Comment a-t-on pu en arriver là ? (25/05/2019)

0.JPGUne question bête et méchante posée par une de mes lectrices...

Entre le jeudi 23 et le dimanche 26 mai, des élections régionales, fédérales et européennes ont été préparées et organisées en commençant par les Britanniques, les Hollandais, puis les Italiens dont on annonçait les points négatifs 

podcast, avant tous les autres.
Mon billet "Élire, c'est maudire dans la Cour des miracles" parlait déjà de populisme, de souverainisme....

A sa suite, "La Cour des miracle selon Michel Onfray" prouve qu'en France, la situation n'est pas meilleure.

Au niveau européen, il n'y a eu que la campagne organisée par les eurosceptiques et l'extrême-droite  podcast.

Un nouveau record d'abstentions ?

Après avoir cliver les partis pendant la campagne électorale, il faudra pourtant qu'ils pactisent et trouvent des alliances dans les pays dits "démocratiques à la proportionnel" qui suivra.
L
'Europe a beaucoup de points en commun avec Bruxelles considéré comme son laboratoire... 

L'Europe par ses nationalismes, ses souverainismes et la Belgique par son régionalisme fédéralisé à la louche.

0.JPG Le documentaire de ARTE pose la question "L'Europe, une affaire d'argent?"

Le Belge répondrait même sans réfléchir par "Non peut-être...".

Mais dans un vent de discorde quand 160 milliards d’euros, sont reversés par le biais de subventions et d’aides non remboursables et que les pays d’Europe de l’Est s’avèrent être les principaux bénéficiaires, il y a des questions amères qui se posent.

Qui paie ? Qui profite ? Qui contrôle l’Europe ? Que font en pratique les institutions de Communauté européenne? 

La semaine dernière, je parlais de REACH comme exemple.

Mais, signer l'arrêt de mort du principe de solidarité semble être la direction suivie en Europe, puisque ses membres ne sont plus capables d'être des "États-providences" .

Pour le dire plus drastiquement, il n'y a pas d'Europe, comme il n'y pas d'Européens puisque ses États membres se font la concurrence entre eux.

En Inde, la plus grande démocratie dans le monde, il a fallu six semaines pour organiser les suites de ses élections de 900 millions de votants parmi les 1.3 milliards d'habitants.

Le parti BJP nationaliste a gagné les élections avec à sa tête Narendra Modi, considéré comme "l'homme du peuple" et l'ultime rempart contre la corruption, est reconduit pour 5 ans grâce à un discours ethnoreligieux.

Islamophobe et xénophobe, il pointe le Pakistan comme ennemi.

"Une extrême-droite europhobe européenne à la sauce piquante indienne", pourrait-on en dire.

Le parti BJP a tenté de réduire les programmes de santé et de protection sociale dans une stratégie de communication efficace via les réseaux sociaux et les rassemblements plus populaires parlés en hindi (et pas en anglais comme tous ses concurrents) pour se faire mieux comprendre par les classes les plus pauvres et les moins instruites.

Avec sa présidence, Donald Trump a apporté une référence de poids à l'extrême-droite qui nait progressivement dans le monde. 0.JPG

Le danger existe pour la diversité d'opinions et pour la démocratie, elle-même.

Pourtant, l'Inde est en perpétuelle montée au niveau PIB et dans la chaîne sociale parce que solidaires et construits en réseaux serrés sur Internet, les Indiens s'entraident dans une culture reliée à la philosophie bouddhiste pour apporter les solutions techniques clé-sur-porte aux problèmes occidentaux.

0.PNGL'extrême-droite autrichienne a aussi ses ratés et ses coups du sort.

Réunir les divergences en se fédérant ou en se con_fédérant?

Question de goûts ou d'aptitudes.

Soyons égoïstes et limitons le débat au niveau belge, une fois...

Le grand romancier belge de langue néerlandaise, Hugo Claus, est connu surtout pour "Le Chagrin des Belges" en 1983, son maître livre paru avec sa traduction française en 1985.

Récemment, je venais de lire en diagonale "Comment ils ont tué la Belgique en 70 ans" par Jacques Braibant.2.JPG

Ce livre était paru un peu comme par miracle,  avant les élections avec ce préambule en post-face.

