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25/05/2007

Elire, c'est guérir

'Conte fantastique en quatre actes. Fantasmagorique', dirait Dali


Acte 1:

politique,humour,parodieIl était une fois un grand pays qui était malade de manière chronique et récurrente. La maladie était imprécise, douloureuse. Alors périodiquement, elle devait se trouver un incitent, des médicaments pour couper le mal qui rongeait sa population.

La radio entonnait de manière répétitive le fameux « Je suis malade ». Rengaine aussitôt reprise par l'homme de la rue. Cela ne pouvait, encore une fois, pas durer. Même chose au sommet.

Alors, comme toujours, il y eu des âmes charitables qui se sont présentées. Elles étaient douze cette fois. Douze apôtres qui étaient prêts à sacrifier leurs heures de repos pour cette population en détresse. Chacun, volontaire. Chacun qui arrivait avec son médicament miracle. La couleur du médicament avait une couleur bien déterminée et cela plaisait manifestement. Jolies qu'elles étaient ces pilules colorées de santé ! Plutôt fades pour les unes, plus foncées pour les autres. Avec le stéthoscope autour du cou, tous ces médecins voulaient se placer au chevet du « grand malade ». Mais tous ne pouvaient se retrouver à la même place. Il fallait choisir. Des urnes allaient devoir sortir des tiroirs.

Le diagnostique devait tomber. A première vue, c'était facile mais, en écoutant la poitrine du malade, le diagnostique était plus réservé. Ils diagnostiquèrent en coeur une bronchite aiguë.

Plus de précisions, après analyses plus poussées, devaient se "schéduler" pour plus tard. Une date fut fixée après de longs palabres. Un premier tour allait départager forcément les Rois Mages. 


...

Acte 2:

044284658df9eec964f41e79bee8cc4a.jpgPremier tour de vis, premier tour d'espoir. Le laboratoire devait seulement préparer encore les doses homéopathiques ou plus drastiques. Les remèdes vont être ajustés au mieux. On catégorise, on s’affaire pour obtenir le meilleur résultat.

Le malade le vaut bien. C'est ce qu'on dit à longueur de journée. Le carton blanc a été remis à chacun en main propre pour rappeler la date du premier rendez-vous. La population est aux anges.

Premier élagage réussi. Plus que trois médecins en lice avec trois médicaments dans les petites boîtes prescrites par la crème des docteurs. Pour l’après souper, à ingurgiter bien assis, lentement, doucement, avec les conseils incorporés présentés pendant une demi heure chaque soir. Pas moyen de rater les prescriptions.

Trois médecins dans la lucarne qui vont se donner un mal fou à guérir de abstentionnisme et de la "doutemania". C’est très retors, ces maladies-là. Pour certains, même, c’est quasiment incurable. Mais on espère que ces malades chroniques trouveront leur planche de salut dans la modernité des vaccinations antérieures et la publicité apportée par l’expérience infuse des autres malades. On compte et on décompte, encore une fois.

Pour le malade, cela faisait déjà moins d’effort à endurer. Les minutes consacrées aux visites chez les médecins précédents, les conseils répétées inlassablement, étaient devenues insoutenables. Chacun avait sa potion pour changer l'inchangeable. Les 12 médicaments d’avant goûts étaient peut-être variés, colorés ou a-variés, c’est selon. Mais cela faisait beaucoup. La demi-finale a décidément du bon. Le match, c'est du sport. Et on aime le sport surtout quand c'est tous les calibres confondus.

Ce soir, pas question de recommencer la même posologie de la veille. Il faut cette fois, allonger avec un peu d’eau à prendre avant le repas. Cela passe mieux par après.

Il le fallait sous peine de passer à l’indigestion. Ce serait dommage d’en arriver là. Et c'est vrai, cela va déjà mieux. Mais il faut progresser et toujours aller de l'avant. L'heure fatidique de la décision approche.

L'étape suivante va être déterminante. Le soin des ingrédients en témoigne. C'est écrit.

Deux seuls médicaments, les autres ont déjà été éliminés. Ouf.


... 

Acte 3:

5dcb0fe976c5ab56b9326e771f73956e.jpgRechute, la maladie a repris un peu d'efficacité. Les crampes reprennent. La guérison est au bout du chemin. On le répète. On le sent d’ailleurs. Un deuxième tour et puis s'en vont. Et puis les deux dernières prescriptions se prennent avec un coup de rouge dans le verre bleu. Une visite chez le médecin s’impose tout de même. On va bien écouter les dernières recommandations.

Les deux médecins se sentent un peu stressés de chaque côté de la table sûr d'avoir la médication la plus persuasive ou la plus adéquate. Le soulagement d'être là est visible. Le moment est solennel.politique,humour,parodie

Le mal de mer avec tangage incorporé a été encore évité.

