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16/11/2010

Le beurre se fabrique à l'étranger

1.jpgIl y a près de 5 ans, j'écrivais "L'argent du beurre". Montée en puissance d'une civilisation jusqu'à son essoufflement et à son remplacement progressif par un challenger. Un article du 18 octobre dernier disait "Quand Mittal réussit partout, sauf chez lui".

Aujourd'hui l'Asie, avec la Chine et l'Inde, se placent en challenger triomphant de l'occident en se tournant vers les exportations de leurs productions et services. Ce challenge n'est pas uniquement tourné d'Est en Ouest.

A y regarder de plus près, cela ne va pas si mal dans les multinationales. Grâce ou malgré les vases communicants, les écluses noient pourtant ceux qui ne s'y attendaient pas.


Pour ceux qui restent cloués sur leurs terres d'origine, c'est moins évident.

La fuite des cerveaux n'a pas cessé car les incitants sont souvent oubliés localement.

Comment cette montée en puissance ne se construit bien souvent qu'ailleurs et pas en local ?

6.JPGJe lisais dans la presse que Lakshmi Mittal, le patron indien du premier sidérurgiste mondial Arcelor-Mittal, restait absent dans son propre pays même, s'il avait l'intention de revenir aux sources pour chercher à étendre ses activités.

Il avouait au "Financial Times" ses déconvenues dans son projet de construction de deux aciéries géantes en Inde. Il perdait confiance dans ses chances. Débuté en 2006, son projet dans les États du Jharkhand et de l'Orissa, battait de l'aile. Le marché d'avenir s'était dégonflé dans son pays d'origine et il ne voyait plus que de petites unités comme remplaçantes à ses grands rêves qu'il projetait sur sa mère patrie.

Projet, bien ficelé, de produire douze millions de tonnes par an chacune avec un investissement d'au moins 10 milliards de dollars. Tout cela se perd depuis des années en procédures : problèmes administratifs pour trouver des accords avec les paysans locaux et acheter les terres. Il ne lui reste comme option que de couper son projet gigantesque en tranches bien plus réduites dont il fixe seulement les prémices vers l'année 2011 avec un début de production en 2013.  La capacité actuelle de production en Inde ne suit, manifestement, pas le rythme de la demande.

A la tête d'un groupe luxembourgeois et vivant à Londres, le magnat de l'acier, frustré, n'a plus qu'à se retourner vers tous les pays de la planète pour asseoir ses réussites en restant quasiment absent en Inde.

Les rêves n'ont, eux, jamais eu de frontières.

Le groupe Tata est un conglomérat célèbre. Il a pris le contrôle de Corus, de Land Rover et de tout ce qui peut constituer une marque de prestige. Dans le court terme, cela a l'air de bien fonctionner. Dans le long terme, il en va tout autre, quitte à faire illusion. L'inter-culturel ne se conçoit bien que compris avec une volonté de partage, de coopération et pas de main mise, invasive.  

Le sud-coréen Posco est aussi un chercheur éconduit, depuis 5 ans, avec son intention de construire une aciérie dans l'Orissa.

Ce n'est pas avec un manuel de bonnes relations qui garantit la pratique sur le terrain des opérations.

Un invité d'Ecomatin faisait écho des problèmes. Il expliquait que, parfois, des biens très futiles aux yeux occidentaux comme les oignons, pouvaient avoir un impact considérable sur le plan alimentaire pour les citoyens indiens.

L'inflation, disait-il, est extrêmement sensible en Inde, rompue aux mécanismes du capitalisme depuis des décennies. L'Inde se tourne vers l'international avec les technologies nouvelles pour gagner du temps, en achetant à l'étranger tout ce qui est disponible et oublie des problèmes locaux, banaux mais bien plus sensibles.

Les langues, les différences culturelles restent des pierres d'achoppement dans tous les jardins étrangers.