Y sont repris : l'affaire de la Société Générale de Belgique qui tombe dans l'OPA de Carlo de Benedetti comme un ballotin de pralines, une histoire de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf, celle de Fortis et l'affaire de la ruine de la compagnie d'aviation belge, Sabena racontée dans ce billet.

La montée en puissance de la Flandre sur tous les fronts économiques, politiques et culturels est incontestable.

Il y a quelques mois, les nationalistes flamands pouvaient encore rêver d'une Flandre indépendante mais l'expérience catalane a clairement démontré que l'UE ne souhaite pas encourager ce genre de velléité et se retrouver dans une Europe des 45 pays, alors que celle des 28 est déjà un bordel institutionnel.

0.PNGLa volonté de divorce par le Brexit n'a pas arrangé l'amour de l'Europe.

Marisa May vient de démissionner à force de chercher une solution pour séparer l'UK de l'UE dans une quadrature du cercle.

La Flandre est riche, réclame le confédéralisme dans un transfert de l'essentiel des pouvoirs au niveau des régions. La position favorable du Sud wallon du pays pendant 130 ans, s'est transféré au Nord flamand.

Voter, cette fois, serait une occasion de se débarrasser de vieilles lunes usées jusqu'à la moelle, pathétiques momies s'accrochant à leur mandat, n'envisageant même pas l'idée de laisser, fortune souvent faite, la place à des plus jeunes, plus dynamiques, plus lucides et plus entreprenants pour faire face aux coups de butoir des partis flamands..

0.JPGDans le monde d'Astérix et de la BD, les Gaulois sont toujours vainqueurs, tandis que dans le monde réel, les Flamands ont gagné en gardant une avance sur les Wallons dans la grimpette.

Quand la confiance en les organismes financiers disparait, le Belge a le réflexe de retirer ses sous et ses billes. 

Ces événements historiques ont apporté un bilan global pour le moins en demi-teinte.

Les Trente Glorieuses étaient caractérisées par la reconstruction du pays dévasté par la guerre, une situation de plein-emploi, une forte croissance de la production industrielle avec un PIB en forte augmentation et une expansion démographique avec l'adoption du style américain de la consommation de masse et des loisirs avec le concours de Bretton Woods, du Gatt et du Plan Marshal.

La suédoise a chuté sur la signature d'un pacte rédigé par l'ONU, non contraignant relatif à la problématique migratoire qui empoisonne la vie de tous les pays supposés développés.

Dans les partis, l'intérêt publique est toujours sacrifié sur l'autel de la réélection de leurs mandataires....

Fin de citations.

En résumé, cela chahute et se restructure à qui mieux mieux à tous les niveaux.

Les frontières se renforcent quitte à s'en étouffer pour contrer une mondialisation galopante qui pourtant est nécessaire pour écouler les productions des États dits "riches" et liquider leurs surplus qui ne peuvent être pris en charge localement alors que les prix et les salaires se nivellent vers le bas.

L'extrême-droite est le refus de l'autre pour répondre à l'anxiété des peuples et la crise migratoire.

Le point négatif du brassage de populations en provenance de pays exotiques n'est pas idéologique mais immunitaire vis-à-vis des maladies qui peuvent s'installer dans nos pays très aseptisés et très (ou trop) civilisés. 

Le 20 mai, le magasin Carrefour subissait une perquisition au siège à Evere dont le but est une étape préliminaire dans la lutte contre les pratiques anticoncurrentiellepodcast.
En 2000, le groupe Carrefour avait avalé la « boule rouge » belge avec son enseigne GB bien adapté au commerce belge pour passer sous pavillon français Carrefour, à un prix soldé, "Carrefour ou le four au carré".

Dans la grande distribution, c'est se restructurer pour ne pas mourir face au marché de l'eCommerce. La Belgique est trop petite pour en imposer par sa manière d'être et de travailler alors que la clientèle belge recherche les meilleurs prix dans une concurrence exacerbée entre magasins comme Carrefour, LIdl, Colruyt, Aldi et d'autres encore et que dans les pays limitrophes, c'est souvent moins cher encore

Faut-il être mazo ou sado pour vivre en Belgique et à Bruxelles ?

0.JPGEt bien non. Pas à première vue puisque la Belgique est reconnue comme un "pays de Cocagne", "réputé par ses villes médiévales, son architecture Renaissance et pour accueillir le siège de l'Union européenne et de l'OTAN" comme dit Wiki.

