19/12/2015
A la croisée des chemins
Godefroid de Bouillon lança la première croisade. Vendredi dernier, La1 présentait documentaire "Sur les traces de Godefroid de Bouillon". Celle-ci éclairerait-elle la tragique réalité des attentats actuels, alors qu'il y a sept autres croisades qui on suivi?
Dans le contexte actuel de terrorisme international et d'interventions militaires occidentales en Syrie, la référence à la notion de "croisades" est de plus en plus utilisée.
La volonté de Daech est d'opposer, une nouvelle fois, le monde musulman aux croisés d'Occident.
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Au milieu de la place Royale à Bruxelles, sur son cheval de bronze, Godefroid de Bouillon, semble encore s'écrier "Dieu le veut" en brandissant un étendard.
Comme artisan de la première croisade, il va devenir un héros mythique bien au-delà de la vérité historique.
Longtemps, on a parlé des croisades comme d'un combat légitime.
Rien n'était légitime, tout n'a été qu'intérêts personnels.
La prise de Jérusalem ne fut qu'une boucherie.
Les Francs portèrent même le glaive contre des peuples chrétiens.
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Les croisades vers les lieux saints.
L'origine: Le 27 novembre 1095 au concile de Clermont, le Pape Urbain II devait traiter de disciplines ecclésiastiques devant une foule de clercs et de laïcs.
A la fin des son discours, il exhorta les preux chevaliers à se croiser, à se rebeller contre les Turcs peu tolérants envers les pèlerins chrétiens et à délivrer la Palestine et les Byzantins.
Il promettait l'indulgence plénière pour ceux qui partiraient.
En ce début du 8ème siècle, l'Espagne envahie par les armées musulmanes était en phase de reconquête mais celle-ci ne s'achèvera que bien plus tard, en 1492 par la prise de Cordoue. Il faut donc mettre les choses en perspective d'une utopie face à une autre.
Au Moyen Age, les nobles chevaliers et seigneurs étaient éduqués pour guerroyer tandis que les serfs étaient là pour les servir. L'anarchie féodale n'existait pas.
Le schisme de 1054 avait créé des tentions entre les chrétiens d'Orient grecs et chrétiens d'Occident latins. Les relations allaient se durcir jusqu'à rallier les Orientaux aux musulmans.
Qu'est ce qui pouvait motiver les chevaliers dans cet élan pour en découdre à Jérusalem ? C'était une entreprise hasardeuse.
Nous étions à l'époque du chevalier courtois, de l'amour courtois, ne l'oublions pas.
Les raisons officielles d'une croisade étaient de chasser l'infidèle et de protéger les pèlerins.
Il ne s'agissait pas vraiment de reconquête des lieux saints perdus et de libérer Jérusalem, mais de réconcilier l'église et la chevalerie, de laver l'affront du Pape qui avait perdu son autorité en Orient.
Une revanche était dans l'air du temps.
Il fallait donner le blanc seing à la guerre et aux crimes que cela engendre, par une élan de la délivrance de la veuve et de l'orphelin.
La croisade est ainsi vendue comme un moyen de trouver la gloire, de se voir entrer dans la postérité, purgé de ses péchés, de trouver du goût de l'aventure et des richesses avec la bénédiction du Pape. Voilà des arguments indéniables qu'un chevalier ne pouvait refuser.
Comme précurseur, il y eut le prédicateur, Pierre l'Hermite, qui fit des prêches devant les petites gens plus facilement manipulables.
Convaincus par ses idées religieuses, 15.000 pauvres se lancèrent à destination de la Palestine comme un simili d'armée pour fuir la misère et gagner le bonheur.
Cette croisade populaire se retrouva, sans surprise, perdue corps et biens massacrés.
Les vraies huit croisades, ce fut entre 1096 et 1270.
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La première croisade de 1096 à 1099,
Trois voies différentes: celle de Godefroy de Bouillon, de Raymond de Toulouse et de Robert de Flandre qui se lancent.
Le convoi de Godefroid de Bouillon commence très vite ses exactions avec des pogroms de juifs en Rhénanie et des rapines.
Arrivés au point de ralliement à Constantinople, les croisés sont déjà considérés comme des barbares ivres de combats et avides de richesses de Byzance.
La ville de Nicée, avalée.
C'est à Antioche en octobre 1097 que les choses se compliquent une première fois.
Affamés, les croisés sont contraints de manger leurs montures, des souris et des plantes parfois vénéneuses et mortelles. Dans les populations environnantes, on apprend qu'ils auraient massacré des gens pour assouvir leur faim.
Il faut huit mois pour que la ville soit prise.
Aux portes de Jérusalem, las, beaucoup de pèlerins considèrent qu'ils ont terminé leur pèlerinage et retournent en Europe sans combattre.
Il ne reste que 1200 cavaliers et 10.000 fantassins fanatisés pour fondre sur la ville.
Nouveau carnage, ses occupants civiles et militaires sont massacrés. Le 17 juillet 1099, Jérusalem capitule.
Curieusement, Godefroid de Bouillon ne veut pas devenir le roi de Jérusalem mais simple avoué du Saint Sépulcre. Il meurt l'année suivante probablement des suite de fièvres.
Son frère Baudouin de Boulogne prend la relève et est couronné Roi.