0.jpgEn informatique, comme je l'écrivais, cela reste une symphonie indienne d'exportation: "Un million de diplômés par an souvent en provenance des universités de type "américain". Les sociétés d'informatique occidentale ont montré le chemin de cette importation de travail en provenance de l'Inde. Les banques, la distribution et beaucoup d'autres secteurs de l'économie ont suivi en délocalisant leurs activités annexes, en ouvrant une filiale dans le Sud rural ou en recrutant des ingénieurs locaux pour les importer ensuite en Europe et palier une soi-disant pénurie d'informaticiens. Pénurie surtout d'ingénieurs bon marchés. La capitale du Karnataka, Bangalore, temple de l'informatique continue de manière exponentielle son Big Bang comme plus gros fournisseur de main d'oeuvre qualifiée dans la haute technologie mais dont les campagnes restent, malgré tout, sous-développées.".

Alors, allons voir si l'herbe est plus verte ailleurs, se dit-on.

Et elle est toujours plus verte, car tout s'y prête pour qu'elle le soit. Le tapis rouge est dressé. Les têtes bien faites et bien pleines, on aime partout. De plus, pour ceux qui viennent, ils peuvent garder les avantages qu'ils avaient chez eux avant de venir s'ils décident qu'ils étaient plus avantageux que ceux de l'arrivée. Les doubles nationalités, quand elles sont acceptées, permettent des retours aux sources.

Mais, les occidentaux ne sont pas en reste. Eux aussi ont pris l'habitude de sortir de leurs frontières propres. Les occidentaux s'attendaient à gagner la montre en or en écoulant leurs productions à l'étranger en ouvrant les frontières et espéraient, dans le fond, que la contre-partie ne soit pas trop importante.

0.jpgPour les entreprises, tout y semble plus facile. L'étranger avec son exotisme et ses mystères. Les incitants sont là, les incidents aussi.  

La mondialisation a tenté de réduire le monde à un village mais, le village est devenu un immense champ de batailles. Les transferts de marchandises, de productions, de mains d'oeuvre se feront là où on les attire avec le plus de miel ou, surtout, au moindre coût.  La sédentarisation toujours présentée comme un des progrès de l'humanité n'est plus qu'un lointain souvenir.

En Italie, le patron de Fiat relançait récemment la polémique : "Fiat irait encore mieux si la société n'était pas en Italie". L'intérêt des sociétés se dissocient de ceux de la base des travailleurs qui, eux, n'y retrouvent pas leur compte et se sentent laisser pour compte.

 Le "belge" s'exporte, aussi, très bien. Les entreprises investissent à l'étranger. Le pays est petit et on en sort sans même s'en rendre compte. Si Bruxelles est reconnu comme un laboratoire de la diversité, il faut bien constater que plus d'entreprises ne font encore flotter le pavillon belge sur leur devanture. Les entreprises étrangères entrent sur le territoire belge comme dans du beurre.

Le mot d'ordre est devenu "venez chez nous, investissez et vous serez admirés, adulés, vénérés" bien plus que chez le voisin. Le Plan Marshal a participé pour beaucoup en Wallonie à cet état d'esprit. Des terrains disponibles à un prix raisonnable, des primes au capital, une localisation pas trop loin de l'aéroport national. 1.jpgTout cela a attiré des sociétés comme les sociétés de prestige, Microsoft et Google, à Mons.

Les intérêts notionnels et les subsides de l'Etat fédéral, fixés aux environs de 15% des investissements, font saliver les investisseurs étrangers.

"Flanders technology" avait une belle affiche, prestigieuse. Depuis, ce sont les soldes. Opel Anvers, près de la faillite, cherchait, récemment, repreneur. Ce qui a vivement intéressé un entrepreneur chinois.

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En 2005, Bruxelles attirait 31 investissements, la Wallonie, 38 et la Flandre, 110. En 2009, les chiffres s'élevaient respectivement, à 25, 57 et 64, après un mélange des cartes.

Bruxelles, ce sont plus les projets orientés ventes, marketing, finances, quartiers généraux. La Flandre séduit par ses ports, ses services et ses industries.