Cela n'empêche que parfois, il faille jeter un regard rétro et un peu plus sado-masochiste sur cette Cocagne.

Patrick Roegiers écrivait dans "Pauvre Belgique et pauvre c..." qui n'avait rien à voir avec "Pauvre Belgique" de Baudelaire.

Son préambule de 2010 a pris un peu d'âge et une mise à jour s'impose :

1.JPGLe Belge a une identité forte. Une mémoire et une histoire. Mais les Belges croient qu’ils sont sans histoire, sans mémoire, sans langue et sans identité. C’est une ineptie. Un délire. Le Belge est l’amalgame des contraires. À la fois le flamand, francophone et bruxellois. Et même allemand. Cela revient à en faire le produit de plusieurs cultures. Et l’on peut aisément y ajouter l’influence de l'Angleterre qui jouit en Belgique d’un statut fort différent de celui qui est le sien en France. Où elle est toujours traitée en termes conflictuels, ou concurrentiels. Tout comme l’Allemagne, d’ailleurs.

Le Belge est multiple et singulier. C’est ce qui crée son génie. Magritte est né dans le Hainaut, en Wallonie, a vécu à Bruxelles, a connu l’échec à Paris, adorait la côte belge et la peinture flamande. Ensor ne parlait que français. Spilliaert, l’autre génie ostendais, a vécu dans les Fagnes, au cœur des Ardennes, et est mort à Bruxelles, rue Alphonse Renard (Ixelles), en 1945. Luc Tuymans a déclaré dans Le Monde qu’il était le « dernier belge », mais il vit à Anvers et est internationalement reconnu. Il s’est même proclamé « belgiciste ». Wim Delvoye, natif de Gand, a quitté la Flandre qui l’insupporte, s’est établi à Bruxelles, en Chine et partout dans le monde. C’est cela, le génie belge.

Arno, l’Ostendais, vit à la Bourse. Il vient d'avoir 70 ans et à cette occasion, présente deux concerts à Ostende après Bruxelles. Il pense en flamand et chante en français. Michaux ne voulait être d’aucun pays. Il s’est fait naturaliser français. Et a inventé une langue universelle qui n’appartient qu’à lui. Et il a écrit un texte (assez piètre) sur les peintures énigmatiques de Magritte. Il était né, rue de l’Ange, à Namur, mais était hanté par Anvers, son port, ses bateaux, où son frère vivait. Un pays, c’est un tout. Il n’y a pas de langue belge. Et pas de langue flamande. Qu’on appelle le néerlandais. Mais il y a du flamand dans le français de Belgique. Du belge dans le néerlandais. Du bruxellois dans le wallon.

Simenon, qui a vécu partout, en Suisse comme aux États-Unis, a toujours gardé son accent liégeois et voulait manger des moules frites à Bruxelles. Tous ces génies sont des êtres imperméables. Le père de Michaux vendait des parapluies et il pleut beaucoup dans les romans de Maigret. Magritte aussi peint souvent des parapluies. La pluie n’est d’aucun pays. Elle est à tout le monde. Comme les nuages, les vaches et le vert des prairies. Mais tout cela est fini. Tous les artistes belges se disent belges. Même ceux qui, comme moi, ont quitté ce pays pourri. Ce pays foutu. Ce pays divisé contre lui-même.

La frontière linguistique, érigée en 1962, est une honte, un crime et un drame. Elle détruit tout ce que je viens de dire plus haut. Elle empêche la libre circulation des idées, des paroles, des images et des mots. Elle oppose, sépare, scinde, divise, fracture, déchire. Elle a aussi plombé les besoins de taxes pour payer les ministres fédéraux régionaux qui ont chaque un staff de secrétaires d’États. On a fait tomber le mur de Berlin (dit « le mur de la honte »), dressé par l’Europe entière et l’Amérique contre un peuple après une guerre. Les Belges qui sont des cons élèvent chaque jour avec plus de force et de véhémence une frontière linguistique sur leur propre territoire, sans l’aval de personne. Tout ce qui était un pont, un lien, une main tendue, a disparu. Seule subsiste la haine de soi (à travers le miroir de l’autre) et le désir profond de faire disparaître le pays tout entier, avant de s’anéantir soi-même car après avoir occis la Belgique, la Flandre s’autodétruira et disparaitra à son tour, tant est hallucinant son désir de saccage et de destruction.

