21/07/2013
Une fête nationale très spéciale
Une année 2013 d'abdications successives. Après le Pape, Beatrix des Pays-Bas, l'émir du Qatar, voici, Albert II en Belgique. Le 21 juillet, le jour de la fête nationale fut choisi pour la passation de pouvoirs.
Les rumeurs allaient bon train et Le Soir semblait tenir le bon bout en poussant Albert II vers la sortie pour le 21 juillet, alors que les autres persistaient à trouver l'information prématurée ou même préjudiciable. Les tweets de l'opinion publique n'en ont été que plus redoutables.
Le secret était bien gardé jusqu'à cette après-midi du 3 juillet quand, à 18 heures, heure historique, Albert II annonçait qu'il laissait son trône à son fils Philippe.
Une retraite pour raison de fatigue et de santé comme raison officielle. Pour éviter de se retrouver dans la même situation de crise d'il y a deux ans, en réalité.
Le lendemain, la Chambre, sous l'impulsion de la NVA, examinait déjà l'idée de réduire les pouvoirs du Roi. Repérer les articles de la Constitution à amender, ne se fait pas dans l'excitation, répondaient les sceptiques et les plus royalistes. Que son rôle devienne protocolaire ? Pas sûr que si cela avait été le cas pour Albert II que la Belgique aurait pu sortir de la dernière crise avec un gouvernement à cette époque de crise aiguë.
Mieux en rire ou en sourire.
Bruno Coppens, dans son rôle de joueur de mots, se lançait dans un café au lait et bien sucré :Sujet repris, par deux fois, l'autre humoriste, Frédéric Dubus qui dans une brise légère et avec allégresse imaginait être invité par la famille royale ou qui fermait le bal de la saison en se confondant en remerciements.
Beaucoup d'encre et de salive, dépensées dès l'annonce de l'abdication. Des tonnes, pour et après le 21 juillet.
Des journaux et des livres. Des émissions spéciales d'une longueur exagérée et répétitives à souhait qui éclipsaient tellement de choses. L'histoire d'Albert, avec des photos familiales "inédites" pour montrer une famille unie, une famille comme tout le monde, mais en parlant de Philippe, le successeur, à mots couverts.
Albert II, considéré comme Roi de transition, a régné pendant 20 ans. Il a su se faire aimer par la population par sa communication tour à tour joviale, consensuelle et ferme à la veille d'une fête nationale quand l'absence de gouvernement entrait dans le Guiness book des records de longueur.
Une certaine clairvoyance alors qu'il disait, lors de son avant-dernière allocution, que la fonction royale devait se moderniser à l'avenir.
Pour les tout-jeunes d'aujourd'hui, le Roi Albert a toujours été ce vieux Monsieur comme tout bon-papa.
Se rappeler du règne d'Albert, c'est se rappeler de quelques casseroles comme celle de l'affaire Dutroux, la tentative d'exonérer une partie de la fortune de Fabiola via une fondation, la fille naturelle, Delphine Boël, une affaire qui traîne s'en va et puis revient et que certains renvoient à la cour de de Louis XIV.
"T’as le bonjour d’Albert!"... Des créateurs belges réagissent à l’annonce de l’abdication d’Albert II. Avec bien plus de respect qu’on ne l’imagine.
Tellement vintage et consensuel, que cela ?
Un retour sur les deux dernières fêtes nationales ? Le 21 juillet 2011 fut "Une (dé)fête nationale" et un électrochoc. L'année suivante, ce fut un ouf de soulagement "Quand une fête nationale ressemble à une fête". La 6ème réforme de l’État est entérinée, je ne dis pas enterrée et la scission de BHV, sortie du frigo et mise à plat, pourra être dégusté à loisir.
Cette année, sont arrivées les consécrations presque euphoriques : une 6ème réforme de l'Etat signée qui entrera en vigueur dès juillet 2014.
Vingt milliards d'euros de transfert de compétences, douze milliards d'autonomies fiscales.
En sus, un compromis historique, à la belge, sur le statut ouvriers et employés, était emballé dans le même paquet.
Décidément, on a bien fait de placer la fête nationale le 21 juillet.
L'été est enfin arrivé. De quoi, le bon peuple pourrait-il encore se plaindre puisqu'il était dit qu'une "nouvelle Belgique" était née dans les fonds baptismaux et sous les draps de la Chambre et tout "under the control" par le Sénat.
La semaine dernière royale donna lieu à un agenda serré : des dîners successifs, les "joyeuses sorties" à Gand, Eupen et Liège. Trois villes, trois appréciations différentes de ce que peut-être la royauté. A Gand, la journée à risque avec l'esprit confédéraliste. A Eupen, chez le prince carnaval, ce fut le top de la country, du kitsch et du whisky. A Liège, une promenade de santé. Tous deux fédéralistes. Tandis que Bruxelles est unitariste.
Du fédéral, les problèmes sont repoussés vers les régions et ensuite les communes à tel point qu'une 7ème réforme ne serait même plus nécessaire si ce n'est qu'il faudrait encore déterminer se qu'on fait ensemble à inscrire dans l'article 35 de la Constitution, dit Bart De Wever.
Après avoir perdu des kilos lors des négociations, il ne faut pas dire qu'il dise qu'il a été, en plus, tondu dans la foulée puisqu'il n'y assistait plus.
Habitué aux réformes institutionnelles qui se présentent, en moyenne, tous les dix ans, le Belge est blindé. "Chaque réforme est enceinte de celle qui la suit" disait Jean-Luc Dehaene. La Wallonie qui parvenait à résoudre la quadrature du cercle.
L’apaisement était de rigueur au cours de la fête de la Communauté flamande du 10 juillet "la plus belle depuis la Bataille des Éperons d'Or".
Bruxelles dansait même des airs des fifties sous le soleil. Tous les partis, contents de la réforme, sauf Bart qui tirait la gueule et s'endormait sous les discours.
La réforme a répondu aux attentes d'indépendance des régions. Les tâches ont été déplacées rendant chaque entité responsable de son autorité, de son austérité, de son libertinage et de son galvaudage.
Le budget de la Communauté flamande dépasse, désormais, celui du fédéral dont la coquille à la coque avec uniquement de l'albumine et sans jaune, se durcit.
Mais, 2013 est considéré comme une année de transition, en attendant des élections de 2014 avec la totale : le fédéral, le régional et les Européennes à chercher les poux de celui qui sera le plus solide sans écraser la taille en dessous.
Pour l'abdication, les médias hésitent entre deux formules, "passer la main" ou "passer le flambeau". Même si l'expression française est utilisée dans le même sens, un flambeau reste plus solennel qu'un jeu de mains. Bien différente, cette abdication d'Albert de celle de Beatrix. Pas d'invités de tous les pays, pas de fastes qui remontent dans la nuit des temps. La sobriété et les festivités habituelles.
Depuis l'été 1996, il avait lancé qu'il voulait être roi.
Alors, tout le monde s'interroge sur ce nouveau CDI. Quel monarque sera Philippe après tant d'années de préparation ? Tous les journaux allaient de leur évocation, de leur interprétation de la situation.
Interrogé, Philippe, lors d'une visite programmée à Anvers après l'annonce, a dit, "Je suis bien conscient des responsabilités qui reposent sur moi. Je continuerai à m'investir avec tout mon cœur. Au 21 juillet".
A la suite d'un article, on lisait le commentaire : "Comme souvent entendu ces derniers jours, la fonction fait l'homme. Notre futur roi saura prendre ses responsabilités le moment venu, ayant été formé depuis bien longtemps à la fonction. De grâce laissons le faire ces preuves. Il sera un bon souverain. Vive Philippe, vive la Belgique !"
Ce sentiment est assez partagé par la population qui sans être royaliste pour autant, se rend compte que pour tenir l'église au milieu du village, il vaut mieux ne pas jeter la pierre en touche dans la marre aux canards pour commencer. Wait and see...
