28/12/2005
Vive Galilei et Galileo
Le projet Galileo vient de montrer qu’il pouvait réussir. Le GPS américain se verra bientôt relégué dans les articles gratuits mais moins performants. Enfin, un peu de fierté pour notre Europe.
Galilée serait fier d'avoir donné son nom à ce projet Galileo.
Galilei Galileo, astronome du 16ème siècle s'est très vite passionné par les mathématiques et quitte malgré tout l'université sans diplôme. Sa lunette de visée, il ne la braque pas vers la terre, mais vers le ciel. Enseignant la théorie de Ptolémée toujours admise, il remarque rapidement qu'elle ne tient pas et imagine la terre ainsi que les autres planètes comme satellites du soleil (héliocentrisme) et non l'inverse.
L'Inquisition menace et sa prudence ne peut rester la plus forte bien longtemps. L'hérésie est l'accusation lancée par les théologiens à tous ceux qui adoptent la vision de Copernic. En 1632, l'abjuration de ses idées lui permettra de garder la vie. "Et pourtant, elle tourne", aurait-il dit d'après la légende. L'église reconnaissait l'erreur 360 ans plus tard. Voilà donc, une nouvelle belle revanche de Galilée sur l'histoire.
Décidé en 1999, le projet a vu son premier succès ce 28 décembre en lançant le premier satellite sur son orbite à 23.000 kilomètres d'altitude. Il va décidément nous donner une autonomie dans le système de navigation et affiner le système GPS dans les mains de l'armée américaine.
Ce domaine stratégique va passer ainsi du militaire au commercial civil. La gestion du trafic aérien, maritime et de notre belle voiture vont pouvoir se distinguer par la précision de ses résultats. L'investissement de 3,8 milliards d'euros et les deux ans de retard sur le projet initial ne vont pas longtemps rester dans les mémoires si le système répond aux objectifs de localiser un objet en temps réel au mètre près et sur n'importe quel point du globe et cela, avec fiabilité et continuité des services qui n'étaient pas assurées par le système GPS, avec à son actif, la gratuité jusqu'ici.
20 ans de saga de tergiversations hostiles et de marchandages politico-industriels ont été les prémices de ce projet ambitieux. Les Etats-Unis, en premier, se réservant le droit d'être les seuls pourvoyeurs d'un marché qui devait s'annoncer juteux à la longue. Trouver l'argent et garder les fervents défenseurs a été le point d'achoppement pour des Européens très peu décidés à mettre la main à la poche.
Sur les 30 satellites prévus, ce 1er satellite "démonstrateur", baptisé Glove-A (Galileo In Orbit Validation Element), va pouvoir tester le futur système de positionnement européen. Cette phase de validation va être suivie par le déploiement de 4 satellites pour garantir l'exactitude de la localisation et les stations au sol consolidant les résultats. En 2010, l'exploitation commerciale pourra commencer et le grand public pourra jouir d'un service hautement précis pour se localiser. Deux milliards de clients et plus de 4 fois la mise sont au bout de ce tunnel du succès annoncé. Ce sera un 5ème service après l'eau, le gaz, l'électricité et le téléphone portable. Il sera monitoré pour garantir l'intégrité et la précision en temps réel par rapport aux effets de l'atmosphère.
Pourtant, quel projet enthousiasmant pour les jeunes d'aujourd'hui en mal de vocation ! Quelle motivation pour eux de pouvoir trouver un secteur de pointe, en pleine expansion et qui apportera des preuves tangibles que l'espace n'a pas été un gouffre à milliards sans retombées visibles et parfaitement utiles à tous les citoyens du monde. Une centaine de milliers d'emplois nouveaux d'ici 2013.
Véritable révolution technologique, Galileo n'a pas dit son dernier mot au sujet des applications pratiques possibles. A côté des secteurs bien connus du transport, des télécommunications, de la navigation sur terre, sur mer et dans les airs, tout reste à inventer, allié au GSM, les appels de détresse apporteront l'aide nécessaire à qui aura payé sa "petite" compensation, plus question de se perdre ou de vouloir se fondre dans l'anonymat. La vie privée est un point qu'il faudra mettre en évidence et discuter. Mais il reste un peu de temps.
Si la coupe de la motivation des jeunes n'est pas pleine, que faudrait-il de plus?
