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08/07/2017

Benidorm, la ville du tourisme de masse

0.JPGEt si on se mettait en alternatif en mode estival?

Pourquoi ne pas partir en voyage pour tout oublier?

Les Belges du bout du monde se remettent facilement en marche pour découvrir de nouveaux horizons.

Il y a de bonnes manières pour le faire qui profitent à tout le monde en tant que touristes et hôtes de ceux-ci et de moins bonnes qui étouffent ces derniers.

Dernièrement, je revisitais Barcelone et cette ville, en été, étouffe de son trop plein de touristes tout comme Venise et Lisbonne. 

Mais il y a un endroit qui a choisi cette dernière méthode comme raison d'être : Benidorm.


2017 a été décrétée comme l'année du tourisme durable et responsable.

Quatre piliers sont compris dans cette notion de "durable": podcast

  • Environnement,
  • Economique,
  • Social
  • Culturel

A mes yeux, c'est la pire des destinations dans ce concept de durabilité.

A une certaine époque, j'ai connu cette ville de vacances, hyper-touristique.

Ma mère y allait presque tous les ans pour s'y distraire dans une partie de sa vie.

La dernière fois, pour moi, ce fut en janvier 1999 pendant une semaine d'hiver.

Mais "Benidorm a plus d’attrait que vous ne le pensez" disait cet article récent.

Je reproduis cet article d'une traite puisqu'il ouvre très bien la situation.

flickr dominique Bernardini

 

La Britannique Leah Pattem passait ses vacances à Benidorm lorsqu’elle était enfant. Cette blogueuse née à Newcastle vit désormais à Madrid, mais elle ne rate aucune occasion de se rendre au village balnéaire de son enfance. Pattem pense que Benidorm respire encore le charme d’antan et donne 6 bonnes raisons pour lui donner une chance.

1. Benidorm est à la base de la révolution du bikini

C’est Pedro Zaragoza, maire de Benidorm de 1950 à 1967, qui parvint en 1957 à convaincre le dictateur espagnol Francisco Franco d’enterrer la hache de guerre catholique contre le tourisme de masse. L’histoire raconte que Zaragoza aurait effectué le voyage de 8 heures entre Benidorm et Madrid en scooter afin de parler à Franco, après que la Guardia Civil imposa une amende de 40.000 pesetas à une Anglaise qui se trouvait en bikini sur la plage. Zaragoza avait une vision grandiose pour son village qui ne comptait pas plus de 1.700 habitants à l’époque et a su en convaincre Franco. Il interpréta le silence de ce dernier comme une approbation de ses projets et construisit ainsi les fondements de Benidorm tel que nous la connaissons aujourd’hui. Plus tard, le cinéaste espagnol Óscar Bernàcer en a fait un film.

2. Benidorm est un gigantesque succès économique

benidorm_14513002_a6f92dc3438884ca7705fdccaef5ed355c169149 Benidorm est principalement fréquentée par des travailleurs espagnols et anglais en été, qui  viennent s’y reposer, prendre du soleil et s’amuser. La ville qui jadis était un petit village de pêcheurs accueille actuellement jusqu’à 500.000 personnes en été.

En hiver, elle attire surtout des retraités néerlandais, belges, allemands et anglais qui viennent y passer l’hiver. Tous ces citoyens de nationalités diverses aiment autant Benidorm qu’ils s’apprécient entre eux. Ils respectent les différences et les espaces respectifs et y vivent en harmonie.

3. Aucune ville au monde ne compte autant de gratte-ciels par habitant

Benidorm_skyline© Shutterstock

Seulement quatre villes européennes comptent plus de gratte-ciels que la station balnéaire espagnole de Benidorm, souvent appelée dédaigneusement ‘Beniyork’ par les locaux.

Dans leur ouvrage The Endless City, les auteurs Burdett, Ricky & Sudjic la classent en tête de liste des villes comptant le plus de gratte-ciels par habitant. Avec ses 40 bâtiments de plus de 85 mètres, dont 27 dépassent les 100 mètres, aucune autre ville ne fait mieux.

4. Benidorm offre une grande diversité de cafés et restaurants

Benidorm spain party drinks women bar terraceflickr Willy Verhulst

Benidorm est un lieu de villégiature populaire des Madrilènes, qui préfèrent les cafés et restaurants de la vieille ville. On y retrouve sur une distance d’à peine 100 mètres une trentaine d’excellents restaurants où il faut se battre pour une table tout au long de l’année.

Ceux qui vivent en Espagne et aspirent à une cuisine étrangère seront satisfaits à Benidorm. Il y a non seulement un vaste choix de restaurants pour les nombreux Anglais (Fish ‘n’ Chips), mais également des plats plus exotiques comme le Doner Kebab, le Teriyaki Chicken, le Lamb Madras et le poulet-frites à la belge.

5. Benidorm a une vie nocturne unique

Benidorm dressed up women party night lifeflickr Brett Hodnett

‘Sticky Vicky’, la star incontestée de la vie nocturne locale, a quitté la scène en février à l’âge de 72 ans après avoir été diagnostiquée d’un cancer. Son spectacle de magie érotique a été vu par des millions de spectateurs et Vicky était même devenue un personnage culte.

