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22/07/2017

Le futur antérieur de la Turquie

0.JPGUn an après le putsch raté du 15 juillet en Turquie, ARTE présentait quatre documentaires, "Erdogan, l'ivresse du pouvoir", "Turquie, un combat pour la démocratie", "Adieu la Turquie" et "Où va la Turquie" et un débat lors d'un "28 minutes" quotidien.

Ce putsch raté contre Erdogan renforça son pouvoir dans une dérive autocratique.

Le bouc émissaire du putsch, son ex-allié qui nie sa participation.

Un an après, de nouveaux proscrits à la culpabilité souvent douteuse, essayent de survivre à sa purge.


...

Recep Tayyip Erdogan, ancien footballeur. Diplômé à la faculté des sciences économiques et sociales de l’université de Marmara. Cofondateur du Parti de la justice et du développement. Maire de Istanbul entre 1994 et 1998. Emprisonné un court temps en prison pour sa complaisance aux idées nationalistes de Ziya Golkap. Fondateur de l’AKP en 2001, qui devint la première force politique du pays dès 2002. Premier ministre de Turquie entre 2003 et 2014. Président dès 2014.

Recep Tayyip Erdogan, cet homme saisi par l’ivresse du pouvoir, détient une des clés d'un règlement de la crise au Moyen-Orient.

À l'heure où la guerre et ses tragédies embrasent le Moyen-Orient, il est devenu  comme dirigeant d'un genre nouveau, l’une des personnalités incontournables et l'une des plus contestées dans le jeu des nations.

A l'intérieur, son autorité dictatoriale lui permet de faire preuve d’une grande dureté face aux minorités, aux intellectuels, à la jeunesse, aux journalistes et  aux magistrats qui s’opposent à lui :

Les élections de novembre 2015 ont redonné à l'AKP la majorité absolue au Parlement et depuis la tentative déjouée de coup d'État du 15 juillet 2016, sa dérive totalitaire semble s'accélérer.

Maniant les élections pour renforcer sa domination, il écrase de son emprise la scène politique nationale en bâillonne l'opposition et les médias en accusant son ancien allié, Fethullah Gülen, d'avoir fomenté ce cinquième coup d'État depuis son exil américain.
Le peuple turc est divisé en deux clans. Au début de juillet, une marche pour la justice était organisée en contestation et une autre pour l'acclamer.
Le patron de "Reporters sans frontières" parlait lundi de la situation de la presse en Turquie: podcast.

Il faut remonter dans le passé pour tenter de comprendre ce futur antérieur de la Turquie en passant par la situation actuelle.

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Le passé

L'Empire Ottoman était immense avant le 20ème siècle.

... puis ce fut "La chute de l'Empire Ottoman"

Cette vidéo fait comprendre que l'Angleterre a été responsable de beaucoup de changements majeurs dans l'histoire du Moyen-Orient.

Tout empire démesuré prépare progressivement son déclin en s'éclatant en différents morceaux car il est difficile de garder une autorité sur une surface trop étendue.

Mustapha Kemal a voulu faire de la Turquie, un état laïque et moderne alors que la politique turque a toujours été intriquée entre religion islamique et laïcité.

L’extrême droite et les mouvements religieux ont été mis à contribution pour créer un climat de terreur afin d’accroître l'autoritarisme et faire barrage à la progression électorale des mouvements progressistes.

Mehmet Agar, homme clé de la sécurité intérieure dans les années 90 qui ont été marquée par des meurtres non-élucidés d'intellectuels ou de sympathisants de gauche, déclarait récemment qu'avec du recul "ces organisations étaient sans danger alors que le Gladio turc était à l'origine des coups d’États".

Avec le putsch de 1982 par le général Kenan Evren et l'arrivée de Turgut Özal au pouvoir, l’État turc a endommagé le principe de laïcité constitutionnel en favorisant le développement et l'intrusion des courants religieux dans les sphères du pouvoir.

Fethullah Gülen a amplifié son réseau avec l'implication de l'AKP.

Malgré les mises en gardes des renseignements militaires et de l'opposition, le réseau a infiltré toutes les sphères de l’État en collaboration avec l'AKP. Une campagne est lancée a l'en-contre de fonctionnaires de gauche ou de kémalistes au prix de nombreuses irrégularités, injustices et falsifications judiciaires. Inculpé dans l'affaire Ergenekon par les juristes guléniste, le général Ilker Basbug déclarait "aujourd’hui nous subissons, demain ça sera vous".

Réformes pour soumettre l'armée au pouvoir civil et proches du président impliqués dans des affaires de corruption et lutes de pouvoirs.

