22/07/2024
Ca va d'aller
Ce billet intermédiaire à l'histoire des JO n'est pas écrit spécialement pour les Belges mais destiné plutôt aux Français.
En Belgique, nous venons de changer de générique pour les Coulisses du Pouvoir "La remontada. Nous sommes contre. Cela n'est jamais arrivé. Une page se tourne. Plutôt vers la droite. Tous au boulot..
Je suis sur agoravox.fr depuis à peu près au moment de sa naissance. Ils m'ont invité. Après avoir beaucoup hésité, j'y suis entré dans la cage aux fauves par une petite porte ou par la grande fenêtre après le démarrage du blog "Réflexions du Miroir". Cela m'a permis d'étudier les envies, les manies, les ressemblances et les dissemblances entre l'esprit belge et l'esprit français.
Si nous parlons la même langue, nous ne la prononçons pas de la même façon. Nous avons des belgicismes.
Notre humour n'est pas le même. Nous avons l'autodérision comme agent liant.
En France, il y a une tendance de dérision des affaires publiques par les élections en oubliant le miroir comme réflecteur sur le passé pour inventer l'avenir.
Alors souvent, je me suis chargé, en tant qu'ambassadeur en France, d'aller à contre-courant sur ce que j'ai appelé AVOX avec majuscule parce que les minuscules ne seraient pas ou plus appropriées.
...
Devenus des maîtres des compromis en politique, nous sommes en décalage par rapport à quelques principes bien ancrés dans l'esprit, les mémoires français dans votre 5ème république.
Le PS est passé dans l'opposition à plusieurs niveaux dans notre pays après une longue période de stagnation. Le roi des Belges mais qui n'est pas roi de Belgique, crée un ciment. Je ne sais si vous sentez la nuance alors que vous avez un président jupitérien.
Le discours du roi de cette année est très politique malgré son obligation de neutralité. Il a bien compris les modifications de stratégies à prendre. Les Français n'en ont rien à cirer, mais cela éclaire la situation.
Il y a eu ce billet "Woke de là" que je terminais par une version spéciale avec d'autres paroles d'une chanson de celles de McSolar "Woke de là".
Ne tergiversons pas.
Le Français a une étiquette de chauvin.
Le Belge, celle d'un dikkenek. Il suffit de voir le film avec ce titre pour le comprendre.
C'est dit, OK ? On n'y revient pas. Passons à autre chose.
Un livre papier ce vous dit encore quelque chose entre deux prises du smartphone ?
Il faut s'y habituer, tout change, tout évolue même si on procrastine comme le rappelle le philosophe Matthieu Pelletier
On avance, on avance, on avance
C'est une évidence
On a pas assez d'essence
Pour faire la route dans l'autre sens
On avance
On avance, on avance, on avance
Tu vois pas tout ce qu'on dépense On avance
Faut pas qu'on réfléchisse ni qu'on pense
Il faut qu'on avance
La fête nationale française, c'était le dimanche 14 juillet. J'ai regardé à la téloche.
Une semaine après, c'est la fête nationale belge et j'imagine qu'aucun Français n'aura regardé. Ils ont toutes les chaines françaises et ne regardent qu'elles.
La veille de la Fête nationale belge, depuis 2003, sur la place du Jeu de Balles de Bruxelles, c'est la fête populaire dont j'ai parlé lors d'une balade en 2022 dans "Le bazar kitch marollien avec Arno". Ce vendredi, un invité bruxellois en parlait.
En 2023, j'avais écrit un reportage pour les "Dix ans de règne de Philippe"
Cette année, ce sera une répétition et je n'en ferai plus, j'ai été sur les lieux ce samedi pour les préparatifs et le dimanche matin. Le 21 juillet 1831, le premier roi des Belges, Léopold Ier, a prêté le serment constitutionnel, marquant ainsi le début d’une Belgique indépendante, sous le régime de monarchie constitutionnelle et parlementaire.
Il y près de 19 ans, je travaillais encore pour des Américains.
Les Européens ont une vision fausse de ce qu'ils sont de ce côté de l'Atlantique.
Là-bas, il faut du charisme pour devenir président avant toutes initiatives même quand on déconne sans réfléchir. Les conneries les plus folles passent souvent inaperçues dans un meeting. J'avais prédit que Trump allait être président en 2016 dans "Trump-moi ça ?" et en 2024 Re-Trump moi cela ?. Après la tentative d'assassinat ratée, c'est devenu un Messie pour plus de 50% d'Américains.
- Un Américain, quand quelque chose ne marche pas, il ne réajuste pas son tir par quelques degrés, il vire sans vergogne dans l'autre direction à 180°.
- Les Américains sont des testeurs nés. Ils ont le principe d'essais et d'erreurs dans le sang. Ils transitent entre les essais, les erreurs pour apporter les corrections dans des boucles sans fin et une panoplie de versions américaines pour ne pas faire du surplace.
- Aux States, il faut sortir du rang par tous les moyens imaginables sinon c'est la descente aux enfers en suivant la "Divine comédie".
Coup de théâtre, dimanche à 20:00 heure locale à Bruxelles, Joe Biden jette l'éponge.
Les Démocrates le lui demandaient depuis plusieurs jours.
C'est fait. Joe Biden avait pourtant déclaré il y a quatre ans qu'il ne chercherait pas à obtenir un deuxième mandat et laisserait sa colistière Kamala Harris prendre le relais
.
Pourquoi l'a-t-il tout de même tenté de se représenter ?
Le pouvoir du premier mandat l'avait-il grisé ?
L'âge est déterminant dans une présidence américaine.
Avec l'âge, l'horizon se rétrécit.
S'en expliquera-t-il ce mercredi soir ?
...
Souvenirs
Mais pour vous faire ressentir tout cela, je vais retourner à l'âge de mes 20 ans, le 30 août 1967 pour une discussion entre quatre copains, étudiants du même âge, Jean-Pierre, Christian, Alain et Guy, se retrouvent dans un café. C'est le tour de Jean-Pierre à avoir 20 ans, ce 30 août 1967.
L'actualité défile avec la musique du juke-box avant de partir à une boum.
Jean-Pierre entre sur scène avec des fleurs dans les longs cheveux, style hippie. La lumière s'allume.
- Tous ensemble : "Happy birthday to you. From good friends and true. From old friends and new. May good luck go with you. And happiness too".
- Jean-Pierre : Merci les gars. On voit que vous avez pris de la graine en anglais en écoutant les chansons. Pour égaler les Rolling Stones, faudra y mettre un plus grand coup.
- Guy : Excuse ma jalousie. Je suis sûr que Mary a dû t'aider un peu, non ? T'as vraiment un look d'enfer avec tes cheveux longs et les fleurs dans les cheveux. T'es pas un peu rétro avec eux ?
- Jean-Pierre : Et oui, mon Guy, avec Mary, j'ai fait des études en émulsion, en immersion même. Bien intégré. Des études sur le terrain avec un kid de survie minimum pour en jouir sans entraves. Toujours se rappeler de quelques phrases type dans ces cas-là, comme "I love you", "I need you", "I want you". Je t'assure, ces paroles miracles marchent toujours. Rien de rétro.
- Guy : Avec la fleur dans les cheveux et le "Faites l'amour, pas la guerre", en prime, sans doute.
- Jean-Pierre : C'est ça, t'as tout compris et ça aide. Les gonzesses ont plus de cœur que nous. Tu veux que je te donne des techniques d'approches ?
- Guy : Tu me fous les boules avec tes techniques. Là, tu intègres ou tu dérives ? Tu ne va pas me les faire exploser, non ? Tes affaires de cœur, garde-les pour tes soirées avec ta girl-friend. Dans le monde, il n'y a pas que l'amour. La guerre est partout. T'as oublié la Guerre des Six jours ? Le Vietnam, le napalm et le reste ? Tu as oublié l'incendie de l'Innovation, tellement récente dans toutes les mémoires ? C'est pas la joie.