"Un Président de la République belge ? Pour avoir toujours un Flamand, non merci ! Tant que le pays existe, il faut crier vive le Roi !", m'était-il dit en aparté. Même pour l'ancien premier ministre Wilfried Martens affirmait qu'il était pour la république, mais pas pour la Belgique. "Le Roi n'est pas mort. Vive le Roi".
Il ne faut pas être royaliste pour cela, il suffit simplement de savoir compter et de raisonner avec les chiffres.
Dans le même temps, alors que pour Le Vif de la semaine d'avant qui n'avait pu se préparer à l'annonce de l'abdication, sortait un article avec un titre "Pourquoi la Belgique ne se scindera pas".
Les raisons invoquées, toujours les mêmes :
Bruxelles, le lien absolu. La dette à scinder suicidaire et demanderait des calculs d'apothicaires avec des alchimistes dans une spéculation qui porterait préjudice à la Flandre. L'économie, qui dans un pays mixé avec des activités intégrées, demanderait des années de négociations pour mettre en branle une scission. Un libre-échange, rouillé, avec des barrières si pas douanières, mais intellectuelles. L'Europe qui ne donnerait pas son blanc-seing de reconnaissances internationales aux nouvelles parties. Catalogne, Pays basques, Écosse sur les chapeaux de roue, à faire sécession. La non-volonté des Flamands qui à 85 % ne sont pas pour la scission.
La confédération, un fédéralisme de cons, quoi...
Le fameux "Plan B" est donc remis au frigo. L'en sortir mériterait plus qu'une petite idée lancée en l'air pendant une période de déprime et encore plus quand cela semble aller bien.
Qu'en disent les analystes politologues ?
Philippe van Parijs disait même que "la Fédération belge nous survivra à tous". Il préconisait que la monarchie soit moins guindée, moins opulente, plus néerlandophone avec comme principe, une circonspection fédérale reprise par be4democracy.be avec une répartition des compétences pour devenir plus efficace. Un Bruxelles, tri-lingue au minimum.
Vincent Laborderie avoue que "les francophones se sont monté la tête avec le spectre de la scission du pays. Les partis traditionnels flamands n'ont plus confiance en De Wever. La Belgique est plutôt régionalisme que communautaire avec Bruxelles comme vitrine pour l'étranger. Avec sa situation géographique entre d'anciens empires, elle reste ainsi agréable à vivre.".
Incompréhensible pour un Français qui ne voit qu'un pays comme une nation et très loin de la Catalogne et du Québec, chez qui, de 30 à 40% de la population sont indépendantistes.
Puis, il y a les rattachistes comme Jules Gheude qui ne voit d'avenir pour la Wallonie possible qu'en France. Si c'était aussi simple que cela...
Quel serait l'intérêt de la France d'avoir un département de plus ? La France qui ne s'y retrouve pas économiquement, qui ne connait rien de la Belgique et qui, en plus, ne veut rien en savoir d'autre que ce qui passe dans l'hexagone avec noms bien français. Cela plus de 180 années de différences de coutumes et d'esprit baignées dans la bière plutôt que le vin, que de ne plus prononcer "soixante-dix", "quatre-vingt-dix", prononciation qui, à la belge, s'écriaient en quatre chiffres plutôt que deux... Jules Gheude n'a pas compris le surréalisme que le Belge ne manque pas de faire éclater par son bilinguisme même imparfait, "half en half".
Des affaires typiques de cousins plutôt qu'entre frères, quoi...
J'avais écrit qu'un "Roi qui ne s'use que si l'on s'en sert" lors de l'abdication de Beatrix. Article dans lequel je faisais la comparaison entre le nouveau roi Willem-Alexander et le prince Philippe de Belgique, tous deux successeurs au trône dans lequel j'exprimais quelques doutes.
Le Vif de la semaine n'hésite pas à écrire en page de garde, "L'ombre écrasante de Baudouin" qui plane derrière Philippe.
Baudouin, icône belgicaine qui lave plus blanc que blanc, fort de ses convictions religieuses a servi de tuteur à Philippe.
Comment Philippe va réagir, devra réagir ? Là, réside toute la question et toutes les supputations que cela entraîne.
Rester le symbole de la solidarité nationale avec son métier de représentation de la nation entière.
Puis, il y a le pognon, les rétributions, les dotations...
Pour 2013, l'enveloppe globale des dotations royales qui est ce qu'on appelle la liste civile, s'élève à 11,5 millions d'euros. Ils viennent d'entrer dans les revenus taxables, TVA et accises. Le Roi est devenu un personnage presque comme les autres.
Pour le Belge, Philippe, le Belge reste méconnu. Très réservé, dans l'ombre de son père et peut-être plus de son oncle, la fonction princière de Philippe a toujours été une fonction de public à l'étranger.
"C'est du belge" de la RTBF et "Les images d'une vie" chez RTL, ont cru bon d'éclaircir la situation de Philippe, ce samedi et dimanche.
Le couple le plus glamour du gotha, en 1959, Albert et Paola lors du mariage a raté le coche, avec le bonheur n'était plus que de façade. La crise conjugale va tourner Philippe vers Baudouin et Fabiola, qui ne peuvent pas avoir d'enfant. Philippe a trouvé en eux des parents de substitution. Il prend ceux-ci comme guide intellectuel et spirituel. Mais tout cela est oublié aujourd'hui.
Ce sont les hommes d'affaires accompagnant les délégations belges qui devraient en savoir un peu plus long sur qui est Philippe. Sa dernière représentation à Los Angeles a été presqu'une révélation, une surprise de part et d'autre.
A-t-il été un ambassadeur de charme ? Un galop d'essais pour chasser son naturel en recul ? Les entreprises ont signé des contrats, c'est, donc dire que sa présence représentative a été efficace à l'étranger. "Philippev: 'Roi triste', marionnette ou réformateur d'une monarchie archaïque?".
Des questions succèdent aux questions.
Préparé à la fonction, avec plus de 30 ans d'école de fonction royale, il l'est, c'est certain. L'ambition, la compétence, la passion riment avec la timidité, les maladresses, les rancunes passagères. Le Renouveau Charismatique qui correspondrait à la Communauté de l'Emmanuel ?
Que doit-il faire pour séduire les Flamands, les plus réticents ?
Rester dans les clous des communautés, tout en arrondissant les clous. Continuer le changement en modernisant la fonction et les limites du pouvoir. Tout dépend de savoir où elles se trouvent entre des cultures différentes qui ne sont d'ailleurs plus, ni deux ni trois, mais d'origines tellement différentes.
Willem-Alexander des Pays-Bas n'avait pas à se farcir cette situation et la population hollandaise est royaliste à 90%.
Oublier sa jeunesse passée par l'éducation de son oncle. Moderniser la "com", avec son temps. Tout se dit ou s'écrit plus dans la virtualité d'Internet que dans la réalité de la rue.
Être à l'aise devant les questions de journalistes. Prendre de l'assurance et oser aborder les félicitations et les reproches des gens.
Changer de staff. Remplacer l'éminence grise de Van Yperzele. Les proposés Frans Van Daele, Pierre Cartuyvels... Oui, du moment qu'ils savent murmurer à l'oreille des chevaux, car si les ruades viendront de l'extérieur, il vaudra mieux savoir comment y répliquer.
Mathilde, puisque t'es là, comme chante Brel, devient sa meilleure ambassadrice glamour, son coach en privé comme première Reine totalement belge.
Où Albert et Paola vont aller s'installer pour dépenser leur 923.000 euros de dotation taxés par 200.000 euros ? Une question tellement vibrante ?
Dans un presbytère à Villers-sur-Lesse ou au château rose du hameau de Fenffe ?
Plus tranquille, de toutes manières, que le château de Laeken même si tantine Fabiola y a trouvé un chez soi à sa convenance et à sa mesure.
Pour le "business royal", les "marchands du temple" se sont mis au travail et ont fait des heures sup. Les affaires sont les affaires.
