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12/07/2015

La Renaissance du Quattrocento à Florence

Le Quattrocento a tout apporté à Florence en faisant sortir la ville de l'obscurantisme du Moyen Âge. Le 15ème siècle a réalisé la première Renaissance en Europe, un siècle avant celle de France. L'année de la découverte des Amériques sonne, une première fois, le glas de l'humanisme et des convictions rationnelles florentines. Au siècle suivant, Florence perdit sa primauté politique et déplora la fuite de ses artistes vers Rome, la Lombardie, la Vénétie et la France.


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Le Quattrocento (1400-1500):

Alors que le gothique flamboie encore en France, l'Italie du Quattrocento et avec surtout, Florence connaissent la Renaissance, un siècle des Lumières qui met fin à l'art médiéval. L'Italie (ré)inventa tout: la finance, les sciences, les arts et les visions modernes en puisant ses sources dans Aristote et Platon.

"La Divine comédie" de Dante (un clic sur l'image)

0.jpgAprès la mort en 1321 de Dante Alighieri, sa "Divine comédie" et d'une fin de 14ème siècle pas très joyeuse, tout change progressivement au siècle suivant.

Florence a mis un certain temps avant de sortir de l'ombre de l'histoire quand en 1401, à Florence, s'ouvre aux sculpteurs-orfèvres un concours pour les fameuses portes du baptistère Saint-Jean.

Anodin? Non, pas du tout.

L'attrait pour la civilisation romaine et une esthétique classique, par des thèmes mythologiques et profanes, se met en place par la mise en relief du corps des objets mesurables supportées par la science mathématique et non plus symbolique.

Les créateurs deviennent des théoriciens d'un art de plus en plus structuré sous la dynastie des Médicis. 

0.jpgLes commandes de ceux-ci pleuvent pour réaliser ce nouveau rêve  de perfectionCe mécénat public a pour but de stimuler un climat culturel vivant.

L'histoire de Florence se construit par l'intermédiaire d'un vivier de génies, de sciences, d’œuvres d'art, de nature idéalisée, de beauté qui apportait l'équilibre de la lumière et de la couleur aux volumes. La peinture abandonne le volume par les aplats et utilise pour la première fois les ombres et trompe-l’œil  attachés à la perspective.

Une révolution pour l'époque.

Les Médicis ont pourtant une origine anonyme, presque obscure, qui remonte à un modeste marchand "changeur", le banquier, Giovanni di Bicci qui devint le fondateur d'une véritable dynastie Médicis et le symbole de Florence et de son destin de grandeur.

Les Médicis, par leurs legs politiques, économiques et artistiques à la ville, demeureront les plus grands mécènes que le monde connaîtra peut-être jamais.

0.jpgAvant le Quattrocento et sa période de la Renaissance, Florence avait connu une véritable de crises au milieu du 14ème siècle: des révoltes du peuple, la faillite des Peruzziles luttes fratricides entre les guelfes pro-Pape et gibelins pro-empereur, la peste noire qui fit disparaître la moitié de la population de la ville..

0.jpgPassé sur ARTE, restaurée sous forme numérisée, mais non coloriée,  le film "La Peste de Florence" en noir et blanc, est une pépite expressionniste aux somptueux décors et costumes, scénarisée par Fritz Lang. 

Avec costumes et décors somptueux, la réalisation laisse une large place aux scènes collectives, aux processions religieuses, aux fêtes grandioses et aux bals décadents, en passant par la rue où survit le petit peuple. Basculant de l'excès de foi à la luxure, faisant le parallèle par son symbolisme avec la chute de l'Empire allemand, rongé par l'inflation.

Expressionniste, ce film est prophétique dans lequel les thèmes de la corruption, de la débauche et du crime représentent ici le matérialisme, balayé par la Mort.

Décliné en sept chapitres, ce film s'inspire du "Masque de la mort rouge" d'Edgar Allan Poe.  

Son sujet se passe à la Renaissance, sous l'autorité d'un conseil d'anciens que préside l'austère potentat, Cesare. La ville de Florence dépérit, écrasée par le poids de l'Église. Au cours d'une procession, une mystérieuse courtisane vient semer le trouble dans la pieuse cité. Cesare et son fils s'éprennent tous deux d'elle. Torturé sur ordre de son père, le fils tue ce dernier, alors que la ville, hantée par le spectre de la Mort, sombre peu à peu dans la débauche, avant d'être emportée par la peste.

Mais, c'est la puissance du florin-or florentin que tout allait changer. Une richesse entérinée par le commerce de la laine et de la soie et par le jeu bancaire lors de la guerre de Cent Ans, pendant laquelle les banquiers florentins accordent des prêts très rentables pour eux aux guerroyeurs.

"Noblesse oblige" comme précepte et "raison d’État" comme subterfuge amoral.

Ce n'est que vers la fin du "Quattrocento" que Florence atteint son apogée. 

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La visite de la ville au travers de son histoire

0.jpg"Florence: ville-femme et ville-fleur", disait Jean-Paul Sartre en pensant à son orgueilleuse souveraineté cultivant la fleur de l'art.

Dominique Fernandez écrivait dans le GEO 77, "J'ai commencé par aimer Florence, une ville qui procure une sorte de jubilation intellectuelle, tant on a le sentiment que tout y été conçu pour répondre aux lois de la beauté, de l'harmonie et de l'ordre éternel. Le ciel, le profil des jeunes hommes coulé dans un bronze sans défaut. Les artistes du Quattrocento n'ont fait qu'appliquer les règles qu'ils voyaient écrites autour d'eux en Toscane. Aucune idéalisation dans ces portraits qui nous semblent d'une beauté irréelle. Florence peut revendiquer le titre de capitale spéculative sans rien d'abstrait dans la démarche de ces grands esprits à rationaliser le paysage de collines qui entourent la ville médicéenne, à mettre en formules et en équations un décor naturel qui est déjà admirablement structuré sans inquiétude, évident et définitif.". 

En fait, ce qui le gênait à Florence, c'est son côté trop parfait avec son art hautain, sûr de lui, catégorique.

Après des débuts florentins, Michel-Ange quitte Florence pour Rome et Léonard de Vinci pour Paris.

Les esprits inventifs finissent toujours par quitter l'endroit qui a vu leur lancement, pour évoluer.  

Arriver par le train à Florence, c'est la meilleure solution.