L'enfoiré,
Sur Agoravox, d'autres commentaires
Citations :
- "Le génie renvoie à l'idée de surprise, d'innovation. Il s'oppose à la banalisation, à l'automatisation", Julia Kristeva
- "Le client n'est pas la source de l'innovation.", Joseph Schumpeter
- "Encouragez l'innovation. Le changement est notre force vitale, la stagnation notre glas.", David Ogilvy
- "L'innovation est une alliance entre recherche, marketing, instinct, imagination, produit et courage industriel.", Antoine Riboud
Mise à jour du 20 octobre 2011 Premier satellite envoyé depuis Kourou. 2014, première exploitation.
Mise à jour 21 août 2014: Nouvelle étapes majeure pour le déploiement de Galileo
et un raté
Mise à jour 15 décembre 2016: Les premiers services de Galiléo vont démarrer, mais ils le seront complètement en 2020.
Nouveautés par rapport au GPS:
- datation du signal utilisé par les assureurs
- garantie de pérennité du signal
- fiabilité du positionnement à un mètre près.
Plus précis que le GPS américain, que Gionas russe et que Beidou chinois
Fabrice Grofilley donne son billet copernicien sur le sujet
Publié dans Histoire, Science | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : science | Imprimer
Commentaires
C'est presque parti.
Jeudi 20 octobre 2011 à 11h57
Les deux premiers satellites de la constellation Galileo attendront un jour de plus avant de connaître l’ivresse de l’espace. Voici, en un graphique, tout ce que vous devez savoir sur cet ambitieux projet européen.
Le tir de la fusée russe Soyouz, censée placer sur une orbite circulaire les deux premiers satellites du projet européen Galileo depuis le Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, initialement prévu jeudi matin, a été reporté à vendredi à 12 h 30, annonce la Commission européenne dans un communiqué.
«A la suite d'une anomalie observée au cours de la fin du remplissage du troisième étage du lanceur Soyouz, la chronologie de lancement a été interrompue», précise Arianespace dans un communiqué.
La fusée russe doit placer sur une orbite circulaire, à plus de 23.000 km d'altitude, les deux premiers satellites de la constellation Galileo, projet européen concurrent du GPS américain.
L'un d'eux porte le prénom du jeune Belge Thijs Paelman, âgé de 11 ans, qui a remporté un concours de dessin organisé par la Commission européenne dans les 27 États membres de l'Union. Les autres satellites du système Galileo, qui en comptera 30 au total, seront lancés progressivement jusqu'en 2019. Le système devrait être opérationnel à partir de 2014.
http://trends.levif.be/economie/actualite/high-tech/tout-galileo-en-un-graphique/article-1195120357361.htm
Écrit par : L'enfoiré | 20/10/2011
Répondre à ce commentaireNouvelle étapes majeure pour le déploiement de Galileo qui marque le début du déploiement d’un système de navigation européen qui devrait concurrencer le GOS américain.
Deux nouveaux satellites Galileo ont été placés sur orbite vendredi par une fusée Soyouz lancée depuis la Guyane, marquant le début du déploiement opérationnel du système de navigation européen concurrent du GPS américain, a annoncé la société Arianespace.
Le mythique lanceur russe, dont c’était la neuvième mission depuis le Centre spatial guyanais (CSG), avait quitté son pas de tir de Sinnamary, près de Kourou, à 9h27 heure locale (14h27 heure belge), avec une charge de 1,6 tonne au décollage.
Au terme d’une mission de 3 heures et 48 minutes, l’étage supérieur Fregat s’est séparé comme prévu des deux satellites Galileo Sat-5 et Sat-6 pour les placer sur une orbite circulaire à 23.522 km d’altitude.
Quatre satellites déjà lancés
Prévus pour être opérationnels à l’automne, après leurs premiers essais dans l’espace, ces deux nouveaux satellites Galileo s’ajouteront aux quatre satellites déjà lancés pour valider le système de navigation voulu par la Commission européenne.
Lancés par paire en octobre 2011 et octobre 2012 depuis la Guyane, ces quatre engins – nombre minimum pour déterminer de façon précise une position à la surface du globe – ont permis de faire la démonstration du système, à la fois dans l’espace et pour les installations au sol.