Je laisse aux historiens de traiter de l’histoire de la nation. Et de remonter jusqu’aux limbes de l’État. C’est Léopold I qui a demandé à Hendrik Conscience d’écrire un texte qui rende sa dignité au peuple flamand, trop opprimé par les francophones. Ainsi naquit Le lion des Flandres. C’est un mythe contemporain. La bataille des Éperons d’or, en 1302, a bien eu lieu, évidemment. Faire remonter la naissance de la Flandre à cette date procède du révisionnisme historique. Une peinture fameuse célèbre cet épisode. Elle a été détruite par un bombardement durant la deuxième guerre mondiale. Dire que deux peuples cohabitent sur un seul et même territoire est une évidence. Et une incroyable richesse. La Belgique est à la fois septentrionale et « méridionale ». Ne disait-on pas que le Sud commençait à Anvers? Cette complémentarité des contraires est une force. L’essence même de la dialectique. Comme deux profils constituent l’identité d’un visage.

0.JPGLa Flandre, longtemps minorée, s’est battue avec justesse pour que justice lui soit rendue. Lorsque la Belgique naît en 1830, le français est encore la langue de l’universalité. L’État belge est créé comme tampon entre la France, la Hollande, l’Allemagne et l’Angleterre, quinze ans après la défaite de Napoléon à Waterloo. Le premier roi des Belges, venu d’Angleterre, débarque à La Panne. La monarchie est constitutionnelle en Belgique. Elle a été démocratiquement instaurée. On peut dire que ceux qui la votèrent étaient en majorité des bourgeois, des francophones et des membres de la haute société. C’est indéniable. Ce pays naît de lui-même. C’est une aventure extraordinaire qui commence. Dire que la Flandre a été occupée par la Belgique est une hérésie. Un contresens. Une faute historique. Cette thèse a cours depuis des années à présent. La Flandre a reconquis au fil du temps et à raison, ce qui lui était dû. À la frontière linguistique a succédé le « Walen buiten » en 1968 et la scission de l’université de Louvain. La rupture avec le savoir et la connaissance. Quel symbole !

Des Fourons on en est arrivé à B.H.V., le problème des communes placées sur la frontière linguistique. L’enjeu est crucial. Encarcaner Bruxelles. Brimer les droits des Francophones. Appliquer la loi du sang et la loi du sol. C’est monstrueux. Derrière le « plus d’autonomie pour la Flandre » se dissimule la volonté d’une « Flandre autonome ». Autrement dit, une Flandre indépendante. Et le rêve d’un État flamand. La Flandre aux Flamands signifie la suppression de la Belgique. Le meurtre du pays. On ne peut être plus clair que le slogan du Vlaams Belang: « België barst! » (Que la Belgique crève !). Tous les partis flamands prétendument démocratiques ont fait alliance avec les séparatistes. Les 800.000 voix d’avance de Leterme provenaient de ce vivier-là. Son fameux réservoir. Verhofstadt et Van Rompuy avaient réussi à geler le problème avec un art consommé de la tactique. Il faut se méfier de l’eau qui dort que décrit si bien la peinture symboliste. Songeons à Une ville abandonnée, le chef-d’œuvre de Fernand Khnopff.

