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23/02/2012

Toutes griffes dehors

0.jpgUne petite escapade dans le monde du luxe pour remarquer que, là aussi, pour créer le rêve, il faut s'armer de beaucoup de gros moyens financiers.

Bizarre de parler de luxe dans notre époque de crises multiples?
D'en parler, était-ce aller à contre courant de l'ambiance morose actuelle?

Le marché mondial du luxe progresse de 6% par an et des entreprises comme Hermès, Richemont ou LVMH enregistrent de belles performances boursières. 

Si l'industrie du luxe se porte toujours bien et se taille une belle place, elle doit aussi s'adapter.


...

Le "luxe, un peu moins français", lisais-je. Il l'est un peu moins pour tous les pays qui en font commerce. Les affaires et les marchés, dans ce domaine comme dans les autres, doivent sortir leurs griffes. Parler de griffes dans ce cas, c'est aussi parler de son point de départ et de sa niche.

Parler de luxe, c'est parler de produits de haute qualité et de savoir-faire élevés, à marchés très ciblés et de faible diffusion comme certains segments de la mode, maroquinerie, joaillerie, lunetterie, parfum, orfèvrerie, vins et spiritueux...
Vu sous ce dernier angle, on augmente, tout à coup, l'intérêt d'un Français. Le vin à table n'a plus de prix. 0.jpgBien sûr, mais il vous prouvera qu'il ne peut se contenter d'une piquette avec un bon repas. "In vino, carré d'as", un souvenir toujours bien présent. Là, le terroir français se rapproche aussi du tiroir, car le vin n'est-il pas un des seuls biens qui bonifient avec l'âge quand les autres déprécient dans le même temps? 

- Non, L'enfoiré. Le vin est un don de Dieu.

- Oui, mais que tu dégustes, tout de suite, sans plus avoir rien d'autre à te mettre dans la vue, si ce n'est l'étiquette de la bouteille. 

Un Suisse ne s'avisera pas d'acheter une montre à vil prix quand il en a les moyens. Une montre japonaise? Quelle horreur ! Une Breit, une Piageterie, une Vache bien ronde, par contre...

0.jpgNon, le Suisse n'achète pas une montre, il investit.

Le photographe achète un Leica, pas nécessairement pour photographier, mais pour vanter ses qualités.

Les courbes sont rentrantes, bien sûr, mais deux types de commerces fonctionnent toujours: le haut et le bas de gamme.

Le marché de luxe a sa clientèle propre et ne l'a pas perdue.  

Être "riche à la super" a une source qui se produit souvent en mondialisant les fruits de sa production. Certaines personnes dépensent en un jour, ce que le commun des mortels dépense en un mois, voire un an, indépendamment du pays où cela se passe d'ailleurs.

Cela dit, voyons ce que dit Wiki "Le luxe (lat. luxus) est le mode de vie consistant à pratiquer des dépenses somptuaires et superflues, dans le but de s'entourer d'un raffinement fastueux ou par pur goût de l'ostentation, par opposition aux facteurs ne relevant que de la stricte nécessité. Par extension, le luxe désigne également tous les éléments et pratiques permettant de parvenir à ce niveau de vie. Cet aspect d'inutilité est si marquant qu'il est à la base de l'expression péjorative «C'est du luxe!» qui condamne un investissement déraisonnable.".

Inutilité? Cela reste à voir. Le somptueux château de Versailles et son luxe sont toujours visités, que je sache.

Le "Bourgeois gentilhomme" a encore beaucoup d'émules et beaucoup de profiteurs qui tourneront autour de leurs bottes. Remettre cette pièce célèbre au goût du jour n'est pas d'une énorme difficulté. 

"Un produit de luxe représente avant tout un label de qualité. Le luxe favorise la créativité et l'innovation technique : l'acheteur sait par avance qu'il a été produit grâce à un savoir-faire au sommet de "l'état de l'art" d'une profession et est donc prêt à payer la rareté d'un tel produit.".

Voilà qui réhabilite le mot "luxe" dans son contexte.

0.jpgOn ne séduit pas les "Digital Native" (les DN) comme on le ferait avec les Bobos. Le luxe n'est pas initialement leur tasse de thé. Ils se fringuent avec des jeans, se sustentent avec un hamburger au ketchup. Ce sont des "early adapters", en avance d'une guerre et d'une tendance. Ils se rendent aux magasins après avoir été fouiller sur Internet, s'il n'y avait pas meilleur marché derrière un eBay.

Il faut donc investir sur le web, pour attirer ce nouveau regard. Le DN est exposé à trop de messages de la pub. S'il a une certaine sensibilité aux marques qui renvoie à un héritage, la "griffe" doit être en relation directe avec le plaisir immédiat qu'il apporte. Un peu de bling-bling, oui, mais à meilleur marché. Il est méfiant vis-à-vis des discours trop classiques et refuse d'être manipulé. Donc, passer par YouTube en montrant des séquences du types métaphores, des allégories ludiques n'est pas un luxe. Si cela crée le buzz, c'est gagné.

Le potentiel persiste et signe. Le jeune DN est loin d'être sur les genoux avec l'aide des parents ou de grand-parents, mais ce potentiel est obligé d'agrandir son champ d'investigation, de s'organiser.

Le Concordia, le navire géant du "luxe accessible au plus grand nombre", s'échouait récemment. Après cette catastrophe, la fréquentation de ces bateaux géants diminuera-t-elle? Rien n'est moins sûr. Mourir, cela n'est rien, mais vieillir, chantait Brel et il faut que jeunesse se passe au mieux, avant.