Quelques minutes à pied pour tomber nez à nez, face à ces colosses que se présentent ces monuments géants sur la trop modeste piazza de Duomo qui n'en demandait pas tant.  

La ville se réveille, dès le matin tôt envahie comme une fourmilière de nationalités visiteuses au travers de laquelle il faut slalomer et avoir la patience pour espérer pouvoir visiter quelques chef-d'œuvre dans les files qui n'ont pas de fins même en dehors de la saison vraiment touristique. 

C'est tout d'abord le Baptistère et son  octogone parfait en forme de gâteau géant qui se présenterait à la vue du visiteur.. Je dis "présenterait" parce que lors de ma visite, il était malheureusement en restauration.

Orné de marbre blanc incrusté de marbre vert et de pilastres polychromes, dans une harmonie de couleur avec les autres bâtiments de la place. Octogone puisque le chiffre huit avait une portée symbolique pour les chrétiens. Il représentait la renaissance divine et la résurrection avec ses six jours de création divine du ciel et de la terre, du jour de repos et de celui de l'accès à la vie éternelle consacrée par le baptême.

Ses portes massives étaient toujours visibles. Celle "du Paradis", considérée comme "la plus belle œuvre jamais créée", de cinq mètres de haut, faites de bronze recouvert d'or, réalisée en plus de 25 ans au début du Quattrocento par Lorenzo Ghiberti, est la plus connue pour ses bas-reliefs représentant des scènes bibliques de l'Ancien Testament, rappelant le jardin d'Eden, le temple de Salomon, Jacob et Esaü que Giorgio Vassari.   

Ensuite, la cathédrale, le Duomo "Santa Maria del Fiori", surmonté d'une autre coupole, est un excellent témoignage de cette époque.

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Il est le plus vaste édifice chrétien après St-Pierre de Rome avec ses 155 m de long. Légué à l'histoire par l'architecte Arnolfo di Cambio, continué au cours de dizaines d'années par Gioto di Bondone, Andra Pisano et Francesco Talenti. C'est dire que techniques et styles peuvent évoluer dans le temps.

Sa coupole culmine à 91 mètres avec 45 mètres de diamètre et a dû représenter un autre casse-tête de calculs géométriques pour la construire. Brunelleschi et Donatello l'ont terminé ensemble, le premier comme architecte, le second comme décorateur.  

Le site a été le théâtre de drames et d'intrigues avec la fresque décriée de Vasari, le Jugement dernier et la compétition que Filippo Brunelleschi avait remporté pour terminer la coupole entre plusieurs architectes. A son flanc, le campanile de Giotto s'élève toujours à une hauteur vertigineuse après des siècles de guerres, de tremblements de terre avec plus de dix tonnes de cloches à son sommet.  

Le Médicis, Cosme l'Ancien, avait déjà participé au mécénat d'artistes majeurs tels que Paolo Uccello ou Fra Angelico.

Le campanile de Giotto a une position inhabituelle dans l'ensemble dans son alignement avec la façade. Encore une oeuvre qui couvre plusieurs générations d'artistes.

Continuons la visite pour arriver à l'autre point important de la ville: la piazza della Signora...  

Difficile aussi d'imaginer que le Palazzo Vecchio à l'angle sud-est de la place, qui ressemble à une gigantesque pièce d'échecs avec sa façade quadrangulaire et ses créneaux à l'ancienne, puisse être le siège du pouvoir du grand-duché avec sa tour excentrée qui se dresse dans le ciel, tel un symbole de la ville.

Sur la place, aurait-on aujourd'hui la même audace d'accueillir les touristes par une impressionnante collection de statues d'hommes nus avec une débauche de phallus comme le Neptune, signe de la domination sur les mers, ou les répliques du David et de l'Hercule et du Caïus? 

La loggia dei Lanzi avec Persée qui tient la tête de Méduse, l'enlèvement des Sabines...

Tout attire le regard à se saouler d'images et de sons.

A l'intérieur du Palazzo Vecchio, quelle serait la réaction de Cosme 1er qui trône sur la place, s'il découvrait que "il salone dei Cinquecento", la plus grande salle d'apparat du monde, de conception révolutionnaire agrandie par Vasari, dont le plafond surélevé permettait d'entrer à la lumière pour le Consiglio Maggiore de 500 personnes, accueillait à présent des sauteries pour chefs d'entreprise et mannequins? 

Sur d'énormes tableaux, Léonard de Vinci y teste une technique de peinture qui donne naissance à un "chef-d'œuvre qui coule" dans un "combat artistique", Michel-Ange vs Vinci, lancé par Soderini et Machiavel entre deux monstres sacrés de la Renaissance.  

Puis ce sont la Galerie des Offices avec les statues de tous ces artistes qui ont fait partie de la construction de ce qu'est Florence aujourd'hui.

Les files pour visiter se suivent et se ressemblent.

Difficile d'imaginer à priori que le Ponte Vecchio sur le fleuve Arno, un des ponts médiévaux construit en 1335, servait de marché de viandes.

Conçu pour relier les Offices au palais Pitti, par sa galerie supérieure, il a subi 66 inondations en 3 siècles. Les bouchers avaient été chassés dès 1593 parce que l'odeur incommode les narines délicates des Médicis. Aujourd'hui, il est essentiellement composé de bijouteries. C'est vrai, cela sent moins mauvais, l'argent et l'or n'ont pas d'odeurs...

Le premier brevet connu est délivré à Florence. Un signe?

La domination des Florentins sur la Toscane s'était poursuivie en emportant Pise. 

Toujours indépendante et souverain, la république de Lucques fut l'unique commune-cité-état qui ne s'était pas soumise à Florence. Elle n'accepte de s'annexer qu'au grand duché de Toscane que dans les années 1800 et enfin au royaume d'Italie.  

Cosimo l'ancien de Medicis préserva la forme extérieure de la république, mais obtint du peuple le pouvoir de choisir les candidats aux postes officiels de la commune.

De cette façon, s'il ne semblait rien de plus qu'un citoyen comme les autres, il contrôlait le gouvernement de la cité et, en concluant quelques alliances, réussissait à empêcher Milan et Venise de dominer le nord de l'Italie et, dans la foulée, de consolider le pouvoir de Florence sur la région toscane.

Laurent le Magnifique fut le plus prestigieux stratège politicien, artiste et poète accompli.

Homme complet, surnommé "L'Aiguille de la Balance", sa répression après son meurtre manqué lors de la conjuration de la famille Pazzi et de l'archevêque de Pise, Salviati, fut terrible. 

