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21/07/2005

Télé chérie

Que nous le voulions ou non, la TV fait partie des passe temps favoris de beaucoup d'entre nous.
Dire le contraire réveillerait l’ermite qui est en nous.

Elle est là pour occulter pendant l’espace de quelques heures les vicissitudes, les désagréments de la vie de tous les jours.
Nous divertir et nous informer, sont les rôles qu’elle s’est assignés.
Elle y parvient vaille que vaille avec les moyens dont elle dispose.
Le téléspectateur, lui, souvent passif et prêt à gober n'importe quoi, se retrouve devant sa petite lucarne espérant passer sa soirée agréablement. En dix ans, la consommation télé a augmenté de plus de 20% et cela malgré la concurrence des technologies nouvelles. L'augmentation de l'offre et le confort des écrans plats y sont peut-être pour quelque chose. L'Américain passe, lui, cinq heures par jour devant la télé.


Les tendances du marché de l'audiovisuel et du loisir à domicile sont de plus en plus orientées et entrainées par les nouvelles technologies dont le matériel se vend avec des baisses de prix à rythme soutenu.
A l'offre existante, l'ADSL vient de s'intégrer et d'ajouter de nouveaux canaux, chaînes et programmes. Les émetteurs eux-mêmes se modernisent et passent aux transmissions numériques terrestres.
Les nouveaux supports médias, internet prennent une part importante dans la vie de tous les jours des téléspectateurs. Les chaînes gratuites et publiques financées par la dotation publique et par la publicité face aux chaines privées payantes et une multitude d'offres ont du s'adapter. L'interactivité est un nouveau moyen de récolter plus de recettes. Les chaînes de télévision incitent leurs auditeurs d'une manière participative avec une connotation 'sympathique' à l'appel et à s'impliquer à fond, d'abord, par l'usage basique du téléphone pour questionner, participer à un sondage ou donner leurs opinions, ensuite, par les SMS surtaxés et qui produisent des recettes supplémentaires importantes.
L'évolution va vers le payant et elle pousse à remplacer une technique par une autre.
La publicité est un marché à risque très évolutif car dépendant de la conjoncture économique et les programmes doivent accrocher le téléspectateur à son écran par un rapport d'affinité sous peine de disparition.
Un JT de la télévision française tel que TF1 jouit d’un budget moyen au minimum dix fois supérieur à celui de la RTBF. Le défi pour cette dernière doit trouver une solution dans l'originalité et l'inventivité des programmes qui doivent faire la différence. Une production à petit budget de cette même RTBF ne peut évidemment pas tenir la distance avec les 'Racines et les Ailes' de FR3.

En cette période de vacance, beaucoup de redifusions de films et de séries.
Ca sent le réchauffé, mais le passé nous a parfois réservé de bonnes choses. Voir ou revoir certains bons films n'a pas nécessairement l'heur de me déplaire.
De toute manière, il faudra faire 'avec' (comme on dit près de chez moi).

Les chaînes publiques sont forcées par contrat de programmer des émissions culturelles qui élèvent le niveau de la base des programmes. Les productions locales restent malgré tout marginal car beaucoup trop cher à réaliser.
Les pièces de théâtre ont disparu des écrans et ce genre de culture a été mis en veilleuse au devant de l'arrivée massive d’outre atlantique. Je ne peux que le constater et parfois le regretter. Le théâtre était programmé auparavant dans des plages horaires de grande écoute.
Les goûts changent et elles ne peuvent plus entrer en compétition avec le pep et le suspens des thrillers américains à grands spectacles et aux cascades rocambolesques.
Les salles de théâtre, il faudra se résoudre à les fréquenter à nouveau et à sortir du petit confort de notre fauteuil pour avoir la chance de continuer à voir nos pièces préférées.

Il y a quelques années, il a été fait grand cas de la bataille de l’audiovisuel. On y refusait l’intégration de nos productions avec la compétition américaine. L’exception culturelle contre la libéralisation complète voulue par nos amis américains dans un dernier soubresaut a été revendiquée pour ne pas sombrer dans l’océan de leurs productions, mais cette dérogation a définitivement baissé pavillon dans la pratique.

La culture est devenue le parent pauvre de nos productions et ce n’est pas le semblant éducatif du jeu « Qui veut gagner des millions » qui pourrait me contredire.

L’audimat est derrière tout cela en instrument de rappel à l’ordre. La publicité est seule maître des programmes par son pouvoir magique du « money » »money ».