« Nous avons démontré que les technologies mises au point marchent bien, avec ce lancement nous démarrons la phase de déploiement » du système opérationnel », a déclaré Sylvain Loddo, responsable des installations au sol de Galileo. « A partir d’aujourd’hui, nous allons commencer graduellement à augmenter le nombre de signaux que les utilisateurs recevront », a-t-il précisé.
http://www.lesoir.be/633693/article/actualite/sciences-et-sante/2014-08-22/deux-nouveaux-satellites-galileo-mis-en-orbite
Écrit par : L'enfoiré | 22/08/2014
Répondre à ce commentaireUn raté
Pourquoi les deux satellites du système européen de navigation Galileo, futur concurrent du GPS, qui devaient être à 23 522 kilomètres se sont retrouvés plus bas à environ 17 000 kilomètres de la Terre ? Depuis près de 24 heures à Kourou en Guyane , les experts d'Arianespace, du Centre national d'études spatial (CNES), de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du Roscosmos tentent de comprendre ce qu'il s'est passé au niveau du lanceur russe Soyouz.
Tout en déterminant l'orbite exacte où se trouvent les satellites et ses caractéristiques, les ingénieurs étudient la possibilité de les ramener vers la position initiale prévue. Ils regardent également si les satellites pourraient émettre à partir de leur trajectoire actuelle, ce qui semble difficile l'orbite étant elliptique et non parfaitement circulaire. Dans tous les cas cela « va être compliqué » estime le président du CNES, Jean-Yves Le Gall également coordinateur interministériel pour la France de Galileo.
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/08/23/les-satellites-galileo-pas-sur-la-bonne-orbite_4475686_1650684.html
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/deux-satellites-galileo-pas-nes-155821
Écrit par : L'enfoiré | 24/08/2014
Les premiers services de Galiléo vont démarrer, mais ils le seront complètement en 2020.
Nouveautés par rapport au GPS:
- datation du signal utilisé par les assureurs
- garantie de pérennité du signal
- fiabilité du positionnement à un mètre près.
Plus précis que le GPS américain, que Gionas russe et que Beidou chinois
Fabrice Grofilley donne son billet copernicien sur le sujet
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/01/02/1856580424.mp3
Écrit par : L'enfoiré | 15/12/2016
Répondre à ce commentaireLe GPS européen Galileo s'étoffe et gagne des utilisateurs
L'Europe spatiale s'apprête à lancer ce mercredi quatre nouveaux satellites Galileo, qui permettront à ce système de navigation d'avoir une couverture mondiale et d'affiner encore sa précision, un an et demi après le lancement de ses premiers services.
Une fusée Ariane 5 doit être tirée depuis Kourou, en Guyane française, pour mettre en orbite les satellites 23 à 26 de cette constellation qui vise notamment à rendre l'Europe autonome par rapport au GPS américain.
Sous contrôle civil
Placé sous contrôle civil, cet ambitieux programme européen, dont les premiers services ont démarré en décembre 2016, offre une précision de géolocalisation de l'ordre du mètre. Il est interopérable avec les systèmes de navigation américain (GPS) et russe (Glonass).
Si tout se passe bien, le tir de mercredi "marquera la fin d'un cycle démarré en 2011", déclare à l'AFP Stéphane Israël, président d'Arianespace, société de services de lancement. A cette date, "nous aurons lancé les 26 premiers satellites avec une régularité de métronome", d'abord avec des fusées russes Soyouz puis avec des Ariane 5.
Le déploiement a toutefois connu un problème en 2014, avec deux satellites expédiés sur une mauvaise orbite par un Soyouz. Leur position ayant été rectifiée, ils restent sur une orbite "dégradée". Mais ils sont utiles à la constellation, selon l'Agence spatiale européenne (ESA).
Objectif 2021
Galileo a aussi été confronté à un mauvais fonctionnement de certaines des horloges atomiques embarquées sur les satellites. La cause a été identifiée et des mesures ont été prises pour éviter que le service de navigation ne soit affecté, selon l'ESA.
C'est la dernière fois qu'il revient à Ariane 5 de placer sur orbite des satellites Galileo. Ensuite, ce sera à la future Ariane 6 "de prendre le relais à partir de fin 2020", note le patron d'Arianespace.
Après le lancement de mercredi, il restera encore quatre satellites à déployer jusqu'en 2021 pour arriver aux 30 de la constellation au complet (24 opérationnels et 6 de remplacement pour ce qui est de la première génération de satellites).
Des débuts compliqués
Pour célébrer la montée en puissance de Galileo, plusieurs responsables seront à Kourou pour assister à ce 99e vol d'Ariane 5 ce mercredi matin, notamment la commissaire européenne Elzbieta Bienkowska, la ministre française de la Recherche Frédérique Vidal, son homologue espagnol Pedro Duque, ancien astronaute.
Initié en 1999, le programme Galileo a connu des débuts très compliqués. Les retards se sont enchaînés, les coûts ont très fortement augmenté, atteignant environ 10 milliards d'euros. C'est désormais la Commission européenne qui finance le programme et le dirige.
