22/01/2011
Belle re-gicle?
Le 13 décembre 2006, le "Bye bye Belgium" de la RTBF avait surpris tous les belges. Je sortais une fiction appelée, "La Belle gicle", d'une Belgique divisée en 3 entités indépendantes avec quelques réticences. Je me retrouvais, ainsi, par l'imagination, le 1er janvier 2031. Mi-janvier, Le Vif sortait sa propre fiction en se positionnant au 20 octobre 2025, mais en ne prenant en considération que la Wallonie dans son exercice de futurologie.
Le 21 janvier, les artistes organisent un spectacle au Théâtre flamand à Bruxelles (KVS) avec le thème "La solidarité grandit les cultures" pour rappeler l'intérêt de garder une Belgique unie entre les acteurs flamands et francophones.
Le dimanche qui suit, Flamands, Francophones se mobilisent dans une manifestation à Bruxelles avec le slogan "Shame" en exigeant un gouvernement. Richesse de la diversité comme leitmotive. Organisation jeune, politiquement neutre, est-il dit. Neutralité qui se construit aussi sans propositions concrètes, sans engagements très précis. Le manque de projets excitants n'avait pas donné d'étincelles. Sur Facebook, les réactions ont été nombreuses.
Le Belgomaton s'est ouvert tout naturellement. On apprenait dans la semaine, qu'en parallèle, quelques jeunes belges cherchaient s'il n'y avait pas quelques arrière-parents au Luxembourg pour gagner la double nationalité (on ne sait jamais...).
Benoit Poelvoord se laisse pousser la barbe jusqu'à ce qu'il y ait un gouvernement. Il invite Bart De Wever à voir le film "Rien à déclarer". Les barbes s'allongent-elles grâce ou à cause de la politique qui ne suit plus les envies de sa population? "Vive le temps" écrivait Paul Hermant dans un éditorial.
La crise de 2007 avait rassemblé 36.000 personnes dans les rues de Bruxelles pour exprimer une volonté unitaire. Cette fois, on en attendait entre 10.000 et 30.000, dimanche, pour exprimer le ras-le-bol comme l'avait lancé ce jeune flamand, Kris, sous forme de "politieke chaos".
L'imbroglio, c'est un autre flamand, Bert Kruisman, qui nous le rappelait, avec son humour caractéristique.
Beaucoup d'efforts, d'expressions citoyennes, donc. S'il fallait secouer le "cocotier" dans un pays qui se reconnaît comme champion des "compromis", cela pourrait être bien parti.
Il faut dire que cela urge. La Belgique est devenue le cheval de Troie de l'Europe d'après le Financial Times.
Dans la même semaine, on apprenait tout à tour que la Belgique était le 16ème pays le plus heureux, que chaque Belge disposait, en moyenne, de 84.000 euros dans son bas de laine et que une personne sur 30 était en défaut de payement. Ne cherchez pas docteur, c'est dans la tête.
Voilà que le Vif ressortait une analyse fictive de ce que serait une Wallonie séparée des autres régions dans 15 ans pour suivre un "rêve wallon".
Avec le titre choc "Défi d"un État wallon indépendant", il était plus réchauffeur d'un esprit nationaliste avec ses vingt rêves et ses cinq cauchemars. Moins arrogant que celui de Bart De Wever, mais tout aussi mêlé d'illusions. Les "comment", cela pouvait faire rêver ou cauchemarder, était en place dans un dossier que je romance à peine ci-dessous sans en changer les idées.
En ce 20 octobre 2025, le Président de la République Wallonne prononçait un discours pour fêter le 15ème anniversaire de la séparation longue, complexe et pénible d'avec les trois autres régions de l'"ancienne Belgique" et aussi des 20 ans du Plan Marshall.
Sa voix était ferme, heureuse, orgueilleuse presque charmeuse:
- Chers concitoyens,
Parlons du défi d'un État wallon indépendant.
Résignés, les Wallons ont pris leur indépendance en adoptant le fameux Plan B dont on avait parlé en 2010.
Grâce à des partenariats avec les universités américaines, les technologies du savoir, on a pu sauver la Wallonie. Le taux de chômage est descendu à 5%. 130.000 emplois ont été créés. Nous sommes dans les dix premiers du classement PISA. Il y aurait même des candidats au Prix Nobel en vue pour l'année prochaine.
Il était dit qu'en définitive, il était plus simple que de gérer une Jérusalem à la Bruxelloise et de subir l'impérialisme flamand. Le cas de la Norvège et de la Suède était mentionné pour rappel d'une séparation réussie. Le choc des cultures et des idéologies était devenu insoutenable. Bruxelles était restée enclavée en Flandre et avait réussi à éviter un nouveau Sarajevo. Mais cela ne nous arrangeait pas. C'est devenu leur problème, plus le nôtre.
