Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/01/2018

Les pensées surréalistes belges

1.JPGLa semaine dernière, je sortais un billet qui parlait du livre de Philippe Bouvard "Mes dernières pensées sont pour vous".

D'accord, c'était hilarante, tantôt acerbe et jamais dénuée de vérité et de bon sens mais c'était cynique et manquait de surréalisme "à la belge, une fois". 

Magritte est le meilleur représentant du surréalisme en Belgique.

Prenons-le comme guide dans le monde du surréalisme...


3.JPGEn novembre, je suis allé à la Foire du livre au Centre Culturel d'Uccle dont l'édito de sa présidente, Jacqueline Rousseaux, disait en substance: "La Foire du Livre Belge fête ses 15 ans avec plus de 700 auteurs belges à son actif. Le thème de l’anniversaire est un prétexte pour faire la fête à la littérature belge, à l’imaginaire, à l’humour, aux talents de nos auteurs et ceux des éditeurs mais aussi pour commémorer des événements particuliers de notre histoire ou d’évoquer, à l’occasion de dates marquantes, des personnages réels ou imaginaires belges. A l’instar de la peinture, il existe des modes ou des courants dans l’écriture. Des thèmes ou des tendances identiques sont choisis par des artistes provenant de pays divers. 4.JPGActuellement une forte tendance en faveur de la nouvelle, du polar, du suspense et du style « fantasy » ont le vent en poupe. L’effet d’un rythme de vie accéléré, pour ne pas impacter sur les multiples occupations du quotidien. Si l’auteur est habile, le plaisir trouvé à s’évader le temps d’un mini-récit risque d'entraîner le lecteur au risque de devenir addict des livres. Les suspenses et le style fantasy suivent l’influence des programmes de télévision et des jeux vidéo. Des auteurs ont choisi Bruxelles comme cadre de leur roman, comme d’autres, nos Ardennes ou notre littoral, comme signature d’une affirmation de leur identité. Des livres d’art, d’histoire ou d’architecture, essais, BD, poésie, livres de cuisine ou autres romans font partie de la Foire au cœur de l’humain, au gré de la sensibilité, de l’expérience, du vécu des auteurs dans une panoplie d’émotions, de frustrations comme de bonheurs, de ressentis, dans lesquels, le public se retrouve, se sent en osmose, se sent subitement compris, moins seul, solidaire ou complice.".

 

Oui, bien sûr, cette semaine, il y a les affaires

et le retour de Tullius Detritus en version anversoise

0.JPG

- Mais, je vais parler d'un autre retour. D'un Bruxellois tout aussi surréaliste, JCVD.....  A l'inauguration du Musée de Magritte "Les mystères du monde" était l'emblème de l'exposition. Les mystères sont...

1.JPG- Très beau tout cela, mais toi, tu n'as en fait pas de cinéma et tu n'as pas écrit de livres qui ont pour cadre la Belgique et Bruxelles. Tu as pris pour cadre la France, les États-Unis mais jamais la Belgique.
- Je n'ai pas l'intention de m'inscrire au concours des écrivains et des cinéastes francophones.
J'ai fait mes latines (et qui sait, les latrines aussi ) bruxelloises.
Si tu n'as pas remarqué, je ne fais que parler de Bruxelles dans de mini-livres de nouvelles. De plus, il y a l'eBook "Le fauteuil blanc" qui commence en Wallonie et se poursuit au Portugal pour des raisons familiales.

- D'accord, mais cela n'a rien de surréaliste. Le surréalisme belge s’est manifesté  autour des Bruxellois Paul Nougé et René Magritte et au Hainaut, d'Achille Chavée et de Fernand Dumont.

- Bien sûr, le 'Fauteuil blanc', c'était très réaliste. Mais, tu ne te souviens plus de 'L'assassin n'habite plus au 21?" et de son Bruxelles noir? Ce n'était pas une rencontre un peu surréaliste de le voir ainsi?

Comme disait PE d'entrée de jeu dans une café serré: 'un bon belge, c'est un mélange improbable':podcast.

Magritte définissait le surréalisme dans ses maximes: "Le Surréalisme, c'est la connaissance immédiate du réel.", "Être surréaliste, c'est bannir de l'esprit le « déjà vu » et rechercher le pas encore vu", "Le monde et son mystère ne se refait jamais, il n'est pas un modèle qu'il suffit de copier".

