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05/05/2021

Odyssée napoléonienne et une morne fin

0.PNGAprès le bicentenaire de la défaite de Napoléon à Waterloo dont j'avais parlé dans "Waterloo, une si morne plaine?" voici le bicentenaire de sa mort, à l'âge de 51 ans, le 5 mai 1821 à Sainte-Hélène.

Après le coup d’État de Brumaire, Bonaparte affirme  : «  Je suis la Révolution et la Révolution est finie  ». Trois voies lui sont alors offertes : le retour au système monarchique, la consolidation des conquêtes bourgeoises et paysannes ou la satisfaction des aspirations des sans-culottes parisiens. Par ses victoires et ses coups d’Etats, il devient tour à tour Premier Consul, Consul à vie et Premier Empereur des Français autoproclamé et a entraîné des milliers de morts dans ses batailles à travers l'Europe.
Pourquoi, encore aujourd'hui, est-il resté un personnage de légende dont nul ne semble savoir se passer?


...

Le décès de Napoléon a réveillé les médias avec la question "faut-il encore le célébrer"?

La presse ne s'est pas arrêtée à cette question pour ressortir tout ce qui concerne Napoléon Bonaparte.

Les magazines en ont fait, tour à tour, leurs sujets de prédilections sur leur image de couverture.

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Paris Match publie un HS "La folie Napoléon".

C'est vrai, comme beaucoup de dictateurs, celui qui pousse le culte de la personnalité, finit par la folie et à la paranoïa. 0.PNG

Depuis son décès, tous les jours de l'année, tout ce qui touche de près ou de loin à la vie et à la mort de Napoléon, ressort avec les souvenirs du passé revisité par des historiens spécialisés experts et sont invités pour en parler sous tous les angles.

1.PNG"Napoléon à Sainte-Hélène" et "La saga des Bonaparte" par Pierre Branda, "Napoléon - La fin et le commencement" de Philippe Forest. "Marengo ou l'étrange victoire de Napoléon" de Jean Tulard, "Pour Napoléon" de Thierry Lentz... 

Des intellectuels et écrivains en ont fait une source d'inspiration psychologique sur son personnage jusqu'à en faire une sorte de dieu dithyrambique auquel on ne peut rester indifférent.

Sur France5, "Napoléon influenceur" est présenté comme le pionnier de la propagande à grande échelle et du marketing à son image jusqu'à espérer que Napoléon touche encore des droits d'auteur à titre posthume pour ses côtés d'homme qui s'est fait tout seul, d'opportuniste qui utilise la force et les erreurs de ses adversaires.

250 événements sont organisées dans le monde inspirant plus de 70.000 ouvrages et un millier de films long métrage et documentaires. ... 

Question: Mérite-t-il une inauguration officielle avec une invitation en live avec le titre "Napoléon n'est plus" ou cette invitation est due à autre chose?

La réponse est simple: L'autorité estime pouvoir se faire toujours entraîner derrière une étoile filante et comme Napoléon a créé sa légende pendant sont exil à Sainte-Hélène, dicté par Las Cases qui a créé sa propre richesse pour son travail de scribe par l'histoire de son orateur.

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Au sujet de la relation de la banque et Napoléon, il faudrait peut-être écouter cette mise au point  et cette autre qui exprime la volonté de paraître et son opportunisme prêt à faire volte-face quand le vent tourne avec l'argent comme attribut indispensable pour pouvoir vivre dans le luxe alors que la population subit une inflation sans précédent, rappelées par le polémiste historien, Henri Guillemin: 

"Calculateur du "calcul sec" comme un joueur de poker, avec l'esprit le destin de sauver la France, il se sent invincible en défiant la mort au combat. Sa légende, il l'a construite par ses coups d'éclats en dictant à son scribe à sa disposition, La Salle, pour revoir ses conquêtes en transformant comme par miracle ses échecs en réussites. Il veut qu'on écrive: "Parti de rien et né dans la misère, Napoléon est parvenu à s'assoir sur le trône du monde". Il ne croit qu'en lui quand il dit "Je suis bien content de ne pas avoir de religion, ça simplifie tout, comme ça je n'ai pas de crainte chimérique à avoir. Je n'ai aucune attache humaine. Je veux qu'on rampe devant moi. Je n'apprécie que les hommes qui me sont utiles dans la mesure où ils le sont et pendant qu'ils le sont. Un homme comme moi se fout de la vie d'un million d'hommes". Il n'a jamais eu un mot de pitié liée à l'émotion devant les morts au combat. Mais au moment de son dernier soupir, il est toujours bon de recevoir les derniers sacrements "car cela est bon pour la moralité publique". 