Une fusion avec la France n'avait pas été la voie choisie. Le complexe de "petit voisin" perdu entre association ou intégration subsistait et n'avait pas permis de poursuivre dans cette voie. (comment le Français voit le Belge)
Facebook avait à l'époque servi de référendum non officiel. La Wallonie était restée avec ses 16.844 km2, ses 3,5 millions d'habitants pour se lancer dans l'aventure. Le parlement monocaméral actuel se prépare à passer de 75 à 120 députés. Mais, il faut bien l'avouer, les maladies de jeunesse ont été nombreuses. Privée des bénéfices de la zone euro pour retrouver une santé budgétaire, la Wallonie a été obligée de faire vivre temporairement un écu wallon.
Dans le zoning de Louvain-La-Neuve, le "double-you+", on s'intéresse à l'innovation avec les retombées du Plan Marchall. Les start-ups sont désormais légions dans la chimie verte, les matériaux de construction, les technologies environnementales. 149 entreprises se sont lancées l'année passée sur les marchés internationaux contrôlés par l'AWEX. Redu est devenu une station de repérage européenne de la NASA et le high-tech y est partout présent. La Wallonie a doublé sa surface en agriculture bio. Elle en exporte les surplus non consommés sur place. Peut-être obtiendra-t-elle le Prix Francqui de l'Agronomie, l'année prochaine. Les nappes phréatiques produisent 400 millions de m3 d'eau par an. Si en 2010, un quart de l'eau consommée provenait de Wallonie, elle atteint presque la moitié, aujourd'hui.
PETITE est en croissance exponentielle grâce aux contrats avec la sidérurgie chinoise et les mines sud-africaines. LISAM a été racheté par Lisam American. Atmos a doublé son personnel pour la fabrication de télescopes destinés à Hawaï, a installé sa succursale indienne et se lance en optoélectronique à destination de la Chine...
Je m'arrête ici, la liste des entreprises privées qui ont progressé, n'est pas exhaustive.
La commune d'Amay produit 135% des besoins énergétiques de Wallonie par l'intermédiaire de 25% d'énergies renouvelables énergétiques. On espère le porter à 100% en 2050. L'eau chaude, dans une grande chaudière, est en cogénération et produit l'électricité verte. Mais, le principe de base de la meilleure énergie, reste celui de l'énergie qui n'est pas consommée. Panneaux solaires et photovoltaïques se partagent nos toits. 10% des Wallons roulent aujourd'hui à vélo sur des belles pistes cyclables. Cinq fois plus qu'il y a 15 ans. Changer la vie par la mobilisation et la solidarité, c'est tout un programme que la Transbrabançonne ferroviaire nous permet par la jonction avec les pays-régions des autres. Rester travailler avec des partenaires étrangers, voilà notre vision d'aujourd'hui et de demain.
La banque publique s'est associée avec la Banque d'Investissements européenne pour les projets d'infrastructure routière. Des autoroutes souterraines coûtent très chers.
Dans notre "Wallonicon Valley", les écoles s'autogèrent, se cherchent leurs propres enseignants parmi les meilleurs spécialistes dans le monde. Nous sommes en plein Woogle, même au cinéma.
L'apprentissage des langues préconisé par PISA a fait que les Wallons sont tous devenus trilingues en fin de scolarité. Le néerlandais est étudié depuis les premières années de classe sans correction grammaticale laborieuse. L'anglais vient dès la 10ème année et les échanges obligatoires sont poussés jusque dans les cours de mathématique et de sciences dans lesquels on ne parle plus français.
La justice s'est aidée de prisons informatisées suivant le principe de i-Care. La gouvernance sans corruption nous positionne en 5ème position d'après "Transparency International" après l'instauration récente d'une loi qui se greffe sur l'idée "Whistleblower".
Pour le côté artistique, il y a Liège qui, en prenant pour modèle Barcelone, est devenue une destination branchée sur les bords d'Outre Meuse et attire artistes et touristes.
On pense activement à la réduction du temps de travail.
Comme vous pouvez le constater, chers concitoyens, nous sommes sur la bonne voie après ce choix d'il y a 15 ans."
Les spectateurs présents s'apprêtaient à applaudir.
C'est alors qu'un vieux Monsieur s'est levé au fond de la salle.
Assez excité, le Monsieur a commencé, d'une voix chevrotante, un autre discours qui détonnait avec celui du Président de la République wallonne:
- La Wallonie, Monsieur, est la victime de sa dette. Vous êtes vous demandé si la situation n'aurait-elle pas été encore meilleure dans une Belgique unie?
Les campagnes n'existent plus. Elles se sont transformées en continuation des villes, enclavées derrière des mégapoles. L'urbanisation est déroutante, incontrôlable, impossible à vivre pour un Monsieur comme moi. Oui, pour les jeunes qui n'ont pas connu un "avant", cela peut rester viable.
