09/06/2021
Concept & Lifestyle Balthasar au Sablon
"Depuis le 15 mai dernier, un vent nouveau et audacieux souffle du côté du Grand Sablon à Bruxelles. C’est au n°40, dans le magnifique bâtiment historique qui abritait jadis la manufacture de fourrure de la famille Mallien, qu’un lieu unique d’accueil et de rencontres dédié à l’art, à la mode, à la gastronomie et aux voyages est déjà en passe de devenir l’endroit incontournable pour les artistes et les designers", appelé le Balthasar.
C'est ainsi que Balthasar se présente pour faire une expérience multisensorielle, comprenant talents exceptionnels, concepts insolites et destins d’artistes se croisent.
J'y suis allé samedi dernier et j'ai été surpris.
Pas comme acheteur, mais exclusivement comme visiteur artiste d'occasion.
Surpris par tout ce que j'y ai découvert et qui n'avait pas de lien avec le but commercial affiché selon la vidéo qui suit.
Un rez-de-chaussée pour y déguster un café, un thé, savourez un délicieux gâteau ou un verre de champagne avant votre shopping.
Un premier étage en entresol présente tous les animaux de la Terre dans une pièce avant de passer à la partie mode féminine que je réserverais plutôt lors d'une future visite avec mon épouse.
Ensuite, deux étages sont réservés aux expositions d'œuvres modernes toutes de couleurs vives et de "Street art".
La manufacture Mallien était déjà loin dans les souvenirs.
En 2006, le bâtiment a été classé. Son classement s'applique aux parties les plus remarquables, à savoir les façades et toitures, la totalité du rez-de-chaussée avec le mobilier fixe et les cages d'escalier. Il complète les autres maisons traditionnelles du Grand Sablon qui ont subi un rajeunissement leur architecture caractéristique des années '20.
De style Beaux Arts, le Balthasar est l'œuvre des architectes Victor Diricks et Jacques Barbotin. Dans ce même lieu cohabitent les ateliers et les luxueux salons d'essayage et salles de vente. Ce bâtiment témoigne du commerce qui regroupait dans un même bâtiment les ateliers de fabrication et la salle de vente.
Il a abrité la salle de vente du Palais des Beaux-Arts.
Les photos de tout cela à cette adresse
S'il y a un endroit où on a des potentiels d'assumer de boire du champagne, c'est bien dans l'environnement du Grand-Sablon...
Les antiquaires entourent la place. Quand il font une vente d'une pièce authentique ou d'une peinture d'un artiste de renon, doivent avoir quelques bouteilles à bulles pétillantes au frais.
Quelques gâteaux et gâteries sucrées en provenance de la pâtisserie Wittamer et des chocolatiers, qu'elle partage avec d'autres magasins comme ceux de Marcolini ou Godiva, font très bien dans le décor....
Bijouteries, restaurants renommés, brasseries branchées, galeries complètent l'environnement.
Sur les terrasses des cafés, on adore y être vu.
Le Grand-Sablon est peut-être le rassemblement de tout ce qui se veut ou se peut avec quelques euros en poche.
Alors, je me suis dit pourquoi n'ai-je pas encore parlé du Grand-Sablon?
Quelle est l'origine de son nom?
J'ai trouvé la réponse officielle : "Le nom de la place évoque l’ancien marais sablonneux sur laquelle fut aménagée au XIVe siècle une église gothique, « Notre-Dame du Sablon » couramment appelée «église du Sablon» ou encore "Notre-Dame-des-Victoires".
Je pensais m'arrêter sur cette réponse quand j'ai reçu l'annonce du sketch de la semaine de Bernard de Orthogaffe à qui on avait posé la question si on disait sabler ou sabrer le champagne.
Si on suit bien le raisonnement de Bernard, ce nom "Sablon" pourrait bien apporter une autre réponse.
"Le mot "sable" vient donc du latin classique "sabulum" qui arrive en français ancien en "sablon" pour aboutir à "sable".
Par allusion à la matière en fusion déversée dans un moule constitué de sable, cela donnera l'idée de boire d'un trait pour sabler un verre de vin ou de champagne et ainsi célébrer un événement heureux en faisant sauter le goulot d'un coup de sabre. Une confusion est née entre sabler et sabrer qui en devient presque naturelle.
La réponse officielle du nom de la place n'est-elle pas moins belle que celle de Bernard?
Vers le haut de la place se situe le jardin du « Petit Sablon » entouré d’une clôture en fer forgé décorée par 48 statuettes représentant les métiers au Moyen Age. Au centre, au-dessus d’une fontaine mélodieuse, la statue des comtes d’Egmont et de Hornes, tous deux décapités au 16e siècle.
