui a moins de contraintes de productions et qui a un gouvernement au parti unique (c'est-dire avec les coudées plus franches et plus rapides), nous les a renvoyées à des prix défiants toutes concurrences. Le reste est une question de vases communicants. Le nivellement par le bas ne pouvait que se perpétrer. "L'usine chinoise du monde" est devenue un acteur incontournable du monde. Le capitalisme fonctionne uniquement par la quantité de sa production grâce à la pub et au marketing avec des marges relativement réduites. La quantité pourra-t-elle un jour diminuer pour être balancée par la qualité ?
A
lors refermer les frontières comme le veut Marine Le Pen, il ne faut pas trop rêver que cela marcherait, à moins que la France veuille devenir un peuplement d'Amish.
-
Qu'avez-vous à dire au sujet de la situation actuelle en France et ailleurs dans le monde ?
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 Ce soir ou jamais de hier soir parlait de ce qui s'est passé à Air France, ce n'est pas anecdotique, mais ce n'est qu'une pièce d'un ensemble qui s'étend comme une tache d'huile de low-cost contre lequel on finit toujours par se déchirer la chemise quand les marges bénéficiaires ont fondu.
Quant au degré d'obéissance des individus devant l'autorité, l'expérience de Milgram l'explique parfaitement et nous revoici avec l'éducation judéo-chrétienne qui reprend du poil de la bête.
Avec la Sabena vous y seriez déjà", le problème, c'est qu'on n'a pas dit où.
L
a Sabena, c'est quoi ça ? De quoi parle-t-on ? Ah oui des poubelles de l'histoire.
C
omment "Travailler en 2020"? Belle question à creuser. Pourquoi en 2020, d'ailleurs ?  Parce que tout va plus vite qu'avant, voyons.
"
Sauvez Willy. Sauvez la race humaine et la vie", voilà comment il faut conclure. Les hommes plutôt que les dieux.
David Graeber parlait dans l'émission de la bureaucratie "Il faut mille fois plus de paperasse pour entretenir une économie de marché libre que la monarchie libre de Louis XIV".
I
l a raison, mais, il faut bien le dire, cette bureaucratie, cette administration parfois désuète, fait encore vivre des millions de personnes dans le monde qui sans elle n'aurait plus de place dans celui-ci. L'imagination et la vraie innovation ne sont pas encore assez poussées pour créer des rêveurs et le "push" pour inventer un paradigme qui corrigerait les tares du système actuel.
-
C'est bien de donner votre avis, mais votre profession fait partie du système qui a mené à cela.
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Vous savez quand j'ai commencé le métier d'informaticien système, on construisait avec presque rien pour arriver à un but bien circonscrit. on était très pauvre en tout. Tout était calculé au plus juste, en microsecondes, du temps et de l'espace étaient nécessaires pour y arriver. Aujourd'hui, potache, on s'en fout complètement puisque ni la place, ni le temps ne sont en principe plus un problème majeur avec la puissance que l'on a dans nos bécanes.
L
e rappel de Leny Escudero qui vient de nous quitter à l'âge de 82 ans était un rappel d'un passé qui ne réfléchit plus à la bonne hauteur de ses propres bévues ou réussites.
N
ous sommes tous différents pour apprécier les évènements. Encore faut-il en comprendre les sources et quelle sera la finalité des projets, bénéfices et pertes en fonction du contexte de l'époque.
C
'est dans la confrontation des idées que jaillit la lumière comme le rappelait Laurence Bibot dans son sketch.
V
ous croyez, j'en suis fort aise, atterrissez, rêvez éveillé et maintenant, soyez par vous-même puisque vous avez reçu quelques neurones de plus dans le cortex frontal.
S
i vous voulez m'apporter une conclusion, surtout ne me cotez pas. Puisque mon blog a été écrit à mon image, qu'il soit mon représentant et envoyez-moi des opposants à ma propre philosophie pour pouvoir m'y confronter.
D
ésolé d'avoir truffé mes réponses de souvenirs et de liens vers d'anciens billets. Désolé d'avoir élargi le débat. J'ai soulevé tellement de lièvres rampants en plus de dix ans.
S
i vous me le permettez, je vais faire ressortir deux vieilles chansons que j'aime beaucoup:

 Ose et use de mots.
P
artout et même au boulot.
S
ans penser être sot.
S
i un mot parait un rot.
O
se les voyelles.
P
uisqu'elles sont naturelles.
D
ans tes prunelles.
Q
uand elles s’écartèlent.
O
se les consonnes.
Q
uand elles frissonnent.
E
t qu'elles s'abandonnent.
L
e temps qu'elles sonnent.
-O
se user de tous les sons.
P
as pour des sermons.
M
ais par des chansons.
Q
ui donnent le frisson.

 L'enfoiré,

 

Citations:

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17 octobre 2015 : Le Point a publié un Hors Série : Spinoza, l'ultra moderne.

Résumé : "Spinoza fut un révolutionnaire de la pensée au XVIIe siècle. Il demeure aujourd’hui d’une saisissante actualité.  Le philosophe que revendiquent aussi bien les neuroscientifiques que les sociologues. Pourquoi ? Parce que dans des sociétés marquées par la quête de sens et frappée par le nihilisme terroriste, Spinoza nous donne des clés pour vivre libre, mieux : bien dans sa tête et dans son corps.

Spinoza fut l’un des philosophes qui a le plus inspiré l’art et la littérature. Pourquoi ? Qui était-il ? Hérétique, laïc, panthéiste ? Qui aima-t-il ? Quelles furent ses relations avec les puissants de son temps ? Sa vie fut aussi une légende. Ce hors-série rétablit les faits à la lumière des découvertes les plus récentes".0.jpg

Spinoza n'est pas un athée si on lit "Theologica-Politicus", mais pour lui dieu existe comme principe des lois de la nature. Juif, il a été banni de la communauté juive en 1656.

Ses démonstrations philosophiques sont géométriques et mathématiques.

Assoiffé de connaissances pour trouver les clés pour mieux vivre, il refuse de donner des limites à la raison. 

Il pratique une langue accessible et use d'un vocabulaire connu, sans recherches excessives, même si sa compréhension demande une attention soutenue.

Il élabore une science des affects pour dépassionner la passion.

Il défend la sagesse de la joie comme un ingénieur du salut dans une entreprise positive. Son livre "Ethique" a été publié après sa mort.

Le caractériser comme le plus actuel des Descartes et comme prophète de la gauche ne l'empêche pas d'être un philosophe pour soigner.

Sur sa tombe est inscrit sa devise "Caute", c'est à dire "prudemment'

 

6 novembre 2015: Alex Vizorek dans son sketch répondait avec humour à Gabriel Ringlet podcastpour parler de religions et de la nomination d'un nouvel archevêqueet là, j'adhère pleinement ainsi que la vision de Gabriel Ringlet.0.jpg

5 mai 2016: le caricaturiste athée Siné est mort le jour de l'Ascension

0.jpg 20 mai 2016: Alex Vizorek s'est converti en pastafarien.podcast

15 août 2017 : Né en 1664, Jean Meslier a été pendant 40 ans curé, de 1689 jusqu'à sa mort en 1729. Prêtre le jour, c'est la nuit qu'il rédige son Mémoire où il s'attache à démontrer non seulement que Dieu n'a pas créé le monde, que la matière construit toute chose, que l'âme n'est pas immortelle mais surtout que Dieu n'existe pas. Athée et matérialiste, il est précurseur de tous les penseurs du siècle des Lumières.podcast

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