Un homme indéchiffrable? Absolument pas pour Henri Guillemin. Il est très simple à comprendre à convoiter la considération, l'argent et le plaisir et pour les obtenir, disposer de l'armée française. De dire enfin "C'est triste la grandeur" quand on est satisfait, qui ne le ferait pas et qu'on a été servi par la chance et d'avoir été choisi par des financiers politiciens comme Charles-Maurice de Talleyrand décrit comme un traître cynique plein de vices et de corruption ou comme un dirigeant pragmatique et visionnaire, soucieux d'harmonie et de raison, admiré ou détesté par ses contemporains comme Napoléon, laissant la gloire à la France, mais une gloire fictive".

"Napoléon Bonaparte avait le don de la com" dirait-on aujourd'hui et  pendant sa direction, il a réussi en se protégeant de toutes les critiques par la vigilance et le contrôle policier impérial exercées par Joseph Fouché et exilant tous les contestataires comme Germaine de Staël.  

Son culte de la personnalité se retrouve dans tout ce qu'il entreprend pour incarner le sauveur de la France en se référant aux grands hommes de l'antiquité.  

Son chapeau bicorne porté à l'envers est son logo pour éviter la confusion avec ses généraux, qu'on le reconnaisse qu'on le craigne sur le champ de bataille.

 0.PNGIl associe l'art et la politique qui ne voit aucun problème que des clichés soient associés aux mensonge.0.PNG

Le 16 février 1798, quelques jours avant, il visite Bruxelles pour la première fois. Avec Joséphine, sa première épouse, il séjourne au prestigieux Hôtel d'Angleterre, aujourd'hui disparu. 

En juillet 1803, en Premier Consul, il revient avec Joséphine, accueillie en grande pompe pendant 10 jours. A son arrivée un cortège le conduit jusqu’à l’Hôtel de Ville. Un te deum est donné en son honneur en la cathédrale des Saints Michel-et-Gudule. Il est même le sauveur du Palais de Laeken et de la Monnaie estimés trop vétustes ou à l'abandon.

Au cimetière de Bruxelles, deux énormes sépultures rappellent les événements des affres des guerres entre Anglais et Français. 

Le 18 mai 1804, son sacre en tant qu'empereur, est fêté à Notre-Dame de Paris pendant près de 5 heures. Événement orchestré ensuite pour laisser une trace, par le tableau de David, peint en 4 ans, mais en y ajoutant des personnages fictifs liés à sa grandeur.

Beethoven lui consacre la 3ème symphonie dit "Héroïque", la 5ème symphonie dit de L'Empereur  et le 5ème Concerto pour piano appelé "L'Empereur"car il en a peur vivant à Vienne sous le feu de Napoléon.

La musique exerce la propagande et la glorification de son règne mais elle a aussi rythmé sa vie et sa carrière au théâtre, à l’opéra et en organisant régulièrement aux Tuileries des soirées musicales.

Le pillage des pays conquis s'est accru à la suite de ses victoires dans le Musée Napoléon comme les chevaux de la Place St Marc à Venise pour se retrouver au sommet de l'arc de triomphe du Carrousel à Paris. La plupart des œuvres picturales ont été restituées après sa chute sans les "Noces de Cana".

Ses fuites et abandons de son armée, après ses échecs lors de la campagne d'Egypte et de Russie n'ont pas laissé de traces.

En fait, Napoléon, en bourreau du travail, dormant très peu, a voulu tout gérer jusqu'à son histoire et sa mort pour construire sa légende qu'il présente en homme exceptionnel pour suivre sa destinée.

En militaire, il détestait la politique parlementaire. En 1814, alors qu'il a perdu la bataille, il a voulu se suicider avec du poison mais la mort n'a pas voulu de lui. Pour effacer l'image du tyran que l'on pourrait conserver de lui, il a voulu mourir en martyr en préparant sa postérité.   

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Dans ses mémoires, il se vante "Ma vraie gloire n'est pas d'avoir gagné quarante batailles que Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n'effacera et vivra éternellement, c'est le Code civil" espérant qu'il devienne une Bible dans laquelle il a rassemblé toutes les lois relatives aux personnes et aux biens. C'est vrai, son Code civil est un célèbre héritage de 1791 qui a la seule ambition de protéger les puissants à la base de notre droit et qui n'empêche pas d'avoir été amendé de nombreuses fois.

Il imagine en despote visionnaire tout bouleverser par l'invention des premiers égouts et de ramassage d'ordures, du baccalauréat désigné à l'origine du cycle universitaire, du poulet Marengo, de la culture de la betterave sucrière, de la boîte de conserve...

Des idées à leurs réalisations, il y a parfois plus qu'un pas.

Lundi 19 avril sur France 3 avec Stéphane Bern dans “Secrets d'histoire” : «Napoléon, l’exilé de Sainte-Hélène», (vidéo) tout était dit au sujet de sa fin.

Si cela ne suffit pas, sur "La Trois" belge, dans l'émission "Retour aux Sources" parle de "Napoléon, la destinée et la mort" en annonçant le lien qui existe entre son destin et la mort, qui est repris sur ARTE sous forme d'images animées.