Comment êtes-vous arrivé à cette situation?
Vous avez sabré dans les dépenses sociales pour sauver les dépenses publiques. Les intérêts notionnels étaient déjà en augmentation, il y a 15 ans. Ils ont explosé. Vous ne vous rappelez pas des problèmes de la grenouille irlandaise qui voulait se faire plus grosse que le bœuf?
Oui, les entreprises étrangères se sont beaucoup implantées sur notre petit "paradis". Ma pension n'est plus qu'une peau de chagrin. Ne parlons pas des allocations de chômage inversement proportionnelles à la durée du travail hebdomadaire. L'eau est devenue plus chère, concurrences fiscales et salariales obligent, puisque la Flandre est prête à payer. La pauvreté des plus défavorisés est passée d'une personne sur cinq à une personne sur deux. Les CPAS ne savent plus où donner de la tête.
La sacro-sainte austérité a ralenti la politique industrielle pro-active sur le long terme. La santé? Ah, oui, il y a plus d'obèses, ce qui représente aujourd'hui 10% du budget de l'INAMIW.
La sécurité, la trouvez-vous dans nos aéroports, là où la drogue entre par les portes et fenêtres? Quand je vais voir ma fille en Flandre, je paye une deuxième vignette autoroutière et je suis obligé de faire un grand détour pour ne pas payer celle autour de Bruxelles.
Nous sommes passés de Belgicains à Wallonains... pour quels résultats?
Pourquoi ne pas commencer à parler en latin comme nos voisins du Nord l'ont fait?
Qu'avons-nous vraiment gagné dans la séparation de corps et de biens depuis 2010 ?
Votre présence, là où vous êtes, actuellement, avec tout votre staff. Avez-vous toutes les compétences nécessaires pour avoir une vue d'ensemble?
Les bénéfices des entreprises privées profitent à qui? Aux travailleurs chinois, américains...
De la vie en XXXL, des dizaines de milliers demandeurs d'emplois, des licenciements avec la semaine de préavis, vous n'en parlez pas. L'Europe n'est plus notre "amie". Elle est plus morcelée que jamais et sort complètement de l'idée fusionnelle de sa création. Pourquoi n'avez-vous pas parlé de nos concurrents, des autres régions de cette vieille "Belgique" d'antan?".
Tout le monde s'était tourné vers lui avec un air désabusé, presque moqueur.
Il n'avait pourtant pas tout à fait tort.
Quelqu'un s'apprêtait à se lever et à poser la question du pourquoi les propositions mentionnées n'avaient pas effleuré les esprits depuis longtemps, bien avant 2010. Mais, il n'osa pas. Se passer tout le monde sur le corps, même avec un autre café serré, faut pas rêver, c'est toujours cauchemarder quelque part.
De toute manière, ce fut un sacré empêcheur de "tourner en rond", ce vieux Monsieur, devait penser la plupart des auditeurs dans la salle.
De "Belgium, twelve points", on en était loin, trop loin.
En tous cas, ce gars qui gâchait cette belle journée d'arrière saison, avait fait beaucoup réfléchir.
Certains spéculent, déjà.
Non peut-être...
L'enfoiré,
23/1/2011; 14:00 La manifestation "Shame" a commencé. On compte quelques 15.000 personnes.
En finale, entre 35.000 et 45.000 manifestants (photos).
Sur Medium4you, manifeste-t-on, en belge?
Sur Agoravox, en tant que Français?
Mise à jour du 17 février 2011: Ca y est, on y est : candidat pour le Guiness Book, 249ème jour sans gouvernement. Un médiateur international pour sortir de l'impasse? Un prix Nobel en plus? Martti Ahtisaari est proposé.
- "J'ai de la peine à quitter la ville parce qu'il faut me séparer de mes amis ; et de la peine à quitter la campagne parce qu'alors, il faut me séparer de moi.", Joseph Joubert
- "Les vrais amis sont ceux qui mêlent leur confiance réciproque, leurs pensées et leurs rêves, leurs vertus comme leurs bonheurs et leurs souffrances, libres de se séparer toujours et ne se séparant jamais.", Monseigneur Bougaud
- "Quand beaucoup d'hommes sont ensembles, il faut les séparer par des rites, ou
bien ils se massacrent.", Jean-Paul Sartre
Publié dans Actualité, Belgique, Inclassable & People, Parodie et humour, Politique | Lien permanent | Commentaires (19) | Imprimer
Commentaires
Bravo Guy.
Il était temps! La manif c'est ce dimanche!
Amitiés
Écrit par : Victor | 22/01/2011
Répondre à ce commentaireVic,
Il faut toujours beaucoup dormir sur un billet avant de le sortir.
C'est du moins, mon opinion.