Nul n'est dupe, pourtant, même si le vent pousse des portes trop grandes ouvertes.

Des organismes sont là pour "huiler" les relations commerciales mais pas celles de humains qui accusent souvent le coup. Pour les populations, les cultures ne se chevauchent pas aussi facilement. Cette constatation fait le fonds de commerce des extrêmes droites de plus en plus de pays comme l'Autriche, les Pays-Bas, l'Italie du Nord, la Suède...

On produit de plus en plus de produits à l'étranger, produits, qui seront consommés, souvent, ailleurs avec l'argument de la concurrence du prix plancher. Les prix des produits et des hommes se font une concurrence débridée. Les prix de marchandises importées cassent tout marché égalitaire alors que certains prix locaux de fonctionnement restent à des prix très élevés et non concurrentiels car, non compris, dans ceux de l'étranger. Le prix du transport de toutes les marchandises "exotiques" est un poste qui ne fera ainsi qu'exploser avec les énergies consommées, comme revers de la médaille.

La dernière affaire de faillite à la Brink's ne démentira pas cette devise "Loin des yeux, loin du cœur".

Le jeu de "à qui perd gagne" commence à donner quelques réactions.

Angela Merkel disait constater l'échec total du modèle multiculturel allemand.

De manière plus modérée, le Premier ministre belge, Yves Leterme, estimait, lui, que les politiques d'intégration n'ont pas toujours eu les effets bénéfiques qu'on attendait d'elles.

Pas d'horizon d'extrême droite, chez aucun de ces chefs de gouvernement, pourtant.  0.jpg

Le multiculturalisme reste un problème même s'il est remis en question.

En Belgique, les Assises de l'interculturalité ont donné, récemment, de multiples interprétations et proposé des solutions sans parfois toucher au véritable fond des problèmes. On s'intéresse aux fêtes religieuses du calendrier et de leurs congés, ce qui reste purement symbolique. Parlez des minorités issues de l'immigration en discutant du voile avec un accommodement raisonnable, sans jeter un coup d'oeil vers les majorités, c'est éviter le gros des troupes et des problèmes.

0.jpgDepuis les années 1980, les multinationales ont construit leurs nouvelles unités de production dans les pays destinataires des biens produits. Cette partie du commerce international n'influence donc pas les cours du change.

Mercredi dernier, France2 remettait un autre couvert sur la table et nous apprenait que de plus en plus d'étudiants chinois étudiaient en France comme une planche de salut parce qu'ils n'avaient pas les capacités intellectuelles de suivre les mêmes études en Chine. Le message de la mauvaise connaissance de la langue française était déjà passé en 2009. Troublant et déconcertant...

Retour à la case départ ? Retour au protectionnisme, aux taxes douanières ?

Officiellement, on n'en veut pas. On le réalise pourtant sans le dire. 0.jpg

L'intercuralité, avec de  l'humour en plus n'y changera rien.

La Première diffuse, ce mercredi 17, un divertissement au titre provocateur "Retourne dans ton pays". Le projet dit "traiter autrement la diversité culturelle, ethnique et raciale". Le but avoué, "bousculer les téléspectateurs dans leurs certitudes des clichés de notre époque, de les surprendre et de les étonner à travers le rire et la réflexion".

L'OMH n'existe toujours pas, même si l'OMC semble avoir tout organisé dans les détails.

Mais, retour au monde du réel, avec des yeux de la prospective.

1.jpgUn article du nouvel Atlas de la mondialisation, dans ce chapitre précis, nous dit que dans les pays occidentaux la tendance est à la relocalisation. "La crise économique et financière a mis en évidence les coûts cachés des délocalisations.". Ce n'est pas uniquement chez les travailleurs que la mondialisation a quelques effets négatifs. 