Il naviguait sur les mers du globe avec tout le faste préfacé par la publicité. Où commence le luxe pour s'arrêter au grand luxe? Cette notion varie dans le temps et dans l'espace. Il y a cinquante ans, voyager en avion était un luxe. Aujourd'hui, c'est plutôt la transhumance des moutons "mini-prix" que l'on dépucellera à bord de l'avion dès qu'il voudra passer à la vitesse supérieure. Une croisière en mer ne l'est pas plus "riche". Tout se démocratise. A ce niveau, tout bascule et  tous se bousculent derrière cette barrière entre luxe et non-luxe.

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Le rêve est toujours bien plus fort que la mémoire d'un sinistre. Rien n'est apparemment perdu pour le luxe.

Conceptions opposées en fonction de l'endroit où il sévit. Amusant qu'il soit considéré comme un signe extérieure de richesse taxable de ce côté de l'Atlantique, alors qu'aux États-Unis, on en fait l'étalage comme une preuve de réussite.

Tout semble aller bien dans le haut de gamme d'après les chiffres d'affaire de ceux qui en font commerce.

On apprenait que Hermès International avait achevé 2011 sur un chiffre d'affaires de 2,8 Milliards d'Euros, en croissance de 18,3% par rapport à 2010, à taux de changes courants comme constants. En Bourse, la marque pèse 24 milliards et est présente dans 50 pays. Parfums et foulards complètent la panoplie des sacs de luxe.

0.jpgDes sacs en croco peuvent atteindre des prix de 4000 à 6000 euros de base et jusqu'à 40.000 euros pour les plus rares, même servis dans des écrins plutôt que des boîtes, cela fait cher, l'écrin avec un "H" en effigie. Du coup, c'est chez les commissaires priseurs qu'ils arrivent à récolter la somme astronomique de 54.000 euros pour un sac. Oeuvre d'art? 

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Pour une dame, ce mot, cette lettre "H" est magique même si la ratio "prix/performance" est légèrement surfait avec les deux pieds sur terre de l'homme qui l'accompagne. En somme, c'est l'histoire qui prend de la valeur comme pour une œuvre picturale, mais qui n'attend pas la mort du peintre.   

Pourtant, il y a eu une "Saga Hermes", d'après une  enquête récente  de "Coûte que coûte" d'Anne Sophi d'RTL-TVI. Il y a 180 ans naissait une société de fabrication de selles pour chevaux. Elle s'est transformée dans ce que l'on sait mais est restée une entreprise familiale avec des héritiers qui détenaient majoritairement les actions. Les héritiers se serraient les coudes quand leur entreprise était en danger. Depuis un an, ce serait le cas.  Si aujourd'hui, le marché d'Hermès s'est largement diversifié, il en va de même pour les héritiers qui se sont multipliés. En période de crise, ces héritiers plus nombreux ont commencé à penser réaliser leurs bénéfices.  La mise en Bourse de la société l'a fragilisée, l'a déverrouillée au point que les héritiers, après avoir vendu leurs parts, risquaient de perdre leur pouvoir.

L'empire, le Groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnaud, se présente en premier sur les rangs après avoir racheté 17% des parts. Les actions bradées, en 2008, ont permis de réaliser des coups de poker, des coups de maître... Pas vraiment une OPA, mais une attaque ressentie comme "hostile" par les héritiers de Hermès. Attaque, dites "pacifique", qui ne voulait pas effacer la direction existante. Un subterfuge pour verrouiller Hermes est trouvé pour conserver le patrimoine dans la famille par l'intermédiaire d'une autre société aux règles encore plus strictes pour vingt ans. 0.jpg

Se sentir faire partie d'un autre monde ne se fait jamais dans la distance du temps.

Le livre "Les dynasties du luxe" raconte ces épopées. L'histoire de ces créateurs, de la naissance des marques à leurs années de gloire, en passant par leurs drames et leur accès au marché mondial des affaires, semés d'embûches et de guerres sans merci où triomphèrent le paraître et les signes extérieurs de succès et de richesses.

Pas plus de cadeaux dans le monde du luxe que dans un autre monde. C'est manger ou être mangé. Alors autant ajouter un peu plus de poivre dans le plat. Partie remise. Impair et passe.

A toutes les échelles, convaincre que le prix n'a pas d'importance, est une stratégie de base: quand on aime, on ne compte plus.

Bien sûr, les extras du particulier se rappellent au citoyen lambda, que certains jours on se met sur "son 21" et qu'on doit tout oublier pour exister dans la société.

C'est vrai qu'on ne conjugue par le mot "luxe" de la même façon au féminin qu'au masculin.

0.jpgIl s'est réfugié parfois derrière les vitrines des antiquaires. Il a de nouveaux commanditaires qui s'ajoutent dans l'ombre.

Le luxe doit, désormais, se mondialiser, se doit d'avoir des projets d'expansion, garder des centres d'intérêts bien distincts mais aussi garder le respect des identités spécifiques aux pays dans lesquels les produits sont vendus. Le luxe ne se limite plus à un pays et il se base sur une renommée mondiale. Des paramètres dont il faut tenir compte pour ne pas disparaitre avant l'heure.

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On n'échange pas une culture par une autre dans le monde du luxe.