- Jean-Pierre : Là, tu joues au prude, au défaitiste, d'après moi, avec tes maths à la con. C'est qu'il nous fouterait du mouron et l'humeur dans les talons, le Guy ! Mais, tu l'as dit "Fais l'amour, pas la guerre".
- Guy : T'as entendu, ce qui s'est passé avec Janes Mansfield, le sexe symbole, décapitée. Enfin, à condition qu'elle ait eu une tête au dessus de sa poitrine, avant. Moi, je préfère le style Twiggy. Un peu garçonne, ça, je sens être de ma génération.
- Jean-Pierre : Là, tu y vas fort. Mansfield me faisait fantasmer, comme Marilyne, d'ailleurs. Je dois avoir un poster dans ma chambre que je devrai remplacer. Mais par quoi vais-je la remplacer ? Twiggy, c'est pas vraiment mon style. J'espère que tu n'es pas puceau, tout de même et que tu aimes les formes.
- Guy : Essaye Gina Lollobrigida, Sophia Loren ou Brigitte Bardot. Tu n'as que l'embarras du choix. Peut-être même en monokini. Puceau, ça ne te regarde pas. Tiens, une question "politique", t'as pas entendu De Gaulle au Québec ? Pour foutre la merde, il est le premier avec son "Vive le Québec libre". Giscard d'Estaing n'a pas manqué de le moucher en lui pointant dans son collimateur comme "l'exercice solitaire du pouvoir". Ces vieux, ce qu'ils peuvent être cons de s'accrocher à leur petite vie bien au chaud...
- Jean-Pierre : Pas d'accord. Giscard en a déjà envoyé beaucoup de "Oui, mais", mais, au moins, De Gaulle parle de liberté. Chacun a droit d'avoir la sienne comme il le désire, non ?
- Guy : Ouais, mais, il aurait peut-être pu penser dire "Vive les Français, libres", "Vive l'Algérie libre" de son temps. Je sais pas moi, ce genre de conneries que l'on dessert pour attirer les foules. Quand tu envoies n'importe quel Schramme à bord, comme au Congo, tu crois qu'on peut encore parler de liberté avec les armes à la main ? Heureusement, il vient de déposer les armes, mais...
-Alain : Parler de liberté, les armes à la main ? C'est un truc de révolutionnaire et de baroudeur, ça ! Aucune révolution les armes à la main n'a amené la moindre liberté. Des militaires aux commandes pour organiser la paix, non mais, tu rigoles ? La liberté, cela se vit mais ne s'organise pas. Elle doit être acceptée, surtout celle des autres, c'est la plus importante. La tienne vient tout seul par après. Organisation et liberté sont des mots antinomiques. Méfie-toi de la vraie liberté, elle est un culte ou un rêve, cela ne relève d'aucun culte.
- Christian : Même celui de soi ?
- Alain : Surtout, celui-là ! Tu devrais changer de seringue, je crois que t'es dopé grave, mec ! A partir de ta campagne, sans rien connaître de la ville, avec des champs sur les bras, tu finiras au mieux comme Simpson sur le Ventoux. Mort en jaune pour se faire plus de fric, gagner plus de renommée. Voilà à quoi, elle mène ta liberté au "moi-je". Note bien que je ne peux pas te donner tout à fait tort : n'est libre que celui qui a du fric, cela me paraît évident.
- Christian : Campagnard, je suis et resterai, libre. Toi, à la ville, tu ne connais pas la terre. Encore quelques années et tu ne sauras plus d'où sort le lait avant d'entrer dans ta glacière. Et les Indiens d'Amazonie, les Touaregs du désert, les abominables Tibétains des neiges, y sont pas libres, eux ? Le fric, ils ne connaissent pas et vivent apparemment bien.
- Alain : Si, mais, il s'agit là d'une liberté à ne pas savoir qu'en faire. C'est plutôt du règne de l'imbécile heureux. Ce serait bien trop rétrograde d'en arriver là. Faisons confiance à l'organisation du monde moderne, c'est lui l'avenir. Des machines agricoles vont t'aider si t'as le pognon de les payer. Et puis, réfléchis un peu : cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus de place sur cette boule pour qu'on aie chacun son Amazonie à soi. Le monde rétrécit, il commence à se faire tout petit. Près de la moitié des humains n'a déjà plus de jardin et ces cons continuent à vouloir vivre empilés les uns sur les autres. Aucune liberté n'existe plus depuis qu'elle empiète sur celle de l'autre. C'est embêtant mais c'est comme ça ! Regarde, on a même coupé le dernier arbre et tu regardes la télé béatement avec papa et maman en mangeant ta soupe.
- Jean-Pierre : Et moi qui croyais que le jour de mon anniversaire, tu allais me foutre la paix avec ta nature, cher Rousseau alias Christian, et toi, Alain, avec ta ville qui sent mauvais. M'avez-vous amené un cadeau au moins !
- Alain : Je pouvais pas. J'ai été en ville à vélo, y'avait aucune place de parking de libre... Ah, si j'avais eu un porte-avions, j'aurais pu faire place nette ...et même fermer le caquet aux flics révolutionnaires ! Putain, la victime, c'est encore une fois, moi ! (rires)
- Christian : Pas de déclarations, Alain. On s'en serait douté... J'ai apporté le fromage de la ferme et le gâteau pour l'anniversaire dans la paix des cœurs. Je suis un pacifiste, moi.
- Guy : Comme au Tonkin, peut-être ?
- Alain : Comme au ton qui, quoi ?
- Guy : C'est fou ce que tu manques de culture, toi. Il n'y a que les références historiques pour justifier ton présent. Encore quelques anniversaires et tu seras tout à fait borné à force de te rappeler le bon vieux temps. Tiens, tu mériterais que je t'envoie par le fond, ne fut-ce que pour t'empêcher de nous mener en galère... Dis-toi bien que seul l'exil peut te sauver. Et le fait est qu'il n'y a plus d'exil nulle part depuis qu'on a inventé la bombe. Mais j'ai foi au progrès, demain on possèdera bien tous la bombe individuelle. Chacun la sienne. Il ne pourront jamais en faire exploser qu'une après autre. La légitime défense, tu comprends ?
- Jean-Pierre : Mais ce serait l'extermination garantie de l'espèce humaine, docteur Folamour ! Que vous êtes en train de me fomenter comme avenir. La marée noire du "Torrey Canyon", c'est pas du cinoche.
- Guy : C'est idiot de voir ce cinoche ainsi. Je commencerai par toi, tiens ! Où est ce que tu te sentirais le mieux, t'es vraiment un socialiste à la manque. Moi, ce qui m'a plu au cinoche dernièrement c'est "Blow up". Tu sais cette histoire de photographe qui part en reportage, prend une photo et qui découvre un meurtre. Alain, n'est-ce pas que c'est dans tes cordes ?
- Alain : Mais, mon beau salaud, dis, ça c'est jouer le jeu des Ricains et des Englishs. JFK est toujours dans ta tête, à mon avis. T'es l'extrémiste inverse. T'es cent pour cent en faute et tu fais semblant d'avoir été agressé pour mieux faire admettre que c'est toi la victime. "Up to you", as-tu déjà écouté ce morceau des Stones ? C'est la face B de Satisfaction, il est passé inaperçu avec ce Mike Jagger qui a toujours voulu être au devant de la scène. Dommage ! Moi, j'irais voir si avec le socialisme ou même le communisme, on va pas pouvoir mieux s'en sortir qu'avec ces jeunes en pantalon en pattes d'éléphant.
- Guy : Des éléphants, maintenant. Tout cela ne nous ramènera pas le Congo. (rires) Mais, t'as raison, Elvis devait en avoir à son mariage, des pattes d'éléphants.
- Jean-Pierre : Le Congo, c'est râpé, Guy. Faudra te faire une raison. Les colonies, c'est de l'histoire ancienne. Un peu de Commonwealth du bout des ongles, mais rien d'autre. Quant au King, il a ses fans incontestables...
