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06/09/2015

L'art dit Naïf

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Près de chez moi, une exposition d'Art Naïf s'est ouverte le weekend du 22 août. Je connaissais cet art que l'on retrouve à Haïti et en République Dominicaine. Rien de naïf dans cet art du commun des mortels. Rien à voir avec l'art ancien ni avec l'art dit moderne. Un art de la vie de tous les jours.


...

Une rentrée décrite comme de la merde dans un café serré de Thomas Gunzig: podcast

1.jpgThomas est le coauteur avec Jaco Van Dormaele de "Le tout nouveau testament" dans lequel Benoit Poelvoorde est un Dieu belge, mâle et méchant.

La question la plus délicate serait «Pourquoi ce Dieu le fait-il ?».

Si on croit au début que c’est pour rire, un rire grinçant et noir, c'est aussi le spectacle d’un Dieu grotesque, foncièrement méchant et mauvais père dont la fille lui joue des tours en communiquant  les dates de morts de tous ses administrés par SMS. 

Dieu n'habite pas à Bruxelles, faut pas déconner, dessinait Kroll.

Quoique... et si... et si...

Mais, il est vrai que les réalismes de cette rentrée automnale nous prouvent que nous manquons cruellement de naïveté.

Alors, quand j'ai vu l'annonce de cette exposition "Biennale de l'art Naïf, je n'ai pas hésité.

Je sentais qu'elle allait m'apporter un cadeau de douceur miraculeux.

Il y a exactement un an, je sortais "La culture n'est pas un produit de luxe" dans lequel un dialogue parlait de l'art contemporain.

Ici, c'est autre chose. 

"L’Art Naïf désigne la manière d'aborder la peinture par les « peintres naïfs », dont l'une des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité de la couleur et la précision du dessin. Le résultat, sur le plan graphique, évoque un univers d'enfant, d'où l'utilisation du terme "naïf". L'inspiration des artistes naïfs est généralement populaire, comme forme d'expression. Notamment au courant artistique le plus connu d'Haïti. Des œuvres d’artistes, le plus souvent autodidactes en décalage avec les courants artistiques de leur temps.

Le terme « naïf », utilisé pour la première fois au XIXe siècle, qualifiait les œuvres du peintre Douanier Rousseau. Hors des normes académiques, sans suivre pourtant les recherches picturales de l'avant-garde de l'époque, les impressionnistes.
En 1870, dans son poème "Au cabaret vert", Arthur Rimbaud emploie le mot pour désigner des représentations picturales « maladroites », à l'origine de l'emploi « naïf » chez Guillaume Apollinaire quelque temps plus tard.",
dit Wikipedia.

Ce qu'en dit Malraux est plus étrange et plutôt partial.

Les artistes naïfs sont ceux qui osent croire que le temps n'est rien, que la mort même est une illusion et qu'au-delà de la misère, de la souffrance et de la peur  pour qui sait voir, respirer et entendre, un paradis quotidien, un âge d'or avec ses fruits, ses parfums, ses musiques un éternel éden, où les sources de jouvence l'attendent pour effacer ses rides, ses fatigues.. Cette confrérie de peintres aux mains éblouies, en France à côté de nos portes, mais également au Brésil, aux États-Unis, en Haïti à saint soleil sont des artistes de la grande espérance, des jardiniers miraculeux qui, pour le spectateur, font pousser des fleurs sur le béton ».
Il faisait bien la différence entre les deux types de peintures qui règnent à Haïti. L'une naïve « doté d'un charme extrême mais avec les limites que l'on connaît » et l'autre d'origine vaudou « un art brut, des toiles fétiches, les oriflammes d'une Afrique brusquement reconquise ».

Des noms de peintres de cette exposition que l'on ne trouvera pas nécessairement dans les dictionnaires, qui ne seront pas dans les toutes grandes galeries de la capitale. 

L'art de la rue, je l'avais déjà présenté, parfois dans sa brutalité.

L'Art naïf ne joue pas dans cette eau-là mais il n'a rien de vraiment naïf pour autant et j'aime.

Quand il prend sa source dans le monde, j'adore.  

Je n'ai pas été à Haïti mais en République Dominicaine, à Sosua qui est la porte à côté.

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Je mets les noms de ces peintres de cette expo sur "l'art dit naïf à l'honneur dans leur totalité et leur diversité en y ajoutant les liens sur leurs noms: Monique Schaar, Agnès Bogaert, Nadine Becker, Nora Van WeezendonkBosc Marie-Claude, Mihut Mariana, Flandoli Josefina, Luna Rosa, Miki Rehman, Debora Gateman...et bien d'autres que je n'ai pas cités (qu'ils m'en excusent...)