Mais il mène la ville d'une main de fer jusqu'à sa mort en 1492, l'année symbolique de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. 

Il commande à Botticelli de peindre la "Naissance de Vénusparce qu'il voulait une peinture sexuellement suggestive à accrocher au-dessus du lit de son cousin, en cadeau de mariage. 

Suite à un coup de cœur, il invite, Michel-Ange, jeune sculpteur, à loger dans son palais pour sculpter La Pieta et le David

Florence avait défié la papauté romaine. Charles VIII, roi de France, avait envahi l'Italie et entra à Florence, lançant les guerres d'Italie.

Survient le succès d'un soulèvement populaire contre les Médicis à Florence un beau jour de 1494

Le moine fanatique et ascétique, Jérôme Savonarole, en profita pour devenir le maître de la cité, pour installer un gouvernement théocratique et pour envoyer les Médicis en exil.

Sa gloire ne dura qu'un an. Il est renversé et brûlé sur le bûcher. Avant de mourir, il laissa un traité pour le gouvernement, dans lequel se trouvent plusieurs arguments qui deviendront objets de controverses religieuses durant les siècles suivants. 

Mais, suite à ces évènements, Florence était entré dans une ère de doute vis-à-vis de l'orgueil que l'on peut apporter à une cité par l'harmonie du Quattrocento.

La maison Médicis avait amassé une fortune et un pouvoir considérable en Europe. Cela permet d'offrir quatre papes, deux reines de France et la dotant des plus grandes institutions financières, dont il reste le système de comptabilité en partie double dans les banques modernes.

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Les Florentins expulsent les Médicis une deuxième fois en 1527 pour rétablir une république. Les Médicis reprennent le pouvoir pour la deuxième fois, grâce au soutien de l'empereur Charles Quint et du pape Clément VII.

Les traités du Cateau-Cambrésis sanctionnent l'annexion de la république de Sienne aux possessions des Médicis, laissant intacte la structure politique précédente, même si celle-ci ne détenait plus le véritable pouvoir décisionnel.

Les Médicis deviendront ducs héréditaires de Florence et termineront, leur histoire en 1569 comme grand-ducs de Toscane.

Après deux siècles de règne sans partage, les Médicis étaient arrivés en bout de course et le sort de Florence s'est figé dans les mémoires de ces années de gloire.

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Le calcio florentin

0.jpgCe mercredi 24 juin, quand j'y étais, c'était la fête du calcio florentino qui est un sport collectif datant de la Renaissance.

La journée fut précédée par une nuit de tempête qui avait nettoyé l'atmosphère et un léger vent permettait de mieux apprécier cette journée historique. Au matin, la fête commençait déjà. La cathédrale avait été réservée par les autorités pour les personnalités politiques.

Dans la journée, quatre groupes en costumes historiques se rassemblèrent sur la piazza Santa Croce. Les spectateurs sur des gradins peuvent assister à cette compétition opposant quatre quartiers de la ville. Inspiré de jeu de balle ancien et de lutte romaine sans règles précises, d'où sa violence, le calcio voit s'affronter deux équipes de 27 joueurs qui cherchent à marquer le plus de buts à l'adversaire.

Le soir, un feu d'artifice ponctuait la journée avec l'Arno qui reflète les lumières.

Au siècle suivant au Quattrocento, à San Casciano, un village qui invite à une certaine nonchalance et une envie de sieste, le pragmatique Nicolas Machiavel avait écrit en exil  "Le Princedans ce qu'on appellerait aujourd'hui une lettre ouverte d'un conseillé à son commanditaire. Il expliquait la manière de gouverner en annonçant qu'il faisait ainsi un cadeau au prince de ce qu'il possède le mieux, c'est-à-dire la «connaissance des actions des hommes célèbres». 

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En préambule, il avait écrit: « Vous ne trouverez dans cet ouvrage, ni un style brillant et pompeux, ni aucun de ces ornements dont les auteurs cherchent à embellir leurs écrits. Si cette œuvre vous est agréable, ce sera uniquement par la gravité et la matière du sujet. Il ne faut pas que l’on m’impute à présomption, moi un homme de basse condition, d’oser donner des règles de conduite à ceux qui gouvernent. Mais comme ceux qui ont à considérer des montagnes se placent dans la plaine, et sur des lieux élevés lorsqu’ils veulent considérer une plaine, de même, je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes... Un prince héréditaire a bien moins de motifs et se trouve bien moins dans la nécessité de déplaire à ses sujets: il en est par cela même bien plus aimé et, à moins que des vices extraordinaires ne le fassent haïr, ils doivent naturellement lui être affectionnés. D’ailleurs dans l’ancienneté et dans la longue continuation d’une puissance, la mémoire des précédentes innovations s’efface; les causes qui les avaient produites s’évanouissent: il n’y a donc plus de ces sortes de pierres d’attente qu’une révolution laisse toujours pour en appuyer une seconde.

Le prince a trois solutions:

  1. détruire les États conquis
  2. aller y vivre
  3. leur laisser leurs lois, se bornant à exiger un tribut et y établir un gouvernement peu nombreux qui les contiendra dans l’obéissance et la fidélité. 

Quelque précaution que l’on prenne, quelque chose que l’on fasse, si l’on ne dissout point l’État, si l’on n’en disperse les habitants, on les verra, à la première occasion, rappeler, invoquer leur liberté, leurs institutions perdues, et s’efforcer de les ressaisir. Au contraire, si l’État conquis était déjà sous le règne d’un prince, ses habitants étant déjà «façonnés à l’obéissance», ils accueilleront un conquérant sans difficulté quand s'éteint la lignée de leur prince. Les occasions sont donc nécessaires, même aux grands hommes, mais ce fut par leur habileté qu’ils surent les connaître et les mettre à profit pour la grande prospérité et la gloire de leur patrie. La fortune ne leur fait pas de cadeaux, et notamment, ils rencontrent des difficultés pour introduire de nouvelles institutions: dans cette entreprise le prince aura pour ennemis ceux qui profitaient de l’ancien ordre, alors que les autres ne seront que de tièdes défenseurs tant qu’ils n'auront pas effectivement goûté les bienfaits des nouvelles institutions. L’idéologie n’est donc pas suffisante.".

On croit rêver. Un tel discours n'est-il pas transposable dans notre actualité à la recherche d'un autre paradigme? 