Le feuilleton "Le crépuscule de l'Aigle" en 5 épisodes complémente:

  1. L'invasion d'un seul hommepodcastpodcastpodcast
  2. Les dernières heures de l'Empirepodcastpodcastpodcast
  3. Le piègepodcastpodcastpodcast
  4. L'évangile de Sainte-Hélènepodcastpodcastpodcast
  5. La mort et la légendepodcastpodcastpodcast

A-t-il pensé s'évader de Sainte-Hélène comme il l'a fait de l'île d'Elbe?

Non, cette fois, il abandonne l'idée craignant le ridicule.. 

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Son exil

Après son échec lors de bataille à Waterloo, il se livre aux Anglais pour se mettre sous leur protection en référençant à Thémistocle "« Je viens, comme Thémistocle, m'asseoir au foyer du peuple britannique ». Bien qu'applaudi par la population, il est devenu l'ogre pour les autorités adverses. Il est trompé par de faux espoirs. le  devant l'île d'Aix, Napoléon est mené à Torbay puis à Plymouth, sur la côte sud-ouest de l'Angleterre à bord du HMS Bellerophon.  Sa déportation sur l'île d'Elbe et son retour ont été un affront pour les Anglais. Du au , à bord du Northumberland, il est transféré sur l'île de Sainte-Hélène. Ile volcanique escarpée de 122 km2 située à 1.900 km à l'ouest de l'Afrique en plein Atlantique sud, avec très peu de lieux pour y accoster, ce qui la rend aisée à surveiller et à défendre. Emmanuel de Las Cases dans son "Mémorial de Sainte-Hélène" et Denzil Ibbetson, commissaire anglais chargé des fournitures militaires, ont relaté cette traversée et laissé un journal, longtemps inédit, seulement mis en vente seulement fin 2010.

Accompagnent Henri Gratien Bertrand,  Gaspard Gourgaud, Emmanuel de Las Cases et Charles-Tristan de Montholon, Louis-Étienne Sainte-Denis, dit le "Mamelouk Ali", et son valet de chambre Marchand. Il est établi d'abord au pavillon des Briars chez les Balcombe, en attendant que son lieu de détention définitif, Longwood, soit prêt à l'accueillir avec ses compagnons d'exil comme ultime résidence le avec le gouverneur provisoire, l'amiral George Cockburn. Longwood, de par sa situation sur un plateau, permet une surveillance plus aisée mais s'avère exposé de façon constante aux vents alizés, souvent plongé dans le brouillard et l'humidité, avec des alternances soudaines de violentes pluies et de soleil ardent. La maison est insalubre et infectée de rats mais on y mange bien en bonne compagnie. Si lui reste sobre, l'alcool coule à flot parmi les convives. Le soir, on y joue au whist. Il revient sur sa vie et son règne, dictant ses mémoires pendant des heures lui évite la mélancolie. Ses échecs y sont mentionnés avec une cause attribuée à son entourage, mais jamais à lui. Il garde son aura lorsque les passagers en escale à Sainte-Hélène se succèdent et sollicitent de la part des geôliers de Napoléon de leur laisser apercevoir le captif.  Mais dans le huit clos, les disputes ne sont pas rares. Le maître d'hôtel, Cipriani est un confident et ami avec le souvenir de Corse. La solitude à Longwood devient un calvaire, quand le 17 avril 1816, Hudson Lowe, nommé gouverneur de l'Île, le prend à sa charge. Tout change. Il trouve que Napoléon vit un peu trop dans une prison dorée. Des relations tendues, soumettent l'hôte involontaire à des vexations agressives avec le refus de son nouveau geôlier du titre de "Empereur" et de « Général Bonaparte ». Plus de visite des siens. On mange à table de moins en moins bien. Ses armes sont confisquées, son courrier censuré, et toute liberté de mouvement restreinte. Susceptibilités, mesquineries de ceux qui partagent sa condition, la chaleur et l'humidité font le reste. 

 L'intelligence psychologique de Napoléon va pourtant lui servir pour devenir le martyre de son bourreau. Il va moins bien physiquement. Diagnostic, une fausse hépatite. Il prend l'air et fait du jardinage. Cipriani meurt subitement sans comprendre la raison.  

Décembre 1816, Las Cases quitte l'île de Sainte-Hélène. Janvier 1818, c'est au tour de Gourgaud, fâché avec Napoléon, de quitter Longwood. J, madame Albine de Montholon qui lui a servi d'intermédiaire sexuelle et qui jaloux, répudiée par l'Empereur apprenant sa liaison avec Basil Jackson et la fasse renvoyer en France en juillet 1819, avec tous ses enfants. Progressivement vidé, Longwood tombe dans une atmosphère d'attente et de langueur à peine supportable. S d'une petite colonie de nouveaux compagnons, la plupart corses, envoyés d'Italie par la famille Bonaparte, permet de rompre la monotonie régnante sans arriver au niveau des espérances de Napoléon et de ses autres compagnons de captivité.