- Les citations de Achille Chavée au sujet de Dieu constituent un bon départ surréaliste au passé simple:

"Dieu ne va jamais au secours que des gens qui savent nager."
"Laissons à Dieu le soin d'assurer son propre salut."
"On découvre aisément en Dieu des signes graves d'anthropomorphisme."
"Dieu avec son don d'ubiquité ne posséderait-il pas aussi celui d'iniquité?"
"Dieu n'aime pas beaucoup qu'on l'entretienne de l'existence du mal; vite il se réfugie dans d'habiles digressions."
"Quand Dieu commet une faute grave à notre égard, il délègue son fils pour tenter d'arranger les choses."
"Dieu n'a que trop tendance à se satisfaire de sa bonne réputation."
"Comme tous les vieillards, Dieu a son avenir derrière lui."
"Je veux bien admettre avec vous qu'à l'échelle de l'univers Dieu fait très couleur locale."
"Puisque Dieu doute de nous, rendons-lui la pareille et quittes serons-nous."
"Damne-toi, Dieu t'aidera."
"Ce n'est pas Dieu qui a inventé la poudre; ce sont les Chinois."
"Le fataliste est celui qui lave son âme dans son urine."
"
Un anathème n'a jamais tué une mouche."

- Chavée était peut-être un peu trop obnubilé. Le communisme de cœur, Paul Nougé, écrivait, lui : "Un mystère subsiste, le sentiment de quelque ressort caché. Le secret des surréalistes ne peut que suggérer qu’ils ont ressenti plus que tout autre, le terrible déchirement intérieur qui caractérisera sans doute pour l’avenir, ces êtres dont nous sommes tous.".

En fait, le surréalisme est un art souvent pictural de ce que voit le peintre de l'intérieur et qui ne se transmet à d'autres que leur propre interprétation et leur imagination. Ce qui veut dire que leurs conclusions peuvent être complètement différentes de celles de l'auteur.

- Oui, bon, Tout ça c'est bien beau, mais ces auteurs sont un peu passé par le temps, non?1.JPG

- Olé... Là, tu as raison. Tu ne vas pas me croire, mais je considère le belge Jean-Claude VanDamme, comme le maître du surréalisme moderne quand il répond à des journalistes.

C'est troublant de surréalisme. Je t'en cite quelques unes qui sont mixées à du pistolet à l'américain:

  • L'être humain a tellement l'habitude de parler et de regarder de temps en temps les gens qui sont aveugles, qu'il est plus 'aware' que les gens qui voilent parce qu'ils sont obligés de sentir les sensations, les gens qu'ils n'aiment pas, qu'ils aiment bien et les objets qui sont 'awares'.
  • Moi, Adam et Eve, j’y crois plus, tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme, ça peut pas être mauvais mais c’est plein de pectine…
  • Une noisette, je la casse entre mes fesses, tu vois...
  • Je crois au moment. S'il n'y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu'on veut
  • J'adore les cacahuètes. Tu bois une bière et tu en as marre du goût. Alors tu manges des cacahuètes. Les cacahuètes c'est doux et salé, fort et tendre, comme une femme. Manger des cacahuètes, 'it's a really strong feeling'. Et après, tu as de nouveau envie de boire de la bière. Les cacahuètes, c'est le mouvement perpétuel à la portée de l'homme
  • Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. S'il y a 4 personnes autour de toi et qu'elles te semblent normales, c'est pas bon.
  • 1.JPGJe suis fascine par l'air. Si on enlevait l'air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre....Et les avions aussi.... En même temps, l'air tu peux pas le toucher...ça existe et ça n'existe pas...Ça nourrit l'homme sans qu'il ait faim...'It's magic'...L'air c'est beau en même temps tu peux pas le voir, c'est doux et tu peux pas le toucher..... L'air, c'est un peu comme mon cerveau...
  • Le monde est composé de flèches, de molécules et d'électricité, comme le Big-Bang, tu vois, et tout ça ensemble, ça forme l'Univers.
  • Mes autres prénoms sont Camille et François. J'aime bien Camille, non ? Ça fait 'old fashion', tu trouves pas ? Ça respire le meuble de Provence !
  • Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien.
  • Une femme qui est enceinte, par exemple, elle est 'aware' qu'elle attend un enfant...
  • Nous les humains, on a inventé le temps. Mais le temps n'existe pas, car il y a une 'matter', une puissance de compression, qui n'est pas la même pour chaque 'species on earth'.
  • Une vache, ça te bouffe trois hectares, moi, avec trois hectares, je te fais deux mille kilos de riz... avec trois hectares, je te nourris Avignon, tu vois...
  • La vie, c'est quelque chose de très fort et de très beau.... La vie appartient à tous les vivants. 'It's both a dream and a feeling'. C'est être ce que nous ne sommes pas sans le rester. La vie, c'est mourir aussi....Et mourir c'est vraiment 'strong'...c'est rester en vie au delà de la mort...Tous ceux qui sont morts n'ignorent pas de le savoir
  • Quand tu prends confiance en la confiance, tu deviens confiant.1.JPG "Y'a pas de religions, mon frère. On est 'aware'.
  • "L'être humain, en général, dans la vie, ré-acte. On ré-acte, c'est à dire qu'on fait ce qu'on est supposé faire. Travailler, manger... J'm excuse de l'expression chier, mais je trouve qu'un être humain doit créer.
  • Quand tu joues au Go.. faut être 'aware'. Si t'es pas 'aware', tes pierres sont mortes et toi avec.
  • La drogue, c'est comme quand tu 'close your eyes' et que tu traverses la rue.
  • Je crois en Dieu....... un plus un égale un. Y'a Jean-Claude, y'a Dieu, dans le même corps. Si on peut s'unifier, on devient ce qu'on appelle les miracles et chaque personne a le seigneur en soi. 'We're all one'. Je crois VRAIMENT en Seigneur.
  • Quand on sort d'un placenta à l'age de 42 ans et quand on a l'intelligence, le 'brain', le 'computer', la mémoire d'un 40 ans mais qui est vide, elle doit se remplir de jour en jour, elle doit 'sponging', elle doit, elle doit prendre comme une éponge, elle doit, elle doit... ok ?.
  • La vie, c'est d'être ce que nous ne sommes pas, sans le rester" 