;-)
Écrit par : L'enfoiré | 22/01/2011
Répondre à ce commentaireGuy
La Belgique ne serait-elle pas tout simplement à l'image de l'Europe, ce n'est pas une coïncidence si elle en est le siège ....
De là où je suis j'ai plus l'impression d'une Belgique de gauche contre une Belgique de droite même si ce n'est pas étiqueté comme tel .
C'est de là où tout est parti bien avant les revendications actuelles, d'un côté nous avions "salauds de pauvres" et de l'autre "salauds d'égoïstes" .
L'europe vire facho quoi qu'on en dise, il suffit de regarder la tronche des gouvernements .
Dans l’Italie, le Danemark, la Suisse, la Slovaquie et la Lettonie l'extrême droite fait partie des majorités au pouvoir.
http://actualutte.info/?p=483
Quand on regarde les délires des gouvernements supposément "plus modérés" on a la bonne température, il suffit de regarder la tronche de l'UMP et les délires de la clique de Sarkozy .
Faut dire que les gens on bien du mal à trouver leur place dans une Europe dont la constitution a été faite sur mesure pour une politique d'ultra-droite néo-libérale pur jus à la sauce USA .
Quand la voie politique n'offre plus d'issue on trouve des issues à l'intérieur des figures imposées, aussi pourrie soient ces issues non-imposées .
On dit merci l'Europe, Hitler en a rêvé l'Europe l'a fait .
On a crée un tas de jouets qui auraient fait pâlir d'envie le furer : des fichiers par milliers, un vigipirate permanent, loopsi 2, hadopi etc...
Je vais pas te faire la liste tu me connais depuis si longtemps que tu connais mes propos ...
"Mise à disposition des moyens", dans un procès pénal ça équivaut à une complicité active .
(Tu n'a qu'à sous louer ton garage à des trafiquants de dope juste pour voir si je dis vrai.) ;-)
Avec tout ça sous la main il n'y a plus qu'à attendre que ça parte en sucette, c'est ce qui est toujours arrivé dans toute l'histoire de l'humanité .
Quand les moyens et les conditions sont réunis ça finit toujours par être utilisé à des fins détournées, tout le monde le sait donc à plus forte raison nos "zélites".
Coupable, coupable, coupable, 1000 fois coupables puisque leurs lois le permettent on devrai les mettre en taule au titre de la rétention de sureté . (encore une idée à NN-Sarkozy de bal-di-vodka )
Sun Tzu
Écrit par : Sun Tzu | 22/01/2011
Répondre à ce commentaireBertrand alias Sun Tzu,
La Belgique n'est pas non seulement l'image mais son laboratoire.
Elle a dû se former à la frontière de deux, voir trois cultures,
Rappel: la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) née en 1951 par la signature du Traité de Paris, a réuni 6 états européens: le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie, la RFA et la France.
Dans ces 6, on ne trouve que la Belgique dans le cas de mixture.
Composer est devenu une règle depuis 180 années depuis sa création. Les sangs se sont mêlés. C'est aussi une Belgique de gauche contre celle de droite, avec un shift de l'un vers l'autre dans son histoire. Les dernières élections l'ont prouvé. L'Europe vire facho et j'en parlerai dans le prochain billet.
Pour le reste, je suis d'accord, que cette période est très "dangereuse" socialement parlant.
Écrit par : L'enfoiré | 23/01/2011
Guy
Tu sais je semble râler comme ça mais ce n'est que du vent .
OK la période est dangereuse socialement parlant mais "on n'est pas des inquiêts", il y a une issue individuelle à tout.
Pour les atteintes aux libertés je te laisse réfléchir à ça :
Nos gouvernements fantoches veulent nous faire croire qu'ils déjouent quotidiennement les attaques d'un groupe terroriste international Al Quaeda.
Depuis 35 ans les indépendantistes Corses produisent au minimum 30 attentats par an, jamais le gouvernement n'a réussi à y mettre fin et il voudrait nous faire croire qu'il arrive à déjouer les attentats d'une cellule internationale ?
Pourquoi des lois anti-terroristes occidentales pour un groupuscule moins dangereux que des Corses ?
De là se pose une question, pourquoi inventer un faux danger avec de faux terroristes .
Personnellement j'ai la réponse mais j'aimerai bien avoir ton avis personnel sur la question .
Dans mon cas je pense que pour pouvoir être facho il faut promulger des lois facho donc des prétextes pour les promulguer .
Nos baltringues ne font qu'anticiper ce qui nous arrive droit dans la tronche .
Tu as un début d'indice là :
http://les7duquebec.wordpress.com/2011/01/19/fonds-de-pension-en-voie-dextinction/
Une vie entière à être pris pour un con, tout un programme, ce qui compte ce n'est pas la chute mais l'atterrissage "jusqu'içi tout va bien, jusqu'içi tout va bien "....