La société belge, Wollux prévoit de vendre 60.000 drapeaux dont un traditionnel aux trois couleurs et un spécial événement. Les biscuits Delacre, pris de court, attendent Noël pour sortir la nouvelle boîte avec les nouvelles têtes des "nouveaux souverains", pour contenir leurs biscuits.
Les fournisseurs de la Cour après avoir remis offre de bons et loyaux services au Palais, ont remis les petits plats dans les grands.
Le commerce ne peut pas perdre ses droits et ses devoirs.
Au Poker, à la Cour, on dirait que ce serait une partie gagnante puisqu'on se retrouve avec un full de Reines par les Rois.
La Brabançonne est déjà à sa 4ème version depuis l'indépendance de 1830.
Réactualisée une nouvelle fois sous le nom de "FederalSong", cela donnerait :
Après des mois de bavardages,
Le gouvernement sort avec son plumeau,
Pour balayer de son courage,
Son nom, ses droits et son drapeau.
Dans sa main souveraine et fière,
Désormais en maître, il a dompté,
Et gravé de sur sa vieille bannière :
Le Roi, la Loi, la Fébrilité !
Di Rupo de son pas énergique,
A marché de progrès en progrès.
Il se dit "je protège la Belgique",
Il sourit à ses mâles succès.
De son travail de soirées donne
Des champs aux villes, la fécondité !
Que sa splendeur aux arts couronne
Le Roi, la Loi, la Fierté !
Il parle flamand, comme un frère,
Une langue trop longtemps honnie ;
Wallon, Flamand, Zinneke, de guerres,
Devenues communautés amies.
À jamais resserre l'ensemble
Par des boulons de fraternité
Qu'avec un même écho rassemble :
Le Roi, la Loi, la Société !
Ô Belgique, ô mère, chérie,
À toi nos cœurs, à toi nos bras !
À toi nos humeurs, ô Patrie !
Nous le jurons tous, tu vivras !
Tu vivras toujours grande et belle
Et sur le trône, en invincible fermeté
Aura pour devise immortelle :
L'union, la Force et la Liberté !
Il faudrait éliminer les cas qui sont pour vous, impossibles.
Pour moi, le résultat du test donnait "Plutôt extraverti" avec quelques annexes qui n'étaient pas totalement fausses.
Et vous, Lecteurs, les réponses au questionnaire vous apportent quoi ?
Si répondre aux questions ne vous rapporte rien, cela permettrait seulement d'avoir quelques indices sur ce que diraient les gens de vous, si vous aviez une place de successeur au trône.
Il était dit que les Belges se préparaient à une fête royale à l'économie.
Mais il y a eu des surprises.
Non pas qu'Albert reste sur le trône.
Une surprise de Philippe au Palais des Beaux-Arts. Il se lève dans le balcon royal et s’adresse à son père :
« Sire, Papa, c’est avec une grande émotion que nous fêtons la fin de votre règne. Il y a deux choses qui colorent votre personnalité : votre humour et votre amour de la musique. La musique est un monde merveilleux qui crée la convivialité pour ceux qui l’écoutent.
L’humour le vrai, est lié à l’intelligence du cœur car il permet de dédramatiser, de relativiser. La cerise sur le gâteau sera une framboise. Une framboise frivole »
Le duo de la "Framboise Frivole", en tenue d’orchestre, parodie des classiques de la musique où l’on entend en français et puis en néerlandais des notes entrecoupées de paroles « Maes Pils » et « Christal Alken », « Chimay, « La Chouffe » et autres « Orval », pour se terminer par un « I’m a Brusseleer in New York ».
Ensuite, ce fut le bain de foule dans les Marolles, sur la place du Jeu de Balles. 2500 moules et frites distribués.
Là, plus qu'un sourire de Joconde, mais un fou-rire.
Le lendemain, le parc était bondé, dès le matin, 30°C au thermomètre.
Albert II abdique dans les temps. Tout chronométré.
Philippe, à 12:12, prête serment et prend ses fonctions de Roi....
Retour chez moi. La télé comme source d'information pour la suite.
Toute l'après-midi, un soleil de plomb lors du défilé militaire avec 700.000 personnes.
Puis, ce fut un retour à la fête dans le parc, un nouveau bain de foule et la rue Royale toujours réservée à la promenade.
A 23:00, après une dernière sortie au balcon de Philippe et Mathilde, le feu d'artifice, plutôt spectacle de sons et lumières fait de tradition mêlée d'exceptions dans un mélange de musiques, de poésies, d'images de synthèse et de pyrotechnies pour recharger les batteries des Belges.
Vive le Roi. Un sans-faute constaté à l'unanimité : "Opération réussie"...
Et que le spectacle continue...
Quand on sait que Elisabeth II ne veut pas abdiquer, le spectacle n'est pas pour demain de l'autre côté de La Manche.
L'enfoiré,
-
« Mouche du roi est roi. », Proverbe africain
-
« Les trésoriers sont les éponges du roi. », Proverbe français
- « Un homme sans passion est un roi sans sujet. », Vauvenargues
Livres: "Philippe, prince héritier" (le livre dit "de la vérité")
"Albert II, Le roi et l'homme" de Patrick Weber puis pour ceux qui n'ont pas encore compris "La Belgique pour les nuls"
Et maintenant, aux "event" suivant...
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a conseillé lundi à ceux qui contestent devant la justice sa large victoire aux élections du 31 juillet d’« aller se faire pendre », dans son premier discours depuis sa réélection.
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Commentaires
Deux générations de Présidents de la Chambre donnent leur avis (interviewé par RC :
RC : - André Flahaut, bonjour.
AF : - Bonjour.
RC : - Vous avez suivi toute cette journée du 21 juillet au plus près des événements, on peut le dire, vous avez reçu avec la Présidente du Sénat, Philippe et Mathilde, au Parlement après l'abdication. Et c'est face à vous, face aux Présidents des assemblées, face aux corps constitués, que le nouveau Roi a prêté serment. Et ce matin, André Flahaut, vous allez être le premier à être reçu par le Roi Philippe, puisque c'est ce que prévoit l'ordre protocolaire. Alors ce que vous allez vous dire, restera secret, on s'en doute, en principe en tout cas, qu'est-ce qu'on se dit dans des cas pareils quand on est reçu par le Roi, est-ce que c'est déjà l'occasion de parler politique ou bien c'est juste de façon très protocolaire, une façon de se saluer, une prise de contact ?
AF : - Mais tout d'abord, je crois qu'il faut remercier toutes celles et ceux qui ont permis la réussite de cette journée parce que c'est une réussite de bout en bout. J'ai eu l'occasion effectivement d'assister depuis le Te Deum jusqu'à la fin du feu d'artifice qui était remarquable, à tous ces événements et mesurer le succès et finalement l'enthousiasme et la ferveur qui existaient. Alors les étapes constitutionnelles ont été et sont respectées puisque la première visite ce matin effectivement, même si le colloque singulier existe déjà, il sera sans doute aussi question d'un débriefing comme on a eu l'occasion de le faire déjà un peu au courant du feu d'artifice hier ou après le feu d'artifice, de ce qui s'est passé hier, de ce que nous avons constaté. Mais je crois que ce qui sera constaté, c'est que tout ça a très bien fonctionné, a très marché, même plus que ce à quoi, on s'attendait en quelque sorte et ça a été un élément de surprise mais de bonne surprise pour tout le monde.
RC : - Alors on va revenir sur les événements d'hier mais donc dans cette première prise de contact aujourd'hui avec le Roi, ce premier rendez-vous officiel, on parlera plus des événements de la veille que réellement rentrer dans des discussions politiques ?
AF : - Je l'ignore mais enfin, je suis prêt à parler de tout, que ce soit des événements d'hier, que ce soit de l'actualité du jour par le débriefing ou encore la façon dont il y aura beaucoup de dossiers qui viendront sur la table dans les prochains jours et les prochaines semaines. Parce que la rentrée est déjà très proche, s'il y a rentrée parce que le travail continue manifestement pour le Roi et pour le Gouvernement encore aujourd'hui.