Si Galileo a été fortement critiqué, les tensions entre les Etats-Unis et l'Europe semblent donner raison à ceux qui ont voulu il y a vingt ans rendre l'Europe indépendante du GPS. "Dans le contexte géopolitique que nous connaissons, personne ne peut douter qu'il est important que l'Europe ait une autonomie de moyens lui permettant d'assurer des services de navigation par satellite", souligne Stéphane Israël. "L'actualité montre à quel point Galileo est une bonne idée", relève Jean-Yves Le Gall, président de l'agence spatiale française CNES. A ses yeux, "Galileo est en train de devenir un grand succès car sa précision est bien supérieure" à celle du GPS et il offre en plus la datation du signal.
100 millions d'utilisateurs
Le patron du CNES note une "accélération formidable du nombre d'utilisateurs" de Galileo dans le monde depuis le lancement des premiers services. Galileo est désormais accessible sur les derniers modèles de smartphones, notamment ceux d'Apple et de Samsung.
En février, le nombre d'utilisateurs était estimé à près de 100 millions. En juin, Jean-Yves Le Gall évoquait "200 millions d'utilisateurs" et il "pense" qu'on est désormais proche "des 300 millions".
Preuve indirecte du succès de Galileo, celui-ci fait l'objet de vives discussions entre le Royaume-Uni et la Commission européenne dans le cadre de la préparation du Brexit. Le livre blanc du gouvernement de Theresa May demande à "continuer" à participer au programme Galileo, notamment pour des raisons de sécurité.
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_le-gps-europeen-galileo-s-etoffe-et-gagne-des-utilisateurs?id=9979092
Écrit par : L'enfoiré | 05/08/2018
Répondre à ce commentaireLe système de navigation européen Galileo est en panne depuis plusieurs jours et personne ne l’a remarqué
Trois ans après sa mise en service partielle, le système de navigation européen Galileo est déjà en panne depuis 5 jours. Seul le service d’urgence de recherche et sauvetage (SAR) est toujours opérationnel. Ce dernier permet de suivre les personnes et les personnes en détresse lorsqu’elles envoient un signal d’urgence.
Galileo est le système mondial non militaire de navigation par satellite (GNSS) que l’Union européenne est en train de construire en collaboration avec l’Agence spatiale européenne ESA. Il s’agit d’un système civil de navigation par satellite. En cela, il diffère d’autres systèmes militaires mondiaux, tels que le global positioning system (‘système de positionnement global’) américain (GPS), le chinois Beidou et le russe GLONASS.
Galileo est un instrument géostratégique que l’UE souhaite rendre indépendant de la navigation par satellite aux États-Unis.
L’information de la panne est discrètement indiquée sur le site Web de la GSA, l’agence européenne responsable de Galileo. La dernière mise à jour date maintenant du 14 juillet. Il y aurait un problème avec le Precise Timing Facility, le système qui contrôle la synchronisation de l’heure du réseau. Il n’y a aucune information concernant la cause et la durée des réparations. La page d’état indique que presque tous les satellites du système sont inutilisables («non utilisables»). A côté de deux satellites, on trouve la mention « test ».
Les conséquences de la panne restent limitées pour les utilisateurs. Bien que le système ait été lancé en décembre 2016 pour les autorités, les entreprises et les citoyens, la couverture mondiale n’a été atteinte que cette année et est encore en phase de test.
La plupart des Européens utilisent le GPS
Le projet Galileo date de la fin des années 90 du siècle dernier. L’approbation finale pour le début du développement a eu lieu en 2003. Si tout se passe comme prévu, Galileo ne sera pas pleinement opérationnel avant 2021. Depuis l’année dernière, les voitures produites dans l’UE peuvent également recevoir les signaux Galileo en plus des signaux GPS. Mais la plupart des gens continuent à utiliser le GPS car il est tout simplement plus robuste. En cas de panne, les smartphones des quelques utilisateurs européens de Galileo basculeront automatiquement vers les systèmes de navigation concurrents susmentionnés. C’est également le cas aujourd’hui.
Selon les critiques, Galileo (coût: 8 milliards d’euros) est, à l’instar d’Instex, l’union bancaire, de la politique d’immigration, etc., le énième projet à ajouter à la longue liste de projets européens qui sonnent bien, mais ne donnent finalement que peu ou pas du tout de résultats.
https://fr.express.live/galileo-systeme-de-navigation-europeen-satellite-panne/
Écrit par : L'enfoiré | 20/07/2019
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