La question principale est "Comment tenir les puissances occidentales en respect tout en s'occidentalisant quand l'identité religieuse conditionne l'identité nationale et que les frontières ne correspondent plus aux peuples qui les renferment derrière elles, cela devient une poudrière?".

Les États de Kurdistan, de l'Anatolie et de l'Arménie ne sont jamais parvenus à se concrétiser dans les faits.

Le PKK , après quinze ans de lutte pour l’indépendance qui a fait 37.000 morts, avait décrété un cessez-le-feu entre 1999 et 2004 alors que l'année 1999 avait été marquée par un tremblement de terre dévastateur.

Chaque opposant à un régime semble devenir la "tête de turc" par lui-même. 

Le Maure et le Turc étaient les emblèmes des incroyants non-chrétiens, des barbares cruels et sanguinaires.

L'expression "fort comme un Turc" est apparue lors des fêtes foraines du XIXe siècle dans lesquelles on trouvait des attractions constituées d'une sorte de dynamomètre surmonté d'une tête enturbannée comme symbole de force sur laquelle il fallait taper le plus fort possible comme si le sort ne s'acharnait que sur cette ethnie.

En anglais, on dirait qu'elle est un "scapegoat", un "bouc émissaire", un "souffre douleur",.

Pour arriver à un État nation relativement jeune,  avec une résolution ethnique qui prévaut, imprégnée de l'occidentalisme et du laïcisme, restera encore quelques années dans les tiroirs de l'histoire turque.

Les Kurdes ont été les oubliés de l'histoire et se sont retrouvés déchirés à cheval sur plusieurs pays.

Dans le conflit contre le Califat de l'EI, ce sont eux qui ont apporté la meilleure résistance sur le terrain en montrant leur altérité face à la turkisation de la population et en espérant peut-être y trouver un avantage personnel en faisant revivre leur ethnie derrière des frontières propres.

Pour combler les brèches de l'Empire ottoman, avec un concept d’États sous le modèle de la fédération, de communautés avec la communion d'intérêts, ce serait peut-être une étape encore plus lointaine.

En 1992 et en 2001, quand je passais des jours de vacances en Turquie, Erdogan se pointait dans l'horizon politique.

Sur ce blog, l'article antérieur encore "Des trucs pour les Turcs" parlait d'intégrer la Turquie dans le giron de la Communauté européenne.

Membre du G20 et de l'Union douanière, la Turquie avait officiellement entamé des négociations d’adhésion avec l’Union européenne en octobre 2005.

Le GEO daté de juin 94 parlait d’Istanbul avec certains points très annonciateurs de changements.

"Cette ville était une capitale extravagante, toujours en quête d'un continent à cheval sur le Bosphore. Allah avait régné sur les âmes sans les gouverner malgré les 565 mosquées dans son histoire. Le prestige supplantait l’honneur, l'ambition surpassait la réserve, l'être et l'intérêt remplaçait la tradition. Depuis, plus d'un siècle, les élèves du lycée turc de Galatasaray enseignait en français l'esprit critique cartésien et l’État choisissait ses cadres parmi l'élite francophone. Dans une galerie du Grand Bazar qui abritait près de deux mille commerces, on pouvait y rencontrer un mannequin de cire exhibant un costume de danseuses de sérail. Les musulmanes venaient de tous les horizons et exerçaient leur métier de sociologue, de cadre d'entreprise mais l'islam militant tentait de brouiller leur image de femmes modernes imprégnée de laïcité. Les magandas, nouveaux riches, avaient pris la relève. Pour les vieilles familles, il avait fallu changer d'époque dans un état de choc. On y rencontrait dans les quartiers de la vieille ville des femmes voilées à l'ancienne  qui passaient dans les décors modernes comme des survivantes de l’époque de la capitale impériale. Mais, un seul grain de sable pouvait gripper le prosélytisme bien huilé qu'Atatürk avait instauré en avril 1928, en abolissant l'article de la Constitution qui déclarait l’islam comme religion d’État. Profitant d'un système électoral plutôt archaïque, le parti islamique Refah, minoritaire dans la ville, avait pourtant réussi à propulser son candidat aux commandes de la cité depuis deux ans. Signe des temps, les écoles privées qui enseignaient le Coran avec le turc avaient obtenu le statut de lycée d’État". 


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Le Présent

Comme nous venons de le constater, le retour de manivelle de l’histoire s'est amorcé par Erdogan en plusieurs étapes.

Si, après coup, on peut dire qu'Erdogan a fait du bon boulot comme maire d'Istanbul, pour la Turquie, c'est moins sûr.

 Rappel des événements et débat après un clic sur l'image:

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Le Futur

"Où va la Turquie", le documentaire le plus complet pour expliquer le passé de la Turquie avec une vision sur son futur antérieur.