RC : - Est-ce que vous, c'est peut-être l'occasion de donner un conseil au nouveau Roi ou pas spécialement?
AF : - Je crois que après ce qui s'est dit hier, ce qui s'est fait, ce qui se constate dans les réactions, faire un débriefing, permettra sans aucun doute aussi, de peut-être dire, tiens, ce serait bien de faire ceci, ce serait bien de faire cela, on pourrait penser à ceci, on pourrait penser à cela mais c'est pas aujourd'hui qu'on va épuiser le sujet, on pourra peut-être en discuter par la suite.
RC : - Alors la presse ce matin est unanime sur la réussite de cette journée et aussi sur la prestation du nouveau Roi Philippe, qui a surpris pas mal de monde notamment dans son discours, face à vous, au Parlement, est-ce qu'il vous a surpris, vous aussi ?
AF : - Mais je crois que dans le discours qu'il a prononcé devant les Chambres réunies en vertu de la Constitution, il a effectivement donné tous les éléments qui devaient être donnés, à savoir, la dimension européenne, la dimension nouvelle de notre pays et puis il a donné une tonalité volontariste et c'était un discours rassembleur. Je crois qu'il a beaucoup préparé ce discours et finalement il en avait pris conscience que c'était le point de départ, c'était un peu, comment je dirais, pour un Gouvernement, sa déclaration de politique générale, qu'il a faite hier puisque c'est à partir de là, que vont se décliner les choses en tenant compte de la nouvelle Belgique parce que la Belgique est aujourd'hui réformée, elle est en ordre de marche sur le plan, je vais dire budgétaire et il y a encore beaucoup de travail mais je dirais que tout est en ordre pour commencer, je crois que la journée d'hier, était un bon commencement, un bon début, à nous de faire en sorte que les politiques et tous les acteurs d'hier, que la suite, c'est à la mesure de ce qu'elle était hier, c'est-à-dire une grande réussite.
RC : - Par téléphone avec nous, il y a également Herman De Croo, vous êtes l'ancien Président de la Chambre, bonjour à vous.
HDC : - Bonjour et bonjour à André Flahaut qui avec (?) et leurs collaborateurs, ont vraiment bien fait les choses, n'oubliez pas qu'il n'y avait que 18 jours entre l'annonce par Sa Majesté le Roi de son abdication et la mise en place de dizaines, de centaines de choses, c'était une réussite.
RC : - Dans son discours face au Parlement, le nouveau Roi Philippe a eu un ton qui était plutôt ferme, une émotion maîtrisée, il a surpris pas mal d'observateurs. Un journal titre ce matin titre " un Roi est né", est-ce que c'est un constat que vous dressez aussi, vous Herman De Croo ?
HDC : - Il y a une sorte de déclic, dont on s'est rendu compte spécialement lors de la cérémonie de l'abdication qui était pour nous tous, exceptionnelle, puisque la dernière qui a eu lieu, date d'il y a plus de 60 et des années et dans bien d'autres circonstances, on s'est senti à un moment donné, quand le Roi Albert II avec beaucoup d'émotion, avait embrassé son fils et lui avait donné l'accolade de l'encouragement, on avait l'impression qu'un déclic se faisait et que c'était un autre homme. Le futur Roi Philippe qui se présentait à nous, qui avait une allure, m aître de lui et dont le discours bien balancé, vous savez, ce discours était bien fait, non seulement avec une attention, pour la première fois, accentué sur les Régions et les Communautés, d'ailleurs je ne sais pas si cela vous a frappé mais derrière le trône, il y avait à la fois les emblèmes en grand bien sûr du pays fédéral de la Belgique mais il y avait les symboles de la Région Wallonne, Allemande, Bruxelloise et Flamande, je ne l'avais jamais vu auparavant, à cette situation-là. En plus de cela, la référence aux Régions, accentuée, comme je crois que jamais, on le fit, il y avait aussi cet équilibre remarquable entre réussite économique et faits sociaux. C'était un discours bien fait, équilibré, qui donnait le départ d'une nouvelle manière de travailler.
RC : - Le Roi Philippe qui dit, "la force de la Belgique" réside également dans ses entités fédérées, il promet d'entretenir avec les Régions et Communautés, des contacts constructifs. Ca, c'est un message qui vous paraît spécialement adressé à la Flandre, Herman De Croo ?
HDC : - Oh, s'adressait à la Flandre, à Bruxelles, à la Wallonie, à la Région Germanophone. Il ne faut pas oublier que l'évolution avait été très lente dans le discours officiel du Roi Baudouin plus tard, ceux du Roi Albert, toute une évolution lente s'est faite entre diversité et unité, entre la nécessaire coordination des diversités. Ici clairement, on considère les Régions comme des éléments composants le plus de Belges, comme les 589 Villes et Communes le sont depuis très longtemps. Ces Régions ont un élément de travail, de collaboration, avec les grands pouvoirs qu'on va leur déférer encore avec la 6e et j'espère, l'une des dernières révisions de la Constitution, le Roi est devenu le Roi d'un pays fédéral. Il est dans les textes depuis 1993 mais, je crois que, et cela, en avaient un peu peur certains, le Roi Philippe a pris conscience tout à fait pleine et entière, que le pays d'aujourd'hui n'est plus du tout le pays d'hier.
RC : - Mais on a quand même le sentiment qu'il multiplie un peu les efforts pour séduire les Flamands, il a souvent commencé ses interventions en néerlandais, André Flahaut, qu'est-ce que vous en pensez, vous?
HDC : - Je crois que ce qui résume le mieux ce qui s'est passé hier, c'est l'équilibre et la prise en considération de cette nouvelle forme de notre, de notre Belgique en quelque sorte. Monsieur De Croo rappelle les blasons qui se trouvaient à l'arrière du trône de prestation de serment, c'était déjà des blasons qui se trouvaient à l'arrière du siège du Roi Albert pendant les défilés militaires. C'était déjà une intégration de cette dimension nouvelle qui avait été faite. Ici c'est maintenant une réalité. Et je crois que ce que l'on peut dire, c'est que le Roi Albert en abdiquant en ce moment-ci, a bien mesuré le moment utile, le moment opportun, il a vraiment choisi pour constater que la machine était en ordre de marche et pour assurer une transition courte, 18 jours, comme on vient de le dire mais pour mettre quelque part son fils en bonne position pour réussir et réussir la transformation ou plutôt le travail dans ce pays transformé auquel le Roi Albert a beaucoup participé aussi.
RC : - Dans la presse et singulièrement la presse flamande, beaucoup d'observateurs se montrait dubitatifs, si pas, émittaient des doutes sur les capacités du Prince Philippe à remplir ses missions et à faire face aux défis qui l'attendent en tant que Roi, à l'époque, est-ce que le ton a aujourd'hui changé Herman De Croo en Flandre ? Est-ce qu'on accueille différemment le nouveau Roi ?
HDC : - Je crois que oui, c'est-à-dire que c'est toujours comme cela, lorsqu'on guette les faiblesses, l'erreur future, la faiblesse, que sais-je encore et lorsqu'on n'en trouve pas, fort heureusement, on doit changer d'avis. Le flamand, le néerlandais que parle le Prince, est excellent, la force de caractère, le volontarisme de son expression, a surpris ceux qui en doutaient et c'est important puisque il y a 20 ans déjà, on parlait, on citait déjà la Prince Philippe, comme successeur potentiel au trône du Roi des Belges. Et nous sommes 20 ans plus tard, avec une famille, une Reine charmante et compétente, des dizaines, des centaines d'exercices de rencontres, de découvertes, de connaissance. En plus, c'est un homme mûri, c'est quelqu'un qui n'a que 6 ans de moins lorsqu'il accèdent au trône maintenant, que l'âge qu'avait son père, il y a 20 ans. Je crois que de par ce qu'on allait éventuellement relever comme faiblesse ou comme difficultés, on constate qu'il n'y en a pas eu, bien au contraire, le saut est important et j'ai l'impression qu'on se rend compte en Flandre que cet homme a des capacités, a une formation, se révèle être différent de ce que certains le critiquaient et que par conséquent, avec peut-être un peu de surprise, on s'en est réjoui.