La médecine est tellement efficace aujourd’hui!

Le malade commence à sourire. Enfin pas tous, et pas tout à fait, parce que certains ont déjà poussé la dose en overdose. Ils ont quitté le bateau en route les mains posées sur le ventre. La houle a été plus forte pour les estomacs délicats. La maladie a eu raison d’eux tout simplement. Ils chercheront encore cinq ans à quel Saint se vouer.

La majorité est encore heureusement guérissable. Les médecins rescapés resteront au chevet des malades et veilleront encore à la bonne santé de ses derniers administrés délicats. Les remèdes de cheval s’accommodent bien avec un peu de sucre. Alors, il ne faut pas hésiter. politique,humour,parodie

A la table des discussions, on s’échange quelques pilules dans le verre présent du côté du collègue tout aussi avisé.

Ça y est le client est convaincu. Le médecin avec le costume plus blanc que blanc doit avoir la pilule miracle plus blanche que blanche.

On a pointé, on a tiré, on a choisi dans l'urne en son âme et conscience.

La pilule bleue est la gagnante. La couleur "ciel azur" ou "bleu roi". Elle est tellement forte, qu’on se sent un peu saoul. Mais, ce n'est pas grave. Tout le monde est content ou comptant.

Rien que d’y penser, on se sent déjà mieux, on s'y voit déjà. La contagion a été maîtrisée. On est guéri. 


...

Acte 4:

politique,humour,parodieEn lisant les petits caractères de la posologie, il est indiqué qu’il faudra prendre le dernier médicament avec précaution. Les effets secondaires sont nombreux comme sur toute posologie.

« Contrôler les symptômes de la guérison », est même écrit en plus petit encore.

Décidément, on commence à prier pour que le médicament ne soit pas un placebo. Cela va très bien de tester cela en laboratoire, mais, alors, il faudrait tout de même avoir des résultats dans un avenir proche. Les musiques douces, les pilules irisées bleues et rouges aux repas passent encore, mais se retrouver plus malade qu’avant, là pas d’accord.

Surtout que ces foutus médicaments ne sont toujours pas remboursés par la politique,humour,parodieSécurité Sociale. Elire et voter, aussi, devraient être remboursés par SECU, non?

En plus, ce n'était pas des maladies orphelines, donc pas de prétextes à prévaloir, pas de complexes à sursoir. Le Conseil de l'Ordre des Médecins est tellement peu accessible.

Il faut bien toujours rester au top en médecine.

En haut, on recompte une dernière fois.

Quelque part, dans une belle ville de ce grand pays, un colleur d'affiche fait son travail. Il tombe sur une vieille affiche qui fait l'éloge d'un grand film d'antan. Elle est déchirée, mais on peut encore lire "Un jour mon Prince v...". Il a préparé sa colle et s'est mis à afficher une vieille pub "Un coup de barre et ça repart".

Je crois que je ne pouvais trouver mieux comme chute à mon article.


 

L’enfoiré,

 

Et sur Agoravox, qu'est-ce qu'on en dit?

 

Citations:

 "La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament.", Sankara

  • "L'ambition est comme un médicament, il faut en prendre la dose prescrite, car elle peut être soit bénéfique, soit nocive.", Marc Allégret

  • "Les hamsters ne connaissent pas leur bonheur qui bénéficient des nouveaux médicaments aux effets miraculeux cinq années avant les hommes.", Philippe Bouvard

PS: Les caricatures ont été récoltées chez le dessinateur Kroll attitré sur le site du Soir.

 

Commentaires

Ça me fais penser à mon sujet "militez vous serez guéris"

Il y a beaucoup plus d'humour et de sourires içi :D

Un politique commence idéaliste, finit pieds et poings liés dans la magouille électoraliste des financements et des soutiens .

l'indépendance la bonne blague, il en faut pour tout le monde s'il veut être élu !

Si le politique a suivi le cursus science politiques, soit il est parti avant la fin d'études, soit il n'est plus du tout idéaliste ...

Il suffit d'assister aux cours pour comprendre !

La meilleure façon de devenir fou : Faire du droit + sciences po + philo .

Désenchantement garanti (ou je rembourse !)

Écrit par : liberty | 08/05/2008

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Cher Liberty,

Cet article est sorti en pleine euphorie, un peu après l'intronisation. A l'époque, j'étais rédacteur sur Agoravox, où il est sorti en même temps.
Le bide complet, 2 commentaires, l'humour n'était pas à bord. Mister Sarkosy allait casser la baraque.
Un peu plus tard, je me trouvais en vacances. Là, encore, des couples de Français avaient des idées enthousiates. Ils étaient absents à table le soir. Devant, l'écran de télé, ils suivaient en buvat les paroles de leur président, apprenant que même les syndicats étaient dans sa poche. On sait depuis, que ce n'était pas vraiment le cas. Mes remarques négatives n'étaient pas appréciées du tout.
En fait, on n'a jamais raison d'avoir raison trop tôt.