- Il n'est plus tout à fait belge à Los Angeles. 

- Ah, tu crois. Relis, la dernière citation. Le Belge s'exporte très bien et il prend ses idées, ses frites avec lui. Être 'aware', c'est l'être avec dérision et auto-dérision surréaliste. Regarde cet interview de J-C, devenue culte


 C'était pour la promotion d'une série de films "Jean-Claude Van Johnson"

avec lesquels il espérait sauver sa carrière


1.JPG- Je n'aime pas ce genre.

- Aux dernières nouvelles, Amazon va arrêter la production de la série, un mois après la première diffusion.

- Pour quelle raison?1.JPG

- Je te le donne en mille. La plateforme préfère se concentrer sur des fictions plus populaires, plutôt que de proposer des programmes de niche. Dans ces téléfilms, JCVD dénigre les rôles de gros bras qu'il a toujours exercés que son public spécifique aimait.

- Des programmes de niche. Amusant. Il a été trop 'aware' ?

- Oui, de 'fake news' et de "swattings". Et l'autodérision ne fait pas entrer des dollars en amazones.

- Et quel est le maître d’œuvre des fausses nouvelles et des canulars anonymes, aujourd'hui?

0.JPG- Tu l'ignores encore? Donald Trump, voyons. Il est aussi très surréaliste en frisant un peu trop la paranoïa en pensant "It's magic".

- Cela voudrait dire que les surréalistes seraient les précurseurs de notre époque?

- A y réfléchir, c'est peut-être une bonne déduction. N'oublie pas que l'île de Manhattan, Big Apple, a été achetée aux Amérindiens par le Tournaisien, Pierre Minuit.

Le Bruxellois de Berchem-Sainte-Agathe, Jean-Claude Vandamme,  a dû exporter le surréalisme aux States.

<-- JCVD a sa statue à Anderlecht.

Le problème, c'est que JCVD a des délires surréalistes.0.JPG

- Tu veux dire que les idées surréalistes belges se seraient développées aux States?

- C'est exactement çà. Là-bas, c'est presque devenu une institution virtuelle.

- Et que pourrais-tu en dire de plus?

0.JPG- Qu'il faut toujours à un moment rendre à César ce qui appartient à César."La Belgique a toujours été une terre de champions, d'artistes formidables et d'hommes exceptionnels" disait Jean-Paul Belmondo dans le Match de la semaine. Il ajoutait qu'il ne fallait pas "se laisser démonter quand cela va mal et s'accrocher".

 

Une chanson belge dégantée typique:

 

C'est vrai, mais pour en arriver là,

on a dû passer par tous les "Stades freudiens".

0.JPG

Mais n'hallucinez pas, à voir des objets physiquement absents

ou à entendre des voix sans que personne ne parle. 