RC : - Donc le ton change en Flandre, néanmoins, André Flahaut, on est peut-être là aussi dans une période un petit peu euphorique, en tout cas, d'enthousiasme, d'engouement populaire, est-ce qu'on ne doit pas s'attendre, ou est-ce que vous ne redoutez pas que, assez rapidement, les nationalistes flamands, la NVA, n'interviennent dans ce débat et qu'il y ait des attaques qui visent le Prince Philippe ?
AF : - Mais certains pourront toujours mettre en doute, poser certaines questions, en disant, ça ne marchera pas, ce n'est pas bien ou autre chose, vous savez, on dit ça aussi des Gouvernements, quand ce Gouvernement a vu le jour, on se demandait s'il allait vivre suffisamment longtemps pour retrouver les équilibres budgétaires ou encore pour réussir la réforme de l'Etat. Aujourd'hui, on voit que les partis, les 8 partis qui se sont associés pour cela, sont en train de réussir cette réforme de l'Etat et cela se passe et je crois, continuera à bien se passer. Donc le discours change aujourd'hui, certes, je suis d'accord avec vous pour dire qu'on est au lendemain d'un 21 juillet qui était pleine réussite y compris sur le plan-météo, toutes les étapes, il n'y a pas eu d'incidents dans la journée alors que d'aucuns prédisaient des incidents et au Parlement et en d'autres endroits, pas du tout et ça, c'est un peu ce qui traduit le surréalisme belge. Je crois que nous sommes les seuls sans doute à pouvoir réussir ce genre de choses et plus les problèmes sont difficiles et plus, nous parvenons à les résoudre et à les résoudre par la discussion, la concertation et c'est ce que nous sommes en train de faire.
RC : - Herman De Croo, vous vous attendez à une offensive de la NVA contre le Roi Philippe. On sait qu'ils ont envoyé une délégation assez réduite lors de la prestation de serment au Parlement. On sait aussi qu'au lendemain de l'annonce par Albert II qu'il allait abdiquer, très vite, Bart De Wever est revenu en parlant d'une monarchie purement protocolaire. Est-ce que vous vous attendez à ce que discours revienne rapidement dans le débat politique flamand ?
HDC : - Je ne vais pas critiquer un parti d'opposition par définition mais il y a, au NVA, ils le disent eux-mêmes, ce qu'on appelle "un flanc Sud et un flanc Nord", on prétend qu'à peu près un quart de nos électeurs, un quart de nos électeurs sont royalistes, ceci explique leur position un peu, un peu en grand écart, ne pas venir mais quand même venir avec quelques-uns, dans les 3 ou 4 qu'il y avait à la Chambre, 2 ou 3 n'ont pas du tout applaudi, quelques-uns faiblement, il y avait là une sorte d'hésitation mais il ne faut pas oublier, à l'article premier, il faut le rappeler surtout en Flandre, à l'article premier des statuts de la NVA, l'objectif du parti, sa raison d'être, enfin sa raison de vivre, c'est la création d'une République Flandre, qui relève directement de l'Europe. Qui dit République dit départ de la monarchie, qui dit indépendante, directement relevant de l'Europe, dit suppression de la Belgique et ce sentiment-là, ils ont peur que l'opinion publique les prenne, j'espère que ce sera le cas, de manière fort différente que celles que eux proposent. Et alors, ils amadouent les choses, il n'y a pas de plateforme suffisamment large pour arriver à ce type de résultats, alors on fait des petites choses sur la transparence, sur le protocolaire, sur les dotations et certains d'entre eux se sont spécialisés mais fondamentalement, fondamentalement, on se rend compte alors que le Vlaams Belang pur et dur, républicain, anti belge, s'est abstenu, n'a pas mis les pieds au Parlement, ont fait une sorte de compromis, de mic-mac un peu étonnant et j'espère que l'électeur flamand y verra clair assez rapidement.
C'était, c'était à double sens mais pas tellement à double tranchant.
RC : - Donc en tout cas, on a bien compris que vous ne direz pas que les Flamands sont anti monarchistes dans leur majorité. André Flahaut, cette journée a été marquée aussi par un terme revenu souvent dans le discours du Roi Philippe, c'est la cohésion nationale et effectivement, vous l'avez dit, ce bilan qu'on peut tirer de cette journée assez réussie avec un succès de foule, donnait ce sentiment d'une unité retrouvée des Belges, est-ce que c'est un sentiment que vous partagez aussi, ce qui émane de cette foule ?
AF : - Oui et je dirais qu'il faut saisir cet élément positif qui a été constaté hier pour suivre sur cette base, il y a beaucoup de travail à faire, je crois que le nouveau Roi en est conscient, l'ancien Roi lui a d'ailleurs fait savoir qu'il y avait beaucoup de travail, beaucoup de pain sur la planche mais les premiers termes de son discours, était effectivement qu'il entendait travailler avec l'ensemble des personnes qui se trouvaient hier dans l'hémicycle de la Chambre, il y avait aussi des représentants des interlocuteurs sociaux, il y avait aussi les représentants des ambassadeurs qui se trouvaient là. Donc sur le plan national, sur le plan international, et sur le plan national dans toutes ses diversités, je crois que le nouveau Roi sait qu'il y a beaucoup de travail, que pour réussir, il doit le faire avec l'ensemble des représentants parce que c'est ça, c'est, je vais dire, la nouvelle Belgique et il faut saisir ce climat que nous avons aujourd'hui pour réussir encore demain autres choses.
http://www.rtbf.be/info/emissions/article_andre-flahaut-est-l-invite-de-matin-premiere?id=8053244&eid=5017893
Écrit par : L'enfoiré | 22/07/2013
Répondre à ce commentaireDelphine Boël va mettre fin à la procédure en cours et relancer une nouvelle citation en reconnaissance de paternité qui tiendra compte du nouveau statut du roi Albert II.
La première procédure avait peu de chances d’aboutir : l’article 88 de la Constitution, qui consacre l’inviolabilité du Roi, aurait empêché la fille naturelle d’Albert et de Sybille de Sélys Longchamps de citer le chef de l’Etat à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles. « J’ai entrepris cette action extrêmement difficile parce que la situation autour de mon existence s’est dégradée en discrimination à mon encontre et à celle de ma famille », expliquait alors l’artiste plasticienne dans un communiqué.
Les conseils de Delphine Boël vont refermer la première procédure, qui comportait également une demande de test ADN visant Philippe et Astrid. La prochaine procédure tiendra compte du nouveau statut du roi Albert, indique encore la RTBF. La citation en reconnaissance de paternité comportera à nouveau une demande de test ADN.
« Je veux que la discrimination que subit régulièrement ma fille s’arrête, avait déclaré Sybille de Selys Longchamps dans un long entretien accordé au Soir en juin dernier. Je ne supporte pas cette discrimination. Delphine n’est responsable de rien. Ce fut une histoire entre deux adultes; si quelqu’un est responsable, c’est lui et moi, pas elle. Je soutiens donc ma fille dans sa démarche, après avoir essayé, depuis 2001, d’obtenir un arrangement côté jardin. »
http://www.lesoir.be/287512/article/actualite/belgique/2013-07-24/delphine-boel-va-relancer-une-procedure-reconnaissance-visant-albert
Écrit par : L'enfoiré | 24/07/2013
Répondre à ce commentaireIl y a dix ans déjà...