Il faudrait un fameux élastique aussi bien dans le temps que dans l'espace pour faire de la philosophie comparative entre deux époques: le Quattrocento et la nôtre.

Mais, si on s'arrête aux seules idées et aux évènements, les similitudes existent.

Que retenir de Florence et de son histoire qui a eu sa naissance qui venait de presque rien, qui est arrivée avec des gens qui voulaient changer le monde jusqu'à son apogée et qui a décliné pour ne devenir qu'un musée.

Florence s'est endormie quand le monde a basculé dans le désordre et le chaos sans suivre l'évolution des autres cités pour devenir, aujourd'hui, une ville musée, figée dans son classicisme romain.

Après Michel-Ange, Boccace, Pétrarque, Machiavel, plus personne du même talent et aussi prestigieux à ajouter dans la liste de son histoire.

Florence n'a, par exemple, jamais voulu adhérer au baroque. 

L'esprit tout comme l'art qui le représente, doit évoluer en fonction de ses challengers pour rester à la pointe du progrès. 

Et si nous élargissions Florence à l'Europe? 

Le réalisme pragmatique des blocs qui l'entourent, se trouverait  face à notre symbolisme, imaginatif, peut-être, mais qui mène souvent au flou dit "artistique". La fuite des cerveaux ne fait que suivre des Vinci et des Michel-Ange. 

0.jpgLe yankee Donald Rumfeld avait surnommé notre continent de "vieille Europe". Était-ce pour nous rappeler une panne d'idées et d'innovations efficaces et durables ou pour pointer notre manque de "right men at the right place"?

Serions-nous devenus un musée pour les autres continents comme l'avait présenté un jour, les "Guignols de l'info" avec les Chinois qui viendraient investir chez nous et nous attribueraient le rôle de gardiens de musées?

C'est vrai, il fut une époque pendant laquelle on voulait toujours gagner plus et dépenser moins en tirant sur la corde des deux côtés. On a pris quelques kilos en trop et la souplesse d'esprit novateur s'est éparpillé. 

Socialistes pour les yankees et des antiquaires pour les Chinois.

Nous n'avons plus apparemment plus les moyens de notre politique sociale.

Après une apogée, il y a toujours un retour de flamme comme Florence sans évolution réelle.

Aurions-nous atteint notre apogée en freinant des deux pieds notre chute à cause d'un manque de repères, d'innovations et d'argent?

Les projets innovateurs demandent des moyens financiers et quand ses acteurs ne travaillent pas à la même vitesse, cela rame.

Dans cet imbroglio, les religions reprennent du poil de la bête avec des génies mystiques et symboliques qui donnent l'impression de marcher à reculons.   

La religion chrétienne a fait partie de l'art florentin mêlé à la mythologie profane sans l'avoir entravé. L'art florentin idéalisait la religiosité avec images et volumes.

Puis elle a connu un fou de dieu, Savonarole. 

L'épisode pourrait faire réfléchir ceux qui croient à un retour en arrière dans le temps. Les réactions en début d'année ont été vives, mais en même temps, la "Savonarolitude" progressait.

L'art s'est noirci, est devenu moins figuratif.

Désormais, la réalité s'imagine plus qu'elle n'est en vérité.

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On ne crée plus son soi-même. On copie les autres, on s'adapte aux gadgets qui viennent d'ailleurs au coût minimum. 

Dans cet esprit, l'espérance de changements majeurs, faut pas trop rêver.

A notre époque, les médias sont devenus les seuls maîtres à penser sous l'emprise de la pub qui les paye.

Si tout va plus vite, tout est devenu temporaire en suivant les seuls effets de mode.

Le passé immédiat sert de méthodologie pour définir l'avenir immédiat. 

La Toile porte bien son nom en installant ses fils pour envoyer de la poudre aux yeux de ceux qui n'en analysent plus les tenants et les aboutissants.  

Les âmes sensibles et solitaires s'évertuent à tuer le temps sur Facebook en se raccrochant à des amitiés factices au lieu d'ouvrir les frontières pour en comprendre les us et coutumes. 

Pas d'Internet, au Quattorcento... On ne vendait pas de vent en paquets Bonux avec de belles étiquettes sur les "packages" "made in China" ou "Made in USA".

Aujourd'hui, le sujet devient vecteur d'une force de l'habitude inconsciente dans laquelle l'émotionnel a pris le pas sur le rationnel. 

On passe plus de temps dans le paraître qu'à être.

Notre liberté de penser en a pris un coup et a fait place à la fatalité. 

"Marche au symbole ou crève" parlait d'un symbolique coupe-circuit qui intimait l'envie d'éteindre les lumières pendant une heure pour donner l'impulsion d'économie qui apporterait une rentabilité générale. 

Le symbolisme est partout.

Le 21ème siècle, au lieu de créer une Renaissance, s'est embourbée sans investissements nécessaires qui n'apportent plus la fougue d'entreprendre nécessaire pour créer un renouveau.

Le projet Galileo avec un nom prédestiné, devait apporter une impulsion en 2005. Le GPS américain décide toujours nos chemins à suivre. 

Un changement de paradigme? 

Mais lequel?

Personne à la barre pour répondre à la question de manière précise et chiffrée.

Une autre Europe, plus sociale est demandée sans en définir les règles et les obligations. Le capitalisme, à l'agonie? Tel quel, avec des intérêts qui ne tiennent pas compte des réalités, bien sûr...

On attend les idées pour le remplacer pour que cela fonctionne dans la durée

0.jpgLe "storytelling" de Florence remonte à une époque pendant laquelle on réalisait sans trop se poser de question si ce que vivait Florence était ou non, un paradigme.

L'argent s'il reste le nerf de la guerre, ne roule plus, embourbé dans cette "très chère austérité". La Florence du Quattrocento, opportuniste, a profité des guerres de ses voisins pour amasser des fortunes. 

Que restera-il de notre époque de la virtualité européenne dans un demi-millénaire alors qu'aujourd'hui, l'époque des Lumières du Quattrocento fait toujours rêver?

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La Grèce a fait et fera encore parler d'elle.

Elle a un passé encore plus ancien que des touristes viennent visiter.

Elle se meurt dans une austérité qui ne tient plus compte des réalités du coût de la vie.

Les risques pour emprunter ne sont pas différents que ceux du prêteur.

Avoir des dettes n'est pas un problème si les potentiels de les rentabiliser par après existent et sont positifs. 