Sitôt qu’ils l’ont pu, les extrémistes, qui se sont sentis trahis par leur ancien allié, ont flingué Leterme. Un rigolo de 1° classe aux lapsus impayables, et sur-signifiants. La scission de B.H.V. est évidemment symbolique de la scission du pays. La frontière linguistique est une vraie frontière. Une lisière en béton. Un mur d’autant plus infranchissable qu’il paraît invisible. Les francophones sont dans les choux. Ils ne veulent rien, reculent sans cesse, lâchent du lest, ont peur. Les Flamands sont d’une arrogance extrême. Les éditorialistes de la presse flamande sont des fous furieux. Et le peuple ne dit mot. Il facilite la tâche des extrémistes qui n’ont qu’un but : exterminer ce pays dont ils n’ont rien à faire. Et ensuite étendre leur sinistre tâche sur leur lopin de six millions d’âmes. Leurs leaders de la NVA sont extrêmement intelligents soutenus par les entreprises flamandes du VOKA. Et prêts à tout pour parvenir à leur fin. Le temps travaille pour eux. Je n’ai aucun respect pour les hommes politiques belges.
Ce sont des pitres sans courage. Des parloteurs à la petite semaine. Ils détricotent le pays à force de combines et de compromis qui sont à présent épuisés. Expliquer la frontière linguistique par la mondialisation revient à justifier l’injustifiable. Aucun peuple n’a de frontière à dresser contre lui-même. Il ne s’agit pas de balkanisation, comme on le dit souvent. B.H.V. n'a pas été le Sarajevo de la Belgique même s'il a été "La Bombe à Haut Voltage" avec l'affiche "Waar de Vlamige thuis zijn" (où les Flamands sont à la maison). C’était grave, dangereux, mortel. Un cancer enkysté au cœur du pays. Bruxelles a la forme d’un cœur. Baudouin est mort le cœur brisé à créer une Belgique fédérale en 1993. Son frère risque plus de suivre le même chemin. Il l'a suivi avant de passer la main à son fils Philippe en ayant abdiqué. On est passé de l’argument historique à l’avènement hystérique. La Flandre, en fait, est inquiète. Moins forte économiquement qu’avant. Peu sûre de son affaire. La langue n’était qu’un prétexte. Dans vingt ans, la Flandre ne parlera qu’anglais comme 2ème langue, tout comme la Wallonie. Ostende évitera Alost, Gand ignorera Courtrai, Anvers évincera Malines. Bruxelles sera tout à la fois. La Wallonie disparaîtra, végétant dans une brume indécise. Tout le monde aura tout perdu. Et Bart De Wever sera roi. Ce dernier étant devenu un monarque en exil dans son royaume disparu. Quelle histoire !

0.JPGPlus grand-monde ne croit à la Belgique. C’est un torchon tricolore qui pendouille sur un balcon, serti de crasse et de rinçures. Nier les droits à l’école, à la justice, à la propriété, à l’expression, est un viol démocratique. Un déni démocratique pur et simple. La loi du talion. Horrible chose. Mais tout le monde chante dans ce pays. Le Vlaams Belang au Parlement, en toute impunité. Yves Leterme chante La Marseillaise. Le roi chante l’hallali. Et les Belges, qui sont d’incorrigibles flemmards, ne vont pas tarder à déchanter tous ensemble. Le mal est là. Et il est fait. Réveillez-vous. Ouvrez les yeux. Seuls sont respectables les artistes. Ce sont eux qui, de Van Eyck à Rubens, Magritte ou Brel, Thierry De Cordier ou Berlinde De Bruyckere ont fait ce pays. Les têtes coupées comme les squelettes pullulent dans les oeuvres de Vésale, Wiertz, Ensor, et s’incarnent par celles d’Egmont et Hornes. Le symbole même de la Belgique est la place de Martyrs. Antre du sublime et du macabre. La Flandre aux Flamands. La Wallonie à Namur. Bruxelles à l’Europe. Le royaume à l’encan. La Belgique au rebut. Circulez ! Y a rien à voir. Que tout le monde crève. Le Belge est un bon vivant qui attend de périr tant qu’il en a le temps. Les moyens. L’égoïsme. La bêtise viscérale tancée par Baudelaire à une autre époque. Quel luxe ! Allez, au bac ! Qu’on en finisse, une fois pour toutes, kermesses, fanfares, oriflammes, mur de Grammont, mur de la mort, et tout le monde sera content".

Ce soir, les promesses électorales sont derrière nous.

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A la promotionnelle

0.PNGEn Belgique, la proportionnelle des voix va s'organiser dans le vide de pouvoir qui va peut-être allonger les affaires courantes déjà en cours depuis le 9 décembre 2018 après la chute du gouvernement non arrivé à son terme. Ces affaires courantes risquent de dépasser le record de crise politique de 541 jours sans gouvernement dans les années entre 2010 et 2011.1.PNG

Une majorité de Belges sont considérés comme plus pro-européens à cause de l'étroitesse de son territoire et du besoin d'avoir des voisins forts, alors que dans le Nord, certains Flamands pensaient scinder le pays encore en deux.