Extrait final de ce documentaire

(en un clic sur l'image qui suit)

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Tourisme

La Turquie est plein de qualificatifs élogieux dans son histoire, dans son patrimoine dans son infrastructure hôtelière pour attirer les touristes.

Les côtes de l'Asie mineure sont une des villégiatures les moins chères du pourtour méditerranéen, même si les prix stambouliotes demeurent très élevés.

Les voyages à prix avantageux dans des endroits de rêves sont vendus par des agences en valorisant les hôtels modernes et confortables, sans préciser la manière de vivre dans ce pays aux vacanciers.

Un guide touristique comme Le Routard dit de ce pays:

"La Turquie, c'est imaginer un narghilé fumer devant une crique sauvage avec devant soi, la mer bleue d'une eau cristalline en sirotant un café turc, avec le souvenir d'une visite à la fabrique de tapis, de cuivres et de bijoux.

A un autre moment, ce serait penser aux steppes semi-arides à perte de vue couronnées par des cimes enneigées.

Des richesses inépuisables, des liens avec les autochtones aux gentillesses et à l'hospitalité ottomane proverbiale qui se moque des barrières linguistiques bien loin des hommes politiques".

Les coups de cœur qui viennent ensuite à l'esprit, sont nombreux: Istanbul, Ephèse, Cappadoce, Pamukkale, Pergame, Kekova, Bodrum... et j'en passe.

Istanbul reste le lien au confluent de l'Europe et de l'Asie.

Les noms prestigieux comme Soliman le Magnifique, Mehmet II, Mustapha Kemal, un touriste attentif apprend vite à les (re)connaître.

Le thé à la pomme, le dolmus pour véhiculer à bon marché si on n'est pas pressé puisque ce transport en commun ne démarre que quand il est rempli, la contrefaçon pour les souvenirs quand on a pas le sous pour les originaux, parmi les souvenirs à la volée dont les touristes se souviendront.

L'aspect touristique de la Turquie, j'en ai écrit quelques lignes dans "Cap en Cappadoce" avec quelques photos.

Alain Sapanhine a déjà fait le rapprochement entre ce qui se passe en Belgique avec des habitants devenus bruxellois et qui y ont gardé une attache très "pro-Erdogan" à Bruxelles : "Erdogan 1er, Roi des Belges".

Violents affrontements constatés à Bruxelles entre pro et contre Erdogan.

En Turquie, je n'y suis plus retourné depuis 2001 (quelqu'un qui vit ce "passage d'un bord à l'autre" annuellement a décliné mon invitation d'en dire plus).

L'actualité et la politique ne sont valables que pendant un temps, il faudrait toujours revenir aux mêmes endroits pour en découvrir l'évolution dans le temps.

En 2011, un Explorer de TS parlait de la côte turque avec le titre "Entre ciel et mer" en disant que les baies entre Myra et Antalya réservent encore bien d'autres surprises que celles de la légende de Saint Nicolas à Myra.

Cette ville antique est devenue un lieu de pèlerinages et la basilique Saint-Nicolas de la ville moderne voisine de Demre est encore activement visitée hors touristes alors que son tombeau a été pillé par des marchands et se retrouve à Bari dans la crypte de la Basilica di San Nicola. 

Les Lyciens attachaient une grande importance aux sépultures, pour accueillir leurs morts dans leur nouvelle vie. Leurs vestiges sont parvenus jusqu'à notre époque sous forme de maisons funéraires, sculptées dans des parois rocheuses verticales.

Les touristes y grimpent pour se faire des selfies sous tous les angles sans se rendre compte de leur sacrilège.

La baies de Kekova abrite une "ville engloutie" sur un îlot des Lyciens avec un sarcophage à demi-immergé à la suite d'un séisme qui a entraîné l'île quelques mètres plus bas.

Le village Kale dont le nom signifie "château", doit son nom à un fort byzantin sur la colline a une vue superbe sur des murs jaunes, des toits rouges, des jardins verts et sur la mer bleue miroitante où le plus riche de Turquie a un "pied-à-terre". 

Avant d'être puni par Zeus d'avoir voulu volé avec son cheval, Pégase, Bellérophon avait tué la Chimère qui avait mis la Lycie à feu et à sang et des flammes s'échappent encore du sol par des fissures à l'endroit présumé de la bataille. Ce même héros Bellérophon avait mis à genoux les habitants de Termessos réfugié dans un fort imprenable.

Dans le parc Tophane, un monument symbolise l'indépendance turque et exalte les idéaux d'Atatürk qui avait déclaré cette côte lycienne était la plus belle du pays.  