Cloitré à Longwood pendant plusieurs mois, son calvaire en ultime fin commence dans les dernières années. Il ne travaille plus, ne quitte plus la chambre et reste habillé en vêtements de nuit. Son médecin lui conseille de prendre plus souvent l'air. Le supportant mal , il lui dit qu'« on a le droit d'être ignorant mais pas de manquer de cœur », il n'accepte pas ses prescriptions médicale. Hudson Lowe affirme qu'il n'est atteint que d'une « maladie diplomatique » malgré la douleur vive au côté droit dont il se plaint régulièrement. Un autre médecin diagnostique une simple constipation et lui prescrit un émétique, avec une lotion au mercure qui ne fera qu'accentuer son ulcère à l'estomac.

Le , malade, atteint de ce qui est sans doute devenu un cancer de l'estomac, il rédige son testament dans lequel il lègue sa fortune à 70 personnes de son entourage direct. Il refuse l'assistance des médecins anglais et après huit jours d'agonie rend son dernier soupir le  à 17 h 49 après avoir prononcé des mots de souvenirs: « Armée », « tête de l'Armée », ou encore « Joséphine ».

Le 6 mai, son autopsie donne lieu à de nombreuses interprétations et controverses décrites dans de nombreux rapports, officiels et officieux, tous différents. Son masque mortuaire devient une des reliques comme des exvotos en objets commerciaux.

Le 9 mai, selon ses dernières volontés, il est inhumé sous une simple dalle dans la vallée du Géranium, sans aucune inscription car Lowe ne veut pas de la mention « Napoléon » ou « Empereur Napoléon ». Son acte de décès est rédigé dans le registre de la paroisse Saint James de Jamestown, « Napoleon Buonaparte, late emperor of France ». Les mystères et la légende Napoléon resurgissent autour de la mort de Cipriani.

Napoléon aurait pu tomber dans l'oubli, jusqu'à ce qu'en 1823, si Las Cases n'avait pas publier le "Mémorial de Sainte-Hélène" sur les rails d'une histoire à achever avec la gloire en plus.

Le 15 octobre 1840, en accord avec les Anglais et sur l'ordre de Louis-Philippe Ier qui veut en finir avec le bonapartisme, son corps est rapatrié en France à bord de la Belle Poule par le prince de Joinville, par le fils de Louis-Philippe Ier. 

C'est le délire dans la population face au catafalque qui déambule jusqu'aux Invalides. Hudson Lowe revenu en même tamps est, par contre, hué. 

On assiste ainsi à la dernière bataille de Napoléon 1er à titre posthume... 

En 1858, Longwood est cédée à la France par la Reine Victoria à Napoléon III et fait partie des domaines français à Sainte-Hélène.

En 1940, la dépouille de Napoléon II rejoint Napoléon aux Invalides sur l'ordre d'Hitler. 

Napoléon aura été le premier à faire mentir Stendhal qui prophétise  : « D’ici à cinquante ans, il faudra refaire l’histoire de Napoléon tous les ans.  »

"Vivant, il a manqué le monde et mort, il le possède" écrit de lui, Chateaubriand. 

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Le film "Le souper" entre Fouché et Talleyrand imagine l'après Napoléon


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Aujourd'hui que reste-t-il du nom "Napoléon"

Jean-Christophe de Napoléon, prétendant à la succession impériale avec le titre de courtoisie de "prince Napoléon", répond aux journalistes de Paris Match en se présentant comme un homme d'affaire avec le goût de la modernité, amoureux de la France alors qu'il vit à Londres. Il voit en son aïeul seulement un self-made-man mais oublie son bilan humain. Au sujet de la Belgique, avec l'inspiration élitiste française, en manque de compréhension des réalités de Flandres qui le feraient descendre en flamme, il imagine la francisation en envoyant la langue flamande aux plus pauvres du peuple comme une langue de domestiques.

0.PNGCharles Bonaparte s'est affranchi de Napoléon alors qu'il aurait pu s’appeler Napoléon VII en tant qu'arrière-arrière-petit-neveu de l’Empereur. Mais, en rupture avec l'éducation inculquée, dès l'adolescence, il s'est affranchi de son ancêtre. Il s'oppose aux idées politiques de son père, fait la révolution en 1968, divorce en 1989 et se fait déshériter. par sa famille pour devenir docteur en sciences économiques, homme politique, auteur de "La liberté Bonaparte", Interview: podcast.

La vie de Napoléon est restée mêlée aux mystères qui font fantasmer la grandeur de la France comme un privilège associé aux Grands Hommes de l'Histoire.

Une uchronie comme un autre, s'il n'avait pas été exilé à Sainte-Hélène mais en étant surveillé de près en Angleterre et empêché d'écrire son histoire maquillée, son histoire serait peut-être tombée dans l'oubli avec la légion d'honneur, le baccalauréat avec lui. Pas de baccalauréat en Belgique.

Météore de l'Histoire, il a été le chantre de la méritocratie et de l'idée que tout est possible.