Sans héritier, c'est Baudouin II qui continue la lignée avec une princesse locale.
Les croisées espèrent que les renforts réguliers d'Europe arriveront pour assurer une transplantation d'un système féodal.
Cela ne se passe pas ainsi.
Les latins d'Edesse sont écrasés et le prince d'Antioche perd son armée et sa vie dans la bataille de l'Ager Sanguinis.
En 1107, Bohémond de Tarente dirige une croisade contre l'empereur Alexis Ier mais les forces musulmanes sont bien supérieures aux leurs.
Quelques tentatives de récupération ne vont rien changer.
En 1120, les Templiers, imités par les Hospitaliers, comprennent l'erreur de ce laxisme occidental.
Ils s'assurent la garde des Lieux saints. Leurs bénéfices se retrouvent en s'organisant comme une espèce de milice militaire privé et de mercenaires.
Hughes de Payns a pour objectif secret de créer un nouvel ordre religieux dans lequel, il viendrait exercer ses talents au métier des armes au nom du Christ.
Avec un certain sens de la publicité, il fait la promotion de son ordre en Occident.
"Être croisé" devient une véritable image de marque.
Pour corriger la situation, les Templiers associent deux cultures en combinant la stratégie lourde des chevaliers, la tactique légère de la guérilla musulmane et l'efficacité de sa discipline. Au cœur du 13ème siècle, ils deviennent la principale force d'Orient en prêtant leur soutien aux différentes croisades.
En 1144, la situation se complique pourtant avec Edesse qui tombe sous l'attaque de l'émir Zengi.
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En 1145, un autre Pape, Eugène III, pense laver l'affront et imagine changer de scénario avec ses appâts pour relancer la machine de guerre.
La bulle "Quantum praedecessores", envoyée au pieux Louis VII, va donner une nouvelle opportunité.
La rémission des péchés, la protection des biens et de ceux qui resteraient à domicile, plus de condamnations pour méfaits après l'opération de récupération, l'annulation des dettes sur les dettes, voilà des atouts indéniables pour redonner l'envie de voir du pays comme une carotte que l'on mettrait devant l'âne.
La paix relative qui règne, ne reste plus dans les prérogatives. Repartir dans une deuxième expédition de reconquête revient dans tous les esprits pour redorer le blason de l'aristocratie française..
Les croisades n'ont plus d'autres liens avec la Belgique et deviennent une affaire de la troisième dynastie des Capétiens français.
Cette fois, ce sont des souverains à sa tête.
Une préparation minutieuse sans stratégie du combat des dirigeants et quelques querelles de clocher, fissurent très vite les ententes.
Les voies terrestres sont choisies comme étant plus pénétrables que les voies maritimes. Les premières mésaventures de la traversée de l'Europe sont oubliés.
En 1149, la deuxième croisade est un échec considérable.
Antioche est amputée et Edesse est perdu malgré l'aide des Templiers.
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La 3ème croisade de 1189-1192
En 1177, si Saladin ne s'en tire que de justesse grâce aux Templiers, il n'en va pas de même en 1187 avec le grand maître arriviste, Gérard de Ridefort qui va conduire au désastre de Hattin.
En 1187, après la bataille de Hattin, Saladin fait exécuter les preux chevaliers, les Templiers et Hospitaliers, tant leur puissance lui fait horreur.
Saladin incarne ainsi le renouveau musulman en infligeant une défaite mémorable et en reprenant les bénéfices de la victoire.
La troisième croisade s'embarque alors, avec les meilleurs chevaliers, les Rois dont les plus redoutables sont Frédérique Barberousse, Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion....
Barberousse se noie lors de la traversée d'un cours d'eau. Les deux autres signent une trêve avec Saladin et font demi-tour.
Saint-Jean-d'Acre devient une base de retranchement.
L'honneur doit rester sauf.
Le Roi Arthur avec le Saint Graal, l'épée d'Excalibur et la Table Ronde deviennent légendaires.
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La 4ème croisade, de 1202 à 1204.
Jérusalem est le lieu de la pénitence consentie avec ses risques, un châtiment pour une armée de métier avec la Croix comme drapeau, comme logo, dirait-on aujourd'hui.
Les chevaliers les plus pauvres peuvent y trouver leur compte, une nouvelle fois, en se couvrant de gloire et les plus riches en confortant leurs avoirs.
Changement de sponsors et de bénéficiaires.
Venise veut conforter ses richesses.
Leur connaissance de la mer permet de penser à emprunter la voie maritime.
Les tempêtes sont pourtant au rendez-vous et font chavirer les pèlerins. Dans un environnement hostile et un contexte de troubles de conscience, les B.A. tournent très vite à la désillusion. L'irréparable est commis en 1204 par le saccage de le ville impériale sans souci apparent pour la dimension eschatologique de la croisade face à l’appât du gain. La papauté déclenche des expéditions contre les Hohenstaufen et 'Empire germanique.
Quelques sauts de puce le long de l'Adriatique dans les possessions plus anciennes, assurent l'intendance et cette croisade s'arrête à Constantinople pour la piller.
Jérusalem et les lieux saints ne sont pas l'objectif. Nous sommes entre banquiers, investisseurs vénitiens. Pour arriver à leurs fins, les carnages sont à considérer comme des dégâts collatéraux, comme on le dirait aujourd'hui.