1.jpgL'argent a perdu son rôle d'outil en apportant aux riches, un rêve nécrosé à le maintenir dans les banques sans prise de risques.

Les mécènes doivent même se cacher derrière leurs fortunes puisque le luxe que leur fortune permet, sont mal vus par le public.

Faut-il éviter le Grexit à tout prix? Une question bête et méchante.

Bien sûr, c'est symbolique.

Aujourd'hui, nous sommes comme à un pivot, un test de crédibilité pour reconnaître si nous sommes capables de résoudre nos problèmes internes.  

0.jpgMercredi dernier, le caricaturiste Nicolas Vadot dont j'utilise les caricatures, faisait un parallèle intéressant avec le sport:podcast

"Si vous êtes dans les affaires, le football peut aussi vous apprendre certaines choses" disait cet article.

Le sport, l'histoire et le tourisme même combat. 

Il revenait vendredi avec un conte de fée qui n'en était pas vraiment un: podcast

Aujourd'hui, en principe, dernier match entre Troïka - Grèce?

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Un "Accord historique avec la Grèce" comme les "Guignols de l'info" le présentaient dans lequel Hollande disait à Tsipras: "Maintenant que vous avez de l'argent, vous pourriez m'en donner un peu?" tandis que le migrant à Athènes d’Éthiopie remarquait qu'il se retrouvait dans un pays plus pourri que le sien. "Pour éradiquer les flux migratoires, il faut éradiquer la misère"concluait le professeur Tournesol en parlant du comportement de "gros enculés". 

0.jpgM. Varoufakis a dévoilé qu'il avait travaillé durant des semaines, dans le plus grand secret mais avec le feu vert du Premier ministre, à la mise en place d'"un système bancaire parallèle" impliquant un piratage du logiciel de l'administration fiscale grecque.
Il a justifié ce piratage par le fait que selon lui, le Secrétariat général aux recettes publiques était sous contrôle des créanciers du pays, ce qui aurait rendu impossible de tester le système parallèle sans les alerter.
La Commission ne veut pas "s'aventurer" à commenter ces "théories du complot", et préfère se concentrer sur l'avenir plutôt que le passé.

Un fameux Calcio européen se prépare en coulisse...

Un accord cela dépend, parfois bêtement, des termes d'un contrat.

Pourquoi ne pas envoyer la troïka dans une cure de Jouvence?

J'en parlais, la semaine précédente, aux thermes de Montecatini...

Là, ils seraient fiers de préparer des plaquettes avec leurs noms qu'ils grefferaient sur le sol de leur avenue principale....

...

  Florence, beau à la folie?

0.jpgLa beauté des œuvres d’art peut constituer un risque que certains appellent le syndrome de Stendhal qui s'exprime par un malaise profonde ressenti par les visiteurs face à la concentration et la densité de ces œuvres historiques.  

De 1976 à 1987, 107 hospitalisations d’urgence ont été enregistrées.

Les personnes âgées de 20 à 40 ans sont les plus fragiles à ce trouble qui va de la panique au vertige en passant par une sensation de dépersonnalisation.

Stendhal dans son Journal raconta qu'en découvrant dans l’église Santa Croce tellement de monuments funéraires à la gloire de célébrités, il dut sortir pour calmer son émotion. 

Vous voilà prévenu des risques avant d’aller à Florence.

Photos de Florence en un clic

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L'enfoiré,

 

PS: Lundi 13 juillet, ARTE présente "Le ventre de Florence" qui parle du "Mercato Centrale, construit entre 1870 et 1874, Giuseppe Mengaoni, l'architecte de la galerie Victor-Emmanuel II de Milan.  

Le roman "Inferno" de Dan Brown se passe pour moitié à Florence

 

Citations:

  • "A Florence, j'appris à faire la différence entre l'art des artisans, qui était d'un grand raffinement, et l'art des artistes, dans lequel se reflétait autre chose: le génie, l'exception, la nouveauté.", Jean-Christophe Rufin
  • "On éprouve à Gênes ce qu’on éprouve à Florence et encore plus à Venise, l’impression d’une très aristocrate cité tombée au pouvoir d’une populace. Ici surgit la pensée des rudes seigneurs qui se battaient ou trafiquaient sur la mer, puis, avec l’argent de leurs conquêtes, de leurs captures ou de leur commerce, se faisaient construire les étonnants palais de marbre dont les rues principales sont encore bordées.", Maupassant0.jpg

 

0.jpgMise à jour 13 juillet 2015: Un accord, pas de Grexit

Il comporte comme points majeurs
podcast

Mise à jour 14 juillet 2015: L'invité de Matin Première donnait un bon résumé de ce qu'a été cet accord
podcast 

Mise à jour 20 juillet 2015: Pierre Larrouturou ajoutait ses convictions du même ordre:
podcastDSK tweete son dégoût du diktat allemand à la Grèce

Commentaires

Le livre de Philippe Val "Malaise dans l'inculture" contient un chapitre avec le titre "Démocratie de l'imposture".
Le débat intellectuel français ne joue plus qu'entre un Plenel, souverainiste antilibéral de gauche et un Zemmour, souverainiste antilibéral de droite.
Hold-up sémantique ajouté aux tabous du sociologisme pour permettre à la famille le Pen de faire son marché chez les électeurs inquiets.
L'Europe est dites libérale et est l'ennemie en commun.
Exalter la culture orientale vient pour contrer l'occidentale.
Pour la gauche, la marque de fabrique est qu'il faut défendre les droits des homosexuels et des femmes.
Dans le tiers-monde, cette marque est impérialiste et l'Union Européenne est la faute de tout puisqu'elle est poussée dans le dos par les USA et l'OTAN.
Poutine devient dès lors le défenseurs de la liberté souveraine et l'Occident fait partie d'une alliance préfaschiste.
C'est la neurasthénie politique qu'il faut changer en s'y intéressant.
Le démantèlement et l'abandon de l'euro corrigeraient le chômage et serait un réquisitoire contre les Etats Unis.
L'histoire ne se répète pas, elle bégaie.
Tout n'est que relatif à un rapport perdu avec la laïcité.
La démocratie est une force fragile mais dans l'esprit de beaucoup, elle est là pour la volonté d'être respectée soi-m^me suite à une certaine peur et à une lâchté.
Le sociologisme apporte la haine.
La crise que nous vivons, est moins économique qu'une crise de civilisation.