La voiture "Nano", fabriquée en Inde et classée en low-cost, est écrasée par JLR (Jaguar Land Rover). Les voitures de luxe profitent plus que le low-cost.

La filiale JLR de la firme indienne a fait bondir les bénéfices du groupe indien Tata Motor de 40,5% et le CA de 45%, tandis que la Nano a fait baisser la croissance de ses bénéfices de 58%. La Nano ne séduit plus et la planification des ventes ont été revué de 100.000 à 70.000.

Ferrari a fait un pont d'or en 2011.

Le luxe est associé à la rareté, à l'artisanat, aux petites séries, comme le disait cet article du 27 janvier dernier.

Sonia Rykiel dont parlait l'article, est prête à céder 80% de son capital à "Fung Brands Limited", une entreprise, une fondation chinoise comme le chausseur de luxe drômois, Robert Clergerie, l'avait fait en passant sous le même parapluie financier.

0.jpgL'histoire de la Maison Delvaux avait commencé en 1829. En septembre 2011, Fung Brands était devenu son partenaire.

Ce maroquinier de luxe belge était cédé par la famille Schwennicke, propriétaire depuis 1933. Christian Salez restait pourtant aux commandes opérationnelles comme CEO.0.jpg

Les capitaux à investir dans R&D sont énormes dans le domaine du luxe. La famille Fung est fondatrice du groupe Li & Fung dans la distribution et est localisée à Hong Kong.

Pourquoi pas de Chinois à la tête puisque ce sont des capitaux chinois?

Le professeur Mixin Pei donne des quelques raisons: "Le rôle de la Chine dans l'économie mondiale se limite à des fonctions de traitement et d'assemblage à court et moyen terme. Un manque de talent ou à la sortie des universités, le peu de connaissances en anthropologie, en sociologie, en relations internationales, en littérature comparative et en histoire".

Tant qu'investisseurs et créateurs ne se marchent pas sur les pieds, pourquoi pas?

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Christian Lacroix, après avoir créé des merveilles dans la haute couture, a vendu son entreprise à "Falic Fashion Group".

En 2008, c'est la maison de haute couture britannique Hardy Annies, fournisseur de la cour qui faisait faillite et qui a été racheté.

Le chocolatier Marcolini a fait une tentative de rapprochement avec une entreprise chinoise, mais cela a capoté et il est redevenu belge, jusqu'à la prochaine fois.

Rester toutes griffes dehors, c'est, aussi, résister à la copie. La griffe doit rester infalsifiable ou protégée par des brevets pays par pays et pour un temps fixé, sous peine de mourir et tomber dans le domaine publique.

0.jpgPour en revenir à Sonia Rykiel, son but est de garder un nom, une marque et un levier pour doubler le chiffre d'affaire qui s'élevait en 2011 à 90 millions d'euros,  trop court pour répondre aux potentiels disponibles. Des investissements entre 10 et 30 millions d'euros à la base sont prévus.

Le but avoué général est de développer de nouveaux marchés, là, où il y a des chances de trouver de nouveaux acheteurs quand la crise a réduit leur nombre localement. Se limiter au seul marché local devient une erreur stratégique. Cela ne veut pas dire qu'il faille se faire envahir et remplacer les gestionnaires locaux. Ces derniers connaissent les habitudes, la culture de départ.0.jpg

Partenaires industriels à long terme plutôt que des investisseurs en "private equity". Des investisseurs avec des projets industriels qui feront vivre ou revivre les rêves.

Une autre preuve que le luxe n'est pas au rancard et surtout pas avec deux nouveaux milliards de consommateurs potentiels qui viennent s'ajouter aux précédents. L'industrie du luxe ne connaît pas vraiment la crise avec ses 1.200 milliards d'euros, mais ce sont les pays émergents qui montent parmi les consommateurs.

La Chine ne s'intéresse plus uniquement au bas de gamme mais s'infiltre dans les marchés du luxe par ses investissements. 

Le numéro "un" italien des yachts, Ferretti est passé sous pavillon chinois, SHIG (Shandong Heavy Industry Group) Weichaï avec un bon prix et un chèque de 374 millions d'euros.

0.jpgLe monde est devenu un village et pas uniquement à partir de l'occident. Le tourisme de luxe s'est mondialisé, matérialisé par des chaînes d'hôtel.

Les restaurants étoilés, haut de gamme, comme "Comme chez soi" obligent de réserver une table des mois à l'avance.

La chaîne "Hard Rock Café" dirigée par des fonds séminoles vont s'installer sur la Grande Place de Bruxelles et entrer en compétition avec le Cygne.0.jpg

"Très chère originalité" par le design, l'imagination, le style sont des sources d'inspiration qui ne font pas nécessairement dans le luxe immédiatement, mais qui s'alignent dans l'éventualité.  Tout est question de temps, de confiance à la découverte de génies.

Actuellement, si l'Occident détient plus de la moitié des parts du marché du luxe, ce sont les pays émergents qui, à près de 75% des achats, contribuent le plus à la croissance du secteur (la Chine avec 56% de la croissance totale).

A côté des géants LVMH, Richemont, PPR et Swatch, Prada, Burberry, Rolex avec la famille Wilsdorf, Chanel se disputent le marché. 

Était-ce tellement étrange de parler du luxe au lendemain du Mardi gras, de Carnavals? On fait bombance dans cette période courte et on oublie tout, même le prix des choses.