C'est du belge et...

tout est prévu pour vous récupérer à tous les stades

avec Marka qui parle toutes les langues...


Eriofne,

 

1.JPG

28/1/2018: Art Truc Troc & Design - 14ème édition à Bozar ( 26 ->28/01) Plus de 300 œuvres d'une centaine d’artistes émergents et confirmés sont exposées. Avec des peintures, photographies, sculptures, dessins, gravures, du design, c’est l'occasion de découvrir ce qui se fait actuellement sur la scène artistique belge. Armés de leur imagination et de quelques Post-it, les visiteurs sont invités à proposer un troc aux artistes en échange de l’œuvre qui les aura séduits. Un voyage au soleil, une œuvre originale, des cours particuliers de yoga… la seule limite est l’imagination du visiteur.podcast

Photos de l'exposition

01.JPG

03.JPG

04.JPG

06.JPG

05.JPG

07.JPG

08.JPG

10.JPG

09.JPG

 

11.JPG

12.JPG

14.JPG

16.JPG

15.JPG

13.JPG

17.JPG

18.JPG

 

19.JPG

En 2019,  Laura Laune, belge et surréaliste, chantait lors d'un Grand Cactus podcast

21/1/2022: JCVD alias Jean-Claude Vandam pense revenir en tant que premier ministre et le cactus est là
podcast
17/2/2022: Il a l'intention de prendre sa retraite et le cactus est encore là
podcast.

Commentaires

Art Truc Troc & Design - 14ème édition à Bozar ( 26 ->28/01) Plus de 300 œuvres d'une centaine d’artistes émergents et confirmés sont exposées. Avec des peintures, photographies, sculptures, dessins, gravures, du design, c’est l'occasion de découvrir ce qui se fait actuellement sur la scène artistique belge. Armés de leur imagination et de quelques Post-it, les visiteurs sont invités à proposer un troc aux artistes en échange de l’œuvre qui les aura séduits. Un voyage au soleil, une œuvre originale, des cours particuliers de yoga… la seule limite est l’imagination du visiteur. http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/00/3338457305.MP3

Écrit par : L'enfoiré | 28/01/2018

Répondre à ce commentaire

Sur ARTE:
JEAN-CLAUDE VAN DAMME
Aux États-Unis, on l’appelle « The Muscles from Brussels ». Parmi ses fans, il y a un certain Kim Jong-Un. Et pour les francophones, il est JCVD. Né Jean-Claude Van Varenberg près de Bruxelles en 1960, Jean-Claude Van Damme devient rapidement un grand sportif, ceinture noire d’arts martiaux et détenteur du titre « Mr. Belgium » en bodybuilding. Il démarre sa carrière au cinéma au début des années 1980 aux États-Unis, où il deviendra notamment ami avec Chuck Norris. Il se spécialise alors dans les films d’actions et de karaté. Mais c’est avec un tout autre genre que Jean-Claude Van Damme revient au cinéma ce 22 août dans Lukas. Il y incarne un videur dans une boîte de nuit se battant pour conserver la garde de sa fille.

https://www.arte.tv/fr/videos/081596-001-A/28-minutes/

Écrit par : L'enfoiré | 03/07/2018

Répondre à ce commentaire

Mis en ligne le 13/07/2019 à 09:34
Par Michel Francard du Soir

Le bruxellois, une langue ? Je ris que j’en pleure ! Chronique.
Vous avez de ces mots: un ostracisme façon {beulemans}

Un bruxellois mythique
Zinnekes de tous poils, kiekefretters de toutes plumes, ne m’en veuillez pas de dire tout droit dehors ce que je pense : le parler bruxellois n’est pas une langue. Je veux dire : il n’est pas une langue reposant sur un système linguistique partagé par une communauté de locuteurs, comme le français ou le wallon. Il fait partie de ces codes mixtes, tels le camfranglais ou le francolof en Afrique, qui varient sensiblement d’un locuteur à l’autre.
Mais qu’est-ce qu’il raconte, ce zievereir ? Pas une langue, mon bruxellois ? Qu’est-ce que moi je te cause alors ? Qu’est-ce que tu fais avec les Fables de Pitje Schramouille ? Les Flauwskes de Jef Kazak ? La Famille Kaekebroek ? Les marionnettes de Toone ? Et Le mariage de Mlle Beulemans, ça n’est pas du spek pour ton bec, peut-être ? Décidément, je n’aime pas ce garçon !
Désolé de vous contrarier, mais le « bruxellois » est une appellation non contrôlée, qui ne correspond ni au « Brussels Vloms », le flamand de Bruxelles, ni à une variété de français qui serait propre à Bruxelles. C’est un idiome où flamand et français se mélangent, suivant des proportions différentes d’une personne à l’autre. Mais il est vrai que ce langage hybride a eu les honneurs des fabulistes, des chroniqueurs, des auteurs de théâtre. Au point qu’un spécialiste comme Jean-Jacques De Gheyndt a choisi de l’appeler le « beulemans ».

