Edito d'Anne Blanpain (3)
Les fauves sont lâchés et le troupeau s'épuise à tenter de fuir. On leur a déjà donné la Grèce, l'Irlande, de quoi permettre aux autres croyait-on de prendre un peu d'avance mais les lions ont repris leur course. Il y a ceux qui traînent, Espagne et Portugal, en ligne de mire des marchés. Il y a ceux qui sont au milieu du troupeau comme la Belgique par exemple. A priori bien à l'abri parmi la masse mais attention, la Belgique a une certaine endurance mais si les trainards du troupeau se font manger par les lions ou si les mesures d'économie qu'ils prennent leur permettent de galoper plus vite, notre pays pourrait se retrouver malgré lui parmi les derniers, à portée des poursuivants.
Les européens semblent complètement dépassés par la situation. Ils continuent à crier partout qu'il faut rassurer les marchés, comme si les investisseurs qui rongent la zone euro étaient inquiets. Les états n'ont pas le choix alors ils donnent tout à ces marchés : les pays empruntent à des taux d'intérêt très élevés, normal disent les investisseurs puisque nous prenons le risque de ne pas être remboursés, mais ces mêmes investisseurs après s'être assurés contre le risque demandent en plus à la zone euro de garantir qu'ils seront bien remboursés. Evidemment à force de vivre à crédit, les états decouvrent la condition de surendetté lorsque ce sont les créanciers qui finissent par vous imposer leurs exigences.
Les états membres seraient donc les victimes de leur côté cigale
Bien sûr tous les pays vivent à crédit, bien sûr ça fait des années que la Commission leur dit que quand tout va bien, les états devraient en profiter pour renflouer leurs comptes mais tout de même, ce qui a achevé de plomber les comptes des états membres c'est l'aide qu'ils ont du apporter à leurs banques en pleine déconfiture, des banques qui aujourd'hui leur reprochent leurs comptes plombés. Et puis certains dirigeants feraient bien de se taire, ce n'est pas moi qui le dis mais Herman Van Rompuy, José Barroso, Jean-Claude Trichet. Entendre Angela Merkel dire le lundi que la situation de l'euro est très grave, le mardi qu'elle a davantage confiance dans l'euro qu'en pleine crise grecque, l'entendre dire qu'après 2013 les créanciers vont le payer cher sans plus de précisions, c'est susciter à tout le moins la confusion et placer la zone euro dans la situation de la souris attrapée par un chat qui la lance en l'air, lui laisse un peu de répit avant de la reprendre, de la secouer, de lui laisser croire qu'elle peut s'enfuir, et de finalement la manger sans aucun remords.
Écrit par Guy alias Allusion Lien permanent | Commentaires (0)
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