6. Vous ne trouverez nulle part ailleurs un stéréotype comme Benidorm

man big cigar smoke fatflickr Willy Verhulst

Panse à bière et gros cigares pour les hommes, des femmes qui semblent à chaque instant prêtes à oser un pas de danse: le style est inégalé – robes colorées, ongles vernis, de grandes boucles d’oreilles qui contrastent avec la peau bronzée.

Prendre des grands airs est hors propos : nous ne sommes pas à Marbella, chers amis. Benidorm est souvent critiquée pour ses stéréotypes indiscrets, sa vie nocturne ordinaire et ses vacances all-inclusive.

Cependant, associée à son rôle historique, Benidorm est devenu un phénomène culturel chéri par de nombreuses personnes, qui mérite certainement d’être vu de ses propres yeux. Même si ce n’est qu’une seule fois dans votre vie".

Fin de (re)présentation...

 

Réflexions annexées :

Tout d'abord, un petit tour par Wikipédia qui nous apprend que le pourquoi de la situation.

  1. La ville est située dans la comarque de la Marina Baixa et dans la zone à prédominance linguistique valencienne.
  2. Une destinations les plus prisées en Méditerranée comme station balnéaire à cause d’un climat spécial, semi-aride avec hivers doux et tempérés et d’étés rendus agréables par la brise marine. Les montagnes qui l’entourent (le parc naturel de la Sierra Helada à l’est, la Sierra Cortina et le Puig Campana au nord et le Tossal de la Cala à l’ouest) la protègent de l’action des vents qui pourraient altérer son climat.
  3. Une partie des avantages de Benidorm sont dus à sa situation, sur la côte méditerranéenne, face à une baie magnifique, coupée en deux par la pointe rocheuse du vieux fort et une orientation plein sud avec trois plages principales au nom de  Levante, Poniente et Mal.
  4. Symbole d'un certain type de tourisme de masse, Benidorm est caractérisée par un urbanisme échevelé construit tout en béton.

Son histoire:

Pourquoi le tourisme de masse s'est-il installé à Benidorm?

Si à la fin du XVIIIe siècle, la ville comptait 2700 personnes, l'expansion démographique s'est accrue fortement grâce à une importante activité de pêche de thon durant leur migration, à travers un cercle de filets (technique de la madrague), dans laquelle les habitants se spécialisèrent.

Durant le XIXe siècle, de timides expériences touristiques commencèrent par l'inauguration de l'établissement de bain de la Vierge du Suffrage, l'amélioration des voies de communications entre Alicante et Madrid.

Mais les autres secteurs économiques locaux étaient en crise à cause de la perte des dernières colonies  en 1898 (Cuba, Porto Rico et les Philippines) et l'arrêt de la culture de la vigne par le phylloxera au début du XXe siècle.

Le port agrandi, les premières villas apparurent.

Si après la Guerre civile espagnole, la pèche devint une branche productive principale, de mauvais rendement la fit péricliter.

En 1956, pour remédier à ce déclin, la municipalité approuva un plan d'urbanisme pour créer une ville conçue pour le tourisme, en créant des rues tracées au cordeau suivant le tracé des plages. L'ouverture de l'aéroport de l'Altet en 1967, au moyen de vols charter ont permis à Benidorm de devenir une des premières villes touristiques de tout le pourtour méditerranéen.

29,3 % de la population est de nationalité étrangère, principalement d'origine britannique ou d'autres pays de l'Union européenne.

Avec ses 26 gratte-ciel pour seulement 69.000 habitants Benidorm est la localité avec le plus grand nombre de gratte-ciel par habitant au monde et la seconde unité urbaine avec le plus grand nombre de gratte-ciels au mètre carré, juste derrière Manhattan à New York.

Le plus haut édifice résidentiel d'Europe est en cours de construction ; d'une hauteur de 200 mètres, il s'appellera Residencial In Tempo. Cet immeuble, conçu initialement pour marquer un renouveau de la ville et un élan nouveau, est devenu emblématique de l'essor immobilier espagnol. Même si l'immeuble ne dispose pas d'ascenseurs au-delà du 20e étage, le projet garde sa figure de symbole, mais aussi d'un urbanisme abandonné à une certaine approximation, de démesure et aux effets de la spéculation.

La verticalité fut souhaitée et pensée par les urbanistes qui y virent la parade à l'extension de la ville.

Benidorm est relativement peu étendue au regard des populations qu'elle voulait abriter. Elle a du grimper en altitude pour caser de plus en plus de monde, locaux ou invités par le tourisme.

Les infos touristiques que Wikipedia offre, sont innombrables. 400 hôtels et restaurants de toutes catégories, souvent à prix cassés.

Il faut aller à la 10ème page qu'offre la sélection du mot "Benidorm' dans le moteur de Google pour arriver enfin à autre chose que des infos d'incitations à la visiter, qui peuvent être humoristiques ou catastrophiques comme celles-ci: "Benidorm et Salou inspirent la Corée du Nord', "Une Belge tuée à Benidorm à cause d'un selfie", "Benidorm, paradis des papys à la coule",“Pablo Iglesias triunfó ayer en Benidorm” El numerito que montaron ayer socialistas, liberales, nacionalistas, verdes y los tres ediles de Ciudadanos"....