Tu disait que nous spéculons tous en permanence même sans le savoir "spéculons en paix", c'est très vrai .
La caractéristique d'un système spéculatif c'est qu'il repose sur du vent, de la confiance .
Imagine donc l'économie actuelle si plus personne ne voulait avoir confiance en rien .
Finito la vie de labeur pour un salaire identique depuis 30 ans, ce dans l'espoir de vivre assez longtemps et en assez bonne santé pour "vivre sa vie" à la retraite .
Imagine donc la vie de l'occident si tous les citoyens ont de très bonnes raisons de ne plus adhérer ni au modèle économique ni au concept même de l'état "sage et protecteur".
Nous y allons tout droit.
Tu vois socialement la période est dangereuse mais sociétalement elle est dangereuse aussi .
Écrit par : Sun Tzu | 23/01/2011
Répondre à ce commentaireBertrand,
J'ai oublié au sujet de l'Europe, ce n'est pas pour rien qu'on ait choisi Herman Van Rompuy, la "serpillière humide", mais qui avait une expérience bien plus grande du processus de compromis dans une Europe avec tellement de vitesses.
"il y a une issue individuelle à tout"
Tout à fait. C'est dans les situations les plus difficiles que ressort la réaction plus solidaire.
Je crois l'avoir dit en plein début de crise " à action, correspond réaction". Il n'y a que les religions qui espèrent une solution dans un au-delà.
"Pourquoi inventer un faux danger avec de faux terroristes?"
La peur est la manière la plus efficace de calmer les esprits de tous les gouvernements du monde. Al Quaida n'a jamais fait la guerre. C'est le régime de guérillas qui prévaut chez eux sinon ils s'en ficheraient de se rendre responsable et revendiquent l'acte accompli. Le Kroll le rendait bien:
http://mediatheque.lesoir.be/v/le_kroll/janv1509.jpg.html?
Dans une guerre, on se fout de se nommer responsable.
La reconnaissance des dégâts collatéraux, c'est pour la "beauté du geste" et pour garder une bonne presse.
"Ce qui compte c n'est pas la chute mais l'atterrissage"
Très bonne devise.
La confiance, c'est un jeu de "je te tiens, tu me tiens par la barbichette".
La spéculation sur l'avenir est la chose la plus naturelle et la plus saine. Rien à voir avec la Bourse.
Le danger, c'est toujours celui auquel, on ne s'attend pas.
Un Tchernobil, une grosse météorite,... par exemple.
Écrit par : L'enfoiré | 23/01/2011
Guy
On ne eut que se sentir "grands" et humbles à la fois, "quand je me regarde je suis inquiêt mais quand je me compare je suis rassuré" .
Tu sais une société dans laquelle il est possible de vendre des croque-monsieur tout faits comme si c'était de la "grande cuisine" ou même des pâtes avec la sauce toute prête dedans, on se dit que : Rien que de savoir faire ces "oeuvres de grande cuisine" sois-même nous place dans la catégorie privilégiés honteusement autonomes ...
Je ne puis m'empêcher de me poiler, on est vraiment dans une société où la débilité est reine .
(Tiens ce matin dès le réveil aux infos : une "mère" de 24 ans a laissé seule sa gamine de 3 ans pour aller se cuiter en boite. Ca met de bonne humeur dès le réveil ...)
Société Disneyland permanent et bagne volontaire .
A bien y réfléchir les gens bossent de plus en plus pour avoir les moyens financiers de gagner du temps, temps pour gagner plus de fric qui leur permettra de gagner encore plus de temps pour travailler encore plus.
Dure vie pour les décérébrés !
A cette vitesse là on finira par acheter des brosses à dent avec le dentifrice déjà dessus et la bagnole fournie avec la femme et les marmots déjà dedans .
(Voire même on achètera des marmots "tout faits" et déjà retraités histoire de gagner du temps pour bosser afin de pouvoir s'acheter encore plus d'enfants "tout faits" ...)
Prends la voiture, on la paye à un prix d'or bien rapides et on bosse comme un âne pour payer les prunes reçues parce qu'on roulait trop vite.
Alors le lendemain on se dépêche d'arriver rapidement au boulot pour avoir les moyens de payer sa prune mais on en attrape encore une autre pour y être allé trop vite .
Le monde qui m'entoure ne finira jamais de m'étonner, je sens que je n'ai pas fini de rire rien qu'en traversant un supermarché .
Pas de place pour s'acheter un cerveau, pas le temps, il faut que j'aille me cuiter en boite ;-)
La connerie n'a pas de limites, ce n'est pas une révélation c'est une mascarade d'un comique inégalable .