Une francisation tardive, mais rapide
Ce bruxellois, qu’il soit « beulemans » ou « kaekebroeck », est le reflet de l’histoire des langues à Bruxelles. Alors que la Wallonie est une terre romane qui a connu dès le 10e siècle une diffusion de textes littéraires et juridiques en français, Bruxelles est en territoire germanique. Sa population, depuis la fondation de la ville, parle un dialecte bas allemand : le flamand brabançon, dénommé dietsch ; en français : thiois. Au 13e siècle, lorsqu’il s’agit de remplacer le latin dans les actes administratifs des chancelleries princières, Bruxelles – comme les autres villes flamandes du Duché de Brabant –, choisit le flamand (Vloms), alors que le Comté de Flandre opte pour le français.
La progression du français à Bruxelles débute au 16e siècle, sous l’impulsion de Charles Quint qui en fait la langue administrative de son empire – sauf dans l’administration locale qui continue de rédiger les actes en flamand. Elle s’accélérera lors de la période française (1795-1814) qui impose la langue de la République dans l’enseignement primaire, fréquenté alors par les seules élites. Cette restriction explique pourquoi, au moment de l’indépendance de la Belgique (1830), les francophones ne représentent qu’un tiers de la population bruxelloise.
La francisation de Bruxelles au 20e siècle résulte d’un double mouvement : d’une part, la diminution du nombre des unilingues flamands, lesquels choisissent d’adopter le français comme langue de promotion sociale ; d’autre part, l’arrivée de Wallons attirés par la capitale de la Belgique et les perspectives d’emploi qui y sont offertes. Le processus est rapide : en 1930, les francophones représentent quelque 70 % des Bruxellois ; aujourd’hui, plus de 90 % de la population est capable de s’exprimer en français.

Un parler belge… pour les Français
Lorsque des Français évoquent le « (parler) belge », c’est généralement au « bruxellois » qu’ils font référence. Une des raisons est le succès outre-Quiévrain de la pétillante Mademoiselle Beulemans. La célébrissime pièce de théâtre de Frantz Fonson et Fernand Wicheler est créée à Bruxelles le 18 mars 1910, au Théâtre de l’Olympia. Elle gagne illico les faveurs du public bruxellois, mais, dès le mois de juin, elle est présentée à Paris où elle va connaître un véritable triomphe : plusieurs centaines de représentations en quelques mois. Elle fera ensuite le tour du monde, en français ou adaptée.
L’enthousiasme des Français pour cette pièce tient bien sûr au caractère enjoué et optimiste de cette comédie de mœurs. Mais la parlure caractéristique des familles Beulemans et Meulemeester, contrastant avec le français châtié d’un Monsieur Albert (Delpierre) parisien jusqu’au bout des ongles, a tout autant séduit nos voisins. Marcel Pagnol a d’ailleurs expliqué que sa trilogie marseillaise devait beaucoup au Mariage de Mlle Beulemans, source d’inspiration non seulement pour les personnages de Marius, Fanny et César, mais aussi pour l’idée de faire jouer les acteurs avec l’accent du cru. À ceci près que, dans le bar marseillais de César, c’est un Lyonnais, Monsieur Brun, qui joue le « Parisien » de service.
La création de Fonson et Wicheler paraît donner raison à Victor Hugo qui déclarait : « J’étudie, laissant parler les Belges autour de moi. J’admire comme ils parlent flamand en français. » (France et Belgique, 1892, tome 2, p. 64). Ou à August Vermeylen, qui observait que les Belges sont « bilingues dans les deux langues ». Mais ces Belges – qui sont avant tout des Bruxellois – illustrent autant de manières différentes de parler le « beulemans ».
Reste qu’il ne suffit pas d’introduire une fois à chaque détour de phrase, de traiter son opposant de schieven architek ou de crier ostracisme pour bruxeller à la mode du Théâtre des Galeries. Car le parler bruxellois est inimitable pour les non-initiés : toute tentative en ce sens ne serait qu’une lamentable parodie de ce zinneke qu’est Jacques Lippe… né natif de Nivelles !