Tous différents, l'ingérence au forcing dans l'esprit des autres est voué à l'échec.

“La démagogie est à la démocratie ce que la prostitution est à l’amour.”, Georges Elgozy
“La démocratie, c'est la moitié des cons plus un.”,
Philippe Bouvard

Écrit par : L'enfoiré | 13/07/2015

Pendant ce temps-là en Grèce...

Le Premier ministre Tsipras a « capitulé », écrivent certains médias : il a fait une série de propositions à l'UE qui correspondent à peu ou prou aux mesures d’austérité contre lesquelles 61% du peuple grec ont voté dimanche dernier. Dans le quotidien italien La Repubblica, Vasilis Korkidis, le président de la Confédération grecque du Commerce et de l'Entrepreneuriat (ESEE) résume la situation économique désastreuse du pays en quelques chiffres, depuis le lancement du référendum et du contrôle des capitaux :
Chaque jour, près de 60 PME mettent définitivement la clé sous la porte
Toutes les 24 heures, le pays perd 22 millions d’euros de produit intérieur brut
Chaque jour, 600 emplois sont détruits dans le pays
L'Europe semble prête à jeter 50 autres milliards d'euros dans les caisses de l’Etat grec pour maintenir le pays à flot pendant les trois prochaines années. Ce qu’on ne sait pas encore, c’est ce qui pourra être fait au terme de ces 3 ans…

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=pendant-ce-temps-la-en-grece2&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 13/07/2015

Les Grecs ont dû choisir entre la peste et le choléra

Au terme d’une réunion marathon avec les dirigeants européens à Bruxelles, un accord a été trouvé ce matin et la Grèce a finalement accepté de faire passer les réformes économiques réclamées par ses créanciers internationaux en échange d’un plan de sauvetage de 82 à 86 milliards d’euros, et de son maintien dans la zone euro.
« Épuisé par un sommet des dirigeants de la zone euro de 17 heures qui a parachevé un weekend de négociations, Alexis Tsipras a abouti au programme de supervision économique le plus intrusif qui ait jamais été conçu au sein de l’UE », écrit le Financial Times.
Samedi, Athènes avait accepté un plan de réformes en échange d’une aide de 80 milliards d’euros, le troisième plan de sauvetage du pays en 5 ans. Ce plan, qui pourrait s’étaler sur 3 ans, serait financé par le Mécanisme de Stabilité Européen, le fonds de secours de la zone euro, et par le FMI. La Grèce devra donc accepter une nouvelle fois d’être contrôlée de très près par les auditeurs des créanciers (dont le FMI), et de procéder à un remaniement de son administration sous la supervision de la Commission Européenne.
D’ici mercredi, le Premier ministre grec doit faire passer une liste de réformes d’austérité à titre de condition préalable pour l’ouverture de nouvelles négociations sur la mise en place d’un nouveau plan d’aide pour permettre à la Grèce d’échapper à la faillite. Certaines de ces réformes portent sur les impôts et les retraites. D’autres, sur lesquelles il s’est engagé, concernent la libéralisation du marché du travail, l’ouverture des professions réglementées, et le renforcement du secteur financier. Tsipras a également dû revenir sur les mesures impliquant des dépenses qu’il avait fait passer au début de son mandat, et accepter de les annuler.
Il a aussi accepté de placer 50 milliards d’euros d’actifs grecs destinés à la privatisation, à la recapitalisation des banques et au remboursement de la dette sous séquestre, en les plaçant dans un fonds spécial basé à Athènes, totalement indépendant du gouvernement grec. Ce fonds pourrait servir de caution pour les nouveaux prêts qui pourraient être consentis.
Ce que l’on ignore, c’est si le parlement grec pourra accepter ces mesures. En outre, il reste à savoir si le Premier grec sera capable de donner des garanties prouvant qu’il est vraiment prêt à passer les mesures qui ont été négociées pour apaiser les sceptiques qui ne font plus confiance à la Grèce.
De même, il n’est pas encore certain que les parlements de certains pays accepteront de mettre une nouvelle fois la main au portefeuille pour accorder un nouveau prêt de plus de 80 milliards d’euros à la Grèce. Parmi ces pays, on retrouve notamment l’Allemagne, les Pays Bas, la Finlande, mais aussi l’Espagne et le Portugal.

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=les-grecs-ont-du-choisir-entre-la-peste-et-le-cholera&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 13/07/2015

Beauté et Florence :2 synonymes!
Que serait Florence sans les Médicis?
Pourquoi les mécènes de cet envergure ont-ils disparus?
Mais le mécénat est-il compatible avec les vents de liberté qui ont soufflé par la suite?
C'est regrettable pour l'art mais plus aucun artiste n'accepterait les mêmes contraintes !
Ton article fait réfléchir.......
Effectivement l'art des artisans ou le génie des artistes?
Difficile de favoriser le milieu artistique sans demander une contrepartie .........je pense que çà s'appelle maintenant sponsoring.

Écrit par : Leopoldine | 13/07/2015

Tout à fait.
Et le sponsoring, c'est quoi?
http://www.promethea.be/Caius
Étatique ou privé?
L'Etat ne joue plus le rôle que le public demanderait.
Il freine des deux pieds.
"Pour quelques milliards de plus" ( http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2010/11/04/pour-quelques-milliards-de-plus.html ) ai-je écrit il y a longtemps.

Ce matin, au sujet de la crise grecque, j'ai bien aimé l'interprétation de l'invitée Mariane Dony
http://www.rtbf.be/lapremiere/emissions_matin-premiere/nos-rubriques/l-acteur-en-direct/article_marianne-dony-est-l-actrice-en-direct?id=9031628&programId=60

Mais comme disait Laurence Bibot, il faut passer à tourner la page, à parler d'autre chose que la Grèce
http://www.rtbf.be/lapremiere/emissions_matin-premiere/nos-rubriques/cafe-serre/article_le-cafe-serre-de-laurence-bibot?id=9031629&programId=60

et c'est ce que je ferai dès la semaine prochaine.... Nous partons en mer....

