Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/07/2008

Quel est le prix des plombs ?

shocking-en-chine.jpgNotre magazine de télé voulait avoir un titre choc :  « La Flandre pète les plombs ». Et si on se posait la question de leur prix à ces fameux plombs ?

 

Vous devriez savoir si vous n’êtes pas trop éloignés de nos frontières belges, que le 15 juillet devrait donner lieux à une remise en question épineuse, s’il en est,  pour la Belgique. Les politiques flamands y ont vu un "milestone", un point d'attaque, mais les francophones résistent.


 

Alors, au sommet, on y croit, on fait l'autiste et on se découvre réaliste ou on pavoise. On a même des idées. On s'impatiente dans la galerie. On négocie. quel-est-le-prix-des-plombs-negociations.jpg

On fait son cirque. Consulter les intéressés, on n'y penserait pas.   20080509bhv-cirque.jpg

Consulter les intéressés, on n'y penserait pas. J’ai déjà parlé de manière répétée et humoristique de BHV dans « Shocking », sans appuyer très fort les tenants et aboutissants. Je vais rectifier le tir.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’après les élections, il y a eu une période, disons de « flottement » très longue à la recherche d'un gouvernement, que l’on a eu l’humour de situer dans le « pays de l’orange bleue ». Les élections qui devaient générer un gouvernement à la proportionnelle, avaient enfanté une bien bonne « histoire belge ». Alors, c’était « je t’aime, moi non plus », suivi « tu veux ou tu veux pas ». On n’en pas fait une maladie comme dans la chanson, mais les carottes commençaient à bouillir dans la marmite. Un gouvernement de transition qui ne correspondait plus aux vœux des électeurs, était pis en place au soulagement de tous. Le premier ministre précédent, Guy Verhofstadt allait rempiler, ne fut-ce que pour apporter la première bouée de secours et pour céder la main à une date fixée en mars à un autre gouvernement de coalition nationale. Dès lors, une période de probation reçu le premier ministre, Yves Leterme I, appelé "Monsieur 800.000 voix" démarra. Ce n’était pas, manifestement, Gilbert Bécaud, Monsieur 100.000 Volts. quel-est-le-prix-du-plombletermeberlin.jpgIl y a eu les « Joyeuses entrées » dans beaucoup de pays, oui. Paris, Berlin, Amsterdam... Mais à bord, cela sentait le roussi. Des groupes devaient, en parallèle, étudier les problèmes communautaires et apporter leur rapport salvateur.  quel-est-le-prix-des-plomb-leterme-chanteur.jpgL'octopus était né. Celui-ci est vite passé à l'heptapus

Les enjeux sont de circonstances : un « Stop ou encore », pourrait-on dire.

Les distorsions de pensées entre le Nord, flamand, et le Sud accompagné du Centre, francophones dans leurs majorités se remettaient sur la table des négociations par petites secousses sismiques. Les Wallons veulent toujours plus de Belgique.quel-est-le-prix-des-plomb-heptapus.jpg

Pendant ce temps-là, les nuages s’amoncelaient. L'économie internationale a ses raisons que la raison n'attend pas. Le pouvoir d’achat prenait des allures de bobsleigh, le prix pétrole prenait le chemin inverse.

Alors, le lancinant problèmes ressurgissait comme le monstre du Loch Ness : BHV, la version flamande, de la scission de Bruxelles, Halle et Vilvorde.

Version wallonne et bruxelloise, un élargissement de la capitale Bruxelles pour sortir de l’enclave du territoire de la Flandres dans laquelle la capitale s’était laissée enfermée.

Le ring était dressé autour de « la » ville, capitale de l’Europe. Les embouteillages, les collisions, les non-lieux allaient se poursuivre dans les interstices des besoins de la bonne cause.

La Flandres est de plus en plus obsédée par le problème du territoire et de la langue. La normalité trouve, désormais, sa place dans les extrêmes. Tracasseries, mesquineries et délations font partie du paysage politique et ont pris le pas sur les fondements d’une bonne politique autoritaire mais réaliste.

Bruxelles est déjà plus importante en étendue, que les frontières sur une carte ne le laisseraient comprendre. Les communes dites à facilités ne désemplissent pas d’habitants qui n’ont pas la couleur locale flamande. Alors, il y a du repli en soi, identitaire de la Flandres. Avoir une langue plus flamande, qu’un hollandais ne le parle fait imaginer que le pape n’aurait qu’à aller se rhabiller.

Certaines de ces communes ont voté pour l’autre camp, ils ne reçoivent pas leur mandat de l’administration flamande dont ils dépendraient. Les bourgmestres-Maires devront attendre le bon vouloir de qui de droit et oublier les desiderata électoraux de la population.