Changement de programme et retour à la case départ.
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La 5ème croisade de 1217 à 1221,
changement de patrons et de stratégie.
André II de Hongrie et Léopold VI d'Autriche prennent la mer à Spalato en Croatie.
Ils s'emparent de la ville Damiette en Égypte et la troquer contre la Ville sainte.
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La 6ème croisade de 1228-1229.
Première croisade pacifique par la technique des ambassadeurs.
Frédéric II de Hohenstaufen, diplomate, utilise, un autre subterfuge, la négociation.
En proie avec des difficultés de politique intérieure, il entretient de bonnes relations avec les musulmans.
Mais, parce que c'est considéré comme pécher de négocier avec un infidèle, il est excommunié.
Pourtant, le traité de Jaffa, signé avec le sultan Malik al-Kamil, redonne les lieux saints aux chrétiens et Frédéric II reçoit le titre de Roi de Jérusalem.
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La 7ème croisade de 1248 à 1254.
Fallait-il un chrétien radical et fanatique pour terminer le cycle des croisades?
Ce sera Louis IX communément appelé Saint Louis.
Quand il ressort d'une grave maladie en 1246, il a la vision qu'il doit partir en croisade.
Élevé dans la justice divine, il met toutes ses forces dans la bataille pour la gloire de son dieu chrétien et embarque à Aigue-Morte pour aller combattre les infidèles à sa foi.
Sa croisade est un nouvel échec retentissant. Il est capturé et ses chevaliers sont décimés.
En 1249-1250, les Templiers encadrent efficacement l'expédition de Saint Louis en Egypte. Mais le frère de Louis IX, Robert d'Artois se lance à la poursuite des Sarrasins à Mansourah et les Templiers forcés de le suivre tombent dans la même embuscade et y laissent 280 cavaliers.
Fait prisonnier, Louis IX en sort après rançon et rentre en France.
La purification de la justice par une "justice de dieu" devient sa préoccupation. Maître de la communication, il se montre bon roi pour son peuple avec sa mission divine.
Son rêve de réorganiser les lieux saints dans la durée en s'installant en Syrie avec des villes franques au littoral méditerranéen, n'est pas achevé.
25/8/1270: La mort de Saint Louis et les répercutions suivante :
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est la croisade de trop et devient une forme d'euthanasie programmée.
Malade, affaibli par les privations, Louis IX s'engage à la tête de 20.000 hommes alors que son entourage n'a plus envie de le suivre.
Saint Louis, victime du choléra, avorte sa croisade à Tunis en croyant que le sultan va le suivre dans sa volonté de se convertir au christianisme.
C'est l'hécatombe avec les maladies de dysenteries en prime.
Louis IX meurt ce qui met met un point final aux ambitions qui a poussé Louis à l'aveuglement et la naïveté par sa piété extraordinaire.
Le 11 août 1297, il devient le seul roi de France a être canonisé.
Louis IX s’est vu comme une incarnation vivante de Jésus-Christ mais il n’aura jamais atteint son but ultime: reconquérir Jérusalem et vider la Ville sainte des impies.
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Pour un chrétien, il aura été un Saint sur la terre et dans le ciel.
Pour un islamiste, un infidèle, un barbare et un ennemi.
Fin des rêves et des cauchemars de croisades?
Pas tout à fait.
Tout n'est que cycles concentriques. Les ambitions s'en vont et reviennent...
Les croyances agissent par l'intermédiaire de tellement de voies idéologiques qui se doivent seulement d'être crédibles et convaincantes pour exister.
La puissance militaire et financière des Templiers est telle qu'elle devient un danger politique pour Philippe Le Bel et pour le Pape Clément V.
Les monuments magnifiques construits pour leurs propres défenses et pallier ainsi leur insuffisance numérique, suscitent l'admiration des Sarrasins, mais aussi, en finale, créent la convoitise de leurs sponsors occidentaux.
En 1291, les musulmans portent l'estocade devant le siège de Saint-Jean-d'Acre pendant lequel le grand maître Guillaume de Beaujeu tombe au combat.
Jacques de Molay essaye en vain de retourner la situation et demande l'appui de Philippe le Bel sans se douter que que celui-ci a d'autres projets à son encontre.
En 1307, les Templiers seront arrêtés, jugés et condamnés à mort sur le bûcher après un procès d'hérésie et de pratiques obscènes. Leur fortune est confisquée, bien entendu.
Une entreprise ne peut devenir plus puissante et plus riche que l’État qui la contient.
Leur malédiction restera planer au dessus de la tête de leurs juges.
(désolé d'avoir ajouté toutes ces dates, mais elles précisent le tempo de ce qui se passait au Moyen Age et qui irait bien plus rapidement aujourd'hui).
Précédents des croisades: L'esprit de la croisée des chemins n'a pas commencé avec la première croisade.
L'époque franque mérovingienne et surtout carolingienne avaient déjà les prémices dans ses gênes.
On peut parler des précédents de Clovis grand-père de Charlemagne, mais c'est surtout ce "Sacré Charlemagne" que tout s'est mis en place pour les croisades qui ont suivies les siècles suivants.
Si le magazine Figaro Histoire parle des "Racines chrétiennes de la France", ces racines se sont déployées à l'Europe entière par celui que l'on désigne erronément par la chanson de France Gal comme l'inventeur de l'école.
