11/05/2005
Oui et Non
En France, le référendum pour la Constitution Européenne réveille une dichotomie insoutenable.
La France se prépare à un tremblement de terre à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne. Ce séisme annoncé risque non seulement de bouleverser le paysage politique hexagonal à droite comme à gauche mais aussi dans toute l’Europe, orchestré évidemment par les sondages multiples et la presse.
Cette Constitution européenne est devenue le bouc émissaire du raz le bol ambiant à l’égard des responsables politiques français.
Aucune Constitution ne compte autant d’articles économiques, sociaux, politiques, idéologiques, identitaires, culturels.
Et pour le moins, malgré ce que disent certains, ceux-ci ne nagent pas dans la simplicité.
Le rejet des élites, l’anticapitalisme trouve évidemment sa source dans l’idée bien ancrée du nationalisme et peut-être teintée de populisme.
Mais est-ce un Traité ou une Constitution ? L’enjeu n’est pas le même.
Les divergences d’idées à l’intérieur de l’Europe agrandie que même son élargissement à la Turquie a et fera encore de nombreuses vagues.
L’alter Mondialisme sous jacent contre toute démonstration et persuasion des orateurs qui pourrait apporter une conviction dans un sens ou un autre. Chat échaudé craint l’eau froide.
Serait-ce une confirmation de la construction européenne ou de son libéralisme qui est à la clé de ce référendum ?
La régulation économique et la justice sociale dépendent essentiellement des rapports de force existant au sein des différents états qui constitue l’Europe d’aujourd’hui.
Si chaque membre se trouvait sur un pied d’égalité dans ces 2 domaines, on aurait pu avoir plus de communion d’idées. Mais on n’en est loin. Le plus petit commun dénominateur se dessine bien vite dans une enceinte pareille.
La Commission Barroso en dit bien plus long que le plus long des traités.sur l’avenir qu’il voudrait nous faire adopter. La directive Bolkestein, sur les dérégulations, sur les privatisations ou l’allongement du temps de travail ont bien plus sa préférence que la vraie nature de l’Union.
Le psychodrame qui se prépare pourrait pourtant ne pas en être un, si, au lieu de voter ‘oui’ ou ‘non’ pour l’ensemble des articles, les électeurs avaient à voter pour chaque groupe de chapitre, un par un, et après en avoir reçu une explication claire, point par point, des tenants et des aboutissants.
Comme en tout, beaucoup de bon dans ce projet, mais dans la masse de bons points de mauvais se sont incérés subrepticement ou intentionnellement comme un package à accepter en bloc sous peine de grande catastrophe.
800 pages de documents constituant cette Constitution à digérer avec comme il se doit, des vocables juridiques qui sont là pour donner une échappatoire possible et on s’étonne de ne pas avoir de partisans enthousiastes.
Le risque existe que rejeter cette Constitution dans les fonds baptismaux, quelles que soient ses faiblesses, reviendrait à installer le chaos institutionnel sur le continent et à faire reculer l’union de quelques années.
Au lancement de la Commission Baroso, les parlementaires ayant pris connaissance des idées pour le moins 'spéciales" du candidat Boutiglione ont poussé celui-ci à retirer sa candidature du poste de commissaire. Cela s’est fait sans grande effusion. Tout juste une "crisette". La Commission, elle-même, n’a pas été remise en question dans son ensemble.
La question est complexe et ce n’est pas une décision binaire qui apporte une solution efficace.
Un vrai débat parlementaire permettrait cependant de mettre chacun face à ses responsabilités après une véritable discussion de fond.
Le débat télévisé entre Chirac et les jeunes a montré l’incompréhension des enjeux entre les protagonistes.
Dans « Le Monde », l’économiste Jean-Paul Fitoussi le répète justement : « le chômage est le mal le plus périlleux qu’une société puisse affronter en temps de paix. Il agit comme un trou noir en expansion au sein de nos systèmes sociaux en avalant toutes les logiques d’intégration. Précarisation sociale, ségrégation urbaine, augmentation de toutes les inégalités : l’origine est toujours la même. Et l’Europe dans tout cela ? La campagne référendaire agit comme un révélateur de l’état des nations.