Sur ce, je retourne à mes fourneaux parce que je n'aime pas du tout "manger liquide" (ni aller en boite) , chacun son truc ;-)
Écrit par : Sun Tzu | 23/01/2011
Répondre à ce commentaireBertrand,
Je sens qu'on est parti en pleine philosophie. :-)
Pas de problème. J'aime.
Je viens de revoir le film "The game" sur ARTE. Je suis donc paré. http://www.programme.tv/the-game-3258971.php
Pouvoir se faire de la cuisine et s'en plaire, cela doit donner une assurance sur la vie. Je t'envie.
On est de moins en moins responsable de sa vie décérébrée.
J'en parlais avec mon copain, il y a un 1/4h. Notre jeunesse a été différentes sur ces points-là, plus j'avance, plus je m'en rends compte.
Le sur-mesure a un prix. Alvin Tofler avait vu en partie cette évolution dans ses multiples bouquins de futurologie appliquée.
Rire de ce qu'on voit et revoit, c'est un peu ma technique de la dérision. Et il y a de la matière infinie.
Aller en boîte, il y a longtemps que j'ai passé l'âge. Ouf.
Écrit par : L'enfoiré | 24/01/2011
Répondre à ce commentaireAprès la manifestation, le "foert" (m...) de Vande Lanotte.
Ce pays vaut une solution:
http://www.lesoir.be/debats/editos/2011-01-27/ce-pays-vaut-une-solution-817835.php
Maintenant, si vous voulez la version humoristique citoyenne du côté de la francophone:
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/cafe-serre-299281
et du côté flamand, c'est l'humoriste Bert Kruisman qui vient de remporter le quiz "de allerslimstemens ter wereld".
http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/cafe-serre-299720
Sa logique est implacable. Il dit:
"La solidarité, c'est pour les pauvres parce qu'ils ont quelques chose à gagner.
Les riches ne veulent pas être solidaires.
Voilà pourquoi les Belges, les Flamands ne veulent pas être solidaires parce qu'ils ont quelque chose à perdre."
Écrit par : L'enfoiré | 27/01/2011
Répondre à ce commentaireEn réalité rien n'a vraiment bougé, rien de concrêt ....
Écrit par : Sun Tzu | 27/01/2011
Répondre à ce commentaire"Rien à déclarer" démarre fort en Belgique.
http://www.lesoir.be/culture/cinema/2011-01-31/rien-a-declarer-demarre-fort-en-belgique-818953.php
On se reconnait dans le concret... :-)
La note de Vande Lanotte dans son intégralité:
http://www.lesoir.be/mediastore/_2011/fevrier/du_1_au_10/note_vande_lanotte.pdf
Écrit par : L'enfoiré | 31/01/2011
Répondre à ce commentaireComment la Belgique est vue de l'étranger
http://www.rtbf.be/laune/revoir/detail_Questions+%C3%A0+la+une+%3A+l%27image+de+la+Belgique+%C3%A0+l%27%C3%A9tranger?catchupId=11-TIMZQ100-003-PR-1&serieId=11-TIMZQ100-000-PR
Écrit par : L'enfoiré | 03/02/2011
Répondre à ce commentaireAprès la honte, les frites.
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-02-09/revolution-des-frites-le-17-fevrier-en-belgique-821013.php
Écrit par : L'enfoiré | 10/02/2011
Répondre à ce commentaireBaudouin Van Humbeeck sortait un livre "Pourquoi les Belges ne veulent pas devenir Français"
http://www.lesoir.be/dossiers_speciaux/special5/2011-01-25/bienvenue-a-la-frontiere-817422.php
L’ouvrage égratigne les misères de la société belge mais ça ressemble à une caresse en face du traitement qu’il réserve aux travers de la société française. Bon, c’est fait avec humour, hein ! Et pourquoi ce livre ? « Parce que la Belgique est un plaisir et doit le rester. »
Écrit par : L'enfoiré | 21/02/2011
Répondre à ce commentaireUn article qui vaut un pesant de cacahuètes
http://www.lesoir.be/debats/chroniques/2011-03-24/de-wever-l-ironie-au-service-de-l-image-830282.php
Écrit par : L'enfoiré | 25/03/2011
Répondre à ce commentaireEt une nouvelle journée de frites
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-03-29/places-aux-frites-831132.php
Dépassement de temps sans gouvernement de l'Irak, mais pas du Cambodge
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2011-03-30/pas-encore-de-record-pour-la-belgique-831219.php
Écrit par : L'enfoiré | 29/03/2011
Répondre à ce commentaireLes mathématiques en politique?
http://blogs.lecho.be/humeurs/2011/05/bart-de-wever-et-les-r%C3%A8gles-math%C3%A9matiques.html
Écrit par : L'enfoiré | 17/05/2011
Répondre à ce commentaireBart De Wever plaide pour l’unification de la Flandre et des Pays-Bas: «Nous devons trouver quelqu’un qui nous ressemble»
Bart De Wever plaide pour l’unification de la Flandre et des Pays-Bas: «Nous devons trouver quelqu’un qui nous ressemble»© DR Bart De Wever plaide pour l’unification de la Flandre et des Pays-Bas: «Nous devons trouver quelqu’un qui nous ressemble»
Bart De Wever (N-VA) revient à la charge avec l’unification de la Flandres et des Pays-Bas. Le 20 juillet d’abord, il déclarait dans l’émission Trends Talk sur Kanaal « je mourrais plus heureux en tant que Néerlandais du Sud qu’en tant que Belge ».