Overijse est une ville qui se veut la première pour embrayer et proposer de pénaliser les affiches commerciales qui prôneraient fièrement et ne seraient pas rédigés dans la langue unique flamande. On n’accepterait donc plus les euros allemands, autrichiens et… Moi, je le dis tout de suite, j’accepte tout. Le rappel à l’ordre du Conseil de l’Europe n’a qu’à aller râler ailleurs. La Charte d’autonomie locale, on s’en tape.

Je rappelle qu’il y a quand même 40% de francophone sur le territoire de certaines communes à facilités.

Comparons ce qui se passe avec une autre partie du monde qui parle Néerlandais : les Pays-Bas.

quel-est-le-prix-des-plomb-hollandais.jpgL’anglais est devenu la langue véhiculaire, depuis belle lurette, dans les entreprises et souvent dans la rue.

« Hier moet je nederlands spreken » est-il répété en Flandres. Nederlands of vlaams ?

"Onze stad, waar Vlamingen thuis zijn" ("Notre ville, où les Flamands sont à la maison")

Bruxellois, je me débrouille en néerlandais, j’ai appris, très motivé, ayant eu un chef hollandais, j'ai même pris un accent hollandais du plus bel effet. En entreprise, c'est une chose mais de là à pouvoir me défendre en justice, à aller chercher tous les outils dont j’aurais besoins dans le commerce, à comprendre la finesse des documents administratifs, il y a de la marge. Ma langue maternelle, c’est le français et comprendre avec le plus d'acuité "stratégique" nécessite autre chose que des approximations.

L’intrégration sociale, prétexte pour le "Wooncode" (applicable seulement en dehors des communes à facilités) qui exige patte blanche dans la connaissance de la langue pour pouvoir habiter en Flandres, le "Taalloket" qui désorganise la vie de tous les jours dans les espaces publiques… faudrait pas pousser. Alors, on réagit, on outsource , c'est de l'"autocode".

La circulaire Peeters (avalisée même) qui oblige les citoyens à demander ses papiers en français à chaque interpellation. A la poubelle.

Alors, avoir les deux langues nationales comme bagages, cela aurait été sage, mais il y a, malheureusement, 20 ans de cela. L'école aurait pu avoir les armes de l'enseignement pour y arriver dans une vie en commun bien comprise. Nous en sommes, aujourd’hui, avec des problèmes au niveau européen sur le râble. Mondiaux, même en y regardant de plus près. Une langue internationale, véhicule de la connaissance n’a jamais été fixée, définitivement, autrement que par la pratique. Le financier, le social sont tous deux à prendre en considération. La communication est tout aussi importante. 

Dernière illumination, un couloir entre Bruxelles et la Wallonnie ? Pourquoi pas un aqueduc romain, ce serait plus pratique (même s'il y a risque) et attirerait des touristes devant le chef d'oeuvre antique de nos institutions. A cette époque, on disait aussi "Divide et impera". Bruxelles, n'est pas Gaza. Il faudra autre chose qu'un couloir. On parle aussi anglais dans ces communes du sud de Bruxelles.

Et si on répondait à cette circulaire: "Je la voudrais bien en anglais, cette circulaire". La chasse aux sorcières, le Mac Chartisme sont dans les livres d’histoire, plus sur la place publique. Le pragmatisme est seul à bord dans une mondialisation des objectifs.

Les avions de Zaventem qui survolent Bruxelles, indépendamment du fait qu'elle est la région la plus peuplée des environs, fait imaginer un scénario catastrophe. Le problème du bruit, on a déjà connu cela au Panama, en 1989, du temps de Manuel Noriega, l'anti-américain. Là, il s’agissait aussi de faire le plus de bruit avec des sirènes pour faire sortir les indésirables de leurs tanières.  

Mise à jour du 30 juillet:  le bougmestre de Zaventem aux non-néerlandophones qui ne parlent pas suffisamment le néerlandais de se présenter aux guichets de la commune avec un interprète ! N'oubliez surtout d'envoyer la facture de cet interprète à la commune...!

Manifestement, le radicalisme paye son homme politique. Et on veut gagner toujours plus. La population suit parfois à la trace sans comprendre les tenants et les aboutissants.

Sur le premier plateau de la discussion et des négociations, il y a BHV, d'accord. L'autre plateau de la balance, c'est l’élargissement de la région bruxelloise. Une provocation ? Non, une situation de fait, réaliste. quel-est-le-prix-des-plomb-vacances.jpg

Ce n’est pas un cliché: les flamands sont majoritaires en Belgique. Absolument.