Cité, un exemple historique : "La chute de l'Empire Romain a remis en question la détérioration des conditions géopolitiques et des pressions démographiques liés à la survie des peuples migrants aux limites de l'aire géographique contrôlée par Rome".0.jpg

Pas question de fermer les frontières, de passer au racisme de mauvais aloi, mais d'organiser un peu mieux le "jeu de quilles" sur tous les bords pour éviter les catastrophes.

Alors, cette relocalisation est-elle encore réalisable dans tous les domaines ? Les infrastructures de Rome n'étaient pas trop imbriquées. A la succession de Justinien, la séparation de l'Empire romain Occidentale et de l'Empire byzantin  se limitait aux seules compétences civiles et militaires.

La relocalisation, tendance d'aujourd'hui, c'est un tout autre tabac. L'idée même a-t-elle même été prévue dans ses difficultés lors de la phase délocalisation ? Rapatrier demande, peut-être, plus d'efforts que l'opération inverse. Il s'agit, cette fois, de "know-how", perdu dans les affres des "voyages". Quelle entreprise peut encore espérer se "repositionner" au niveau d'avant ? Le cordon ombilical n'est souvent plus fait que d'apparences. La fuite des cerveaux, une situation qui s'éternise plus longtemps que prévu.

L'informatique s'intègre dans tous les processus. Il n'est pas question d'en perdre les fils du progrès.

La mésentente sur la propriété industrielle a existé dans des domaines moins stratégiques chez Danone et Alstom. Tous deux sont entrés en conflit avec leur partenaire chinois respectif pour détournement de savoir-faire. Tout est à inventer, si pas réinventer.

0.jpgComme prospective, on pouvait y lire que les champions chinois accuseront un essoufflement de leurs investissements en infrastructures pour cause de surcapacité industrielle destinée à l'exportation. Le processus de retour vers son marché intérieur a déjà commencé. L'axe nocif du commerce existe aussi et prospère. 

La question demeure : "Pourquoi réussissons-nous moins bien dans nos mères patries respectives qu'à l'étranger ?".

Quant aux échappées du "pelotons", ceux qui sont aller voir ailleurs, n'espérez plus trop un remake du retour du grand blond avec une chaussure noire.

Car pour suivre la maxime, "nul n'est jamais prophète dans son pays", il n'est pas certain qu'un prophète soit toujours nécessaire pour faire du beurre sur l'île aux fleurs.


 

L'enfoiré,

 

Sur Agoravox, des beurrés ou des beurriers?

Là, c'est plus tartine et boterham.

 

Citations:

  •  "Une conséquence immédiate du fait que l'homme est rendu étranger au produit de son travail : l'homme est rendu étranger à l'homme.", Karl Marx
  • "Quand vous êtes à l'étranger, vous êtes un homme d'état ; quand vous êtes dans votre propre pays, vous n'êtes qu'un homme politique.", Harold Macmillan

 

04 octobre 2012 : Tyler Watts, professeur d'Université dans l'Etat de bal aux États-Unis, posait la question de savoir si "La délocalisation est-elle un mal ?". Curieux, j'ai été lire.0.jpg

Mal pour un bien. Il affirmait que la rotation des emplois, les échanges donnent une rentabilité qui en définitive est profitable à tous. Nous le faisons tous, dit-il, en achetant des produits qui viennent de l'étranger, que les prix se régulent ainsi. Les règles de l'économie ne sont pas intriguées par la délocalisation mais par la rareté. Tout le monde en profiterait. 

En fait, c'est partiellement vrai et faux. Tout est une question de savoir sur quelles marches du grand escalier dans les hiérarchies, on se place. Et si les ouvrières sont d'accord d'être payées un minimum.

Commentaires

Bonjour Guy

Mes yeux commencent à se brider....

Écrit par : Victor | 16/11/2010

Salut Vic,
Et si on allait débrider ceux qui en ont naturellement. :-)

Écrit par : L'enfoiré | 16/11/2010

Les voyages sont gratifiants. C'est sûr.