En 2012, un autre Explorer parlait de "l'aventure en Cappadoce" comme d'un fragment immaculé aux paysages sublimes, à la culture millénaire, à la population hospitalière et au calme omniprésent.

La Cappadoce est quasiment immuable et n'a donc pas changée.

Je me souviens encore de la traversée pour l'atteindre, du plateau turque entre Antalya et la Cappadoce à bord d'un bus touristique. A 90 km/h, sur une route presque droite et sans beaucoup de circulation, dès le premier dépassement de la vitesse, un avertisseur sonore s'enclenchait, alors que le paysage, à perte de vue, semblait ne pas avancer avec les montagnes à l'horizon comme seuls repères de la marche en avant avant de passer d'un caravansérail perdu au milieu de nulle part à l'autre.

Mythologies et histoires s'entrechoquent en Turquie dans des lieux historiques.

Ceux-ci apportent aux visiteurs d'immuables attraits touristiques entre mythe et réalité.

Les clichés sous forme de vision caricaturales d'hommes forts d'après le dicton "fort comme un Turc qui porte des moustaches épaisses" se sont effacées avec le temps face aux 200.000 personnes de la diaspora d'origine turque en Europe.

Dans les années 60, on parlait de la Turquie par l'intermédiaire de quelques touristes aventureux.

La Belgique et la Turquie signaient alors un accord concernant l'occupation et l'acceptation de travailleurs turcs et ceux-ci ont pris racine chez nous.

Depuis les Turcs de Belgique sont probablement devenu fiers d'envoyer en 2009 la miss Belgique, Zeynep Sever en représentation de la Belgique et d'avoir des hommes politiques d'origine turque à la tête des organisations de l’État.

Mais, un Turc reste pro-turc quand il y a un match de football entre la Belgique et la Turquie. 

Un quartier de Bruxelles se définit presque comme un "Turcatown" comme dans d'autres pays, un Chinatown.

Une communauté tout aussi partagée depuis plusieurs années entre des tendances contradictoires avec d'un côté, une société voulue laïque et d'un autre, mêlé aux rêves religieux.

Se laisser vigoureusement masser dans un hammam, déguster les kebabs, les pains et le café ou le thé turcs gâteaux turc, pourraient être un premier moyen d'entrer de plein pied dans ce pays en prononçant le mot "bonjour en turc, "Merhaba" même si la langue reste difficile de premier abord.

Pour raison de terrorisme, l'Égypte, la Tunisie et le Maroc ont vu leur fréquentation touristiques décroitre, jusqu'à mettre à plat leur économie basée sur le tourisme.

En Turquie, ce furent 30% de touristes en moins qui choisirent le pays comme lieu de villégiature.

Si la diversité de son économie en fait sa force à l'échelle des nations, le tourisme a contribué à sa croissance.

La vitalité de l'économie turque s'explique par la présence d'un grand marché intérieur  avec près de 79 millions de consommateurs mais dont le quart a moins de 15 ans.

C'est dire que la consommation privée est soutenue et que son pouvoir d'achat augmente avec un taux de croissance du PIB par habitant de 7,8 % contre 1,4 % au Royaume-Uni et que les investissements représentent une part importante du PIB en 2010 (20 % contre 17,3 % en Allemagne).

La Turquie avait beaucoup évolué économiquement. Donc, tout semblerait aller bien en Turquie du moins économiquement, s'il n'y avait une situation qui peut dégénérer à tous moments.

Le terrorisme se produit parfois plus souvent à Istanbul qu'ailleurs et provoque un climat de terreur latent.

C'est peut-être une des raisons qu'un gouvernement fort comme celui de Erdogan recueille 51% des suffrages de la population turque et que l'état d'urgence décrété par lui, ne semble pas émouvoir une partie de la population.

En 2010, la Turquie était la 1re puissance économique du Moyen-Orient devant l'Iran et l'Arabie saoudite, la 7e puissance économique d'Europe et la 15e puissance économique mondiale.

Si cela plaisait indiscutablement à une partie importante de la population, cela permettait de penser à la CE réduire son problème d'immigration en payant à la Turquie en échange d'une retenue sur son territoire.

Le référendum qui cherchait à donner plus de pouvoir à Erdogan, a installé un froid profond entre la CE et la Turquie.

En un an, depuis le coup d’État manqué, 50.000 personnes ont été arrêtés dont 9000 policiers et 4000 fonctionnaires en plus des militaires soupçonnés d'avoir participé au putsch

Cette situation ne cesse de produire de nouveaux proscrits parmi les enseignants et les journalistes à la culpabilité souvent douteuse.