... de l'annonce de l'abdication de Albert II
... et le 21 juillet de l'arrivée de Philippe comme roi des Belges ( mais pas de roi de Belgique )
https://www.msn.com/fr-be/video/actualite/cela-fait-10-ans-que-le-roi-albert-ii-a-annonc%C3%A9-son-abdication/vi-AA1dnp7Q?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=57e2fcd79c534220ab305a017f05e1e4&ei=7
Écrit par : Allusion | 02/07/2023
Répondre à ce commentaireActe 2 : le pouvoir d’influence d’un roi
Ce lundi 3 juillet, il y a 10 ans jour pour jour, le roi Albert II annonçait lors d’une allocution télévisée son intention d’abdiquer et de transmettre le trône à son fils Philippe. L’abdication et la succession intervenaient le 21 juillet 2013, nous célébrons donc aussi 10 ans de règne du roi Philippe et de la Reine Mathilde. Ce sera l’occasion également d’une série de podcasts consacrés à certains aspects de ces dix ans de règne et à la monarchie en général.
Cet Acte 2 est consacré aux pouvoirs du Roi. Avec, pour l’essentiel, un "pouvoir d’influence".
Le roi règne mais ne gouverne pas
Qui dit monarchie constitutionnelle dit pouvoirs définis étroitement dans la Constitution. Ainsi, le roi des Belges (et pas de la Belgique) règne, mais ne gouverne pas. Un principe qu’il s’agit de respecter, non seulement dans l’intérêt de la démocratie, mais également pour préserver la personne du roi lui-même.
Christian Behrendt, constitutionnaliste.
"Quand le roi décide personnellement, je crois que c’est une chose qu’il faut impérativement éviter, parce qu’alors, si le roi décide personnellement, cela veut dire qu’il décide sans le filet de sauvegarde qu’est la responsabilité ministérielle.", explique Christian Behrendt, constitutionnaliste. "Non seulement c’est contraire à la Constitution, mais il risque aussi, dans ce cas-là évidemment, de se dégrader lui-même, parce qu’il s’expose alors lui-même directement à la critique. Et comme il n’est pas élu, il n’y a pas moyen de le sanctionner démocratiquement ou de lui faire comprendre alors, par un procédé constitutionnel, qu’il ne serait pas dans la bonne voie."
En tant que membre du pouvoir exécutif, le roi nomme et révoque les ministres. Il reçoit les prestations de serment du gouvernement fédéral et des ministres-présidents des Régions et Communautés.
Et en tant que membre du pouvoir législatif, il sanctionne et promulgue les lois. A priori, il ne s’agirait que d’une simple formalité. Même si ses pouvoirs sont limités, car il ne peut rien faire sans être couvert par son gouvernement, jusqu’à ses discours, cela ne l’empêche pas d’exercer une indéniable influence politique.
Pierre-Yves Monette, ancien conseiller royal.
Pierre-Yves Monette, ancien conseiller royal, résume cette influence en trois points, tout à fait concrets :
"Il discute avec le gouvernement. Il a tout d’abord le droit de s’informer, ensuite d’exhorter, donc de pousser ou, à l’inverse, de mettre en garde et de dire 'Allez-y mollo, prenez du temps, postposez.' Ce sont les trois prérogatives d’influence que la Constitution reconnaît au roi."
Un pouvoir discret, mais au-delà du symbolique
L’autre aspect de ce pouvoir relève, lui, de la diplomatie. Vincent Dujardin, historien, illustre parfaitement par plusieurs exempes concrets cette importante dimension du pouvoir royal :
Vincent Dujardin, historien.
"Je pense notamment à la diplomatie économique, comme les liens avec Jack Ma qu’il a pu tisser. C’est comme ça qu’il peut, lui, passer un coup de fil au début de la crise du coronavirus pour avoir les masques. Et des centaines de milliers de masques sont arrivés quelques jours après.", donne-t-il comme exemple. Et il poursuit : "C’est aussi une influence pour libérer des Belges emprisonnés à l’étranger. C’est parfois une influence pour que Raphaël Liégeois soit choisi comme astronaute. Pourquoi le Premier ministre belge est, au fond, le seul à avoir eu un entretien avec le président Zelensky à Bruxelles ? C’est parce que le président Zelensky était reçu au Palais !"
Un rôle d’influence, par conséquent tout en nuances et en discrétion, pour peu que le contenu des contacts, des rencontres entre le roi et le Premier ministre du lundi ou de ses colloques singuliers demeure confidentiel. Ce qui n’a pas toujours été le cas ces dernières années.
"Ce travail d’influence se fait à bureaux fermés dans ce qu’on appelle le colloque singulier." explique Pierre-Yves Monette. "C’est cela qui fait l’alchimie de l’exécutif. Le roi et le gouvernement fonctionnent idéalement en symbiose et on ne sait pas ce qui se passe et c’est pour le meilleur résultat."
Mais c’est en période post-élections ou en cas de crise politique que le pouvoir du roi s’accroît. Le constitutionnaliste Christian Behrendt nous parle de tout ce qui fait le quotidien du roi lors de ces périodes politiques charnières. Et ses tâches ne sont pas minces :
"Il peut décider qui mène une mission : c’est Monsieur Untel ou Madame Unetelle. Il peut décider pour combien de temps, un mois, deux mois ou il peut dire 'Écoutez, c’est ouvert et vous revenez régulièrement et je verrai alors au fur et à mesure'. Et il peut dire sur quoi. Est-ce que c’est pour carrément envisager la formation d’un nouveau gouvernement ou est-ce qu’on est à un stade antérieur pour régler tel et tel aspect le cas échéant ? La désignation d’une personne en particulier n’est pas nécessairement un choix personnel, mais surtout dicté bien sûr par la répartition des chaises et par les rapports de force politiques. Et c’est bien sûr très utile que ce soit comme ça."
Une fonction essentielle et appréciée
Une action royale d’ailleurs saluée par tous, alors que l’on sait que former un gouvernement chez nous peut prendre du temps.
"Vous n’avez aucun parti, même parmi les partis séparatistes, qui refuse d’aller chez le roi.", poursuit Christian Behrendt. "C’est intéressant ! Ils sont même demandeurs… Le Vlaams Belang a été demandeur en 2019 pour être reçu. Demandez un peu à des partis séparatistes catalans s’ils souhaitent ardemment des rendez-vous avec le roi d’Espagne ! Je n’en suis pas sûr… Ici, ils considèrent que le centre de légitimité, après les élections, c’est là et que c’est de là qu’émanent les impulsions."
Ajoutons aussi que le roi représente la Nation en Belgique, d’où sa dénomination de roi des Belges, dans ses visites sur le terrain pour se rendre compte des préoccupations des citoyens, mais aussi à l’étranger où le roi est aussi connu pour ouvrir des portes. Visites d’État, missions économiques… dont nous parle Pierre-Yves Monette :
"Il y a des coups de fils qui se donnent. Il y a des lettres qui s’écrivent. Il y a des recommandations qui se font. Le roi peut mettre des acteurs belges en connexion avec d’autres à l’international, auxquels le roi a facilement accès. Entre monarchies, passer par le Palais peut aider."
https://www.rtbf.be/article/10-ans-de-regne-du-roi-philippe-acte-2-le-pouvoir-dinfluence-dun-roi-11209717
Écrit par : Allusion | 07/07/2023
Acte 1 : comment Philippe a-t-il évolué ?
Ce lundi 3 juillet, il y a 10 ans jour pour jour, le roi Albert II annonçait lors d’une allocution télévisée son intention d’abdiquer et de transmettre le trône à son fils Philippe. L’abdication et la succession intervenaient le 21 juillet 2013, nous célébrons donc aussi 10 ans de règne du roi Philippe et de la Reine Mathilde. Ce sera l’occasion également d’une série de podcasts consacrés à certains aspects de ces dix ans de règne et à la monarchie en général.
Ce 1er acte sera consacré à la façon dont Philippe est perçu par les médias et les citoyens. D’abord en tant que prince, ensuite en tant que roi.
Une image déformée, un Prince mal à l’aise face aux médias
Le Roi Albert II à Waremme, en mars 2012. Il bénéficiait d’un capital sympathie assez élevé auprès de la population.