Mais, on me signale une autre maxime:

"A beau mentir qui vient de loin"
http://www.legrandsoir.info/+A-beau-mentir-qui-vient-de-loin+.html

Ce qui me rappelle une pièce de théâtre que j'ai vu l'année passée avec le même sujet.
"La visite de la vieille dame" de Fridreich Dürenmatt
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Visite_de_la_vieille_dame

Écrit par : L'enfoiré | 16/11/2010

Bonjour Guy

Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse (mdr)

Bon après-midi

Écrit par : Moïsette | 16/11/2010

Exact.

Mais on dit aussi que "partir c'est mourir un peu".
Partir, cela n'est rien, mais il ne faut pas croire que l'univers est à portée sans idées, sans projet original.
Quant ai retour, je connais quelqu'un qui en a fait l'amer constatation que ce n'est plus possible.

Bon après midi.

Écrit par : L'enfoiré | 16/11/2010

Voici l'émission "Retourne dans ton pays" mentionné dans l'article.
http://www.rtbf.be/tv/revoir/detail?catchupId=10-TVVVV320-000-PR-1&serieId=10-TVVVV320-000-PR-1

Écrit par : L'enfoiré | 18/11/2010

Une année 2010 pour rien selon Christian Arnperger

http://www.rtbf.be/info/economie/finance/economie-une-annee-pour-rien-pense-christian-arnsperger-290641

"Une année d’immobilisme avec beaucoup d’agitations" qui n'a pas permis de tester de réelles alternatives sur le plan socio-économique.
"Je reconnais que les acteurs économiques fortement impliqués dans la crise économique et financière ont fait leur boulot ; c'est-à-dire qu’ils ont passé beaucoup de temps ces deux dernières années à colmater le système, le re-réglementer, le tenir sur la route… ", ironise-t-il. Mais les réflexions alternatives et à long terme sur la finance et l’économie ont pris du retard, dit-il. "Le temps que nous passons à nous retourner lorsque le système dysfonctionne, il est perdu pour penser à l’avenir de manière plus radicale".
Christian Arnsperger convient qu’il était nécessaire et bienvenu de prendre des mesures pour limiter les risques futurs et pour venir en aide aux pays fragilisés, mais l’énergie qui doit être dépensée pour renflouer le système est telle, dit-il, que cela retarde les réflexions sur les alternatives. Christian Arnsperger ne voit pas le système s’effondrer d’un seul coup : "Il y aura des crises à répétition", prévient-il. "On nous annonce dans les années à venir une crise majeure du dollar, alors là ce sera autre chose encore ; la crise de la dette publique n’est pas prête d’être terminée…"

Repenser l'ancrage local
"Le système est très flexible, mais la logique de fond n’a pas changé", déplore l’économiste, qui s’emploie ensuite à dénoncer l’austérité annoncée : "Les Etats et les travailleurs sont régulièrement mis à tribut par le système pour essayer de renflouer ce que, en gros, le secteur privé n’a pas réussi à faire".
"Quand on nous dit ‘l’économie repart mais attention aux problèmes de dette publique et de chômage ‘, qu’est-ce que ça veut dire alors ? Elle repart pour qui ?", s'interroge l'économiste.
Face à la crise de la dette souveraine, Christian Arnsperger propose une réflexion : "Repenser l’ancrage local de l’investissement public, c’est quelque-chose qui me semble intéressant", dit-il, prenant l’exemple du Japon, affecté d’une dette publique de près de 200% du PIB mais qui est en très grande partie dans les mains des citoyens japonais ; alors que la dette grecque se trouve, elle, aux deux tiers dans les mains d’investisseurs étrangers. Sans faire l'apologie des déficits publics, il constate toutefois que cette situation permet au Japon d'amortir l'impact du service de la dette pour la collectivité.
L’idée d’un retour à certaines formes de protectionnisme fait pousser des hauts cris à nombre d’économistes. Christian Arnsperger insiste lui sur la notion de "protection" que le terme recouvre. Contre le repli sur soi, il évoque plutôt une certaine forme de "déconnection", appelant à relocaliser les activités économiques et celles de la finance, l’idée étant d’impliquer les acteurs économiques dans la société et les territoires dans lesquels ils évoluent, plutôt que de les laisser être des acteurs flottants. "Une finance complètement planétaire avec des pays qui eux sont gouvernés au niveau local et qui ont besoin d’être gouvernés au niveau local, c’est une contradiction qu’il va bien falloir prendre à bras le corps", conclut-il.

