24/03/2018
Debussy, la nature en musique
Demain, 25 mars 2018, il y aura exactement 100 ans que mourrait Claude Debussy.
En commémoration, l'année 2018 est considérée, en musique, comme "l'année Debussy".
Le 22 mars, on commémorait le 2ème année après l'attentat de Bruxelles.
Cette semaine, à Carcassonne, on se rappelait que le terrorisme n'était pas mort.
Un proverbe dit que "la musique adoucit les mœurs".
La musique classique prend tellement de formes pour harmoniser les mots:
N'était-ce pas le meilleur moment pour le rappeler avec la musique de Claude Debussy?
...
Wikipédia dit de lui "Claude Debussy est un compositeur français, né le à Saint-Germain-en-Laye et mort le à Paris.[...] Son œuvre pour piano, pour la flute, est la plus vaste de la musique française, dans une palette sonore particulièrement riche et évocatrice. Créateur original et profond d’une musique où souffle le vent de la liberté et dont l'impact sera décisif dans l’histoire de la musique".
Avec Fauré et Ravel, Debussy forme les trois plus brillants compositeurs du raffinement dans l'histoire de la musiques moderne. Ils ont tous trois été engendrés en tant que 'Français moyens' réfractaires à toute émotion artistique et non par une élite intellectuelle.
Rien ne favorisa l'éclosion de son génie comme un trésor féerique.
Pourtant, il devait se protéger jalousement contre les importuns auxquels il opposa un visage hostile et fermé.
Ses étourderies, son indiscipline, ses distractions et son indolence de rêveur étaient châtiés par sa mère.
Parisien de naissance, il est appelé à avoir une existence obscure de petit commerçant quand il rencontre à l'âge de dis ans, une amie de la famille: Mauté de Fleurville, belle-mère de Verlaine et ancienne élève de Chopin.
Elle avait décelé en lui la nouveauté d'une âme sensitive.
Ce furent aussi un oncle et une tante qui contribuèrent à le pousser vers une carrière artistique.
Le prix qu'il obtint en 1884 à Rome pour "L'Enfant prodigue", une cantate du style de Massenet, n'a pas été ressenti comme un enrichissement personnel mais plutôt comme un supplice. Il lui a permis, cependant, d'entrer comme pensionnaire dans la Villa Médicis.
La baronne von Meck, musicienne passionné et égérie de Tchaikovsky, le conduisit à Venise, à Florence et à Moscou. Des lieux qui eurent une action décisive sur son futur musical à l'écoute de Borodine, de Balakirev, de Rimsky-Korsakov et de Moussorgsky en l'affranchissant des préjugés de l'écriture officielle française.
Les pavillons exotiques des Expositions de 1889 et de 1900 exercèrent aussi sur lui, une fascination des pays lointains.
Il acquit une réputation d'insoumis qui éveilla la méfiance de son entourage.
Méfiance qui lui fit accroître sa misanthropie dans une sauvagerie instinctive et un isolationnisme volontaire.
Dès son retour à Paris, il se heurta aux membres de l'Institut qui comme "gardiens de la flamme" refusèrent ses créations "Printemps" et "La Damoiselle élue".
Dès lors, son indépendance est consommée et assumée par un égocentrisme renforcé.
Des soutiens comme celui de André Messager et des cinquante jeunes "gilets-rouges", touchés par sa grâce, comme des coqs de combats, furent prêts à assaillir les Béotiens tentés de manquer de respect.
Brièvement wagnérien, puis anticonformiste le reste de sa vie, il rejette tous les académismes esthétiques.
En 1902, son "Pélléas et Melisande" construit comme un récitatif fabriqué est bafoué par les musiciens à l'Opéra-Comique, ridiculisé par le programme vendu à la porte du théâtre et même désavoué par Maurice Maeterlinck, son collaborateur qui en écrivit le texte et qui espérait peut-être plus qu'un opéra dans le langage du "Tristan" de Wagner.
Déçu, Maeterlinck publia une lettre ouverte dans le Figaro qui souhaitait à Debussy "une chute prompte et retentissante".