Le Roi Albert II à Waremme, en mars 2012. Il bénéficiait d’un capital sympathie assez élevé auprès de la population. © Tous droits réservés
Ces dix ans de règne, c’est d’abord l’histoire d’une transformation et il faut bien dire qu’il partait de loin, Philippe. Autant son père, Albert II, séduisait avec son côté jovial, autant lui avait une image disons, stricte. Un prince formé par son oncle Baudouin plus que par son propre père. Vincent Dujardin, historien à l’UCLouvain, pointe du doigt l’événement qui va planter le doute dans la tête de toute une population :
Vincent Dujardin, historien à l'UCLouvain.
"C’est vrai qu’en 1993, tout le monde s’attendait à ce que ce soit le prince Philippe qui devienne roi. Et ce fut Albert. Je crois que ça a nui, au fond, au prince Philippe, dans la mesure où ça a pu susciter des questionnements. Pourquoi ce n’est pas lui qui est devenu le roi ?"
Le Prince Philippe en 2008, à une époque où il jouait surtout un rôle de représentation à l’étranger. Ici, il donnait un discours lors d’un dîner de gala à Jakarta, en Indonésie.
Le Prince Philippe en 2008, à une époque où il jouait surtout un rôle de représentation à l’étranger. Ici, il donnait un discours lors d’un dîner de gala à Jakarta, en Indonésie. © BELGA/BERRY
Un prince méconnu, donc, tout au long du règne de son père Albert. Patrick Weber, journaliste, spécialiste de la monarchie, le confirme :
Patrick Weber, journaliste, spécialiste de la monarchie.
"Pendant 20 ans, les Belges l’ont relativement peu vu, peu connu. Philippe a été principalement en présence sur le théâtre étranger, c’est-à-dire en tant que super-ambassadeur du commerce extérieur. Il y a vraiment eu un partage des tâches qui a été établi."
Philippe, que l’on dit tantôt timide, maladroit, tantôt doté d’une conception du pouvoir rigide ou autoritaire. Un prince qui s’explique pourtant en 2006, une rare occasion où il peut s’exprimer à son propre sujet.
"Parfois derrière, sur ce côté un petit peu réservé, il y a peut-être une grande sensibilité aussi. C’est souvent le cas chez les gens réservés."
Pierre-Yves Monette, ancien conseiller royal de Baudouin et Albert II, connaît bien cette situation de jugement permanent qu’il qualifie d’injustice à l’égard du Prince Philippe :
Pierre-Yves Monette, ancien conseiller royal.
"On a été vraiment très injuste avec le prince Philippe. Pourquoi ? Peut-être que certains avaient envie d’affaiblir la monarchie. Jamais un successeur au trône n’a été scruté, critiqué, attaqué comme le Prince Philippe, jamais !"
La perception de la personnalité du Prince par les journalistes et le public peut se résumer en une phrase : "Hij kan het niet doen", (Il n’en est pas capable). Une phrase largement relayée et répétée par la N-VA.
"C’était bien le discours de la N-VA.", confirme Patrick Weber. "On va voir la catastrophe annoncée… Du côté sud, on ne le disait pas comme ça, mais il y avait quand même cette idée de dire tiens, voilà, il est timide, il est un peu coincé, il est en retrait, ça va mal se passer. Philippe est un homme prudent. Mettez-vous un tout petit peu à sa place. Pendant des années, tout ce qu’il a pu lire, entendre à son propos… Il faut vraiment être blindé pour supporter tout ça !"
Tout le monde se demande en permanence s’il est prêt, et les doutes sont nombreux sur sa capacité à régner. Des suspicions qui commencent à devenir prophétiques, car elles finissent par atteindre le prince chaque fois qu’il doit s’exprimer face à la presse.
Le Prince Philippe en 1998.
Le Prince Philippe en 1998. © Belga
"C’était un cercle vicieux.", affirme Pierre-Yves Monette. "Plus les médias l’attaquaient, plus lui-même entrait dans un certain retrait et un mal à l’aise face aux journalistes et pire encore, face aux caméras. Le prince Philippe, finalement, n’était pas le même en vrai que devant une caméra. Et donc dès qu’il y avait un journaliste, il devenait gauche."
La fonction fait l’homme
Et puis, en 2013, interviennent l’abdication de son père, ainsi que sa propre prestation de serment.
Et là, tout change.
"Très vite, les critiques, au fond, les discussions et les spéculations se sont tues.", observe Vincent Dujardin. "Et là, les années qui ont suivi, c’est intéressant d’observer que la même presse, qui parfois était vraiment critique sur le prince avant 2013, a des titres dithyrambiques. 'Le roi Philippe a sauvé la monarchie.' Ça, c’est le Knack en 2018. Dans le Morgen ou le Standaard, on le présente comme 'un roi moderne qui a modernisé la monarchie.' 'Un roi inspirant qui facilite la réconciliation.' Du côté de la presse francophone aussi, on voit un parcours impeccable, après son rôle dans la formation des gouvernements."
"Il n’a pu sortir de ce cercle vicieux qu’une fois qu’il est monté sur le trône.", affirme de son côté Pierre-Yves Monette. "Parce que là, les journalistes ont eu en face d’eux non plus un prince, mais un roi, avec quand même la déférence et le respect qui lui sont dus, même si on peut le critiquer, mais dans une moindre mesure et pas de la même manière. Et lui-même s’est senti moins critiqué et beaucoup plus assuré parce qu’il avait la fonction royale. Et puis ce cercle vicieux s’est vraiment transformé en cercle vertueux. Aujourd’hui, les journalistes eux-mêmes disent qu’il fait un sans-faute, or c’est la même personne !"
Christian Behrendt, constitutionnaliste à l’ULiège, parle également d’un parcours exemplaire depuis son accession au trône :
Christian Behrendt, constitutionnaliste à l'ULiège.
"C’est une période sans faute à mon sens. En tout cas, personnellement, je ne suis pas au courant d’un événement médiatique, protocolaire, diplomatique, politique où il y aurait eu une décision, où on se dirait que fondamentalement, il y a eu matière à problèmes et que c’est le palais ou la royauté qui a causé un problème. Il a démenti ceux qui ont pu dire qu’il n’était pas à la hauteur de la fonction."
De l’aveu de beaucoup, que l’on aime ou pas la monarchie, Philippe a réussi à endosser le rôle et à adapter la monarchie à son époque, dans la limite de ses pouvoirs. On y reviendra dans un prochain épisode.
Écrit par : Allusion | 07/07/2023
Acte 3 : la communication du roi
Ce troisième acte sera consacré à la façon dont le Roi s’exprime par les différents moyens à sa disposition et en quoi cette communication est particulière compte tenu du rôle joué par la monarchie dans notre pays.
Une communication tous azimuts
"Mesdames et Messieurs, nous arrivons au terme d’une année qui nous a tous éprouvés."
Une introduction toute royale à un discours officiel qui l’est tout autant. Le roi parle, s’exprime avec autour de lui, au Palais, une cellule de communication profondément transformée, renforcée en dix ans. Le roi est ainsi présent partout : Twitter, Facebook, Instagram, un site internet monarchie.be…
Il apparaît là où on ne l’attend pas. Il se met en scène : à vélo aux 20 kilomètres de Bruxelles, en train de faire du kite surf ou de s’adonner à la peinture. Patrick Weber, journaliste spécialiste de la monarchie, nous explique en quoi a consisté ce changement :
Patrick Weber, journaliste spécialiste de la monarchie.