https://plus.lesoir.be/236354/article/2019-07-13/vous-avez-de-ces-mots-un-ostracisme-facon-beulemans

Écrit par : L'enfoiré | 17/07/2019

Répondre à ce commentaire

Vous avez de ces mots: Maigret, djus d’la Moûse

Le plus célèbre des petits reporters belges nous a servi de guide pour redécouvrir le flamand de Bruxelles à travers les albums d’Hergé. C’est un autre journaliste, cette fois en chair et en os, qui nous invite à une balade linguistique en Wallonie au départ de sa chère ville de Liège. Avez-vous deviné qui est ce personnage, l’auteur le plus belge du monde et dont les livres ont atteint un total de 550 millions d’exemplaires ? Il s’agit de Georges Simenon, né en 1903 dans le pittoresque quartier d’Outremeuse (en wallon djus d’la Moûse) à Liège et décédé à Lausanne en 1989.
L’activité journalistique de Simenon a été soutenue au tout début de sa vie professionnelle, comme rédacteur à la Gazette de Liége. La chronique locale dont il a la charge va le mettre en contact avec différentes personnalités de la vie liégeoise, dans des domaines qui vont de la politique aux activités culturelles, en passant par les affaires judiciaires : il y a là une riche matière, dont il tirera parti par la suite. Car, très vite, sa vocation d’écrivain s’affirme. Simenon choisit de « monter » à Paris, sans rompre les ponts avec sa ville natale dans laquelle il reviendra pour de brefs séjours.
Cet écrivain prolifique nous a laissé 158 nouvelles et 193 romans, dont 75 qui mettent en scène le célèbre commissaire Maigret. Même si Simenon fait naître son héros dans la commune (imaginaire) de Saint-Fiacre, en France, celui-ci ne renie pas l’ascendance liégeoise de son créateur, en particulier dans ses usages linguistiques. Simenon aimait le wallon, lui qui n’hésitait pas à écrire, dans sa Lettre à une petite bourgeoise (1920), à propos d’un enfant que sa mère morigénait parce qu’il avait dit quelques mots en wallon : « Laissez-lui tranquillement apprendre ce rude dialecte qui cadre si bien avec notre caractère. […] Laissez-le apprendre en paix l’émouvant langage des Defrêcheux et des Vrindts. »

Un wallon à découvert
Si le flamand bruxellois est très discret chez Hergé, le wallon n’apparaît à visage découvert chez Simenon qu’en de rares occasions. C’est le cas dans Pedigree (1948), un roman où l’auteur évoque explicitement le monde de son enfance. Parmi plusieurs dialogues intégrant du wallon, on trouve notamment cette répartie d’une femme à sa bru (p. 33) : « Eh ! bien, ma fille, il est vert votreeffant ! […] Qué laid effant ! » Puis vient le commentaire suivant : « Elle doit le faire exprès d’employer des mots de patois. Pour bien souligner qu’elle est, elle, une femme d’Outre-Meuse. »
C’est également du wallon « pur jus » que Simenon utilise pour désigner une réalité régionale dont la dénomination est absente du français général. Il est question, dans ses romans, de bouquette « crêpe de sarrasin », de hiercheuse « hercheuse », de raubosse « pomme cuite au four dans une enveloppe de pâte » ou de thier « côte, montée ». Et quand il s’agit d’évoquer les éleveurs de pigeons voyageurs, le mot liégeois colèbeu est préféré à colombophile.
Une autre forme, plus déguisée, d’emprunt au wallon est l’usage de calques. Certaines locutions et expressions sont sans doute peu compréhensibles en dehors de la Wallonie, mais elles sont familières aux wallonophones : avoir mal le cœur « mourir d’envie » ; une grande pièce d’homme « un grand gaillard » ; une poire cuite « une poire à l’étouffée (cuite au four) » ; une tarte blanche « une tarte au riz » ; tenir le lit « garder le lit » ; son cœur tire après (quelqu’un) « il/elle languit d’amour pour (quelqu’un) ».
On le constate : la discrétion de Simenon dans l’emploi du wallon est d’une tout autre nature que celle d’Hergé qui cantonnait le Brussels Vloms dans des langues exotiques. Simenon recourt au wallon lorsque celui-ci s’avère utile pour pallier un déficit lexical ou un manque d’expressivité du français général. Divers procédés typographiques (usage des guillemets, de l’italique) ou des notes explicatives montrent non seulement que Simenon est conscient de ces emprunts, mais qu’il souhaite les circonscrire dans un texte destiné à un large public francophone.