0.jpgChacun et surtout chacune avait son style personnel.

Une remarque s'imposait d'emblée: les noms des peintres étaient le plus souvent féminins et les sujets ne l'étaient pas moins. 

J'ai prévenu Léopoldine au sujet de cette expo.

Vous vous rendez compte, à moi qui passe du floppy-disc au disque dur!!! 

"En se mariant, toute femme s'imagine sottement qu'elle pourra transformer son époux, et tout homme a la naïveté de croire que sa femme ne changera jamais.", disait un Anonyme

Je laisserai la parole à Léopoldine, le soin de commenter les dernières.

Merci...…avec plaisir car j’apprécie beaucoup ces “peintres du dimanche” comme on les appelle parfois.

Et je trouve cette appellation joliment appropriée.

Avouez que dans ces peintures tout est calme, paisible et emprunt d’une douceur de vivre……comme les dimanches!

Les peintres n’ont rien d’académiques mais peignent en autodidactes…. comme une activité du dimanche.

J’aime cette peinture …...…

Je l’aime pour sa douceur et son harmonie.

C’est une fenêtre qu’on entrouvre délicatement sur la vie….

C’est un conte,  un monde de raffinement et de couleurs.

C’est un univers féerique de tendresse.

Ce sont des tranches de vie figées à jamais parce que le temps s’est arrêté.

C’est la liberté de ne pas respecter les effets de perspectives ni les proportions.

Mais c’est une technique de détails et de nuances.

C’est le travail d’un funambule sur son fil d’une précision sans faille. 

Derrière la simplicité apparente de chaque tableau , il y a l’aboutissement d’un travail méticuleux afin de parvenir à un degré de perfection extrême.

Quelques toiles de l’exposition "Biennale des naïfs"……………….

Voici un savant mélange entre la réalité et l’imaginaire.

Les couleurs sont tendres et féériques. On est à la limite de l’innocence….

Ici, à chaque regard ,on découvre de nouveaux détails comme la personne derrière la porte ou encore l’oiseau posé sur la tour…

C’est comme si le tableau était vivant et évoluait entre chaque coup d’œil. La nature occupe la place prépondérante . Le jardinier est tout petit par rapport aux plantes et est à leur service.

Là, un regard attendrissant sur le marché aux oiseaux de la Grand Place…..

Pour les plus sensibles , ce tableau donne un sentiment d’injustice voir de tristesse.

Confronter ce pigeon libre et lumineux à ces oiseaux sombres et prisonniers dégage un malaise.

Ici, encore, c’est une invitation au voyage sur le dos d’un âne ailé.

On s’abandonne au rêve et à la tendresse….

La couleur bleue donne un sentiment de liberté.

Du coup , plus besoin de perspective ..tout est permis!

C’est l’atmosphère d’un conte pour enfant.

 Même si la fille à la robe rouge est de dos……

on sent son regard vers le bateau.

On perçoit son désir de terres lointaines.

Une journée paisible le long de l’eau.

Les familles à vélo, le cavalier ……la journée est belle.

C’est le château d’un de nos contes d’enfants...…

La gaucherie feinte est un défi aux lois de la vraisemblance et donne une impression d’innocence.

Ici, les personnages sont traités comme des silhouettes

C’est sobre et silencieux.

C’est un peu Mr Jourdain…quand elle dit: “Dès le début, j'ai peint les choses telles que je les ressentais. C'est pour moi, une façon de m'évader, de tout oublier et de rêver. On m'a appris que cela s'appelait de l'art naïf. Je l'étais tellement moi-même que je n'en savais rien... “

Voilà un décor ou évoluent des personnages à la limite de la caricature.

Ça a le charme d’une bande dessinée ou d’un dessin animé.

C’est tendre et moqueur, ingénu et souriant.

 Son titre parle à lui tout seul: elle prend le thé à l’aise.…

Tout est rond et invite à la volupté. Le chat s’amuse, les fleurs s’ouvrent et la dame sourit… le temps s’arrête.

Tout le monde prend la pose …. Le peintre est le photographe.

La spirale devient une source de lumière qui tourne vers l'intérieur, vers l'absolu.. Le cercle  la place dans l'ordre de l'Univers ... ", Luna Rosa

C’est un village ou les maisons sont les fruits de l’arbre…

La vie paisible d’un petit village en hiver.

Les gestes du quotidien rythment la journée…

L’arbre domine dans le paysage.

La lumière vient de la neige et pas du ciel.

Le tableau raconte une histoire. L’ambiance est à la fête.

C’est gai, lumineux et joyeux.

Très sobre ce petit personnage esquissé.
Je trouve que çà dégage quelque chose de profond. 

...