Les télévisions privées éliminées, celles d’État censurés, avec même l'interdiction d'accéder à Wikipedia.    

La presse comme seul contre pouvoir a été la première affectée par cette remise en question démocratique avec le recul par rapport aux Droits de l'Homme.

Le monde a peut-être besoin d'ordre mais pas au mépris de certaines règles de gérance et de bien vaillance, du manque d'une opposition nécessaire à toute démocratie digne de ce nom. 

On apprend qu'après des mois de déclin, le tourisme y reprendrait vigueur.

Une hausse de 18% au cours de ce mois d'avril par rapport à celui de 2016 mais premier mois positif pour l’industrie touristique depuis qu'à fin 2015.

La Turquie avait abattu un avion russe près de la frontière syrienne causant la mort des civiles, des troubles diplomatiques et un déclin de fréquentation des touristes russes.

En vacances, le vacancier lambda ne se préoccupe pas trop de la politique du pays dont il deviendra l'hôte temporaire. Il veut passer du bon temps.

Elle a souvent été favorable à la relation avec les États-Unis qui retrouvaient une base arrière aux problèmes du Moyen-Orient.

A côté du turc qui est une langue agglutinante qui relie des suffixes aux radicaux des mots, on ne parle pas moins de 6 autres langues : kurde, grec, arabe, laz, ladino, bulgare.  

L'anglais est utilisé à l'hôtel et principalement, l'allemand dans la rue pour attirer les touristes dans les magasins.

"Où va la Turquie?", le titre du documentaire qui parle du futur, me paraissait le plus intéressant puisque le passé, personne ne peut le changer.

Divisée entre intellectuels qui déplorent le manque de démocratie et de liberté et le peuple qui voudrait vivre en paix, est près à sacrifier ses libertés et accepter un régime fort.

Cette dichotomie s'est exportée à Bruxelles, lors des élections par référendum de l'attribution des pleins pouvoirs à Erdogan.

Le touriste lambda, en vacances, ne s'implique pas dans les affaires internes du pays qu'il visite. Il va passer ses vacances dans un endroit qu'il espère être le mieux situé pour passer du bon temps.

Il ne se sent touché qu'au moment où il vit lui-même les mêmes affres que leurs hôtes.

Être touché par des attentats qui s'y déroule est une forme d'implication.

Les évolutions de la Turquie sont un cas d'école pour une analyse géopolitique poussée d’une situation sans précédent.

Boycotter la Turquie à cause de sa situation politique ne serait pas la solution.

Rester conscient solidaire serait un minimum en se plaçant à la place des Turcs opprimés et en soutenant le camp du "NON" au totalitarisme.


Pour les photos, c'est toujours à la même place avec en plus quelques photos d'une exposition sur la Turquie qui montrait des BD.

 

Eriofne,

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21 juillet 2017: Après la fête nationale américaine, la française, voici la belge...

 

...et bientôt...

... les autres fêtes au Porto Rico, au Liberia... pour frimer sur la plage... 

Rendez-vous dans quinze jours, pour une autre destination "vacances"...

0.JPG

 

0.JPG2 août 2017: Le procès des "putschistes" a commencé à Ankara

0.png23/4/2024: La Turquie revisitée avant les élections
podcast

 

 

Commentaires

Tremblement de terre en mer Egée
L'île grecque de Kos et Bodrum en face sont touchés.
A Turgutreis, ville balnéaire située à 20 kilomètres de Bodrum, des personnes sont sorties dans les rues

http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/07/21/un-tremblement-de-terre-en-mer-egee-tue-deux-personnes-sur-l-ile-grecque-kos_5163159_3244.html

http://www.lesoir.be/105806/article/2017-07-22/grece-lile-de-kos-se-remet-peu-peu-du-seisme-videos