- Christian : (il chante) "Et j'entends siffler le train. J'entendrai siffler ce train toute ma vie". Alors, on va le couper, ce gâteau ? J'attrape faim, moi. Alain, vas nous chercher la bouteille dans le frigidaire. Ça s'arrose un anniv de 20 ans. Tu te souviens de cette bête chanson des vieux "On n'a pas tous les jours vingt ans".
- Alain : Bien sûr. C'est d'un niaiserie à chier. Tu me fais déraper ici. Tu ne sais pas, Christian, Jean-Pierre, voudrait partir à Katmandou.
- Guy : Katmandou, c'est pas trop ma tasse de thé. T'as pas entendu ce qui se passe dans la Silicone Valley ? La Californie, le Grand Canyon, les grands espaces, j'ai vu des films de là-bas. Cela donne envie de partir, rien qu'à les voir.
- Jean-Pierre : Je crois que t'as vu trop souvent "West Side Story", c'est sorti de l'affiche, je t'informe. T'as pas peur de partir pour le Vietnam comme tu disais, cela canarde ferme là-bas. Si tu pars là-bas, tu devras te faire naturaliser et alors, c'est chez le Viets qu tu devras trouver tes assurances tous risques.
- Guy : J'ai pas dit que je veux prendre la nationalité américaine.
- Christian : Mais t'auras pas le choix, mon gars. C'est compris dans le prix du voyage. Dès que tu vois la Statue de la Liberté, t'es déjà embrigadé. Adieu la liberté et les petites anglaises. Moi, c'est Londres qui m'attire un peu. C'est de là que toute la mode vient, ces derniers temps.
- Guy : T'as peut-être raison. Je vais me renseigner sur les States. Peut-être, qu'astronaute me plairait. S'envoyer en l'air dans la lune ou s'envoyer en l'air, au lit, où est la différence ? Dans, le 5ème Luna Orbiter est un peu à l'étroit, mais je suis sûr qu'on y arrivera à lui mettre une fusée dans l'oeil dans notre lune comme Tintin nous le montrait.
- Christian : Ne rêve pas trop éveiller. La lune, c'est pas encore gagné. Le match entre Russkovs et Amerlocks est loin d'être terminé. Faudra peut-être attendre des années encore pour mettre un pieds sur le sol lunaire comme le voulait Kennedy pour cette décennie. Tu ne te souviens pas de ce qui est arrivé à Komarov à bord de son Soyouz ? T'auras peut-être une famille avec des enfants à t'occuper, avant de t'envoyer en l'air dans les étoiles. Moi, je me vois très bien avec une famille nombreuse. D'ailleurs, il y a anguille sous roche.
- Guy : Toi aussi. Tu veux une famille, des enfants. Je veux bien une épouse, mais des enfants, c'est beaucoup de responsabilités. Je n'envisage pas cela, du moins actuellement. Pour cela, il faut assurer ses arrières, avoir un job longue durée. Si je ne suis pas du tout sûr que les mouvements féministes sont très favorables à cette expansion qui pousse les femmes à rester à la maison, une femme au bureau, c'est pas sûr que cela plaise à toutes non plus.
- Alain : Mais, t'es un terrible machiste, Guy. Tout évolue. On n'arrête pas le progrès. Personnellement, j'aimerais avoir deux enfants mes pas plus. En espérant, qu'ils soient aussi beaux que l'épouse que je choisirai.
- Jean-Pierre : Vous êtes tous des fanas de la famille à ce que j'entends. J'ai dit faire l'amour pas la guerre, cela ne veut pas dire que je veux me farcir toujours la même, ni toutes en parallèles. Je suis un serial-man. Des enfants ? Vous êtes fous ou quoi ? On a la pilule, maintenant. Tu veux un joint pour te remettre à niveau ?
- Alain : Non, merci, je suis assez dingue comme ça. Mais qu'ai-je entendu ? Cela est passé sans tinter à mes oreilles. Christian a des choses à nous révéler. Y a-t-il un polichinelle dans le tiroir avec sa dulcinée ? Sa boniche a dû oublier sa pilule. Alors, raconte. Comment, c'est arrivé.
- Christian : Ça, c'est un secret. Nous sommes sortis. Nous avons dansé lors d'une rencontre dans une surprise party, et...
- Guy : Ça a tourné, a tourné, mais cela n'a pas continué à tourner. Et, ça s'est arrêté.. comme la chanson de Bécaud, peut-être (rires)
- Jean-Pierre : Laissez Christian, tranquille. N'oubliez pas, c'est un futur philosophe et il va vous en foutre plein la vue avec sa philosophie des grands mariages. Je crois que vous ne connaissez pas la philosophie asiatique. Là, on n'oublie tout. On y baise. On y pense et puis on oublie, comme dirait Claude François.
- Guy : Ah, oui ? Mais, c'est aussi très exotique, ton expérience. Cela m'intéresse. Puis, Alain, avec ses études de journalisme, il pourrait en faire de beaux papiers de tout cela. Lui qui aime les voyages.
- Alain : Bel exercice et beaux voyages, en effet. Même si je n'ai pas les mêmes préoccupations. Et si on parlait de sport. Le sport, un truc qui m'intéresse. J'aimerais me spécialiser dans le journalisme de sport. Pour m'amuser, j'ai fait un article quand, le 9 juillet, Billie Jean King a gagné Wimbledon. J'ai eu un certain succès dans un petit journal local. Quant à Roger Pingeon, j'ai essayé de l'approcher quand il avait remporté le Tour de France. J'aurais bien aimé aussi avec Eddy Merckx qui vient de devenir le champion du monde. Oui, reporter sportif, cela me botterait, mais, j'hésite, encore. Correspondant de guerre, aussi, d'ailleurs. Suivre les Six de la guerre du Sinaï pour Paris Match, cela doit être palpitant. Photographier Moshe Dayan dans les tranchées...
- Guy : Six jours, d'accord. Mais tu ne voudrais pas partir au Vietnam, on n'en voit pas la fin de cette guerre-là. T'es pas sûr de revenir, sinon les pieds devant.
-Alain : C'est ce qui construit la gloire, non ? (sourire)
- Guy : Quelle ambition ! Là, tu me fais planer. Et des projets de famille heureuse, tes deux beaux enfants, t'en fait quoi ? Ce sont tes parents qui t'ont appris ce genre de raisonnement à la con avec des héros avec des honneurs à titre posthume à la clé ?
- Alain : Mes vieux laissent-les là où ils sont, si tu veux bien. Je ne mange pas de ce pain-là. Ils ne sont pas d'accords avec mes projets. Je sais. Ils me font ch... Tu sais quelque chose qui les mettrait à roter encore plus après une heure de silence. Un bon Rolling Stone par exemple. "I can get now, satisfaction". C'est pas très socialo, mais je m'en contenterai. Pourquoi pas aussi, le negro ? Mes vieux sont racistes. Comment s'appelle-t-il encore ? Celui qui est guitariste et qui a osé jouer de la guitare avec ses dents, allongé parterre en faisant le grand écart....
- Christian : Tu veux parler de Jimi Hendrix ? Je préfère les Beatles ou les "Shocking Blue" avec Venus, ça fait danser au moins. "Salut les copains", cela commence à m'épuiser. Jean-Pierre ne va pas me contredire, lui qui entonne à tout bout de champs comme une litanie "All you need is love". La guerre entre les Beatles et les Stones, c'est du pipo. Crois-moi sur parole. C'est comme avec les Demoiselles de Rochefort et les Parapluies de Cherbourg. T'as pas pleuré, tout de même ?
- Alain : Oui, Jimi Hendrix. Une véritable star en Angleterre. Il ira loin, ce gars, c'est sûr. Il doit déjà être dans le hit parade. Au sujet des Beatles, j'aurais dû m'en douter. Pleurer ? Tu rigoles ? C'était d'un rose bonbon. Pleurer serait manquer vraiment de punch. Mais t'as pas tout à fait tort, il y en a beaucoup qui l'ont fait dans la salle quand je les ai vue. T'as pas encore entendu le petit nouveau, David Bowie ?