Il a nouveau plaidoyé pour un rapprochement entre la Flandres et nos voisins du nord ce mardi soir dans l’émission néerlandaise Op 1 : « Le monde s’agrandit, les acteurs économiques se développent. Nous devons donc passer à la vitesse supérieure et trouver quelqu’un qui nous ressemble », commence-t-il. « Un pays industrialisé avec une population dense, une porte logistique vers l’Europe du Nord et de l’Ouest, un haut niveau d’activité, beaucoup d’exportations. Ça vous fait penser à quelque chose ? C’est nous, les Flamands, et c’est vous, les Néerlandais. Si la Chine et l’Amérique s’approprient toutes les richesses, il n’est pas si étrange d’envisager une union entre nous. Devons-nous nous faire concurrence, ou bien au contraire unir nos forces ? », s’est interrogé l’homme politique.
Mais les deux présentateurs néerlandais n’ont pas eu l’air de le prendre au sérieux. Ils ont rebondi avec des questions plutôt anecdotiques, comme les couleurs du nouveau drapeau que cela engendrerait.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/bart-de-wever-plaide-pour-l-unification-de-la-flandre-et-des-pays-bas-nous-devons-trouver-quelqu-un-qui-nous-ressemble/ar-AAMJLfX?ocid=msedgntp
Écrit par : Allusion | 30/07/2021
Répondre à ce commentaire15 ans après Bye Bye Belgium, les francophones comprennent encore moins bien la Flandre
Depuis la diffusion en 2006, par la RTBF, de Bye Bye Belgium, les francophones comprennent encore moins bien la Flandre, écrit Luckas Vander Taelen, Bruxellois néerlandophone, homme de médias et ancien député flamand et européen Groen.
De nombreux Belges francophones se rappellent encore avec précision ce qu’ils étaient en train de faire le 13 décembre 2006, peu après huit heures du soir, lorsque la RTBF a interrompu ses émissions pour une édition spéciale du journal télévisé. François de Brigode, le visage du JT de la chaîne publique, apparut et prononça, la mine sombre, cette phrase historique : « L’heure est grave ! » Tout au début de l’émission, très brièvement, un écran avait annoncé : « Ceci n’est peut-être pas une fiction ». Et dans un coin de l’écran, on pouvait également apercevoir le logo d’une émission de reportages qui analysait l’actualité de manière ironique.
Pourtant, de l’ironie, il n’y en avait pas beaucoup dans la voix de De Brigode au moment de déclarer : « La Flandre a proclamé son indépendance. La Belgique, en tant que telle, n’existe plus. »
Bien sûr, la nouvelle était inventée de toutes pièces. L’édition spéciale, particulièrement réaliste, avait été préparée jusque dans le moindre détail pendant deux ans. Un reporter, posté devant le Palais royal, qui annonce que le roi a quitté le pays. Des images montrant Albert II en train de s’enfuir en voiture. Puis, Christophe Deborsu qui, devant un groupe de Flamands brandissant des drapeaux jaune et noir à l’entrée de leur Parlement, annonce que l’indépendance vient d’être proclamée sous les acclamations.
Mais la séquence qui a le plus marqué les esprits francophones fut la suivante : un tram bruxellois bloqué à la « frontière flamande » à Tervuren, et des passagers forcés de poursuivre leur trajet dans un bus flamand. Des ténors de la politique francophone sont aussi venus renforcer la crédibilité de l’émission par leurs témoignages dramatiques.
Une vague de panique
Pour les créateurs du concept, qui allait s’appeler Bye Bye Belgium, il était évident que les téléspectateurs comprendraient assez vite qu’il s’agissait d’une fiction. En effet, il suffisait de zapper sur RTL pour comprendre, vu que la chaîne privée ne parlait aucunement des « heures historiques » que traversait notre pays. Ou sur la VRT, qui diffusait un match de football.