La Belgique est une terre de carnavals, qui ne passeraient pas subitement, au pluriel, à "carne-à-veaux". Pour se payer cette fête, pour échanger entre riches et pauvres derrière des masques, on épargne toute l'année comme partout même si on a le luxe qu'on peut et pas toujours qu'on veut.

La moralité de l'histoire pour les vendeurs et les acheteurs du luxe pourrait être de:0.jpg

  • Convertir le tallent du secteur du luxe avec ses entreprises  en succès par l'originalité.

  • Mondialiser.

  • Fuir la Bourse

  • Garder les coups de cœur et rejeter les coups de sang.

  • Ne pas casser les rêves, les flashes de l'envie...

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Et, comme on parlait des hôtels, gardez-y, au moins, le luxe de l'humour comme le montre cette vidéo...

Cela ne va pas plaire à tout le monde. L’Humour est aussi un luxe. Pas pour tout le monde, mais, s'ils veulent qu’on visite les luxes un à un comme on visite une belle boîte sans rien dedans de mémorable, c'est perdu d'avance.

Si, maintenant, des photos "luxueuses" et pas chères vous intéressent, il suffira de cliquer....

Mais comme le disait, avec humour, un vieux film "C'est dur pour tout le monde".


 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • « Le luxe de demain sera la lenteur dans le silence. », Anonyme

  • « Le rêve, c'est le luxe de la pensée. », Jules Renard

« Mon plus grand luxe est de n’avoir à me justifier auprès de personne. », Karl Lagerfeld

...

 

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27/9/2012: Lacoste et le crocodile Entre le père Michel Lacoste et Sophie Lacoste-Dournel revendiquent les rênes de l'entreprise. La famille en détient 65%. Maus avec la filiale Devailoy est l'arbitre. Jusqu'à nouvel ordre, c'est la fille qui gagne la place. En 2013, ce sera les 80 ans de crocodiles. 

 

 

2 mars 2016: Maroquinerie Delvaux reçoit un prêt de 4 millions d'euros pour relancer son expansion. Exit du Vietnam pour la productionpodcast

14/12/2020L'invention du luxe à la française

Si la France symbolise le luxe sur le marché international, elle le doit à Louis XIV et son ministre Colbert. Un passionnant retour sur plus d'un siècle d'innovation scientifique et technique, mais aussi d’espionnage industriel.

À la veille de la Révolution française, toute l'Europe accourt dans la capitale du luxe pour s’approvisionner en draps fins, porcelaines de Sèvres, miroirs de Saint-Gobain, soieries lyonnaises, dentelles d’Alençon et autres témoignages éclatants d'un savoir-faire admiré dans toutes les cours du continent. Plus de deux siècles plus tard, la France reste un symbole international du luxe, entre haute couture, cosmétiques et grands vins, mais on a oublié qu’elle le doit à l’ambition de Louis XIV et à la vision de son ministre Colbert, qui ont créé de toutes pièces un appareil industriel sophistiqué pour se lancer à la conquête des marchés. Car en 1665, le royaume est exsangue. Le budget militaire assèche des finances déjà mises à mal par une sévère crise économique. Alors qu'il devient indispensable de créer des emplois, la France importe deux fois plus qu’elle n’exporte. De la Chine à Venise en passant par les Pays-Bas, chaque contrée garde précieusement le secret de sa spécialité. Face à ces difficultés, le Roi-Soleil innove résolument, en choisissant de développer des industries d’exception. Fer de lance de la politique mercantiliste du gouvernement, le luxe se développe à travers les manufactures royales grâce à l’innovation technique et scientifique et à de nouvelles formes de savoir-faire et de travail. Mais son essor repose aussi sur des méthodes moins avouables : espionnage industriel, débauchage systématique et, au besoin, rapt pur et simple.

Basses œuvres et haut de gamme
0.jpgCe choix du haut de gamme, fût-ce au prix de quelques basses œuvres, va s’avérer doublement payant, en renflouant les caisses de l’État et contribuant au rayonnement du souverain et de son royaume. Entre excellence industrielle, évolution économique, légende dorée et nouvelles sociabilités, Versailles impose le luxe français en Europe pour plusieurs siècles. À la fin du XVIIIe siècle, le goût du faste, apanage de la noblesse, laissera place à un nouvel art de vivre "à la française" dont s’empare une bourgeoisie en plein essor, tandis que ses produits phares s’exportent désormais dans le monde entier. De l’origine des glaces de la fameuse galerie du château de Versailles, conquises de haute lutte par Colbert en Italie, à la longue quête de la perfection en matière de fabrication textile, Stéphane Bégoin retrace, dans un récit fourmillant de détails et d’anecdotes, la palpitante genèse de l'industrie du luxe. Rythmé par des gros plans sur de précieux objets d’époque et des scènes de reconstitution éloquentes, son film entrelace les analyses et témoignages d’une multitude d’intervenants (archivistes, historiens, plasticiens...) avec de riches archives, notamment iconographiques.

01/7/2021: La maison Delvaux a été rachetée par Richmond

24/11/2021: Sortie du film "House of Gucci"
podcast


 

Commentaires

Coïncidence: Question à la Une de ce 22 février ( http://www.rtbf.be/tv/emission/detail_questions-a-la-une?id=25 ) a ces trois sujets au programme:

- Que deviennent les millionnaires du Lotto ? Le Lotto, créateurs de chance ou de malchance? ( http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2005/11/13/jouons-ensemble.html )
Plus de deux millions de Belges jouent au Lotto toutes les semaines. Qu'advient-il des chanceux qui décrochent le jackpot? Si tous reconnaissent les avantages d'un confort matériel, beaucoup rencontrent de gros problèmes dans leurs rapports sociaux et dans leur gestion de cette fortune.