Écrit par : L'enfoiré | 31/12/2010

Quand le beurre devient rance
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2011-10-13/arcelormittal-utilise-des-methodes-de-bandits-869766.php

Écrit par : L'enfoiré | 13/10/2011

Arcelor-Mittal n'a pas d'état d'âme.
Le plus gros producteur de sidérurgie est présent dans 60 pays dans le monde.
En 2010, 78 milliards de chiffres d'affaire et 2,9 milliards de bénéfices.
Le point négatif, dès qu'il y a une chute de rendement, on reprend ses billes et on s'en va.
Les États s'empressent toujours de sortir les tapis rouges devant un repreneur, on donne des avantages et puis on oublie et on prie.

Céder les outils? Pourquoi pas?
Procédure Renault? Oui, mais...
Un repreneur? Mais c'est bien sûr. Vous avez des noms?
Nationaliser? Dexia est un exemple récent. Mais, c'est une banque et il y a des communes qui sont en jeu.

Lakshmi Mittal est un obstiné du travail, dit-on.
Il veut maintenir les prix et les bénéfices et ainsi limiter la production d'acier.
Sa joyeuse entrée, en Belgique, date de 2006, mais tout a commencé en Inde en 1950.
L'Indonésie sera son champ de tests avant de poursuivre l'ouvre de papa, partout dans le monde pour racheter les entreprises.
Depuis, 6ème fortune dans le monde.
Il n'oublie pas la famille. Le mariage de son fils a couté 55 millions à Versailles.
Comme quoi, la Belgique, c'est quoi pour Lashki?
Un pays avec des travailleurs avec famille et enfants...
Excusez-le, il ignorait. Il croyait qu'il n'y avait que des robots.

La sidérurgie wallonne a des problèmes, des mauvais coups depuis la fin des années 1970.
Audits et plans de relances.
La Coquerill à Liège, avec Julien Chalier et Hainaut-Sambre à Charleroi avec Albert Frère.
Projet de fusion en 1981.
Nationalisation du secteur avec Coquerill-Sambre mais avec un droit de péage pour Albert Frère car la partie commerciale existe toujours.
Jean Gandois se retrouve dans un duel, chargé par l'Etat de ramener l'équilibre.
Le 17 octobre 1983 Frere s'en va avec 1135 milliards d FB.
Depuis on fête la Saint Gandois à cette date.
Frere fait une reconversion réussie dans la finance.

Écrit par : L'enfoiré | 13/10/2011

SN Brussels Airlines contre l'étranger Ryanair

http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2012-03-31/wathelet-l-etat-n-aidera-pas-sn-si-elle-a-ete-mal-geree-906132.php

Écrit par : L'enfoiré | 31/03/2012

Tyler Watts, professeur d'Université dans l'Etat de Bal aux Etats-Unis, posait la question de savoir si "La délocalisation est-elle un mal?". Curieux, j'ai été lire.0.jpg

Mal pour un bien. Il affirmait que la rotation des emplois, les échanges donnent une rentabilité qui en défintive est profitable à tous. Nous le font tous, dit-il, en achetant des produits qui viennent de l'étranger, que les prix se régulent ainsi. Les règles de l'économie ne sont pas intriguées par la délocalisation mais par la rareté. Tout le monde en profiterait.

En fait, c'est partiellement vrai et faux. Tout est une question de savoir sur quelles marches du grand escalier dans les hiérarchies, on se place. Et si les ouvrières sont d'accord d'être payées un minimum.

Écrit par : L'enfoiré | 04/10/2012

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