3.PNGDans le billet "Napoléon Bonaparte: Ce triste prédateur et grand exterminateur!",  Pierre Sarramagnan-Souchier  écrit: "Comment deux cents ans après son décès, Napoléon Bonaparte qui a notamment rétabli l'esclavage dans les colonies françaises, qui a incarné un pouvoir autoritaire et dictatorial en ensanglantant toute l’Europe, qui ne fut rien d'autre qu’un sanguinaire sans scrupules pour asseoir un pouvoir, qui n’avait rien de fraternel… peut-il ainsi être considéré par des Français comme un grand homme?  « L'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau, ni moi, n'eussions vécu. » comme le disait Napoléon lui-même bien avant de trépasser".

Les commentaires qui ont suivi ce billet sont une preuve que les centaines de milliers de morts que les batailles de Napoléon n'ont pas la même importance que l'aura de Napoléon pour la grande France orgueilleuse d'aujourd'hui qui ne s'est pas satisfaite des Droits de l'Homme et de l'époque des Lumières pour l'exercer. Un premier commentaire dit "Je trouve assez ridicule de remettre en cause le passé. Napoléon a travaillé pour la grandeur de la France. Aujourd'hui, nos bons à rien pour sa ruine".

Tout comme Hitler en dictateur, Napoléon désirait unifier l'Europe sous sa botte avec l'égide suprême du drapeau français. La ressemblance avec un Donald Trump que l'on a connu pendant quatre ans, n'est pas qu'une vue de l'esprit. Avec une dignité mensongère, c'est toujours avec cela qu'on les mène. Le chauvinisme construit le reste en enfonçant du coton tricolore dans les oreilles.

L'autre billet revient sur la question "Aux oubliettes, citoyens" de Kaman Schnur étend la réflexion en référençant d'autres personnages: "Le propagandiste et sa créature, le fanatique, se reconnaissent souvent par le choix arbitraire d’un moment du passé qu’ils prétendent, car ça les arrange, avoir été un « âge d’or »; âge qui fait l’objet de leur nostalgie, dont ils déplorent la perte et qu’ils voudraient retrouver. [...] Qui oublie son passé est condamné à le revivre. La France fait pire qu’oublier: elle s’en raconte des bobards. On a bien dit avant moi qu’il ne lui manquait qu’une petite moustache et un peu de gaz. Et que sa statue équestre à Paris équivaudrait celle de l’autre à Berlin (qui n’existe pas et pour cause). On nous raconte qu’il fut un « modèle ». Pour qui ? Sa catastrophique aventure russe, Bérézina comprise et des paysans méditerranéens gelés à mort par milliers, était certes un modèle pour Hitler avant sa propre calamiteuse invasion de la Russie en 1941. Mais un mégalo-parano, même averti, le reste. Tout aussi suicidaire, Hitler y est allé quand même dans les pas de Bonaparte. Même punition mais à Stalingrad.. [...] Rappelons à toutes fins utiles la fin ignominieuse, passée souvent sous silence, de la catastrophe égyptienne quand Bonaparte s’enfuit du Caire à minuit vers Alexandrie et le bateau qui l’attend pour se réfugier en France; laissant crever sur place une armée battue et malade, sous les ordres de son fidèle Kleber qui n'a survécu que dix jours à la trahison du Chef. Cela aurait dû normalement lui valoir, dans le meilleur de cas, cour martiale, peloton d’exécution et douze balles. Sinon la corde ou la veuve à Guillotin. Mais pas en France. Elle en redemande. Et l’auto-sacre d’opérette. Rendu possible par la vacance du pouvoir due à la révolution ; les révolutionnaires s’étant massacré mutuellement après avoir éliminé l’élite de l’ancien régime. Aspiré par le vide, un caporal corse a donc pu se proclamer « empereur ». Les Français avaient décapité roi et reine pour tomber sous le joug d’un « Empereur ». Et l’empereur n’a eu de cesse que de se constituer un «empire». A quel prix... Pour aboutir à la défaite finale? Pour livrer Paris aux armées étrangères? Bonaparte fut le plus hideux rejeton de la Révolution dite «française» qui en a connu pas mal. Et son fossoyeur, on va nous le «célébrer»... 0.PNGPourquoi pas Robespierre pendant que nous y sommes? Bon débarras et c’est tout. Aux oubliettes, citoyens !" 

Dans "Guerre et Paix", Tolstoï raconte une histoire à partir de l'autre camp qui n'a rien à voir avec la vision glorieuse française.

Une autre mort, celle de Marat dans son bain revenait dans le cadre de ce bicentenaire dans la séquence "incontournable"podcast.
   L'histoire est toujours faite pour le souvenir adapté à l'endroit où l'on est né avec ses points précis que le prestige et l'orgueil vont pouvoir exercer dans les émotions du cœur et pas toujours avec l'analyse du cerveau.