S'il est reconnu pour avoir poussé l'éducation comme promoteur, c'est surtout l'étude de la religion chrétienne sous forme des livres calligraphiés d'enluminures.
Fanatique religieux et crime de guerre, il réglait la justice construite par "Jugement de Dieu".
Autoproclamé empereur voulant fusionner le pouvoir spirituel et temporel. Il n'empêchera pas le schisme de la chrétienté par la forme occidentale et orientale.
Une école de la méritocratie construite par la force des armes qui sera reprise par Napoléon et Hitler comme référence de soutien avec Aix-La-Chapelle comme capitale.
Une promenade à la croisée des chemins en remontant plus loin dans la préhistoire...
...
Aujourd'hui,
Faut-il plus se méfier des ferveurs trop fortes, des prédicateurs qui la diffusent, déforment à leur profit et interprètent les messages "au nom de ..." ou de ceux qui restent en arrière-garde comme mercenaires "payer pour défendre"?
Le proverbe allemand "Dieu règne au ciel et l’argent sur la Terre" a toujours été mis en opposition dans un manichéisme de bon aloi.
Le ciel attend et exige aussi la monnaie de sa pièce dans une justice expéditive qui lui est propre.
La justice naturelle devrait être calquée sur le vivant qui veille à garder les espèces en vie en attendant qu'une autre soit mieux adaptée pour résister.
C'est ce que préconise Michel Onfray dans "Cosmos, vers une sagesse sans morale". Il se contente de ce que la nature montre, de l'universalité des êtres vivants.
La laïcité est la seule échappatoire à la radicalisation inhérente à toutes les idéologies religieuses. L'invention humaine des concepts du bien et du mal n'existent pas dans la nature. Et la nature a toujours le dernier mot.
Aujourd'hui, les machines numériques ont été construites sur cette même pensée bipolaire.
Il faudra ressortir, un jour, de manière plus générale l'expression "laisser la porte entrouverte".
Saint Louis est le digne représentant de ce qu'il faudra éviter pour sortir de cette ornière idéologique dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
Dans le cas contraire, Jérusalem resterait toujours à la croisée des chemins avec ses habitants, au milieu du gué à se demander où, quand et comment les erreurs de jugements sont apparues en premier.
L'auteur de "2084, la fin du monde" était l'invité à la Première ce 15 décembre:
- Le politiquement correct, 'cancer du monde', gagne les esprits, il est nourri par la peur de l'islam et du monde musulman. Il faut un plan Marshall pour sortir de cela, oublier la prudence, encourager l'impertinence, notamment en France et en Angleterre, pays de l'irrévérence", disait-il.
Aller à Jérusalem, c'est découvrir le dôme du Rocher duquel Mahomet débuta son ascension vers le Paradis, le mur des Lamentations et le mont des Oliviers, l'église du Saint-Sépulcre.
Des lieux de conflits perpétuels et parfois où tout est sacré jusqu'à une échelle que personne ne veut enlever de la façade du Saint-Sépulcre.
Le mysticisme n'a ni limites ni patrie aussi couvrez-vous, mais pas nécessairement pour le froid...
En 1983, Amin Maalouf sortait son livre "Les croisades vues par les Arabes". Il ne parle pas beaucoup de la première croisade de Godefroid de Bouillon mais de toutes les autres. Les contrastes de l'époque entre Orient et Occident apportent une réflexion sur l'inversion de la domination de l'Orient sur l'Occident par les croisades, malgré la victoire arabe.
L'une des causes avancées par l'auteur est la capacité des occidentaux à s'organiser sur place autour de la notion de droit pour établir des règles efficaces de dévolution du pouvoir. La faute en revient principalement aux sultans arabes, incapables de faire cause commune, et voyant souvent la conquête franque comme un moindre mal par rapport à un prestige trop important de leurs voisins et par trahisons, promesses non tenues, défections à la veille du combat.
Faut-il parler de Godefroid de Bouillon comme d'un Mister Hide et un Mister Jekyll?
Ce serait de bonne guerre, dirait-on.
Dans l'histoire, on veut rester exemplatif par soi-même et pas être le reflet de ses ennemis et faux-amis.
Histoire des croisades (Michaud)
L'enfoiré,
Citations:
- "Vingt ans après la croisade, l'Orient ne se limitait plus à ses monuments sacrés, c'étaient surtout des terres à cultiver, des villes à étendre, des colonies à conforter. Il n'était plus temps de libérer la Terre sainte, mais de la peupler.", Romain Sardou
- "Il est déjà dans tes veines, il ira jusqu'à ton cœur. Il y récoltera les émotions que tu y as cultivées avec tant de précautions. Puis il te pourrira d'espoirs. La conquête amoureuse est la plus égoïste des croisades.", Marc Levy
- "Pendant longtemps, les hommes avaient pu s'ignorer. Égyptiens et Chinois avaient chacun cru dominer le monde sans jamais se rencontrer ; catholiques et musulmans campaient sur leurs positions depuis les croisades ; le Nord avait oublié le Sud. Tout cela n'était désormais plus possible.", Antoire Bello
Le Vif L'Express de cette semaine corrige 15 clichés sur ce "Après Jésus" en parlant de l'entreprise "Jésus & Frère" en le qualifiant de "Califat chrétien".