Pourtant, la centrale téléphonique de la chaîne publique francophone était au bord de l’explosion. Les téléspectateurs, inquiets, avaient de nombreuses questions à poser. Certains, en larmes, ne trouvaient pas leurs mots. D’autres se sont immédiatement rendus au Palais, drapeaux belges à la main. Une vague de panique semblait tout à coup submerger la Belgique francophone, à telle enseigne que la direction de la chaîne décida de faire défiler sur l’écran les mots d’avertissement (« Ceci n’est peut-être pas une fiction ») du début de l’émission. Voyant que les esprits ne s’apaisaient pas, la direction dissipa les doutes en indiquant à l’écran que « Ceci est une fiction ». La direction s’imaginait alors que tout le monde comprendrait le canular, a fortiori lorsque De Brigode insinua qu’il s’agissait d’une fiction.
Mais rien n’y fit. La Belgique francophone resta hypnotisée devant cette fake news monumentale.
Le lendemain, les réactions furent particulièrement acerbes. Les experts des médias ne comprenaient pas comment le service Actualité de la RTBF avait pu se laisser abuser de la sorte. La presse étrangère consacra des articles à la possible séparation de la Belgique. Une chaîne de télévision américaine a même fait les gros titres sur la fin de notre pays pendant quelque temps. Quant au directeur de la Télévision de la RTBF de l’époque, le Français Yves Bigot, il a reconnu qu’un tel projet aurait été impensable dans son pays.
Pourtant, le réalisateur du reportage, Philippe Dutilleul, le père spirituel de l’expérience, a continué de défendre son idée. D’après lui, cette « nouvelle forme d’écriture télévisuelle » visait à susciter la réflexion sur l’avenir de notre pays.
Impérialisme flamand
Le problème, c’est que Bye Bye Belgium a eu exactement l’effet contraire. Alors qu’un reportage critique aurait pu montrer que seule une infime minorité des Flamands nourrissait l’espoir d’une indépendance, Dutilleul a opté pour le renforcement de clichés, et pas moins de 89 pour cent des téléspectateurs l’ont cru. Du côté francophone, pas la moindre autocritique : jamais il n’a été demandé à José Happart, présenté comme un homme d’État belge, pourquoi il ne posait sur son bureau qu’un drapeau wallon et un drapeau européen. Les bourgmestres des communes à facilités se plaignaient de « l’impérialisme flamand » et appelaient à la résistance. Du côté flamand, seuls des nationalistes radicaux comme Filip Dewinter avaient été mis en scène. De nuance, il n’en fut jamais question dans le reportage.
Dring Dring #5 : Les Flamands veulent-ils la fin de la Belgique ?
Peu après la diffusion, Dutilleul déclara dans un journal flamand : « Vous ne comprenez pas que la Flandre ne va pas bien. Ce n’est quand même pas pour rien que le Vlaams Blok récolte autant de voix ! » De nos jours, on entend encore souvent ce ton arrogant chez les francophones qui ne connaissent quasiment rien à la réalité de l’autre côté de la frontière linguistique, qui ne parlent pas un mot de néerlandais, qui n’ont jamais rencontré un Flamand, mais qui ont une opinion arrêtée sur la Flandre. Lorsque je parle avec mes amis francophones, je réalise à quel point ils connaissent mal cette autre partie de la Belgique, qui reste pour eux une terra incognita. Ils affirment, avec beaucoup d’aplomb, qu’il n’y a aucune différence entre la N-VA et le Vlaams Belang, et que bientôt, l’extrême droite sera au pouvoir en Flandre. Leurs avis sont souvent dépourvus de toute nuance, parce qu’ils ne consultent jamais les médias flamands.
Ce qu’ils prétendent savoir de la Flandre ne provient que de sources francophones. Et lorsque je parle de la difficulté d’être traité en néerlandais dans les hôpitaux bruxellois et de l’humiliation que l’on ressent lorsqu’on se fait interpeler par un agent de police monolingue, ils me rient au nez en me traitant de flamingant. Par contre, ils trouvent tout à fait normal de ne pas parler néerlandais quand ils vont en Flandre…
Bien entendu, à l’inverse, peu de Flamands savent ce qu’il se passe en Wallonie. Dans un petit pays comme le nôtre, les médias devraient contribuer à mieux faire connaître l’autre communauté. Contrairement à ce qu’a fait Bye Bye Belgium. Cette « nouvelle forme d’écriture télévisuelle » n’aura fait que renforcer des stéréotypes qui ont la vie dure. Ce fut d’ailleurs le seul mérite de l’émission : elle a parfaitement dépeint l’image que de nombreux francophones se faisaient de la Flandre. Et 15 ans plus tard, rien n’a changé. Cette incompréhension persistante peut remercier Bye Bye Belgium.
https://daardaar.be/rubriques/opinions/15-ans-apres-bye-bye-belgium-les-francophones-comprennent-encore-moins-bien-la-flandre/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=15-ans-apres-bye-bye-belgium-les-francophones-comprennent-encore-moins-bien-la-flandre
Écrit par : Allusion | 20/12/2021
Répondre à ce commentaireÉcrire un commentaire