- Qui sont les travailleurs pauvres en Belgique?
En Belgique, 200 000 personnes qui travaillent ont un revenu qui ne dépasse pas le seuil de pauvreté. Avec leurs familles, cela représente un demi-million de personnes. La plupart du temps à visage découvert, ces "pauvres" témoignent de leur quotidien, où il leur faut souvent choisir les priorités. Pour beaucoup d'autres aussi, la précarité guette.

- Le luxe ne connait pas la crise: Réédition d'un émission du 2/9/2009, mais une situation qui n'a pas changé depuis.

Écrit par : L'enfoiré | 23/02/2012

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Le luxe est un rêve inaccessible. Et lorsque ce rêve devient réalité, le luxe devient obsession. L'inaccessibilité du luxe ne prive en rien celui ou celle qui ne l'ont guère effleuré. Mais pour quiconque ne s'en prive point, ces porphyrogénètes, le luxe n'est plus qu'un cauchemar. Leur hantise est de connaître la pauvreté. Et la possession matérielle de la richesse est une voie en sens unique: vers le plus bas dénominateur commun. Gagner plus. Pour perdre plus. Celui ou celle qui ne possède rien ne peut perdre que ses illusions, ses espoirs, ses rêves, ses souvenirs. Gérer l'intangible. Alors que le riche gère le tangible. Et ce qui se calcule matériellement est le nombre de pavés foulés par des promenades obsédantes entre gouffre psychologique et névroses. Je ne suis ni riche ni pauvre. La seule pauvreté qui me hante est le dénuement de la vieillesse. Et à ce dénuement même les riches n'y échappent pas. Lorsque la raison nous quitte, lorsque la maladie nous guette, nous nous retrouvons nus les uns devant les autres, sans autre distinction que la tristesse dans nos yeux. La tristesse de vieillir et de nous rapprocher de la mort. Baudelaire disait :

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Écrit par : Pierre R. Chantelois | 24/02/2012

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Le sujet était un challenge pour moi. Je ne prendrai pas parti. Aucune envie.
Le résumé en serait peut-être "S'il y a de la demande, il y aura toujours de l'offre".
Et cette offre créera des compétiteurs et des investisseurs comme le veut tous les marchés qui s'est fixé un objectif dans le haut de l'échelle en oubliant le bas.
Le luxe, c'est de faire ce qu'on a envie de faire dans la vie et de pouvoir le réaliser.
On peut l'avoir dans la tête, dans le ventre ou dans la seule apparence qui devient dans ce dernier cas, un mirage aux alouettes.
Quand la vieillesse arrive, il ne reste que cette option à se souvenir
http://www.dailymotion.com/video/x3mq8p_maurane-les-uns-contre-les-autres_music
ou faire le solde de ses anges et démons
http://www.dailymotion.com/coksinelle#video=x3x35s

Écrit par : L'enfoiré | 24/02/2012

L'artiste chinois Zhong Daqian (1899-1983) a détrôné Picasso aux enchères de 2011.
Picasso est passé à la 4ème place avec un autre chinois Qu Baishi et Andy Warhol
Le montant cumulé atteint les 554,3 millions d'euros.

Écrit par : L'enfoiré | 24/02/2012

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-luxe, un peu moins français"
Logique de bankster oblige, le luxe Français a perdu une partie de son âme en délocalisant partie de la production.
Fin du 100% made in France, la concurrence se frotte les mains de n'avoir plus d'effort à faire pour rattraper le luxe Français, il suffit juste d'attendre qu'il "tombe" à leur niveau.
Les dogmes de l'hypercapitalisme ont refilé le cancer à l'industrie du luxe Français, la médiocrité est annoncée et les concurrents se frottent les mains.
Heureusement qu'il reste de fidèles employés dans ces entreprises, si on écoutait le conseil d'administration ce serait un suicide !
Le luxe est le seul secteur commercial où on se permet encore de raisonner sur le long et moyen terme.
(partout ailleurs le retour sur investissement doit se faire dans les 3 mois technique bankster généralisée)

- Certaines personnes dépensent en un jour, ce que le commun des mortels dépense en un mois, voire un an, indépendamment du pays où cela se passe d'ailleurs."
Hier François Hollande parlait d'écarts de salaires entre le haut et le bas de l'ordre de 100 ou 200 fois le SMIG, il est très loin de la réalité pouvant multiplier ses chiffres par 10 !
En un jour, dépenser 200 000€, ce n'est pas cher quand on gagne entre 1 et 3.5 millions d'euros de salaire par mois (sans compter les dividendes, la participation et autres parachutes dorés)
Même un "enfoiré" est dépassé par ces chiffres indécents....
(Dans un même pays certains gagnent plus en un mois que d'autres dans toute une vie. Leur meilleure compétence est d'avoir lu Machiavel et Antisthéne, régression de la société. "Toutes les civilisations ne se valent pas" disait Guéant sinistre de l'intérieur Français, signe des temps marche arrière toute !
Allant à cette vitesse demain matin, on fera le procès de la démocratie, nouveau dogme "régresser c'est bien". Après demain on réhabilite l'esclavage et le droit divin.
La Grande Loge Nationale Française est en pleine guerre interne, ce n'est pas du tout étranger à la situation mais au contraire symptomatique de la guerre contre la démocratie hélas ! )