L'idée européenne fait de même mais, pacifiquement et sous les directions multiples pour obtenir encore une autorité dans le système géopolitique de grands blocs comme les Etats Unis, la Chine, l'Inde et d'autres qui ne tarderont pas à s'ajouter dans le concert des grandes nations.0.PNG

Plus on s'écarte de la France, plus on ressent un désintérêt grandissant vis-à-vis de Napoléon avec sa caricature à cheval. En pays flamand, c'est à peine si on en parlera --->>>

En Belgique, Napoléon n'est qu'un personnage de plus qui est passé sur son territoire et imprimé ses désidératas, mais il a, en plus, terminé ses invasions de l'Europe dont la dernière bataille est représentée dans des musées comme à Waterloo avec sur la butte, le lion qui rugit vers la France symbolisant la paix retrouvée. Une exposition y est présente les dernières années de Napoléon. 

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A Liège, une exposition "Au-delà du mythe" est aussi organisée pour montrer tous les souvenirs matériels et vestimentaires qui rappellent cette période.

Depuis 1945, francophile, Liège célèbre la fête nationale française avec la Marseillaise et le feu d'artifice. Ce ne sera pas le cas cette année. L'ASBL "Les Amitiés Françaises de Liège" a annulé les festivités.

<<<---En France, c'est le clivage gauche-droite qui intervient  pour réveiller le chauvinisme français.

Dans le cas de Napoléon, ce n'est même plus l'adage "à gauche, on a le cœur et la raison, à droite"

 En Angleterre, c'est ça>>>

 

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0.PNGL'expo de Liège dépassera-t-elle vraiment le mythe Napoléon comme le dit son titre ou au contraire, l'emphasera-t-elle encore plus l'idolâtrrie?    

A Waterloo, le cône de 169 mètres de diamètre et 41 mètres de haut accessible par un escalier de 226 marches, évoque aussi les tumuli des tribus de la "Gaule Belgique". Ouvert en 1824, le chantier a nécessité le déplacement de 290.000 m3 de terres. L'exploitation touristique du site est confiée à la société française Kléber Rossillon jusqu'en 2035 contre une redevance annuelle de 365.000 euros et deux redevances variables sur le chiffre d'affaires.

A-t-on fait un mauvais procès de Napoléon alors que les faits ne sont jamais prescrits? L'histoire n'apporte jamais de verdict à un mort.0.PNG

La réhabilitation de l'esclave qu'il avait édictée en 1803, il l'avait corrigée en 1815, esclavage seulement aboli en 1848 dans les Antilles françaises.

Napoléon était-il un conservateur en mettant de côté les Droits de l'Homme ou un progressiste ?  Tout est une question de relativité relative à l'époque.

Napoléon n'a-t-il pas démontré que tout se payait rubis sur ongle?

Dans l'histoire, il a toujours existé une certaine animosité et une différence de vision entre les Froggies et les Rosbifs que même le tunnel sous la Manche n'est pas parvenu à totalement effacer.

Alors, un peu d'humour est parfois nécessaire...

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Waterloo, morne plaine  d'après Victor Hugo. alors que, pour Napoléon, ce serait ces six dernières années d'expiation à Sainte-Hélène qui le sont. 

Maintenant, si le mouvement "s'en va-t-en guerre" actuel se poursuit avec des idoles rivés aux symboles, il est fort à parier que le tricentenaire de la naissance de Bonaparte en 2069 ou le tricentenaire de sa mort en 2121, seront également commémorés dans une histoire dramatico-héroïque napoléonienne mais ce sera alors avec un autre imposteur pour l'écrire...

Le billet de "Napoléon, De Gaulle et…" est une extrapolation intéressante à notre époque qui essaye de comprendre l'âme humaine par la psychologie  en parlant du cerveau triunique comme guide de la réflexion neuropsychique: le cerveau reptilien qui assure les réflexes de survie via le comportement de consommation; le cerveau limbique, qui assure la mémoire via notre comportement de récompense; le néocortex, qui associe les expériences abstraites et qui permet de justifier nos deux premiers comportements.

 Chateaubriant écrit au sujet de Napoléon « Il fallut donc songer à établir un chef suprême qui fût l’enfant de la Révolution, un chef en qui la loi corrompue dans la source, protégeât la corruption et fît alliance avec elle. (…) On désespéra de trouver parmi les Français un front qui osât porter la couronne de Louis XVI. Un étranger se présenta : il fut choisi. » 

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Trois îles ont été bizarrement des lieux de passages pour Napoléon alors qu'il était là pour toutes les grandeurs.

Né à Ajaccio en Corse, exilé une première fois sur l'île d'Elbe et une deuxième à la la fin de son chemin à Sainte-Hélène.

Sainte-Hélène a une image de marque très noircie par le séjour de Napoléon.

Retour à Sainte-Hélène avec une vue touristique pour les souvenirs de Napoléon mais aussi pour l'île elle-même, après la pandémie qui empêche les déplacements:

0.PNGDébat 28': Doit-on commémorer Napoléon:podcastpodcast

et débat de sa commémoration par Macron 
podcast.

 

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Napoléon - Metternich : le commencement de la fin

Un gros plan passionnant sur le face-à-face qui, en 1813, vit l'empereur sceller sa chute en tombant dans le piège tendu par le ministre autrichien.

Le 26 juin 1813, Clément de Metternich, ministre autrichien des Affaires étrangères, vient rencontrer Napoléon Ier à son quartier général de Dresde, capitale du royaume de Saxe. L'hiver précédent, pour la première fois, la Grande Armée a été vaincue et décimée lors de la désastreuse campagne de Russie. Depuis, même s'il domine toujours l'Europe, les signaux d’alerte se multiplient dans l'immense Empire français : alors qu'au sud l’Espagne a été perdue, au nord la Prusse s'est ralliée à la Russie pour lui faire la guerre, avec le soutien financier de la couronne britannique, son ennemie de toujours.0.PNG Même si, en mai, il a remporté contre ses adversaires deux batailles successives, l'empereur est inquiet. Or Metternich, qui a une conscience aiguë de cette fragilité, et veut redonner à l’Autriche une part de la puissance que Napoléon lui a ôtée, vient mettre celui-ci au pied du mur : ou il accepte de rétrocéder une part importante de ses conquêtes pour négocier un plan de paix, ou l'Autriche rejoint le camp ennemi. Il compte sur le refus du Français, qui, il en est persuadé, précipitera ainsi sa chute. L'histoire va lui donner raison. 0.PNGQuand Metternich repartira, après neuf heures d'un entretien sans pause et sans témoin, le sort de l’Europe aura basculé.

« Vous êtes perdu, Sire ! Je m'en doutais en venant ici, maintenant je le sais ! » dit Metternich à Napoléon.

10/5/2021: Désintox: Napoléon et l'esclavage
podcast

 

Allusion,


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Humour en plus

Hier, c'était le brouillon de GuiHome invité dans la boom 3 d'un mariagepodcast
Le cactus en remet une couche avec l'illusion chauviniste que la Belgique s'agrandit podcast0.PNG
La plume poétique de Thomas Gunzig pour fêter maipodcast. mariage littéraire avec son alter ego dans la littérature néerlandaise, Lize Spitpodcast

7/5/2021: Rien à voir avec Napoléon, quoique...

Nicolas Vadot était interrogé de mardi sur son métier de dessinateur de presse et que j'aime associer à ces billets

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11/5/2021: Le groupe Indochine fête ses 40 ans avec le cactuspodcast tandis qu'il y a 40 ans que Bob Marley nous quittait... 

Commentaires

D’Ashota à Napoléon…
" Je me demande si la civilisation n'aurait pas régressé finalement…"
A lire ici : https://www.agoravox.fr/commentaire6052155
autre source de ce billet :
https://www.facebook.com/sarramagnansouchier/posts/5421932977879933

Écrit par : Pierre Sarramagnan-Souchier | 05/05/2021

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Bonjour Pierre,
Merci, pour ce complément à votre billet dont j'ai effleuré seulement le contenu.

J'ai écouté en entier l'enregistrement de Henri Guillemin qui confirmait ce que je pensais déjà de Napoléon, avant d'écrire la première ligne.
Je ne suis pas un fana de politique parce que j'ai toujours détesté les dictateurs, ceux qui le sont au premier contact et ceux qui cachent leur jeu et que l'on découvre parfois après plusieurs mois de règne ou de gouvernement.
Cela commence parfois au bas de la société dans les relations avec proches qui ne veulent pas parlement et qui influencent par des mensonges qu'ils ne pourront assumer, pour se faire élire coûte que coûte.
Ce sont en général les plus pauvres des populations qui se font berner par les beaux parleurs qui n'ont qu'une envie de commander en écrasant tout ce qui se trouve contraire à leur propre chemin.
La résilience est une solution...

https://www.youtube.com/watch?v=Fy1xQSiLx8U

Écrit par : Allusion | 05/05/2021

8 mai sur ARTE
Napoléon- Metternich Le commencement de la fin
Un gros plan passionnant sur le face-à-face qui, en 1813, vit l'empereur sceller sa chute en tombant dans le piège tendu par le ministre autrichien.

Le 26 juin 1813, Clément de Metternich, ministre autrichien des Affaires étrangères, vient rencontrer Napoléon Ier à son quartier général de Dresde, capitale du royaume de Saxe. L'hiver précédent, pour la première fois, la Grande Armée a été vaincue et décimée lors de la désastreuse campagne de Russie. Depuis, même s'il domine toujours l'Europe, les signaux d’alerte se multiplient dans l'immense Empire français : alors qu'au sud l’Espagne a été perdue, au nord la Prusse s'est ralliée à la Russie pour lui faire la guerre, avec le soutien financier de la couronne britannique, son ennemie de toujours. Même si, en mai, il a remporté contre ses adversaires deux batailles successives, l'empereur est inquiet. Or Metternich, qui a une conscience aiguë de cette fragilité, et veut redonner à l’Autriche une part de la puissance que Napoléon lui a ôtée, vient mettre celui-ci au pied du mur : ou il accepte de rétrocéder une part importante de ses conquêtes pour négocier un plan de paix, ou l'Autriche rejoint le camp ennemi. Il compte sur le refus du Français, qui, il en est persuadé, précipitera ainsi sa chute. L'histoire va lui donner raison. Quand Metternich repartira, après neuf heures d'un entretien sans pause et sans témoin, le sort de l’Europe aura basculé.

https://www.arte.tv/fr/videos/098381-000-A/napoleon-metternich-le-commencement-de-la-fin/

Écrit par : Allusion | 08/05/2021

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Mariage de Lize Spit et Thomas Gunzig, un simulacre pour stimuler les flux littéraires Nord-Sud (daardaar.be)

Flamande, Lize Spit a grandi à Viersel et vit à Bruxelles depuis 2005. Son premier roman, « Het smelt », traduit en français sous le titre « Débâcle », a été considéré comme un phénomène littéraire en Flandre. A l’occasion de l’ouverture de la Foire du livre, elle s’est mariée symboliquement à l’écrivain bruxellois Thomas Gunzig, afin d’afficher leur désir de renforcer les liens entre les littératures flamande et francophone.
Si j’acceptais de me marier avec Thomas Gunzig ? À l’autre bout du fil, la voix de mon interlocutrice trahissait l’enthousiasme nécessaire à l’émergence d’une idée aussi folle. Le plan de Literatuur Vlaanderen (organe de promotion de la littérature flamande, ndlr) était encore vague, le budget n’avait pas encore été fixé, mais il ne pouvait s’agir d’un simple coup de pub : il fallait du contenu, que l’action s’articule autour de convergences langagières entre Thomas et moi.
Je n’ai pas tout de suite consenti à ce mariage arrangé, premièrement parce que je voulais peser le pour et le contre, et deuxièmement parce qu’un léger affolement m’a envahi à l’idée de m’afficher dans une robe de mariée de deuxième main un peu trop juste, et de m’entretenir dans cet accoutrement avec des journalistes culturels (francophones, pour la plupart) avides d’explications péremptoires sur la cause du fossé littéraire qui sépare la Flandre et la Wallonie, et si je pensais que ce mariage symbolique pouvait, d’une manière ou d’une autre, contribuer à le combler.

Sa part de responsabilité
Une fois les liens du mariage noués, il m’aurait été néanmoins impossible d’avouer que j’ai ma part de responsabilité dans ce gouffre : les auteurs belges francophones qui me viennent à l’esprit se comptent sur les doigts d’une main, et Débâcle (traduction française de Het Smelt, par Emmanuelle Tardif, Actes Sud, ndlr) a été traduit en français de France, pas de Belgique (ce que certains compatriotes m’ont parfois reproché, non sans une pointe d’indignation).
Au fil des réunions Zoom avec toutes les parties concernées (Thomas Gunzig, Literatuur Vlaanderen et les collaborateurs de la Foire du Livre), où nous discutions inlassablement des détails de la cérémonie, nous avons progressivement revu nos ambitions à la baisse (entre rêve et réalité…), et je me suis souvent dit que nous aurions dû enregistrer nos entretiens, tant ils incarnaient à merveille la dynamique qui sape l’enthousiasme des Belges qui tentent quelque rapprochement : cette foutue barrière linguistique. Thomas Gunzig était manifestement gêné du fait que, lors de chaque réunion, cinq Flamands se décarcassaient pour faire part de toutes leurs intentions en français, le renvoyant ainsi à son propre cliché du Bruxellois qui ne parle pas un traitre mot de néerlandais.

Passage tragique pour les artisans de la langue
Les footballeurs se font des passes par-delà le mur linguistique, les danseurs se faufilent avec grâce entre les mailles du filet communautaire, mais pour les artisans de la langue, le passage de barrière est tout bonnement tragique : tot ziens proverbes, dictons, nuances, dialectes et, avec eux, une bonne part d’humour.
Les maisons d’édition qui publient des traductions néerlandaises d’auteurs belges francophones sont en général établies aux Pays-Bas, où la jeunesse bruxelloise, censurée de ses « putain », se retrouve soudain à jurer dans un néerlandais des Pays-Bas. Notre belgitude linguistique reste par moments impénétrable en traduction.
Ce pourrait être un premier seau de sable pour combler le fossé : traduisons chaque année quelques livres d’auteurs belges sans faire de détour par Paris ou Amsterdam. Faisons-le ici, au pays, ne serait-ce que pour montrer à l’autre communauté qu’elle en vaut la peine.

Écrit par : Allusion | 10/05/2021

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Le trésor de guerre de Napoléon

Un lien avec Hitler

https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-temps-d-une-histoire?lid=315510

Écrit par : Allusion | 19/06/2021

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