Écrit par : L'enfoiré | 08/05/2008

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Et à la méthode anglaise... Elire c'est quoi?

House of Cards

1.La conquête du pouvoir par un homme au charme vénéneux. Portée par Ian Richardson en vilain prêt à tout, un thriller politique mené tambour battant, largement primé à sa sortie. Premier épisode : qui pour remplacer la Première ministre ? Le politicien Francis Urquhart avance ses pions…
Après la démission de Margaret Thatcher du poste de Premier ministre du Royaume-Uni, la compétition est ouverte pour lui trouver un successeur. Politicien diplomate, charmant, admiré, digne de confiance et respecté par tous, Francis Urquhart doit faire preuve de prudence, car soutenir un candidat malheureux pourrait lui coûter sa place au cabinet, alors que soutenir le vainqueur lui permettrait au contraire d'obtenir un ministère...

https://www.arte.tv/fr/videos/095846-001-A/house-of-cards-saison-1-1-4/

2. Lorsque Henry Collingridge, le nouveau Premier ministre, a douché ses espoirs de promotion, Francis Urquart en éprouve un profond ressentiment. Aidé par Elizabeth, son épouse, il échafaude une vengeance dans laquelle il implique Mattie Storin, une jeune journaliste politique inexpérimentée et naïve, qu’il entreprend de manipuler. Tandis que le parti conservateur se réunit pour son congrès annuel, un scandale éclate…

https://www.arte.tv/fr/videos/095846-002-A/house-of-cards-saison-1-2-4/

3. Qui pour remplacer Henry Collingridge contraint de démissionner ? Pour Mattie, Francis Urquhart représente le candidat idéal. Mais à mesure que sa complicité grandit avec son mentor, elle devient un obstacle aux desseins de celui-ci. Car celle que Francis prenait pour une oie blanche se révèle en réalité être une enquêtrice rusée et pugnace. Il va devoir parvenir à l’empêcher de fouiller dans ses affaires sales s’il veut réussir à décrocher la plus haute fonction…

https://www.arte.tv/fr/videos/095846-003-A/house-of-cards-saison-1-3-4/

4. À l'approche de l'élection du Premier ministre, Urquhart se montre de plus en plus impitoyable. Il doit éliminer chacun de ses rivaux, mais rien ne garantit qu'il sera victorieux. Dans le même temps, Mattie commence à voir clair dans le piège qui avait été tendu à Collingridge, ce qui la plonge dans un profond désarroi. Urquhart, lui, est prêt aux pires agissements pour parvenir à ses fins…

https://www.arte.tv/fr/videos/095846-004-A/house-of-cards-saison-1-4-4/

Monstre machiavélique
Dès les premières images, le spectateur est saisi d’effroi face au regard caméra de Francis Urquhart, le "whip en chef" du parti conservateur anglais, celui qui, au sens figuré, dirige au fouet (whip) les membres de son parti pour les faire voter d’une seule voix. Jusqu’où ce monstre machiavélique, souriant mais sans cœur, ira-t-il pour donner réalité à ses rêves de pouvoir ? Car c’est bien de cela dont il est question : "Peu importe le pays dans lequel l’histoire se situe. Elle traite avant tout du pouvoir et des êtres, de ce qui les motive et de la manière dont ils basculent vers le mal pour l’obtenir", analyse Michael Dobbs, auteur du roman à succès House of Cards dont est tirée la série et qui conseilla aussi l’impitoyable Margaret Thatcher. Comme Laurence Olivier dans Richard III de Shakespeare, film dont s’est inspiré le scénariste Andrew Davies (Raison et sentiments, Le journal de Bridget Jones) pour créer la série, Francis Urquhart, interprété avec talent par le regretté Ian Richardson (Sherlock Holmes), partage avec le spectateur son humour sardonique et ses pensées les plus intimes. À l’instar du roi sanguinaire, il excelle dans la manipulation, particulièrement des jeunes femmes, qu’il instrumentalise, épaulé par sa fidèle épouse, une Lady Macbeth moderne. À rebours du remake de David Fincher, la version originale, resserrée sur quelques épisodes, distille un âpre concentré de suspense et de rebondissements à un rythme diabolique. Une pépite anglaise qui a inspiré depuis d’autres grands thrillers politiques, comme Borgen qui retrace cette fois la conquête du pouvoir par une femme.

Écrit par : Allusion | 19/02/2021

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