- Jean-Pierre : David Bowie ? Connais pas. Mais, j'en ai rien à cirer de votre punch, de vos idées d'avenir. Vous n'avez pas remarqué que tout coûte plus cher ? Avec ce que me donne mes parents, je ne parviens même plus qu'à m'acheter mes sèches. C'est mon anniversaire. Si vous voulez des fleurs dans les cheveux, je peux vous en prêter. Ca vous empêchera d'avoir des idées courtes et d'écouter vos idées folles...
- Christian : T'as raison, Jean-Pierre. T'as toujours raison, d'ailleurs. Toi, au moins, t'as pas besoin de te déguiser pour ce soir à la surboum costumée. Un peu de cheveux dans les cheveux bien longs, un froque qui sent à cinq mètres à la ronde et une chemise ouverte sur ton poitrail velu et t'es costumé. Moi, je vais prendre le costume de Néron. Je ne sais pas si cela me sied, mais c'est le nom que j'aime bien. Quant à toi, Alain, sors ton appareil photo et ton carnet de notes, avec la casquette et le crayon de l'emploi, je sens que tu vas faire sensation. Reviens avec des photos des toiles de Magritte. Tu vas voir comme elles vont prendre de la valeur depuis qu'il vient juste de mourir. Guy, je le vois bien bardé d'une chemise avec des étoiles et des bretelles pour tenir le pantalon. Tous le monde à la permission de minuit ? Alors, on y va. Le précédent, c'est Alain. Le suivant, c'est Guy, le 1er septembre si je n'abuse pas en mettant le couteau dans la plaie. On refait une autre rencontre ?
Un silence est tombé, presque lourd. Le juke box s'était arrêté à court de piécettes. Les 45 tours se sont succédé sans interrompre la bande des quatre.
Le patron du café, qui a tout entendu, ajoute une tune dans son juke-box. La platine va s'installer sous l'aiguille et une voix nasillarde entonne "On n'a pas tous les jours 20 ans".
Les quatre se regardent, étonnés.
- Tous ensembles : Mais qui a programmé cette putain de chanson ? C'est d'un ringard...
Jean-Pierre pousse une nouvelle tune dans le bastringue et entonne en attendant : "If you're going to San Francisco. Be sure to Wear Flowers in your Hair".
Avoir une majorité de votes derrière soi est devenue un luxe et un leurre illusoire mais, faut pas s'inquiéter, ça va d'aller parce que cela doit aller.
Allusion
...
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5/8/2024 : Kamala Harrs a choisi son colistier Tim Walz
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Le lift stories des Bee Gees, de Travolta et la fièvre du dancefloor des souvenirs de l'année 1977
23/8/2024 : Bart De Wever a jeté l'éponge pour la mission de formateur du gouvernement Arizona
L'Arizona est un État de l'Ouest des États-Unis. Sa capitale et plus grande ville est Phoenix. Avec une superficie de 295 254 km2, il est le sixième État américain le plus vaste, et le seizième plus peuplé avec 7 151 502 habitants en 2020. L'État a longtemps été un bastion électoral du Parti républicain mais le Parti démocrate y gagne en popularité dans les années 2010. L'Arizona est considéré comme étant un swing state.
Au suivant ... Impair et passe
26/8/2024 : On remet le couvert des élections dans les Coulisses du pouvoir
En affaires courante, d'accord mais pas trop longtemps
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5/9/2024 : Ca va daller, bien sûr. Michel Barnier a été choisi comme premier ministre en France.
Le problème, c'est que les jeunes ne savent pas encore et les vieux ne savent plus...
13/12/2024 : Cactus sur la cyber-attaque russe
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Commentaires
Joe Biden se retire de la course à la présidentielle
oe Biden a annoncé dimanche son retrait de la course à la Maison Blanche après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales, en appuyant la candidature de sa vice-présidente Kamala Harris pour « battre Trump ».
Le démocrate de 81 ans rejoint ainsi le club très restreint des présidents américains sortants ayant jeté l’éponge alors qu’ils briguaient un second mandat. Mais il est le premier à le faire aussi tard dans la campagne, la plongeant dans l’inconnu. Le seul, aussi, à devoir abandonner en raison d’interrogations sur son acuité mentale.
« Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a-t-il déclaré dans un communiqué, annonçant qu’il s’adresserait à la nation « plus tard cette semaine ».
« Aujourd’hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année. Démocrates, il est temps de se rassembler et de battre Trump », a-t-il ajouté sur X. Un soutien rejoint par l’ancien président et l’ancienne secrétaire d’Etat, Bill et Hillary Clinton, qui ont salué dimanche sur X «l’extraordinaire carrière» de Joe Biden.
Cette annonce choc, même si elle était attendue malgré les dénégations répétées du principal intéressé, bouleverse une campagne qui a déjà connu de nombreux rebondissements, au premier rang desquels la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet.
Joe Biden était censé être intronisé lors de la convention de son parti, mi-août à Chicago.
Sa vice-présidente Kamala Harris est un choix naturel, mais pas automatique, pour devenir la candidate des démocrates.
Le dernier mot revient aux délégués du Parti démocrate, 3.900 personnes au profil très varié et pour la plupart complètement inconnues du grand public.
C’est la performance calamiteuse de Joe Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump qui a précipité les événements.
Ce jour-là, dès les premières secondes de la joute verbale qu’il avait pourtant lui-même réclamée, c’est un Biden très affaibli qui est apparu devant les écrans de ses partisans consternés.
Avec un chat dans la gorge l’obligeant à toussoter souvent, il s’est plus d’une fois emmêlé les pinceaux, ne parvenant parfois pas à finir ses phrases.
Un spectacle douloureux qui a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge, sur lesquels ses proches avaient tenté de maintenir un couvercle.
Qui allait être le premier à dégainer pour lui demander d’arrêter là ? La petite musique est rapidement montée, partant d’élus démocrates relativement peu connus jusqu’à atteindre des poids lourds du parti.
L’un après l’autre, de grands noms, effrayés par les sondages le donnant perdant et craignant une victoire écrasante de Donald Trump, l’ont lâché, pour la plupart d’abord en privé.
Les médias américains, citant des sources anonymes, ont ainsi affirmé que l’ex-président Barack Obama, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et les leaders démocrates au Congrès Chuck Schumer et Hakeem Jeffries avaient fait part de leur inquiétude.
Et les images d’un Joe Biden testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion, n’ont fait qu’amplifier la nervosité de son camp.
Pendant ce temps, Donald Trump, qui a miraculeusement échappé à des tirs pendant un meeting de campagne, semblait, lui, vivre un état de grâce, avec des victoires judiciaires et une consécration lors de la convention du Parti républicain à Milwaukee.
Question suivante qui va reprendre le flambeau ?
Écrit par : Allusion | 22/07/2024
Répondre à ce commentaireLe soulagement dans le camp dans le clan démocrate.
N'importe qui aurait pu penser que si Joe Biden gardait l'envie d'un deuxième mandat, c'était plier pour le parti démocrate.
Si on s'en souvient, Joe Biden avait annoncé qu'il ne briguerait pas de deuxième mandat quand il a pris la présidence.
Qui va reprendre le flambeau démocrate ?
Trois semaines pour avoir la décision de la commission démocrate.
Ça va d'aller, est peut-être le meilleur des titres.
La campagne présidentielle américaine est relancée.
La vice-présidente Kamala Harris est la mieux placée pour battre Donald Trump en novembre.
La quinquagénaire s'est immédiatement déclarée prête à "remporter l'investiture" démocrate lors de la convention du parti mi-août à Chicago, après avoir obtenu le soutien du président usé par ses 81 années.
Mais divers ténors démocrates, au premier rang desquels Barack Obama, se sont gardés d'apporter un appui immédiat à la première Afro-Américaine à avoir accédé à la vice-présidence.