Je n’ose pas penser que ce serait dans la conneries. Les plombs, ça fait mal quand ça sautent. La matière première, elle, le "plomb" a vu son prix grimper de 100%, ces derniers mois. La crise coûte cher. Dans le détail, c'est encore plus vrai: "L'été de tous les dangers" quel-est-le-prix-des-plomb.pdf

On passe du pouvoir d'achat qui s'effritequel-est-le-prix-des-plombs.jpg (même les soldes, chouchoux des Belges, piétinentquel-est-le-prix-des-plomb-soldes.jpg), 5,8% d'inflation le mois dernier, 4,8% de moyenne, bien au dessus de la moyenne européenne à un nombre de faillites qui explose, à une ambiance qui fait penser 4/5 des Belges que les choses vont aller plus mal encore, le fait de se loger qui fait trembler sur ses bases, du chômage qui reprend le chemin de la hausse, des banques qui ferment leurs portes au crédit qui rime avec les taux en hausse, quel-est-le-prix-des-plombscrise-patron.jpgdes chefs d'entreprises qui font grise mine, face à la croissance en berne... d'une stagflation au bout du tunnel.

Trop "is te veel" et pas en rapport aux autres urgences. On a plus besoin de se tenir la main que de se réfugier dans la singularité. Réformer, oui, mais pas nécessairement ce qu'on croit. Le problème du réchauffement climatique n'est pas vraiment passé le cap des bonnes intentions. Les solutions existent pourtant. 20080516-energie-verte-bourse.jpg

Je ne suis pas ici pour remettre de l'huile sur le feu, seulement, pour préconiser une simple logique sur les priorités.

Alors, la scission de BHV au frigo? Oui, tout de suite. quel-est-le-prix-du-plombr-bhv.jpg

Attendons que l'on voit plus clair pour revenir à ce problème identitaire.

quel-est-le-prix-des-plomb-15-juillet-verhosftadt.jpgBruxelles ne vaudrait-il pas un messe, comme Paris? Non, peut-être.... et sans crise.

 

Quel est le prix des plomb 21 juillet discours.jpg

Au fait, pourquoi Bruxelles? Cet os à moelle de la Belgique.... Capitale de l'Europe. De la Belgique

Au fait, pourquoi Bruxelles? Cet os à moelle de la Belgique.... Capitale de l'Europe. De la Belgique. De la Flandre ?

Je l'ai dit dans un ancien article que j'avais appelé "Air de Bruxelles et Brusselairs"

Pour garder cela, aussi, cliquer ici pour le voir.

"Elle est banale ma ville à moi, mais je l'aime comme ça", Marie Warnant et si vous n'êtes toujours pas convaincu lisez Benabar sur le sujet.

 

L’enfoiré,

 

Le Panda, même à Bruxelles, c'est à voir

 

 

Citations:

  • « Lorsqu'on rêve tout seul, ce n'est qu'un rêve alors que lorsqu'on rêve à plusieurs c'est déjà une réalité. L'utopie partagée, c'est le ressort de l'Histoire. », Elder Camara
  • « J'avance dans l'hiver à force de printemps. », Charles Joseph de Ligne (Almanach de Bruxelles)
  • « C'est dans le feu que le fer se trempe et devient acier. C'est dans la douleur que l'homme trouve la révélation de sa force. », Henri Conscience

Mise à jour du 15 juillet: c'est le clash. Le Premier Ministre Leterme a jeté l'éponge. Va-t-on passer à Leterme II ?

Mise à jour du 18 juillet: Refus du Roi. Le coup de poker menteur a marché

Commentaires

Bonjour Guy

Tu trouveras un lecteur plus assidu de tes excellents articles. Et je me ferai un plaisir de les commenter.

Amicalement

Pierre R. Chantelois

Écrit par : Pierre R. Chantelois | 09/07/2008

Cher Pierre,

Merci pour cette confiance.
Je ne demande qu'à commenter ou à répondre à ceux qui prennent le temps de lire.

Bien à toi

Écrit par : L'Enfoiré | 09/07/2008

Guy,

merci mais je crois qu'effectivement aujourd'hui "les plombs" ont du sauter.

Hureusement il y a des fusibles. Enfin.......


Le Panda

Écrit par : LE PANDA | 09/07/2008

Panda,

Les fusibles ne sont valables que s'ils sont bien choisis;
Voilà Etienne Davignon qui a une version personnelle: http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/carte-blanche-du-risque-de-2008-07-10-615011.shtml

Écrit par : L'Enfoiré | 10/07/2008

Aujourd'hui, c'est la fête de la Communauté flamande en souvenir de la bataille des Eperons d'Or le 11 juillet 1302.
Pour l'occasion on invitait un ancien recteur de l'Université de Gand.