Ce serait son frère, Jacques le Juste, Siméon, Paul de Tarse qui ont médiatisé le message évangélique et non pas Pierre qui aurait continué un christianisme dynastique pendant deux siècles et l'empereur Constantin qui a officialisé le christianisme. Les douze apôtres disciples sont aussi une légende. Judas s'est pendu, Simon-Pierre l'a renié et les autres ne l'ont pas soutenu et se sont enfuis avant le procès de Jésus.
Pas de quoi pavoiser, donc.
Jésus était juif et pas un fondateur du christianisme. Son visage était loin de ce qu'on voit dans sur tous les tableaux qui le représentent.
Quant à sa date de naissance, mais entre -6 et -4 de son ère et ce n'était pas un 25 décembre qui est une fête païenne qui célèbre le solstice d'hier, alors pourquoi?
Quant à sa mort, on la situe le 3 avril 33, le 14 nissan avant la préparation du sabbat.
Les trois religions monothéistes expliquées avec Abraham pour les relier, lors de la fête de Modekai, d'El Aid et de Noël.
Mais, Joyeux Noël, tout de même...
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Commentaires
Noël, période de cadeaux...
5 Conseils éprouvés par la science pour offrir des cadeaux
Pourquoi certains cadeaux provoquent-ils des explosions de joie, et d'autres seulement des sourires polis, se demande Dana Wechsler Linden dans le Wall Street Journal.Voici quelques-unes des dernières découvertes scientifiques sur le sujet:
1. Donnez une part de vous-même. Il est faux de croire que les cadeaux les plus appréciés reflètent uniquement les intérêts de celui qui les reçoit. Une étude menée par des psychologues canadiens a conclu que "Les donneurs comme les récipiendaires de cadeaux disent avoir ressenti plus profondément impression d'être proches l'un de l'autre quand le présent reflétait la personnalité du donneur".
2. Moins, c'est plus. Ne pensez pas qu'acheter un grand et généreux cadeau, pour l'associer avec un petit extra, fera qu'il sera plus apprécié. Les recherches de consommateurs ont montré que ceux qui les reçoivent, calculent de façon inconsciente le prix moyen de la valeur du lot pour l'attribuer à chacun des cadeaux qu'il comprend".
3. Soyez prudent avec les hommes. Une étude de 2008 concernant les cadeaux entre hommes et femmes au sein d'une relation a démontré que la perception de la solidité de leur couple des femmes n'était pas affectée lorsque leur partenaire leur offrait un cadeau maladroit. Les hommes, cependant, suivent une toute autre ligne de pensée, et avouent se sentir "moins semblables" à leur partenaire s'ils reçoivent un cadeau décevant. Ceci "affecterait leur évaluation du potentiel de la relation pour l'avenir".
4. Réfléchissez aux dons bien-intentionnés. Les donneurs sur-estiment toujours la joie que les récipiendaires ressentiront dans le cas d'une donation charitable faite en leur nom.
5. Donner donne plus de plaisir que recevoir. Lors d'une expérience, des bébés manifestaient plus de plaisir à donner des bonbons à leurs camarades, que lorsqu'ils en recevaient eux-mêmes. Et c'est quelque chose qui se maintient toute notre vie.
Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=5-conseils-eprouves-par-la-science-pour-offrir-des-cadeaux&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Source:
Écrit par : L'enfoiré | 22/12/2015
Répondre à ce commentaireSur ARTE: "Les secrets révélés de la Bible"
Quand est né le judaïsme ? Quelles étaient les croyances des premiers Israélites ? Comment la Bible a-t-elle été écrite ? Ce documentaire confronte les investigations sur les textes religieux et les découvertes archéologiques en Terre sainte depuis la fin du XIXe siècle. Cette collaboration exceptionnelle entre chercheurs montre qu’à l’époque d’Abraham la première religion monothéiste était loin d’être une entité cohérente… La plupart des Israélites ont, par exemple, longtemps adoré des dieux païens. Par ailleurs, nombre d’entre eux pensaient que Dieu avait une épouse qui était elle-même une idole vénérée. Ce n’est qu’après la destruction de Jérusalem que les juifs, exilés à Babylone, ont commencé à concevoir l’existence d’un dieu unique et universel. C’est durant l’exil (entre 597 et 538 avant J.-C.) qu’ont été rédigés les cinq premiers livres de la Bible. Ces deux tragédies – la perte de Jérusalem et l’exil – ont constitué un terreau fertile sur lequel s’est développé un ensemble de croyances qui ont ensuite donné naissance au christianisme, à l’islam et à notre monde moderne.
http://www.arte.tv/guide/fr/041368-000-A/les-secrets-reveles-de-la-bible?autoplay=1
Écrit par : L'enfoiré | 24/12/2015
Répondre à ce commentaireUne explication donnée par Paul Jorion
Eh bien, la chose dont on n’a pas besoin, surtout en ce moment, c’est d’un message d’exclusion. Il faut essayer de comprendre les choses dans la perspective, qui est une perspective excellente, qui est : liberté, égalité, fraternité. C’est un cadre qui reste absolument excellent, et il ne faut pas distinguer à l’intérieur des citoyens d’un pays des citoyens de première classe et des citoyens de deuxième classe.