"Nous allons naviguer en terrain inconnu dans les jours à venir", a averti l'ancien président, les délégués à la convention restant libres de leur vote.
Harris soutenue par Biden
En huit jours seulement, la course à la Maison Blanche a connu deux rebondissements historiques majeurs qui ont complètement rebattu les cartes d'une élection qui ne passionnait guère les Américains: d'abord la tentative d'assassinat de Donald Trump le 13 juillet, puis le coup de tonnerre dimanche du retrait de Joe Biden, contraint à céder sous la pression de son propre camp.
C'est sous la forme d'un communiqué, alors qu'on ne l'a pas vu en public depuis qu'il s'est mis en convalescence la semaine passée dans sa villa balnéaire du Delaware pour soigner un Covid, que le démocrate a fait cette annonce.
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat", a-t-il écrit, finalement vaincu par les doutes sur son acuité mentale et l'accumulation des voix d'élus lui demandant de passer le flambeau.
"Aujourd'hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année", a-t-il ajouté, à un mois de la convention qui aurait dû l'introniser candidat.
Dans les heures qui ont suivi, Kamala Harris a reçu le soutien appuyé de Bill et Hillary Clinton, du gouverneur de Californie Gavin Newsom, qui était pourtant vu comme un possible rival, et d'une ribambelle d'élus, progressistes comme modérés.
"Aujourd'hui plus que jamais, il est crucial que notre parti et notre pays s'unissent rapidement pour vaincre Donald Trump et la menace qui pèse sur la démocratie américaine", a exhorté l'influente élue de New-York, Alexandria Ocasio-Cortez.
Une autre inconnue reste toutefois de savoir si le sénateur indépendant Joe Manchin, un ancien démocrate connu pour ses positions conservatrices, décide lui aussi d'entrer dans la course.
Le retrait de Joe Biden a cependant déjà rapporté gros au parti démocrate qui a enregistré la plus grande collecte de fonds en une seule journée pour la présidentielle, soit 46,7 millions de dollars (42,8 millions d'euros), a annoncé ActBlue, le groupe de levées de fonds pour le parti.
La campagne Trump chamboulée
Du côté des républicains, cette annonce chamboule complètement la candidature de Donald Trump, obligé de revoir sa stratégie électorale, jusque-là très focalisée l'état de forme du président démocrate. L'équipe de campagne de l'ex-président a ainsi multiplié les publicités électorales mettant en scène un Joe Biden gaffeur, bégayeur, ou qui trébuche.
Autant d'arguments qui risquent de se retourner directement contre le républicain de 78 ans, s'il est opposé à Kamala Harris, de près de 20 ans sa cadette. Nul doute que cette ancienne procureure, fera tout pour replacer les ennuis judiciaires de Donald Trump, condamné au pénal fin mai, au-devant de la scène.
La démocrate de 59 ans, devenue mi-mars la première vice-présidente à se rendre dans une clinique effectuant des interruptions volontaires de grossesse, pourrait faire de l'avortement un de ses principaux angles d'attaque.
D'autant que les républicains ont perdu quasiment chaque référendum ou scrutin qui évoquait la question de l'avortement depuis l'arrêt de la Cour suprême en 2022.
L'équipe de campagne de Donald Trump assure toutefois qu'elle n'est pas complètement prise de court, des responsables ayant travaillé en coulisse à la préparation de publicités électorales attaquant Kamala Harris.
Elles seront diffusées dans une série d'Etats clés pour l'élection, au cours des tous prochains jours.
Profitant des déboires démocrates, le candidat républicain continue d'arpenter le terrain électoral, capitalisant sur l'effet rassembleur de la convention de son parti à Milwaukee qui l'a officiellement intronisé candidat jeudi dernier.
Il tiendra un nouveau meeting de campagne mercredi en Caroline du Nord.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/pr%C3%A9sidentielle-am%C3%A9ricaine-qui-pour-remplacer-joe-biden-les-d%C3%A9mocrates-s-activent-%C3%A0-trouver-un-candidat/ar-BB1qo7zA?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=b29298b085f24496afd5b5625e6c71d6&ei=16.
Écrit par : Allusion | 22/07/2024
Kamala Harris, une ambition américaine
Après le retrait de Joe Biden, Kamala Harris annonce sa candidature à l'investiture démocrate. Récit de l’irrésistible ascension d’une femme politique ambitieuse et charismatique, qui a su "briser les barrières" pour devenir la première vice-présidente des États-Unis, et peut-être la première femme à la Maison-Blanche ?
Fille d’une mère indienne, fervente militante pour les droits civiques, et d’un père jamaïcain, Kamala Harris incarne une vision contemporaine du rêve américain. Née en Californie en 1964, alors que la ségrégation raciale vient d’être définitivement proscrite, elle prend très tôt fait et cause pour la communauté afro-américaine à laquelle elle se sent appartenir. Sur les bancs de l’université Howard, "la Harvard noire", la jeune femme se passionne pour l’art oratoire, avant de poursuivre des études de droit. Membre du barreau de Californie, elle brigue la charge de procureure de district de San Francisco, qu’elle obtient après une campagne acharnée. À ce poste, elle affirme des convictions fortes : contre la peine de mort, la violence armée, pour l’éducation des Afro-Américains et le droit à une seconde chance pour les jeunes délinquants. S'ensuit une fracassante entrée en politique : élue en 2017 au Sénat américain – deuxième femme noire de l’histoire à ce poste – sous les couleurs démocrates, elle se présente à la primaire du parti, avant d’être choisie comme colistière par le candidat Joe Biden, à qui elle avait pourtant porté bien des coups lors des débats. Première vice-présidente des États-Unis, dans l’ombre de celui dont elle est tenue de représenter les positions plus conservatrices, Kamala Harris est désormais bien placée pour se hisser jusqu’à la fonction suprême…
"Obama au féminin"
Ambitieuse, charismatique, d’une extraordinaire pugnacité, Kamala Harris affiche une trajectoire exemplaire bien que semée d’embûches. Son genre, ses origines étrangères, sa couleur de peau : de ces barrières, elle a su faire un atout dans son ascension, jusqu’à incarner l’avenir du parti démocrate, à l’image d’un "Obama au féminin" – en dépit de la déception qu’elle suscite dernièrement et du récent déclin de sa popularité. Que raconte son parcours de la démocratie américaine, du racisme et des inégalités hommes-femmes en politique ? Des bastions du mouvement pour les droits civiques de Berkeley et d’Oakland aux coulisses du pouvoir à Washington, ce documentaire retrace la genèse d’une héroïne américaine et pose une question centrale : une femme peut-elle conquérir la Maison-Blanche ?
https://www.arte.tv/fr/videos/102310-000-A/kamala-harris-une-ambition-americaine/
Écrit par : Allusion | 22/07/2024
Répondre à ce commentaireJoe Biden, un destin américain
Joe Biden renonce à se présenter à l'élection présidentielle américaine. Qui est cet homme d’État à la longue et brillante carrière politique, six fois sénateur et deux fois vice-président sous Barack Obama ?
https://www.arte.tv/fr/videos/101219-000-A/joe-biden-un-destin-americain/
Écrit par : Allusion | 24/07/2024
Pourquoi Joe Biden s'est-il réellement retiré et si tard? Des bulletins de santé présidentiels toujours top secret
L’annonce dimanche soir par Joe Biden de son retrait de la campagne présidentielle aux Etats-Unis a sans doute soulagé ses supporters. Le démocrate de 81 ans n’affrontera pas Donald Trump dans une élection à l’issue incertaine. Il ne fera pas le mandat de trop.
Impossible de juger aujourd’hui de l’état de santé de Joe Biden ou de ses réelles capacités à exercer la présidence 4 années de plus.
Tout ce que l’on sait, c’est qu’une série de problèmes se sont accumulés dernièrement. Ainsi qu’il l’a expliqué lui-même après son débat raté contre Donald Trump : "J’étais malade. Je ne me sentais vraiment pas bien… J’étais épuisé", parlant d’un "mauvais rhume", avant un test positif au Covid.