Et puis ajoute Fitoussi « la promesse essentielle que les citoyens associent aujourd’hui à la construction européenne n’est plus la paix, c’est la prospérité. La délibération actuelle doit porter sur les moyens de mieux la tenir conclut Fitoussi, sans préciser – c’est important à noter- s’il faut pour autant approuver on non la constitution. Comme si l’enjeu était ailleurs…
Alors, ‘oui’ et ‘non’ comme je disais dans le titre. Tout dépend de quoi on parle.
Un compromis à la ‘belge’, peut-être.
L’enfoiré de service
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Plus de détails :
La Constitution européenne
Réflexions sur cette commission
Ratification européenne par pays
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Commentaires
Le 29 mai ne cédez pas au côté obscur de la force ! ;-D
http://www.le-meilleur-du-oui.net/refusons le cote obscur de la force.pdf
Écrit par : Ter_Sem | 15/05/2005
Tu as raison de dire que certains pays "mélangent tout". La raison est que les dirigeants n'expliquent pas les choses correctement. La Constitution Européenne" est tellement importante et un "OUI" au vote est crucial ! Les Français se sentent perdus. Leurs "Chefs Politiques" abordent trop de domaines politiques différents en même temps. On va finir par voter pour "les torchons" au lieu de voter pour "les raclettes".
Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Les Français pourraient être sensés (?) et voter 'OUI". Si le "NON" devait l'emporter, comme tu le dis si bien, "l'Europe reculerait"...
Ce serait "LE DRAME" !
Écrit par : Ken | 18/05/2005
L'erreur initiale était de soumettre à un verdict populaire une Constitution dont personne ne comprenait réellement la signification. Dans mon pays, je me demande sérieusement si beaucoup de gens savent à quoi sert une Constitution et, même s'il le savent , ils n'en ont généralement rien à cirer, ce sont des domaines réservés aux luttes communautaires et aux politiciens. Alors , une constitution pour l'Europe? Bien sur qu'il en faut une.C'est un cadre juridique pour éviter toutes les dérives. Celle-ci est elle bonne ?
Là n'est pas la question, elle est le fruit d'une négociation qui a déjà coupé les cheveux en 4 pendant longtemps.
La question n'est pas non plus de vouloir une autre Europe, ce n'est pas à l'agenda, il n'existe pas de formule de rechange . C'est oui à l'Europe - ou non?
On n'a pas le choix si on refléchit bien: l'Europe est seule capable de nous permettre d'exister dans les grands ensembles économico-sociaux de notre temps.
Alors cessons de prétendre qu'elle serait plus jolie peinte en bleu ou en vert...Cessons de la prendre pour un épouvantail à politiciens locaux et à tout mélanger avec nos objets de rancoeur ou de frustration: l'Europe est ce qu'il nous est arrivé de mieux depuis 150 ans.
Écrit par : Christiane ROBERT | 19/05/2005
Je pense que le non aura au moins le mérite de mettre un grand coup de balai sur la classe politique française, tous des vieux schnocks (Giscard, Chirac, Jospin, Barre, sans oublier l'inénarrable Raffarin) qui gouvenrnt la france depuis tant d'années et qui sont au bout du rouleau. Je ne vois pas quelle impulsion ils peuvent donner à la France s'il restent en place avec un oui .
En plus franchement, je ne vois pas l'intérêt de cette histoire de mettre des frontières à l'Europe pour se protéger contre la chine, l'inde ou je ne sais pas quelle menace fantasmée...
Ces pays entrent en démocratie, il faudrait plutôt se méfier des dernières dictatures comme la Corée du Nord , ou les fous d'Allah...
De toute façon un oui ou un non ne changera pas grand chose, le processus dépasse l'europe, il est mondial!
Je vote pour la monnaie unique mondiale et l'amour entre les peuples de tout la Terre! Avec un développement durable si possible...
Écrit par : nigo007 | 27/05/2005
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