-Un produit de luxe représente avant tout un label de qualité. Le luxe favorise la créativité et l'innovation technique : l'acheteur sait par avance qu'il a été produit grâce à un savoir-faire au sommet de "l'état de l'art" d'une profession et est donc prêt à payer la rareté d'un tel produit."."
Faux, le luxe c'est la futilité.
Sommes-nous tombés si bas pour que la qualité devienne un luxe ? OUI !
La qualité est un objectif et un devoir, désormais ce minima est devenu LUXE c'est lourd de signification sur la consommation de masse qui est devenue une escroquerie de masse. (Aucun prix n'a baissé quand au détriment de la qualité, on a commencé à bourrer les animaux d'élevage d'antibiotiques ou d'hormones... En revanche c'est devenu un luxe de manger de la viande sans antibiotiques ni hormones. )

-Le Concordia"
Un bel exemple du faux luxe pour vrais pauvres ou faux riches.
Le vrai luxe en la matière : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paloma_(bateau)

Le véritable luxe n'est pas compatible avec les mouvements de mode, c'est çà cela qu'on le reconnait.
Un tableau de maître est un objet de luxe qui le reste malgré les années, un I.Phone 4S est un objet de luxe momentané.
Là où les anciennes références ne sont pas détrônées par les nouvelles, c'est également un signe de luxe. (le faux luxe c'est l'inverse, la dernière référence déprécie la précédente)

Le luxe a également ses gourous, pas sûr que leurs délires ne se démodent pas avec le temps mais le véritable luxe c'est le gourou. (Lagerfeld)
Le véritable luxe se passe de gourou, il s'impose au delà de son créateur.
Le vrai luxe s'impose par l'objet, le faux luxe a besoin d'un gourou pour avoir le certificat "luxe" .
Pour certains le luxe c'est avoir l'étiquette "Chanel", le vrai luxe c'est au contraire de sur mesure sans aucune étiquette .
La "griffe" et le luxe de masse ne sont pas du luxe, c'est ce qui est donné en pâture aux pauvres pour leur donner l'illusion de pouvoir y accéder à condition de se transformer en homme sandwich.
Le vrai luxe ne transforme pas ses clients en hommes sandwich aux logos et étiquettes reconnaissables à 100 mètres, il est au contraire extrêmement discret .

Donc je fais une nette distinction entre "luxe de consommation courante" griffé que les pauvres achètent pour se donner l’impression d'accéder à un cercle de privilégiés / et / luxe réel non griffé.
L'illusion de luxe et le vrai luxe c'est tellement différent. L'illusion a besoin d'une étiquette bien visible, là où le vrai luxe se suffit à lui même .

Écrit par : Sun Tsu | 28/02/2012

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Le luxe est souvent une affaire de femmes surtout dans le vestimentaire.
L'homme n'y attache pas vraiment d'importance jusqu'au moment où il rencontre sa moitié.
J'espère que tu as vu la vidéo qui est à la fin.
Là tu entres vraiment dans ce qui a risqué de m'arriver.
L'idée de luxe commence souvent très bas, chez les nouveaux riches.
Puis, il y a les musées qui donnent des idées.
On se met à penser au Louis XV, XVI et au passé.
Je vais une fois par an dans une expo des antiquaires (ticket d'entrée gratuit).
Là, si tu achètes, tu n'en sort pas à moins de 50.000 euros.
Qu'il ne soit pas utile, je ne suis pas d'accord.
Le luxe est aussi un patrimoine.
Pourquoi crois-tu que les Chinois investissent en Europe?
Ils savent très bien où se trouvent les spécialités et spécificités des pays européens.
Ils ne le trouveront pas chez les Américains qui n'ont aucune histoire.
L'histoire vaut son pesant d'or comme l'originalité que je mentionnais.
Les hommes meurent, les objets continuent leur vie au travers des générations.
Ce n'est pas une mode, le luxe traverse le temps avec son époque.
Il se reconnait par le touché, par la courbe d'un galbe d'un bois précieux.
Habiter une maison d'un siècle efface allègrement le luxe d'un appartement moderne.
Nous avons beaucoup de maison du début du 20ème en Art Nouveau.
Le problème c'est que cela coute très cher pour l'entretenir.
Comme je le disais l'habit de fait pas le moine.
Mais le moine ne peut se permettre tous les habits.
Puis, il faut bien que certains profitent et utilisent quelques conneries des autres.

Écrit par : L'enfoiré | 28/02/2012

Olivier Strelli proche du dépôt de bilan

Olivier Israël, le fils fondateur de la marque de prêt-à-porter, qui avait repris la société alors en pleine difficulté, n'a pas réussi son pari de redresser la situation.
La société Nissim SA, qui possédait la licence d'exploitation de la marque Strelli, a introduit une requête devant le tribunal de commerce de Bruxelles pour suspendre la réorganisation judiciaire qui courait jusqu'au 24 juillet 2012, rapportent L'Echo et De Tijd. L'étape suivante devrait être le dépôt de bilan.
« Nous avons réussi à payer le personnel et les charges sociales, nous nous sommes battus jusqu'au bout pour sauver les baux », a plaidé Jeanine Windey, l'avocate de Nissim.
Au final, malgré l'intérêt de différentes parties, une seule offre de reprise aura été faite par une société française. Celle-ci portait sur 4 des 22 magasins et 8 des 50 employés.
Le premier chiffre avancé par les Français était de 100.000 euros, une offre doublée par la suite, mais bien en deçà de l'estimation la plus basse faite pour ces quatre boutiques, soit 525.000 euros, précise Olivier Israël.
« Je ne veux pas brader la société », a déclaré Olivier Israël, précisant au passage qu'il préférait encore qu'un curateur soit nommé pour liquider les actifs.