Voici son interview et les commentaires qui ont suivi.

http://blogrtbf.typepad.com/matin_premiere/2008/07/1107---que-veut.html

:roll:

Assez explicite de l'opinion flamande. Quand on voit ce qui est enseigné dans les Universités de la région flamande, on commence à comprendre.

Écrit par : L'Enfoiré | 11/07/2008

Mon cher Guy

Je viens de lire le Vice-recteur de l'Université de Gand, l'intellectuel le plus influent et le plus important en Flandre. Que dit le brave homme : « La frontière linguistique est quelque chose de très important parce que dans la Flandre, comme par exemple à Montréal, au Québec, il y a une pression forte d'une langue plutôt dominante. A Montréal, c'est l'anglais… ».

Bien évidemment que l'anglais exerce une pression forte sur le Québec et sur Montréal. Il y a autour de nous 350 millions de personnes qui parlent anglais. Cependant, rectifions le tir. Selon le « Rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec » de l’Office québécois de la langue française, en 2006, quatre-vingt-dix pour cent des francophones de la région métropolitaine de recensement de Montréal travaillaient le plus souvent en français. Soixante-dix-huit pour cent des immigrants ont déclaré connaître le français au dernier recensement de Statistiques Canada.

Pierre R. Chantelois

Écrit par : Pierre R. Chantelois | 14/07/2008

Cher Pierre,

Merci d'avoir pris le temps de lire le contrendu de l'interview.
Les commentaires n'étaient pas en reste pour lui montrer que la Belgique d'aujourd'hui vaut mieux que les impressions d'un recteur en mal de nostalgie.
Le magazine le Vif L'Express titrait cette semaine: "L'école flamande produit-elle des flamingants". Donc, c'est clair.
Les jeunes deviennent plus nationalistes que leurs parents. Même la connaissance de la révolution de 1830 qui faisait naître la Belgique est devenue "facultative". c'est devenu une maladie honteuse.
Les religionalismes méritent-ils que l'on s'étirpe pour leur cause?


Aujourd'hui, de nouveaux invités un flamand et un francophone

http://blogrtbf.typepad.com/matin_premiere/2008/07/1407---derniers.html

Tout autre discours. Beaucoup moins pationnel et bien plus actuel dans les concepts du futur.
Le flamand, Rudy Aernoudt, avait écrit un bouquin que j'avais lu et j'avais ressenti une certaine communion d'idées.

Vous avez comme 2ème langue l'anglais. Ce qui est manifestement un avantage.

Nous devons réellement réaliser l'Europe, un jour.
La langue unique à ce niveau-là est un sujet aussi important que le social et le financier.
Cela devrait devenir la langue "paternelle". Il suffirait de une ou deux générations pour cela.
C'est un choix au niveau européen répercuté dans les programmes des écoles.

Écrit par : L'Enfoiré | 14/07/2008

Après une crisette, c'est reparti http://www.lesoir.be/actualite/belgique/avis-de-tempete-pour-le-31-2008-07-18-618225.shtml
Après le 15, le 30

Écrit par : L'Enfoiré | 19/07/2008

A tous,

Je viens de lire un article du Vif L’Express.
Il était décrit les raisons de l’échec de Monsieur Leterme qui a présenté sa démission par 3 fois chez le Roi.

1. Le cartel. Le CD&V qui s’est présenté aux éléctions avec le NVA séparatiste.

2. Son inexpérience: président d’un parti flamand et ne pas avoir une vue de l’ensemble de la Belgique. On a dit qu’il s’était trompé de costume.

3. Le calendrier: il s’est toujours laisser enfermé dans un calendrier d’actions à prendre qui ne correspondait pas avec les forces en présences pendant la période Orange Bleue. Sans réagir quand on a parlé du 15 juillet.

4. Ses convictions: flamand, je suis et je reste. Jamais chanté cocorico pour la Belgique.

5. Sa personnalité: homme qui n’a jamais aimé les interview. Un charisme asez peu évident.

6. Sa lenteur: entre mars et juillet, il y a 5 mois. La question BHV et les réformes, on a commencé à en parler le 16 juin.

7. Calculs. Quand on aime on ne compte pas, dit-on

8. Ses “amis”. Dans ces rangs, avec 800.000 voix, il y a de la jalousie.

9. Son destin.

Écrit par : L'Enfoiré | 23/07/2008

Les commentaires sont fermés.