Liège a toujours fêté la 14 juillet comme si la ville était déjà française.

Je me souviens d'un lauréat, réalisateur de films à la cérémonie des Magritte qui se sentait déforcé face aux réalisateurs de films français dans l'article sur l'esprit de compétition entre privilège et contrainte

Cet article avait été publié au moment où j'apprenais le décès de mon copain belge et bourlingueur dans le monde qui avait écrit en son temps "Bruxelles ma belle, ce sont des mots qui vont si bien ensemble" et qui terminait en écrivant : "C’était du temps où Bruxelles bronxellait… M’en fous, j’suis de retour chez moi !"

Pour l'anecdote, il m'avait raconté que Patrick Roegiers avait été un condisciple à l'école et, pour renouer un contact, m'avait chargé de l'interpeler lors de la Foire du livre à Bruxelles, grâce à une phrase de ralliement reconnue de chaque côté.

Cette phrase a dû se perdre en route et n'est jamais arrivée à destination.

Les Belges ont un humour très spécial qui n'a rien à voir avec celui à la soixante-quinze et je vous en sers dans plusieurs de mes billets.

"L'auto-dérision est un produit de la belgitude".

0.JPG"La Belgitude", un restaurant où l'on ne sert que des plats belges et devant lequel je passe à chaque fois que je vais vers le centre de la ville en jogging.

Lors des weekends du printemps ou en automne, à Bruxelles, du côté des événements, il y a un peu de tout comme les fromages belges et c'est "beaucoup plus mieux" de laisser la bagnole à la maison pour s'y rendre.

En 2011, nous avons eu un "Roi sans pays comme thriller de l'été" alors que du temps du Roi Baudouin, l'espace d'un weekend, nous avons eu un pays sans Roi parce que celui-ci ne voulait pas signer une loi sur la liberté d'avortement. La Belgique a été souvent en avance sur son époque alors qu'aujourd'hui, elle subit quelques coups en recul.

Mais comme tout, un Roi ne s'use que si l'on s'en sert en disant qu'il reste le ciment du pays et que Albert II s'est vu forcé d'accepter un test ADN par Delphine Boelle qui revendique d'être sa fille naturelle.

0.PNGOui, les Belges ont des pensées surréalistes, parfois sous forme de "nouvelle vague" reconnues avec des idées qui sortent sous toutes les formes de "patoiseries" mixtes et mixées avec d'autres langues plus exotiques dont on ignore souvent la provenance quitte à en finir dans du tourisme à bon marché dans les rues...

De la "Zinneke parade" au "Sprout to be brusselers" et à la "Pride", rien d'anormal puisque on a même du fer en boules avec Atomium.

"J'aime les flamands" ai-je osé écrire, un jour...

Pas les flamingants mais le site daardaer, où il est possible de s'informer de ce qui se passe derrière notre "rideau de fer" comme frontière linguistique fait maison.

Depuis que le nouveau Pacte d'Excellence oblige à étudier le latin jusqu'à la 3ème année du secondaire et n'oblige pas d'étudier la 2ème langue du pays. Après cette 3ème année, le choix existera d'étudier bien sûr soit l'anglais, soit le néerlandais. Mais, il ne faudra pas chercher trop loin pour savoir quelle langue sera choisie.

Il faudrait que je continue aussi cette "petite histoire pour autre chose".

Mais, en ai-je seulement l'envie puisque cela ne changerait pas grand chose aux mentalités tellement accrochées aux habitudes.

Le vieux billet "Un pays inachevé ou à achever ?" posait la question dans les deux sens du terme, quand la Belle gicle ou même re-gicle.

1.PNGNon, souvent "mon pays ce n'est pas un pays" comme le Québec, mais, ici, sans subir beaucoup de neige et avec le changement climatique qui nous offre des étés chauds avec sa "canne au cul".

Il y a souvent plus à gagner quand on joue à qui perd gagne.

Quant à la peur de l'intelligence artificielle, il faudrait peut-être se rendre compte qu'elle triomphera si nous renonçons à utiliser notre intelligence humaine.0.PNG

Le baromètre des sondages des élections dit que 70% des Belges veulent autre chose que la Suédoise, ce gouvernement qui l'avait été in extremis avec les partis du MR et de la NVA dans un équilibre instable basé uniquement sur l'économie des job, job, job entrecoupée de flop, flop, flop.