Écrit par : L'enfoiré | 22/07/2017

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a sommé dimanche l'Allemagne de ne "pas se mêler des affaires intérieures" de son pays, alors que les relations entre ces deux partenaires au sein de l'Otan se sont encore envenimées cette semaine.
"Personne n'a le droit de se mêler des affaires intérieures de la Turquie", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul, répondant à une question sur les récentes critiques allemandes sur la situation des droits de l'Homme en Turquie.
Berlin, excédé par l'interpellation à Istanbul de défenseurs des droits de l'homme, dont un Allemand, a annoncé jeudi une "réorientation" de sa politique vis-à-vis de la Turquie, avec des mesures qui risquent de pénaliser économiquement son partenaire historique.
"Nous ne pouvons pas accepter ce qui se passe en Turquie", a tonné le président allemand Frank-Walter Steinmeier lors d'un entretien à la chaîne publique ZDF diffusé dimanche, selon des extraits de l'interview.
Les rapports entre Ankara et Berlin se sont dégradés ces derniers mois, mais la brouille entre les deux pays a pris une tournure d'une rare gravité après que l'Allemagne a décidé de jouer la carte de l'économie pour mettre la pression sur la Turquie.
Les mesures envisagées à Berlin incluent notamment un réexamen des garanties, prêts ou aides qu'apportent le gouvernement allemand ou l'Union européenne (UE) aux exportations ou aux investissements dans le pays.
Cette perspective semble avoir inquiété les dirigeants turcs, qui se relaient depuis plusieurs jours pour tenter de rassurer les investisseurs allemands, en démentant notamment des informations de presse faisant état d'une liste de 68 groupes allemands ou cadres dirigeants d'entreprises accusés de soutien au "terrorisme" par Ankara.
"Il n'y a ni enquête, ni examen visant les entreprises allemandes qui sont présentes en Turquie. Ce sont des informations mensongères, erronées, des affabulations. Il n'y a rien de tel", a encore assuré dimanche M. Erdogan.
De son côté, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que M. Erdogan "mettait en péril le partenariat vieux de plusieurs siècles entre la Turquie et l'Allemagne", selon des extraits d'un entretien au quotidien allemand Bild à paraître lundi.
La diaspora turque d'Allemagne est la plus importante au monde avec environ trois millions de personnes.
"C'est vraiment dramatique (...) il y a en fait tellement de choses qui nous rapprochent. Mais nous ne cèderons pas au chantage", martèle le ministre selon ces extraits.
Ce climat d'incertitude entre les deux pays pourrait faire perdre environ deux milliards d'euros de commerce bilatéral, rapporte le quotidien allemand Die Welt dans son édition dominicale, citant une estimation de la Chambre allemande de commerce et d'industrie (DIHK).
Ce durcissement de la politique de Berlin à l'égard d'Ankara intervient en réaction à la mise en détention d'un défenseur allemand des droits de l'homme avec cinq autres militants, dont la directrice d'Amnesty International en Turquie. Ils avaient été arrêtés le 5 juillet alors qu'ils participaient à un séminaire à Istanbul.
Au total, neuf Allemands, dont quatre ayant également la nationalité turque, sont actuellement détenus en Turquie. Parmi eux figure notamment le journaliste Deniz Yücel, correspondant du journal Die Welt en Turquie.

http://www.lalibre.be/actu/international/erdogan-a-l-allemagne-ne-vous-melez-pas-de-nos-affaires-interieures-5974bd9bcd70d65d24f09746

Écrit par : L'enfoiré | 23/07/2017

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Le procès des journalistes de Cumhuriyet devant une cour criminelle commence
Ils sont considérés comme des terroristes pour avoir exercé leur métier d'indépendance.

http://www.france24.com/fr/20160325-cumhuriyet-journalistes-jugement-cour-criminelle-turquie-istanbul-can-dundar-erdem-gul

Même situation de prises de pouvoirs en Pologne...

Écrit par : L'enfoiré | 24/07/2017

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Un journaliste français écroué pour «terrorisme»

Un journaliste indépendant français a été placé en détention mardi par les autorités turques qui le soupçonnent d’activités «terroristes» en lien avec des combattants kurdes de Syrie, ont indiqué mercredi des sources judiciaires à l’AFP.
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec la chaîne française TV5 Monde, avait été interpellé la semaine dernière au poste-frontière de Habur entre l’Irak et la Turquie. Le jeune homme vient de terminer ses études de journalisme à l’IHECS à Bruxelles.
Des photos en compagnie de combattants du PKK
Après avoir passé cinq jours en garde à vue, il a été incarcéré dans la ville de Sirnak, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, selon les sources judiciaires. Sirnak est située dans la province du même nom, frontalière de l’Irak et de la Syrie.
Une source sécuritaire citée par l’agence progouvernementale Anadolu a affirmé que M. Bureau avait été arrêté après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG, qu’Ankara considère comme une extension des séparatistes kurdes de Turquie (PKK), eurent été trouvées en sa possession.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.

http://www.lesoir.be/107536/article/2017-08-02/turquie-un-journaliste-francais-ecroue-pour-terrorisme