Écrit par : L'enfoiré | 14/07/2015

L’Europe a créé une situation ingérable dans les Balkans et le prix a payer sera bien plus lourd que les milliers de morts de ces guerres inutiles.
Les extrémistes ne sont pas seulement de l’autre coté de la méditerranée alors que les camps entrainement se trouvent déjà sur le territoire européen.
Les rideaux de fer et autres ont toujours été d’actualité alors que l’histoire nous apprends qu’ils ont toujours été surmontés, détruits mais trop souvent pour être remplacé par d’autres au sens propre comme au figuré.
Jean-Pierre Chevènement (L’Europe sortie de l’Histoire) est toujours présent non seulement pour nous remonter les bretelles mais aussi pour nous rappeler ce que l’histoire nous apprends sur notre future et devenir si nous nous laissons faire par les apprentis sorciers.
Le pire est à venir malheureusement pour nos enfants.
Si les donneurs de leçons à la Grèce (les mêmes donneur de leçons que ceux qui ont sévit dans les balkans) exit ce pays de la zone Europe alors il ne faudra pas attendre très longtemps pour enregistrer un coup d’état militaire et/ou une guerre avec la Turquie.
Les peuples ont intérêts à se taire et obéir. Sinon???
Si pas de TTIP alors ce sera la guerre.

Écrit par : Donquichotte | 14/07/2015

Etienne bonjour,
Merci d'avoir été le spécialiste de la situation ingérable dans les Balkans.
L'Europe n'est pas que les Balkans... heureusement.
A la création de l'Europe, il y avait la paix comme objectif et ce qui s'est passé samedi à Srebrenitsa lors de la commémoration du vingtième anniversaire de évènements, était condamnable et a été condamné par le conseil des ministres de Bosnie
http://www.rtl.be/info/monde/europe/srebrenica-le-conseil-des-ministres-de-bosnie-condamne-l-incident-de-samedi-et-demande-une-enquete-738557.aspx

Ce que mon article était sensé apporter, c'était de remonter aux sources et faire un parallèle historique entre le Quattrocento et ce que l'Europe avait apporté de paix au 20ème siècle et ce qui a été fait par la suite pour casser l'idée même de l'Europe.
Nous sommes dans une confédération européenne dans laquelle chaque entité se fout complètement de ce que fait son voisin.
Ce ne serait pas trop grave si le désastre grecque n'était pas aussi profond.
Paul Jorion avait un article dans l'Echo avec un titre qui se posait la question: "La finance est-elle réglée par des principes qu'on ne peut qu'enfreindre".
La transparence et la concurrence pure et parfaite sont les conditions pour que cela marche d'après lui.
La transparence pour objectiver les prix.
La concurrence pour tendre vers le profit zéro.
Si je suis en accord avec son discours, dans dernier cas, je le suis moins.
Le cash flow pour (ré)inventer le futur ne se fera pas sans profit.
Quant à Trichet qui disait "L'information correcte ajouterait à l'instabilité et à la volatilité", c'est complètement erroné.
Peut-être était-il tellement désemparé avec la crise quand il était aux affaires de la BCE.
Dans tous les systèmes, il y aura toujours des gagnants et des perdants, autant s'en rappeler.
Paul terminait par dire "Nul n'a dit que la solidarité était nécessairement éthique".

Quant à nos enfants, j'ai confiance, ils devront trouver leur chemin en opportunistes du système

Écrit par : L'enfoiré | 14/07/2015

Un graphique de plus pour montrer pourquoi il n'y a pas d'espoir en Grèce

Chaque jour qui passe, la situation grecque semble de plus en plus désespérée. Dans ce contexte, The Economist a publié cette semaine un nouveau graphique dévastateur pour Athènes, basé sur les chiffres de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et du FMI. Pour chaque pays étudié, ils ont mesuré quel était le pourcentage des brevets déposés dans un pays étranger par des personnes qui avaient quitté leur pays d’origine.
Ce que ce graphique montre, c’est l’étendue et l’impact de la fuite des cerveaux dont les pays pauvres sont victimes. Par exemple, entre 2007 et 2012, 86% des Vietnamiens qui ont déposé une demande de brevet l’ont fait depuis un pays étranger. En comparaison, seulement 8% des Norvégiens qui ont voulu protéger un brevet ont fait cette demande de l'étranger.
Le graphique montre également que les petits pays sont plus susceptibles de subir une fuite des cerveaux. Chypre, l'Islande et le Luxembourg en sont de bons exemples. Cela n’est pas très surprenant : dans ces pays, les possibilités de choix pour les études et les opportunités d’affaires sont généralement plus limitées. Cependant, l’Estonie et la Slovénie semblent être l'exception qui confirme la règle.
Enfin, il y a la Grèce: 60% des Grecs qui ont déposé un brevet entre 2007 et 2012 l'ont fait depuis un pays étranger.
La Grèce antique était un aimant pour l'élite intellectuelle du monde, mais la crise grecque a provoqué un exode de talents sans précédent dans l’histoire du pays. On estime que 180.000 à 200.000 des citoyens les plus instruits de la nation seraient en train de quitter leur pays. Selon Lois Lambrinidis, professeur de géographie économique à l'Université de Macédoine, cela correspond à environ 10% des diplômés du supérieur du pays.
En comparaison, seulement 13,3% des Belges et 13,4% des Français qui déposent un brevet, le font à partir de l'étranger.

Source avec le graphique : http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=un-graphique-de-plus-pour-montrer-pourquoi-il-ny-a-pas-despoir-en-grece&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

Écrit par : L'enfoiré | 16/07/2015

DSK tweete son dégoût du « diktat » allemand à la Grèce

http://rue89.nouvelobs.com/2015/07/19/dsk-tweete-degout-diktat-allemand-a-grece-260347

Écrit par : L'enfoiré | 20/07/2015

Pourquoi Syriza épargne-t-elle la très riche Eglise orthodoxe du pays?