Résultat, un vent de panique dans son parti, et une écrasante majorité d’Américains qui le jugent incapable de gouverner quatre ans de plus en cas de victoire.
La santé des présidents américains : souvent un secret bien gardé
La pneumonie du premier président américain George Washington, celle qui a terrassé son successeur William Henry Harrison, le cancer de Grover Cleveland avec une grosse moustache pour dissimuler les séquelles de son opération à la mâchoire, la grippe espagnole qui affaiblit Woodrow Wilson avant une attaque cérébrale, la dépression de Calvin Coolidge, la paralysée cachée de Franklin Roosevelt, l’AVC qui frappe Dwight Eisenhower, la crise cardiaque qui emporte Warren Harding, sans compter les problèmes de glandes surrénales de John Kennedy et les soupçons d’Alzheimer chez Ronald Reagan…
Les Etats-Unis ont une longue histoire de présidents à l’état de santé problématique ou diminués par leur âge et qui ont eu une fin de mandat désastreuse à cause de mauvaises décisions ou d’absence de décisions. Et souvent, les bulletins de santé restent top secret, en tout cas de leur vivant…
Surtout ne pas changer de cap
Mais pourquoi vouloir dissimuler ou minorer les problèmes de santé des dirigeants ?
Nicolas Baygaert, professeur en communication politique à l’ULB, à l’IHECS et à SciencesPo Paris explique que "c’est d’abord la volonté de gérer la perception publique du personnage lorsqu’il est en fonction ou lorsqu’il est, comme c’était le cas jusqu’à dimanche, en lice pour sa réélection".
"Par exemple, François Mitterrand avait caché pendant des années qu’il souffrait d’un cancer de la prostate, et cette dissimulation n’a été révélée qu’après sa mort".
"Aujourd’hui, dans le cas de Biden, la volonté était avant tout de préserver une stratégie anti-Trump et de concevoir la candidature Biden comme l’unique alternative pour s’opposer à un retour de Trump à la Maison Blanche."
"Il y a donc une forme d’acharnement à maintenir cette image, malgré les signes de déclin progressif lié à l’âge, qui vont au-delà de simples symptômes de Covid."
Maintenir Biden comme candidat a longtemps semblé la seule option pour le parti démocrate et pour le président lui-même, question de stabilité, de continuité.
"Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a beaucoup d’argent qui a été dépensé dans cette campagne. Donc quand les donateurs ont dit c’est fini, on ne finance plus cette campagne, ça a été l’élément déclencheur."
Le devoir de discrétion coulé dans une règle
Dans les cas de Franklin Roosevelt, de John Kennedy Ronald Reagan ou de John Kennedy, ce n’est qu’après la fin de leur présidence que leurs problèmes de santé ont été révélés.
Cette discrétion sur la santé des présidents américains existe de longue date, mais elle est formalisée à partir de 1964 lorsque le magazine américain Fact interroge des centaines de psychiatres sur l’état mental du sénateur Barry Goldwater, candidat à la présidentielle.
Le sondage qui conduit le magazine à écrire que Barry Goldwater est inapte pour être président est peu scientifique et ne repose sur aucun examen. Le candidat républicain fera condamner Fact.
Après cela, l’association de psychiatrie américaine adopte la règle qui interdit aux psychiatres de donner des avis sur la santé mentale des personnalités publiques sans examen direct.
Effet boomerang
"Cela soulève la question de l’équilibre entre le devoir éthique et la responsabilité publique, protéger le bien commun, la nation contre un leader potentiellement défaillant", note Nicolas Baygaert.
Aujourd’hui, cette règle "Goldwater" reste d’application.
Mais dans le cas de Joe Biden, avec les directs télé et les réseaux sociaux tout le monde a pu constater les signes avant coureurs bien visibles qui laissaient présager un état de santé plus grave que des pertes de mémoires liées à l’âge ou des symptômes du Covid, fait remarquer Nicolas Baygaert : "Le fait de scruter en permanence la communication verbale et non verbale, ces éléments sont beaucoup plus difficiles à cacher aujourd’hui que dans le passé, ce qui rend la situation complexe à gérer. Bien que la discrétion professionnelle soit une obligation éthique, certains estiment qu’il faut parler ouvertement pour le bien commun".
La méthode Coué a donc ses limites en politique : envoyer au front un président qui trébuche sur les chiffres et sur les mots, qui finit par confondre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine n’est pas exempt de risques.
"Car une gestion non transparente de l’état de santé des personnalités politiques peut mener à une crise de confiance et à un effet boomerang."
Contre-productif
"Par exemple, malgré des signes avant-coureurs sur l’état de santé de Biden, son entourage a insisté pour le présenter comme un candidat en pleine forme, ce qui a finalement été contre-productif pour les démocrates", poursuit le professeur en communication politique qui souligne que l’aveuglement et la panique dans l’entourage de Joe Biden se manifestent aujourd’hui par l’absence de plan B pour sa succession en dehors de la vice-présidente Kamala Harris.
https://www.rtbf.be/article/retrait-de-joe-biden-de-la-course-a-la-presidentielle-une-tradition-de-culture-du-secret-autour-de-la-sante-des-dirigeants-11408449?utm_campaign=RTBF_Info_+24-07-2024&utm_medium=email&utm_source=newsletter
Écrit par : Allusion | 24/07/2024
Répondre à ce commentaireKamala Harris salue le bilan de Biden "sans équivalent dans l'histoire moderne" des Etats-Unis.
https://www.msn.com/fr-be/video/actualite/kamala-harris-salue-le-bilan-de-biden-sans-%C3%A9quivalent-dans-l-histoire-moderne-des-etats-unis/vi-BB1qqHkp?ocid=msedgdhp&pc=ENTPSP&cvid=8f06c13682c04789b6dde20a7c3daa8b&ei=10
Donald Trump dit d'elle qu'elle est folle de rire...
Avec lui, rire est impossible
Écrit par : Allusion | 24/07/2024
Répondre à ce commentaireSérie Kant à vous
La philosophie kantienne sans prise de tête, c'est dans "Kant à vous !", un podcast captivant qui célèbre les 300 ans de la naissance d'Emmanuel Kant, l'un des plus grands philosophes du siècle des Lumières. Plongez dans la pensée profonde et influente de Kant à travers cette série de 20 épisodes conçue pour rendre sa vision de la vie et du monde accessible à tous, avec clarté et une touche de légèreté. Chaque épisode explore une idée ou un concept clé, vous offrant des insights précieux et actuels sur la philosophie kantienne.
1/ Kant à la Une
2/ El la lumière fut
3/ A fond la critique
4/ Faire la paix à Kant
5/ Ne pas faire l'amour avec Kant
6/ Kant aux autres
7/ Aïe le transcentantal
8/ Arrête de mentir
9/ En classe
10/ Kant, téléphone maison
11/ Pour une démocratie du beau
12/ Sublime
13/ Kant l'écolo ?
14/ Kant en porte-jaretelles
15/ Kant au pays des robots
16/ Le porte-monnaie de Kant
17/ Tout pour la morale
18/ L'insociable sociabilité
19/ Espérer
20/ Yes we Kant
https://auvio.rtbf.be/emission/kant-a-vous-27629
Écrit par : Allusion | 29/07/2024
Répondre à ce commentaireFRANCE: deux camps ou trois blocs ? « Victoire de la gauche », une légende urbaine ! (de Castelnau)
La conclusion de ce billet : Les régimes, parlementaire de la IIIe et d’assemblée de la IVe, devait gérer des situations politiques morcelées qui accouchaient de majorités de circonstance, dans les couloirs des assemblées. Les présidents du conseil n’étaient nommés que s’ils garantissaient au président avoir constitué une majorité au Parlement. C’est exactement ce qu’a fait de Gaulle en 1958. Il n’a accepté la nomination de René Coty qu’après avoir mené dans la coulisse les négociations lui permettant de venir devant la chambre et d’obtenir un vote de confiance. Et Coty ne l’a nommé parce qu’il avait lui aussi cette garantie. En régime parlementaire, les choses se passe dans cet ordre. Et c’est dans cet ordre qu’elles vont se passer, transformant les castors qui ne le voient pas en autruches.
https://les7duquebec.net/archives/293268
Écrit par : Allusion | 04/08/2024
Répondre à ce commentaireKamala Harris choisit Tim Walz comme colistier
Tim Walz, 60 ans, est réputé pour avoir pris des mesures considérées comme progressistes depuis son accession en 2019 au poste de gouverneur du Minnesota, région clé pour novembre.