Écrit par : L'enfoiré | 02/08/2017

Le gouvernement Erdogan entraîne la Turquie vers un Etat fondé sur la charia

En Turquie, les législateurs envisagent d’autoriser les muftis à célébrer les mariages civils. Un mufti est un religieux musulman du courant sunnite expert dans l’interprétation des lois. Il établit un lien important entre la théorie et la pratique de la loi coranique et détient également l’autorité de prendre des décisions juridiques sous la forme de fatwas.
Le projet de loi n’est pas anodin ; jusqu’à présent, les mariages civils ne pouvaient être célébrés que par des fonctionnaires, et le mariage religieux était subordonné au mariage civil.
Certains émettent des réserves concernant cette mesure, y voyant un nouveau signe que la Turquie se dirige de plus en plus vers un État fondé sur la charia.
C’est ce que redoute notamment le théologien Cemil Kılıç de OdaTV. Il n’y voit pas une mesure isolée, mais une étape nécessaire dans le parcours pour introduire la charia dans le pays. Il rappelle que les programmes scolaires ont été remaniés pour inclure la culture de la religion et l’éthique. Selon lui, le seul objectif de ce remaniement vise à préparer les jeunes à l’introduction des lois de la charia :
« Soyons francs : le fait que les muftis mariages civils soient autorisés à célébrer des mariages civiles signifie que lois islamiques portant sur le mariage et sur le divorce seront légalisées. Ce qui entraînera la Turquie dans un tunnel sombre où elle sera transformée en Etat religieux ».

Les agents de maintien de l’ordre public ne peuvent plus épouser une « personne impure »
En janvier, le journal britannique The Independent a rapporté qu’un décret avait été émis par le gouvernement Erdogan, qui stipulait que les agents de maintien de l’ordre public, tels que les agents de police, les agents de sécurité et les gardes-côtes, pouvaient se voir suspendus de leurs fonctions pendant 24 mois s’ils épousaient une personne connue pour avoir été impliquée dans un adultère. Les fonctionnaires chargés de faire respecter la loi ne peuvent « se marier intentionnellement avec une personne qui est connue pour être impure, ou rester dans un mariage, ou continuer à vivre avec une telle personne », indique ce décret.
Il défend également les agents d’abuser de l’alcool, du jeu, et de « se rendre dans des lieux qui pourraient nuire à leur réputation », ou « dépenser de façon excessive », le tout en dehors des heures de travail.
Le think tank Gatestone Institute conclut lui aussi que la Turquie adopte graduellement une version « douce » de la charia :
« La Turquie, autrefois un état semi-moderne, glisse désormais rapidement vers l’ordre de la charia, mais sans que cela soit qualifié de charia ».

Source: https://fr.express.live/2017/08/02/turquie-etat-charia-mariages-civils-muftis/

Écrit par : L'enfoiré | 03/08/2017

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Les Turcs passeront aux urnes ce dimanche 14 mai, ils éliront leur président pour cinq ans. Les affiches électorales montrent le visage bien connu de celui qui est à la tête de la Turquie depuis deux décennies, comme Premier ministre d’abord puis comme président : Recep Tayyip Erdogan (AKP). Mais un rival lui fait concurrence, au coude à coude dans les sondages, et pourrait mener le pays de 85 millions d’habitants vers un virage politique. Il a 74 ans, il s’appelle Kemal Kiliçdaroglu.

Kiliçdaroglu, aux antipodes d’Erdogan
Peut-on imaginer deux profils plus différents ? Erdogan le bouillonnant, l’incisif, le tribun aux discours provocateurs. Et face à lui, un intellectuel discret sans grand charisme, au calme notoire, à l’humeur égale. Pourtant c’est bien Kemal Kiliçdaroglu qui a été désigné candidat de son parti, le CHP (le Parti Républicain du Peuple, social démocrate), ainsi que de cinq autres partis d’opposition dans une alliance inédite et hétéroclite, de la gauche à la droite nationaliste, pour viser un changement de pouvoir.
Y parviendra-t-il ? Derrière son allure austère, Kemal Kiliçdaroglu cache en tout cas une solide expertise et une longue expérience politique.
21 ans de politique
Kemal Kiliçdaroglu est né en Anatolie dans la province de Tunceli, en 1948. Après une scolarité assez nomade, changeant d’école au gré des affectations professionnelles de son père, il décroche un diplôme d’économiste à l’Université Gazi d’Ankara. Puis il entame sa carrière comme expert comptable et il entre ensuite dans l’administration des finances dont il devient, plus tard, haut fonctionnaire. Il garde de ce parcours l’image d’un rigoriste des chiffres.
Il a plongé dans la vie politique à la cinquantaine pour de premières élections législatives en 2002, sous les couleurs du CHP. Il est alors élu député d’Istanbul. C’est l’année où le parti islamo-conservateur AKP de Recep Tayyip Erdogan monte au pouvoir en Turquie.
Lors de son second mandat de député d’Istanbul, Kemal Kiliçdaroglu se fait connaître davantage en dénonçant des faits de corruption au sein de l’AKP.
En 2010, Kemal Kiliçdaroglu accède à la présidence de son parti. En treize ans peu à peu, à sa manière calme et discrète, il a fait bouger les lignes de cette formation politique, premier parti d’opposition en Turquie.
Kemal Kilicdaroglu, rival de Recep Tayyip Erdogan pour la Présidence de la Turquie, en meeting préélectoral à Izmir, le 30 avril.
Kemal Kilicdaroglu, rival de Recep Tayyip Erdogan pour la Présidence de la Turquie, en meeting préélectoral à Izmir, le 30 avril. © AFP
Le CHP avait été créé par Mustafa Kemal Atatürk en 1923. C’est un parti résolument laïc, défenseur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Un parti qui, au fil du temps, s’était rapproché de l’armée.
En 13 ans à la tête du CHP, Kemal Kiliçdaroglu a assoupli le positionnement de sa famille politique, assez pour dialoguer avec d’autres factions de l’opposition et parvenir à cette alliance préélectorale aujourd’hui. Le candidat se positionne comme le rassembleur d’une Turquie "de toutes les couleurs", laïque et religieuse, à l’écoute des minorités.
Il a l’oreille de la communauté kurde. Le Parti prokurde HDP appelle d’ailleurs à voter pour lui. Kemal Kiliçdaroglu se dit aussi publiquement membre de la communauté religieuse alévie, minoritaire mais majoritaire dans sa région d’origine : c’est une première pour un candidat à la présidentielle en Turquie.