Cette couleur suédoise est constituée par le bleu des MR, Open VLD, du jaune de la N-VA, parti nationaliste flamand et du CD&V, parti chrétien flamand, rappelé par la croix.

"Les partis traditionnels cadenassent tout avec la presse, qui subsidiée par la politique, prône haut et fort pour un gouvernement de gauche avec des articles subjectifs aux titres bien ciblés, orientés et dirigés" dit un commentaire.

0.JPGPresque toutes les coalitions en Belgique ont été essayées en passant par la jamaïcaine, la rouge, la violette, la turquoise, l'orange-bleue même en tentant, l'union nationale par l'arc en ciel.

Nous avons vécu une campagne électorale à la Houellebeck disait l'éditorialiste Bertrand Hennepodcast
Mais, comme le disait aussi, Thomas Gunzig, en politique, ce qui manque, c'est l'amourpodcast

Les jeux de chaises musicales de la campagne sont clôturés.

Place aux votes des "bons" citoyens....

Car chez ces gens-là, "faut pas jouer les riches quand on n'a pas le sou", chantait Jacques Brel.

Alors, ce sera un jeu de l'oie qui se dessinera.

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Certains partis ont donc lancé des exclusives à la tête de leurs concurrents.

Dans le passé, ces certitudes affichées durant la campagne ont souvent volé en éclat après les élections et ses calculs d'apothicaire pour organiser un gouvernement.
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Il ne faut pas être le Fou du labo4 pour construire un gouvernement même si cela peut aider le surréalisme de l'alchimie politique en mélangeant statistiques, pistolets fourrés, américain cannibale, pickles, boudins sur le barbecue et gâteau au chocolat noir à la belge au dessert...

Mais Jannin et Libersky ont remarqué que cela pourrait même être l'Apocalypsepodcast

Paul Jorion avait cette semaine une vidéo intitulée "Place aux jeunes".

"Oui, mais non", dirait le Belge du terroir en allant chercher dans son tiroir à mémoires.

L'opposition entre jeunes et vieux passe par des contradictions qui apparaissent entre l'expérience apprise des vieux et les connaissances mises à jour apprises par les jeunes qui veulent instinctivement tout changer.

Le manichéisme entre passé et avenir, entre conservateurs et progressistes fait tanguer le monde.

Il y a les jeunes progressistes que l'on retrouve dans les rassemblements pour le climat. 

Mais, l'extrême-droite est aussi populaire chez certains d’jeuns smartphonisés, tablettisés, virtualisés, souvent plus extrémistes voire anarchistes, n'acceptant pas le principe de concurrence mais votant lors d'élections tandis que les vieux, souvent désabusés, ne votent plus ou, quand ils le sont obligés comme en Belgique, votent blanc.

Voter, c'est prendre une partie des responsabilités en politique.

La question "qu'offrir à sa maman française pour la fête des mères ?" me vient avec un certain humour alors qu'elle arrive à un autre dimanche en Belgique...

C'est pour cela qu'il faut rester presque sérieux avec le résumé de la semaine par Walid et son équipepodcast.

..

Doris Day vient de nous quitter le 13 mai dernier à l'age de 97 ans suite à une pneumonie.

Elle laisse un message, qui ressemble à une solution pour arriver à cet âge respectable et perdurer avec cette chanson populaire, "Que Sera, Sera (Whatever Will Be, Will Be)" apparue dans le film d'Alfred Hitchcock, "L'Homme qui en savait trop".

Dans notre monde d’ambiguïtés que nous vivons, cette philosophie dit que quand on en sait trop du côté du passé et pas assez du côté de l'actualité et, qu'en plus, on cherche à en savoir trop et à l'extrapoler sur un futur incertain, on peut en mourir de stress à la suite de l'espionnage des autres.


Que Sera Sera
Arrivera ce qui doit arriver
Ce qui doit arriver arrivera

Quand j'étais petite garçon
J'ai demandé à ma mère
Comme papa, ferais-je de la politique?
Aurais-je plus de risques ?
A en avoir des coliques ?
Voilà ce qu'elle m'a dit

Que será, será
Arrivera ce qui doit t'arriver
Pas moyen de voir ton futur
Tu verras quand tu seras mûr
Et, tu te rassureras avec ton passé

Quand étudiant, j'étais à l'école
J'ai demandé à mon prof vers quoi m'orienter
Ai-je des dons scientifiques?
Suis-je bon en numérique ?
Voici que fut son sage conseil :
Que sera sera
Rêve à demain dans ton sommeil

Devenu grand et amoureux
Je me suis demandé, quel sera notre futur
Aurons-nous assez d'amour
Pour tenir tous les jours ?
Resterons-nous beaux ?
Deviendrons-nous riches ?

Elle m'a dit tendrement
Que será, será
Ce qui doit nous arriver nous arrivera
Que sera sera

Eriofne,

 

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27/5/2019: Résultats des élections

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0.JPGAnalyse: Qui a gagné et qui a perdu les élections en Belgique?
podcast

28/5/2019:

0.JPGCoalitions possibles et problème linguistique et politiquepodcast

Un Brexit à la VlaamsExit brutal?podcast

Un divorce chanté avec humour par Bruno Coppens alias Delpens?podcast
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29/5/2019: Que sera sera chantait Doris Day....Thomas Gunzig parle de notre futur pour nous rassurer...podcast

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Le confédéralisme en question:podcast

0.PNG30/5/2019: Après un premier tour de consultations des partis en présence, en ce jour d'Ascension, le roi vient de désigner informateurs l’actuel vice-Premier ministre MR Didier Reynders, ancien "informateur" et l’ex-vice-Premier ministre socialiste et ancien "clarificateur'Johan Vande Lanotte en leur demandant de faire un premier rapport la semaine prochaine.

0.JPG« L’informateur est un responsable politique expérimenté, qui rassemble des informations auprès des différents partis quant à leurs points de vue et souhaits concernant la formation d’un nouveau gouvernement. Il vérifie comment une majorité peut être dégagée et avec quels partenaires. Un informateur peut, par exemple, être désigné lorsque les résultats des élections offrent plusieurs possibilités de former un gouvernement ou lorsque la formation d’un gouvernement pourrait s’avérer très difficile »

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"La valse à mille temps" de Jacques Brel  recommence.

Les procédures et les problèmes restent tandis que les têtes ministrables, les membres des clubs et le roi changent, étaient dessinée par "Kroll l'ancien" en 2010-11.

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Israël est actuellement dans le même problème à mettre en place un nouveau gouvernement et s'élance dans une nouvelle élection.

Et voici, les dernières images dessinées par Nicolas Vadot version 2019=

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04/6/2019: La Belgique pourrait rester sans gouvernement pendant longtemps comme 2010. 0.PNG

Petit retour en ce temps-là avec ce billet "Une (dé)fête nationale spéciale" et cet autre "Que la fête commence et vite" et par l'analyse de ce qu'avait donné le affaires courantes:podcast

12/6/2019: Pourquoi est-ce difficile de créer un gouvernement d'après Thomas Gunzigpodcast

0.JPG18/6/2019: Un gouvernement belge mise en chansons par Bruno Coppenspodcastpodcast

0.JPG18/7/2019 au 21/7/2019: 'La Belgique en Question(s)"
1. "Le Grand fossé"

2. "Tant que le lion aura des dents"

3. Et maintenant, on fait quoi?

 

0.JPG30/7/2019: les deux informateurs informent, préforment et se réforment

 

 

Je le sens, cet article va se gonfler avec de nouvelles péripéties

 

 

 

Au niveau européen, les partis démocratiques classiques de droite et de gauche se transvasent dans un populisme des extrêmes, droites et gauche portés par le populisme dans une radicalisation des positions.
La véritable opposition est écologiste

Extrait du 28' ARTE au sujet de l'Europe:podcastet

de celui du nouveau parlement podcast

0.JPGCharles Michel nommé président du Conseil de l'Europe: l'art du placement podcastet papa, Luis Michel qui donne son avis contredit par Philippe Lamberspodcast

0.PNGQuels sont les projets de la Commission européenne avec sa nouvelle présidente, Ursulla von der Leyenpodcast

Reinders & Onckelinks à l'Europe?

 

11/1/2021: Le 11 janvier 1790, première fois que le nom "Belgiques unies" est prononcépodcast

10/8/2022: 1988: L'OPA sur la Société Générale de Belgique
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