Il est réputé pour avoir pris des mesures considérées comme progressistes depuis son accession en 2019 au poste de gouverneur de cet Etat du Midwest, région clé pour novembre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tim_Walz
Écrit par : Allusion | 06/08/2024
Répondre à ce commentaireAmusant de lire et d'écouter
Donald Trump et Elon Musk fraternisent lors d'un échange marqué par une "cyberattaque"
Le patron du réseau social, également aux manettes de Tesla et Space X, avait promis un moment "très divertissant". Il a surtout permis à M. Trump de recycler ses thèmes de campagne en présence d'un interlocuteur amical, déterminé à ne pas le contredire.
L'ex-président républicain a une nouvelle fois promis "la plus grande déportation de l'histoire" des Etats-Unis, en affirmant faussement que l'afflux massif de migrants sous l'administration Biden a fait augmenter la criminalité.
"Nous avons des gens qui affluent comme si c'était une (...) apocalypse zombie", a acquiescé M. Musk, qui a longtemps eu une relation compliquée avec M. Trump mais le soutient publiquement depuis la tentative d'assassinat contre lui le mois dernier.
Le géant de la tech en a profité pour cataloguer Kamala Harris, nouvelle concurrente de M. Trump dans la course à la Maison Blanche, comme une candidate "d'extrême gauche".
A la peine pour contrer l'enthousiasme généré par l'entrée en lice de Mme Harris, M. Trump a remis en cause sa légitimité.
Le renoncement de Joe Biden, plombé par les doutes sur sa santé, "était un coup d'Etat", a fulminé le tribun de 78 ans.
40 minutes de retard
La discussion a été écoutée par plus d'un million d'utilisateurs en direct, sur une plateforme de laquelle M. Trump avait été banni après l'invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.
Elle a débuté avec plus de 40 minutes de retard, à cause de problèmes techniques présentés par M. Musk comme une cyberattaque. Le milliardaire a évoqué "une attaque DDOS massive", dite de déni de service, destinée à embouteiller les serveurs de l'entreprise pour provoquer une panne.
"Cette attaque massive illustre l'opposition de beaucoup de gens à entendre simplement ce que le président Trump a à dire", lorsque l'échange a finalement démarré.
Embarrassant, l'épisode a rappelé le fiasco déjà subi par X lors de l'entrée en campagne de l'ex-candidat républicain Ron DeSantis, diffusée sur la plateforme et plombée par des problèmes techniques.
Depuis le rachat de Twitter par M. Musk -- qui l'a renommé X et a permis à M. Trump d'y réactiver son compte --, la plateforme est mise en cause pour son laxisme face à la désinformation. Ses détracteurs l'accusent aussi d'être devenue un porte-voix pour la droite radicale.
A quelques heures de l'échange, le commissaire européen au numérique Thierry Breton a mis en garde Elon Musk, lui adressant un courrier pour lui rappeler ses obligations de modération.
Camarades
Pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant dans un bistro, sans jamais s'opposer.M. Trump a par exemple ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par "plus de propriétés en bord de mer". Ce qui ne l'a pas empêché de louer les voitures électriques Tesla produites par son interlocuteur, qu'il trouve "incroyables".
"Ce n'est pas comme si la maison était en feu immédiatement", a abondé M. Musk, qui a félicité le tribun pour ses "tweets épiques".M. Trump en a profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong Un. S'il revient au pouvoir, les Etats-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis.
"Je pense que les gens sous-estiment le risque d'une troisième guerre mondiale", a complété M. Musk.
Le patron a même semblé candidater pour un poste sous une future potentielle administration Trump, en expliquant qu'il aimerait participer à une commission qui "s'assurerait que l'argent des contribuables est dépensé à bon escient".
Une perspective séduisante pour l'ex-président, qui a félicité M. Musk pour les vagues de licenciements qu'il a imposées chez X.
"Vous êtes le meilleur réducteur de coûts", a-t-il complimenté.A moins de trois mois de l'élection présidentielle, M. Musk a conclu en dramatisant les enjeux du scrutin.
"Je pense que nous sommes à un tournant du destin de la civilisation et je pense que nous devons prendre le bon chemin", a-t-il confié à M. Trump. "Et je pense que vous êtes le bon chemin".
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/donald-trump-et-elon-musk-fraternisent-lors-d-un-%C3%A9change-marqu%C3%A9-par-une-cyberattaque/ar-AA1oH7JV?ocid=msedgdhp&pc=ENTPSP&cvid=0d9aefa4ee2543d0bf1d94c555fd7c27&ei=12
Écrit par : Allusion | 13/08/2024
Répondre à ce commentaireLift stories de Jannis Joplin et Ronald Reagan me rappelle des mêmes souvenirs avec les années 60
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/02/869903513.MP3
Écrit par : Allusion | 21/08/2024
Répondre à ce commentaireLift stories de Grace Jones et de Yves Saint-Laurent des souvenirs des années 70
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/01/1522434123.MP3
Le lift stories des Bee Gees, de Travolta et la fièvre du dancefloor des souvenirs de l'année 1977
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/02/2283586245.MP3
Écrit par : Allusion | 22/08/2024
François Bayrou, président du MODEM, a été nommé premier ministre de la France.
La tâche de François Bayrou s’annonce difficile en raison de la fragmentation du paysage politique français.
Les partis d’opposition ont déjà fait part de leur intention de s’opposer au gouvernement de Bayrou.
Le président français Emmanuel Macron a choisi François Bayrou comme quatrième premier ministre de la France cette année. Bayrou, un partisan de longue date de Macron, était considéré comme le favori pour le poste après que les législateurs d’extrême droite et d’extrême gauche ont réussi à faire tomber le gouvernement de Michel Barnier la semaine dernière. Ce dernier avait tenté de mettre en œuvre des mesures d’austérité impopulaires au sein du système de sécurité sociale afin de remédier à l’important déficit du pays.
https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/macron-nomme-fran%C3%A7ois-bayrou-nouveau-premier-ministre-de-la-france/ar-AA1vOcz1?ocid=msedgntp&pc=HCTS&cvid=d807fcb7574048dd95b81f1bf15b6ad2&ei=10
Écrit par : Allusion | 13/12/2024
Répondre à ce commentairePour François Bayrou, ce vendredi 13 est synonyme de chance. Une absurdité qui résonne avec le contexte politique français actuel. Après 51 journées de tractations, Michel Barnier était sorti du chapeau du président pour se voir remettre son C4 via une motion de censure après seulement 91 jours. Finalement, c'est peut-être un cadeau de Noël empoisonné que vient de recevoir le président du MoDem.
En 14 ans, il passe du poste d’enseignant à celui de ministre de l’Éducation nationale, qu’il occupera sous Balladur et Juppé, un portefeuille prestigieux. ©Belga
1. Enraciné
Sa carrière nationale et européenne n'a jamais eu raison de son attachement à sa terre natale: les Pyrénées-Atlantiques. Servir son département est un point d'honneur. Comme professeur de français d'abord, puis comme stratège. Il profite d'un redécoupage politique favorable à la droite pour devenir député. À partir de là, tout s'emballe : conseiller général du canton de Pau, puis président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Jamais il ne lâche sa région, même quand il est élu à l'Europe. Il décide d'occuper à la fois son poste de député à Bruxelles et en Pyrénées-Atlantiques. Et depuis 10 ans, il maire de la ville de Pau, qui compte tout de même près de 75 000 habitants.