Un wallon à découvrir
Si le choix de formes wallonnes est parcimonieux et conscient dans les livres de Simenon, il n’en va pas de même pour certaines particularités du français de Wallonie et de Belgique, que l’auteur n’a sans doute pas toujours identifiées comme telles. Christian et Janine Delcourt (Georges Simenon et le français de Belgique, 2006) en ont réalisé un remarquable inventaire constitué à la fois de formes diffusées principalement en Wallonie et d’autres qui appartiennent à l’usage d’une majorité de Belges francophones, tant Bruxellois que Wallons.
Si déjeté « négligé », fricassée « œufs sur le plat accompagnés de lard ou de jambon », potée « plante décorative en pot », strogner « filouter (quelqu’un) », à la vesprée « à la tombée du jour », un oiseau pour le chat « une personne de santé fragile » et d’autres s’observent plus fréquemment en Wallonie, les belgicismes partagés par les Wallons et les Bruxellois sont plus nombreux encore dans l’œuvre de Simenon : casserole « marmite », couque « biscuit à pâte très ferme », cru « froid et humide (en parlant du temps) », vidange « bouteille vide », mal levé « de mauvaise humeur », chercher des misères « chercher noise (à quelqu’un) », n’en pouvoir rien « ne pas être responsable (d’une situation donnée) ».
On prétend parfois que le français régional est ce qui subsiste des langues régionales lorsque ces dernières ont disparu. Si ce constat n’est que très partiellement exact, comme nous le verrons, il est vrai que des auteurs comme Simenon assurent au « rude dialecte » une belle pérennité. Et qu’une bonne connaissance de la langue des Defrêcheux et des Vrindts est parfois requise pour mieux apprécier la saveur des écrits de l’enfant d’Outremeuse.

https://plus.lesoir.be/239746/article/2019-08-02/vous-avez-de-ces-mots-maigret-djus-dla-mouse

Écrit par : L'enfoiré | 08/08/2019

Répondre à ce commentaire

Les pépites de Jean-Claude Van Damme
D'autres citations les plus incongrues de JCVD
JCVD est connu pour ses apparitions télévisées iconiques et ses monologues philosophiques bien à lui. La vie, l'eau, l'air, les arts martiaux, sa femme, celui que l'on surnomme "Les muscles de Bruxelles" en a sorti de bien belles dans sa carrière! Cliquez pour lire les citations les plus délirantes de Jean-Claude Van Damme, rires et malaise garantis !