Il en a déjà été question à l'occasion dans la boîte à souvenir de ce journal.
Au XIIIe siècle, le Grand Sablon était une prairie marécageuse et sablonneuse, qui se trouvait à l'extérieur de la première enceinte de Bruxelles. Au XVIe siècle, cette place s'appelait Forum Equorum en latin ou Peerdemerct en néerlandais, (c'est-à-dire Marché aux Chevaux), à cause du marché aux chevaux qui s'y tint de 1320 à 1754. Le nom Sablon est cependant plus ancien. Au XIVe siècle, on l'appelait Zavelpoel (c'est-à-dire bassin du Sablon en néerlandais), à cause du bassin qui en occupait le centre et qui ne disparut qu'en 1615. Après le comblement de ce bassin, on érigea une fontaine à son emplacement en 1661. L'eau qui alimentait, fut amenée par une nouvelle conduite de Obbrussel. Elle fut remplacée en 1754 par la fontaine de Minerve, qui est un don posthume de Thomas Bruce, comte d'Ailesbury, exilé anglais souhaitant témoigner sa reconnaissance à Bruxelles pour son hospitalité.
La place du Grand Sablon fut souvent le théâtre de fêtes et de concours, mais aussi d'événements tragiques. Elle fut le lieu d'une exécution massive le 1er juin 1568, lorsque dix-huit signataires de la pétition du Compromis des Nobles y furent décapités.
Quelques toiles célèbres nous laissent entrevoir ce que furent les grandes heures du Sablon au XVIIe siècle sous les archiducs Albert et Isabelle. Une série consacrée par Denys van Alsloot à l'Ommegang de 1615, ou encore des tableaux d'Antoon Sallaert dont "Les archiducs Albert et Isabelle assistant à la procession des pucelles au Sablon" et "L'infante Isabelle abattant l'oiseau au tir du Grand Serment". Tous deux liés à l'infante, proclamée « reine » du Serment après avoir abattu le papegay au sommet de l'église Notre-Dame du Sablon, pour lequel, elle reçut du magistrat de Bruxelles une somme de 25.000 florins, dont elle consacra le revenu à une rente destinée à six jeunes filles pauvres, qui participent à la procession autour du Sablon constituant le sujet du deuxième tableau. Les Arbalétriers du Sablon commémorent l'événement à leur façon.
Du XIXe au XXe siècle, le Grand Sablon fut le haut lieu d'un sport, dont on a peine à imaginer aujourd'hui la popularité en ces lieux, la balle pelote. Les souverains belges venaient souvent assister aux concours jusque dans les années 1950. Le roi Léopold II, y venait « en voisin de quartier ».
Depuis le XVIIe siècle, le quartier est souvent réservé aux aristocrates.
Au xxe siècle, la place du Grand Sablon fut occupée par une population plus modeste et on trouvait à l'intérieur des îlots des petits ateliers et des entrepôts. À la fin des années 1960, on assista à une nouvelle mutation résidentielle et commerciale : plusieurs antiquaires vinrent s'installer dans le quartier suite aux démolitions dans le quartier du Mont des Arts. Le Sablon redevint peu à peu un quartier tellement couru, qu'il donnera lieu à la création d'un néologisme : la « sablonisation », version locale de la gentrification.
Aujourd'hui, le quartier des antiquaires il est cerné par d'anciennes maisons de maître et offre de tout temps une animation particulièrement intense. Le week-end, une atmosphère fiévreuse s'anime lors du marché des antiquités et du livre, installé à l'ombre de l'église sous les tentes solaires (ou pour protéger de la pluie).
En 2011, à l'occasion de l'Ommegang, des tournois ont été réalisés en remettant la place à l'époque héroïque des chevaliers (photos "Tout touristiquement vôtre)
L'Euro à la terrasse du Grand-Sablon avec une bière, un moules et frites devant soi...
Il est certain que les animations vont redevenir essentielles au Grand-Sablon de Bruxelles.
Pour la visite de Biden, je laisse le soin de décrire la Belgique à la plume acérée de Thomas Gunzig mais ce qui est sûr, c'est que Bruxelles n'est pas un "trou à rats" comme disait son prédécesseur, Trump.
Associer liberté, nature, culture et histoire au champagne, n'est-ce pas le meilleur concept de style de vie.
Allusion
(sources: Le Sablon | Sablon Brussels Sablon (Bruxelles) et définition de Sablon (Bruxelles) et synonymes de Sablon (Bruxelles) (français) (leparisien.fr)
10/6/2021: Libération du 9 juin du cactus
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Commentaires
Merci pour cette belle découverte du Grand Sablon. Magnifique !
Écrit par : Martine Grillon | 12/06/2021
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