Alors, pourquoi est-ce que ces mauvaises décisions sont prises ? Il y a deux hypothèses possibles : l’une, c’est l’ignorance, et c’est très grave, et l’autre, c’est le calcul, le calcul politique, et dans ce cas-là, , le calcul politique, lui, est mauvais également.
Dire que certains citoyens, on peut leur retirer leur nationalité s’ils se conduisent d’une certaine manière, ce n’est pas bien parce que ça ne s’appliquera pas à tout le monde. Il y a des gens qui produisent des horreurs, qui tuent les autres, qui les torturent. On les met en prison, et si jamais ils devaient sortir, on ne les reconduirait pas à une frontière quelconque, on ne les empêcherait pas de continuer de vivre dans le pays qui est le leur.
Pourquoi cette exclusion ? Parce qu’on tombe dans une spirale des représentations incompatibles.
Si une personne ou un groupe ou une nation quelconque interdit aux chrétiens de se rendre au tombeau du Christ , il s’agit pour les chrétiens d’intervenir. Une autre représentation qui conduit fort à l’incompatibilité, c’est la représentation qui consisterait à dire que tout pays, tout territoire qui a été à un moment donné musulman ne peut pas faire marche arrière. Cette notion de cliquet, c’est dire que dans l’histoire, il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas faire machine arrière.
Alors, dire que si les sarrasins musulmans se sont retrouvés un jour à Poitiers, que si on les en déloge, c’est intolérable parce que le territoire français jusqu’à Poitiers était devenu musulman, et que si un certain nombre de personnes considèrent qu’il s’agit d’envahisseurs, au contraire il faut les repousser en dehors d’un certain territoire, c’est une autre représentation, toutes deux sont incompatibles.
Parler des Belges célèbres, c’était une astuce, pour essayer de lancer une discussion en écrivant en provocation un fait qui est justifiable, par l’histoire et la géographie, que Charles Martel était Belge, de même que Clovis, par la naissance. Personne n’est tombé dans mon petit piège en menant la discussion jusque là : on s’est intéressé plutôt à savoir ce qui serait véritablement une liste de Belges célèbres. La représentation des Croisés et celle d’une certaine interprétation de l’étendue de l’Islam, ce sont des représentations incompatibles : on ne peut pas avoir l’une et l’autre et s’asseoir autour d’une table et dire :
- Voilà, on va se mettre d’accord, on va mettre un tout petit peu d’eau dans notre vin d’un côté et de l’autre… »
- Non, ce n’est pas possible. D’un côté, l’accès au tombeau du Christ – que ce personnage ait existé ou non, que ce soit, fils de Dieu ou non, n’a pas d’importance, interdire l’accès des chrétiens au tombeau du Christ est une chose impossible, et d’autre part, si jamais le territoire où se trouve le tombeau du Christ a un jour fait partie de l’extension de l’Islam et que par conséquent, on ne peut pas faire marche arrière, ce sont des représentations qui ne sont pas compatibles, on ne peut pas les mettre ensemble.
Dans les périodes de tensions, de crise, on retombe dans des oxymorons, dans des situations où il n’y a pas de solution. On ne peut pas mettre les deux ensemble, et par conséquent, on est devant une difficulté de fait.
Le problème parle de réciprocité positive et de réciprocité négative… La réciprocité positive, c’est : « Tendez l’autre joue, aimez votre prochain », c’est-à-dire une logique de pardon, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de mal absolu qui ne puisse être pardonné.
La réciprocité négative consiste à dire : « Œil pour œil, dent pour dent », la loi du Talion.
Si tu me traites d’une certaine manière, je te traiterai de la même manière en représailles, en rétorsion, pour rétablir un équilibre.
Ces deux approches, traditionnellement, dans nos sociétés, s'appliquaient. La réciprocité positive à l’intérieur du groupe et la réciprocité négative en dehors. Ce sont des logiques qui reconnaissent toujours la qualité d’être humain à l’autre, qui ne les mettent pas en dehors des catégories qui s’appliquent aux êtres humains.
Il est essentiel de maintenir ces catégories.
On ne peut pas, sans sortir, du domaine de ce qu’on appelait autrefois « la civilisation ». Traiter même l’ennemi comme un être humain, on ne peut pas sortir de cela. La mesure de déchéance de la nationalité, c’est une mesure de non-reconnaissance de l’autre.
Utiliser le mot : "ostracisme" on est dans une logique de réciprocité positive et négative.
En Grèce antique, c'est exclure pour dix ans un certain nombre de personnes qui de prendre le pouvoir de manière dictatoriale. Exclus de la cité pendant dix ans, ils pouvaient revenir. On protégeait leurs biens et leur famille pendant le temps où ils étaient exclus. Ils étaient traités comme des gens dangereux – un équivalent de la prison. La mesure se complétait du fait qu’on pouvait revenir par la suite, et que par conséquent, les choses ne se terminaient pas une fois pour toutes.