"1 + 1 = 1 On parle une... ou un quand on est ensemble... c'est l'amour... mais dans notre monde à 1 + 1 = 2, 2 + 2= 4 comme ça devient selfish, on prend du pognon et on partage pas... Mais si 1 + 1 = 1 ou 1 + 1 = 11, là c'est beau !"
"Une noisette, j'la casse entre mes fesses tu vois..."
"Y a des gens qui n'ont pas réussi parce qu'ils ne sont pas aware, ils ne sont pas "au courant". Ils ne sont pas à l'attention de savoir qu'ils existent. Les pauvres, ils savent pas. Il faut réveiller les gens. C'est-à-dire qu'y a des gens qui font leur travail, qui font leurs études, ils ont un diplôme, ils sont au contact tout ça. Tu as un rhume et tu fais toujours "snif". Faut que tu te mouches. Tu veux un mouchoir ? Alors y a des gens comme ça qui ne sont pas aware. Moi je suis aware tu vois, c'est un exemple, je suis aware."
"Un bon truc pour paraître dix ans plus jeune, c'est de te vieillir de dix ans quand tu dis ton âge."
"La danse classique est un art, mais c'est aussi l'un des sports les plus difficiles. Si vous pouvez survivre à un entraînement de danse classique, vous pouvez survivre à l'entraînement de n'importe quel autre sport."
"Mes autres prénoms sont Camille et François. J’aime bien Camille, non ? ça fait "old fashion", tu trouves pas ? Ça respire le meuble de Provence !"
"Le grand combat, c'est contre soi-même. La victoire, c'est d'avoir compris ce que l'on veut... et d'y croire."
"J'ai eu une très belle enfance malgré tout... j'ai été élevé du côté campagne, en dehors de Bruxelles. Et j'ai toujours grandi parmi les chiens. Les animaux ne parlent pas trop. Ils "parlent" avec du feeling, mais ils n'ont pas de langage pour nos trouilles à nous. Là j'ai un chien en ce moment à côté de moi. Je le caresse."
"Un biscuit, ça n’a pas de spirit, c’est juste un biscuit. Mais avant c’était du lait, des œufs. Et dans les œufs, il y a la vie potentielle."
"Je crois au moment. S’il n’y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu’on veut."
"J’adore les cacahuètes. Tu bois une bière et tu en as marre du goût. Alors tu manges des cacahuètes. Les cacahuètes c’est doux et salé, fort et tendre, comme une femme. Manger des cacahuètes, it’s a really strong feeling. Et après tu as de nouveau envie de boire de la bière. Les cacahuètes c’est le mouvement perpétuel à la portée de l’Homme."
"Quand tu joues au go... Faut être aware. Si t’es pas aware, tes pierres sont mortes, et toi avec."
"Entre toi et moi il y a un produit qui s’appelle un produit, et c’est un produit qui s’appelle l’oxygène, alors si tu fais ça (inspiration/expiration) comme ça, tu vis, mais si je tue l’oxygène comme sur la Lune, tu meurs !!"
"Ma femme n'est pas ma meilleure partenaire s e x u e l l e, mais elle fait très bien le ménage."
"Si tu parles à ton eau de Javel pendant que tu fais la vaisselle, elle est moins concentrée."
"Moi, Adam et Eve, j'y crois plus tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme ça peut pas être mauvais, c'est plein de pectine..."
"Il ne faut pas écouter les bruits du monde, mais le silence de l'âme."
"Il faut se battre pour essayer de ne pas répéter nos erreurs, elles sont faciles à retenir mais on les répète toujours."
"Ce n'est pas moi qui parle...c'est nous qui parlons."
"Je suis fasciné par l’air. Si on enlevait l’air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre… Et les avions aussi… En même temps l’air tu peux pas le toucher… Ça existe et ça existe pas… Ça nourrit l’Homme sans qu’il ait faim… It’s magic… L’air c’est beau en même temps tu peux pas le voir, c’est doux et tu peux pas le toucher… L’air c’est un peu comme mon cerveau…"
"Les plantes par exemple, qui n'ont pas de mains, et pas d'oreilles, elles sentent les choses, les vibrations, elles sont plus aware que les autres species."
"Je vais vous dire quelque chose, une femme c'est une femme, un homme c'est un homme, un chien c'est un chien, un film c'est un film, je vois les choses très simples."
"Si tu téléphones à une voyante et qu'elle ne décroche pas avant que ça sonne, raccroche."
"Quand j'étais jeune, j'étais très c o n. Je suis resté très jeune."
"Quand vraiment on a une confiance, on devient confiant."

https://www.msn.com/fr-be/divertissement/celebrites/les-p%C3%A9pites-de-jean-claude-van-damme/ss-BB1a8OGH?ocid=msedgdhp#image=29

Écrit par : Allusion | 19/10/2020

Répondre à ce commentaire

Après le cactus de janvier
https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-cactus-jcvd-premier-ministre?id=2855620

JCVD a l'intention de prendre sa retraite et le cactus est encore là
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/00/1772934674.mp3

Écrit par : Allusion | 17/02/2022

Répondre à ce commentaire

Documentaire "Jean-Claude Van Damme, coup sur coup"

1988. Un film d'action américain à petit budget connait un succès mondial inattendu : Bloodsport. Grâce à lui, le cinéma d'arts martiaux se découvre une nouvelle idole : Jean-Claude Van Damme. Il y eut Bruce Lee dans les 70s et, en cette fin des 80s, c'est un Belge qui va rafler la mise. Surdoué en karaté, doté d'une force et d'une souplesse inédites, Van Damme devient pendant dix ans l'un des acteurs de films d'action les mieux côtés d'Hollywood. Mais trop de certitudes et de drogue le feront chuter. Chez nous, il devient la risée des talk-shows. Avant que JCVD ne se relève en jouant de son personnage avec recul et autodérision... mais sans jamais délaisser la notoriété que lui ont donné ses films d'action, cultes pour plusieurs générations. Riche en témoignages passionnants recueillis à Bruxelles, Los Angeles et Paris, ce récit touchant et rocambolesque est pimenté d'extraits de films incontournables ou méconnus et de nombreuses interviews données par Jean-Claude au fil de sa carrière.

https://auvio.rtbf.be/live/jean-claude-van-damme-coup-sur-coup-447683

Écrit par : Allusion | 18/03/2023

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire