21/04/2007
L'alterologie (3)
Volet 2: L'âge tendre de l'espoir (1963-1989)
Volet 3: La période du doute (1990-2006)
Les espoirs de la période précédente s'effritent. D'autres se concrétisent. Mais le doute s'installe après le manque de concurrence et d'opposition après l'effondrement de l'URSS. Au Moyen-Orient, on espère un tassement dans les relations internationales. Ce sera le contraire qui va se passer. Une instabilité s'installe. Les guerres n'ont pas encore donné leurs derniers soupirs. Le terrorisme, plus sournois, apporte une couche de plus aux soucis des gouvernements mondiaux. Les preneurs d'otages pour vouloir imposer leurs propres vues au monde ne sont que le prolongement de la terreur.
L'été 1990, si Saddam Hussein avait pu comprendre qu'il n'aurait pas été suivi par les puissances en présence comme par le passé en guise de récompense pour "services rendus", y aurait-il eu guerre à la suite de la volonté d'annexion du Koweït (problème local) et en finale, rejet de l'Occident et de ses conceptions libertaires par les pays d'Orient?
Les rapports de forces entre les nations sont ce qu'ils sont, forts ou plus faibles, et très dépendants du moment où on se place. Jusqu'avant cette date fatidique, Saddam Hussein jouissait toujours d'excellents contacts avec ses alliés occidentaux. S'il avait réfléchi un peu plus avant et évalué ce que le pétrole représentait pour l'Occident, qu'après l'effondrement du bloc soviétique, l'intérêt des USA était de montrer son hégémonie au monde, aurait-il lancer son offensive sur le Koweït et pensé qu'un conflit que l'on peut qualifier de "local" aurait généré une levée de bouclier aussi importante? Deux guerres auraient été évitées. Le 17 janvier 1991, éclatait "Tempête du Désert" lancée par la coalition occidentale après la réunion dans l'accord à Helsinki de Bush (père) et Gorbatchev, un ultimatum à l'ONU (29/11/1990), une mise en "poche" de la majorité des états arabes et un matraquage médiatique de propagande de l'opinion publique occidentale. La chirurgie, science de la "réparation" de l'homme, allait donner son concours involontaire en surnommant cette guerre "de chirurgicale" avec la "série télévisée" de CNN et de LA5 comme couverture. Achevée très vite (28/2/1991), la guerre laissa morts et désolation des puits enflammés par la guerre contre l'écologie par la "Terre brulée" (24/2/1991), des dizaines de milliers de morts par an, des privations dues à l'embargo et des sanctions. Saddam Hussein resta pourtant en place. On l'oublia intentionnellement. Un galop d'essai en Afghanistan pour "calmer" les Talibans, leur refus du passé, la relégation de la femme (7/10/2001). La 2ème génération des Bush va remettre le "couvert" sous de fallacieuses raisons d'"Armes de Destruction Massive" (5/2/2003) mais, cette fois, sans l'accord de la majorité des pays de l'ONU (20/3/2003) avec l'idée dichotomique pour ou contre eux. Le fait de renverser le dictateur qui viole la législation internationale, considéré comme le 'Mal', est un prétexte et pourtant l'opinion publique américaine se voit démontrer de visu le côté obligatoire d'en finir avec lui. Le moyen guerrier choisi va engendrer une instabilité dans la région, une montée de l'intégrisme religieux soutenue par une population dans le besoin et qui ne voit plus l'avantage de l'installation chez eux d'une démocratie à l'occidentale. La laïcité de l'Irak, rempart contre un "péril islamique" (guerre contre l'Iran 1980-1988) est perdue. Un terrorisme naissant qui au lieu de s'installer en force, n'aurait probablement jamais pris l'extension que l'on connaît (Madrid 11/3/2004, Londres 2005). Après une guerre éclair, le dictateur caché va le rester jusqu'au moment d'être découvert et se retrouver bien plus tard devant ses juges (1/7/2004). Entre temps, la tripartite créée pour gouverner le pays fait renaître les dissensions d'un peuple au bord de la guerre civile. Ces étapes étaient-elles obligatoires ou programmées par la force des choses? "Remodeler" le Moyen-Orient a été l'objectif principal des USA. But atteint? L'avenir se joue actuellement, le dénouement n'est pas très loin. Sadam n'est plus aujourd'hui. Beaucoup de belligérants non plus. Ne quittez pas, la suite arrive.
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Si une ouverture de l'URSS à la démocratie, avec un rajeunissement des cadres et des hommes moins encadrés par un régime fort, un parti moins "privilégié" avec une réelle idéologie communiste marxiste conforme à l'origine, se serait-il effondré tel un jeu de cartes?
Gorbatchev avec la Glasnost a essayé de donner une impulsion positive dans le jeu de la démocratie et de l'ouverture vers l'occident. Contrarié, il se tourne vers la Lituanie (12/01/1990), l'Estonie (3/3/1991), l'Azerbaïdjan châtiée (24/6/1990), l'Ukraine qui obtient son indépendance (2/12/1991) pour calmer les indépendantistes. Pour montrer son ouverture, il va même accepter l'ouverture des portes à Macdonald sur la place Pouchkine (31/1/1990). Malheureusement trop tard. Les blocus n'y feront rien. Il ne reçoit pas d'aide du G7 (17/7/1991). La concurrence de son dauphin, Eltsine va lui faire ombrage. Apprécié par l'étranger, Gorbatchev, ne l'est pas de l'intérieur. Il est jugé comme responsable de la crise par les "conservateurs" et comme un timoré par les réformateurs. Au moment de s'effondrer, l'Empire soviétique n'a pourtant que 74 ans d'existence. En comparaison, l'Egypte antique a vécu 3000 ans, la Grèce et la Rome antique moins mais pourtant quelques siècles. La théorie selon laquelle toute entreprise a besoin de concurrence ne serait-elle pas de mise au niveau des blocs et des empires? La guerre froide avec son défit technologique, les dissidences naturelles contre un totalitarisme ont ruiné et épuisé l'URSS restée artificiellement stable par la force et la répression du Goulag. La dissolution du Pacte de Varsovie (25/2/1991) et du Parti Communiste par Eltsine ont parachevé l'enterrement de l'URSS en grande pompe. Malgré la volonté de changement de la population, il subsiste beaucoup de nostalgiques de la grande époque communiste parmi des millions de personnes qui n’ont pas retrouvé leur place dans la "jungle" économique après avoir connu la sécurité de l'économie collective bien protégée du "zoo". Le push (4/10/1993) à Moscou, mal préparé, échouera. Les résultats des élections législatives récentes en Ukraine le 26 mars 2006 apporte une confirmation on ne peut plus claire. Après l'expérience d'une année de liberté "pro-occidentale", la population déçue, sans avoir ressenti d'amélioration réelle, se retourne à nouveau vers l'ancienne Russie traditionnelle. Une véritable confiscation des biens s'est produite à la suite d’une crise financière. La corruption et le partage du pouvoir ont créé une mafia qui n'a plus rien à envier à l'Italie. Mais après l'URSS, la Russie est de retour. Les finances ne suivent pas la volonté d'en sortir. Les événements du sous-marin Koursk, les déchets nucléaires de Sibérie sont là pour le rappeler. La Russie n'a plus qu'à se créer sa propre renaissance.
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Si Maastricht nous avait été conté autrement? Si le fameux traité n'avait pas été signé pour la construction de l'Europe par les douze de l'époque (7/2/1992) comme tel mais en tenant compte d'arguments plus "humains"?
Libéraliser les capitaux, création d'une banque centralisée indépendante (BCE), imaginer pour début 2002 une monnaie unique pour harmoniser le tout ou "arrondir" les chiffres, accorder une subsidiarité qui semble allouer certains droits et compétences et laisser une souveraineté aux "anciens" états, pouvoir voter à la majorité qualifié de nouveaux règlements, penser à un plan de défense commun. Voilà, à peu près les points mis sur la table qui allaient créer de toute pièce une Europe politique et économique, mais qui laissait imperceptiblement dans l'ombre les hommes qui composent ces États avec leurs droits sociaux acquis qui auraient pu être défendus par la suite d'une manière uniforme commune contre les attaques extérieures. Même l'extension des ses frontières n'a pas été définie dans ses modalités et ses limites. Les traités qui suivront (Amsterdam et Nice) ne feront que tenter de corriger les erreurs de Maastricht. La population a été appelée à voter mais elle était souvent captive de l'engouement d'un futur commun européen. Le traité a été ratifié de justesse par la France (20/9/1992) et refusé en premier lieu par le Danemark. Il a surtout servi à retenir l'Allemagne expansionniste et unifiée. Sa réunification, elle l'a fait payer à toute la Communauté Européenne (30/10/1990). L'émasculation des pays signataires a bien eu lieu et leurs populations n'ont pas retrouvé une protection contre les méfaits de la mondialisation. L'Europe est en crise. Elle ne sera jamais unie avec des cultures, des langues différentes comme peut s'en targuer les États-Unis. Les cultures de ceux-ci se sont fondues par des immigrants de toutes provenances mais qui avaient décidé, au départ, de quitter leur "habitudes" d'origine.
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Notre 20ème siècle a dû subir guerres mondiales, massacres et génocides. Fallait-il exporter ces calamités au Rwanda? Si la communauté internationale avait été suffisante sur le terrain en force et en potentiel pour contenir une population bi-ethnique, à couteau tiré, l'Afrique se serait-elle épargné un nouveau génocide ?
Les génocides ne sont pas rares dans l'histoire humaine. Le vainqueur a toujours ses raisons que la raison ne connaît pas. L'expérience de l'holocauste n'a pas suffi et un million et demi de morts du 6 avril à juillet 1994 vont en faire les frais. Le Rwanda au cœur de l'Afrique des Grands Lacs, vu sa situation stratégique a été intéressé, au cours de son histoire, les Allemands, les Belges, les Français ont dû contenir ses deux ethnies antagonistes tour à tour au pouvoir. Abolir les discriminations raciales est l'enjeu mais la guerre civile reste toujours prête à éclater. Rester indépendant et en même temps devoir défendre les populations par une intervention "mesurée au centimètre" est un mandat qu'il ne faut pas envier. L'étincelle était programmée, la mèche devait brûler tôt ou tard. Les Tutsis massacrés, leurs persécuteurs Hutus vaincus vont payer leur "effronterie", le 22 avril 1995, dans un camp de réfugiés. Pas besoin de commissions parlementaires pour déterminer les causes du drame en cascade. Une mauvaise appréciation d'une situation africaine et prévoir l'imprévisible, avez-vous dit?
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Ne serait-il pas possible de créer une troisième voie? Après l'idéologie communisme qui s'est éteinte, le triomphe du capitalisme libéral à outrance qui se réfugie derrière un marché mondialiste sans retour après des mouvements hippies des années 70 sans lendemain, un horizon différent de pur socialisme démocrate pourrait-il naître? Il semblait possible en fin du 20ème siècle en Europe, mais...
Des gouvernements socialisants ou centristes ressortent des élections de multiples pays européens. En Angleterre, avec Toni Blair (mai 1997), en France avec Lionel Jospin (juin 97), en Allemagne avec Gerhard Schroeder (septembre 98), en Italie avec Massimo D'Aléma, aux États-Unis avec Bill Clinton. Entre l'Etat Providence et le néo-libéralisme, un intermédiaire avec l'ambition sociale appuyée par la communication, la décentralisation et plus de solidarité. Le travail valorisé, sécurisé, bien compris dans ses limites de ce qui est soutenable. Travailler pour vivre selon son propre rythme et non vivre pour travailler, comme mot d'ordre. Qu'observe-t-on aujourd'hui? A part, Toni Blair, mais pour combien de temps, qui jouit d'une confiance limitée par son côté assez populiste, qui avait peut-être une voie encore plus médiane apportant des résultats économiques réels mais accusant des inégalités accrues, tous les autres ont laissé la place. La droite a supplanté les régimes de gauche. Pourquoi? L'industrie automatisée a permis de produire de plus en plus à bon marché appuyée par une demande accrue. L'habitude de chacun de chercher et de trouver les produits à des prix hors concurrence a entraîné une obligation pour les industries de trouver des moyens de produire là où les coûts sont minimaux. Une politique de protection n'est évidemment plus la préoccupation majeure dans ces conditions. La dépendance vis-à-vis de la conjoncture économique est entière et la fin du 20ème siècle a bénéficié d'une croissance, il n'en va pas de même avec les années suivantes qui connaissent un ralentissement et un équilibre fragile entre mesures sociales et leurs financements. Ce n'est pas l'argent avec le SME (2/8/1993) et l'euro (1/1/2002) que l'Europe effacera l'existence du dollar. Les Etats-Unis ne peuvent pas complètement servir d'exemple car ils ne sont pas mieux lotis avec une épée de Damoclès, avec la dette colossale, au-dessus de la tête.
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Si les pays constituant les Balkans avaient été aussi plats que la Hollande ou si Tito avait deux vies? Aurions-nous une guerre civile à la fois ethnique, culturelle et religieuse suivie par une guerre militaire lancée par l'Europe?
Curieux ce genre de proposition? A y réfléchir, pas tellement. L'ex-Yougoslavie, région stratégique laissant passer pipeline sur son sol, est constituée de maquis, de montagnes aux reliefs tourmentés dans lesquelles se cacher n'est pas un problème. Ce pays, aujourd'hui morcelé, "contenait" des populations tout à fait hétéroclites. Catholiques, orthodoxes, musulmans pour religions. Langues, cultures, écritures différentes apportent des raisons à l'opposition qui ne date pas d'hier. Les invasions successives en provenance d'Asie, l'occupation ottomane par la force, les communistes, les nazis. Slovènes, Croates, Bosniaques, Serbes, Albanais ont souvent eu l'esprit de revanche suite à des crimes et exactions de communautés parallèles. Sarajevo, déclencheur de la 1ère guerre mondiale (28/6/1914). La Yougoslavie créée de toutes pièces par la France ensuite. Les Nazis qui démantèlent. Tito, organise la résistance et main de fer dans un gant pas toujours de velours, a maintenu cet ensemble. Churchill en dit: "Laissons-les s'entretuer pour notre cause". Une fois, disparu, les dissensions se sont réveillées. La xénophobie s'est installée à nouveau. Milosevic exacerbe le nationalisme serbe avec l'appui populaire. La répression sanglante des Serbes, l'exode de réfugiés de Kosovar, le génocide, c'en est trop pour le cœur de l'Europe et l'OTAN se lance dans une offensive (24/3/1999) pour s'achever très vite (3/6/1999). Les Serbes, cette fois, sont victimes. Milosevic va se retrouver devant ses juges au TPI, mais vu le temps nécessaire, il n'en verra jamais l'issue.
Dans le même temps, la Tchécoslovaquie ne connaîtra pas les mêmes difficultés d'existence et d'autodétermination. Vaclav Havel, poète, va faire renaitre la démocratie (10/6/1990). Le pays "Tchécoslovaquie" n'existera plus (31/12/1992) divisé dans le parfait pacifisme en Tchéquie et Slovaquie.
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Si une répartition des territoires et de l'eau avait été attribuée dans le respect non par la force mais par la concertation au Proche-Orient, y aurait-il eu Intifada, kamikazes, mur qualifié "de la honte" et déchirements de part et d'autre des frontières?
Tout avait pourtant bien commencé. La réunion de Madrid 30/10/1991) entre Shamir et les Palestiniens sous le patronage de Bush et Gorbatchev laissait présager un cesser le feu. Des négociations avec l'OLP (30/8/1993) continuaient le processus et la poignée de main entre Arafat et Rabbin (13/9/1993), la visite d'Arafat (10/11/1995), de Hussein de Jordanie (10/1/1996) en Israël, Tsahal qui quitte le Liban 24/5/2000) rendaient tout possible. L'assassinat de Rabbin (4/11/1995), la "promenade" de Sharon sur l'esplanade des Mosquées (28/9/2000) ont fait déchanter les plus enthousiastes.
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Si la Floride avait eu quelques votes démocrates de plus perçus avec des moyens de vote dignes d'un état moderne ? Un autre mode de scrutin ? Moins de suspense le 9 novembre 2000 dans le Sunshine State, mais aussi plus de chance de trouver une voie plus pacifique. Et si la Floride avait calculé les votes des élections présidentielles avec plus de technologie ?
Le successeur de Bill Clinton, Al Gore, gagnait les élections au suffrage universel direct avec 200.000 voies de plus dans tous le pays. Une délibération de deux jours a fixé le score par cinq voix contre quatre. La face du monde aurait certes été différente aujourd'hui. Nous reconnaissons Al Gore, comme scientifique de formation et ses prérogatives démocratiques portées vers le parti vert. Après son échec, il a continué sa croisade pour la protection de la planète. "Une vérité qui dérange" aurait pu donc être autre chose qu'un film. Le désastre du 11 septembre 2001 aurait-il pu arrivé? La paix en suspens au Proche-Orient?
Question bien surréaliste en fait. Al Gore, scientifique de formation, contre Georges Bush aurait pu prendre la tête du pays souvent considéré comme maître du monde. Kyoto était bien connu dans la tête d'Al Gore. Pas de tergiversation, Signer le pacte aurait été une simple formalité. Il aurait été très vite dépassé par de nouvelles décisions plus drastiques et plus judicieuses. Le film "Une vérité qui dérange" aurait été présenté avec des spectateurs qui souriraient à la sortie contents d'avoir pris de bonnes décisions. Les sénateurs conservateurs qui seraient tentés d'exécuter leurs prisonniers seraient très vite remis aux pas. L'Afghanistan aurait-elle trouvé une coalition occidentale contre elle fin 2001 en représailles aux attentats? De l'Irak, enfin, on en aurait, peut-être, moins de photos de souvenirs dans les albums. Un monde plus "save" et moins en péril par son climat, aujourd'hui? Un certain 11 septembre plus scientifiquement ciblé et moins va-t'en guerre. On peut toujours rêver.
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Si le début du 21ème siècle avait été moins scientifique, moins biologique, moins informatisé, moins technologique, plus solidaire et plus soucieux de la nature aurions-nous eu autant de difficultés à assumer un nouveau déchirement?
Nous avons changé de millénaire. Le bug de l'an 2000, que personne ne pouvait imaginer en dehors des spécialistes, ne s'est pas produit. La bourse informatisée s'effondre (4/4/2000) après une bulle spéculative. La biologie a permis de cloner la brebis 'Dolly' (23/2/1997) avec le secret espoir de se réserver l'homme pour un futur rapproché, d'enfanter au début du troisième âge, la carte du génome humain constitué par au plus 40.000 gènes (12/2/2001). Cela n'empêche pas les maladies de tomber l'une après l'autre: SRAS, 'vache folle' (21/3/1996), 'grippe du poulet' (2006)... Le pétrole et l'eau potable deviennent rares et chers. L'énergie et les matières premières s’épuisent. Le club des grandes puissances s'agrandit et demande un surplus énergétique inattendu et accélère le processus de destruction de la planète par le réchauffement du climat. La population du monde vit ou survit à des vitesses totalement différentes. Ce qui accentue la révolte et diminue la solidarité mondialisée. Les frontières géographiques sur le terrain et virtuelles par internet tombent. Les migrations des peuples s'intensifient. Les fanatismes religieux qu'ils soient de n'importe quelle confession, sont en augmentation suivant idéologies et revendications parfois avec violence. La volonté est de fédéraliser de petites "nations" identitaires sous le chapeau de grands blocs oligarchiques. La démocratie non comprise, virevolte de droite et de gauche au vent du mécontentement. Parfois imposée artificiellement, elle est ressentie comme non productrice de changements, prisonnière de règlementations qui viennent d'ailleurs et qu'ils ne gouvernent plus. Le 11 septembre 2001 est une rupture symbolique et un réveil sur la fragilité de notre système. La sécurité tous azimuts des biens, des affaires va se développer. La guerre traditionnelle état contre état est mise en défaut. Des corpuscules minoritaires démontrent qu'ils peuvent surprendre et fragiliser des États et ceux-ci ne peuvent répliquer qu’après de longues recherches contre une entité avec structure en réseau sans frontières. Attaquer un Etat n'est plus qu'un coup d'épée dans l'eau. La Chine sera très probablement le véritable challenger des États-Unis pour les années qui viennent. En 2001, elle se voit confier les Jeux Olympiques. Elle va investir et envahir les marchés mondiaux, jusqu'à les fagociter en tuant la poule et les oeufs d'or en même temps.
Des idéologistes ou idéalistes ont apporté des espoirs par leur découvertes pour la terre qui sans eux aurait été bien plus mal en point: Jacques Yves Cousteau qui, jusqu'à sa mort (25/6/1997), avec ses films sur toutes les mers du monde nous en a fait découvrir les merveilles et la fragilité, Bertrand Piccard (21/3/1999) qui a fait le tour du monde sans escales à bord de son aéronef à l'hélium "Eagle", Nicolas Hulot avec Ushuaia. Mandela libéré (11/2/1990) va donner l'espoir, abolir l'apartheid (17/6/1991), et donnera un président noir (10/5/1994) à l'Afrique du Sud.
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Et si le pétrole avait été donné équitablement par la nature réparti dans le sous-sol du monde entier?
Vaste question que celle-là et qui occuperait les trois articles de l'altérologie. Eric Laurent nous a donné une réponse par l'antithèse à son livre "La face cachée du pétrole". A l'instar de l'eau, mais en plus flagrant, le pétrole a monopolisé les convoitises pendant tout le 20ème siècle et cela est loin d'être fini. Voulu bon marché par les pays consommateurs comme un dogme aux pays producteurs, le pétrole n'aurait peut-être pas été dilapidé sans vergogne et en parfaite ignorance des conséquences. A disposition de tous, que de guerres évitées, car le pétrole a joué un rôle essentiel en assurant la prospérité et la croissance éffrénée des pays consommateurs et, en défintive, très peu des producteurs à part quelques exceptions relativement récentes. Ses effets ont été ressenti en 1914, 1939, 1956, 1973, 1979, 1991 et 2002 pendant les conflits. Les prochains pourraient être plus sensible encore car elle fera sorti le monde dit civilisé d'une torpeur dont il n'a pas encore idée de l'ampleur quand la pénurie sera réelle. Mais alors, de stratégique, il serait devenu simplement tragique. Quant à l'autre préciosité, l'eau potable, là nous sommes en plein dans le délire de la conquête du futur et de batailles sans fin à cause de son de son inéquité de répartition.
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Réflexions du Miroir aux trois billets:
Max Gallo qui a inspiré partiellement ce texte disait dans 'Les clés de l'histoire contemporaine":
"La guerre est toujours le condensé d'un moment historique, qui permet de saisir dans la cruauté les rapports de forces entre les groupes de nations en conflit. Mais à ne prendre en compte que l'aspect militaire de cette confrontation, on obscurcit l'éclairage violent qu'une guerre porte sur le monde. Elle révèle l'idéologie et les sentiments des peuples, les réalités technologiques et scientifiques aussi. Lire une guerre dans ces multiples facettes, c'est lire l'état d'une région du monde, et même l'état du monde".
L'histoire est une suite de cycles, de vagues successives avec des creux et des tsunamis. La première période que nous avons vu revue sous un angle différent était au "ras des pâquerettes" pour retrouver un futur après une période troublée de guerre. La deuxième période, le réveil, plein de renouveaux et d'envies de s'éclater vers un avenir plus prometteur de libertés et une volonté de sortir de cette stabilité apparente Est-Ouest, politique que l'on a appelé l'équilibre par la dissuasion ou la guerre froide et donc pas forcément très amusante. Cette 3ème période est plus ouverte, plus libérale et comporte aussi des risques d'explosion plutôt que d'implosion. La liberté retrouvée en apparence par le pluralisme d'idées et la démocratie imposée parfois aux forceps a ses revers mais la vigilance doit être toujours de rigueur. La montée de l'intégrisme et du terrorisme souvent en provenance de régimes très théocratiques, la mondialisation, le réchauffement de la planète apportent des craintes bien fondées. Le parti pris par les "jeunes" démocraties a eu parfois des résultats inattendus et ont déplu aux "anciennes". Un apprentissage avec toute la diplomatie s'impose pour vivre en bonne relation. Voilà les réels défis de demain.
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais ces trois parties de zoom sur l’histoire avec lentilles déformantes m'ont beaucoup plu. Prendre l'événement à sa source et en constant recul, l'adapter ou la biaiser avec une vue inattendue en fonction de ses petits "frères d'armes" est un exercice de haute voltige avec des risques d'erreurs innombrables, mais cela donne une envie de corriger certains points qui eux se retrouveront bien dans le futur.
Cette découpe en grands chapitres de notre histoire relativement récente a été évidemment partiale et non exhaustive et, je dois bien l’avouer, parfois un peu partisane. Mon but n’était évidemment pas de faire œuvre d’historien. Je ne le suis pas. J’ai essayé de voir notre passé récent d’un peu plus d'un demi siècle, avec un peu de recul et un œil différent. Je me suis sûrement trompé à gauche et à droite. J’ai pu vexer certains par manque de clairvoyance dans certains points mal exprimés ou incomplets. Je vous prie à l'avance de m’en excuser. Notre histoire n’est jamais finie. Elle change tous les jours dans des sens dont on ne voit pas les aboutissements au premier abord et qui sont parfois inattendus. Un retour en arrière avec une machine à voyager dans le temps, pour pouvoir peut-être influencer notre devenir serait certes bien troublant pour le genre humain en essayant d'éviter les erreurs de notre état d'Homme imparfait.
Comment l'homme va-t-il pouvoir organiser son futur et contrôler ses excès vis-à-vis de la planète? Son besoin énergétique grandissant n'est plus balancé équitablement par ce que la terre peut lui offrir. Voilà tout le problème et le dilemme: le potentiel de création et le danger à vouloir créer.
A suivre, donc......
L'Histoire n'a qu'une seule loi: la surprise,
Même si Sir Winston Churchill disait :
"Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur"...
L'enfoiré,
Mise à jour 31 mai 2007: un journaliste de la RTBF entrevoyait dans son billet du matin, ce qui suit:
Il s'agit d'une nouvelle discipline. On l'appellerait « la conjugaison historique ». Cela nous apprendrait, entre autres, que l'on peut fabriquer du futur avec du passé. Cette forme verbale nouvelle s'appelle le « futurible ». Le futurible, c'est écrire l'histoire avec des si.
Il y a les futuribles qui emploient le conditionnel présent : ça pourrait se passer comme ça. Mais il y a aussi les futuribles qui utilisent le conditionnel passé : ça aurait pu se passer comme ça. Ces futuribles-là sont remplis de remords et d'espoir rétroactif. C'est ceux-là qui nous intéressent aujourd'hui. Nous laisserons la prospective pour une autre fois. Aujourd'hui, place au rétrospectif.
Exemple : que se serait-il passé si la voiture de l'Archiduc François-Ferdinand ne s'était pas trompée d'itinéraire à Sarajevo, le 28 juin 1914 ? Si l'extrémiste Gavrilo Princip n'avait pas eu, grâce à cette erreur, l'occasion d'abattre l'héritier de l'Empire d'Autriche-Hongrie, la première guerre mondiale aurait-elle eu lieu ? Oui mais alors, si la première guerre mondiale n'avait pas existé, quid de la deuxième?
C'est à ce genre de vertiges que nous mènent les futuribles. Je pensais à cela parce qu'hier, on dévoilait un épisode fort peu connu de la deuxième guerre. Ou plutôt, de l'avant-guerre. Si vous vous souvenez, le pape Pie XII suscite toujours de très larges controverses sur son attitude pendant cette guerre. Certains lui reprochent une certaine propension au silence et prétendent qu'une attitude plus ferme du pape aurait pu freiner la volonté génocidaire des nazis. Et voilà que l'on apprend que son prédécesseur, Pie XI, qui avait déjà, auparavant, pris des positions très radicales contre le nazisme et le communisme, s'apprêtait à prononcer un discours très dur contre l'Allemagne hitlérienne et l'Italie fasciste. Ce discours, il devait le rendre public devant le Duce, devant Mussolini donc, le 11 février 1939. Mais voilà, Pie XI mourut la veille, le 10 février 1939.
Le futurible, ici, consiste à se demander ce qui se serait passé si le pape était mort le lendemain, le 12 février. Peut-être bien que l'histoire aurait bougé un peu …
On ne se souvient pas bien de Pie XI, Pie XI est ce pape qui a dit: "L'antisémitisme est inacceptable puisque spirituellement, nous sommes tous sémites". C'était un tout petit homme mais un grand pape courageux. Pie XII est en voie de béatification. Mais il n'y a pas de sainteté en vue pour Pie XI. Pas d'éternité. Pas d'imortalité. Et, subitement, l'on pense que le meilleur futur que l'on puisse souhaiter au pape Pie XI, ce serait de redevenir présent.
Citations:
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"Le monde a deux histoires : l'histoire de ses actes, celle que l'on grave dans le bronze, et l'histoire de ses pensées....", Georges Duhamel
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"Quand il s'agit d'histoire ancienne , on ne peut pas faire d'histoire parce qu'on manque de références. Quand il s'agit d'histoire moderne, on ne peut pas faire d'histoire, parce qu'on regorge de références.", Charles Péguy
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Commentaires
Ce sujet est terriblement bien rédigé en 1,2 et 3 !!!
C'est complet !
« "L'antisémitisme est inacceptable puisque spirituellement, nous sommes tous sémites"
C'est vrai que nous sommes tous sémites mais nous ne sommes pas tous sionistes ...
J'ai beaucoup de mal à admettre que cela fais 60 ans deux peuples se battent, l'un envahissant l'autre pour trouver sa terre promise alors que se propres écrits religieux lui disent qu'il est condamné à être un peuple sans terre ...
(Mais avec une communauté très soudée !)
Je ne me vois pas non plus me faire chasser de mon pays par une communauté quelle qu'elle soit !
J'ai énormément de mal à comprendre le soutien du gouvernement Yankee envers Israel, le sionisme étant avant tout communautaire et socialiste ...
Si quelqu'un peut m'aider à comprendre je reste ouvert à toute explication !
Écrit par : liberty | 09/05/2008
Si je me souviens bien, j'ai dû t'envoyer quelques copies d'un article qui expliquait très bien le sionisme. "Les juifs, le Peuple du Monde". Cinq feuillets. C'était écrit à l'occasion du 60ème anniversaire de l'Etat. J'étais en Israël en vacances, et tout à fait par hasard, après le cinquantième. J'ai encore des souvenirs de ce que j'y voyais et ressentais.
Un des articles de Duguet sur Agoravox a eu mon commentaire sur le sujet. Cela n'a pas plus à quelques uns.
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39460
Écrit par : L'enfoiré | 09/05/2008
L'enfoiré
Super commentaire contre la dictature de la pensée unique !
Faut pas déconner, j'aimerai bien que nous donnions également un pays volé à ses habitants à toutes les victimes de génocide de part la terre !
D'ailleurs, dès demain je donne l'Espagne à l'Amérique du sud et tout le monde n'aura qu'à se taire ;
Écrit par : Liberty | 11/05/2008
Liberty,
Une idée comme une autre, je suppose...
Vive la "Pangée" d'antan.
Écrit par : L'Enfoiré | 11/05/2008
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