Il fit alors ressortir le piano des tiroirs de l'histoire par des compositions impressionnistes du type de "Feuilles mortes", ."Le vent dans la plaine", "Jardins sous la pluie", "La Cathédrale engloutie", "Suite bergamesque", "Estampes", "Images", "Children's corner", "24 Préludes", "Douze études", "Jeux"...
Heureusement, quelques fidèles en bataillons sacrés lui apportèrent une ferveur qui eut raison des obstacles dans un climat d'enthousiasme communicatif qui put sans danger, lui permettre de poursuivre sa carrière.
Même la troupe effrontée des "ralliés" se glissèrent dans les rangs de ses "admirateurs debussystes".
Trop méfiant et trop peu sociable, il ne connut jamais ses partisans ni ne reconnut leur soutien.
Les concerts symphoniques instrumentaux des "Préludes à l'après-midi d'un faune" avec lesquels il place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale., de "Nocturnes", de "Ibéria" ou de "La Mer" qui renouvelle la forme symphonique, eurent ses fanatiques prosélytes.
A l'époque, le débordement d'enthousiasmes avait fini par l’agacer en créant un schisme avec la perversion d'une nouvelle religion jusqu'à lui faire dire: "Les debussistes me tuent".
Ceci explique la personnalité tourmentée de Claude Debussy qui ne supportait pas de ne pas trouver la gloire et la renommée, mais quand il l'avait ne les aimaient pas plus.
Son isolement volontaire lui fit connaître des émotions tumultueuses d'un artiste entre une tour d'ivoire et des rencontres en lion populaire.
A l'abri des soucis matériel, son ardeur de sa vie de bohème déclina pour lui arracher des commandes acceptées.
Aujourd'hui, ce sont ses symphonies qui reviennent presque exclusivement dans les mémoires.
Le cancer commença à désagréger son organisme et à paralyser son imagination en dehors de quelques étincelles fugitives d'un foyer qui s'éteint.
A l'âge de 55 ans, ce cancer allait l'emporter après des années de souffrances.
Debussy a dédicacé le projet inachevé de Six sonates pour divers instruments à sa femme Emma Moyse.
Il aura le temps de composer seulement trois des six sonates avant sa mort : La Première pour violoncelle et piano, La Deuxième pour flûte, alto et harpe, La Troisième pour violon et piano.
Elle a été la compagne de ses dernières années glorieuses et de sa triste fin, après lui avoir donné une fille surnommée "Chouchou" qui devait le suivre de près dans la tombe un an après sa mort.
Tous trois reposent dans le cimetière de Passy à Paris.
...
Réflexions du Miroir
Si ses œuvres ont été critiquées, mal comprises et même suspectes au grand public, sa vie ne fut ni facile ni héroïque à jouer des parties dangereuses mais en finale, il gagna dans une notoriété méritée.
Tous les arts musicaux, picturaux, scripturaux, il faudrait arriver ni trop en avance sur son temps ni trop en retard sur son époque pour caractériser un nouveau mouvement.
Au départ, son décalage vient du fait qu'il avait horreur du développement scolastique par des procédés presque industriels qui acclimataient le discours musical des pires disciplines rhétoriciennes.
- Je crois que la musique a reposé jusqu'ici sur un faux principe à chercher trop à écrire à faire de la musique pour le papier alors qu'elle est faite pour l'oreille. On a cherché des idées en soi alors qu'on devrait les chercher autour de soi avec les mille bruits si variés dans la nature avec tant d'abondance sans nous en apercevoir. On a fait ainsi de la métaphysique et pas de la musique. Voir se lever le soleil est plus utile pour un compositeur que d'entendre la Symphonie pastorale de Beethoven.", écrivit-il pour donner tout le secret de sa pensée musicale.
En cette année 2018, c'est à titre posthume qu'il est donc susceptible de recevoir le réveil d'une population exaspérée par les bruits et les turpitudes de notre époque hypermoderne.
Son évangile esthétique est resté infiniment plus riche et instructif que les dogmes des pédagogues et théoriciens qui raillaient ses hérésies de prophète révolutionnaire inspiré par un nationalisme presque chauvin.
Après sa mort, il fut considéré comme le "musicien français" et appelé le "futur Claude de France" en maître de la musique impressionniste caractérisée par le concret et le vivant.