Source : http://www.lesoir.be/lifestyle/air_du_temps/2012-06-07/olivier-strelli-proche-du-depot-de-bilan-920173.php

Réflexion et question: est-ce que le prêt-à-porter a encore un avenir? Manque de luxe? Manque de personnalité? Problème de qualité, de design? Lacune en partenariat? Gamme trop limitée?

Écrit par : L'enfoiré | 07/06/2012

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"Affaires de grandes familles"

Au cours de la révolution industrielle, l'agglomération de Roubaix-Tourcoing devient l'un des premiers centres textiles du monde. Le patronat prospère et contrôle l'essentiel des pouvoirs économique et politique de la région. À travers les alliances de sang et d'affaires, ces industriels fondent des familles nombreuses : Dufour, Motte, Mulliez... Avec la crise du textile, les empires familiaux s'effondrent. La famille Mulliez réussit sa reconversion en créant en 1961 la chaîne de magasins Auchan. Petit-fils d'une de ces grandes familles du Nord, le réalisateur va à la rencontre de trois générations de descendants pour questionner cet héritage.

http://videos.arte.tv/fr/videos/affaires-de-grandes-familles--7049934.html

Dans la famille Empain, il y a eu le premier degré qui fait la fortune.
La génération suivante l'a fortifié
Et une génération qui la dilapide.

Si Bernard Arnault a le luxe, un autre français, Arnaud Lagardère a la volupté en la personne d'une Liégeoise, Jade, qui était chargée de donné un joli bébé au milliardaire.

La belle, le milliardaire et la discrète.
Une réédition de juillet de 2011 de Lagardère qui roucoule devant les caméras en style kitch, mais comme il le dit "Il emmerde les gens". Une sorte de meurtre de l'industrie française.

http://www.moustique.be/television/182797/tout-ca-ne-nous-rendra-pas-le-congo-les-7-peches-capitaux

Écrit par : L'enfoiré | 16/11/2012

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Voici les 10 marques de luxe ayant le plus de valeur dans le monde

Le marché mondial du luxe est le seul à avoir subi une perte de valeur de ses marques. C’est ce qui ressort du rapport annuel Millward Brown’s BrandZ, qui dresse chaque année le palmarès des 100 marques ayant le plus de valeur.
En 2014, les marques de luxe ont particulièrement souffert de la campagne anti-corruption des autorités chinoises et des crises économiques au Brésil et en Russie. En revanche, les affaires ont été plus florissantes dans des pays tels que la Turquie, le Mexique et le Nigeria, par exemple.
Au total, Vuitton et compagnie ont dû subir une perte de 6%, équivalente à 7 milliards de dollars.
Dans l'ordre: Vuiton, Hermès, Gucci, Chanel, Rollex, Cartier, Prada, Buberry, Kors, Tiffany...

Source: http://www.express.be/money/?action=view&cat=wealthrepublic&item=voici-les-10-marques-de-luxe-ayant-le-plus-de-valeur-dans-le-monde&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 11/06/2015

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L'invention du luxe à la française

Si la France symbolise le luxe sur le marché international, elle le doit à Louis XIV et son ministre Colbert. Un passionnant retour sur plus d'un siècle d'innovation scientifique et technique, mais aussi d’espionnage industriel.
À la veille de la Révolution française, toute l'Europe accourt dans la capitale du luxe pour s’approvisionner en draps fins, porcelaines de Sèvres, miroirs de Saint-Gobain, soieries lyonnaises, dentelles d’Alençon et autres témoignages éclatants d'un savoir-faire admiré dans toutes les cours du continent. Plus de deux siècles plus tard, la France reste un symbole international du luxe, entre haute couture, cosmétiques et grands vins, mais on a oublié qu’elle le doit à l’ambition de Louis XIV et à la vision de son ministre Colbert, qui ont créé de toutes pièces un appareil industriel sophistiqué pour se lancer à la conquête des marchés. Car en 1665, le royaume est exsangue. Le budget militaire assèche des finances déjà mises à mal par une sévère crise économique. Alors qu'il devient indispensable de créer des emplois, la France importe deux fois plus qu’elle n’exporte. De la Chine à Venise en passant par les Pays-Bas, chaque contrée garde précieusement le secret de sa spécialité. Face à ces difficultés, le Roi-Soleil innove résolument, en choisissant de développer des industries d’exception. Fer de lance de la politique mercantiliste du gouvernement, le luxe se développe à travers les manufactures royales grâce à l’innovation technique et scientifique et à de nouvelles formes de savoir-faire et de travail. Mais son essor repose aussi sur des méthodes moins avouables : espionnage industriel, débauchage systématique et, au besoin, rapt pur et simple.