Le Guide du Routard n'y va par quatre chemins dans ses descriptions de Benidorm.

Il n'y va pas tout simplement ou alors de très loin dans un survol rapide du bout des lèvres parce qu'il faut bien en parler dans un guide touristique:

"Benidorm, symbole de la promotion immobilière de l'époque franquiste. Immeubles géants, entassés et construits en dépit du bon sens. Capitale de l'inauthenticité et du surfait. Enseignes clignotantes pour attirer les clients derrière des chanteuses rivalisant de décibels.

Des besoins en eau colossaux rien que pour les autochtones mais qui, avec les touristes mettent en danger les nappes phréatiques.

Véritable "luna park"dans lequel on trouve tous les genres de parc d'attractions de Terra Mitica, pour le mythe ou Terra Natura, pour donner un semblant de nature. 

Certains cherchent l'amusement à tous prix, mais ce n'est pas mon truc".  

Le Parque Aigïera ne parvient même pas  à calmer le jeu malgré les efforts des autorités de la ville.

Si un peu d'authentique est recherchée, il suffit d'aller à côté, à Altea, beaucoup plus calme, qui offre un petit centre ancien avec une église aux tuiles bleues vernissées et aux maisons blanches. Une plage comme Benidorm, mais essentiellement de galets

....

De 3 à 5 millions de touristes chaque année si l'on en croit les vidéos qui suivent....

Tourisme et ambiance sous le soleil...


Personnellement vôtre 

En fait, j’y suis passé en 1971 en faisant un tour par l'intérieur du pays jusqu'à Madrid avec le retour sur la Costa Blanca.

Ma mère y était une fois de plus en vacances. 

Elle en devint fan inconditionnelle.

J’avais déjà eu une impression mitigée sur cette ville de vacances. 

Pour l'année 1998, il me restait une semaine de congés à prendre et il fut décidé de la prendre à Benidorm en janvier 1999.

Le temps était loin d’être doux surtout le matin.

Quand je partais pour mon jogging du matin, je grelottais sur la digue courant au maximum de mes possibilités pour acquérir un peu de chaleur sur cette digue de 6,5 kilomètres.

La chambre n’était pas des mieux chauffée et rester sous la couette pouvait être la solution pour garder quelques degrés en conserve.

Les jours restèrent gris à part le dernier jours pendant lequel le soleil avait décidé de réapparaitre en poussant certains vacanciers à prendre un bain de soleil en déshabillé.

Les infos touristiques parlent du centre historique avec son église du XVIIIe siècle couronnée d'un dôme bleu et ses allées pittoresques. De ses vues panoramiques, des anses rocheuses des environs qui révèlent des merveilles sous-marines aux plongeurs, d'un festin de poissons et fruits de mer locaux dont on pourrait se délecter.

Il est vrai que déjà, beaucoup de petits restaurants offraient une restauration rapide et pas chère mais de là à faire un festin... il y a de la marge.

Si vous aimez être perdu dans la foule sur une surface de 3 m2 sur le sable, c'est donc l'endroit où aller pour les jeunes et pour les vieux déboussolés ou en mal de solitude ...

Mais, je devais avoir raté quelque chose en milieu de course aux étoiles...

Benidorm, on aime ou on n'aime pas comme il est dit dans ce billet.

Abonné aux vacances de juin et septembre, en dehors des grandes saisons, je n'aurais jamais essayé trouver quelques m2 de plage ou un moyen de se déplacer à pied, à cheval ou à moteur.

En juillet-août, quand tout le monde part chercher le soleil, cela devient l'enfer jusqu'à espérer qu'il pleuve pour renvoyer les touristes dans leurs pénates ou leurs hôtels.

Il est vrai que les habitants de Barcelone, de Venise et plus récemment de Lisbonne se plaignent du trop plein de touristes qui leur arrivent.

Mais, c'est parce que ces trois villes ont ce quelque chose qui restent dans les mémoires.

Benidorm n'a même pas cet honneur.

Si pendant l'année, après le stress, beaucoup de personnes ont besoin de s'éclater pour se ressourcer, c'est normal mais il faut que chacun y trouve son plaisir et que les liens avec les locaux ne laissent aucune trace.

Se ressourcer, c'est aussi ne pas se retrouver plus fatigué au retour de voyage.

Benidorm n'a pas le goût de l'Espagne comme une autre ville, Marbella, bien plus au sud, qui n'y fait pas penser dans l'autre extrémité de la plage sociale que l'on nommerait du "Luxe, Calme et Volupté" et sans aucun prix cassés. 

Désolé, je n’ai pas d’autres souvenirs comme invitation au voyage "benidormien".

Ce ne sera pas le cas dans quinze jours, je promets...

ARTE propose de manière interactive

de visiter l'Europe et la région à partir des nuages

... cela peut tout changer après un déclic ou un clic sur l'image

pour arriver dans la ville où on nage dans les nuages:

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Eriofne,

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