2. Catholique
Ce catholique pratiquant est un fervent défenseur de la laïcité. Ses positions en matière de droits LGTBQIA+ sont d'ailleurs modérées. En 2013, il soutient la PMA, bien qu'il s'abstienne lors du vote sur le mariage pour tous. Il défend le droit à l'avortement, qu'il décrit comme fondamental, et met un point d'honneur à renforcer l'accompagnement des femmes qui traversent cette procédure.
3. Méritocratie
L'histoire de ce Béarnais devenu Premier ministre pourrait servir d'étendard aux croyants de la méritocratie. Né de parents agriculteurs, il s'éprend de la langue française et suit des études de lettres classiques. En 14 ans, il passe du poste d'enseignant à celui de ministre de l'Éducation nationale, un portefeuille prestigieux qu'il occupera sous Balladur et Juppé. En 2017, il reçoit le portefeuille de la Justice, en tant que ministre d'État. Un titre symbolique qui lui confère un rang protocolaire supérieur, en guise de reconnaissance de son rôle central dans la coalition gouvernementale. Mais à peine un mois après sa nomination, une inculpation lui coûte sa place.
4. Épée de Damoclès
En 2017, un scandale éclabousse le MoDem, parti de François Bayrou. Tout part de la plainte d'un homme employé pour être assistant d'un député européen du parti. Le couac, c'est qu'il travaillait en fait principalement pour le MoDem. Une pratique illégale, puisque les fonds européens doivent uniquement financer des activités liées au Parlement. François Bayrou a beau clamer son innocence, il est contraint de démissionner.
Une pratique aussi adoptée par le Rassemblement National selon le parquet, qui a d'ailleurs inquiété Marine Le Pen. Relaxé en première instance, le répit de François Bayrou aura été de courte durée. Trois jours seulement après le jugement rendu en février dernier, le parquet annonce faire appel. Pour l'heure, la date du futur procès n'a toujours pas été communiquée.
5. Centriste
Aux prémices de sa carrière politique, il étoffe les rangs du CDS (Centre des démocrates sociaux), un parti de centre-droit. En quête d'une indépendance totale, il rejoint l'UDF (Union pour la Démocratie Française), qu'il préside plusieurs années. Le parti se trouve au parfait milieu de l'échiquier politique, en prônant les valeurs européennes et catholiques qui restent chères à François Bayrou. Après l'élection présidentielle de 2007, il surfe sur la vague de son succès électoral, bien qu'il n'ait pas remporté l'élection. Comment ? En fondant son propre parti, le MoDem.
Il ne trahira jamais le centre, tel est le message qu'il fait passer quand il refuse de soutenir la socialiste Ségolène Royal au second tour de la présidentielle. Mais face au duel Sarkozy-Hollande, il ne peut s'empêcher de soutenir le socialiste.
6. Moins une
C'est justement son centrisme qui a séduit. La question qui occupe Emmanuel Macron n'est pas de savoir à qui pourrait plaire le Premier ministre, mais plutôt qui ne sera pas immédiatement renversé par une motion de censure. Il a donc fallu choisir par élimination, et la presse a bien aidé le Président à ce petit jeu. Les noms des potentiels candidats fuyant irrémédiablement dans la presse, il lui suffisait d'attendre les déclarations des présidents de partis, qui ne se faisaient d'ailleurs jamais attendre longtemps. Sébastien Lecornu ? Non pour LFI (La France Insoumise), il est trop proche du clan Macron. Xavier Bertrand ? Non pour La République en Marche, il est trop à droite.
Un nom pourtant ne suscitait pas d'émules : celui de l'ex-ministre des Affaires étrangères, qui prétend avoir refusé le poste. À presque 80 ans, "cela ne serait pas sérieux", justifie-t-il. L'homme a pourtant un CV exemplaire. Après avoir servi sous François Hollande comme ministre de la Défense, il occupe le ministère des Affaires étrangères de Macron avant de devenir son envoyé spécial pour le Liban.
7. Le sens de la famille
La loyauté dépasse le cadre politique pour François Bayrou. Quand son père meurt, il n'hésite pas à épauler sa mère pour faire tenir l'exploitation familiale dans laquelle il est toujours impliqué. Cette année, il s'apprête à fêter ses 53 ans de mariage avec Elisabeth Bayrou rencontrée quand il était encore étudiant à l'université. Aux côtés de leurs six enfants, ils forment une grande famille à l'abri des projecteurs.
8. Téméraire
François Bayrou n'a jamais été aussi proche de son rêve qu'aujourd'hui. Par trois fois, il a tenté sa chance à l'élection présidentielle. En 2002 d'abord, sous l'étiquette de l'UDF. Il obtient 6,84 % des voix, un score honorable pour une première tentative face à des pontes comme Jospin et Chirac, qui remporte l'élection. Rebelote en 2007, où il est en lice contre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, mais cette fois, c'est une percée impressionnante : il enregistre 18,57 % des voix. Sarkozy finira par l'emporter. Jamais deux sans trois, il retente sa chance en 2012, mais c'est un flop : il repart avec 9,13 % des voix. Son caractère centriste peine à s'immiscer dans les duels polarisés et tranchés qui opposent François Hollande à Nicolas Sarkozy. Sans doutes tentera-t-il à nouveau sa chance en 2027.
9. Des ennemis de taille
Mais qui dit centre ne dit pas pour autant neutralité. Au fil des années, le président du MoDem se fait des ennemis, et l'un d'eux est particulièrement influent : Nicolas Sarkozy. Il s'époumone depuis plusieurs jours, il ne veut pas de François Bayrou au poste de Premier ministre. Et il n'est pas seul : Jean-Luc Mélenchon est clair, seul un candidat du nouveau front populaire ne sera pas censuré automatiquement par son parti. En filigrane, la volonté d'enchaîner les motions de censure jusqu'à provoquer une élection présidentielle anticipée pour y propulser… Jean-Luc Mélenchon, bien sûr. Les écologistes et communistes sont plus tempérés, bien qu'ils ne prendront pas part au nouvel exécutif, ils promeuvent le compromis.
10. Nouveau record ?
Dans ce contexte, il sera difficile pour le nouveau Premier ministre de ne pas passer par-dessus lors de cette tempête politique. Son prédécesseur, pourtant décrit par les Britanniques comme l'inflexible négociateur du Brexit, n'a tenu que 91 jours. Soit le mandat le plus court de la Ve République. Pour éviter de battre ce record, seules trois solutions s'offrent à François Bayrou : négocier avec ces partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes, dont le budget, ou alors un accord de "non-censure".
Mais pour cela, il faudra s'accorder sur des sujets plus brûlants les uns que les autres, comme l'abrogation de la réforme des retraites qu'exige LFI. Rien n'est moins sûr : certains présidents de partis agissent comme en pleine campagne électorale, reléguant au second plan leur responsabilité du compromis pourtant inhérente à l'exercice démocratique.
https://www.moustique.be/actu/monde/2024/12/13/10-choses-a-savoir-sur-francois-bayrou-enfin-au-sommet-apres-trois-echecs-presidentiels-289550?utm_source=selligent&utm_medium=email&utm_campaign=20241213_MOUSTIQUE_WEEKLY&utm_content=__&utm_term=_39996&m_i=21M24C0iftWlPmL57qo30hq0osYfWgeYeiLLqqzfJg3CJvxjW_iY9NQSCqcFcMxtc7ll1q9UbFe%2B%2Bq2rFVMxR%2BHva7wh0Q222C&M_BT=709598441639
Écrit par : Allusion | 13/12/2024
En réponse au commentaire sur Bayrou. Autre synchronicité: Et le 13 décembre, c'est l'anniversaire d'Henri IV. C'est dingue. Quelle symbolique !!! Francois Bayrou de Bordères, devient premier ministre le jour de la naissance d'Henri IV à Pau.
Écrit par : Mélusine ou la robe de Saphir | 13/12/2024
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