Un moment phare a contribué à forger l’image rassembleuse de Kemal Kiliçdaroglu. C’était en 2017, dans la foulée de la tentative de coup d’État de 2016 en Turquie, qui avait été suivie d’une vague d’arrestations et de licenciements. Il avait organisé une marche "pour la justice" de 450 km entre Ankara et Istanbul, accompagné de plusieurs milliers de membres d’associations, de syndicats, du parti HDP ou de sympathisants.
Le 22e jour de la "marche pour la justice" organisée à l’appel du CHP en 2017.
Le 22e jour de la "marche pour la justice" organisée à l’appel du CHP en 2017. © OZN – AFP
En signature, un cœur avec les mains
Pour sa campagne électorale, Kemal Kiliçdaroglu a pris soin de conforter son image à mille lieues de celle de Recep Tayyip Erdogan. Erdogan adopte un ton martial ? Kiliçdaroglu achève ses meetings électoraux d’un cœur avec les mains. Erdogan a personnifié son pouvoir ? Kiliçdaroglu vante un projet d’équipe. Erdogan affectionne son grand palais présidentiel et les projets colossaux ? Kiliçdaroglu annonce qu’il gouvernerait dans des locaux plus petits et qu’il dépenserait avec mesure. Il publie des vidéos depuis sa cuisine pour appuyer cette image de proximité et de sobriété.
Et si Erdogan bénéficie d’une large couverture télévisée, Kiliçdaroglu s’appuie, lui, sur les réseaux sociaux, dans une volonté de glaner de jeunes électeurs.
Si le nom de Kemal Kiliçdaroglu sort des urnes, ce serait assurément un changement de ton. Mais aussi un virage politique.

L’inconnue : vers un tournant politique ?
Quels seraient les premiers gestes politiques de Kemal Kiliçdaroglu s’il était élu ?
Le programme du candidat de l’alliance d’opposition propose de multiples remaniements pour "en finir avec le pouvoir d’un seul homme" et conforter la démocratie. Il entend apaiser les relations diplomatiques de son pays, notamment avec l’Union européenne. Il annonce vouloir rouvrir une voie vers adhésion de la Turquie à l’Union, adhésion pourtant gelée depuis 15 ans. Il dit aussi vouloir que la Turquie joue pleinement son rôle au sein de l’Otan.
Le candidat propose également de renouer le contact avec la Syrie de Bachar al-Assad, avec qui les relations sont rompues depuis le début de la guerre, il y a 12 ans. Il annonce sa volonté d’organiser "dans les 2 ans" le retour des Syriens qui ont trouvé refuge sur le territoire turc : officiellement 3,7 millions de Syriens se trouvent aujourd’hui en Turquie. Un retour "sur base volontaire et dans la dignité" explique un conseiller de Kemal Kiliçdaroglu à l’AFP. Le soir de cette élection présidentielle particulièrement incertaine, les Syriens établis en Turquie seront de ceux qui guetteront de près l’issue des urnes.
Selon ses résultats électoraux, Kemal Kiliçdaroglu, sous son allure calme et austère, pourrait incarner la fin et le début d’une époque en Turquie.

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Écrit par : Allusion | 12/05/2023

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