Il était Français, oui, mais, en transit par des thèmes adoptant des cadres étrangers belges, grecs, anglais, espagnols et italiens, sa musique n'a eu aucune peine à franchir les frontières pour s'imposer par sa sensibilité et son intelligence.
Le mouvement impressionniste avait explosé pendant une dizaine d'années entre 1874 et 1886 alors que Claude Debussy était encore en pleine jeunesse.
La musique et la politique se sont souvent mêlées en faisant de bons ménages tumultueux.
Dans la peinture, ce mouvement n'a pas manqué d'imprégner
un certain flou que le tableau "Degas et Evariste de Valernes"
inspire par son mystère et son manque de réalité naturelle
Mais, sous la forme musicale, Claude Debussy a fait éclater le marché de l'art de l'impressionnisme, jusqu'à s'orienter dans les années 1890 vers de nouvelles attitudes plus proches de la nature considérées comme postimpressionnistes :
Alors, une question vient à l'esprit :
- A quoi sert Debussy, lui qui a voulu casser les codes scolastiques de Saint-Saëns et de Massenet ?
- La réponse est peut-être dans ce podcast:
... ou dans sa musique avec des peintures impressionnistes de la nature
Eriofne,
Ce site parle de Claude Debussy avec amour.
1/2/2021: A 106 ans, Colette Maze sort un album et enseigne toujours la musique de Debussy
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Commentaires
Debussy, révolutionnaire impressionniste de la musique
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/debussy-revolutionnaire-202634
Écrit par : L'enfoiré | 24/03/2018
Répondre à ce commentaireJe ne connaissais pas du tout Debussy à part son lien avec les impressionnistes.
Du coup , je le pensais doux , rêveur et sensible.
Je ne le savais pas du tout innovateur.
Écrit par : Léopoldine | 26/03/2018
Répondre à ce commentaireAvec cet article, on découvre que Debussy arrive dans une phase ultérieure à celle des impressionnistes.
Il n'avait rien d'un doux rêveur.
C'était un solitaire qui avait besoin de sortir de l’anonymat, mais pas trop.
Après une période qui ne l'émouvait pas par un classicisme de bon aloi, il a été innovateur par le fait que la nature entrait totalement dans sa musique.
Écrit par : L'enfoiré | 26/03/2018
Debussy, résonances artistiques, 1e partie
Émission du 12/02 - 22:00
Longtemps la musique de Claude Debussy sera considérée comme impressionniste, mot utilisé à partir de 1874 pour désigner un art que les critiques estimaient inachevé, un art en rupture avec l'époque précédente. C'est que les artistes de la Belle époque ont un besoin criant de se renouveler et de chercher de nouveaux modes d'expression. Apparaissent ainsi le cubisme, le fauvisme, l'art nouveau, l'art primitif, le futurisme et une esthétique internationale qui touchera tous les domaines artistiques, le symbolisme, esthétique à laquelle il convient de rattacher la musique de Debussy.
Cette ébullition artistique prendra fin avec la Première Guerre mondiale qui verra l'art français s'opposer avec vigueur à l'art germanique.
Debussy quitte ce monde suite à ce que l'on nommait alors le fléau de l'humanité, le cancer. Marie Curie et Wilhelm Röntgen venaient de mettre au point une technique révolutionnaire pour tenter de tuer les cellules cancéreuses, la radiothérapie nommée alors, curithérapie.
Une série de Cécile Poss en 5 épisodes
1 : L'impressionnisme
Claude Debussy est né en 1862 à Saint-Germain-en-Laye dans une famille non musicienne mais qui s'intéresse beaucoup au théâtre.