Basses œuvres et haut de gamme
Ce choix du haut de gamme, fût-ce au prix de quelques basses œuvres, va s’avérer doublement payant, en renflouant les caisses de l’État et contribuant au rayonnement du souverain et de son royaume. Entre excellence industrielle, évolution économique, légende dorée et nouvelles sociabilités, Versailles impose le luxe français en Europe pour plusieurs siècles. À la fin du XVIIIe siècle, le goût du faste, apanage de la noblesse, laissera place à un nouvel art de vivre "à la française" dont s’empare une bourgeoisie en plein essor, tandis que ses produits phares s’exportent désormais dans le monde entier. De l’origine des glaces de la fameuse galerie du château de Versailles, conquises de haute lutte par Colbert en Italie, à la longue quête de la perfection en matière de fabrication textile, Stéphane Bégoin retrace, dans un récit fourmillant de détails et d’anecdotes, la palpitante genèse de l'industrie du luxe. Rythmé par des gros plans sur de précieux objets d’époque et des scènes de reconstitution éloquentes, son film entrelace les analyses et témoignages d’une multitude d’intervenants (archivistes, historiens, plasticiens...) avec de riches archives, notamment iconographiques.

https://www.arte.tv/fr/videos/084674-000-A/l-invention-du-luxe-a-la-francaise/

Écrit par : Allusion | 15/12/2020

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Hermès poursuit sa croissance «exceptionnelle»

Hermès a maintenu sa croissance «exceptionnelle» au troisième trimestre en réalisant 2,367 milliards d'euros de ventes, soit une hausse de 40% par rapport à 2019 avant la pandémie, grâce à une forte progression sur «toutes les zones géographiques», a annoncé le groupe de luxe jeudi.
Sur la période de juillet à septembre, l'activité a bénéficié du «redressement des ventes en Europe», d'une «accélération en Amérique» alors que l'Asie a conservé «une belle dynamique». Le chiffre d'affaires dépasse les consensus établis par les analystes interrogés par Bloomberg et Factset, qui tablaient respectivement sur 2,199 milliards d'euros et 2,209 milliards.
Sur neuf mois, le chiffre d'affaires grimpe à 6,602 milliards d'euros, en progression de 35% sur deux ans. «Dans un monde qui demeure instable, l'équilibre entre nos seize métiers et entre nos implantations dans le monde nous permet d'avancer avec optimisme et prudence, tout en continuant à créer des objets de qualité, beaux et durables», déclare Axel Dumas, gérant de Hermès, cité dans le communiqué.
Au troisième trimestre, l'Asie (hors Japon) réalise une progression de 67% sur deux ans. En Asie du Nord (Chine continentale, Hong Kong, Macao et Taïwan), le groupe a eu des «petits à-coups liés à des mesures sanitaires» mais «globalement (les) magasins ont bien fonctionné», a expliqué le directeur financier Éric du Halgouët lors d'une conférence téléphonique. En Asie du Sud, «où là aussi on a eu des contraintes de fermeture de magasins, comme en Thaïlande et en Australie», le retard a été rattrapé, «donc globalement sur le troisième trimestre l'Asie réalise une très belle performance», a-t-il dit. L'Amérique progresse fortement à +40% sur deux ans. L'Europe (+23%) et la France (+13%) se redressent au troisième trimestre grâce à la clientèle locale, la croissance des ventes en ligne mais aussi la reprise du tourisme.
Par activité, sur neuf mois, tous les métiers enregistrent une croissance à deux chiffres par rapport à 2019 : Vêtements et accessoires (+43% sur deux ans), Horlogerie (+77%), Bijouterie et produits de la maison (+98%). Les ventes de la maroquinerie-sellerie, cœur de métier de Hermès, ont progressé de 27% depuis 2019. «En dépit d'une base de comparaison élevée au 4e trimestre, le groupe aborde la fin de l'année avec confiance», selon le communiqué, et à «moyen terme, malgré les incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde», Hermès «confirme un objectif de progression du chiffre d'affaires à taux constants ambitieux».

https://www.lefigaro.fr/societes/hermes-poursuit-sa-croissance-exceptionnelle-20211021?origine=VNE19001&utm_source=WM&utm_medium=email&utm_campaign=premium_edito_envoi-recrutement-welcoming_2021_article&utm_content=article_maquetteAga_source=VNE19001_edito-email-WM

Écrit par : Allusion | 21/10/2021

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Sortie du film "House of Gucci"

Patricia Reggiani commandite l'assassinat de Mauricio Gucci, l'héritier.
Le livre de Sara Gay Forden "Hause of Gucci.
1921, Florence. Guccio Gucci ouvre son premier magasin et fonde un véritable empire familial. Trente ans plus tard, ses trois fils, Aldo, Vasco et Rodolpho, poursuivent son oeuvre en imposant mondialement la marque tant sur le plan artistique que sur le plan commercial. La troisième génération donne à cette réussite exemplaire des allures de véritable roman. Les Gucci et leur famille vivent dans l’opulence, multiplient aventures sentimentales, fêtes et défis sportifs. Tous les ingrédients du mythe sont là, y compris la fin tragique du dernier héritier, Maurizio, assassiné sur ordre de son ex-femme.
Aujourd’hui, Gucci est une société cotée en Bourse et dirigée par le Français François-Henri Pinault, P-DG du groupe Kering. Le rêve des origines s’éloigne, mais l’aura de l’aventure perdure. Cent ans plus tard, la maison de l’élégance à l’italienne ne cesse de rayonner et demeure l’incarnation de la dolce vita.


http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/00/1283965525.mp3

https://www.youtube.com/watch?v=3z4YjEJ1puw

Écrit par : Allusion | 24/11/2021

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