Quand les budgets de production sont rognés que reste-t-il ?
• Les films américains, les thrillers avec cascades et effets spéciaux accrocheurs de préférence.
• Le sport : football, tennis, ping-pong, rugby…
• Les jeux, plus débiles les uns que les autres

Acheter les droits de diffusion, louer films, les séries et la présence lors de grandes compétitions sportives qui attirent les foules, voilà, la solution de sécurité la moins chère qui s’offre à nos télévisions. Celles-ci ont du souvent abdiquer devant les déferlantes télévisuelles américaines.
L’objectif de délassement et de l’information est peut-être atteint pour certains.
Celui de l’éducation, je le laisse à l’appréciation personnelle de chacun selon sa sensibilité.
Les thrillers et les enquêtes policières ont la cote et apportent de bons moments d’angoisse, de réflexions et l’adrénaline stimulante. La violence très souvent présente n'émeut plus le téléspectateur.

Mais, c’est à chacun qui tient sa zappette en main à choisir de pousser sur le bouton qui apportera le plus de plaisir possible.

Enfin, une liberté qui nous est restée, profitons-en…

Bonne soirée

L'enfoiré de service,

Réactions :
Don Quichote (alias Etienne) : Les choix économiques et politiques ne sont pas le résultat de mise en application de science exacte telles que les mathématiques et la physique. Il s'agit tout d'abord de choix idéologique. La télévision appartient également au domaine de l'idéologie au même titre que l'économie et la politique.
Sachant cela, on peut envisager de mieux comprendre les tenants et aboutissants de ce support médiatique.
Son but ultime n'est pas seulement de "divertir" ou de nous informer. Qu'elle soit sous l'emprise d'un pouvoir politique (dictature; régime de parti unique; ..) ou sous le contrôle de pouvoir financier et économique, son idéologie est identique. Il s'agit de modeler les esprits du plus grand nombre (la masse silencieuse). Faire en sorte que le plus grand nombre reconnaisse, accepte et consomme, ce qui est "correcte", "bon", "démocratique" ou non, "progressiste", en d'autres termes les valeurs inhérentes à cette idéologie.
Faire en sorte que le consommateur d'images soit docile, qu'il reconnaisse sans hésitations qui est le "méchant", le "fourbe", le "non démocrate", le "terroriste", "l'agresseur", qui est celui qui ne respecte pas les "droits de l'homme" et bien évidemment qu'elle est le meilleur produit et surtout celui qui aujourd'hui est indispensable et donc permettant d'étoffer la panoplie du parfait consommateur.
En conclusion, le but ultime est d' aliéner le plus grand nombre à une idéologie. Tous les "produits et propagandes" qui répondent aux critères de cette idéologie sont acceptés sur l'étale du marchand (donc sur nos écrans de télévision). Les autres sont ignorés ou pire caricaturés.
Les bénéficiaires de l'idéologie dominante (en fait imposée) ne s'intéresse qu'aux aspects géostratégiques. Qu'il s'agisse d'accéder, à vil prix, aux matières premières ou d'imposer l'extension du "marché" par la contrainte ou par la force si nécessaire tout cela relève de la géostratégie. La télévision est devenue non seulement l'indispensable outil (peut-être le seul qui soit terriblement efficace) qui ait une capacité de type "globale" ou "intercontinentale" permettant d'assurer un modelage des esprits à une échelle jamais vue dans l'histoire de l'homme.
Pourquoi s'étonner dès lors si la télévision locale (celle potentiellement la plus proche des besoins citoyens) n'offre aucun intérêt de type stratégique permettant de promouvoir l'idéologie dominante. Donc cette télévision restera du domaine publique. Donc financée par l'impôt.
L'état ayant des moyens financiers de plus en plus limités (réduction d'impôts imposées par des organismes dont les responsables ne sont pas des élus du peuple), le financement de ces activités, qui ne contribuent pas à promouvoir l'économie et la géopolitique, reste largement insuffisant.
Peu de moyen signifie peu de journalistes, donc un nombre de reportages très limités pour la plupart sans beaucoup d'intérêts, qui tournent en boucle à longueur de journée. Quelques politiciens l'utilisant pour assurer leur promotion auprès de l'électorat local.
En conclusion cette télévision locale, pourtant proche des citoyens, est rarement utilisée pour permettre à ces citoyens de comprendre et donc de participer aux prises de décisions les concernant directement.
La télévision locale est rangée dans la catégorie des dépenses non rentables telle que la culture, l'éducation générale et citoyenne, et bien évidemment les dépenses dites "sociales".
Cet outil pourrait se révéler d'une puissance d'extraordinaire. Il permettrait à une majorité souvent (trop) silencieuse de devenir des citoyens responsables, capable de choix éclairés donc non imposés par l'idéologie dominante.

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