Sa tante Clémentine détectant très tôt les dons musicaux du jeune Claude, ses parents, Manuel Achille et Victorine décident de lui faire prendre des cours de piano. Il intègre le conservatoire à l'âge de 11 ans et on envisage pour lui une carrière de pianiste virtuose. Ce n'est pourtant pas la voie qu'il suivra lui préférant celle de compositeur. « On m'a expliqué au conservatoire que tel accord devait être comme ceci et que tel autre devait être comme cela ; que celui-ci était un cas d'harmonie parfaite et que celui-là n'en était pas. Hier, comme aujourd'hui, je croyais et crois toujours que l'harmonie parfaite n'existe pas. Lorsqu'on m'enseignait quelque chose, j'ai toujours décidé moi-même si cela était vrai ou faux. » confie Claude Debussy. Le compositeur décide très tôt de s'éloigner de l'harmonie classique, refusant d'être enfermé dans un cadre. Au même moment, en 1874 a lieu au 35 boulevard des Capucines dans les Studios Nadar à Paris une exposition de peintres. Leur technique choque. On considère que les traits ne sont pas définis et les œuvres inachevées. On leur assigne le qualificatif d'impressionniste. Par certains aspects musicaux, le compositeur peut être comparé aux impressionnistes mais s'il faut rapprocher sa musique d'une esthétique, c'est bien plutôt de celle du symbolisme.
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/4000043090.mp3
Écrit par : L'enfoiré | 12/02/2019
Répondre à ce commentaire" J’essaie de faire autre chose, de créer des réalités, ce que les imbéciles appellent impressionnisme, terme aussi mal employé que possible " (Claude Debussy).
Longtemps la musique de Debussy sera considérée comme impressionniste, mot utilisé à partir de 1874 pour désigner un art que les critiques estimaient inachevé,
C'est que les artistes de la Belle époque ont un besoin criant de se renouveler et de chercher de nouveaux modes d'expression. Apparaissent ainsi le cubisme, le fauvisme, l'art nouveau, l'art primitif, le futurisme et une esthétique internationale qui touchera tous les domaines artistiques, le symbolisme, esthétique à laquelle il convient de rattacher la musique de Debussy.
Cette ébullition artistique prendra fin avec la Première Guerre mondiale, qui verra l'art français s'opposer avec vigueur à l'art germanique.
Episode 1 - L'impressionnisme
Claude Debussy est né en 1862 à Saint-Germain-en-Laye dans une famille non musicienne mais qui s’intéresse beaucoup au théâtre.
Sa tante Clémentine détectant très tôt les dons musicaux du jeune Claude, ses parents, Manuel Achille et Victorine, décident de lui faire prendre des cours de piano. Il intègre le conservatoire à l’âge de 11 ans et on envisage pour lui une carrière de pianiste virtuose. Ce n’est pourtant pas la voie qu’il suivra, lui préférant celle de compositeur.
" On m’a expliqué au conservatoire que tel accord devait être comme ceci et que tel autre devait être comme cela ; que celui-ci était un cas d’harmonie parfaite et que celui-là n’en était pas. Hier, comme aujourd’hui, je croyais et crois toujours que l’harmonie parfaite n’existe pas. Lorsqu’on m’enseignait quelque chose, j’ai toujours décidé moi-même si cela était vrai ou faux", confie Claude Debussy.
Le compositeur décide très tôt de s’éloigner de l’harmonie classique, refusant d’être enfermé dans un cadre. Au même moment, en 1874, a lieu au 35 boulevard des Capucines, dans les Studios Nadar à Paris, une exposition de peintres. Leur technique choque. On considère que les traits ne sont pas définis et que les œuvres dont inachevées. On leur assigne le qualificatif d’impressionnistes.
Ce terme qu’on accolera à Debussy, qui dira ceci : "J’essaie de faire autre chose, de créer des réalités ce que les imbéciles appellent " impressionnisme ", terme aussi mal employé que possible, surtout par les critiques d’art." Par certains aspects musicaux, le compositeur peut être comparé aux impressionnistes mais s’il faut rapprocher sa musique d’une esthétique, c’est bien à celle du symbolisme.
Episode 2 - Le symbolisme
" Toute manifestation d'art arrive fatalement à s'appauvrir, à s'épuiser ; alors, de copie en copie, d'imitation en imitation, ce qui fut plein de sève et de fraîcheur se dessèche et se recroqueville ; ce qui fut le neuf et le spontané devient le poncif et le lieu commun. Une nouvelle manifestation d'art était donc attendue, nécessaire, inévitable. Nous avons déjà proposé la dénomination de symbolisme comme la seule capable de désigner raisonnablement la tendance actuelle de l'esprit créateur en art. Cette dénomination peut être maintenue" écrit Jean Moréas dans le manifeste du symbolisme paru dans Le Figaro du 18 septembre 1886.