Au moment de son entrée en fonctions, Alexis Tsipras s’était engagé à mettre fin à la relative immunité dont jouit l'Église orthodoxe dans son pays. Pourtant, à ce jour, son parti, Syriza, semble tout faire pour ne pas offenser l'église. Ce phénomène peut s’expliquer par le rôle caritatif crucial de l’Église grecque dans un pays ravagé par une grave crise économique, affirme le Nouvel Obs.
Actuellement, les églises du pays assurent 100.000 repas quotidiens pour les plus démunis. Les pères aident financièrement les paroissiens les plus pauvres, leur évitant des coupures d’électricité, ou leur permettant de s’acheter les médicaments dont ils ont besoin.
Pourtant, avec un patrimoine évalué à plus de 2 milliards d’euros, qui fait d’elle le second plus grand propriétaire terrien du pays, l’Église devrait susciter les convoitises des politiciens. Jugez plutôt :
- Avec 130 000 hectares de terres, l’Église est, après l’État, le plus grand propriétaire terrien de la Grèce.
- Les 10.000 prêtres sont payés par l’État (ce qui correspond à un budget de 220 millions d'euros par an).
- L'Église grecque détient 1,5% du capital de la banque nationale du pays
- Les 80 évêques grecs ont une très large autonomie
- En outre, l’Église bénéficie d'avantages fiscaux sur toutes ses activités non commerciales
Elle est tout de même taxée sur les revenus de location qu’elle tire de certains de ses biens, mais toutes ses possessions vacantes, ou utilisées comme lieux de culte, sont totalement exonérées
Bien sûr, l’Église grecque invoque les services caritatifs qu’elle rend à la nation pour se justifier de cette immunité fiscale. « Ce qui sépare l’Église et Syriza est bien moins important que ce qui les unit : la solidarité à l’égard des plus démunis et l’idée d’une communauté humaine alimentée par l’altruisme de chacun sont au centre des valeurs de la Gauche et de la Chrétienté », rappelle Andreas Karizis, un membre du comité central de Syriza détenteur d’un doctorat en philosophie. « En ces temps, où le néolibéralisme attaque les sociétés européennes, ces deux puissances sont naturellement du même côté : celle de la résistance et des valeurs humaines ».
Mais ce n’est pas la seule raison, affirme le Nouvel Obs : il pense que la répugnance de Tsipras à créer une nouvelle division au sein du pays est une seconde explication.
« Quand, en 1981, le Pasok [le Parti socialiste grec] est arrivé au pouvoir, il voulait aussi taxer nos terres, qu’elles soient utilisées pour le travail caritatif ou non », se souvient Antonios Avramiotis, le gestionnaire des finances de l’Église. Mais il explique que le ministre en charge de cette mission avait vite abandonné son projet : « Il a compris que si l’Église cessait ses œuvres de bienfaisance, en raison de cette taxation, cela coûterait beaucoup plus à l’État, même s’il ne devait assurer que la moitié des services qu’elle rendait ».

Source: http://www.express.be/business/?action=view&cat=economy&item=pourquoi-syriza-epargne-t-elle-la-tres-riche-eglise-orthodoxe-du-pays&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=

S

Écrit par : L'enfoiré | 03/08/2015

Le livre de max Gallo "Machiavel et Savonarole. La glace et le feu" raconte l'histoire du prédicateur exalté qui a appelé à brûler les vanités, a provoqué la fuite des Médicis jusqu'à ce que le Pape l’excommunie.
Machiavel qui personnifie la prudence et le calcul avec sa plume qui lui permet d'avoir la ruse du renard et la force du lion.

Écrit par : L'enfoiré | 02/11/2015

"La Divine comédie" de Dante présentée par ARTE
Grande source d’inspiration en art et monument incontestable de la littérature classique, "la Divine Comédie" serait au fondement même de la langue italienne. Ce documentaire offre une relecture de cette oeuvre en osant un rapprochement saisissant avec l’enfer vécu actuellement par les migrants ainsi qu’un portrait fascinant de Dante.
Élu au Conseil des Cent de Florence, Dante Alighieri (1265-1321) eut la mauvaise idée de choisir le camp favorable à l’empereur du Saint-Empire romain germanique contre celui qui défendait le pape. Condamné au bûcher, il réussit à y échapper et vécut ensuite en banni, errant dans une Italie en guerre. C’est au cours de ses pérégrinations qu’il écrit La divine comédie. Aujourd’hui encore, ses descriptions de l’enfer, du purgatoire et du paradis sont si plastiques et évocatrices qu’elles continuent d’inspirer peintres, écrivains et cinéastes. L’œuvre de Dante est par ailleurs fondatrice de la langue italienne et de son parler populaire – contrairement au latin, apanage des clercs et des érudits.


http://www.arte.tv/guide/fr/057439-000-A/l-enfer-de-dante?autoplay=1

Écrit par : L'enfoiré | 22/01/2016

Les riches de Florence sont riches… depuis 600 ans

Une nouvelle étude réalisée par deux économistes italiens a dévoilé un fait extraordinaire : les familles les plus riches de Florence sont les descendantes des familles qui étaient les plus fortunées dans la ville il y a 6 siècles. Guiglielmo Barone et Sauro Mocetti, de la Banque d’Italie, ont comparé les données d’impositions de 1427 et de 2011.
Ils se sont aperçu que les métiers, les revenus et la richesse des personnes de l’époque permettaient de prédire le métier, les revenus et la fortune de leurs actuels descendants. L’accès aux données n’a été accordé aux chercheurs que sous la condition expresse de ne pas dévoiler de noms.
En 1427, Florence était au bord de la banqueroute, après une guerre avec Milan. Le Magistrat de la République de l’époque a donc décidé de faire un recensement financier de quelque 10.000 citoyens. 900 noms de famille florentins de l’époque correspondent à ceux de 52.000 Florentins actuels. Un grand nombre de ceux-ci devraient logiquement être les descendants des premiers. Les principales sources de richesse, en 1427, étaient la fabrication de chaussures, la soie et la législature.
Il n’est pas étonnant que la richesse se transmette de génération en génération, mais la longueur du règne des familles florentines est remarquable, car la ville a connu de nombreux changements politiques. Elle a subi le joug des Médicis, d’une république, de Napoléon, de Mussolini et des nazis, avant de connaître le “miracolo economico italiano” de l’après-guerre.
“Cette étude porte sur la mobilité économique, la question de savoir si les riches restent riches. Mais cela n’implique pas nécessairement qu’ils sont de plus en plus riches”, écrit Mocetti dans un email.
Les économistes considèrent que ces résultats apportent la preuve qu’il existe “un plancher de verre qui empêchent les descendants de la classe supérieure de tomber de l’échelle économique”.
Cependant, ils réfutent une possible confirmation de la théorie de l’économiste français Thomas Piketty, selon laquelle le capitalisme n’est pas un système dans lequel tout le monde a sa chance, mais un système dans lequel toute la richesse est concentrée dans les mains des héritiers d’une petite aristocratie financière qui développe cette richesse au fil des générations.

Source: https://fr.express.live/2016/05/23/riches-de-florence-riches-600-ans/

Écrit par : L'enfoiré | 24/05/2016

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