Séraphine

0.jpgFilm franco-belge de Martin Provost sorti en 2008. Il conte l'histoire de la peintre autodidacte Séraphine de Senlis (de son vrai nom Séraphine Louis, interprétée par Yolande Moreau), de 1912, année de sa rencontre avec le collectionneur Wilhelm Uhde, à son internement à l'asile psychiatrique, en 1932.

 

 La peinture de Séraphine de Senlis

Les premières œuvres de Séraphine de Senlis représentent de petites natures mortes composées de fruits accrochés à un branchage. Sa palette de couleurs est alors restreinte mais elle fabrique déjà ses propres mélanges. Séraphine Louis dilue des agents colorants dans du Ripolin blanc. L’usage de cette peinture industrielle très liquide et le fait que Séraphine de Senlis ose peindre alors qu’elle est domestique lui valent le plus souvent l’incompréhension de ses concitoyens, à l’exception de quelques uns d’entre eux comme l’illustrateur Charles-Jean Hallo.

A la suite de son succès à l’exposition senlisienne de 1927, Séraphine Louis crée de grands formats représentant une flore foisonnante et colorée, enrichie de plumes. Ses compositions se complexifient. Sa volonté de représenter fidèlement les motifs diminue. Sa végétation tropicale et paradisiaque arbore des couleurs flamboyantes et lumineuses. Séraphine de Senlis reste fidèle au Ripolin bien qu’elle utilise aussi la peinture à l’huile et qu’elle maîtrise son maniement compliqué. Séraphine de Senlis fixe sur la toile sa « réalité intérieure », empreinte de son attachement à la nature et à ses aspirations spirituelles. A la lisière de l’abstraction, les œuvres tardives plus tourmentées annoncent un déclin mental qui mettra un terme à toute création picturale.

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Les photos de l'expo sous ce clic 

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La douceur de la chanson "Naïve" de Axel Red en guise de conclusion:

 

Léopoldine,

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 Une remarque à toutes fins utiles: En 2013, Yolande Moreau avait reçu un Magritte du cinéma pour son rôle de Séraphine. Son discours valait une écoute particulière:

 

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Une anecdote qui montre que le monde reste petit:

Il était une fois une touriste asiatique qui posa la question au réceptionniste de l'hôtel Métropole en montrant l'article "Face to face" ci-dessous du "Brussels unlimited":

- Où se trouve ce salon "Art Gallery"?

- Madame, celui qui se trouve sur la photo est mon père.

Il a bien évidemment donné toutes les infos nécessaires.

Il se fait que s'il est peintre, à ses moments de loisirs, il est aussi mon coiffeur.

C'est l'anecdote qu'il m'a raconté cette semaine.

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 L'enfoiré,

Citations:

  • "La naïveté est le visage de la vérité. ", Victor Hugo
  • "En permettant aux uns de duper les autres, la naïveté est un élément trop capital du bonheur humain, pour qu'on ne lui doive pas de l'indulgence.", Henry De Montherlant

...

0.JPG12 août 2017: Nouvelle biennale d'art naïf

Les artistes sont dans l'ordre:

Flandoli Josefina, Bogaert Agnes, Gudi Anabelle, Scharr Monique, Viktor, Mond Mina, Mariano Luciana, De Paula Cessac, Vilovato Guido, Lisobes Iwona, Becjer Avadia, Placucci Alessandra, Vergne Marce

 

Toutes les photos de 2017, après ce clic

Commentaires

Expo en 2011
https://m.youtube.com/watch?v=pafBcmN3oc8

Écrit par : L'enfoiré. | 06/09/2015

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Nouvelle biennale d'art naïf

Les artistes sont dans l'ordre:

Flandoli Josefina, Bogaert Agnes, Gudi Anabelle, Scharr Monique, Viktor, Mond Mina, Mariano Luciana, De Paula Cessac, Vilovato Guido, Lisobes Iwona, Becjer Avadia, Placucci Alessandra, Vergne Marcel

Les photos après un clic
https://goo.gl/photos/VZNXKP6T7rDaXKCM6

Écrit par : L'enfoiré | 12/08/2017

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Bonjour,
J'aimerais joindre Agnès Bogaert qui était à l'école primaire avec moi car nous organisons une rencontre des anciens de l'école Hamaïde. Porriez-vous avoir la gentillesse de me transmettre ses coordonnées ou de lui transmettre les miennes :
Je vous en remercie d'avance,
Cordialement,
Anne Van Geertruijden
grubsza@hotmail.com, tel : +32-477-775454

Écrit par : Anne Van Geertruijden | 30/08/2017

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Bonjour, désolée je ne suis pas cette personne, j'ai fait l'école primaire dans le Berry, en France. Cordialement

Écrit par : bogaert | 30/08/2017

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