Il faut absolument situer tout ça à l’intérieur d’un cadre où on envisage bien que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Cette histoire de croisades, Quand Godefroid de Bouillon arrive à Jérusalem, c’est un personnage extrêmement pieux, apparemment. C’est un grand guerrier, un guerrier féroce et, voilà, il y a des faits d’armes qui sont rapportés sur lui qui montrent qu’il s’agissait d’un guerrier au plus haut de sa forme, mais un personnage pieux, qui refuse d’être traité en roi et quelqu’un qui se présente comme un Franc. Descendant direct de Charlemagne, neuf générations plus tard, 300 ans plus tard, et il se situe comme Franc.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Il se situe comme faisant partie d’un groupe qui a conquis, envahi un pays, et qui lui a imposé non seulement ses institutions – que ce soit les familles de ces envahisseurs qui dirigent ce pays – qui donne à ce pays son nom : la France.
On pourrait considérer que ces Francs étaient des envahisseurs!
Les Jorion, se trouvent exactement, encore, à l’endroit où est arrivée la première colonisation franque.
Une toute petite région, en fait, entre Tournai, Mons et Valenciennes. La plupart sont encore à l’intérieur de ce tout petit triangle où sont venus s’établir les tout premiers Francs. Cela pour souligner que les grandes migrations sont en général des histoires qui se terminent bien, même si l’envahisseur s’intègre purement et simplement et n’impose pas sa loi au pays lui-même.
Le Franc Charles Martel, qui se trouve dans un pays conquis, dans neuf générations après que ses ancêtres soient venus envahir le territoire qui s’appelle maintenant la France, c’est quelqu’un qui a imposé sa loi avec sa famille, et il repousse maintenant un autre envahisseur.
Il faut mettre les choses en perspective en adoptant une position de type historique ou sociologique.
Les migrations se passent de telle manière, qui fait que c’est comme ça qu’on est ! Des groupes qui se déplacent, qui sont colonisateurs. Quand on a épuisé un endroit ou quand on nous en chasse, nous allons ailleurs et nous l’envahissons et nous l’occupons, et nous prétendons que cet endroit nous est donné pour une raison quelconque, et qu’il est le nôtre.
Quand on lit les livres de Todd, de Kepel, "Terreur dans l’hexagone", consacré aux événements présents, ce qui rend les choses incompatibles, c’est l’idée qu’il y aurait des injonctions qui viendraient d’ailleurs et qui seraient imprescriptibles, qu’il faudrait obéir absolument dans les termes données, qu’il y aurait des exigences, qu’il y aurait des exigences surnaturelles qui nous diraient de faire ceci ou cela.
De manière explicite ou implicite, nous avons une représentation du monde chrétien, qui a perdu un certain nombre de choses attachées à cette notion de chrétienté de « catholiques zombies », Une représentation : les chrétiens, des gens qui appartiennent à cette civilisation chrétienne, qui croient, oui ou non, qu’il vient des injonctions du ciel qui leur disent ce qu’il faut faire, qui exigent d’eux de faire telle ou telle chose.
Dans notre culture occidentale, quand nous parlons des musulmans, nous ne disons pas :
- Ce sont des gens qui, oui ou non, croient qu’il y a des injonctions qui leur viennent du ciel ».
Nous ne mettons pas ce « oui ou non » qui est pourtant indispensable.
C’est-à-dire que nous considérons que nous avons affaire à des gens qui croient nécessairement, eux, qui n’ont pas une vision sociologique et historique des choses, du monde dans lequel nous sommes.
Nous posons les termes en termes d’exclusion, en disant :
- Ce sont des gens qui ne sont pas, eux, disposés à un éventuel compromis sur un devoir vivre ensemble ».
En fait, nous n’en savons rien ! Nous ne savons absolument pas, quand nous appelons quelqu’un « musulman » simplement parce qu’il vient d’un certain pays qui se trouve dans la zone d’influence de l’Islam, nous ne savons pas du tout si cette personne en particulier considère qu’il y a des injonctions qui lui viennent du ciel, qui lui disent qu’il faut agir de telle et telle manière.
Le livre de Kepel le sous-entend, Pour les gens qui croient qu’il y a un Dieu qui leur enjoint de faire ceci ou cela et qui leur dit qu’ils vivront à tel ou tel endroit après leur mort, il y a une utopie, automatiquement qui vient avec leur religion. Et cette utopie, cet endroit, le topos de cette utopie, c’est le Ciel où on se retrouvera par la suite.
Quand on essaye, dans un monde où il n’y a pas d’injonction divine, où on ne croit pas qu’il faut faire ceci ou cela parce que Dieu nous dit qu’il faut le faire, il faut construire une autre utopie.
Si on veut donner un sens à l’existence d’une communauté humaine, et des tentatives ont été faites dans l’histoire. Le danger, c’est que ces utopies, d’abord elles peuvent déraper, et puis elles peuvent être dans une perspective d’exclusion dès le départ. Il est important que nous prenions ce recul de la perspective historique et sociologique.
Il faut que nous prenions ce recul, que nous pensions aux sociétés humaines, comme des choses qui ont leur propre logique, qui fonctionnent d’une certaine manière, et qu’il faut prendre d’un point de vue d’altitude. C’est pour ça qu’il est très mauvais, très dangereux, d’adopter une perspective comme si on ne comprenait pas qu’il faut prendre de la hauteur pour éclairer ces questions-là.