"Ce qui est très très nouveau, c’est que pour la première fois, le Palais peut gérer lui-même une partie de sa communication, en fait.", explique-t-il. "Il y a presque une concurrence entre le Palais et les journalistes, parce que le Palais peut décider tout d’un coup, en utilisant ses propres canaux, de diffuser des images. Quand Philippe fait du sport, hop, on diffuse les images. On se dit, jusqu’où peuvent-ils aller ?"
https://www.rtbf.be/article/les-10-ans-de-regne-du-roi-philippe-acte-3-la-communication-du-roi-11212139
Écrit par : Allusion | 07/07/2023
Répondre à ce commentaireacte 4 : la "Maison" du roi
Ce 4e acte est consacré aux conseillers qui sont au service direct de la monarchie. Ils font partie de ce qu'on appelle la "Maison du roi".
Une équipe au service de la fonction royale
Le roi ne travaille donc pas seul, il est à la tête d'une véritable petite entreprise… Ils sont en fait des centaines à son service. Pierre-Yves Monette, ancien conseiller des rois Baudouin et Albert, nous parle de cette sorte de "conseil d'administration" :
Pierre-Yves Monette, ancien conseiller royal.
"Le chef du Palais, c'est le roi, mais ce n'est pas lui qui va s'occuper de l'organisation. C'est pour ça qu'il a les hauts dignitaires. C'est toute une équipe qui fonctionne dans le but de permettre au roi d'exécuter la fonction royale."
Selon la loi, il s'agit d'abord de 35 collaborateurs directs, fonctionnaires ou diplomates, qui l'assistent dans l'accomplissement de sa fonction de chef de l'Etat. Jusqu'à 300 personnes si l'on compte secrétaires, archivistes, jardiniers, personnel d'entretien, de nettoyage, cuisiniers, domestiques, gardes du corps ou policiers fédéraux assurant la sécurité.
Et selon Patrick Weber, journaliste spécialiste de la monarchie, cela n'a rien d'excessif :
Patrick Weber, journaliste spécialiste de la monarchie.
"Il y a du monde qui travaille au Palais. Oui, certes. Maintenant, soyons quand même tout à fait raisonnables : par rapport aux autres monarchies, c'est peanuts."
Et pour être tout à fait exhaustif, voici en quoi consiste exactement ce qu'on appelle la Maison du roi. Elle est composée de cinq entités.
Il y a tout d'abord le Cabinet du roi, nous allons y revenir.
Il y a ensuite le secrétariat général, ce qu'on appelait avant le Grand Maréchalat de la Cour, incarné par une femme désormais, qui gère l'agenda, coordonne les activités du roi au pays ou à l'étranger.
18 octobre 2022, le Roi Philippe lors d'une cérémonie qui célèbre les 75 ans du centre d'entraînement des Commandos et Paramilitaires à Marche-les-Dames.
18 octobre 2022, le Roi Philippe lors d'une cérémonie qui célèbre les 75 ans du centre d'entraînement des Commandos et Paramilitaires à Marche-les-Dames. © BELGA - BRUNO FAHY
Vient par après la maison militaire, avec un général quatre étoiles comme le roi qui est toujours commandant en chef de nos armées. Il assure les relations avec la Défense et les questions militaires.
Vincent Dujardin, historien à l'UCLouvain.
Petite parenthèse pour la maison militaire : Vincent Dujardin, historien de l'UCL, souligne d'ailleurs le lien, ancré dans le réel, entre le roi actuel et l'armée belge :
"On sait qu'il y a un lien étroit aussi entre le roi et l'armée, vu qu'il a passé lui-même plusieurs années à l'armée, est devenu pilote de chasse, a son brevet para commando et qu'on sait que l'armée était pour lui un moment heureux."
Quatrième composante de la Maison du roi, la liste civile avec son intendant tenant les cordons de la bourse sur base de l'argent alloué par l'Etat.
Enfin le secrétariat de la reine complète l'équipe.
Des gens triés sur le volet et respectant de savants équilibres, et pour une très bonne raison, d'après Pierre-Yves Monette :
"Il y a d'abord un équilibre linguistique, autant de francophones que de néerlandophones. Il y a un équilibre, je dirais, politico-confessionnel. Tout cela se retrouve parce que la Belgique, elle est divisée. Et si le roi veut être le roi de tous les Belges, et si le roi veut aussi s'informer, la meilleure manière, c'est d'avoir autour de lui des gens qui connaissent les idées, les questions qui occupent l'esprit des différentes composantes qui forment la Belgique."
Le noyau de la maison
Pour en revenir au Cabinet du roi, il s'agit véritablement du noyau de la Maison du roi. Le chef de ce Cabinet est un homme qui incarne les yeux et les oreilles du roi. Vincent Dujardin nous parle de ce rôle essentiel :
"Le chef de Cabinet du roi, c'est vraiment le principal conseiller politique du roi. Il est en contact avec tous les cabinets ministériels du gouvernement fédéral, parfois aussi des entités fédérées. C'est aussi lui qui l'épaule au moment de la rédaction des discours." explique l'historien. "On sait que le roi Philippe s'implique beaucoup lui-même dans la rédaction des discours, qu'il vient avec des textes qu'il écrit pour une part lui-même. Et dans ces moments là, le chef de Cabinet joue un rôle important aussi dans le moment de la formation des gouvernements. Il est en contact lui aussi directement avec les présidents de partis et les différents ministres fédéraux."
Roi Philippe : les confidences de son ex-conseiller - JT 19h30
Ce samedi 21 juillet, on célébrera les cinq ans de règne du Roi Philippe. Pour l'occasion on vous propose ce vendredi soir un témoignage rare, celui de son ancien chef de cabinet, Frans Van Daele. Pendant près de 5 ans, il a été le principa
RTBF Auvio
Mais le roi est également entouré de conseillers diplomatiques, économiques, juridiques; un chef du protocole, chef d'orchestre de toutes cérémonies, veillant à ce que tout se déroule comme prévu, des responsables de la communication, de plus en plus importante aujourd'hui, ou encore une directrice du service des requêtes et affaires sociales qui traite les demandes d'assistance adressées chaque année par milliers au roi ou à la reine.
La Maison royale peut-elle aider un citoyen dans le besoin?
C’est une histoire comme il en existe beaucoup. Celle d’une citoyenne bruxelloise, mère de famille nombreuse, à la...
RTBF·Jean·14 déc. 2021
"Philippe n'aime pas tellement déléguer et il aime bien être tenu au courant de tout." , précise le journaliste Patrick Weber. "Il y a comme ça une espèce de contrôle avec beaucoup de réunions. Les collaborateurs du Palais, pour ce que j'en entends, sont susceptibles d'être mobilisés n'importe quand. Il n'y a pas de week-end, il n'y a pas de soirées…"
Tout ce beau petit monde est directement choisi par le rRoi. Christian Berhendt, constitutionnaliste, confirme cela :
"Le roi engage librement son personnel. On appelle ça des arrêtés de maison qui sont signés par le roi, contresignés par le chef du Cabinet. Et ce n'est que l'arrêté qui nomme le chef de cabinet qui, lui, est signé par le roi et contresigné par le Premier ministre."
Une prérogative royale, donc, qui est loin d'être négligeable, dans le sens où ces choix peuvent revêtir une importance capitale sur tout le règne :
"On peut certainement dire qu'un des succès du règne du roi Philippe, c'est qu'il a réussi à choisir des gens de qualité." , explique Vincent Dujardin. "Que ce soit Frans Van Daele, je précise que Frans Van Daele avait quand même été le chef de Cabinet du président du Conseil européen, avait une carrière immense à l'OTAN, à l'Union européenne. Pour Vincent Houssiau, c'est la même chose. C'est un diplomate très expérimenté qui est passé dans les cabinets ministériels. C'est sa responsabilité. Donc si on dit qu'un roi a un entourage faible, c'est la responsabilité du roi. S'il a un entourage fort, c'est son mérite."
Un roi doit par conséquent être capable de bien s'entourer. Un entourage qui s'est manifestement renouvelé, rajeuni et modernisé durant ces dix années de règne.
https://www.rtbf.be/article/10-ans-de-regne-du-roi-philippe-acte-4-la-maison-du-roi-11213745
Écrit par : Allusion | 07/07/2023
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