Debussy fréquentera les cercles symbolistes et on peut dire qu’il s’inscrit lui-même dans cette lignée d’artistes. A partir de 1883, il fréquente les "mardistes", ces hommes de lettres et ces artistes que Mallarmé a pris l’habitude d’inviter chaque mardi soir chez lui. Parmi les plus célèbres figurent Paul Claudel, Claude Debussy, André Gide, Oscar Wilde, Alfred Jarry, Paul Valéry et James Whistler.
" On a souvent dit que le symbolisme manquait de chefs d’œuvre mais s’il y en a un, c’est Pelléas et Mélisande " affirme le musicologue François Lesure.
Debussy s’empare du texte de Maeterlinck avant de présenter l’opéra en 1902. On y retrouve les grandes caractéristiques chères aux symbolistes, le rêve, le mythe, le surnaturel et le pessimisme. Ces mêmes symbolistes qui prendront un musicien comme figure inspiratrice de leur mouvement, Wagner.
Episode 3 - Le renouveau
Claude Debussy s’épanouit dans le milieu symboliste qui vise la fusion des arts : la poésie devient musique et la musique se veut poème.
Les symbolistes confèrent aux femmes une double nature : il y a celle qui se veut fragile, douce, délicate, et son opposé, la femme perverse, fatale, la femme avec ses longs cheveux et ses courbes.
Est-ce un hasard si l’Art nouveau apparaît à ce moment-là ? L’Exposition universelle de 1889 à Paris rassemblera plus de 30 millions de personnes, dont Debussy qui entre de plain-pied en contact avec la musique orientale. Une nouvelle corde à son arc, non pour en faire de l’ethnomusicologie mais bien pour changer, modifier son langage harmonique. En cette fin de XIXe siècle et début du XXe siècle, les artistes de tous horizons semblent vouloir briser les codes anciens ou plutôt ils sont en quête de renouveau.
Episode 4 - Le style français
En 1913, Stravinsky donne le Sacre du Printemps.
Cette même année, Luigi Russolo rédige son manifeste futuriste et annonce l’Art des Bruits qui semble prédire La Première Guerre Mondiale. Ce conflit qui rappelle à de nombreux Français la débâcle de 1870. La Grande Guerre aura comme conséquence de renforcer l’esprit national français.
" Je veux travailler, non pas tant pour moi, que pour donner une preuve, si petite soit-elle, qu’y eût-il 30 millions de Boches sur le sol français. On ne détruit pas la pensée française " confie Debussy.
C’est durant cette époque troublée qu’il écrit En Blanc et Noir dont le deuxième mouvement se veut un écho aux combats, puisqu'il y mêle le choral allemand Ein fest Burg et La Marseillaise. L’œuvre passera par les oreilles de Camille Saint-Saëns qui qualifie l’œuvre de cubiste. Rappellerait-elle par certains aspects les collages de Braque et Picasso ?
Episode 5 - Les innovations
Paris sera la première ville au monde à subir un bombardement aérien et c’est dans ce climat que Debussy revoit les œuvres de Chopin pour l’éditeur Durant.
Il couche alors sur le papier ses propres études qui, selon lui, seront comparées au compositeur polonais mais à son désavantage. Il écrit également ses trois sonates, celle pour flûte, alto et harpe, celle pour violoncelle et piano et celle pour violon et piano. Dans cette dernière, il n’aura de cesse d’élaguer son écriture musicale pour arriver, dit-il, à la chair nue de l’émotion.
Ces dernières années de guerre sont douloureuses pour lui, tant sur le plan psychologique que sur le plan physique. Malgré une opération en 1915, Debussy quitte ce monde suite à ce que l'on nomme alors le fléau de l'humanité : le cancer. Marie Curie et Wilhelm Röntgen viennent de mettre au point une technique révolutionnaire pour tenter de tuer les cellules cancéreuses, la radiothérapie, nommée alors curithérapie.
https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_serie-debussy-resonances-artistiques?id=10157137
Écrit par : L'enfoiré | 09/04/2019
Répondre à ce commentaireA 106 ans, Colette Maze sort un album et enseigne toujours la musique de Debussy
http://vanrinsg.hautetfort.com/media/02/01/392048399.mp3
Écrit par : Allusion | 01/02/2021
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