Il est possible qu’un certain nombre de gens qui nous dirigent comprennent tout ça, mais qu’en fait, ils considèrent que, par calcul politique, il faut quand même agir autrement. Et là, on parle beaucoup de Machiavel et on a raison. Les hommes politiques, les femmes politiques se tournent souvent vers ce très grand penseur, justement, du politique. Il a écrit un livre qui s’appelle : « Le Prince » et des grandes réflexions sur une décade de Tite-Live. Une réflexion sur la société de son époque de la fin du 15ème, à partir d’une réflexion sur la Rome antique.
C’est vrai que Machiavel est un grand penseur, mais il faut réfléchir qu’il parle de la Fortuna et de la Virtù.
La fortuna, la chance, qui sont les circonstances, les impondérables qui font qu’on se trouve dans telle ou telle circonstance.
La virtù, pas nécessairement la vertu au sens où nous employons le mot mais comme capacité à nous, êtres humains, à nous situer à cet endroit-là. pour comprendre les temps qui sont les nôtres.
L’avertissement qu’on peut donner à nos politiques, c’est l’histoire de Robespierre. qui grand lecteur de Machiavel, retire de Machiavel cette conviction qu’il faut nécessairement une religion au peuple, que quoi qu’il se passe, quel que soit le déroulement de l’histoire, quel que soit le rôle qu’on puisse avoir soi-même.
Il se convainc, de sa lecture de Machiavel, qu’il faut une religion au peuple de l’Être suprême, avec sa grande fête, qui précède de quelques semaines sa chute.
Il ne suffit pas de lire Machiavel, de comprendre tout ce qu’il dit, mais si cela s’applique aux temps qui sont les nôtres. Et là, c’est une question de virtù à comprendre l’époque dans laquelle on est, et trier dans ce qui s’applique ou non aux temps qui sont les nôtres sans appliquer à la lettre ce qui est écrit dans Machiavel. Il tirait des leçons pour l’Italie de l'époque à partir d’une réflexion sur la Rome antique, qu'il ne faudrait pas essayer d’appliquer purement et simplement, parce que ça peut conduire à des catastrophes.
Sortir de la logique de l’exclusion, prendre de l’altitude, comprendre comment se constituent les pays, savoir qu’il y a des choses qui sont incompatibles. C’est le mot anglais qui me vient, "fencing" càd entourer ça et faire très attention à ce qui se trouve là. La logique, c’est souvent celle d’un envahisseur qui a réussi, et dont la légitimité est simplement le fait qu’il a réussi un jour.
Mettre tout ça en perspective, essayer de faire que nos sociétés, où d’anciennes plaies purulentes qui ont pu passer un peu inaperçues, peuvent revenir à la surface.Etre prudent et sage, en comprenant ça.
http://www.pauljorion.com/blog/2015/12/25/le-temps-quil-fait-le-25-decembre-2015/
Écrit par : L'enfoiré | 26/12/2015
Répondre à ce commentaire"Il n'est pas juste de comparer les horreurs de l'Europe chrétienne du Moyen-âge avec celles de l'Islamisme moderne. Il y a un demi-millénaire, l'inquisition et la domination d'un gouvernement théocratique représentaient la forme la plus élevée de la civilisation. Tomás de Torquemada ne connaissait rien de mieux. Jihadi John ne possède pas d'excuse semblable.
Aujourd'hui, les Islamistes sont confrontés au problème d'expliquer pourquoi ils représentent quelque chose qui vaut la peine d'être suivi, alors qu'ils ne proposent rien d'autre qu'une misérable subsistance basée uniquement sur des croyances superstitieuses dans l'au-delà.
Alors qu'ils vivent dans une pauvreté mentale et matérielle, eux et leurs suiveurs sont chaque jour confrontés au spectacle du monde civilisé post-théocratique faisant atterrir des vaisseaux spatiaux sur des comètes et clonant l'ADN.
Les réactions violentes des Islamistes à propos du monde civilisé laïc reflètent la réalisation agonisante du fait qu'ils se trouvent du mauvais côté de l'histoire. Les moins imaginatifs d'entre eux peuvent conserver cette position pâteuse durant peut-être une ou deux générations supplémentaires, mais au final, même la plus fervente des religions glissera dans le pittoresque, même dans les rues de Raqqa".
Ce commentaire de David Cotterell, un lecteur de la ville de Poole, en Angleterre, a été publié dans le courrier des lecteurs du Sunday Times.
Source: http://www.express.be/joker/?action=view&cat=platdujour&item=pourquoi-les-islamistes-vont-echouer2&language=fr&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=
Écrit par : L'enfoiré | 13/01/2016
Répondre à ce commentaireFrédéric II, le pacifique avait un château très spécial: le Castel del Monte
http://www.italia.it/fr/idees-de-voyage/sites-unesco/castel-del-monte.html
Écrit par : L'enfoiré | 18/08/2016
Répondre à ce commentaire"Notre-Dame de Paris : L’autre histoire" par Abdelkarim Chankou (son site)
Pour la récupération de Jérusalem par les croisés qui ont échoué à atteindre ce but dans 7 campagnes commencées dès 1096), le roi Louis IX inaugura sa 8e croisade toujours dans le même but : celui de récupérer Jérusalem conquise par Saladin et de convertir le sultan de Tunis au catholicisme...
suite: https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/notre-dame-de-paris-l-autre-215347
Écrit par : L'enfoiré | 27/05/2019
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